Évolution de la psychopathologie chez l’enfant et l’adolescent «Y a-t-il réellement évolution ?» jacquesboulanger.com Plan 1. Évolution scientifique 2. Évolution sociétale 3. Évolution psychologique 4. Théories actuelles sur le développement de l’enfant 5. Évolution de la psychanalyse 6. Évolution de la neuropsychologie 7. Évolution des prises en charge 1 Évolution scientifique • Historique • Psychanalyse • Neurocognitivisme • Classification des maladies Historique • Démence (déficience) • Caractériels (troubles du Alfred BINET comportement) • Folie (autisme ?) 1857-1911 • • • • • • • • Pour la déficience : Déficere, défaire, manquer (Cf les mots maléfice, bénéfice) Trouble mental généralisé perçu avant l'âge adulte, caractérisé par un déficit cognitif et du fonctionnement adaptatif La déficience fut différenciée de la folie et de la démence ; sa diversité fut ensuite établie. Seguin puis Binet (1857-1911), se rapportant à la réussite ou à l'échec à des épreuves étalonnées, en établirent les degrés. Piaget (1896-1980) : le déficient est capable d’opérations concrètes, comme enfant de 6/7 ans (≠ pensée formelle, abstraction, symbolisation, possibles à partir de 11/12 ans). Historiquement défini sous le score de 70 de QI. Mais le QI < 70 ne suffit pas à faire le diagnostic ; une personne possédant un quotient intellectuel sous-évalué ne peut être considéré comme déficiente. Presque entièrement basée sur la cognition, la définition inclut désormais le fonctionnement mental et les capacités fonctionnelles d'un individu liées à son environnement. Les termes utilisés pour définir les personnes présentant un retard mental ont beaucoup évolué au cours du temps : ✦ ✦ ✦ ✦ ✦ ✦ • Au XIXé siècle, les personnes ayant un retard moyen ou grave étaient qualifiés d'idiots ou débiles, alors que celles qui présentaient un retard léger étaient appelées imbéciles ou débiles légers. Le terme mongolien, en lien avec les caractéristiques physiques associées à la trisomie 21, a également été utilisé jusqu'à une période récente. Le terme oligophrénie s'utilisait pour un retard mental grave. Il n'y a toujours pas de consensus clair sur le terme à utiliser, à ceux de « retard mental » et de « handicap mental » s'ajoutent par exemple les termes d'« arriération mentale » ou de « déficience intellectuelle ». L’OMS emploie le terme « mental retardation » Le terme « retard mental » ne peut s'appliquer qu'au moment de la scolarité ; avant cette période on utilise plutôt l'expression retard du développement, quand l'évaluation du QI est possible. Cette évaluation permet de préciser le degré de retard mental. Signes : ✦ ✦ ✦ Retard dans le développement de la communication Déficits de la mémoire Retard dans le comportement adaptatif social La psychanalyse • De la motricité à la mentalisation • Satisfaction hallucinatoire (pensée symbolique) • Fixation, régression, identifications, refoulement Sigmund FREUD 1856-1939 • Œdipe • L’envie de savoir • Historicité des troubles De la motricité à la vie mentale : Trajet de la pulsion ; l’investissement cognitif suppose une inhibition de la motricité, comme dans le rêve. Cf. «Attends !» Satisfaction hallucinatoire : Cf. Philippe Jeammet et le couchage de l’enfant de 18 mois. Cf. «Symbolisation primaire» de René Roussillon, développement de la pensée symbolique. Cf. Néandertal et le défaut de recyclage neuronal (Lionel Naccache, Les neurones de la lecture). Fixation-régression, identification, refoulement : la mémoire épisodique ... Œdipe : mise en réseau L’envie de savoir et la curiosité sexuelle ; un élément essentiel : la réponse des parents et le mode de répression de la sexualité infantile. Historicité des troubles Psychanalystes d’enfants Mélanie KLEIN 1882-1960 • Freud (Le petit Hans) • Mélanie Klein (Angoisses archaïques) • Winnicott (Objet transitionnel) • Bion (Naissance de la pensée) • Michel SOULÉ, Serge LEBOVICI, René DIATKINE Neurosciences Psychologie Cybernétique Constructivisme Statistiques Neuropsychologie Cognition 1. 2. 3. 4. Action => Dyspraxie Langage => Dysphasie, Dyslexie Mémoire => Trouble mnésique Compréhension => Trouble des fonctions exécutives 7 La neuropsychologie est à la confluence de des différents courants : - constructivisme : théorie développementale, causalité unique, méthode expérimentale (opposables, lien de causalité) - neurosciences : on vient de le voir - psychologie, version piaget, loin de l’inconscient freudien, phénoménologique - cybernétique : la naissance du cognitivisme est contemporaine de celle des sciences de l’information - statistiques : approche sociale, population témoin, écart-type, déviation standart Neurocognitivisme • Le cerveau-machine • Modèle computationnel • Modèle connexionniste • Les tests • Théorie de l’esprit «La pensée est une manipulation de symboles» John Haugeland, 1989 L'apport du cognitivisme a) Définition Le projet original et fondateur du cognitivisme s’est formé dans les années 1940. Il s’agissait de créer une « science de l'esprit » valable pour la « machine » comme pour le « cerveau ». Selon 1956, Francisco Varela, l'hypothèse cognitiviste fondamentale : la cognition peut être définie par la « computation de représentations symboliques » et ceci peut être fait aussi bien par le cerveau que par une machine. 1989, John Haugeland. « La pensée est une manipulation de symboles » et « la science cognitive repose sur l’hypothèse … que toute intelligence, humaine ou non, est concrètement une manipulation de symboles quasi linguistiques ». Il y a au fondement du cognitivisme initial un postulat calculateur : la cognition serait fondamentalement du calcul. Cette manière computationniste de concevoir l’intelligence est centrale pour le cognitivisme, car c’est elle qui a permis de supposer que l'activité cognitive puisse être effectuée par un dispositif matériel. Il y a un parallélisme et une réduction possible entre cognition et traitement matériel électronique (ou neurologique) puisqu’un calcul peut être effectué par un machine. b) Les tests Depuis les années 1980, laissant l’aspect psychodynamique (le vécu, l’histoire de l’enfant, de la famille, le fonctionnement relationnel) aux psychanalystes, les neuropsychologues se limitent, dans leurs explorations, au fonctionnement cognitif. La psychométrie, qui y intervient en préalable (échelles de Wechsler), n’est pourtant qu’un des aspects du bilan. L’administration d’une suite d’épreuves (tests) vise à interroger le fonctionnement cognitif. L’interprétation des résultats ressemble à un arbre décisionnel selon un raisonnement logique d’inclusion ou d’exclusion. Le paradigme scientifique s’inspire des deux grandes découvertes récentes des neurosciences : la fonctionnement modulaire du cerveau, la plasticité cérébrale. On peut dorénavant explorer méthodiquement tel ou tel module cérébral de façon isolé : agir, parler, se souvenir, comprendre. «On sait qu’une programmation génétiquement déterminée, portant les instructions générales propres à l’espèce et les instructions particulières transmises par les parents, décide irrévocablement de la formation d’une trame cérébrale innée. Cependant, nous savons aussi que cette trame prédéterminée n’est qu’un canevas dont le dessin, à peine ébauché, doit être inscrit jour après jour par l’expérience, l’interaction, l’échange affectif, l’étayage de relations fortes et durables au sein d’un environnement suffisamment adapté» c) Théorie de l'esprit La théorie de l'esprit désigne les processus cognitifs permettant à un individu d'attribuer un état mental -croyance, intention, désir, jeu, connaissance, etc.- à lui-même ou à une autre personne. Elle permet ainsi à l'individu de pouvoir prédire ses propres attitudes et actions ainsi que celles des autres agents intelligents1. L'apprentissage de cette capacité passe, entre autres, par la compréhension qu'autrui possède des états mentaux différents des siens. Cette aptitude enrichit Neurosciences •Plasticité cérébrale •« Large scale network » •Spécialisation hémisphérique •Épigenèse •Recyclage neuronal 9 Plasticité cérébrale Cf Changeux et la théorie de la stabilisation sélective au départ de la vie Découverte des capacités de restauration des tissus cérébraux, synapotogenèse et connexions toute la vie durant La restauration s’accompagne d’une réorganisation structurale de l’hémisphère lésé aussi bien que de l’hémisphère contralatéral. Large scale network .. Classifications des maladies • DSM • CIM • CFTMEA • Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (titre original anglais : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders ; DSM), publié par l’Association américaine de psychiatrie (APA), est un manuel de référence classifiant et catégorisant des critères diagnostiques et recherches statistiques de troubles mentaux spécifiques. Il est utilisé aux États Unis et internationalement à travers le monde, par les cliniciens, chercheurs, psychiatres et compagnies d'assurance santé et pharmaceutiques, ainsi que par le grand public. Les diagnostics de pathologie psychiatrique portés à l'aide du DSM, depuis la troisième révision reposent sur l'identification clinique de syndromes et de leur articulation en cinq axes dans une approche statistique et quantitative. L'étiologie des pathologies n'y est plus du tout envisagée. Manual of Mental Disorders ; DSM) • La Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes, 10e révision (connue sous la "CIM-10") est une liste de classifications médicales codant notamment les