
Chap4 : Un regard sur l’évolution de l’Homme 
 
Comme  toutes les espèces qui  peuplent la planète Terre, l’Homme (Homo sapiens) a une histoire évolutive. Cette histoire, qui 
continue de s’écrire aujourd’hui, s’inscrit dans celle, plus large, des primates. 
 Quelles sont les grandes lignes de l’histoire évolutive de l’Homme ? 
 
1. La place de l’Homme dans l’histoire évolutive des primates 
 1.1 Etablissement de lien de parenté entre l’Homme et les primates (TP1) 
L’Homme  est  un  mammifère  dont  le  pouce  est  opposable  aux 
autres doigts et qui possède des ongles (et non des griffes). C’est 
donc un primate. 
L’Homme est un primate sans queue. C’est donc un hominoïde. 
La  lignée  humaine  (hominines),  les  chimpanzés  et  les  gorilles 
forment les hominidés. 
L’étude de caractères anatomiques, de la séquence de gènes ou de 
protéines permet de montrer que, parmi les hominoïdes actuels, les 
chimpanzés sont les plus proches parents de l’Homme. L’Homme et 
le  chimpanzé  partagent  donc  un  ancêtre  commun  plus  récent 
qu’avec  les  autres  primates.  On  estime  son  âge  à  environ  6-7 
millions d’années. 
 
1.2 L’histoire évolutive des primates 
Les premiers primates fossiles datent de -65 à -55 millions d’années et les premiers hominoïdes fossiles de  -20 Ma. Lorsque le 
climat se réchauffe vers -17 Ma, les primates connaissent alors une grande diversification dans le sud de l’Eurasie jusqu’à atteindre 
une quarantaine de genres. Aujourd’hui, les grands primates sont inféodés aux forêts tropicales de l’Afrique et de l’Eurasie et leur 
diversité actuelle est réduite (5 genres). 
Le dernier ancêtre commun (DAC) de l’Homme et du Chimpanzé est daté d’environ 7 millions d’années. Aucun fossile ne peut être 
à coup sûr considéré comme un ancêtre de l’homme ou du chimpanzé car les données fossiles sont parcellaires. Pour approcher 
les caractéristiques de ce DAC, il faut ainsi observer les plus anciens fossiles des deux lignées. 
Concernant la lignée humaine, les plus anciens fossiles actuellement connus sont Toumaï (6-7 Ma) et Ororin (6 Ma).  
 
 
2. Les mécanismes à l’origine de la diversification Homme/chimpanzé depuis leur DAC 
 2.1 Comparaison génétique entre l’Homme et le chimpanzé 
D’un  point  de  vue  génétique,  l’Homme  et  les  chimpanzés  sont  très  proches :  98,5%  des  nucléotides  de  leur  génome  sont 
identiques et leurs caryotypes ne diffèrent que par quelques réarrangements chromosomiques (qui ont modifié la position de 
certains gènes) et la fusion de deux chromosomes. 
C’est donc principalement la localisation et la chronologie d’expression de certains gènes qui distinguent l’Homme et le chimpanzé. 
 2.2 Comparaison de l’acquisition du phénotype humain et simien 
Le  phénotype  de  l’Homme  et  des  grands  primates  se  construit  au  cours  du 
développement prénatal et postnatal. Ainsi :  
  La morphologie du crâne est  assez  proche  chez  le  fœtus  de  l’Homme  et  des 
chimpanzés, puis elle se différencie nettement chez les deux espèces au cours 
du développent postnatal. 
 La  morphologie  crânienne  est  contrôlée  par  la  durée  d’expression  de  certains 
gènes  du  développement  (néoténie  chez  l’Homme),  mais  la  taille  d’individus 
génétiquement  proches  dépend  de  certains  facteurs  liés  à  l’environnement, 
comme la nutrition. 
 Homme et chimpanzé utilisent des outils dont la fabrication et l’usage repose sur 
la transmission d’un savoir entre individus de génération en génération, de même 
que le langage et la communication. 
Evolution de la croissance crânienne chez 
le chimpanzé et chez l’Homme 
  La sélection naturelle peut impacter également le phénotype. 
L’acquisition  du phénotype repose  donc  sur  des  interactions entre l’expression  des  gènes et  l’environnement (interactions  des 
individus avec leur environnement mais aussi sur apprentissage entre individus).  
 
 
3. Le genre Homo (TP2) 
 
Les caractères dérivés propres à la lignée humaine sont principalement liés à la bipédie et au crâne. Cependant le genre Homo se 
distingue des autres genres de la lignée humaine par une bipédie stricte et une aptitude à la course, un volume cérébral développé 
avec une face réduite et un dimorphisme sexuel peu marqué au niveau du squelette. 
 
Mâchoires développées vers l’avant, prognathisme marqué 
Permanente (bassin court et étroit, trou occipital avancé, fémur incliné) 
Stricte (membres inf. > membres sup.) 
Arboricole (membres inf. = membres sup.) 
Quelques caractéristiques du genre Homo et Australopithecus 
 
La production d’outils complexes et la variété des pratiques culturelles sont associées au genre Homo, mais pas de façon exclusive 
puisque la production d’outils est également réalisée par les autres genres humains et les chimpanzés.  
 Phylogénie probable des hominines (joint) 
L’arbre phylogénétique de la lignée humaine est buissonnant. Il est actuellement controversé dans le détail.