«Y a-t-il réellement évolution ?»

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Évolution de la
psychopathologie
chez l’enfant et
l’adolescent
«Y a-t-il réellement
évolution ?»
jacquesboulanger.com
Plan
1. Évolution scientifique
2. Évolution sociétale
3. Évolution psychologique
4. Théories actuelles sur le
développement de l’enfant
5. Évolution de la psychanalyse
6. Évolution de la neuropsychologie
7. Évolution des prises en charge
1
Évolution
scientifique
• Historique
• Psychanalyse
• Neurocognitivisme
• Classification des maladies
Historique
• Démence (déficience)
• Caractériels (troubles du
Alfred BINET
comportement)
• Folie (autisme ?)
1857-1911
•
•
•
•
•
•
•
•
Pour la déficience :
Déficere, défaire, manquer (Cf les mots maléfice, bénéfice)
Trouble mental généralisé perçu avant l'âge adulte, caractérisé par un déficit cognitif et du
fonctionnement adaptatif
La déficience fut différenciée de la folie et de la démence ; sa diversité fut ensuite établie. Seguin puis
Binet (1857-1911), se rapportant à la réussite ou à l'échec à des épreuves étalonnées, en établirent
les degrés.
Piaget (1896-1980) : le déficient est capable d’opérations concrètes, comme enfant de 6/7 ans (≠
pensée formelle, abstraction, symbolisation, possibles à partir de 11/12 ans).
Historiquement défini sous le score de 70 de QI.
Mais le QI < 70 ne suffit pas à faire le diagnostic ; une personne possédant un quotient intellectuel
sous-évalué ne peut être considéré comme déficiente.
Presque entièrement basée sur la cognition, la définition inclut désormais le fonctionnement mental
et les capacités fonctionnelles d'un individu liées à son environnement.
Les termes utilisés pour définir les personnes présentant un retard mental ont beaucoup évolué au
cours du temps :
✦
✦
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✦
•
Au XIXé siècle, les personnes ayant un retard moyen ou grave étaient qualifiés d'idiots ou débiles, alors que celles qui
présentaient un retard léger étaient appelées imbéciles ou débiles légers.
Le terme mongolien, en lien avec les caractéristiques physiques associées à la trisomie 21, a également été utilisé jusqu'à
une période récente.
Le terme oligophrénie s'utilisait pour un retard mental grave.
Il n'y a toujours pas de consensus clair sur le terme à utiliser, à ceux de « retard mental » et de « handicap mental »
s'ajoutent par exemple les termes d'« arriération mentale » ou de « déficience intellectuelle ».
L’OMS emploie le terme « mental retardation »
Le terme « retard mental » ne peut s'appliquer qu'au moment de la scolarité ; avant cette période on utilise plutôt
l'expression retard du développement, quand l'évaluation du QI est possible. Cette évaluation permet de préciser le
degré de retard mental.
Signes :
✦
✦
✦
Retard dans le développement de la communication
Déficits de la mémoire
Retard dans le comportement adaptatif social
La psychanalyse
• De la motricité à la
mentalisation
• Satisfaction hallucinatoire
(pensée symbolique)
• Fixation, régression,
identifications, refoulement
Sigmund FREUD
1856-1939
• Œdipe
• L’envie de savoir
• Historicité des troubles
De la motricité à la vie mentale :
Trajet de la pulsion ; l’investissement cognitif suppose une inhibition de la motricité, comme dans le rêve. Cf.
«Attends !»
Satisfaction hallucinatoire :
Cf. Philippe Jeammet et le couchage de l’enfant de 18 mois.
Cf. «Symbolisation primaire» de René Roussillon, développement de la pensée symbolique.
Cf. Néandertal et le défaut de recyclage neuronal (Lionel Naccache, Les neurones de la lecture).
Fixation-régression, identification, refoulement : la mémoire épisodique ...
Œdipe : mise en réseau
L’envie de savoir et la curiosité sexuelle ; un élément essentiel : la réponse des parents et le mode de
répression de la sexualité infantile.
Historicité des troubles
Psychanalystes
d’enfants
Mélanie KLEIN
1882-1960
• Freud (Le petit Hans)
• Mélanie Klein (Angoisses archaïques)
• Winnicott (Objet transitionnel)
• Bion (Naissance de la pensée)
• Michel SOULÉ, Serge
LEBOVICI, René DIATKINE
Neurosciences
Psychologie Cybernétique
Constructivisme
Statistiques
Neuropsychologie
Cognition
1.
2.
3.
4.
Action => Dyspraxie
Langage => Dysphasie, Dyslexie
Mémoire => Trouble mnésique
Compréhension => Trouble des fonctions exécutives
7
La neuropsychologie est à la confluence de des différents courants :
- constructivisme : théorie développementale, causalité unique, méthode expérimentale
(opposables, lien de causalité)
- neurosciences : on vient de le voir
- psychologie, version piaget, loin de l’inconscient freudien, phénoménologique
- cybernétique : la naissance du cognitivisme est contemporaine de celle des sciences de
l’information
- statistiques : approche sociale, population témoin, écart-type, déviation standart
Neurocognitivisme
• Le cerveau-machine
• Modèle computationnel
• Modèle connexionniste
• Les tests
• Théorie de l’esprit
«La pensée est une manipulation de symboles»
John Haugeland, 1989
L'apport du cognitivisme
a)
Définition
Le projet original et fondateur du cognitivisme s’est formé dans les années 1940. Il s’agissait de créer une « science de l'esprit
» valable pour la « machine » comme pour le « cerveau ». Selon 1956, Francisco Varela, l'hypothèse cognitiviste fondamentale : la cognition peut être définie par la « computation de
représentations symboliques » et ceci peut être fait aussi bien par le cerveau que par une machine.
1989, John Haugeland. « La pensée est une manipulation de symboles » et « la science cognitive repose sur l’hypothèse … que toute
intelligence, humaine ou non, est concrètement une manipulation de symboles quasi linguistiques ».
Il y a au fondement du cognitivisme initial un postulat calculateur : la cognition serait fondamentalement du calcul. Cette
manière computationniste de concevoir l’intelligence est centrale pour le cognitivisme, car c’est elle qui a permis de
supposer que l'activité cognitive puisse être effectuée par un dispositif matériel. Il y a un parallélisme et une réduction
possible entre cognition et traitement matériel électronique (ou neurologique) puisqu’un calcul peut être effectué par un
machine.
b)
Les tests
Depuis les années 1980, laissant l’aspect psychodynamique (le vécu, l’histoire de l’enfant, de la famille, le fonctionnement
relationnel) aux psychanalystes, les neuropsychologues se limitent, dans leurs explorations, au fonctionnement cognitif. La
psychométrie, qui y intervient en préalable (échelles de Wechsler), n’est pourtant qu’un des aspects du bilan.
L’administration d’une suite d’épreuves (tests) vise à interroger le fonctionnement cognitif. L’interprétation des résultats
ressemble à un arbre décisionnel selon un raisonnement logique d’inclusion ou d’exclusion. Le paradigme scientifique
s’inspire des deux grandes découvertes récentes des neurosciences : la fonctionnement modulaire du cerveau, la plasticité
cérébrale.
On peut dorénavant explorer méthodiquement tel ou tel module cérébral de façon isolé : agir, parler, se souvenir,
comprendre.
«On sait qu’une programmation génétiquement déterminée, portant les instructions générales propres à l’espèce et les instructions
particulières transmises par les parents, décide irrévocablement de la formation d’une trame cérébrale innée. Cependant, nous savons
aussi que cette trame prédéterminée n’est qu’un canevas dont le dessin, à peine ébauché, doit être inscrit jour après jour par
l’expérience, l’interaction, l’échange affectif, l’étayage de relations fortes et durables au sein d’un environnement suffisamment adapté»
c)
Théorie de l'esprit
La théorie de l'esprit désigne les processus cognitifs permettant à un individu d'attribuer un état mental -croyance,
intention, désir, jeu, connaissance, etc.- à lui-même ou à une autre personne. Elle permet ainsi à l'individu de pouvoir prédire
ses propres attitudes et actions ainsi que celles des autres agents intelligents1. L'apprentissage de cette capacité passe, entre
autres, par la compréhension qu'autrui possède des états mentaux différents des siens. Cette aptitude enrichit
Neurosciences
•Plasticité cérébrale
•« Large scale network »
•Spécialisation hémisphérique
•Épigenèse
•Recyclage neuronal
9
Plasticité cérébrale
Cf Changeux et la théorie de la stabilisation sélective au départ de la vie
Découverte des capacités de restauration des tissus cérébraux, synapotogenèse et connexions toute la vie
durant
La restauration s’accompagne d’une réorganisation structurale de l’hémisphère lésé aussi bien que de
l’hémisphère contralatéral.
Large scale network
..
Classifications
des maladies
• DSM
• CIM
• CFTMEA
•
Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (titre original anglais : Diagnostic and Statistical Manual of
Mental Disorders ; DSM), publié par l’Association américaine de psychiatrie (APA), est un manuel de référence classifiant
et catégorisant des critères diagnostiques et recherches statistiques de troubles mentaux spécifiques. Il est utilisé aux
États Unis et internationalement à travers le monde, par les cliniciens, chercheurs, psychiatres et compagnies d'assurance
santé et pharmaceutiques, ainsi que par le grand public. Les diagnostics de pathologie psychiatrique portés à l'aide du
DSM, depuis la troisième révision reposent sur l'identification clinique de syndromes et de leur articulation en cinq axes
dans une approche statistique et quantitative. L'étiologie des pathologies n'y est plus du tout envisagée. Manual of Mental
Disorders ; DSM)
•
La Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes, 10e révision (connue sous
la "CIM-10") est une liste de classifications médicales codant notamment les maladies, signes, symptômes, circonstances
sociales et causes externes de maladies ou de blessures, publiée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La liste
des codes contient 14 400 codes différents et permet de nombreux diagnostics . Utilisant des sous-classifications
facultatives, le nombre de codes peut s'étendre jusqu'à 16 000. L'OMS garantit des informations détaillées de la CIM en
ligne. Les projets de la CIM ont débuté en 1983 et ont été complétées en 1992.