maladies, signes, symptômes, circonstances sociales et causes externes de maladies ou de blessures, publiée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La liste des codes contient 14 400 codes différents et permet de nombreux diagnostics . Utilisant des sous-classifications facultatives, le nombre de codes peut s'étendre jusqu'à 16 000. L'OMS garantit des informations détaillées de la CIM en ligne. Les projets de la CIM ont débuté en 1983 et ont été complétées en 1992. • La Classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent ou CFTMEA est un système de classification psychopathologique établi sous la direction du Pr Roger Misès pour pallier les manques et lacunes des systèmes internationaux (CIM-10) et américains (DSM) qui ne comportent que quelques petites rubriques sur la psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent. Elle ambitionne aussi de tenir compte des diversités et des particularités de chaque enfant et adolescent présentant des troubles et, en cela, elle s'oppose à une vision réductionniste du courant behavioriste en vigueur dans les DSM et CIM1. Notons que la version datant de 2000 établit des rapprochements lorsque c'est possible - avec le CIM notamment pour faciliter la tâche des cliniciens et chercheurs2. Une version révisée 2010 est en cours de parution. Troubles du Les TED spectre autistique TED : 5 entités S. Asperger Tr. Autistiques Psychoses déficitaires Tr. S. de Désintégratifs Rett Dysharmonies Psychotiques TED-NS PDD-NOS (Pervasive Developmental Disorder-Not Otherwise Specified) Source : CRA Midi-Pyrénées Modèle du Pr BURSZTEJN, CHU Strasbourg TDAH, TED, Dysharmonie évolutive En sciences cognitives, les troubles du comportement y entrent : • soit dans les catégories des troubles praxiques ou des troubles des fonctions exécutives (TDAH) • soit dans le cadre des TED. Le terme de dysharmonie évolutive, figurant dans la CFTMEA, est souvent utilisé en France pour décrire les troubles de la série autistique. Ce terme ne figure pas dans la nomenclature internationale CIM10 et ne devrait plus être utilisé selon les recommandations. Les troubles dysharmoniques correspondent aux MCDD des anglo-saxons, Multiple Complex Developmental Disorder (Simon Baron-Cohen, 1986) et s'inscrivent aujourd'hui dans les "PPD-NOS", Troubles Envahissants du Développement non spécifiés. Les troubles envahissants du développement (TED) ont en commun une association de symptômes connue sous le nom de « triade de Wing », du nom de la chercheuse anglaise qui a prouvé par une étude clinique et statistique que cette association de trois catégories de symptômes survenait plus souvent que ne le voulait le hasard, donc qu'il s'agissait bien d'un syndrome (ensemble de symptômes survenant ensemble). Ces troubles de la triade de Wing sont : • des troubles de la communication verbale et non-verbale • des troubles des relations sociales • des centres d'intérêts restreints et/ou des conduites répétitives Pour la CIM 10, les TED (code F84.0 à F84.9) sont définis comme un « Groupe de troubles caractérisés par des altérations qualitatives des interactions sociales réciproques et des modalités de communication, ainsi que par un répertoire d'intérêts et d'activités restreint, stéréotypé et répétitif. Ces anomalies qualitatives constituent une caractéristique envahissante du fonctionnement du sujet, en toutes situations » 2 Évolution sociétale • Familles • Autorité • Écrans • Savoirs • Handicap Écrans • Stats : • Repères chiffrés : • Quantité, mais aussi qualité • Les recommandations du CSA Savoirs • Modes de transmission • Cybersavoirs • Rôle du prof ? Évolution • Vers l’égalité hommesfemmes du cadre Autorité parentale • familial • Autorité parentale conjointe • Nouvelles parentalités • Absence de modèle éducatif de référence • Tous les parents sont (psychiquement) bisexuels Familles • Le virage important fut la loi de juin 1970 : elle a remplacé, en droit français, la « puissance paternelle » qui • • • • • • • assurait l'exclusivité de l'autorité du père sur les enfants (l'autorité absolue du mari sur la femme s'appelait « puissance maritale »). L'« autorité parentale » consacre l'égalité des droits et devoirs du père et de la mère dans l'éducation des enfants. L'autorité paternelle continue d'exister dans de nombreux pays. Ensuite, lois de 1987,1993, 1996, et mars 2002 : priorité aux souhaits individuels sur le cadre familial traditionnel, renforcement du relationnel au sein du fonctionnement familial, droits de l’enfant ... Autorité parentale conjointe : Le divorce ne fait pas disparaître l’autorité parentale. Même séparés, les parents restent un couple éducatif, juridique, symbolique (pour l’enfant). Actuellement : égalité des parents dans leurs relations aux enfants. Cf. Un an après la création du ministère des droits des femmes, la ministre et porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a présenté mercredi 3 juillet son projet de loi sur l'égalité hommes-femmes. Nouvelles parentalités : familles recomposées, monoparentales, homoparentales. Remise en cause des registres symboliques. Évolution du statut de la femme, d’où crise de la masculinité ? Cf. «Big mother» de Michel Schneider. Absence de modèle de référence. Paternités «polyandriques» des familles recomposées, parents homosexuels, don de sperme. «La fonction paternelle n'a donc pas été abolie, mais bel et bien dissoute dans les flux administratifs, culturels et technologiques d'une société à ce point paternaliste qu'elle n'a plus besoin de pères. Chaque homme se trouve désormais réduit à inventer sa paternité, dans les espaces libres laissés par l'école, la télévision, les obligations médicales et bureaucratiques» Source : Histoire des Pères et de la paternité de Jean Delumeau et Daniel Roche, Ed. Larousse L’exercice d’autorité • Augere : augmenter • Droit, pouvoir, force • Savoir • Légitimité • Surmoi «La mère empêche, le père interdit» Autorité • Étymologie : augere, augmenter ; auctor (auteur), donner de l’être, plus value ... • Droit de commander, Pouvoir d’imposer l’obéissance, Force exécutoire, Attitude assurée qui impose le respect • • • • • • et la confiance, Référence des règles Légitimité de l’autorité : l’autorité ne fonctionne que si elle est vécue comme légitime par les deux partenaires (l’enfant, l’adulte). Cf les familles recomposées : «Et puis d’abord, t’es pas mon père !» ; rôle du beau-parent. Cf le modèle : «Fais ce que je te dis, ne fais pas ce que je fais», discours paradoxal. L’autorité proscrit mais aussi prescrit (interdit, mais aussi soutien et conseil). La transmission du savoir est une des sources de l’autorité ; elle est remise en cause par les nouvelles technologies. Créer du surmoi. Cf. Freud : “ Chez l’enfant, le besoin de trouver un soutien auprès d’une autorité est si impérieux que pour lui le monde se met à vaciller si cette autorité se trouve menacée” S. Freud. Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci, 1910, p. 148 Hanna Arendt, autorité morale ; si recours à la contention ou l’empêchement, après sept ans : échec de l’autorité Version féminine ou masculine, ou version maternelle, paternelle, parentale ? «La mère empêche, le père interdit» L’épreuve du non côté enfant 1. Interdit Attaque du narcissisme 2. Résistance Identification à l’agresseur 3. Conflit Rapport plaisir/déplaisir 4. Doute Ambivalence 5. Renoncement Intériorisation pulsionnelle 6. Retrouvailles Capitalisation surmoïque Source : CAREL, A., Le processus d'autorité, RFP 2002/1. I. Conflit amour-pulsion : l’épreuve du non surmontée ensemble. 1. Côté enfant : fabriquer du surmoi avec du non • « La crédulité de l’amour devient une source importante, sinon la source originelle de l’autorité » Freud, Trois Essais, 1905. • La situation « normale » décrite ici est celle de l’enfant de 18 mois à 3 ans, dans un climat familial bien tempéré, où l’acte d’autorité impose un renoncement pulsionnel, donc une frustration, donc un déplaisir. • Le déroulement du processus d’autorité serait un drame en six actes : 1. L’interdit tombe. Le parent dit non 2. L’enfant résiste, dit non à son tour. Il se risque à dire non au non de l’adulte. Il va déployer toute la gamme des sentiments (amusement, charme, défi, colère, rage). 3. Un conflit de pouvoir s’installe. Le dilemme de l’enfant, avant qu’il se soumette, est d’échapper à une simple soumission passive. Pour ce faire, il s’identifie à l’agresseur (dire non comme lui) Cf Anna Freud, Lagache (1973), Spitz. Il devient l’agresseur qui dit non pour affirmer sa puissance narcissique, sauver l’honneur. 4. L’enfant hésite. Moment d’ambivalence et de tentation de la violence, de flottement : hostilité mêlée d’amour qui permet la différenciation. Donc plusieurs alliages, couples de force, ici : activité/passivité, amour/haine, identification/investissement, soi/autre. Toutes ces liaisons/déliaisons sont génératrices de différenciation topique moi/surmoi. La haine activée par l’interdit ne devient pas lien interne sadomasochiste. L’idéal du moi est tempéré car l’ébranlement narcissique suscité par la prescription d’une valeur venue de l’autre n’est pas devenue blessure narcissique, mais au contraire référence interne. 5. L’enfant renonce ; il prend sur soi de renoncer temporairement à l’accomplissement du désir interdit. Il conserve à l’intérieur sa pulsionnalité. 