
tinue depuis les années 1970. En second lieu, ils
témoignent du f
ait que le poids des profits fina
n-
ciers s’accroît, ce qui donne un fondement empi-
rique à la notion de financiarisation comme ac-
cumulation par des canaux financiers. À
l’exception du Japon, où la crise du début des
années 1990 marque un temps d’arrêt, la ten-
dance à la financiarisation des profits est géné-
rale. Mais le lieu central de son développement
n’est pas partout le même. Tandis qu’en France
et, dans une moindre mesure, en Allemagne, la
dynamique est principalement celle d’un accrois-
sement des revenus
financiers des firmes non
-
financières, dans les pays anglo
saxons c’est
l’essor des profits du secteur financier qui pré-
domine. Ce contraste n’est pas aisément inter-
prétable. Il peut renvoyer à des artifices comp-
tables, par exemple concernant les règles de
é-
partition des holdings entre secteurs financier et
non
-financier, ou bien à des ressorts plus stru
c-
turels, concernant par exemple l’importance re-
lative des revenus associés à des participations à
des entreprises opérant à l’étranger. Il n’en reste
pas m
oins que ces données établissent solid
e-
ment une montée en puissance des modalités fi-
nancières de l’accumulation du capital. Elles sou-
lignent l’importance de s’interroger sur l’origine
de ces profits financiers.
Si les valeurs financières sont en partie a
o-
nomes par rapport au procès de production si,
pour reprendre un concept discuté par Marx et
Hayek, elles représentent du capital fictif, les
profits financiers, eux, ne sont pas fictifs. Payés
en monnaie sonnante et trébuchante, ils sont do-
tés de l’intégralité des attributs de la puissance
monétaire et, d’abord, de ce que l’on appelle
communément un pouvoir d’achat. Leur unique
singularité en tant que profits est de n’avoir au-
cun lien direct avec la production et l’échange de
marchandises: ce sont des rendements générés
par des processus financiers.
Certes, la finance peut favoriser la production de
valeur en réallouant le capital depuis des sec-
teurs en déclin vers des secteurs prometteurs. Il
n’en reste pas moins qu’elle n’est jamais en tant
que telle à
l’origine de la création de valeur. Les
profits financiers incarnent de la valeur mais ne
sont pas issus de la production de valeur. On doit
donc les concevoir comme des transferts de re-
venus à partir des activités productrices de va-
leur, c’est
revenus du travail et/ou des
profits tirés de la production de biens et services.
La question théorique n’est pas simple, l’enjeu
politique est décisif car il s’agit d’un canal essen-
tiel pour comprendre la grande régression so-
ciale et économique que connaissent les pays à
hauts revenus et, en particulier, la progression
des inégalités.
Dans une telle perspective, plutôt que d’œuvrer
à garantir la stabilité financière, c’est
é-
fendre une sorte de droit aux profits des déten-
teurs de titres financiers, les autorités publiques
devraient plutôt travailler à organiser une désac-
cumulation financière. Pour réduire l’emprise de
la finance sur nos sociétés contemporaines et
faire valoir le principe de justice sociale sur celui
de justice de marché
3, il convient défaire les l
i-
bertés acquises par le capital financier au cours
des dernières décennies. Cela implique de na-
tionaliser le secteur bancaire, de procéder à des
restructurations de dettes publiques et privées
(pour les ménages aux revenus modestes), de
restreindre les opérations boursières et, last but
not least, de rétablir des contrôles de capitaux.
27 mars 2015 – 14:00-17:00 – Maison des Sciences Économiques
Séminaire d'Economie Politique de la Santé (SEPOSA) -
http://ecoposante.free.fr/
Séminaire co-organisé par le CEPN équipe STRAS (U.P13), ÉCONOMIX (U.P10) ET REGARDS (U. REIMS)
MATHIEU MONTALBAN (GRETha, Université Montesquieu-Bordeaux IV):
« Construction des marchés et des catégories de la santé mentale : enjeux, synthèse et perspectives
»
21 mars 2015 - Journée d’étude de l’IHPM (Institut Histoire et Prospective du Management)
L’héritage de Taylor : Cent ans de Management
Journée organisée par et Luc Marco (CEPN) à l’Université Paris 13
Contact : luc.marco@univ-paris13
Programme :
Bernard Attali
« Du taylorisme au Lean management : historique, rétrospective, mise en perspective. » |
: « Le néo taylorisme comme une doctrine durable de l'organisation de travail. » |
(UP13) : « La pratique de méthodes taylo-
ristes au sein de l’industrie mécanique SNVI (Algérie). » |
: « Taylor vu par deux docteurs (1926-1940) »
« La mesure et le contrôle de l’efficacité dans le modèle taylorien » |
(IDHES, Evry) : « Frederick, Louis
et Henry : les premières chaînes de Renault entre Taylor et Ford (1912-1922) » |
du design thinking, l’apport de Frederick Winslow Taylor. »
Voir Wolfgang Streeck, Du
temps acheté, Gallimard, 2014.