Le risque - CCLIN Est

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Méthodes et outils
de la gestion des risques
dans le domaine de la santé
Colloque CCLIN-ARLIN Alsace
17 Avril 2014
Nathalie Sac-VANDERWILDT
Responsable Qualité
Groupe Hospitalier Saint Vincent - Strasbourg
2
Le contexte
- Des soins de plus en plus techniques
- Des patients de plus en plus âgés et fragiles
- Des interrelations entre professionnels de plus en plus
complexes
- Une densité soignante par service en peau de chagrin
-Une tension forte entre les enjeux économiques et les
exigences de sécurité
Importance d’une vision système, d’une gestion des interfaces
et de la composante facteurs organisationnel et facteur humain
Définitions
4
Quelques définitions incontournables
▫ Danger = propriété ou capacité intrinsèque d’un équipement,
d’une substance, d’une méthode de travail, de causer un
dommage pour la santé des travailleurs.
▫ Risque = probabilité qu’un incident ou accident se produise.
▫ Evénement indésirable = événement dont la survenue perturbe
la réalisation des missions premières d’un établissement de
santé, c’est à dire assurer des soins de qualité aux patients et
garantir la sécurité et la santé des personnels.
5
Situation à risque
Evènement possible dont la survenue est susceptible de créer des dommages.
Evènement évitable
Jugement de valeur accepté par la collectivité compte tenu des pratiques et savoirs
médicaux recommandés dans des circonstances données et à un moment donné
par la communauté scientifique.
Evénement indésirable
associé aux soins
Tout incident préjudiciable à un patient hospitalisé survenu lors de la réalisation
d’un acte de prévention, d’une investigation ou d’un traitement.
(Décret n°2010-1408 du 12/11/10)
Evènement porteur de
risque (EPR)
Evènement n’ayant pas engendré de conséquence (« presqu’accident »), dont
l’analyse méthodique favorisera la compréhension des causes de survenue, mais
aussi celles des modalités de la récupération ayant permis à temps sa détection et
son traitement.
Erreur humaine
Réalisation non volontaire d’un acte qui empêche d’obtenir le résultat souhaité.
La littérature distingue les erreurs de routine (en anglais « slips », de très loin
les plus fréquentes, plus de 80% du total des erreurs) et les erreurs de
connaissances qui se séparent elles-mêmes en deux catégories : les erreurs de
contexte (10 à 15% du total des erreurs, connaissance exacte employée dans le
mauvais contexte) et les erreurs par manque de connaissance (très rares, moins
de 2% en général chez les experts).
Violation
Ecart volontaire à la norme ou la recommandation pour maximiser un bénéfice
souhaité (technique, financier, humain).
6
La gestion des risques
Est une organisation qui vise à identifier, évaluer et réduire chaque
fois que cela est possible, les risques encourus par les patients, les
visiteurs et les personnels.
Elle nécessite une approche positive de l’erreur :
 différencier la faute de l’erreur.
 l’erreur est inséparable de l’intelligence humaine.
 un système sûr n’est pas un système dans lequel on ne commet
pas d’erreur, mais un système qui met en place les défenses
nécessaires.
Programme de gestion des risques :
Action curative visant à éliminer une non-conformité détectée
Action corrective visant à éliminer la cause d’une non-conformité détectée
Action préventive visant à éliminer la cause d’une non-conformité potentielle
L’action curative résout le problème, l’action corrective en élimine la cause évitant
sa réapparition. L’action préventive empêche l’occurrence.