6. Capitalisation surmoïque. Il peut désinvestir le parent externe devenu objet interne. Le surmoi s’impersonnalise, devient instance interne et non « corps étranger interne » • Ce processus d’autorité mené à terme génère chez l’enfant un sentiment de fierté, d’augmentation narcissique, d’autonomie. • L’épreuve du non est au cœur de l’internalisation et de la transformation de ‘autorité en surmoi. L’épreuve du non côté adulte 1. Interdit Offre surmoïque 2. Résistance Culpabilité 3. Conflit Risque sado-masochiste 4. Doute Risque d’abstention 5. Renoncement Prescription 6. Retrouvailles Filiation/parentalité 1. Côté parent L’acte d’autorité dans sa forme complète interdit, mais aussi prescrit et autorise. 1. Par l’acte d’autorité, le parent fait une offre surmoïque. Compétence parentale qu’on appelle la fermeté. La forme manifeste de cet acte est déterminée par le surmoi parental 2. Le parent doute. Actualisation du SIC parental. L’enfant dispose très précocement d’un appareil à détecter la culpabilité d’autrui à partir d’indices perceptifs (voix, ton, regard). L’enfant évalue le SIC parental. C’est le fonctionnement transgénérationnel qui s’actualise dans l’après-coup parental que constitue l’acte d’autorité. 3. Le scénario sadomasochiste organise l’acte d’autorité (peur d’être méchant, trop sévère avec son enfant). Contre-investissement de la fermeté. Le parent énonce des « Oui, mais », micro-messages paradoxaux. Risque de syndrome de Richard III. 4. Abstention d’autorité (évitement de l’impératif catégorique), interprété par l’enfant comme un abandon. Coexcitation, érotisation. 5. Séquence fréquente qui constitue la triade surmoi parental/autorité/surmoi infantile. 6. Ici, la différence des sexes parentaux joue. Cf les lois de 1970 (autorité parentale conjointe) : mais égalité des droits ne signifie pas identité du rôle paternel et maternel. 7. L’acte d’autorité actualise aussi la scène primitive et œdipienne. 8. L’acte d’autorité est donc aussi un organisateur de l’appareil psychique familial à l’œuvre dès l’instauration du lien pèremère-bébé. Accordage Humour Mensonges Dédramatiser I. Autorité et processus transitionnel : le jeu d’accordage de l’autorité • Cette paradoxalité de l’autorité peut se métaboliser grâce aux processus transitionnels. • Le parent doit se livrer au délicat travail d’accordage pour ajuster son acte au moi de cet enfant-là, à cet âge-là, dans cette circonstance-là. • De son côté, l’enfant a besoin de temps pour s’approprier subjectivement l’autorité. Faire l’impasse sur ce différé entre l’acte d’autorité et l’obéissance, c’est courir le risque qu’à l’emprise parentale réponde la passivité de l’enfant. • C’est le temps du jeu de l’accordage de l’autorité, de la mise en processus ludique des contraintes exercées par l’autorité. • C’est créer l’espace-temps d’émergence du conflit entre soi et l’autre. • La limite devient barrière de contact, elle fait liaison/déliaison. • La temporalité permet une dimension ludique qui suppose que le parent sache faire preuve d’humour face à la résistance de l’enfant. II. Humour et autorité. • L’autorité a besoin d’être métabolisée par le jeu. Elle devient marqueur des différences entre soi et l’autre. • L’autorité est inhérente au travail de culture. • Les fondements de l’autorité, toujours relatifs, sont « oubliés ». • L’humour serait une sorte de catalyseur de l’émergence du consentement dans le conflit. • Le surmoi, on le sait, oscille entre deux formes : le surmoi protecteur, post-œdipien, et le surmoi cruel, archaïque, « surfort » de Freud, « surantimoi » de Racamier. • L’autorité, comme le surmoi, oscille entre ces deux formes. • L’humour transmis facilite la transformation des formes extrémistes du couple processuel autorité/surmoi en ses formes tempérées. • L’oubli des fondements de l’autorité est fondateur quand il fonctionne en dénégation, pas en déni. III. Les mensonges Avant 5 ans, les petits hésitent cependant à mentir, car ils imaginent que les adultes peuvent lire dans leurs pensées et débusquer leurs stratégies. Cette conviction s'atténue progressivement. "Il suffit d'un premier petit mensonge réussi pour que l'enfant s'aperçoive qu'il dispose de quelque chose de très précieux qu'on nomme personnalité, identité, intimité, auquel personne, pas même ses parents, ne pourra avoir accès", décrypte Dana Castro. Réussir, par un mensonge ou un non-dit, à échapper à une sanction ouvre un espace de liberté et de transgression formidable ! "Pour mentir, l'enfant doit être capable d'empathie, c'est-à-dire de ressentir les émotions de son entourage, devant lequel il va cacher, ou feindre, des comportements ou des pensées", analyse le psychanalyste et psychothérapeute Pascal Neveu dans son livre Mentir pour mieux vivre ensemble ? (L'Archipel, 210 p., 18,5 euros). Écrans et enfants : danger ? « Il existe une véritable correspondance entre les préoccupations des jeunes et les possibilités offertes par le monde virtuel » * * Serge Tisseron 1. On ne remet pas en question l’utilité des nouvelles technologies, de l’aide à l’émancipation, la curiosité intellectuelle, la sociabilité, la créativité qu’elles peuvent permettre. 2. On ne parle pas des enfants qui ont une consommation normale 3. On ne parle pas de la télé «gardienne électronique» que tous les parents ont pratiqué occasionnellement 4. Ce qui pose problème est la consommation dite «toxique» des écrans sous toutes leurs formes. 5. Comme pour toutes les addictions tout est une question de dose : à partir de quelle dose une consommation d’écrans cathodique devient-elle une intoxication ? Les sources •Télé •Console •Ordinateur •Portable Cf. les carottages en consultation pédopsychiatrique : prises alimentaires, couchage, endormissement, sommeil, tâches domestiques, devoirs scolaires, consommation cathodique en chiffrage global. La dose •Statistiques •Dose conseillée •Overdose Statistiques USA • 60% tous les jours • 70% 2h/jour • 36% télé dans la chambre • 36% télé toujours allumée • 90% la moitié des loisirs Études internationales sur le sujet : (Source : Le Monde 2 du 12/07/2008) 1/ Octobre 2003, la Kaiser Family Fondation (KFF) publie une enquête réalisée auprès de 1065 familles américaines ayant des enfants de 6 mois à 6 ans : o 59% des enfants regardent la télé chaque jour o 68% des enfants passent 2h/j devant la télé o 36% ont une télé dans la chambre o 36% vivent dans une maison où la télé est allumée toute la journée o 90% passent la moitié de leurs loisirs devant la télé o Corrélations fortes entre temps passé devant la télé et les retards des apprentissages scolaires 2/ 2007, enquête du Pr Frederick ZIMMERMAN, de l’Université de Washington sur 1000 famille ayant des enfants de 2 à 24 mois : o 40% des bébés de 3 mois regardent la télé tous les jours o 90% des enfants de 24 mois regardent la télé tous les jours Il conclut à la nécessité de déconseiller la télé avant deux ans. Corrélations entre dépendance à la télé et obésité, hyperactivité, troubles du comportement. L’Académie Américaine des Pédiatres (AAP) suit son avis et déconseille la télé avant deux ans. Statistiques 4h17 par jour • françaises • 12h07 d’internet par semaine • 50% ont un MP3 • 45% préfèrent discuter sur Facebook • 62% des parents font les courses sur prescription des enfants Études françaises - 4 h 17 en moyenne par jour pour les 16 à 20 ans, selon une enquête de l'agence G2 Paris, "Les technonatives" (Le Monde) - 3h 27 par jour : moyenne française de la population générale en consommation pour la seule télé (Observatoire Gulli, Cité dans La décroissance, mars 2009) - 12h 7 par semaine de connexion internet : moyenne des internautes français tous âges (Médiamétrie) - 49% des ados ont un lecteur MP3 - 45% des ados préfèrent discuter sur MSN plutôt que de rencontrer leurs copains - 45% des enfants ont une console - 22% des revenus du foyer concernent les écrans cathodiques (redevance, abonnements portable, internet, ...) - 62% des parents achètent des produits alimentaires demandés par leurs enfants qui les ont vus dans les pubs (Bernard STIEGLER, philosophe, auteur de La télécratie contre la démocratie (Flammarion 2006), - les écrans cathodiques se multiplient dans les espaces publics (gares, métro, vitrines, commerces, ...) Gilles LIPOVETSKY et Jean SERROY, auteurs de L’Écran global (Seuil, 2007) - les émissions télés sont ciblées pour un public par tranche d’âges et fragmentent les relations familiales et les relations intergénérationnelles. 15/11/2009. Avis du CSA : «Il faut limiter le temps» • Avant 3 ans : aucun écran • De 3 à 6 ans : que des programmes enfants • Respect de la signalétique jeunesse • Attention au journal télévisé ! 