Le blocage du système renine angiotensine tient-il ses promesses dans le traitement de l’HTA ? : J. Amar, L. Perez, B. Duly-Bouhanick, B. Chamontin; Pôle Cardiovasculaire et Métabolique La baisse de la pression artérielle Le blocage du système rénine angiotensine a démontré un effet antihypertenseur. Ceci a été vérifié avec les bêta bloquants, les inhibiteurs d’enzyme de conversion et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II. La nouvelle classe des inhibiteurs directs de la rénine dont le chef de file est l’Aliskiren ne déroge pas. Les effets antihypertenseurs de cette molécule ont été démontré avec une supériorité validée par rapport à l’hydrochlorthiazide et au ramipril. Ce sont là des points importants. Le bénéfice du traitement antihypertenseur est en effet en grande partie issue de la baisse de la pression artérielle comme l’ont montré les grands essais randomisés conduits dans le domaine de l’hypertension artérielle au cours de ces vingt dernières années et comme le rappellent avec beaucoup de constance les recommandations nationales et internationales. Au delà de la baisse de la PA, quelle bénéfice attendre du blocage du SRA ?. Chez l’hypertendu avec syndrome métabolique L’analyse des critères secondaires des essais randomisés suggérait que le blocage du SRA par un IEC ou un ARA2 réduise le risque de diabète. L’essai randomisé DREAM construit pour répondre à cette question n’a pas confirmé cet espoir. Le ramipril n’a pas fait mieux que le placebo sur le risque de diabète (critère primaire). Chez l’hypertendu à haut risque cardiovasculaire Les résultats des études PEACE et ONTARGET n’ont pas confirmé les résultats de l’étude HOPE et de fait n’argumentent pas l’intérêt d’un blocage systématique du SRA chez les patients à haut risque. En effet, il n’a pas été observé de bénéfice à la prescription systématique d’un IEC chez les patients coronariens indemnes de dysfonction systolique ventriculaire gauche (étude PEACE). Il n’a pas été non plus montré de bénéfice à un blocage optimal du SRA par l’association d’un IEC et d’un ARA2 chez des patients à haut risque avec au contraire des effets délétères rénaux (étude ONTARGET). Chez l’hypertendu avec néphropathie Chez l’hypertendu diabétique de type 2 avec néphropathie, le blocage du SRA confère une protection qui va au delà de la baisse de la pression artérielle humérale. Les études conduites dans cette population avec les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II ont montré pour une baisse de pression artérielle équivalente, un effet néphroprotecteur de l’ARA2 supérieur à celui de l’inhibiteur calcique. La combinaison d’un ARA2 avec l’Aliskiren a démontré un effet antiprotéinurique supérieur à l’ARA2 seul. Conclusion Chez l’hypertendu à haut risque cardiovasculaire, l’intérêt d’un blocage systématique du SRA au delà de la baisse de la PA qu’il procure n’est pas démontré et l’installation d’un double blocage confère au contraire un risque rénal supplémentaire. Chez l’hypertendu avec néphropathie, le blocage du SRA exerce un effet néphroprotecteur au delà de la baisse de la pression artérielle. Il y a peut être une place dans cette population pour une stratégie de double blocage. En effet, l’impact bénéfique sur la protéinurie d’un double blocage utilisant en amont un inhibiteur direct de la rénine et en aval un antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II est établi.