Etude nouveau référentiel HQE Sinteo

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ETUDE SUR L’EVOLUTION DU REFERENTIEL HQE
Fidèle à la volonté de vouloir récompenser les opérations immobilières visant l’excellence, l’association HQE et
Certivéa ont entrepris la réalisation du nouveau référentiel HQE, dont l’application est officielle depuis le 12
Octobre 2011. Ce référentiel remplacera la version NF Bâtiments Tertiaires – Démarche HQE de 2008.
Ce nouveau référentiel HQE conserve la même architecture que l’ancien, la grande nouveauté est sa nature
«générique». En effet, il s’applique à tous les types de bâtiments tertiaires. Bien qu’il soit générique, il existe
des exigences additionnelles qui adaptent certaines cibles pour des typologies de bâtiments spécifiques (hall
d’exploitation, local frigorifique, hôtellerie etc…). Concernant le système de notation, le principe reste
identique, avec comme nouveauté l’apparition de points obligatoires.
De façon générale, le nouveau référentiel HQE apparaît plus exigeant que l’ancien. Un des objectifs de ce
remaniement étant de prendre en compte les exigences établies dans la future RT 2012, tout en anticipant la
RT 2020 et l’objectif BEPOS.
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Le nouveau bâtiment HQE prendra place dans un Eco-quartier
L’idée de prendre en compte les enjeux de développement
urbain durable de la collectivité dans le projet était déjà
présente dans l’ancien référentiel, elle est désormais renforcée.
En effet, le passage de niveau « très performant » à
« performant » de l’objectif visant à inscrire le projet dans une
optique de requalification urbaine, montre que cette démarche
tend à se développer.
Un nouveau niveau « très performant » place les réflexions sur l’évolution du plan masse dans un contexte plus
large : au minimum celui du quartier. Cette démarche cherchant à placer le projet dans une réflexion plus
globale, à grande échelle renvoi clairement au concept d’Eco-quartier qui tend de plus en plus à se généraliser.
Un des nouveaux objectifs de ce référentiel sera donc de répondre aux problématiques environnementales à
l’échelle du bâtiment, mais également à l’échelle urbaine.
Des bâtiments « verts »
Les bâtiments HQE de demain seront « verts », au sens propre comme au sens
figuré. En effet la surface de végétalisation du bâti à nettement été
augmentée dans le nouveau référentiel. Désormais, la toiture et la façade
seront distinguées et un objectif précis sera attribué à chacun. Pour obtenir le
point « très performant » concernant la toiture, il est demandé qu’au moins
50% de la surface de toiture soit végétalisée ; concernant la façade, le point
« très performant » est obtenu si la surface verticale végétalisée représente
10% de la surface totale des façades. Cette cible aura un impact assez important sur la conception et l’aspect
architectural des projets HQE.
L’utilisation de l’eau non potable se généralise
L’utilisation de l’eau non potable (récupération d’eau de pluie), dans l’objectif de réduire sa
consommation d’eau potable, prend une place plus importante. Des niveaux « performants »
définissent l’ensemble des besoins ne nécessitant pas le recours à l’eau potable, couvert par une eau
non potable. Cette performance est exprimée selon un pourcentage de couverture de ces besoins :
10% (2pts)
25% (5pts)
50% (10pts)
Il est également demandé de connaître la consommation d’eau potable et non potable du bâtiment (niveau
« base »).
En ce qui concerne le traitement des eaux pluviales, le coefficient d’imperméabilisation (Cimp) exigé devient
global, c'est-à-dire qu’il ne concerne plus uniquement la parcelle mais aussi le bâtiment (toiture végétalisée
par exemple). Les techniques alternatives de stockage des eaux de ruissellement sont également mises à
l’honneur (noues paysagères, régulation en toiture etc…).
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Des produits de construction à faible impacts environnementaux
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


Une importance particulière est donnée à la connaissance des impacts
environnementaux des produits de construction, puisque, si les objectifs sont inchangés,
ils regroupent quarte points « très performant » obligatoires. Pour obtenir ce niveau il
est demandé d’obtenir au moins 2 points parmi les points obligatoires suivant :
« Pour au minimum 80% des éléments d’au moins quatre familles de produits de second œuvre ET deux
familles de produits de gros œuvre et/ou de voirie »
« Pour au minimum 80% des éléments de toutes les familles de produits (gros œuvre et/ou voirie, et
second œuvre »
« Pour 100% des éléments de toutes les familles de produits (gros œuvre, et second œuvre) »
« Différents scenarii de contribution des produits aux impacts à l’échelle de l’ouvrage ont été étudiés
selon la norme XP P 01-020-3 [B]ou une norme européenne équivalente pour le gros œuvre ET pour le
second-œuvre »
Rappelons que la réalisation d’un ACV (Analyse de Cycle de Vie) de bâtiment permet de valider le niveau « très
performant » de cette préoccupation.