1/ Le CSA recommande une vie sans télé avant l'âge de 3 ans (Article paru dans l'édition du 15.11.09.) Deux ans après le lancement, en France, de la chaîne pour les tout-petits, BabyFirst, les mises en garde sur la nocivité de la télévision pour les enfants de moins de 3 ans vont connaître un nouveau point d'orgue. A partir du 20 novembre, date du 20e anniversaire de l'adoption de la Convention internationale des droits de l'enfant, deux campagnes télévisées vont être diffusées sur les chaînes, à la demande du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). L'une, intitulée "La télévision n'est pas toujours un jeu d'enfant", est destinée à sensibiliser le public aux effets du petit écran chez les plus jeunes, l'autre vise à rappeler l'importance du respect de la signalétique jeunesse. Le message du CSA est clair : la télévision n'est pas adaptée aux enfants de moins de 3 ans. Elle peut entraîner passivité, retard de langage, troubles du sommeil et de la concentration, et dépendance aux écrans. Par ailleurs, entre 3 et 6 ans, l'enfant n'a pas de recul par rapport aux images, et ne percevra pas la différence entre une fiction et la réalité. La publicité est prise au pied de la lettre. D'une manière générale, la télévision peut entraîner, chez les mineurs, stress, colère, gêne, anxiété, difficultés d'endormissement. Avant 8 ans, le CSA recommande de ne regarder que les programmes réservés aux enfants. Or c'est loin d'être le cas. Parmi les dix programmes les plus regardés, en 2008, par les enfants de 4 à 10 ans, figure le journal télévisé, qui véhicule souvent des images violentes. Par ailleurs, il est important de limiter le temps d'exposition aux écrans (ordinateur, console vidéo) en fonction de l'âge de l'enfant. Or, en 2008, les enfants de 4 à 10 ans ont regardé plus longtemps la télévision que les 11-14 ans (2 h 13 min contre 2 h 09 min.). Leur consommation a progressé de 8 minutes depuis 2000, alors que celle des 11-14 ans a diminué de 12 minutes. 2/ L’affaire des "BÉBÉS TÉLÉPHAGES" Le 16 octobre 2007, le lancement de BabyFirst, une chaîne de télévision en continu pour les enfants de 6 mois à 3 ans, avait suscité une polémique. Le Collectif interassociatif enfance et média (CIEM) avait saisi le CSA pour obtenir l'interdiction de toute chaîne destinée aux moins de 2 ans, nuisible, selon le CIEM, à leur épanouissement et à leur développement. Un appel, lancé par le psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron, avait réclamé "un moratoire contre la fabrique de bébés téléphages". Mais le CSA n'avait pas pu intervenir, car BabyFirst émet de Grande-Bretagne, de même que sa concurrente, BabyTV. En revanche, depuis le 1er novembre 2008, les chaînes françaises ne peuvent plus proposer des programmes visant spécifiquement les enfants de moins de 3 ans, et les chaînes qui émettent depuis l'étranger doivent apposer un message précisant que regarder la télévision peut freiner leur développement. Martine Laronche Le contenu • Valoriser le positif • S’intéresser au contenu • Contrôle parental 1/ Valoriser le positif : l’aide à la créativité des logiciels de jeux dits «intelligents» (où l’enfant est actif, doit élaborer des stratégies, faire appel à ses connaissances, remplir une mission), de certains jeux en réseau pour les ados (les avatars). Les jeux en réseau massivement multijoueurs, comme World of Warcraft, sont plus susceptibles que d'autres de rendre dépendants les jeunes les plus vulnérables, mais ils permettent aussi d'acquérir des compétences. Les parents doivent cesser de considérer Internet comme un "divertissement qui peut nuire aux résultats scolaires", mais "valoriser les apprentissages" de leurs enfants 2/ Pour Serge Tisseron, les parents ne s'intéressent pas suffisamment à ce que font leurs enfants. Les adultes doivent accepter de s'initier, grâce à leurs enfants, au monde des nouvelles technologies. - "Il est très important que les parents passent beaucoup plus de temps à en parler avec eux, considère Serge Tisseron. Sinon, leurs enfants risquent de ne plus les considérer comme des interlocuteurs valables et d'accorder plus d'importance aux communautés virtuelles." - "Je vois beaucoup d'enfants accros d'Internet qui ne voient pas suffisamment leurs parents et qui vont chercher dans un monde virtuel ce qu'ils ne trouvent pas dans la vraie vie", considère Serge Tisseron. (Cf. carence de jeux partagés, jeux de société) 3/ Contrôle parental : jusqu’à la majorité ?, s’autoriser à aller voir dans les blogs, à visualiser l’historique des sites consultés : ne pas confondre avec un journal intime et ne pas culpabiliser. Il suffit que les règles soient claires et annoncées : j’irai voir ce que tu fais sur Internet. Les parents doivent avoir les mots de passe, éventuellement utiliser les logiciels de contrôle parental intégrés à Vista ou Mac OS. Aller voir l’historique des sites consultés, voire interdire l’effacement des traces ... Le tout est affaire de règles clairement définie avant. Ne pas le faire à l’insu. Dose maxi conseillée • 7 ans : pas plus d’1 h par jour • Ados : pas plus de 2 h par jour 1/ Les spécialistes de l'enfance et de l'adolescence préconisent une mesure de bon sens : limiter la consommation quotidienne d'écran. 2/ Recommandations varient, en fonction de l'âge du jeune d'une part, mais aussi en fonction des experts. 3/ Une heure maximum par jour pour les enfants de 7 ans 4/ Deux heures maximum pour les ados, selon certains, voire trois ou quatre heures, selon d'autres. 5/ "Il est important que le jeune ait d'autres activités, comme le sport, la lecture», explique Serge Tisseron, psychiatre-psychanalyste. 6/ Cela devient préoccupant quand il s'intéresse de moins en moins à autre chose que l'ordinateur. Des résultats scolaires à la baisse doivent aussi alerter les parents. Conséquences de l’intoxication par écrans • Alimentation • Scolarité • Relations • Comportement • Schéma corporel • Aggravation de souffrance psychique pré-existante 1/ Comportement alimentaire : Cf. l’étude américaine qui établit une corrélation obésité/écrans 2/ Troubles cognitifs (tous âges : inhibition intellectuelle, difficultés scolaires, trouble des apprentissages scolaires, désinvestissement à l’adolescence) 3/ Troubles affectifs et relationnels (tous âges : relationnels, déception à répétition de l’idéalisation du monde virtuel, où c’est le lien aux parents qui est souvent recherché) 4/ Troubles du schéma corporel (pour les plus petits, troubles de l’OTS, période œdipienne, 4/6 ans). Cf. les bébés qui réagissent comme devant un miroir ; trouble des neurones miroirs (découverte des neurones miroirs, RIZZOLATTI, G. 2001, de Parme en Italie). 5/ Troubles du comportement (6/12 ans, période de latence) 6/ Aggravation de certains états pathologiques de l’enfant et de l’adolescent (tr. de la personnalité, pathologies narcissiques, ...) et de la capacité de communication (porosité de la limite imaginaire/réel). Cf. l’affaire du film «Scream», les attaques meurtières d’adolescents contre leur établissement scolaire. Signes Résultats scolaires • d’alerte •Relations •Sommeil •Alimentation anarchique Cela devient vraiment préoccupant quand l’enfant s'intéresse de moins en moins à autre chose que l'ordinateur. 1/ Des résultats scolaires à la baisse doivent aussi alerter les parents. 2/ Fuite des relations amicales, isolement, désinvestissement relationnel 3/ Réduction du temps de sommeil, fatigue, incapacité intellectuelle, à l’extrême inversion du rythme nycthéméral (vacances) 4/ Alimentation anarchique (manger à toute heure, devant l’écran, plutôt des aliments sucrés) Transmission du savoir • Statut de prof • Gestion du transfert • Cybersavoir • Le savoir ne suffit plus à légitimer l’autorité ; ce qui oblige à renforcer la nécessité de tenir • • • • le cadre. Les élèves perçoivent la dévaluation du statut social du professeur, ce qui affecte la légitimité de son autorité Cybersavoir : hyperdisponibilité des savoirs sur le Net Le transfert : comment orienter la libido des élèves vers la connaissance ? La pédagogie a un côté psychodramatique. Le bon prof : celui qui sait transformer un programme imposé en un savoir-faire utile à l’élève ? Handicap • Hand in cap • Hasard et nécessité • Blessure narcissique Hand in cap : la main dans le chapeau 1/ Sémantique. On dit la langue française très riche mais les mots ont à la fois ce pouvoir de donner de l’existence aux choses et de nous enfermer dedans. De l’adjectif handicapé, on passe vite au substantif, avec tout cela comporte en termes de catégorisation : n’est-on pas autre chose qu’handicapé ? Ce glissement sémantique naît de la facilité et de la volonté de dire vite les choses, mais n’y a-t-il pas risque à confondre la personne et son handicap, à fusionner les deux, ne laissant à la personne handicapée d’autre identité que celle-ci ? 2/ Handicap : . registre du réel : "désavantage", infériorité, gêne. "hand in cap" hippisme anglais, rétablir les chances égales entre les concurrents par le tirage au sort. La loterie des malformations congénitales et du hasard accidentel. Cf Jacques MONOD, "Hasard et nécessité" et les thèses évolutionnistes Jacksonniennes de Henri Ey. Evolutionisme repris par Pierre MARTY : le handicap, hasard insupportable pour l'individu et son entourage, est-il une nécessité pour l'Evolution de l'Espèce ? . registre symbolique : la malformation, le handicap évoque perte, limitation et castration. . registre imaginaire : culpabilité et crainte du mauvais oeil, de possession démoniaque ... Ne pas confondre la personne et son handicap : « personne en situation de handicap » Évolution de la perception du handicap • Antiquité : abandon • XIIé : Hôtels Dieu, Pitié • XIXé : objet de science • XXé : inadaptation • XXIé : intégration Evolution des attitudes envers les handicapés : de l'abandon à l'intégration. - avant le Moyen-Age : l'enfant malformé était abandonné. Handicap = volonté de Dieu, on laissait faire la "sélection naturelle". La procédure d'exclusion avait même, dans les groupes primitifs, valeur de repère identitaire (Cf René GIRARD et la "rivalité mimétique"). - 1400 : Frères de la Merci, Hôtels Dieu, St Vincent de Paul ... premières prises en charges institutionnelles. - 1900 : deux lieux vont historiquement être mandatés par la société pour gérer ce problème : le monde médical et le monde de l’éducation. - au niveau médical, c’est l'avènement de la méthode anatomo-clinique : objectivation de la maladie (Cf. analyses de G. CANGUILHEM et Michel FOUCAULT (La naissance de la clinique, 1963) : "La maladie tend à devenir conceptuellement isolable et matériellement manipulable, indépendamment de la personne" => bénéfice secondaire, le handicap commence à exister comme objet de savoir => "La ségrégation dans la ségrégation" (les handicapés parmi les malades) => nouvelles barrières et exclusion des handicapés : institutions spécialisées - au niveau scolaire, ce début de siècle est l'époque d'une remise en cause de l'enseignement traditionnel, de l'émergence de la pédagogie. Pour l'enfant handicapé se pose le problème de l'inadaptation scolaire - époque moderne : vers l'intégration sociale des handicapés. On découvre les problèmes propres aux divers handicaps : . handicapés sensoriels : cécité et surdité surtout. Cf. sentiment de pitié pour l'aveugle, agressivité et raillerie pour le sourd . handicaps moteurs, gène lié à la mutilation et au symbolisme qui s'y rattache (castration) . handicaps mentaux : les plus mal tolérés, parce qu'aux confins du handicap et de la maladie chronique. Cf l'épilepsie (crainte de possession démoniaque ...) . handicaps physiques liés à une maladie chronique : Cf tuberculose et barrière sociale, le diabétique assujetti à un rythme de vie contraignant, l'enfant hémophile, les personnes atteintes de cardiopathies invalidantes, de maladies rhumatismales chroniques, de SIDA ... De la protection à l’intégration • Avant 1975 • 1975 : CDES, sectorisation • 1976 : CAMSP • 1991 : CLIS • 1995 : UPI • 2002 : démarche qualité • 2005 : MDPH • "Avant 1975" : - première loi moderne : Bismark en Allemagne (1883), en France (1898) : protection des accidentés du travail. - termes d'avant les législations actuelles : infirmes, anormaux, aliénés, retardés, inadaptés ... - Loi du 23 novembre 1957. Handicapé : "Toute personne dont les possibilités d'acquérir ou de conserver un emploi sont réduites par suite d'une insuffisance ou d'une diminution de ses capacités physiques ou mentales". • Loi d'orientation du 30 juin 1975 (Weil) en France, texte réellement fondateur du statut juridique garantissant la protection sociale des handicapés. Création des commission COTOREP, CDES. S’inscrit dans un mouvement de prise de conscience qui touche l’ensemble des pays développés depuis la fin des ’60. Loi qui a recueillie l’unanimité. Ses principes : • Prévention et dépistage précoces (GAPP puis RASED, CAMSP, CMPP, …) • Droit à l’éducation et la formation, au travail (ou ressources mini.), à l’intégration, … Ses modalités : financement des mesures (soins et éduc.) par l’Etat (MEN, Sécu., CAM, …), obligation d’employer des pers. hand. (ou compensation financière), accessibilité des lieux publiques, … Création des CDES (+ CCPE / CCSD) : identification des hand., attribution d’aides matérielles (AES) et orientation scol. Loi à l’origine des mesures d’intégration actuelles. Tandis que se créait le CAE, simultanément le Dr Salbreux travaillait sur les premiers textes concernant la création des CAMSP. Ceux-ci paraissent en 1976, après de très longues discussions, avec des indications sur ce que doivent comporter des établissements de ce type : la composition des équipes pluridisciplinaires, le financement, l’organisation des locaux. La notion d’équipe pluridisciplinaire en action précoce était toute nouvelle. Ces textes authentifiaient le travail des équipes qui œuvraient dans des conditions souvent fort difficiles. Des liens commencèrent à s’établir avec les PMI tout nouvellement créées, et l’Education Nationale. Ils se poursuivirent avec le Ministère de la Santé. Définition large • 1967 : difficulté à agir comme les autres • 1974 : incapable de pourvoir à ses besoins • toute personne qui se perçoit pénalisée 1/ les trois définitions fondamentales du handicap : . 1967, François BLOCH-LAINE : "... enfants, adolescents ou adultes qui, pour des raisons diverses, plus ou moins graves, éprouvent des difficultés, plus ou moins grandes, à être ou à agir comme les autres ... On dit qu'ils sont handicapés parce qu'ils subissent, par suite de leur état physique, mental, caractériel ou leur situation sociale, des troubles qui constituent pour eux des handicaps, c'est à dire des faiblesses, des servitudes particulières, par rapport à la normale ; celle-ci étant définie comme la moyenne des capacités et des chances de la plupart des individus vivant dans la même société" . 1974, René LENOIR : "Est handicapé toute personne qui, en raison de son incapacité physique ou mentale, de son comportement psychologique, ou de son absence de formation, est incapable de pourvoir à ses besoins ou exige des soins constants, ou encore se trouve ségréguée, soit de son propre fait, soit de celui de la collectivité" . 1981, Aimé LABREGÈRE : "Est handicapée toute personne qui se perçoit ou est perçue frustrée ou pénalisée en raison de ses capacités significatives qu'elle présente par rapport à celle qui l'entourent" 2/ Formulations de plus en plus larges qui ont le mérite de bien poser les trois dimensions de la situation de la personne handicapée : . la dimension sociale (solidarité), . la dimension clinique (notion de différence, d’écart de normes) . la dimension fonctionnelle (autonomie, égalisation des chances). 3/ L'intégration familiale, puis scolaire, puis sociétale devient pour la collectivité, à partir des textes moderne, un choix délibéré : c'est dans l'interaction avec ses pairs non-handicapés que l'enfant en difficulté trouve les meilleures chances de développement. Loi de 2002 • Modernisation de l’action sociale • Démarche qualité • Projets d’établissement Lois de 2002 (2 janvier, 17 janvier) : Rénovation et de modernisation de l'action sociale Loi du 4 mars 2002 : droit des malades à l'information. 2/ La loi du 2 janvier 2002 a plusieurs objectifs : - élargir le champ d'application de la loi de 1975 à d'autres établissements et services - déterminer le droit des personnes dans ces établissements et services - préciser ou fixer les conditions de création, de financement et de régulation des établissements ou services 3/ Parmi les nombreuses dispositions de la loi du 2 janvier 2002, certaines obligent les établissements et services à beaucoup plus de formalisation de leurs pratiques professionnelles. Clairement, les principes qui devront être appliqués dans le secteur de l'action sociale et médico-sociale sont ceux d'une Démarche qualité via une évaluation. Ce type de démarche est d'ailleurs largement répandu dans d'autres secteurs notamment dans la Santé où l'accréditation est réalisée depuis plusieurs années. Droit des usagers, sécurité des interventions, transparence du fonctionnement, professionnalisation des pratiques, … sont les objectifs à court terme du législateur 4/ Ainsi, les établissements et services devront formaliser : - livret d'accueil - charte des droits et libertés de la personne accueillie - contrat de séjour ou document individuel de prise en charge - conciliateur - conseil de la vie sociale ou autres formes de participation - règlement de fonctionnement - projet d'établissement ou de service Loi de 2005 « ... toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant » Loi du 11 février 2005 : Égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, traitant du handicap et instaurant les Maisons du handicap. Loi du 2 janvier 2005 qui réorganise les établissements de soins spécialisés. Ces deux lois distinguent ce qui est ciblé sur les personnes handicapées d'une part, ce qui relève des établissements d'autre part, ce que ne faisaient pas les loi de 1975 à visée d'organisation médico-sociale et des personnes handicapées, sans distinction. Psychologie et handicap • Souffrance narcissique • Attitudes réactionnelles • Mission de restauration • Besoin de limites • Handicap et sexualité • • • • • • • • • • • • • • L’enfant handicapé monopolise les parents ; jalousie et rivalité dans la fratrie => culpabilité si handicap Difficulté de dire ce que l’on pense profondément à propos du handicap Trauma parental : défaut d’écoute des autres enfant Attitude réactionnelle «d’enfants parfaits» des autres enfants. Ne se plaignent pas. Mission de restauration du narcissisme parental, ou mission d’assistance et de rééducation du frère ou de la soeur handicapée. Importance ++ du maintien du dialogue intra-familial Être attentif à ne pas privilégier l’enfant handicapé Autre risque : la rivalité mimétique (la cohésion du groupe par la stigmatisation de la différence) Comme tous les autres enfants, il a lui aussi besoin de cadre et de limites, et besoin de rivalité avec ses frères et sœurs pour se construire. Côté positif pour la fratrie : ouverture sur la différence ; ils apprennent qu'être différent, ce n'est pas forcément être moins bien. Développement de l’intelligence de situation (empathie) Plus tard, aider les parents à préparer une prise en charge (institutionnelle ?) du frère handicapé quand les parents ne seront plus là, sans le prendre, eux, à leur charge. Handicap et sexualité. Cf Bruno de Stabenrath : « Même paralysé, je peux les aimer » Enfant handicapé et jeu. L'enfant handicapé, vit dans un contexte de frustration car il ne peut accéder à tous les jeux de façon naturelle et spontanée. En effet, le handicap, qu'il soit physique, sensoriel, perceptif ou intellectuel, constitue une entrave plus ou moins importante dans l'approche que l'enfant peut faire des objets et de son environnement. Les conséquences du handicap