7
Art R 1223-39 6° CSP :
« on entend par EIG tout événement ou effet indésirable qui
entraine la mort, met en danger la vie de la personne qui se prête à
la recherche, nécessite une hospitalisation ou la prolongation,
provoque une incapacité ou un handicap important ou durable, ou
bien se traduit par une anomalie ou une malformation congénitale,
et s’agissant du médicament, quelle que soit la dose administrée »
8
Contexte
• Constat d’une insuffisante prise en compte par le
management des établissements de santé
• Réglementation en cours d’évolution, renforcement de
la maîtrise des risques médicaux en établissements de
santé
▫
▫
▫
▫
▫
Loi HPST – Décret d’application
Procédure de certification V2010/V2014
Renforcement de l’EPP
Procédure d’accréditation des médecins avec pratiques à risque
Décret du 12 Novembre 2010 relatif à la lutte contre les
évènements indésirables associés aux soins dans les
établissements de santé
9
Le décret + la circulaire :
– Le rôle moteur de la CME dans la gouvernance de la qualité et
de la sécurité des soins
– La désignation d’un coordinateur de gestion des risques
associés aux soins
– La mise en place d’un programme d’actions (qui s’inscrit dans
une démarche d’amélioration continue de la qualité des soins)
– Le renfort des équipes opérationnelles d’hygiène
– La formation des professionnels
▫ La partie du programme relative à la lutte contre les IN comporte :
 L’identification a priori du risque infectieux associé aux soins notamment à partir des EPP
 L’identification et l’analyse a posteriori du risque infectieux associé aux soins notamment à
partir des données de la surveillance et du signalement des IN
 Les actions de prévention des IN notamment via l’élaboration de protocoles, la diffusion des
recommandations de bonnes pratiques et la programmation de travaux ou l’acquisition
d’équipements
 Les actions de formation auprès des professionnels
 Les actions de communication à destination des instances, des professionnels et des usagers
10
Les 4 dimensions
(selon Shortell)
•
•
•
•
La dimension stratégique
La dimension structurelle
La dimension culturelle
La dimension technique
11
Dimension Stratégique :
offre une vision qui permet priorisation des actions en
vue de l’atteinte des objectifs
Alerter, Partager, Sécuriser !
- Politique de sécurité des soins
- Engagement de la direction et de
la CME (charte)
- Fonctionnement d’une structure de
gestion des risques
- Définition, évaluation et suivi d’un
programme d’actions de
prévention des risques
- Dispositif en cas de crise
Charte d’engagement
Partage de valeurs
Notre préoccupation première est la sécurité de nos usagers, de nos personnels et
de nos activités. Le développement d’un établissement sûr inspirant confiance se
fonde sur l’expérience, jour après jour, des événements pouvant affecter la sécurité
de ses interventions, des personnes et des biens.
Engagement des professionnels à signaler
Chaque professionnel, quelle que soit sa fonction, est acteur de la gestion des
risques en signalant tout fait susceptible d’entrainer un dommage pour l’usager, le
professionnel, le visiteur ou l’outil de travail.
Une politique de gestion préventive des risques passe par :
- une sensibilisation à la notion d’événement indésirable,
- un signalement spontané et sans délai de tout événement indésirable,
- un suivi et une analyse de l’événement indésirable garantissant la confidentialité,
- un partage d’expériences dans un climat de confiance.
Engagement de la direction à ne pas sanctionner
La connaissance et l’analyse de nos erreurs conduisent à des changements positifs.
Une analyse des causes est systématiquement réalisée. Seul le manquement
délibéré ou répété d’un professionnel aux procédures institutionnelles peut
conduire à une sanction.
Une finalité, l’amélioration continue
L’analyse de chaque événement déclaré conduit à mettre en œuvre des mesures de
récupération, de protection et de prévention afin d’atteindre un niveau de sécurité
optimum.