•
La Classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent ou CFTMEA est un système de
classification psychopathologique établi sous la direction du Pr Roger Misès pour pallier les manques et lacunes des
systèmes internationaux (CIM-10) et américains (DSM) qui ne comportent que quelques petites rubriques sur la
psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent. Elle ambitionne aussi de tenir compte des diversités et des particularités
de chaque enfant et adolescent présentant des troubles et, en cela, elle s'oppose à une vision réductionniste du courant
behavioriste en vigueur dans les DSM et CIM1. Notons que la version datant de 2000 établit des rapprochements lorsque c'est possible - avec le CIM notamment pour faciliter la tâche des cliniciens et chercheurs2. Une version révisée
2010 est en cours de parution.
Troubles du
Les TED
spectre autistique
TED : 5 entités
S. Asperger
Tr.
Autistiques
Psychoses
déficitaires
Tr.
S. de Désintégratifs
Rett
Dysharmonies
Psychotiques
TED-NS
PDD-NOS (Pervasive Developmental
Disorder-Not Otherwise Specified)
Source : CRA Midi-Pyrénées
Modèle du Pr BURSZTEJN, CHU Strasbourg
TDAH, TED, Dysharmonie évolutive
En sciences cognitives, les troubles du comportement y entrent :
•
soit dans les catégories des troubles praxiques ou des troubles des fonctions exécutives (TDAH)
•
soit dans le cadre des TED.
Le terme de dysharmonie évolutive, figurant dans la CFTMEA, est souvent utilisé en France pour décrire les troubles de la
série autistique. Ce terme ne figure pas dans la nomenclature internationale CIM10 et ne devrait plus être utilisé selon les
recommandations. Les troubles dysharmoniques correspondent aux MCDD des anglo-saxons, Multiple Complex Developmental
Disorder (Simon Baron-Cohen, 1986) et s'inscrivent aujourd'hui dans les "PPD-NOS", Troubles Envahissants du Développement
non spécifiés.
Les troubles envahissants du développement (TED) ont en commun une association de symptômes connue sous le nom de
« triade de Wing », du nom de la chercheuse anglaise qui a prouvé par une étude clinique et statistique que cette association
de trois catégories de symptômes survenait plus souvent que ne le voulait le hasard, donc qu'il s'agissait bien d'un syndrome
(ensemble de symptômes survenant ensemble).
Ces troubles de la triade de Wing sont :
•
des troubles de la communication verbale et non-verbale
•
des troubles des relations sociales
•
des centres d'intérêts restreints et/ou des conduites répétitives
Pour la CIM 10, les TED (code F84.0 à F84.9) sont définis comme un « Groupe de troubles caractérisés par des altérations
qualitatives des interactions sociales réciproques et des modalités de communication, ainsi que par un répertoire d'intérêts et d'activités
restreint, stéréotypé et répétitif. Ces anomalies qualitatives constituent une caractéristique envahissante du fonctionnement du sujet, en
toutes situations »
2
Évolution
sociétale
• Familles
• Autorité
• Écrans
• Savoirs
• Handicap
Écrans
• Stats :
• Repères chiffrés :
• Quantité, mais aussi qualité
• Les recommandations du CSA
Savoirs
• Modes de transmission
• Cybersavoirs
• Rôle du prof ?
Évolution
• Vers l’égalité hommesfemmes
du cadre
Autorité parentale
•
familial
• Autorité parentale
conjointe
• Nouvelles parentalités
• Absence de modèle
éducatif de référence
• Tous les parents sont
(psychiquement)
bisexuels
Familles
• Le virage important fut la loi de juin 1970 : elle a remplacé, en droit français, la « puissance paternelle » qui
•
•
•
•
•
•
•
assurait l'exclusivité de l'autorité du père sur les enfants (l'autorité absolue du mari sur la femme s'appelait
« puissance maritale »). L'« autorité parentale » consacre l'égalité des droits et devoirs du père et de la mère
dans l'éducation des enfants. L'autorité paternelle continue d'exister dans de nombreux pays.
Ensuite, lois de 1987,1993, 1996, et mars 2002 : priorité aux souhaits individuels sur le cadre familial
traditionnel, renforcement du relationnel au sein du fonctionnement familial, droits de l’enfant ...
Autorité parentale conjointe : Le divorce ne fait pas disparaître l’autorité parentale. Même séparés, les parents
restent un couple éducatif, juridique, symbolique (pour l’enfant).
Actuellement : égalité des parents dans leurs relations aux enfants. Cf. Un an après la création du ministère des droits
des femmes, la ministre et porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a présenté mercredi 3 juillet son projet de loi sur
l'égalité hommes-femmes.
Nouvelles parentalités : familles recomposées, monoparentales, homoparentales.
Remise en cause des registres symboliques.
Évolution du statut de la femme, d’où crise de la masculinité ? Cf. «Big mother» de Michel Schneider.
Absence de modèle de référence. Paternités «polyandriques» des familles recomposées, parents homosexuels,
don de sperme.
«La fonction paternelle n'a donc pas été abolie, mais bel et bien dissoute dans les flux administratifs,
culturels et technologiques d'une société à ce point paternaliste qu'elle n'a plus besoin de pères. Chaque
homme se trouve désormais réduit à inventer sa paternité, dans les espaces libres laissés par l'école, la
télévision, les obligations médicales et bureaucratiques» Source : Histoire des Pères et de la paternité de
Jean Delumeau et Daniel Roche, Ed. Larousse
L’exercice
d’autorité
• Augere : augmenter
• Droit, pouvoir, force
• Savoir
• Légitimité
• Surmoi
«La mère empêche, le père interdit»
Autorité
• Étymologie : augere, augmenter ; auctor (auteur), donner de l’être, plus value ...
• Droit de commander, Pouvoir d’imposer l’obéissance, Force exécutoire, Attitude assurée qui impose le respect
•
•
•
•
•
•
et la confiance, Référence des règles
Légitimité de l’autorité : l’autorité ne fonctionne que si elle est vécue comme légitime par les deux partenaires
(l’enfant, l’adulte). Cf les familles recomposées : «Et puis d’abord, t’es pas mon père !» ; rôle du beau-parent. Cf le
modèle : «Fais ce que je te dis, ne fais pas ce que je fais», discours paradoxal.
L’autorité proscrit mais aussi prescrit (interdit, mais aussi soutien et conseil).
La transmission du savoir est une des sources de l’autorité ; elle est remise en cause par les nouvelles
technologies.
Créer du surmoi. Cf. Freud : “ Chez l’enfant, le besoin de trouver un soutien auprès d’une autorité est si impérieux
que pour lui le monde se met à vaciller si cette autorité se trouve menacée” S. Freud. Un souvenir d’enfance de Léonard de
Vinci, 1910, p. 148
Hanna Arendt, autorité morale ; si recours à la contention ou l’empêchement, après sept ans : échec de
l’autorité
Version féminine ou masculine, ou version maternelle, paternelle, parentale ? «La mère empêche, le père interdit»
L’épreuve du non
côté enfant
1.
Interdit
Attaque du narcissisme
2.
Résistance
Identification à l’agresseur
3.
Conflit
Rapport plaisir/déplaisir
4.
Doute
Ambivalence
5.
Renoncement
Intériorisation pulsionnelle
6.
Retrouvailles
Capitalisation surmoïque
Source : CAREL, A., Le processus d'autorité, RFP 2002/1.
I.
Conflit amour-pulsion : l’épreuve du non surmontée ensemble.
1.
Côté enfant : fabriquer du surmoi avec du non
•
« La crédulité de l’amour devient une source importante, sinon la source originelle de l’autorité » Freud, Trois Essais, 1905.
•
La situation « normale » décrite ici est celle de l’enfant de 18 mois à 3 ans, dans un climat familial bien tempéré, où
l’acte d’autorité impose un renoncement pulsionnel, donc une frustration, donc un déplaisir.
•
Le déroulement du processus d’autorité serait un drame en six actes :
1.
L’interdit tombe. Le parent dit non
2.
L’enfant résiste, dit non à son tour. Il se risque à dire non au non de l’adulte. Il va déployer toute la gamme
des sentiments (amusement, charme, défi, colère, rage).
3.
Un conflit de pouvoir s’installe. Le dilemme de l’enfant, avant qu’il se soumette, est d’échapper à une simple
soumission passive. Pour ce faire, il s’identifie à l’agresseur (dire non comme lui) Cf Anna Freud, Lagache (1973),
Spitz. Il devient l’agresseur qui dit non pour affirmer sa puissance narcissique, sauver l’honneur.
4.
L’enfant hésite. Moment d’ambivalence et de tentation de la violence, de flottement : hostilité mêlée
d’amour qui permet la différenciation. Donc plusieurs alliages, couples de force, ici : activité/passivité, amour/haine,
identification/investissement, soi/autre. Toutes ces liaisons/déliaisons sont génératrices de différenciation topique
moi/surmoi. La haine activée par l’interdit ne devient pas lien interne sadomasochiste. L’idéal du moi est tempéré
car l’ébranlement narcissique suscité par la prescription d’une valeur venue de l’autre n’est pas devenue blessure
narcissique, mais au contraire référence interne.
5.
L’enfant renonce ; il prend sur soi de renoncer temporairement à l’accomplissement du désir interdit. Il
conserve à l’intérieur sa pulsionnalité.
6.
Capitalisation surmoïque. Il peut désinvestir le parent externe devenu objet interne. Le surmoi
s’impersonnalise, devient instance interne et non « corps étranger interne »
•
Ce processus d’autorité mené à terme génère chez l’enfant un sentiment de fierté, d’augmentation narcissique,
d’autonomie.
•
L’épreuve du non est au cœur de l’internalisation et de la transformation de ‘autorité en surmoi.
L’épreuve du non
côté adulte
1.
Interdit
Offre surmoïque
2.
Résistance
Culpabilité
3.
Conflit
Risque sado-masochiste
4.
Doute
Risque d’abstention
5.
Renoncement
Prescription
6.
Retrouvailles
Filiation/parentalité
1.
