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Un homme de 42 ans est découvert par des amis dans un état semi-comateux, incontinent, sur le
plancher de son mobilhome présentant une éruption cutanée rouge sur l’arrière de la jambe gauche et
les fesses. Ses amis avaient commencé à s'inquiéter, ne répondant plus à leurs appels téléphoniques
depuis 12 heures.
Le médecin urgentiste qui l’examine retrouve de plus, une tachycardie, une hypotension et une
tachypnée. L'oxymétrie de pouls révèle une spO2 à 87 % qui s'élève à 89 % à l'administration
d'oxygène au masque (FiO2=0,7). L’examen confirme l’existence d’une grande escarre sur la fesse
gauche et une éruption cutanée sur la jambe gauche.
À l'arrivée à hôpital, il est resté confus et désorienté avec un glasgow à 12, la tachypnée, la
tachycardie et l’hypotension se sont normalisées. Son oxymétrie de pouls persiste cependant à 89%
malgré l’oxygénothérapie au masque.
Sur prélèvement réalisé à l’arrivée des secours, on note :
SgA pH (à 37°C): 7,30
SgA pCO2 : 32 mmHg
SgA pO2 : 65 mmHg
SgA Bicarbonate: 19 mmol/L
Créatinine : 120µmol.l-1
Urée : 16 mmol.l-1
CK = 12 752 UI / L qui culminent à 51 825 UI / L, quatre jours après l'admission et sont restées
élevées pendant encore deux semaines.
L’ECG montre une inversion de l'onde T. La radiographie thoracique est normale. Le criblage
toxicologique des urines est négatif. L’oxygénothérapie est modifiée avec une FiO2 = 1 à 15l/mn, et
maintenue plus de 12h avant la remontée de la pO2. Un scanner du cerveau et l'IRM cérébrale, sont
normales. L’électroencéphalogramme révèle un dysfonctionnement cérébral diffus modéré. On a exclu
une encéphalopathie. L'éruption sur sa jambe ne s'est que peu amélioré avec des antibiotiques.
Au cours de la première semaine d'hospitalisation la confusion du patient disparait, bien qu'il soit resté
amnésique durant les deux jours précédant sa découverte. Cependant, les examens neurologiques
réalisés, au cours de la deuxième semaine d’hospitalisation, révèlent une légère paralysie faciale
bilatérale, une bradykinésie et une hyporéflexie.
Questions :
1. Au vu des symptômes observés et des bilans biologiques peut on évoquer une cause toxique ?
si oui laquelle : justifier.
2. Bilans biologiques et cliniques complémentaires, justifier. Que penser vous de la discordance
spO2 et la pO2 mesurée effectivement sur le prélèvement sanguin ?
3. Quel examen toxicologique aurait du être demandé ? Quelles en seraient les valeurs
d’interprétation.
4. Commentez la prise en charge initiale et son efficacité
5. Justifiez le bilan neurologique observé dans le contexte
6. Commentez le tableau cutané et l’augmentation prolongée des CK. Comment confirmer le
diagnostic ?