Étude PIAF : Insuffisance placentaire et le flux isthmique aortique Artère ombilicale Repères anatomiques Le cordon est facilement identifiable en mode 2D ou avec l’aide du Doppler couleur. À l’Unité de cardiologie fœtale du CHU Ste-Justine, le spectre Doppler ombilical est systématiquement enregistré aux deux extrémités, placentaire et fœtale, du cordon. Normalement le spectre Doppler de l’artère ombilicale est caractérisé par un flux antérograde systolo-diastolique. Cependant, le flux diastolique est toujours plus important à l’extrémité placentaire comparé à l’extrémité fœtale. Soulignons enfin que, de routine, nous ajoutons dans l’évaluation de la vélocimétrie Doppler ombilicale le site intra-abdominal périvésical afin de vérifier la présence des deux artères ombilicales, droite et gauche. La découverte d’une artère ombilicale unique justifie un protocole d’investigation plus poussé. Aspects techniques L’enregistrement Doppler de l’artère ombilicale doit être réalisé sur un fœtus au repos en l’absence de mouvements respiratoires et avec une fréquence cardiaque normale entre 120 et 160 battements par minute. Une tachycardie, c’est-à-dire un rythme cardiaque au-dessus de 160, augmente les vélocités diastoliques alors qu’une bradycardie les diminue. Cette influence est essentiellement liée à la pression de perfusion diastolique : soit cette pression s’élève en tachycardie, où on voit une pression artérielle pincée sur l’enregistrement, soit elle s’effondre en bradycardie. Une réduction artificielle du flux diastolique peut également être créée si l’angle entre l’artère et le faisceau d’ultrasons se rapproche de 90º ou si le niveau du filtre est trop élevé, dépassant 150 Hz. Les Instituts de recherche en santé du Canada ont contribué financièrement à ce travail (numéro de référence du financement : 97986) Étude PIAF : Insuffisance placentaire et le flux isthmique aortique Paramètres et indices L’enregistrement des ondes de vélocité sanguine au niveau de l’artère ombilicale vise essentiellement à évaluer la facilité avec laquelle le sang passe à travers le placenta. Comme pour l’artère utérine, l’analyse du spectre Doppler peut être qualitative ou quantitative. L’analyse qualitative est basée essentiellement sur l’aspect des vélocités sanguines en diastole. Trois types de flux diastolique sont possibles, dépendant de la résistance qu’offre le placenta au passage du flux sanguin : le flux diastolique peut être antérograde, absent ou rétrograde. Dans ce dernier cas, deux sous-groupes sont décrits : un flux rétrograde en télédiastole ou un flux rétrograde holodiastolique, reflétant la forme la plus sévère d’atteinte placentaire. Comme pour l’artère utérine, l’index de pulsatilité ou l’index de résistance sont proposés pour l’analyse quantitative des ondes Doppler de l’artère ombilicale. En clinique, l’index de pulsatilité est universellement utilisé. La raison en est simple, contrairement à l’index de résistance, l’index de pulsatilité demeure quantifiable même en présence d’un flux diastolique absent ou rétrograde. Le niveau des vélocités diastoliques, et donc de l’index de pulsatilité, n’est pas le même selon le site d’enregistrement le long du cordon. L’index de pulsatilité est en effet toujours plus élevé à l’extrémité fœtale comparativement à l’extrémité placentaire. Nous avons pris en compte cette différence entre les deux Les Instituts de recherche en santé du Canada ont contribué financièrement à ce travail (numéro de référence du financement : 97986) Étude PIAF : Insuffisance placentaire et le flux isthmique aortique extrémités du cordon lors de l’établissement des courbes de référence de notre Unité de cardiologie fœtale. Les abaques des valeurs de références normales de l’index de pulsatilité, de l’index de résistance et du rapport S/D représentent les courbes de percentile en fonction de l’âge de gestation et du site d’échantillonnage Doppler, placentaire ou fœtal. Deux constats méritent d’être soulignés : premièrement, les résistances placentaires sont plus élevées au début du 2ème trimestre et baissent progressivement pour atteindre un plateau vers le 3ème trimestre et, deuxièmement, les indices sont toujours plus élevés à l’extrémité fœtale comparativement à l’extrémité placentaire. Cette observation impose le choix constant du même site pour un même fœtus chez qui on veut évaluer l’évolution chronologique des résistances placentaires. Cette règle s’applique également aux comparaisons entre fœtus différents, par exemple dans les études multicentriques où ces fœtus doivent être mis ensembles et comparés. Les Instituts de recherche en santé du Canada ont contribué financièrement à ce travail (numéro de référence du financement : 97986) Étude PIAF : Insuffisance placentaire et le flux isthmique aortique Indice de pulsatilité Indice de résistance Rapport S/D Sonesson et al. J Clin Ultrasound 1993; 21: 317-324 Les Instituts de recherche en santé du Canada ont contribué financièrement à ce travail (numéro de référence du financement : 97986)