Côté parent
L’acte d’autorité dans sa forme complète interdit, mais aussi prescrit et autorise.
1. Par l’acte d’autorité, le parent fait une offre surmoïque. Compétence parentale qu’on appelle la fermeté. La forme
manifeste de cet acte est déterminée par le surmoi parental
2. Le parent doute. Actualisation du SIC parental. L’enfant dispose très précocement d’un appareil à détecter la
culpabilité d’autrui à partir d’indices perceptifs (voix, ton, regard). L’enfant évalue le SIC parental. C’est le
fonctionnement transgénérationnel qui s’actualise dans l’après-coup parental que constitue l’acte d’autorité.
3. Le scénario sadomasochiste organise l’acte d’autorité (peur d’être méchant, trop sévère avec son enfant).
Contre-investissement de la fermeté. Le parent énonce des « Oui, mais », micro-messages paradoxaux. Risque de
syndrome de Richard III.
4. Abstention d’autorité (évitement de l’impératif catégorique), interprété par l’enfant comme un abandon. Coexcitation, érotisation.
5. Séquence fréquente qui constitue la triade surmoi parental/autorité/surmoi infantile.
6. Ici, la différence des sexes parentaux joue. Cf les lois de 1970 (autorité parentale conjointe) : mais égalité des droits ne
signifie pas identité du rôle paternel et maternel.
7. L’acte d’autorité actualise aussi la scène primitive et œdipienne.
8. L’acte d’autorité est donc aussi un organisateur de l’appareil psychique familial à l’œuvre dès l’instauration du lien pèremère-bébé.
Accordage
Humour
Mensonges
Dédramatiser
I.
Autorité et processus transitionnel : le jeu d’accordage de l’autorité
•
Cette paradoxalité de l’autorité peut se métaboliser grâce aux processus transitionnels.
•
Le parent doit se livrer au délicat travail d’accordage pour ajuster son acte au moi de cet enfant-là, à cet
âge-là, dans cette circonstance-là.
•
De son côté, l’enfant a besoin de temps pour s’approprier subjectivement l’autorité. Faire l’impasse sur ce
différé entre l’acte d’autorité et l’obéissance, c’est courir le risque qu’à l’emprise parentale réponde la passivité de
l’enfant.
•
C’est le temps du jeu de l’accordage de l’autorité, de la mise en processus ludique des contraintes exercées par
l’autorité.
•
C’est créer l’espace-temps d’émergence du conflit entre soi et l’autre.
•
La limite devient barrière de contact, elle fait liaison/déliaison.
•
La temporalité permet une dimension ludique qui suppose que le parent sache faire preuve d’humour face à la
résistance de l’enfant.
II.
Humour et autorité.
•
L’autorité a besoin d’être métabolisée par le jeu. Elle devient marqueur des différences entre soi et l’autre.
•
L’autorité est inhérente au travail de culture.
•
Les fondements de l’autorité, toujours relatifs, sont « oubliés ».
•
L’humour serait une sorte de catalyseur de l’émergence du consentement dans le conflit.
•
Le surmoi, on le sait, oscille entre deux formes : le surmoi protecteur, post-œdipien, et le surmoi cruel, archaïque,
« surfort » de Freud, « surantimoi » de Racamier.
•
L’autorité, comme le surmoi, oscille entre ces deux formes.
•
L’humour transmis facilite la transformation des formes extrémistes du couple processuel autorité/surmoi en ses
formes tempérées.
•
L’oubli des fondements de l’autorité est fondateur quand il fonctionne en dénégation, pas en déni.
III.
Les mensonges
Avant 5 ans, les petits hésitent cependant à mentir, car ils imaginent que les adultes peuvent lire dans leurs pensées et
débusquer leurs stratégies. Cette conviction s'atténue progressivement. "Il suffit d'un premier petit mensonge réussi
pour que l'enfant s'aperçoive qu'il dispose de quelque chose de très précieux qu'on nomme personnalité, identité,
intimité, auquel personne, pas même ses parents, ne pourra avoir accès", décrypte Dana Castro. Réussir, par un
mensonge ou un non-dit, à échapper à une sanction ouvre un espace de liberté et de transgression formidable !
"Pour mentir, l'enfant doit être capable d'empathie, c'est-à-dire de ressentir les émotions de son entourage, devant
lequel il va cacher, ou feindre, des comportements ou des pensées", analyse le psychanalyste et psychothérapeute
Pascal Neveu dans son livre Mentir pour mieux vivre ensemble ? (L'Archipel, 210 p., 18,5 euros).
Écrans et
enfants :
danger ?
« Il existe une véritable
correspondance entre les
préoccupations des jeunes
et les possibilités offertes
par le monde virtuel » *
* Serge Tisseron
1. On ne remet pas en question l’utilité des nouvelles technologies, de l’aide à l’émancipation, la curiosité
intellectuelle, la sociabilité, la créativité qu’elles peuvent permettre.
2. On ne parle pas des enfants qui ont une consommation normale
3. On ne parle pas de la télé «gardienne électronique» que tous les parents ont pratiqué occasionnellement
4. Ce qui pose problème est la consommation dite «toxique» des écrans sous toutes leurs formes.
5. Comme pour toutes les addictions tout est une question de dose : à partir de quelle dose une consommation
d’écrans cathodique devient-elle une intoxication ?
Les sources
•Télé
•Console
•Ordinateur
•Portable
Cf. les carottages en consultation pédopsychiatrique : prises alimentaires, couchage, endormissement, sommeil,
tâches domestiques, devoirs scolaires, consommation cathodique en chiffrage global.
La dose
•Statistiques
•Dose conseillée
•Overdose
Statistiques
USA
• 60% tous les
jours
• 70% 2h/jour
• 36% télé dans
la chambre
• 36% télé
toujours
allumée
• 90% la moitié
des loisirs
Études internationales sur le sujet : (Source : Le Monde 2 du 12/07/2008)
1/ Octobre 2003, la Kaiser Family Fondation (KFF) publie une enquête réalisée auprès de 1065 familles
américaines ayant des enfants de 6 mois à 6 ans :
o 59% des enfants regardent la télé chaque jour
o 68% des enfants passent 2h/j devant la télé
o 36% ont une télé dans la chambre
o 36% vivent dans une maison où la télé est allumée toute la journée
o 90% passent la moitié de leurs loisirs devant la télé
o Corrélations fortes entre temps passé devant la télé et les retards des apprentissages scolaires
2/ 2007, enquête du Pr Frederick ZIMMERMAN, de l’Université de Washington sur 1000 famille ayant des
enfants de 2 à 24 mois :
o 40% des bébés de 3 mois regardent la télé tous les jours
o 90% des enfants de 24 mois regardent la télé tous les jours
Il conclut à la nécessité de déconseiller la télé avant deux ans.
Corrélations entre dépendance à la télé et obésité, hyperactivité, troubles du comportement.
L’Académie Américaine des Pédiatres (AAP) suit son avis et déconseille la télé avant deux ans.
Statistiques
4h17
par
jour
•
françaises
• 12h07 d’internet par
semaine
• 50% ont un MP3
• 45% préfèrent discuter
sur Facebook
• 62% des parents font
les courses sur
prescription des
enfants
Études françaises
- 4 h 17 en moyenne par jour pour les 16 à 20 ans, selon une enquête de l'agence G2 Paris, "Les
technonatives" (Le Monde)
- 3h 27 par jour : moyenne française de la population générale en consommation pour la seule télé (Observatoire
Gulli, Cité dans La décroissance, mars 2009)
- 12h 7 par semaine de connexion internet : moyenne des internautes français tous âges (Médiamétrie)
- 49% des ados ont un lecteur MP3
- 45% des ados préfèrent discuter sur MSN plutôt que de rencontrer leurs copains
- 45% des enfants ont une console
- 22% des revenus du foyer concernent les écrans cathodiques (redevance, abonnements portable, internet, ...)
- 62% des parents achètent des produits alimentaires demandés par leurs enfants qui les ont vus dans les
pubs (Bernard STIEGLER, philosophe, auteur de La télécratie contre la démocratie (Flammarion 2006),
- les écrans cathodiques se multiplient dans les espaces publics (gares, métro, vitrines, commerces, ...) Gilles
LIPOVETSKY et Jean SERROY, auteurs de L’Écran global (Seuil, 2007)
- les émissions télés sont ciblées pour un public par tranche d’âges et fragmentent les relations familiales et
les relations intergénérationnelles.
15/11/2009. Avis du CSA :
«Il faut limiter le temps»
• Avant 3 ans : aucun
écran
• De 3 à 6 ans : que des
programmes enfants
• Respect de la
signalétique jeunesse
• Attention au journal
télévisé !
1/ Le CSA recommande une vie sans télé avant l'âge de 3 ans (Article paru dans l'édition du 15.11.09.)
Deux ans après le lancement, en France, de la chaîne pour les tout-petits, BabyFirst, les mises en garde sur la
nocivité de la télévision pour les enfants de moins de 3 ans vont connaître un nouveau point d'orgue. A partir
du 20 novembre, date du 20e anniversaire de l'adoption de la Convention internationale des droits de l'enfant,
deux campagnes télévisées vont être diffusées sur les chaînes, à la demande du Conseil supérieur de
l'audiovisuel (CSA). L'une, intitulée "La télévision n'est pas toujours un jeu d'enfant", est destinée à sensibiliser
le public aux effets du petit écran chez les plus jeunes, l'autre vise à rappeler l'importance du respect de la
signalétique jeunesse.
Le message du CSA est clair : la télévision n'est pas adaptée aux enfants de moins de 3 ans. Elle peut
entraîner passivité, retard de langage, troubles du sommeil et de la concentration, et dépendance aux écrans.
Par ailleurs, entre 3 et 6 ans, l'enfant n'a pas de recul par rapport aux images, et ne percevra pas la différence
entre une fiction et la réalité. La publicité est prise au pied de la lettre. D'une manière générale, la télévision
peut entraîner, chez les mineurs, stress, colère, gêne, anxiété, difficultés d'endormissement.
