Autrefois, les philosophes se déchiraient à savoir sur quoi ils pouvaient baser leur
raisonnement. Celui ayant tiré une conclusion de ces recherches fut Descartes. Maître de
la déduction logique, il passa au peigne fin chacun des éléments constituant notre réalité.
D'un point de vue idéaliste, même l'existence de la matière était mise en doute : on
pourrait tout simplement «halluciner» ce qui nous entoure, et que le site réel des objets
soit entre nos yeux et notre nuque. Tout comme un rêve la nuit nous fait croire que son
contenu s'est réellement produit, Descartes posa l'hypothèse selon laquelle la réalité est
un rêve sans fin. Même les notions géométriques et mathématiques furent remises en
question. Plus tard dans sa réflexion, il réalisa qu'une chose était sûre : c'était que durant
son raisonnement, il pensait. Le fait qu'il pense prouvant son existence, il en déduisit une
phrase qui révolutionna le monde philosophique: «Je pense, donc je suis». Or, dans le
contexte actuel, à l'ère où la consommation est presque un devoir de citoyens, un hobby,
dans certains cas même une profession et où les centres commerciaux sont devenus des
point de rencontres, des endroits où on va entre amis et où on peut dîner aussi (et ce,
même les soirs de semaine et le dimanche), on pourrait tout aussi bien dire que la
possession de biens régit notre identité. D'où l'affirmation « Je dépense, donc je suis».
Mais est-ce bien là le nouveau fondement de notre société? Selon moi, la mentalité
actuelle est bel et bien régie par l'acquisition de biens.
D'abord, je crois que cet état de fait a toujours été observable, mais à bien
moins grande échelle. En effet, l'Homme a toujours eu la conviction inconsciente que
posséder quelque chose aux caractéristiques enviables transfère ces bienfaits au
propriétaire. Cette tendance est similaire au processus de nutrition: ingérer un fruit rempli