Signatures selon mode de fonctionnement (Le Président du CA, Le Directeur, Le
Responsable des RH, Le président de la CME, le médecin coordonateur…)
12
Définir le système d’information
Définition du système de collecte des données
Identification des sources d’information
Déclaration et traitement des
évènements indésirables graves,
Exploitation des Revues de
Mortalité Morbidité
Enquête de satisfaction
des patients
Enquête de prévalence:
Déclaration des évènements
indésirables bénins mais fréquents
Déclaration des évènements
indésirables liés aux vigilances
Identification
des
situations
à risque
Identification et analyse des
processus « dangereux »
Réception et traitement des
plaintes des patients
Exploitation des cahiers de
garde des cadres de santé de
nuit et des directeurs
Audits qualité internes
Et visites de risques
Gestion des sécurités réglementaires
générales ou ciblées (locaux, matériel,
environnement, contrôles inspections)
13
Dimension Structurelle :
conduit à préciser l’organisation de la démarche en
définissant l’architecture du système et les
responsabilités des différents acteurs
Les instances /
Commissions
Comité qualité/risques
Commission des risques associés aux
soins
Cellule de risque
Les
Coordonnateurs
Coordonnateur des risques associés aux
soins
Responsable qualité
Responsable qualité de la prise en
charge médicamenteuse
Gestionnaire de risques
Les référents des
Risques
Correspondant
Pharmacovigilance
Hémovigilance
Infectiovigilance
Matériovigilance
Radioprotection
(Correspondants des
vigilances, référents)
Les personnels
soignants ou non
soignants
(IDE/ AS/ ASH/ cadres/ médecins…)
Rôle Stratégique
* Définir une politique qualité/gestion des risques
•Valider les programmes et plans d’actions
• Assurer le suivi et la communication
Rôle d’expert
•Organiser la gestion des risqes
•Centraliser les données
•Analyser les évènements indésirables et les hiérarchiser
•Fixer des objectifs d’amélioration
Rôle de coordination
*Centraliser les données dans le domaine de compétence
•Organiser les alertes
•Mettre en œuvre les actions et les évaluer
* Former/ Informer le personnel, les instances sur leur domaine
de risque
Rôle Opérationnel
* Identifier les nouveaux risques et/ou les risques non maîtrisés
* Participer à la définition des consignes/ protocole/ Instruction
de travail
* Appliquer les consignes/ protocole/ Instruction de travail
* Utiliser les équipements de protection mises à disposition
14
Stratégie et
Communication/
Budget :
•PE, COM
•Implication des instances
•Cellule de crise
Comité de Direction
•Budget d’exploitation/
d’investissement/
T2A
Soins
Risques liés aux
Processus de
soins
Risques liés aux patients :