Avant 8 ans, le CSA recommande de ne regarder que les programmes réservés aux enfants. Or c'est loin d'être
le cas. Parmi les dix programmes les plus regardés, en 2008, par les enfants de 4 à 10 ans, figure le journal
télévisé, qui véhicule souvent des images violentes.
Par ailleurs, il est important de limiter le temps d'exposition aux écrans (ordinateur, console vidéo) en fonction
de l'âge de l'enfant. Or, en 2008, les enfants de 4 à 10 ans ont regardé plus longtemps la télévision que les 11-14
ans (2 h 13 min contre 2 h 09 min.). Leur consommation a progressé de 8 minutes depuis 2000, alors que celle
des 11-14 ans a diminué de 12 minutes.
2/ L’affaire des "BÉBÉS TÉLÉPHAGES"
Le 16 octobre 2007, le lancement de BabyFirst, une chaîne de télévision en continu pour les enfants de 6
mois à 3 ans, avait suscité une polémique. Le Collectif interassociatif enfance et média (CIEM) avait saisi le
CSA pour obtenir l'interdiction de toute chaîne destinée aux moins de 2 ans, nuisible, selon le CIEM, à leur
épanouissement et à leur développement. Un appel, lancé par le psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron,
avait réclamé "un moratoire contre la fabrique de bébés téléphages". Mais le CSA n'avait pas pu intervenir,
car BabyFirst émet de Grande-Bretagne, de même que sa concurrente, BabyTV.
En revanche, depuis le 1er novembre 2008, les chaînes françaises ne peuvent plus proposer des programmes
visant spécifiquement les enfants de moins de 3 ans, et les chaînes qui émettent depuis l'étranger doivent
apposer un message précisant que regarder la télévision peut freiner leur développement. Martine Laronche
Le contenu
• Valoriser le
positif
• S’intéresser
au contenu
• Contrôle
parental
1/ Valoriser le positif : l’aide à la créativité des logiciels de jeux dits «intelligents» (où l’enfant est actif, doit
élaborer des stratégies, faire appel à ses connaissances, remplir une mission), de certains jeux en réseau pour
les ados (les avatars). Les jeux en réseau massivement multijoueurs, comme World of Warcraft, sont plus
susceptibles que d'autres de rendre dépendants les jeunes les plus vulnérables, mais ils permettent aussi
d'acquérir des compétences. Les parents doivent cesser de considérer Internet comme un "divertissement qui
peut nuire aux résultats scolaires", mais "valoriser les apprentissages" de leurs enfants
2/ Pour Serge Tisseron, les parents ne s'intéressent pas suffisamment à ce que font leurs enfants. Les adultes
doivent accepter de s'initier, grâce à leurs enfants, au monde des nouvelles technologies.
- "Il est très important que les parents passent beaucoup plus de temps à en parler avec eux, considère Serge
Tisseron. Sinon, leurs enfants risquent de ne plus les considérer comme des interlocuteurs valables et d'accorder
plus d'importance aux communautés virtuelles." - "Je vois beaucoup d'enfants accros d'Internet qui ne voient pas suffisamment leurs parents et qui vont chercher
dans un monde virtuel ce qu'ils ne trouvent pas dans la vraie vie", considère Serge Tisseron. (Cf. carence de jeux
partagés, jeux de société)
3/ Contrôle parental : jusqu’à la majorité ?, s’autoriser à aller voir dans les blogs, à visualiser l’historique des
sites consultés : ne pas confondre avec un journal intime et ne pas culpabiliser. Il suffit que les règles soient
claires et annoncées : j’irai voir ce que tu fais sur Internet. Les parents doivent avoir les mots de passe,
éventuellement utiliser les logiciels de contrôle parental intégrés à Vista ou Mac OS. Aller voir l’historique des
sites consultés, voire interdire l’effacement des traces ... Le tout est affaire de règles clairement définie avant. Ne
pas le faire à l’insu.
Dose maxi
conseillée
• 7 ans : pas plus
d’1 h par jour
• Ados : pas plus
de 2 h par jour
1/ Les spécialistes de l'enfance et de l'adolescence préconisent une mesure de bon sens : limiter la
consommation quotidienne d'écran.
2/ Recommandations varient, en fonction de l'âge du jeune d'une part, mais aussi en fonction des experts.
3/ Une heure maximum par jour pour les enfants de 7 ans
4/ Deux heures maximum pour les ados, selon certains, voire trois ou quatre heures, selon d'autres.
5/ "Il est important que le jeune ait d'autres activités, comme le sport, la lecture», explique Serge Tisseron,
psychiatre-psychanalyste.
6/ Cela devient préoccupant quand il s'intéresse de moins en moins à autre chose que l'ordinateur. Des résultats
scolaires à la baisse doivent aussi alerter les parents.
Conséquences
de l’intoxication par
écrans
• Alimentation
• Scolarité
• Relations
• Comportement
• Schéma corporel
• Aggravation de souffrance
psychique pré-existante
1/ Comportement alimentaire : Cf. l’étude américaine qui établit une corrélation obésité/écrans
2/ Troubles cognitifs (tous âges : inhibition intellectuelle, difficultés scolaires, trouble des apprentissages
scolaires, désinvestissement à l’adolescence)
3/ Troubles affectifs et relationnels (tous âges : relationnels, déception à répétition de l’idéalisation du monde
virtuel, où c’est le lien aux parents qui est souvent recherché)
4/ Troubles du schéma corporel (pour les plus petits, troubles de l’OTS, période œdipienne, 4/6 ans). Cf. les
bébés qui réagissent comme devant un miroir ; trouble des neurones miroirs (découverte des neurones miroirs,
RIZZOLATTI, G. 2001, de Parme en Italie).
5/ Troubles du comportement (6/12 ans, période de latence)
6/ Aggravation de certains états pathologiques de l’enfant et de l’adolescent (tr. de la personnalité, pathologies
narcissiques, ...) et de la capacité de communication (porosité de la limite imaginaire/réel). Cf. l’affaire du film
«Scream», les attaques meurtières d’adolescents contre leur établissement scolaire.
Signes
Résultats
scolaires
•
d’alerte
•Relations
•Sommeil
•Alimentation
anarchique
Cela devient vraiment préoccupant quand l’enfant s'intéresse de moins en moins à autre chose que l'ordinateur.
1/ Des résultats scolaires à la baisse doivent aussi alerter les parents.
2/ Fuite des relations amicales, isolement, désinvestissement relationnel
3/ Réduction du temps de sommeil, fatigue, incapacité intellectuelle, à l’extrême inversion du rythme nycthéméral
(vacances)
4/ Alimentation anarchique (manger à toute heure, devant l’écran, plutôt des aliments sucrés)
Transmission
du savoir
• Statut de prof
• Gestion du transfert
• Cybersavoir
• Le savoir ne suffit plus à légitimer l’autorité ; ce qui oblige à renforcer la nécessité de tenir
•
•
•
•
le cadre.
Les élèves perçoivent la dévaluation du statut social du professeur, ce qui affecte la
légitimité de son autorité
Cybersavoir : hyperdisponibilité des savoirs sur le Net
Le transfert : comment orienter la libido des élèves vers la connaissance ? La pédagogie a
un côté psychodramatique.
Le bon prof : celui qui sait transformer un programme imposé en un savoir-faire utile à
l’élève ?
Handicap
• Hand in cap
• Hasard et nécessité
• Blessure narcissique
Hand in cap : la main dans le chapeau
1/ Sémantique. On dit la langue française très riche mais les mots ont à la fois ce pouvoir de donner de
l’existence aux choses et de nous enfermer dedans. De l’adjectif handicapé, on passe vite au substantif, avec tout
cela comporte en termes de catégorisation : n’est-on pas autre chose qu’handicapé ? Ce glissement sémantique
naît de la facilité et de la volonté de dire vite les choses, mais n’y a-t-il pas risque à confondre la personne et son
handicap, à fusionner les deux, ne laissant à la personne handicapée d’autre identité que celle-ci ?
2/ Handicap :
. registre du réel : "désavantage", infériorité, gêne. "hand in cap" hippisme anglais, rétablir les chances égales entre
les concurrents par le tirage au sort. La loterie des malformations congénitales et du hasard accidentel. Cf
Jacques MONOD, "Hasard et nécessité" et les thèses évolutionnistes Jacksonniennes de Henri Ey. Evolutionisme
repris par Pierre MARTY : le handicap, hasard insupportable pour l'individu et son entourage, est-il une nécessité
pour l'Evolution de l'Espèce ?
. registre symbolique : la malformation, le handicap évoque perte, limitation et castration.
. registre imaginaire : culpabilité et crainte du mauvais oeil, de possession démoniaque ...
Ne pas confondre la personne et son handicap : « personne en situation de handicap »
Évolution de
la perception
du handicap
• Antiquité : abandon
• XIIé : Hôtels Dieu,
Pitié
• XIXé : objet de
science
• XXé : inadaptation
• XXIé : intégration
Evolution des attitudes envers les handicapés : de l'abandon à l'intégration.
- avant le Moyen-Age : l'enfant malformé était abandonné. Handicap = volonté de Dieu, on laissait faire la
"sélection naturelle". La procédure d'exclusion avait même, dans les groupes primitifs, valeur de repère identitaire
(Cf René GIRARD et la "rivalité mimétique").
- 1400 : Frères de la Merci, Hôtels Dieu, St Vincent de Paul ... premières prises en charges institutionnelles.
- 1900 : deux lieux vont historiquement être mandatés par la société pour gérer ce problème : le monde médical
et le monde de l’éducation.
- au niveau médical, c’est l'avènement de la méthode anatomo-clinique : objectivation de la maladie (Cf.
analyses de G. CANGUILHEM et Michel FOUCAULT (La naissance de la clinique, 1963) : "La maladie tend à devenir
conceptuellement isolable et matériellement manipulable, indépendamment de la personne" => bénéfice secondaire, le
handicap commence à exister comme objet de savoir => "La ségrégation dans la ségrégation" (les
handicapés parmi les malades) => nouvelles barrières et exclusion des handicapés : institutions spécialisées
- au niveau scolaire, ce début de siècle est l'époque d'une remise en cause de l'enseignement traditionnel, de
l'émergence de la pédagogie. Pour l'enfant handicapé se pose le problème de l'inadaptation scolaire
- époque moderne : vers l'intégration sociale des handicapés.
