Les pygargues à tête blanche sont à la fois des prédateurs et des détritivores, et même
s’ils se nourrissent principalement de poissons, ils mangent aussi différents mammifères et
oiseaux aquatiques. Les couples de pygargues occupent généralement le même territoire
de reproduction, et sont normalement de retour sur leur territoire à la n de l’hiver lorsque les
lacs sont encore gelés. Les territoires renferment généralement des plans d’eau peu profonds
et productifs où vivent d’abondantes populations de poissons qui servent de nourriture. Les
pygargues à tête blanche nichent habituellement dans de grands arbres d’essences différentes
formant le couvert forestier, près de plans d’eau dans des régions forestières. Ils préfèrent nicher
dans des zones peu perturbées par l’être humain, et iront éventuellement établir leur nid plus
loin des eaux lorsque les rives sont fortement aménagées. Toutefois, certains pygargues à tête
blanche semblent être de plus en plus tolérants aux activités humaines et pourraient même
établir leurs nids plus près de l’habitat humain. L’oisillon prend son premier envol à l’âge de
10 ou 11 semaines.
La migration vers le sud en automne se produit généralement le long de principaux réseaux
hydrographiques. De nombreux pygargues à tête blanche des Grands Lacs passent l’hiver
dans le bassin des Grands Lacs. La disponibilité de la nourriture est le plus important facteur
déterminant l’aire de concentration hivernale, et les pygargues à tête blanche se rassemblent
souvent dans des zones d’eau libre telles que sous des barrages et des chutes d’eau.
Bien que la population de pygargue à tête blanche de l’Ontario connaisse manifestement
un redressement, l’espèce a des vulnérabilités intrinsèques. En tant que grand prédateur
qui se nourrit principalement de poissons, le pygargue à tête blanche est très sensible aux
contaminants chimiques persistants dans les systèmes aquatiques qui se bioamplient dans
la chaîne alimentaire et qui se concentrent chez les gros prédateurs. Les niveaux de produits
chimiques tels que le DDT et les PCB ont diminué et ont maintenant moins d’incidence sur la
reproduction du pygargue à tête blanche, mais constituent encore une source de préoccupation
dans les Grands Lacs. La présence de nouveaux produits chimiques persistants inquiète
également. Le pygargue à tête blanche est une espèce à croissance lente qui vit longtemps,
et une survie élevée des adultes est considérée essentielle à la survie à long terme de l’espèce.
Même une légère variation dans le taux de survie des adultes peut avoir de profondes
implications sur les tendances démographiques.
Il existe en Ontario un programme bien établi de gestion des pygargues à tête blanche, qui
établit des directives et des politiques de planication de la gestion forestière, de planication
municipale et de planication des énergies renouvelables. Malgré ces programmes ainsi qu’une
population et une aire de répartition en croissance, le pygargue à tête blanche fait encore
face à un certain nombre de menaces en Ontario, notamment des contaminants chimiques,
l’empoisonnement aux métaux lourds tels que le plomb et le mercure, la mortalité accessoire
provoquée par différents facteurs, des maladies telles que le virus du Nil occidental et la
myélopathie vacuolaire aviaire, la perte d’habitats localisée et le changement climatique.