Eléments de correction
I. Les données moléculaires
1. Des données poussant à réunir homme et chimpanzé dans le genre Homo
L’arbre phylogénétique (document 1) indique que l’homme et le chimpanzé sont les plus étroitement
apparentés : ils ont un ancêtre commun qui leur est propre et qui n’est ni celui du gorille ni celui du
macaque.
Au niveau protéique, le document 2 ne fait apparaître aucune différence entre l’opsine de l’homme et
l’opsine du chimpanzé, alors que sa séquence diffère d’un acide aminé avec celle du gorille et de 13 acides
aminés avec celle du macaque.
Ce document confirme que, parmi les primates, chimpanzé et homme sont les plus apparentés.
Les molécules comme l’opsine, pour lesquelles la similitude homme-chimpanzé est totale, conduisent à l’idée que
ces deux espèces peuvent être regroupées dans un même genre, le genre Homo.
2. Des données qui introduisent le doute
Le document 3 confirme la conclusion précédente : c’est avec le chimpanzé que la séquence de nucléotides du gène
COI humain présente le moins de différences (65), contre 68 entre l’homme et le gorille, et 117 entre l’homme et le
macaque.
Info
Ce raisonnement est basé sur la notion d’horloge moléculaire, qui suppose que l’évolution du gène dans les
différentes lignées s’effectue au même rythme, ce qui n’est pas le cas. Donc les différences 64 ou 65 n’ont pas de
véritable signification.
Toutefois, la similitude est un peu plus importante entre chimpanzé et gorille (64 différences) qu’entre homme et
chimpanzé (65).
Cela peut laisser penser que le chimpanzé est plus proche du gorille que de l’homme.
Les données moléculaires indiquent que l’homme et le chimpanzé sont les primates les plus étroitement apparentés,
mais aussi que la séparation avec la lignée du gorille a eu lieu peu de temps avant la séparation de la lignée humaine
avec celle du chimpanzé.
II. Données anatomiques et morphologiques
1. L'organisation du pied
Le document 4 permet d’affirmer qu’un gros orteil court et accolé aux autres doigts est un caractère dérivé du genre
Homo.
Le chimpanzé possède un gros orteil assez long et écarté des autres doigts (opposable aux autres doigts). Il ne
possède donc pas le caractère dérivé propre au genre Homo, ce qui incite à ne pas le rattacher à ce genre.
Homo habilis possède cet état dérivé, ce qui justifie de le ranger dans le même genre que l’homme actuel, le genre
Homo, et qu’il est plus étroitement apparenté à l’homme actuel que ne l’est le chimpanzé.
Si on considère les espèces fossiles (comme H. habilis), il n’est donc pas légitime de faire un groupe à part réunissant
l’homme et le chimpanzé.
2. La position du trou occipital
Au sein des primates, la position avancée du trou occipital, visible chez H. habilis, est un caractère dérivé en rapport
avec la station bipède.
Le chimpanzé possède un trou occipital situé dans une position plus reculée et ne présente donc pas cet état dérivé.
Comme pour la position des orteils, cela conduit à ne pas ranger le chimpanzé avec l’homme actuel dans le genre
Homo.
Bilan
Si certaines données moléculaires montrant de grandes similitudes entre des séquences homologues tendent à
ranger homme et chimpanzé dans le même genre Homo, les données anatomiques et morphologiques s’y opposent.
Depuis la séparation entre la lignée humaine et celle du chimpanzé, il y a eu plusieurs espèces de primates fossiles
plus étroitement apparentés à l’homme actuel que le chimpanzé.