Désormais, il faudra connaître les émissions de COVT (Composé Organiques Volatiles Totaux) et de
formaldéhyde pour au moins 50% des produits appliqués sur les surfaces intérieurs (hors peinture et vernis),
soit deux fois plus que dans l’ancien référentiel. Le niveau « performant » vise la connaissance des émissions de
COVT et formaldéhyde pour au moins 80% des produits en contact avec l’air intérieur, soit 30% de plus. Les
niveaux « très performant » restent inchangés mais deviennent des points obligatoires.
En ce qui concerne le choix des produits de construction pour limiter les
impacts sanitaires de l’ouvrage, les objectifs ont été précisés. Ces
nouvelles valeurs anticipent la prochaine réglementation sur l’étiquetage
des produits de construction, mise en place par le Décret n°2011-321 du
er
23 mars 2011, applicable dès le 1 janvier 2012 pour les nouveaux
produits et à partir de 2013 pour ceux déjà présents sur le marché.
Pour obtenir le niveau « très performant » de la cible 2, il sera demandé d’obtenir au moins 3 points parmi les
points obligatoires suivant :
COVT : Classe B (ou < 2000 μg/m3) (niveau « performant »)
Formaldéhyde : Classe B (ou <120 μg/m3) (niveau « performant »)
 COVT :
Classe A (ou < 1500 μg/m3) (points « très performant » obligatoire)
Classe A+ (ou < 1000 μg/m3) (points « très performant » obligatoire)
 Formaldéhyde :
Classe A (ou < 60 μg/m3) (points « très performant » obligatoire)
Classe A+ (ou < 10 μg/m3) (points « très performant » obligatoire)
Afin de favoriser l’utilisation de matériaux à faible impact environnemental, la mise en œuvre de bois à été
doublée, avec la création d’un niveau « très performant » visant la mise en œuvre d’au moins 60dm3/m²shon
de bois certifié FSC ou PEFC.
Une étude réalisée par le Cabinet Sinteo sur une centaine de bâtiments démontre que les matériaux de
construction représentent généralement plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre émis lors de la
construction.
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Un suivi tout au long du cycle de vie du bâtiment
La notion de suivi prend une place toute particulière dans le nouveau
référentiel HQE. En effet, l’idée d’assurer un suivi se retrouve dans
plusieurs cibles :

Pour les déchets, ces objectifs représentent des niveaux « base » :
Assurer un suivi tout au long du chantier des quantités de
déchets produits par typologies ;
Justifier du devenir des déchets de chantier en assurant la traçabilité des déchets. Cette
traçabilité s’effectue notamment en récupérant les bordereaux de suivi.
 Pour les nuisances et pollutions :
En cas de présence de riverains à proximité du chantier, il sera demandé d’établir un planning
des phases bruyantes et de limiter les nuisances acoustiques (niveau « performant) et de
réaliser un suivi des niveaux de bruit et/ou de vibration (niveau « très performant »)
 Pour le maintien des performances environnementales dans le bâtiment, ces objectifs représentent
des niveaux « très performants » :
Installer un système pour assurer le suivi des consommations énergétiques ;
Mettre en place un dispositif de comptage permettant le suivi des consommations pour l’eau
non potable ;
Installer un système permettant de suivre les consommations d’énergie et d’archiver les
valeurs.
On estime que ce type d’installation peut réduire de 15% les consommations énergétiques d’un bâtiment.
 Pour le confort hygrothermique, un niveau « très performant » :
Il est désormais demandé d’enregistrer les températures au moins pendant la garantie de
bon fonctionnement (deux ans à compter de la réception de l’ouvrage).
Ces différents objectifs démontrent l’importance d’assurer la traçabilité et le suivi des actions mises en œuvre,
afin d’assurer un bon niveau de performances environnementales du projet dans sa globalité et sa longévité.
Des déchets d’avantage valorisés
La gestion des déchets prend une place plus importante dans le nouveau
référentiel, que ce soit pour les déchets de chantier ou ceux d’exploitation.
Concernant les déchets de chantier, la cible visant à réduire à la source la
production de déchets de chantier un point « très performant » obligatoire.
Dans la même logique de limitation des déchets sur le chantier, une nouvelle
cible « très performant » fait son apparition. Cette dernière à pour objectif
d’encourager la réutilisation sur site des terres excavées lors des terrassements
du chantier, afin d’éviter leur évacuation hors du chantier.
Les déchets d’exploitation ne sont pas en reste. En effet, un pourcentage
minimum de déchets faisant l’objet d’une filière de revalorisation est désormais
imposé :
 Pour au mois 50% des déchets (niveau « performant »)
 Pour au moins 100% des déchets (niveau « très performant »)
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Les exigences énergétiques des bâtiments soumis à la RT 2012
Dans l’attente de la future réglementation thermique (RT) 2020 et
l’apparition du label BEPOS, ce nouveau référentiel se base sur la nouvelle
RT 2012. C’est ainsi que les bâtiments soumis à la future RT 2012 devront se
soumettre à des exigences particulières respectant les objectifs définis par la
nouvelle réglementation.