dans les premières étapes du développement vont varier en intensité, en fonction du ou des domaines atteints (...) Source : - Qu’est-ce qu’on a fait à Freud pour avoir des enfants comme ça ? de Catherine Mathelin - Comment survivre en famille ? de Bernadette Costa. - Comprendre l’enfant handicapé et sa famille, de Maurice Ringler Théories psycho pathologiques actuelles • Origine développementale • Origine environnementale Point de vue des psychanalystes • L’angoisse, organisateur psychique Angoisse Faisceau Moi central commun • Mentalisation • Motricité • Maladie Poussée contre-évolutive Mentalisation Trauma Maladie Vieillesse Fonction parentale Chaîne Dynamisme latérale parallèle évolutive Fonction paternelle Poussée évolutive (instincts, pulsions) Fonction maternelle L’angoisse, organisateur psychique Activité de jeu L’angoisse est très contagieuse Absence maternelle Joie ou tristesse ? Contagiosité de l’angoisse • L’unité mère-enfant (Winnicott), le nez à nez (importance de l’olfaction, le plus primitif de nos sens) • Même milieu hormonal par symbiose (joie = sérotonine, ocytocine ; stress : adrénaline, cortisol) • Contagiosité de l’angoisse : vers une valeur diffuse constante, Cf les moinesses ... Juste dose Conscience Anticipation Effet tampon Synthèse Émotions mémoires Singe Souris Dose maxi Comportements automatiques Dinosaure • • • • • • • Dans son livre L’Homme neuronal JP Changeux retrace d’abord l’histoire de la connaissance du cerveau à travers les âges, puis les différents stades évolutifs de la phylogenèse du cerveau (céphalisation, corticalisation). Il fait référence à la théorie de la récapitulation d’Ernst Haeckel (1896) que le jeune Freud darwinien affectionnait , mais dont, finalement, il se méfiera. Changeux attire notre attention sur la dernière trouvaille de l’évolution : l’hypertrophie récente du lobe frontal, siège des fonctions cérébrales supérieures. Suit une visite anatomique du cerveau dont nous passerons ici les détails, sauf à retenir la référence finale aux idées néo-jacksoniennes de Mac Lean (1960, vulgarisée en France par le film « Mon oncle d’Amérique », d’Alain Resnais en 1980) de l’organisation hiérarchique des trois cerveaux : Le cerveau reptilien gérerait les comportements de survie et l’automation. Le cerveau paléomammalien gère les émotions. Le cerveau néomammalien gère l’anticipation, le choix des réponses, puis leur programmation (répétition). De cette répartition hiérarchisée certains auteurs, comme Jean-Pol Tassin attribuent dores et déjà un lieu cérébral à l’inconscient : le système végétatif-affectif de l’hypothalamus. Cette théorie des trois cerveaux ne correspond plus tout à fait aux données actuelles des neurosciences, ni à la théorie de l’évolution (JF Dortier, Sciences humaines N°14). D’abord parce qu’en 1980 les chercheurs ont identifié l’équivalent d’un système limbique et d’un cortex (appelé pallium) dans le cerveau reptilien, ce qui donne aux crocodiles par exemple des comportements maternels. Les oiseaux, issus des reptiles, sont connus pour leurs comportements parentaux développés. Ensuite, le cerveau émotionnel, que Mc Lean situait dans les régions sous-corticales, implique en fait des régions situées dans le tronc cérébral. Réciproquement, le système limbique (surtout l’hippocampe) est concerné par les aptitudes cognitives comme la mémoire et l’apprentissage. Ainsi, l’idée d’une superposition de structures a été abandonnée au profit d’une vision arborescente, voire buissonnante, de l’évolution. Moi original Âge adulte Salaire Enfants 25 ans ? Adolescence Période sensible Culture Identifications parentales Nature 12 ans Identifications archaïques Latence 8 ans Fonction paternelle Enfance 4 ans 2 ans Phallique Anal Petite enfance 1 an 0 Oral Œdipe Relation objectale Narcisse Auto-érotisme Fonction maternelle Pré-objectal Tonus pulsionnel Programme génétique Cahier des charges de 0 à 2 ans 1. 2. 3. 4. 5. 6. Capacité à être seul Angoisse de l’étranger Stade du miroir Différence anatomique des sexes Contrôle sphinctérien Langage Étapes précoces décisives de 0 à 2 ans : - la capacité à être seul (Winnicott, Bion), 6 mois - L’angoisse de l’étranger (Mélanie Klein), 8 mois - Le stade du miroir (Lacan), 18 mois - La découverte de la différence anatomique des sexes (Freud), 20 mois - Contrôle des sphincters (24 mois), inauguration des capacités de refoulement, de rétention de l’affect (colère) - Le développement du langage, 24 mois, corrélation stock lexical/épaisseur du préconscient. Mentalisation Hystérique Phobique Obsessionnelle Névroses Traits de caractères Fixations tardives Fixations précoces Paranoïa Schizophrénie Perversions Psychoses Machine à penser Représentation Concept Trauma Percept Émotion Affect (Freud) Refoulement Clivage Conversion Déplacement Répression 1. Conversion hystérique Pathologies narcissiques 2. Déplacement phobique 3. Répression obsessionnelle 1/ Le trauma : réalité ou fantasme ? (Cf. de la théorie de la séduction à la blessure narcissique) 2/ Rencontre du fantasme et de la réalité (l’après-coup du trauma) 3/ Trop d’excitation, déliaison psychique (affect/représentation) 4/ Agression sexuelle : trauma sexuel + trauma narcissique 5/ Refoulement/Clivage Pas de refoulement, pas de surmoi • Freud : "Héritier du complexe • • • • • • • • d’œdipe" Culpabilité protectrice Capacité de refoulement Installé à 7 ans ? La question du surmoi et de la culpabilité Chez l'enfant présentant des troubles du comportement, absence de culpabilité ou culpabilité inconsciente ? Ayant introduit l'idéal du moi (1914, Pour introduire le narcissisme), puis le surmoi (seconde topique, 1920), il complète la notion de sentiment de culpabilité inconscient en 1923 : "Nous apprenons dans nos analyses qu'il y a des personnes chez qui l'auto-critique et la conscience morale, donc des fonctions psychiques qu'on place parmi les plus élevées, sont inconscientes et produisent, en tant qu'inconscientes, les effets les plus importants ... (cette) nouvelle expérience, celle qui nous oblige, en dépit de tout notre esprit critique, à parler d'un sentiment de culpabilité inconsciente, nous déroute beaucoup plus". La thèse des "criminels par sentiment de culpabilité" aura une audience considérable. L'analysibilité des enfants et adolescents présentant des troubles du comportement Les échecs thérapeutiques ont été décrits par tous les premiers thérapeutes (Freud, M. Klein, Winnicott, Glover, par difficulté d'installation du transfert (confiance de base), faiblesse du surmoi, absence de filon névrotique dans la personnalité. Y a-t-il un surmoi chez les psychopathes ? La communauté psychanalytique était divisée. C'est Kate Friedlander qui eut une attitude innovante en prenant en charge la mère et en allant rencontrer la famille dans son lieu de vie, et put établir un lien entre la faiblesse du surmoi, le fonctionnement familial et les conditions de vie. Agressivité/Violence • Freud : la grande menace, c’est la sexualité infantile • Winnicott : recherche des bras de la mère • Kohut : état de rage narcissique • Bergeret : agressivité/ violence La question de l'agressivité • Une dispute célèbre a opposé Freud et Adler, ce dernier faisant de l'agressivité une pulsion indépendante de la pulsion sexuelle, avec un organe spécifique, la motricité, ce que Freud a toujours refusé. • Pour Freud (1909) l'agressivité est le résultat du retournement vers l'extérieur du masochisme primaire, luimême résultat de la liaison de la pulsion de mort avec la libido. • Point de vue que suivra Anna Freud pour qui c'est la sexualité infantile qui est une menace pour la civilisation. • Pour Mélanie Klein, la pulsion de mort est à l'origine de l'agressivité qui se manifeste précocément par avidité, envie, angoisse de persécution • Winnicott et la "tendance anti-sociale", mélange de pulsions érotiques et agressives, est en soi une recherche de contenant, "les bras de la mère à l'origine". Tant qu'il y a de l'agressivité, il y a de l'espoir. • Kohut et la "rage narcissique", Cf. colère clastique, blessures infligées au narcissisme archaïque. • Bergeret, la différence agressivité-violence, la "violence fondamentale". L'agressivité vise un objet, la violence est "hors psyché". La question du passage à l’acte • Symptôme ou maladie ? • Passage à l’acte, passage par l’acte ? • Dépression ou désarroi ? • L’agir : dépersonnalisation • • • • • • • • • • • • Le passage à l'acte Il s'agit ici d'une répétition de passages à l'acte, non pathognomonique du psychopathe puisqu'on la retrouve chez le schizophrène comme chez l'hystérique. Freud : décharge brutale d'une tension accumulée par la pulsion rencontrant divers barrages sur le chemin de sa réalisation Auto-agressif ou hétéro-agressif Acting in, acting out, L'agir (Racamier, Green), "hors psyché" ; le modèle de l'agir : l'acte meurtrier (acharnement, hors conscience, dépersonnalisation) Hors l'ordre symbolique (Lacan). "La violence surgit dans l'incapacité du sujet à élaborer cet écart entre l'objet-but pulsionnel et autrui" (Ph. Gutton, 1988). Le passage à l'acte délictueux pose le problème de l'insuffisance des contre-investissements. A propos de cette violence, R. Dorey (1981) parle de "pulsion d'emprise", "la visée étant de ramener l'autre à la fonction et au statut d'objet entièrement assimilable". Cf le "collapsus topique" de Janin (1988) à propos du traumatisme qui mèle réalité psychique, désir et réalité matérielle externe. Passage à l'acte ou par l'acte ? (Mathieu Michel, 1977). Pour R. Cahn (1987), deux cas de figures à l'agir : ➡ l'affect dépressif domine, sentiment de vide, l'angoisse de la perte d'objet, peut avoir valeur positive de se sentir exister ➡ le sentiment de détresse domine, défense psychotique Les outils du psychanalyste • Les instances • Thérapies • Cure de parole • Le transfert Les instances : - les rapports entre les lieux psychiques (inconscient, préconscient, conscient) ; importance du préconscient (stock lexical) - Les rapports entre les instances de la deuxième topique (moi, surmoi, ça) - Les fantasmes, rêves ... Thérapies : - individuelles ou groupales - avec ou sans support - cure de parole dans l’idéal Le transfert : - Qui n’est pas propre à la situation analytique ; mais, dans ce cadre exclusivement, il est utilisé à des fins thérapeutique. Évolution vue par les psychanalystes • Plus de narcisses • Moins d’œdipes Pathologies • Troubles du comportement narcissiques (garçons) • Troubles des conduites alimentaires (filles) • États-limite («Border line») • Addictions • Normopathes • Certains troubles du spectre autistique ? Plusieurs publications font état d'un taux de prévalence de plus de 60 enfants sur 10 000, touchés par une forme d'autisme, soit 1 enfant sur 166. Ce chiffre serait en augmentation selon les dernières études épidémiologiques menées aux États-Unis depuis 2000 par les CDC, sur des centaines de milliers d'enfants : la prévalence de l'autisme atteindrait désormais un enfant sur 150, un garçon sur 94. S'est alors posée la question de la raison de cette évolution de la prévalence d'autistes diagnostiqués. Les réponses proposées sont une amélioration du diagnostic, une inclusion plus large d'enfants auparavant diagnostiqués d'une autre manière, une augmentation du nombre d'autistes ou, plus vraisemblablement, une combinaison de tous ces facteurs « Nous avons estimé qu'un enfant sur quatre qui reçoit un diagnostic d'autisme aujourd'hui n'aurait pas été diagnostiqué ainsi en 1993. Ce constat n'exclut pas la contribution éventuelle d'autres facteurs étiologiques, y compris les toxines environnementales, la génétique ou leurs interactions, dans l'augmentation de la prévalence de l'autisme. En fait, il nous aide à reconnaître que de tels facteurs jouent certainement un rôle important dans l'augmentation de la prévalence de l'autisme. Il n'y a aucune raison de croire que l'une de ces hypothèses de travail est erronée et de nombreuses raisons de croire que l'augmentation de la prévalence de l'autisme est en fait le résultat de plusieurs processus qui s'auto-renforcent. » L'augmentation de la prévalence des troubles du spectre autistique diagnostiqués est constatée dans de nombreux pays. Cette croissance serait en partie due au changement des méthodes de diagnostic, qui font que plus de personnes sont détectées et incluses dans ce diagnostic. L'autre part pourrait être due à des facteurs tels que l'augmentation de l'exposition à des toxines environnementale et constituerait un problème de santé publique En France En France, l'autisme concernerait plus de 100 000 personnes, enfants et adultes confondus, trois cas sur quatre concernant un sujet masculin. Ce chiffre sous-estimerait toutefois la réalité. D'après le rapport des connaissances sur l'autisme de la Haute Autorité de santé Source : Wikipedia Le point de vue du neuropsychologue • Modules de la cognition • Les tests • État des lieux actuel • Profil qualitatif • Rééducation : renforcer les points forts Modules de la cognition : agir, parler, se souvenir, comprendre. Les tests : le Wisc, Origine développementale • Génétique • Anténatale • Périnatale • SAF • Microtraumatismes Origine des troubles du comportement 1. Origine biologique (développement du cerveau) Génétique, endocriennne ; handicap physique, mental, sensoriel. Les sciences cognitives mettent l'accent sur les causes biologiques cérébrales, neuronales. Troubles «Dys» • Pathologie cognitive fonctionnelle • Absence d’étiologie connue • Plasticité cérébrales et périodes sensibles • Débat inné/acquis 53 1. Pathologies dites « développementales » Le trouble « développemental » renvoie à une catégorie de pathologie cogni7ve survenant inopinément chez des enfants sans aucun antécédent neurologique. Il s’agit de dysfonc@onnements fonc@onnels, et non structurels (lésion cérébrale). Du fait que le fonc@onnement cérébral est modulaire, aucun secteur cogni@f n’est épargné : tous peuvent de façon élec@ve présenter une anomalie du développement, sans que le développement dans les autres domaines en soit affecté. Le seul point commun de ces manifesta@ons développementales est l’absence d’é@ologie connue. Il existe néanmoins des pistes é@opathogéniques : • Anomalies géné@ques • Anomalies fines de l’architecture cérébrale • Lésions cérébrales a minima • Atypies du développement 2. Place de l’hypothèse psycho-­‐affec7ve. Les neuropsychologues n’imaginent pas, bien sûr, que le développement de l’enfant n’a rien à voir avec l’affec@f, le rela@onnel, le désir, l’émo@onnel. Ils pensent que ces éléments ne sont pas à l’origine des troubles spécifiques des appren@ssages. Le pédopsychiatre Bernard Golse (Necker, Cf. Neuropsychanalyse) propose un modèle plurifactoriel : • Facteurs é@ologiques primaires (géné@ques, biologiques, cogni@fs, rela@onnels, …) qui fonde une certaine vulnérabilité du sujet • Facteurs é@ologiques secondaires (environnement humain ou biologique et, surtout, les significa@ons psychiques que prennent pour les parents les premières distorsions interac@ves et qui produisent un effet d’enkystement de la psychopathologie). 3. Plas7cité cérébrale et périodes sensibles. Le terme de plas@cité cérébrale fait référence à des capacités de réorganisa@on neuronale qui rendraient compte de certaines « récupéra@ons » après lésion cérébrale. En fait, le cerveau est le siège de modifica@ons structurelles et fonc@onnelles, de réaménagements constants tout au long de la vie. Ces réorganisa@ons sont à l’origine de l’impossibilité actuelle d’établir des rela@ons fiables entre la présence de lésions à l’imagerie cérébrales et la symptomatologie de l’enfant. Origine des troubles «Dys» Lésions microscopiques des neurones d’origine génétique 54 Des anomalies microscopiques, d’origine génétique perturbant la migration des neurones dans les couches du cortex ? Galaburda and collaborators Des micro-lésions du cortex cérébral et leurs conséquences fonctionnelles affectent des sites et des voies dans le cerveau essentiels pour les fonctions (Simon et al., 2002 , Peyrin et al, subm) Troubles spécifiques des apprentissages (TSA) • Retard des apprentissages scolaires • Reconnus comme handicap 55 Le diagnos@c de TSA est en lien avec les exigences du calendrier scolaire. Il s’agit de symptômes scolaires. Ils sont reconnus comme handicap dans le DSM-­‐IV et la CIM-­‐10. Il s’agit de retard ou de difficulté d’accès aux appren@ssages scolaires. Prise en charge : aide psychologique et rééduca@on. Dépistage en GS de maternelle (baWeries prédic@ves) L’explora@on neuropsychologique d’un TSA se fait en deux étapes : • Une étape quan@ta@ve, tests (objec@ver le retard, évaluer son intensité, affirmer la spécificité) • Une étape qualita@ve, véritablement diagnos@que (inventaire des compétences requises, afférences/efférences), analyse de la nature des erreurs et des échecs La méthode en neuropsychologie : les tests validés • Issus de la recherche • Identifier les réseaux cérébraux défaillants 56 Objectif des tests : identifier les fonctions cérébrales et les processus cognitifs en souffrance Diagnostic des troubles «Dys» Diagnostic d’exclusion, absence de : • Lésion neurologique • Déficience mentale • Trouble sensoriel • Psychopathologie sévère 57 Les ouvrages de neuropsychologie (1) expliquent que le diagnostic de trouble « dys » est une démarche d’exclusion. L’enfant dyslexique n’est pas déficient, ni porteur d’une lésion neurologique, ni de déficit sensoriel, ni de trouble psychologique. Le retard de l’acquisition du langage écrit doit au moins être de deux ans (début du CE2 donc). Il convient donc, en théorie, de pratiquer en préalable à ce diagnostic un Wisc, une imagerie cérébrale, un EEG, des bilans auditif et visuel, une évaluation de personnalité. La totalité de ce bilan, on s’en doute, est difficile à réaliser, de sorte qu’on aboutit souvent, par facilité ambiante ou positionnement idéologique, à un diagnostic approximatif mais rassurant où le mot « dyslexie » (origine développementale) est utilisé à la place de « trouble lexicographique » (origine environnementale). Pour L’OMS, depuis 1991, la dyslexie est classée parmi les « troubles de la fonction symbolique » et consiste en un retard dans l’acquisition du langage écrit d’origine développementale. Les définitions des troubles « dys » reprises par les différentes recommandations ministérielles, celles de l’INSERM, de l’ANAES (2) confirment leur champ nosographique étroit et recommandent, plutôt que ce préfixe « dys », d’utiliser l’expression complète « trouble spécifique du langage écrit ». « Spécifique » veut alors dire ici isolé et d’étiologie inconnue. L’hypothèse scientifique actuelle est que les troubles «dys» proviennent d’une mutation génétique qui désoriente in utero la migration de corps neuronaux à destination de la région occipito-temporale ventrale gauche. Ces troubles spécifiques des apprentissages scolaires concerneraient de 6 à 8% de la population enfantine. On sait par ailleurs que 20% des enfants