On découvre les problèmes propres aux divers handicaps :
. handicapés sensoriels : cécité et surdité surtout. Cf. sentiment de pitié pour l'aveugle, agressivité et raillerie
pour le sourd
. handicaps moteurs, gène lié à la mutilation et au symbolisme qui s'y rattache (castration)
. handicaps mentaux : les plus mal tolérés, parce qu'aux confins du handicap et de la maladie chronique. Cf
l'épilepsie (crainte de possession démoniaque ...)
. handicaps physiques liés à une maladie chronique : Cf tuberculose et barrière sociale, le diabétique
assujetti à un rythme de vie contraignant, l'enfant hémophile, les personnes atteintes de cardiopathies
invalidantes, de maladies rhumatismales chroniques, de SIDA ...
De la protection
à l’intégration
• Avant 1975
• 1975 : CDES, sectorisation
• 1976 : CAMSP
• 1991 : CLIS
• 1995 : UPI
• 2002 : démarche qualité
• 2005 : MDPH
• "Avant 1975" :
- première loi moderne : Bismark en Allemagne (1883), en France (1898) : protection des accidentés du travail.
- termes d'avant les législations actuelles : infirmes, anormaux, aliénés, retardés, inadaptés ...
- Loi du 23 novembre 1957. Handicapé : "Toute personne dont les possibilités d'acquérir ou de conserver un
emploi sont réduites par suite d'une insuffisance ou d'une diminution de ses capacités physiques ou mentales".
• Loi d'orientation du 30 juin 1975 (Weil) en France, texte réellement fondateur du statut juridique garantissant
la protection sociale des handicapés. Création des commission COTOREP, CDES.
S’inscrit dans un mouvement de prise de conscience qui touche l’ensemble des pays développés depuis la fin des
’60. Loi qui a recueillie l’unanimité.
Ses principes :
• Prévention et dépistage précoces (GAPP puis RASED, CAMSP, CMPP, …)
• Droit à l’éducation et la formation, au travail (ou ressources mini.), à l’intégration, …
Ses modalités : financement des mesures (soins et éduc.) par l’Etat (MEN, Sécu., CAM, …), obligation d’employer
des pers. hand. (ou compensation financière), accessibilité des lieux publiques, … Création des CDES (+ CCPE /
CCSD) : identification des hand., attribution d’aides matérielles (AES) et orientation scol. Loi à l’origine des
mesures d’intégration actuelles.
Tandis que se créait le CAE, simultanément le Dr Salbreux travaillait sur les premiers textes concernant la
création des CAMSP. Ceux-ci paraissent en 1976, après de très longues discussions, avec des indications sur ce
que doivent comporter des établissements de ce type : la composition des équipes pluridisciplinaires, le
financement, l’organisation des locaux. La notion d’équipe pluridisciplinaire en action précoce était toute
nouvelle. Ces textes authentifiaient le travail des équipes qui œuvraient dans des conditions souvent fort
difficiles. Des liens commencèrent à s’établir avec les PMI tout nouvellement créées, et l’Education Nationale. Ils
se poursuivirent avec le Ministère de la Santé.
Définition large
• 1967 : difficulté à agir
comme les autres
• 1974 : incapable de
pourvoir à ses besoins
• toute personne qui se
perçoit pénalisée
1/ les trois définitions fondamentales du handicap :
. 1967, François BLOCH-LAINE : "... enfants, adolescents ou adultes qui, pour des raisons diverses, plus ou moins graves,
éprouvent des difficultés, plus ou moins grandes, à être ou à agir comme les autres ... On dit qu'ils sont handicapés parce qu'ils
subissent, par suite de leur état physique, mental, caractériel ou leur situation sociale, des troubles qui constituent pour eux des
handicaps, c'est à dire des faiblesses, des servitudes particulières, par rapport à la normale ; celle-ci étant définie comme la moyenne
des capacités et des chances de la plupart des individus vivant dans la même société"
. 1974, René LENOIR : "Est handicapé toute personne qui, en raison de son incapacité physique ou mentale, de son
comportement psychologique, ou de son absence de formation, est incapable de pourvoir à ses besoins ou exige des soins constants, ou
encore se trouve ségréguée, soit de son propre fait, soit de celui de la collectivité"
. 1981, Aimé LABREGÈRE : "Est handicapée toute personne qui se perçoit ou est perçue frustrée ou pénalisée en raison de ses
capacités significatives qu'elle présente par rapport à celle qui l'entourent"
2/ Formulations de plus en plus larges qui ont le mérite de bien poser les trois dimensions de la situation de la personne
handicapée :
. la dimension sociale (solidarité),
. la dimension clinique (notion de différence, d’écart de normes)
. la dimension fonctionnelle (autonomie, égalisation des chances).
3/ L'intégration familiale, puis scolaire, puis sociétale devient pour la collectivité, à partir des textes moderne, un choix
délibéré : c'est dans l'interaction avec ses pairs non-handicapés que l'enfant en difficulté trouve les meilleures chances de
développement.
Loi de 2002
• Modernisation de
l’action sociale
• Démarche qualité
• Projets
d’établissement
Lois de 2002 (2 janvier, 17 janvier) : Rénovation et de modernisation de l'action sociale Loi du 4 mars 2002 : droit des
malades à l'information.
2/ La loi du 2 janvier 2002 a plusieurs objectifs :
- élargir le champ d'application de la loi de 1975 à d'autres établissements et services
- déterminer le droit des personnes dans ces établissements et services
- préciser ou fixer les conditions de création, de financement et de régulation des établissements ou services
3/ Parmi les nombreuses dispositions de la loi du 2 janvier 2002, certaines obligent les établissements et services à
beaucoup plus de formalisation de leurs pratiques professionnelles.
Clairement, les principes qui devront être appliqués dans le secteur de l'action sociale et médico-sociale sont ceux
d'une Démarche qualité via une évaluation. Ce type de démarche est d'ailleurs largement répandu dans d'autres
secteurs notamment dans la Santé où l'accréditation est réalisée depuis plusieurs années. Droit des usagers, sécurité
des interventions, transparence du fonctionnement, professionnalisation des pratiques, … sont les objectifs à court
terme du législateur
4/ Ainsi, les établissements et services devront formaliser :
- livret d'accueil
- charte des droits et libertés de la personne accueillie
- contrat de séjour ou document individuel de prise en charge
- conciliateur
- conseil de la vie sociale ou autres formes de participation
- règlement de fonctionnement
- projet d'établissement ou de service
Loi de 2005
« ... toute limitation d’activité
ou restriction de participation
à la vie en société subie dans
son environnement par une
personne en raison d’une
altération substantielle,
durable ou définitive d’une ou
plusieurs fonctions physiques,
sensorielles, mentales,
cognitives ou psychiques, d’un
polyhandicap ou d’un trouble
de santé invalidant »
Loi du 11 février 2005 : Égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées,
traitant du handicap et instaurant les Maisons du handicap.
Loi du 2 janvier 2005 qui réorganise les établissements de soins spécialisés.
Ces deux lois distinguent ce qui est ciblé sur les personnes handicapées d'une part, ce qui relève des
établissements d'autre part, ce que ne faisaient pas les loi de 1975 à visée d'organisation médico-sociale et des
personnes handicapées, sans distinction.
Psychologie
et handicap
• Souffrance narcissique
• Attitudes réactionnelles
• Mission de restauration
• Besoin de limites
• Handicap et sexualité
•
•
•
•
•
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•
•
•
•
•
•
•
L’enfant handicapé monopolise les parents ; jalousie et rivalité dans la fratrie => culpabilité si handicap
Difficulté de dire ce que l’on pense profondément à propos du handicap
Trauma parental : défaut d’écoute des autres enfant
Attitude réactionnelle «d’enfants parfaits» des autres enfants. Ne se plaignent pas.
Mission de restauration du narcissisme parental, ou mission d’assistance et de rééducation du frère ou de la
soeur handicapée.
Importance ++ du maintien du dialogue intra-familial
Être attentif à ne pas privilégier l’enfant handicapé
Autre risque : la rivalité mimétique (la cohésion du groupe par la stigmatisation de la différence)
Comme tous les autres enfants, il a lui aussi besoin de cadre et de limites, et besoin de rivalité avec ses frères
et sœurs pour se construire.
Côté positif pour la fratrie : ouverture sur la différence ; ils apprennent qu'être différent, ce n'est pas
forcément être moins bien.
Développement de l’intelligence de situation (empathie)
Plus tard, aider les parents à préparer une prise en charge (institutionnelle ?) du frère handicapé quand les
parents ne seront plus là, sans le prendre, eux, à leur charge.
Handicap et sexualité. Cf Bruno de Stabenrath : « Même paralysé, je peux les aimer »
Enfant handicapé et jeu. L'enfant handicapé, vit dans un contexte de frustration car il ne peut accéder à tous
les jeux de façon naturelle et spontanée. En effet, le handicap, qu'il soit physique, sensoriel, perceptif ou
intellectuel, constitue une entrave plus ou moins importante dans l'approche que l'enfant peut faire des objets
et de son environnement. Les conséquences du handicap dans les premières étapes du développement vont
varier en intensité, en fonction du ou des domaines atteints (...)
Source :
- Qu’est-ce qu’on a fait à Freud pour avoir des enfants comme ça ? de Catherine Mathelin
- Comment survivre en famille ? de Bernadette Costa.
- Comprendre l’enfant handicapé et sa famille, de Maurice Ringler
Théories
psycho
pathologiques
actuelles
• Origine développementale
• Origine environnementale
Point de vue des
psychanalystes
• L’angoisse,
organisateur
psychique
Angoisse
Faisceau
Moi central
commun
• Mentalisation
• Motricité
• Maladie
Poussée contre-évolutive
Mentalisation
Trauma Maladie Vieillesse
Fonction
parentale
Chaîne
Dynamisme
latérale
parallèle
évolutive
Fonction paternelle
Poussée évolutive
(instincts, pulsions)
Fonction maternelle
L’angoisse, organisateur psychique
Activité de jeu
L’angoisse
est très
contagieuse
Absence
maternelle
Joie ou tristesse ?
