L'histoire des machines de traitement automatique d'information
M. DALMAU, IUT de BAYONNE
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En 1889 L. BOLLÉE met au point une machine à multiplication directe
(jusque là on procédait par additions successives) qui sera, en 1895, vendue
sous le nom « Le Millionnaire » par O. STEIGER.
En 1890 les USA lancent un appel d'offre pour une machine d'aide au
dépouillement du recensement (il avait fallu 7 ans pour dépouiller le précédent
recensement de 1880).
H. HOLLERITH y répond par une machine à relais programmable par un tableau de connexions qui viendra à
bout de sa tâche en 2 ans seulement.
Cette machine est pour l'essentiel constituée :
- d'une perforatrice de cartes 12 x 6 cm
- d'une tabulatrice dotée d'une tête mobile sur
laquelle des aiguilles établissent un contact avec
du mercure lorsqu'elles détectent une perforation
sur la carte.
- de compteurs pilotés par des électro-aimants
- de 26 casiers de tri.
La carte sur laquelle les informations sont représentées par
des trous est placée à la main sur la tabulatrice. Selon les
perforations rencontrées certains compteurs avancent et la
carte est dirigée vers l'un des casiers de tri. En reprenant
les cartes d'un casier on peut alors faire un nouveau
comptage et un nouveau tri selon un autre critère.
Le succès de ce type de machine permettra à Hollerith de
créer en 1896 la Tabulating Machine Company qui
deviendra IBM en 1924.
Parallèlement, cette période connaît quelques progrès importants dans le domaine de
l'électronique :
En 1904 J.A. FLEMING invente le tube à vide : la diode qui donnera plus tard naissance aux
tubes à effet d'amplification en particulier avec la triode de L. De FOREST en 1907.
En 1919 ECCLES et JORDAN réalisent la première mémoire unitaire constituée de 2 triodes et
baptisée Flip-Flop. Elle constituera la brique de base des mémoires des futurs ordinateurs.
En 1923 V. ZWORYKIN invente l’iconoscope qui est l’ancêtre de la télévision.
De 1925 à 1931 V. BUSH réalise l'analyseur différentiel au MIT. Il s'agit d'une machine
analogique capable de résoudre des équations différentielles ayant jusqu'à 18 variables. Le succès
de cette machine incitera le MIT à en réaliser une seconde en 1942 à des fins militaires. Forte de ses
100 tonnes, ses 2000 lampes, ses milliers de relais et ses 320 Km de fils, elle permit de faire des
calculs complexes pour la commande de tir et de radars. Malgré des résultats très intéressants
notamment en France avec les calculateurs de la SEA et l’ANALAC 101 de la CSF, la voie
analogique sera vite abandonnée car elle ne permet pas la construction de machines universelles.
Quelques apports théoriques importants datent aussi de cette époque :
En 1936 COUFFIGNAL propose d'utiliser l'arithmétique binaire pour faire une machine comparable à celle de
Babbage. Cette idée avait effleuré Babbage lui même en 1834 mais il n'avait pas poursuivi en ce sens.
L'arithmétique binaire avait déjà été étudiée par LEIBNIZ en 1679 et par T. FONTET en 1701. Il ne viendra à
bout de son projet qu'en 1950 en raison de la guerre.
Machine de H. HOLLERITH