Étude PIAF : Insuffisance placentaire et le flux isthmique aortique
Jean-Claude Fouron, M.D.
Les Instituts de recherche en santé du Canada ont contribué financièrement à ce travail (numéro de référence
du financement : 97986)
Paramètres et indices
L’enregistrement des ondes de vélocité sanguine au niveau de l’artère ombilicale vise
essentiellement à évaluer la facilité avec laquelle le sang passe à travers le placenta.
Comme pour l’artère utérine, l’analyse du spectre Doppler peut être qualitative ou
quantitative.
L’analyse qualitative est basée essentiellement sur l’aspect des vélocités sanguines en
diastole. Trois types de flux diastolique sont possibles, dépendant de la résistance
qu’offre le placenta au passage du flux sanguin : le flux diastolique peut être
antérograde, absent ou rétrograde. Dans ce dernier cas, deux sous-groupes sont
décrits : un flux rétrograde en télédiastole ou un flux rétrograde holodiastolique, reflétant
la forme la plus sévère d’atteinte placentaire.
Comme pour l’artère utérine, l’index de pulsatilité ou l’index de résistance sont proposés
pour l’analyse quantitative des ondes Doppler de l’artère ombilicale. En clinique, l’index
de pulsatilité est universellement utilisé. La raison en est simple, contrairement à l’index
de résistance, l’index de pulsatilité demeure quantifiable même en présence d’un flux
diastolique absent ou rétrograde. Le niveau des vélocités diastoliques, et donc de l’index
de pulsatilité, n’est pas le même selon le site d’enregistrement le long du cordon. L’index
de pulsatilité est en effet toujours plus élevé à l’extrémité fœtale comparativement à
l’extrémité placentaire. Nous avons pris en compte cette différence entre les deux
extrémités du cordon lors de l’établissement des courbes de référence de notre Unité de
cardiologie fœtale.
Les abaques des valeurs de références normales de l’index de pulsatilité, de l’index de
résistance et du rapport S/D représentent les courbes de percentile en fonction de l’âge
de gestation et du site d’échantillonnage Doppler, placentaire ou fœtal. Deux constats
méritent d’être soulignés : premièrement, les résistances placentaires sont plus élevées
au début du 2ème trimestre et baissent progressivement pour atteindre un plateau vers le
3ème trimestre et, deuxièmement, les indices sont toujours plus élevés à l’extrémité
fœtale comparativement à l’extrémité placentaire. Cette observation impose le choix
constant du même site pour un même fœtus chez qui on veut évaluer l’évolution