Contagiosité de l’angoisse
• L’unité mère-enfant (Winnicott), le nez à nez (importance de l’olfaction, le plus primitif de nos sens)
• Même milieu hormonal par symbiose (joie = sérotonine, ocytocine ; stress : adrénaline, cortisol)
• Contagiosité de l’angoisse : vers une valeur diffuse constante, Cf les moinesses ...
Juste dose
Conscience
Anticipation Effet tampon
Synthèse
Émotions
mémoires
Singe
Souris
Dose maxi
Comportements
automatiques
Dinosaure
•
•
•
•
•
•
•
Dans son livre L’Homme neuronal JP Changeux retrace d’abord l’histoire de la connaissance du cerveau à
travers les âges, puis les différents stades évolutifs de la phylogenèse du cerveau (céphalisation,
corticalisation).
Il fait référence à la théorie de la récapitulation d’Ernst Haeckel (1896) que le jeune Freud darwinien
affectionnait , mais dont, finalement, il se méfiera.
Changeux attire notre attention sur la dernière trouvaille de l’évolution : l’hypertrophie récente du lobe
frontal, siège des fonctions cérébrales supérieures.
Suit une visite anatomique du cerveau dont nous passerons ici les détails, sauf à retenir la référence finale aux
idées néo-jacksoniennes de Mac Lean (1960, vulgarisée en France par le film « Mon oncle d’Amérique », d’Alain
Resnais en 1980) de l’organisation hiérarchique des trois cerveaux :
Le cerveau reptilien gérerait les comportements de survie et l’automation. Le cerveau paléomammalien gère
les émotions. Le cerveau néomammalien gère l’anticipation, le choix des réponses, puis leur programmation
(répétition).
De cette répartition hiérarchisée certains auteurs, comme Jean-Pol Tassin attribuent dores et déjà un lieu
cérébral à l’inconscient : le système végétatif-affectif de l’hypothalamus.
Cette théorie des trois cerveaux ne correspond plus tout à fait aux données actuelles des neurosciences, ni à
la théorie de l’évolution (JF Dortier, Sciences humaines N°14). D’abord parce qu’en 1980 les chercheurs ont
identifié l’équivalent d’un système limbique et d’un cortex (appelé pallium) dans le cerveau reptilien, ce qui
donne aux crocodiles par exemple des comportements maternels. Les oiseaux, issus des reptiles, sont connus
pour leurs comportements parentaux développés. Ensuite, le cerveau émotionnel, que Mc Lean situait dans
les régions sous-corticales, implique en fait des régions situées dans le tronc cérébral. Réciproquement, le
système limbique (surtout l’hippocampe) est concerné par les aptitudes cognitives comme la mémoire et
l’apprentissage. Ainsi, l’idée d’une superposition de structures a été abandonnée au profit d’une vision
arborescente, voire buissonnante, de l’évolution.
Moi original
Âge adulte
Salaire
Enfants
25 ans ?
Adolescence
Période
sensible
Culture
Identifications
parentales
Nature
12 ans
Identifications
archaïques
Latence
8 ans
Fonction paternelle
Enfance
4 ans
2 ans
Phallique
Anal
Petite enfance
1 an
0
Oral
Œdipe
Relation
objectale
Narcisse
Auto-érotisme
Fonction maternelle Pré-objectal
Tonus pulsionnel
Programme génétique
Cahier des charges
de 0 à 2 ans
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Capacité à être seul
Angoisse de l’étranger
Stade du miroir
Différence anatomique des sexes
Contrôle sphinctérien
Langage
Étapes précoces décisives de 0 à 2 ans :
- la capacité à être seul (Winnicott, Bion), 6 mois
- L’angoisse de l’étranger (Mélanie Klein), 8 mois
- Le stade du miroir (Lacan), 18 mois
- La découverte de la différence anatomique des sexes (Freud), 20 mois
- Contrôle des sphincters (24 mois), inauguration des capacités de refoulement, de rétention
de l’affect (colère)
- Le développement du langage, 24 mois, corrélation stock lexical/épaisseur du
préconscient.
Mentalisation
Hystérique
Phobique
Obsessionnelle
Névroses
Traits de caractères
Fixations tardives
Fixations précoces
Paranoïa
Schizophrénie
Perversions
Psychoses
Machine à penser
Représentation
Concept
Trauma
Percept
Émotion
Affect
(Freud)
Refoulement
Clivage
Conversion
Déplacement
Répression
1. Conversion hystérique
Pathologies
narcissiques
2. Déplacement phobique
3. Répression obsessionnelle
1/ Le trauma : réalité ou fantasme ? (Cf. de la théorie de la séduction à la blessure narcissique)
2/ Rencontre du fantasme et de la réalité (l’après-coup du trauma)
3/ Trop d’excitation, déliaison psychique (affect/représentation)
4/ Agression sexuelle : trauma sexuel + trauma narcissique
5/ Refoulement/Clivage
Pas de refoulement,
pas de surmoi
• Freud : "Héritier du complexe
•
•
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•
•
•
d’œdipe"
Culpabilité protectrice
Capacité de refoulement
Installé à 7 ans ?
La question du surmoi et de la culpabilité
Chez l'enfant présentant des troubles du comportement, absence de culpabilité ou culpabilité
inconsciente ?
Ayant introduit l'idéal du moi (1914, Pour introduire le narcissisme), puis le surmoi (seconde topique,
1920), il complète la notion de sentiment de culpabilité inconscient en 1923 : "Nous apprenons dans
nos analyses qu'il y a des personnes chez qui l'auto-critique et la conscience morale, donc des fonctions
psychiques qu'on place parmi les plus élevées, sont inconscientes et produisent, en tant qu'inconscientes, les
effets les plus importants ... (cette) nouvelle expérience, celle qui nous oblige, en dépit de tout notre esprit
critique, à parler d'un sentiment de culpabilité inconsciente, nous déroute beaucoup plus". La thèse des
"criminels par sentiment de culpabilité" aura une audience considérable.
L'analysibilité des enfants et adolescents présentant des troubles du comportement
Les échecs thérapeutiques ont été décrits par tous les premiers thérapeutes (Freud, M. Klein,
Winnicott, Glover, par difficulté d'installation du transfert (confiance de base), faiblesse du surmoi,
absence de filon névrotique dans la personnalité.
Y a-t-il un surmoi chez les psychopathes ? La communauté psychanalytique était divisée.
C'est Kate Friedlander qui eut une attitude innovante en prenant en charge la mère et en allant
rencontrer la famille dans son lieu de vie, et put établir un lien entre la faiblesse du surmoi, le
fonctionnement familial et les conditions de vie.
Agressivité/Violence
• Freud : la grande menace,
c’est la sexualité infantile
• Winnicott : recherche des
bras de la mère
• Kohut : état de rage
narcissique
• Bergeret : agressivité/
violence
La question de l'agressivité
•
Une dispute célèbre a opposé Freud et Adler, ce dernier faisant de l'agressivité une pulsion indépendante de
la pulsion sexuelle, avec un organe spécifique, la motricité, ce que Freud a toujours refusé.
•
Pour Freud (1909) l'agressivité est le résultat du retournement vers l'extérieur du masochisme primaire, luimême résultat de la liaison de la pulsion de mort avec la libido.
•
Point de vue que suivra Anna Freud pour qui c'est la sexualité infantile qui est une menace pour la
civilisation.
•
Pour Mélanie Klein, la pulsion de mort est à l'origine de l'agressivité qui se manifeste précocément par
avidité, envie, angoisse de persécution
•
Winnicott et la "tendance anti-sociale", mélange de pulsions érotiques et agressives, est en soi une recherche
de contenant, "les bras de la mère à l'origine". Tant qu'il y a de l'agressivité, il y a de l'espoir.
•
Kohut et la "rage narcissique", Cf. colère clastique, blessures infligées au narcissisme archaïque.
•
Bergeret, la différence agressivité-violence, la "violence fondamentale". L'agressivité vise un objet, la violence
est "hors psyché".
La question du
passage à l’acte
• Symptôme ou maladie ?
• Passage à l’acte, passage
par l’acte ?
• Dépression ou désarroi ?
• L’agir : dépersonnalisation
•
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•
Le passage à l'acte
Il s'agit ici d'une répétition de passages à l'acte, non pathognomonique du psychopathe puisqu'on la
retrouve chez le schizophrène comme chez l'hystérique.
Freud : décharge brutale d'une tension accumulée par la pulsion rencontrant divers barrages sur le
chemin de sa réalisation
Auto-agressif ou hétéro-agressif
Acting in, acting out,
L'agir (Racamier, Green), "hors psyché" ; le modèle de l'agir : l'acte meurtrier (acharnement, hors
conscience, dépersonnalisation)
Hors l'ordre symbolique (Lacan).
"La violence surgit dans l'incapacité du sujet à élaborer cet écart entre l'objet-but pulsionnel et autrui" (Ph.
Gutton, 1988).
Le passage à l'acte délictueux pose le problème de l'insuffisance des contre-investissements.
A propos de cette violence, R. Dorey (1981) parle de "pulsion d'emprise", "la visée étant de ramener
l'autre à la fonction et au statut d'objet entièrement assimilable".
Cf le "collapsus topique" de Janin (1988) à propos du traumatisme qui mèle réalité psychique, désir et
réalité matérielle externe.
Passage à l'acte ou par l'acte ? (Mathieu Michel, 1977).
Pour R. Cahn (1987), deux cas de figures à l'agir :
➡ l'affect dépressif domine, sentiment de vide, l'angoisse de la perte d'objet, peut avoir valeur
positive de se sentir exister
➡ le sentiment de détresse domine, défense psychotique
Les outils du
psychanalyste
• Les instances
• Thérapies
• Cure de parole
• Le transfert
Les instances :
- les rapports entre les lieux psychiques (inconscient, préconscient, conscient) ; importance
du préconscient (stock lexical)
- Les rapports entre les instances de la deuxième topique (moi, surmoi, ça)
- Les fantasmes, rêves ...