présentent des difficultés d’apprentissage scolaire. Ce qui voudrait dire qu’un enfant sur trois consultant en CMPP ou CMP pour un trouble des apprentissages est porteur d’une difficulté d’origine développementale. (1) MAZEAU Michèle, Le bilan neuropsychologique de l’enfant, Masson, 2008 ; LUSSIER Francine, FLESSAS Janine, Neuropsychologie de l’enfant, Dunod, 2009 (2). Circulaire n° dhos/01/2001/209 du 4 mai 2001, relative à l’organisation de la prise en charge hospitalière des troubles spécifiques d’apprentissage du langage oral et écrit. Circulaire 2002-024 du 31 janvier 2002 relative à la mise en œuvre d’un plan d’action pour les enfants atteints d’un trouble spécifique du langage oral ou écrit. Bulletin Officiel du Ministère de l’Éducation nationale n°6 du 07/02/2002, relatif à la mise en œuvre d’un plan d’action pour les enfants atteints d’un trouble spécifique du langage oral. INSERM, Dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, bilan des données scientifiques, synthèse et recommandations, Paris, 2007. Agence Nationale d’Acréditation et d’Évaluation en Santé (ANAES, 2007) : « La dyslexie est un déficit durable et significatif du langage écrit qui ne peut s’expliquer par une cause évidente. Les causes les plus fréquentes de troubles d’apprentissage doivent être écartées : déficience intellectuelle, trouble sensoriel, maladie neurologique, carence éducative, trouble de la personnalité ». Outils du neuropsychologue • Rééducations • Bottom-up • Top-down Orthophonie, psychomotricité, ergothérapeute, rééducation des troubles mnésiques, des capacités attentionnelles, ... Cf plasticité cérébrale et réorganisation des fonctions selon deux modalités : (F. LUSSIER, p. 29) - «Bottom-up strategy» (de bas en haut) : approche spécifique au domaine défaillant (Théories de Hebb : l’activation répétée augmente la restauration) - «Top-down stratégy» (de haut en bas) : prise de conscience du déficit, l’activation des fonctions supérieures a une incidence sur les systèmes inférieurs et facilité la restauration. Synthèse environnemental/ développemental • Vers une neuropsychanalyse ? Mark SOLMS Moi Surmoi Décision Ça Parole Images Lecture/écriture Schéma corporel Conflit psychique Calcul Sensations Analyse détaillée Raisonnement • • • Aperçu global Intuition Cf Gérard Pommier (POMMIER, G., 2004, Comment les neurosciences démontrent la psychanalyse, Flammarion, Paris, 2004. ), le conflit entre les deux hémisphères, la décision par le lobe préfrontal. Cf. l’abus d’écrans chez les enfants et adolescents (traitement d’image sans traitement de représentation de mots) L’enfant du CP du matin à la télé, l’endormissement de l’hémisphère gauche, Cf. Rita CARTER, R., 1999, Atlas du Cerveau, Ed. Autrement, 220 p. 44 €. Âges Libido 25 ans ? Adolescence 12 ans Fonction groupale Latence 8 ans Refoulement Relation d’objet Cognition Agir Parler Se Comprendre souvenir Période sensible Identification aux parents Bisexualité Mémoires : - procédurale - déclarative - épisodique - de travail - corporelle Raisonnement (affect) logique Motricité fine Lire Écrire 4 ans 2 ans 1 an 0 Phallique (Œdipe) Relation objectale Pince digitale «Je» Raisonnement Faire semblant intuitif Fonction paternelle Identification parent du même sexe Schéma corporel Phrases 50 mots Catégorisation Anal Narcissisme Sphincters Jargon 20 mots Habiletés numériques Oral Fonction maternelle Tonus pulsionnel Identification spéculaire Auto-érotisme Identifications archaïques Marche Babillage Identité de l’objet Pré-objectal Assis A-Reu ! Permanence de l’objet Génétique + Épigénétique Prise en charge : psychothérapie + rééducation Biologique Pas de cognitif sans affectif Social Moi Psychologique 62 Soma «Le moi n’est pas maître en sa demeure» FREUD, "Une difficulté de la psychanalyse", in Essais de Psychanalyse appliquée, Idées Gallimard Soma Pour conclure • Un enjeu de la petite enfance : le doudou D. W. Winnicott (1896-1971) 63 Un petit bout de tissu •Informe •Trouvé-créé par l’enfant •Attachement passionnel •«Addicted» • • • DW invente le terme d' « objet transitionnel » pour décrire le petit bout de chiffon , le petit bout de laine, le petit bout de couverture auquel le bébé et le petit enfant s'attache passionnément, dès le début de la vie, en même temps qu'il découvre la zone érogène orale et qu'il stimule cette zone avec son pouce ou une tétine. DW remarque que l'enfant s'attache avec passion à cet objet. Il éprouve pour lui une véritable addiction, il est « addicted », comme vis à vis d'une drogue. Cet attachement, pour DW, n'a rien à voir avec l'excitation orale et sa satisfaction. Phénomènes transitionnels •Transition dans le temps •Transition dans l’espace •Espace-temps d’illusion • Transition dans le temps : Winnicott introduit les termes d'«objets transitionnels» et de «phénomènes transitionnels» pour désigner cette «aire intermédiaire» qui se situe entre le moment de la succion du pouce et de l’investissement de l’ours en peluche, entre l'érotisme oral et la véritable relation d'objet. • Transition dans l’espace : l'espace transitionnel est une «troisième aire», c'est un espace qui se situe entre la réalité extérieure et la réalité interne, un espace paradoxal parce qu'il n'est ni dehors ni dedans. • Il s'agit de décrire un espace d'illusion, un espace paradoxal, intermédiaire, qui se situe entre la mère et le bébé, entre la réalité externe et interne, entre le subjectif et l'objectif. Winnicott dira entre le subjectivement conçu et l'objectivement perçu. • Pour les spécialistes des interactions mère/bébés, les mécanismes d'information réciproques de la mère et du bébé sur l'état émotionnel de l'autre deviennent surtout opérationnels à partir du deuxième semestre de la vie, soit au moment où l'infans, qui est en deçà du langage, donc, accède à l'intersubjectivité, c'est à dire au vécu, à l'éprouvé de lui et de l'autre. (B. Golse 2002) • Mais, s'il n'est ni dehors, ni dedans, où est-il ? C'est précisément cela l'hypothèse de DW. Il s'agit de décrire un espace d'illusion, un espace paradoxal, intermédiaire, qui se situe entre la mère et le bébé, entre la réalité externe et interne, entre le subjectif et l'objectif. Winnicott dira entre le subjectivement conçu et l'objectivement perçu. Il s'agit donc là d'un paradoxe, d'un paradoxe qu'il faut accepter comme tel. • « Il faut accepter qu'un paradoxe soit toléré et qu'on admette qu'il ne soit pas résolu, écrit DW. On peut résoudre le paradoxe si on fuit dans un fonctionnement intellectuel qui clive les choses, mais le prix payé est alors la perte de la valeur du paradoxe ». ( "Jeu et Réalité" p.4) Big mother • Maman voit tout • La vie de couple : un rapport de forces ? • Tous les parents sont (psychiquement) bisexuels • • Ce que les hommes, depuis 1970, auraient du mal à intégrer : que la vie de couple soit aussi un rapport de force (non de violence) ; une entité nécessairement conflictuelle, qui suppose de savoir gérer la part de haine que recèle l’archaïque en nous. L’homme moderne, de par la prédominance du comportement sexuel dans sa vie, contrairement à la femme, se retrouve, là, en difficulté. Il n’ose, souvent, affronter Big mother. SCHNEIDER, Michel, Big Mother, Paris, Odile Jacob, 2005. « La seule voie qui soit conforme à la vocation de la connaissance scientifique et aux idéaux de la démocratie, la seule à laquelle nous puissions faire une confiance critique, c'est celle de la raison. Elle refuse le relativisme absolu et l'idée que tout se vaut. Elle affirme que la recherche patiente, modeste, fondée sur le travail et la réflexion, permet d'atteindre non pas une vérité transcendantale que nos sociétés laissent à la liberté de chacun, mais des vérités scientifiques, c'est-à-dire partielles et provisoires, qui relèvent du développement de la connaissance rationnelle ». Dominique Schnapper, sociologue, XXVes Rencontres de Pétrarque, Montpellier, 19/07/2010. Bibliographie • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • FREUD, S., Trois essais sur la sexualité infantile, 1905. WINNICOTT, DW., Jeux et réalité, L’objet transitionnel, Gallimard, 1971 MARTY, P., Les mouvements individuels de vie et de mort, Payot, 1976. CHANGEUX, JP., L’homme neuronal, Pluriel, Paris, 1983. MAC LEAN, Les trois cerveaux de l’homme, Robert Laffont, 1990. VINCENT JD., Biologie des passions, Odile Jacob, 1990. DAMASIO, A., Le cerveau des émotions, Odile Jacob, 1990. THERY, I., Le démariage, Odile Jacob, 1990. CARTER, R., Atlas du cerveau, Autrement,1999. CAREL, A., Le processus d’autorité, Revue Française de Psychanalyse, 2002/1, PUF. POMMIER, G., Comment les neurosciences démontrent la psychanalyse, Flammarion, 2004. NACCACHE, L., Le nouvel inconscient, Odile Jacob, 2006. SCHNEIDER, M., Big Mother, Odile Jacob, 2005. LIPOVETSKY G., SERROY J., L’écran global, Seuil, 2007. STIEGLER, B., La télécratie contre la démocratie, Flammarion, 2007 TISSERON, S., L’enfant au risque du virtuel, Dunod, 2007. Le Monde 2, 12/07/2008. Télés pour bébés : danger, Paris, 2008. PIRLOT, G., Psychanalyse des addictions, Armand Colin, 2009. MATHELIN, C., Qu’est-ce qu’on a fait à Freud pour avoir des enfants comme ça ? COSTA, B., Comment survivre en famille ? RINGLER, M., Comprendre l’enfant handicapé et sa famille. F. LUSSIER, J. FLESSAS, Troubles développementaux, Dunod, 2009 MAZEAU, M., Le bilan neuropsychologique, Masson, 2005 HOUDÉ, O., Cerveau et psychologie, PUF, 2002 Comment être parents aujourd’hui ? Revue Sciences Humaines, N°232, Décembre 2011