Étude PIAF : Insuffisance placentaire et le flux isthmique aortique
Jean-Claude Fouron, M.D.
Les Instituts de recherche en santé du Canada ont contribué financièrement à ce travail (numéro de référence
du financement : 97986)
qu’une partie de ce sang qui devrait se rendre au foie est déviée vers la veine cave
inférieure qui a une résistance plus faible. Il en est de même du foramen ovale qui
permet le passage du sang de l’oreillette droite vers l’oreillette gauche, alors que
normalement il devrait se rendre au ventricule droit.
En revanche, le concept d’une circulation fœtale faite de deux pompes cardiaques
disposées en parallèle est tout à fait incompatible avec l’identification du canal artériel
comme un shunt. En effet, décrire un shunt de droite à gauche entre l’artère pulmonaire
et l’aorte thoracique signifie logiquement que la destination normale du sang éjecté par le
ventricule droit dans l’artère pulmonaire serait les poumons et que, par la suite, ce sang
se rendrait au cœur gauche. En d’autres termes, il s’agirait d’une circulation en série
comme classiquement décrit en période post-natale. Donc, d’une part, affirmer que
durant la période fœtale les deux pompes cardiaques et leur voie de sortie artérielle
respective sont disposées en parallèle et, d’autre part, décrire du même souffle le flux à
travers le canal artériel comme un shunt de droite à gauche, est tout à fait irrationnel.
Selon le schéma suivant, on peut très facilement comprendre que l’arche aortique et
l’arche pulmonaire formée du tronc pulmonaire et du canal artériel perfusent de façon
parallèle la circulation systémique. Considérant ce schéma, les artères pulmonaires
droite et gauche durant la vie fœtale sont deux branches de l’arche pulmonaire au même
titre que les carotides et la sous-clavière gauche sont des branches de l’arche aortique.
On peut aussi facilement conclure sur ce schéma que l’isthme aortique, pas le canal
artériel, est le seul shunt artériel dans la circulation fœtale établissant un shunt entre les
deux voies artérielles parallèles.