Thérapies :
- individuelles ou groupales
- avec ou sans support
- cure de parole dans l’idéal
Le transfert :
- Qui n’est pas propre à la situation analytique ; mais, dans ce cadre exclusivement, il est
utilisé à des fins thérapeutique.
Évolution
vue par les
psychanalystes
• Plus de narcisses
• Moins d’œdipes
Pathologies • Troubles du
comportement
narcissiques (garçons)
• Troubles des conduites
alimentaires (filles)
• États-limite («Border
line»)
• Addictions
• Normopathes
• Certains troubles du
spectre autistique ?
Plusieurs publications font état d'un taux de prévalence de plus de 60 enfants sur 10 000, touchés par une forme d'autisme, soit 1 enfant
sur 166.
Ce chiffre serait en augmentation selon les dernières études épidémiologiques menées aux États-Unis depuis 2000 par les CDC, sur des
centaines de milliers d'enfants : la prévalence de l'autisme atteindrait désormais un enfant sur 150, un garçon sur 94. S'est alors
posée la question de la raison de cette évolution de la prévalence d'autistes diagnostiqués. Les réponses proposées sont une amélioration
du diagnostic, une inclusion plus large d'enfants auparavant diagnostiqués d'une autre manière, une augmentation du nombre d'autistes ou,
plus vraisemblablement, une combinaison de tous ces facteurs
« Nous avons estimé qu'un enfant sur quatre qui reçoit un diagnostic d'autisme aujourd'hui n'aurait pas été diagnostiqué ainsi en 1993. Ce
constat n'exclut pas la contribution éventuelle d'autres facteurs étiologiques, y compris les toxines environnementales, la génétique ou
leurs interactions, dans l'augmentation de la prévalence de l'autisme. En fait, il nous aide à reconnaître que de tels facteurs jouent
certainement un rôle important dans l'augmentation de la prévalence de l'autisme. Il n'y a aucune raison de croire que l'une de ces
hypothèses de travail est erronée et de nombreuses raisons de croire que l'augmentation de la prévalence de l'autisme est en fait le
résultat de plusieurs processus qui s'auto-renforcent. »
L'augmentation de la prévalence des troubles du spectre autistique diagnostiqués est constatée dans de nombreux pays. Cette croissance
serait en partie due au changement des méthodes de diagnostic, qui font que plus de personnes sont détectées et incluses dans ce
diagnostic. L'autre part pourrait être due à des facteurs tels que l'augmentation de l'exposition à des toxines environnementale et
constituerait un problème de santé publique
En France
En France, l'autisme concernerait plus de 100 000 personnes, enfants et adultes confondus, trois cas sur quatre concernant un sujet
masculin. Ce chiffre sous-estimerait toutefois la réalité. D'après le rapport des connaissances sur l'autisme de la Haute Autorité de santé
Source : Wikipedia
Le point de vue du
neuropsychologue
• Modules de la cognition
• Les tests
• État des lieux actuel
• Profil qualitatif
• Rééducation : renforcer
les points forts
Modules de la cognition : agir, parler, se souvenir, comprendre.
Les tests : le Wisc,
Origine
développementale
• Génétique
• Anténatale
• Périnatale
• SAF
• Microtraumatismes
Origine des troubles du comportement
1.
Origine biologique (développement du cerveau)
Génétique, endocriennne ; handicap physique, mental, sensoriel. Les sciences cognitives mettent l'accent
sur les causes biologiques cérébrales, neuronales.
Troubles «Dys»
• Pathologie cognitive
fonctionnelle
• Absence d’étiologie
connue
• Plasticité cérébrales et
périodes sensibles
• Débat inné/acquis
53
1. Pathologies dites « développementales »
Le trouble « développemental » renvoie à une catégorie de pathologie cogni7ve survenant inopinément chez des enfants sans aucun antécédent neurologique. Il s’agit de dysfonc@onnements fonc@onnels, et non structurels (lésion cérébrale).
Du fait que le fonc@onnement cérébral est modulaire, aucun secteur cogni@f n’est épargné : tous peuvent de façon élec@ve présenter une anomalie du développement, sans que le développement dans les autres domaines en soit affecté. Le seul point commun de ces manifesta@ons développementales est l’absence d’é@ologie connue. Il existe néanmoins des pistes é@opathogéniques :
•
Anomalies géné@ques
•
Anomalies fines de l’architecture cérébrale
•
Lésions cérébrales a minima
•
Atypies du développement
2. Place de l’hypothèse psycho-­‐affec7ve.
Les neuropsychologues n’imaginent pas, bien sûr, que le développement de l’enfant n’a rien à voir avec l’affec@f, le rela@onnel, le désir, l’émo@onnel. Ils pensent que ces éléments ne sont pas à l’origine des troubles spécifiques des appren@ssages.
Le pédopsychiatre Bernard Golse (Necker, Cf. Neuropsychanalyse) propose un modèle plurifactoriel :
•
Facteurs é@ologiques primaires (géné@ques, biologiques, cogni@fs, rela@onnels, …) qui fonde une certaine vulnérabilité du sujet
•
Facteurs é@ologiques secondaires (environnement humain ou biologique et, surtout, les significa@ons psychiques que prennent pour les parents les premières distorsions interac@ves et qui produisent un effet d’enkystement de la psychopathologie).
3. Plas7cité cérébrale et périodes sensibles.
Le terme de plas@cité cérébrale fait référence à des capacités de réorganisa@on neuronale qui rendraient compte de certaines « récupéra@ons » après lésion cérébrale. En fait, le cerveau est le siège de modifica@ons structurelles et fonc@onnelles, de réaménagements constants tout au long de la vie.
Ces réorganisa@ons sont à l’origine de l’impossibilité actuelle d’établir des rela@ons fiables entre la présence de lésions à l’imagerie cérébrales et la symptomatologie de l’enfant. Origine des
troubles
«Dys»
Lésions
microscopiques
des neurones
d’origine
génétique
54
Des anomalies microscopiques, d’origine génétique perturbant la migration des neurones dans les couches du cortex ?
Galaburda and collaborators
Des micro-lésions du cortex cérébral et leurs conséquences fonctionnelles affectent des sites et des voies dans le cerveau
essentiels pour les fonctions (Simon et al., 2002 , Peyrin et al, subm)
Troubles
spécifiques des
apprentissages
(TSA)
• Retard des
apprentissages
scolaires
• Reconnus comme
handicap
55
Le diagnos@c de TSA est en lien avec les exigences du calendrier scolaire. Il s’agit de symptômes scolaires. Ils sont reconnus comme handicap dans le DSM-­‐IV et la CIM-­‐10.
Il s’agit de retard ou de difficulté d’accès aux appren@ssages scolaires.
Prise en charge : aide psychologique et rééduca@on.
Dépistage en GS de maternelle (baWeries prédic@ves)
L’explora@on neuropsychologique d’un TSA se fait en deux étapes :
•
Une étape quan@ta@ve, tests (objec@ver le retard, évaluer son intensité, affirmer la spécificité)
•
Une étape qualita@ve, véritablement diagnos@que (inventaire des compétences requises, afférences/efférences), analyse de la nature des erreurs et des échecs
La méthode en
neuropsychologie :
les tests validés
• Issus de la recherche
• Identifier les réseaux cérébraux
défaillants
56
Objectif des tests : identifier les fonctions cérébrales et les processus cognitifs en souffrance
Diagnostic des
troubles «Dys»
Diagnostic d’exclusion,
absence de :
• Lésion neurologique
• Déficience mentale
• Trouble sensoriel
• Psychopathologie sévère
57
Les ouvrages de neuropsychologie (1) expliquent que le diagnostic de trouble « dys » est une démarche
d’exclusion. L’enfant dyslexique n’est pas déficient, ni porteur d’une lésion neurologique, ni de déficit sensoriel, ni
de trouble psychologique. Le retard de l’acquisition du langage écrit doit au moins être de deux ans (début du
CE2 donc). Il convient donc, en théorie, de pratiquer en préalable à ce diagnostic un Wisc, une imagerie
cérébrale, un EEG, des bilans auditif et visuel, une évaluation de personnalité. La totalité de ce bilan, on s’en
doute, est difficile à réaliser, de sorte qu’on aboutit souvent, par facilité ambiante ou positionnement
idéologique, à un diagnostic approximatif mais rassurant où le mot « dyslexie » (origine développementale) est
utilisé à la place de « trouble lexicographique » (origine environnementale).
Pour L’OMS, depuis 1991, la dyslexie est classée parmi les « troubles de la fonction symbolique » et consiste en un
retard dans l’acquisition du langage écrit d’origine développementale.
Les définitions des troubles « dys » reprises par les différentes recommandations ministérielles, celles de
l’INSERM, de l’ANAES (2) confirment leur champ nosographique étroit et recommandent, plutôt que ce préfixe
« dys », d’utiliser l’expression complète « trouble spécifique du langage écrit ». « Spécifique » veut alors dire ici isolé
et d’étiologie inconnue.
L’hypothèse scientifique actuelle est que les troubles «dys» proviennent d’une mutation génétique qui désoriente
in utero la migration de corps neuronaux à destination de la région occipito-temporale ventrale gauche.
Ces troubles spécifiques des apprentissages scolaires concerneraient de 6 à 8% de la population enfantine. On
sait par ailleurs que 20% des enfants présentent des difficultés d’apprentissage scolaire. Ce qui voudrait dire
qu’un enfant sur trois consultant en CMPP ou CMP pour un trouble des apprentissages est porteur d’une
difficulté d’origine développementale.