Pour commencer, le bâtiment devra respecter le BBIO max (BBIO <BBIOmax)
calculé selon la réglementation thermique en vigueur, afin d’assurer la
réduction de ses besoins énergétiques en toute saison (niveau « base »). La conception bioclimatique du projet
devra également être justifiée (niveau « performant »).
Concernant le niveau de perméabilité à l’air de l’enveloppe, il ne devra pas dépasser le niveau de perméabilité
à l’air de référence, à savoir 1,2 (valeur de la RT2005). Cette valeur devra être vérifiée par une mesure réalisée
lors de la réception du bâtiment.
La réduction des consommations d’énergie primaire sera exprimée par la valeur absolue du coefficient de
consommation conventionnelle d’énergie primaire Cep (en kWh-ep/an et kWhep/an.m²SHON) calculé selon la
règlementation thermique en vigueur : Cep ≤ Cep max.
Le coefficient de consommation conventionnelle d’énergie primaire pourra être justifié à l’aide du moteur de
calcul réglementaire, les valeurs attendues sont :
Cep ≤ 0,90 Cep max (niveau « performant »)
Cep ≤ 0,70 Cep max (niveau «très performant » obligatoire)
Cep ≤ 0,40 Cep max (niveau «très performant »)
Cep ≤ 0,10 Cep max (niveau «très performant »)
Ainsi, pour viser le niveau « Très performant » de la cible 4 (Gestion de l’énergie) les consommations d’énergie
primaire devront être inférieures à plus de 30 % par rapport à la valeur de référence donnée par la RT 2012.
Pour rappel, l‘atteinte du niveau « Très performant » de l’ancien référentiel nécessitait une réduction de la
consommation d’au moins 50 % par rapport à la valeur RT 2005.
Un déficit de la valorisation sur la cible « Energie »
L’absence de nouveaux labels de performance énergétique basés sur la RT 2012 est regrettable. En effet, les
projets qui feront l’effort d’obtenir le niveau « très performant » pour cette cible ne peuvent actuellement pas
le valoriser par l’obtention d’un label. Ce manque pourrait être comblé d’ici fin 2012, vraisemblablement sous
la dénomination du label BBC 2012. Reste à savoir si la délivrance du label sera rétroactive…
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Un confort thermique assuré plus longtemps dans les locaux
Afin d’assurer un bon niveau de confort thermique pour les occupants de bâtiments non
climatisés, le nombre d’heures annuelles où il est possible de dépasser une température
résultante Tmax, à été réduit d’environ 10h pour chaque zone climatique.
Le confort des occupants et particulièrement le confort thermique est primordial. Dans ce
sens, afin d’assurer une température adaptée dans les locaux stratégiques, la température
résultante devra être calculée. Il sera également important de prêter une attention
particulière aux effets de stratification et de paroi froide.
La chasse aux polluants de l’air intérieur
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Afin d’assurer un intérieur sain aux occupants, le nouveau référentiel met l’accent sur
la mesure de la qualité de l’air intérieur, en complétant la liste des polluants à
prendre en compte et à maîtriser. Les valeurs de référence sanitaire ne sont plus
distinguées selon le type de surface (sol ou mur), c’est une valeur globale qu’il faut
désormais respecter pour obtenir les niveaux « très performant » correspondant aux
objectifs de la cible. En comparaison avec les valeurs de l’OMS (Organisation
Mondiale de la Santé) publiées en 2012, les objectifs établis par le nouveau
référentiel semblent, dans l’ensemble, plus exigeants :
Monoxyde de carbone (CO) : le référentiel fixe une limite de 10 μg.m-3 ou de 30 μg.m-3 pour une
exposition de 8 heures, alors que la valeur de l’OMS s’élève à 10mg/m3, soit 1000 fois plus ;
Formaldéhyde : les valeurs HQE devront être inférieures à 30 μg.m-3 ou 10 μg.m-3, alors que celle de
l’OMS est de 100mg/m3 ;
Dioxyde d’azote (NO2) : les valeurs sont identiques, à savoir 40 μg.m-3 ;
Benzène : le référentiel HQE est plus indulgent, avec un seuil de 5 μg.m-3 ou de 2 μg.m-3, alors que
l’OMS préconise une absence totale de benzène ;
COVT : il faudra respecter un niveau 1 : < 300 μg.m-3 ;
Particules (PM2,5 et PM10) : PM 10 : < 20 μg.m-3 et PM 2,5 : < 10 μg.m-3 sur le long terme.
Contact
Lois MOULAS
Directeur Associé
Tel : 01 45 04 67 50
[email protected]
Jérôme TOUMELIN
Responsable du pôle éco-construction
Tel : 01 82 83 71 98
[email protected]
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