(1) MAZEAU Michèle, Le bilan neuropsychologique de l’enfant, Masson, 2008 ; LUSSIER Francine, FLESSAS Janine, Neuropsychologie de
l’enfant, Dunod, 2009
(2). Circulaire n° dhos/01/2001/209 du 4 mai 2001, relative à l’organisation de la prise en charge hospitalière des troubles spécifiques
d’apprentissage du langage oral et écrit. Circulaire 2002-024 du 31 janvier 2002 relative à la mise en œuvre d’un plan d’action pour les
enfants atteints d’un trouble spécifique du langage oral ou écrit. Bulletin Officiel du Ministère de l’Éducation nationale n°6 du 07/02/2002,
relatif à la mise en œuvre d’un plan d’action pour les enfants atteints d’un trouble spécifique du langage oral. INSERM, Dyslexie,
dysorthographie, dyscalculie, bilan des données scientifiques, synthèse et recommandations, Paris, 2007. Agence Nationale d’Acréditation et
d’Évaluation en Santé (ANAES, 2007) : « La dyslexie est un déficit durable et significatif du langage écrit qui ne peut s’expliquer par une cause
évidente. Les causes les plus fréquentes de troubles d’apprentissage doivent être écartées : déficience intellectuelle, trouble sensoriel, maladie
neurologique, carence éducative, trouble de la personnalité ».
Outils du
neuropsychologue
• Rééducations
• Bottom-up
• Top-down
Orthophonie, psychomotricité, ergothérapeute, rééducation des troubles mnésiques, des
capacités attentionnelles, ...
Cf plasticité cérébrale et réorganisation des fonctions selon deux modalités : (F. LUSSIER, p. 29)
- «Bottom-up strategy» (de bas en haut) : approche spécifique au domaine défaillant (Théories de Hebb :
l’activation répétée augmente la restauration)
- «Top-down stratégy» (de haut en bas) : prise de conscience du déficit, l’activation des fonctions
supérieures a une incidence sur les systèmes inférieurs et facilité la restauration.
Synthèse
environnemental/
développemental
• Vers une neuropsychanalyse ?
Mark SOLMS
Moi
Surmoi
Décision
Ça
Parole
Images
Lecture/écriture
Schéma corporel
Conflit
psychique
Calcul
Sensations
Analyse détaillée
Raisonnement
•
•
•
Aperçu global
Intuition
Cf Gérard Pommier (POMMIER, G., 2004, Comment les neurosciences démontrent la psychanalyse,
Flammarion, Paris, 2004. ), le conflit entre les deux hémisphères, la décision par le lobe préfrontal.
Cf. l’abus d’écrans chez les enfants et adolescents (traitement d’image sans traitement de
représentation de mots)
L’enfant du CP du matin à la télé, l’endormissement de l’hémisphère gauche, Cf. Rita CARTER, R., 1999,
Atlas du Cerveau, Ed. Autrement, 220 p. 44 €.
Âges
Libido
25 ans ?
Adolescence
12 ans
Fonction groupale
Latence
8 ans
Refoulement
Relation
d’objet
Cognition
Agir
Parler
Se Comprendre
souvenir
Période
sensible
Identification aux parents
Bisexualité
Mémoires :
- procédurale
- déclarative
- épisodique
- de travail
- corporelle Raisonnement
(affect)
logique
Motricité
fine
Lire
Écrire
4 ans
2 ans
1 an
0
Phallique
(Œdipe)
Relation
objectale
Pince
digitale
«Je»
Raisonnement
Faire
semblant intuitif
Fonction paternelle
Identification parent
du même sexe
Schéma
corporel
Phrases
50 mots
Catégorisation
Anal
Narcissisme
Sphincters
Jargon
20 mots
Habiletés
numériques
Oral
Fonction maternelle
Tonus pulsionnel
Identification spéculaire
Auto-érotisme
Identifications archaïques
Marche
Babillage
Identité de l’objet
Pré-objectal
Assis
A-Reu !
Permanence de l’objet
Génétique + Épigénétique
Prise en charge :
psychothérapie +
rééducation
Biologique
Pas de cognitif
sans affectif
Social
Moi
Psychologique
62
Soma
«Le moi n’est pas maître en sa demeure»
FREUD, "Une difficulté de la psychanalyse", in Essais de Psychanalyse appliquée, Idées Gallimard
Soma
Pour conclure
• Un enjeu de la petite
enfance : le doudou
D. W. Winnicott (1896-1971)
63
Un petit
bout de tissu
•Informe
•Trouvé-créé
par l’enfant
•Attachement
passionnel
•«Addicted»
•
•
•
DW invente le terme d' « objet transitionnel » pour décrire le petit bout de chiffon , le
petit bout de laine, le petit bout de couverture auquel le bébé et le petit enfant s'attache
passionnément, dès le début de la vie, en même temps qu'il découvre la zone érogène orale et
qu'il stimule cette zone avec son pouce ou une tétine.
DW remarque que l'enfant s'attache avec passion à cet objet. Il éprouve pour lui une véritable
addiction, il est « addicted », comme vis à vis d'une drogue.
Cet attachement, pour DW, n'a rien à voir avec l'excitation orale et sa satisfaction.
Phénomènes
transitionnels
•Transition dans
le temps
•Transition dans
l’espace
•Espace-temps
d’illusion
•
Transition dans le temps : Winnicott introduit les termes d'«objets transitionnels» et de
«phénomènes transitionnels» pour désigner cette «aire intermédiaire» qui se situe entre le
moment de la succion du pouce et de l’investissement de l’ours en peluche, entre
l'érotisme oral et la véritable relation d'objet.
• Transition dans l’espace : l'espace transitionnel est une «troisième aire», c'est un espace qui
se situe entre la réalité extérieure et la réalité interne, un espace paradoxal parce
qu'il n'est ni dehors ni dedans.
• Il s'agit de décrire un espace d'illusion, un espace paradoxal, intermédiaire, qui se situe entre la
mère et le bébé, entre la réalité externe et interne, entre le subjectif et l'objectif. Winnicott dira
entre le subjectivement conçu et l'objectivement perçu.
• Pour les spécialistes des interactions mère/bébés, les mécanismes d'information réciproques de la
mère et du bébé sur l'état émotionnel de l'autre deviennent surtout opérationnels à partir du
deuxième semestre de la vie, soit au moment où l'infans, qui est en deçà du langage, donc, accède
à l'intersubjectivité, c'est à dire au vécu, à l'éprouvé de lui et de l'autre. (B. Golse 2002)
• Mais, s'il n'est ni dehors, ni dedans, où est-il ? C'est précisément cela l'hypothèse de DW. Il s'agit de
décrire un espace d'illusion, un espace paradoxal, intermédiaire, qui se situe entre
la mère et le bébé, entre la réalité externe et interne, entre le subjectif et l'objectif. Winnicott
dira entre le subjectivement conçu et l'objectivement perçu. Il s'agit donc là d'un paradoxe,
d'un paradoxe qu'il faut accepter comme tel.
• « Il faut accepter qu'un paradoxe soit toléré et qu'on admette qu'il ne soit pas
résolu, écrit DW. On peut résoudre le paradoxe si on fuit dans un fonctionnement intellectuel qui clive
les choses, mais le prix payé est alors la perte de la valeur du paradoxe ». ( "Jeu et Réalité" p.4)
Big
mother
• Maman voit tout
• La vie de couple : un
rapport de forces ?
• Tous les parents sont
(psychiquement) bisexuels
•
•
Ce que les hommes, depuis 1970, auraient du mal à intégrer : que la vie de couple soit aussi un
rapport de force (non de violence) ; une entité nécessairement conflictuelle, qui suppose de savoir
gérer la part de haine que recèle l’archaïque en nous. L’homme moderne, de par la prédominance du
comportement sexuel dans sa vie, contrairement à la femme, se retrouve, là, en difficulté. Il n’ose,
souvent, affronter Big mother.
SCHNEIDER, Michel, Big Mother, Paris, Odile Jacob, 2005.
« La seule voie qui soit conforme à la vocation de
la connaissance scientifique et aux idéaux de la
démocratie, la seule à laquelle nous puissions faire
une confiance critique, c'est celle de la raison. Elle
refuse le relativisme absolu et l'idée que tout se
vaut. Elle affirme que la recherche patiente,
modeste, fondée sur le travail et la réflexion,
permet d'atteindre non pas une vérité
transcendantale que nos sociétés laissent à la
liberté de chacun, mais des vérités scientifiques,
c'est-à-dire partielles et provisoires, qui relèvent
du développement de la connaissance
rationnelle ».
Dominique Schnapper, sociologue,
XXVes Rencontres de Pétrarque, Montpellier, 19/07/2010.
Bibliographie
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FREUD, S., Trois essais sur la sexualité infantile, 1905.
WINNICOTT, DW., Jeux et réalité, L’objet transitionnel, Gallimard, 1971
MARTY, P., Les mouvements individuels de vie et de mort, Payot, 1976.
CHANGEUX, JP., L’homme neuronal, Pluriel, Paris, 1983.
MAC LEAN, Les trois cerveaux de l’homme, Robert Laffont, 1990.
VINCENT JD., Biologie des passions, Odile Jacob, 1990.
DAMASIO, A., Le cerveau des émotions, Odile Jacob, 1990.
THERY, I., Le démariage, Odile Jacob, 1990.
CARTER, R., Atlas du cerveau, Autrement,1999.
CAREL, A., Le processus d’autorité, Revue Française de Psychanalyse, 2002/1, PUF.
POMMIER, G., Comment les neurosciences démontrent la psychanalyse, Flammarion, 2004.
NACCACHE, L., Le nouvel inconscient, Odile Jacob, 2006.
SCHNEIDER, M., Big Mother, Odile Jacob, 2005.
LIPOVETSKY G., SERROY J., L’écran global, Seuil, 2007.
STIEGLER, B., La télécratie contre la démocratie, Flammarion, 2007
TISSERON, S., L’enfant au risque du virtuel, Dunod, 2007.
Le Monde 2, 12/07/2008. Télés pour bébés : danger, Paris, 2008.
PIRLOT, G., Psychanalyse des addictions, Armand Colin, 2009.
MATHELIN, C., Qu’est-ce qu’on a fait à Freud pour avoir des enfants comme ça ?
COSTA, B., Comment survivre en famille ?
RINGLER, M., Comprendre l’enfant handicapé et sa famille.
F. LUSSIER, J. FLESSAS, Troubles développementaux, Dunod, 2009
MAZEAU, M., Le bilan neuropsychologique, Masson, 2005
HOUDÉ, O., Cerveau et psychologie, PUF, 2002
Comment être parents aujourd’hui ? Revue Sciences Humaines, N°232, Décembre 2011
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