• Gestion des plaintes
• Enquêtes de satisfaction
• Groupes de paroles
d’usagers
Commission
des relations
avec les
usagers
CHSCT
&
Médecine du travail
Risques réglementaires
•Matériovigilance
•Pharmacovigilance
•Hémovigilance
•Infectiovigiance
•Etc…
Comité des
Vigilances
Comité Qualité et
Gestion des
Risques
CLIN
Logistique
Risques liés à
L’environnement
•Eau, air et déchets
Risques alimentaires
Risques professionnels
• AES…
Risques liés aux IN
Sécurité
Risques liés aux
Installations et
Matériels
C. E.
Systèmes
D’information
Risques liés à
la gestion
du personnel
Risques informatiques :
•Maintenance et sécurité
15
Dimension culturelle :
s’intéresse aux croyances, valeurs, normes,
représentations et comportements
Caractéristiques d’une culture positive de sécurité du patient
▫
▫
▫
▫
▫
▫
▫
▫
Une communication fondée sur la confiance mutuelle et l’ouverture
L’échange et l’analyse de l’information
Une perception partagée de l’importance de la sécurité
L’acceptabilité de l’inévitabilité de l’erreur
La confiance dans l’efficacité des mesures de prévention
L’identification des menaces latentes
Une organisation efficace avec un responsable engagé
Une approche non punitive
16
Dimension Technique :
maitrise des méthodes et outils de la qualité
Méthodes d’analyses des risques a priori
- Analyse de processus
- QQOQCP
- AMDEC
Méthodes d’analyses des risques a posteriori
- Arbre des causes
- Diagramme causes/effets
- RMM
- Méthode ALARM
- REX
Méthodes de hiérarchisation
- Diagramme de farmer
- Diagramme de pareto
Méthodes PAQ
- résolution de problèmes
- Suivi d’indicateurs
- Audit
LA DEMARCHE DE GESTION DES RISQUES
Etapes de la Démarche
Outils associés
Structurer une démarche collective
. Institutionnelle
. Actions de prévention ou de gestion d’un EI systématisées
Méthode projet
(Fiche projet)
Identifier les risques a priori
. Approche par les processus
. Approche par comparaison à un référentiel
. Anticipation des situations de crise potentielle
Analyse de processus, cartographie
QQOQCP
HACCP, RABC
Audit clinique
Visite de risques
AMDEC, APR, APD
Identifier les risques a posteriori et les analyser
. En organisant la remontée d’informations
. En recherchant les causes
. En récapitulant le retour d’expérience effectué
Arbre des causes
Diagramme causes/Effets
RMM et méthode ALARM
CREX ou fiche REX
Hiérarchiser les risques identifiés
Diagramme de Farmer
Mettre en œuvre le plan d’actions correctives et préventives
et son suivi
. En améliorant le système de gestion des risques
Audit
Indicateurs
Avec des outils adaptés à chaque étape….
17
Démarche de gestion des risques
Ce que nous faisons
est-ce suffisant?
Pourquoi est-ce arrivé?
Actions préventives
Actions correctives
GESTION DES RISQUES
GESTION DES RISQUES
a priori ou préventive
a posteriori ou pro active
18
19
L’approche réactive a posteriori
L’approche préventive a priori
Recueil des EI (déclaration) et
analyse des causes
Démarche systémique pour anticiper
les risques de forte gravité et/ou de
fréquence élevée
Base de données pour l’analyse des
dysfonctionnements
En fonction de la qualité des
déclarations
Analyse du système et de ses
dangers
En fonction de la règlementation
Protection par réduction des
conséquences
Prévention par réduction de la
probabilité d’occurence
LA DEMARCHE DE GESTION DES RISQUES
Etapes de la Démarche
Outils associés
Identifier les risques a priori
. Approche par les processus
. Approche par comparaison à un référentiel
. Anticipation des situations de crise potentielle
QQOQCP
Analyse de processus
AMDEC
HACCP, RABC
Audit clinique
Visite de risques
• Méthode : QQOQCP
▫ Qui fait quoi? Où?
Quand? Comment?
Pourquoi?
20
21
Cartographie des risques
• représentation graphique synthétique et
hiérarchisée des risques d’une organisation
• cartographie des risques sert à:
▫
▫
▫
▫
▫
▫
recenser tous les risques,
les hiérarchiser,
fournir une vision d’ensemble aux décideurs,
orienter les stratégies d’action,
suivre l’efficacité des actions mises en œuvre,
communiquer sur les résultats.
22
Management (Direction / Instances représentatives / Commissions)
Accuei
l
admin
istratif
du
patien
t
Consultation chirurgicale
Hosp
italis
ation
du
patie
nt
Consultations spécialisées
Consultation anesthésique
Examens complémentaires
Visit
e
préo
péra
toire
médi
coch
irurg
icale
Bilan
com
plém
entai
re
éven
tuel
et sa
gesti
on
Prép
arati
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du
patie
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Tran
sfert
du
pati
ent
vers
la
salle
d’op
érati
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Ane
sthé
sie
Acte
chir
urgi
cal
Réve
il et
soins
de
suite
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s
Remi
se
en
état
de la
salle
Reto
ur
du
patie
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vers
l’unit
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soin
s
Soins
posto
pérat
oires,
éduc
ation
du
patie
nt
Sorti
e du
pati
ent
Concertation pluridisciplinaire
Programmation opératoire
Planification des ressources
Ressources humaines
Locaux, milieu & circuits
Matériels
Hygiène
Logistique (transports, linge, stérilisation,
approvisionnements, pharmacie, PSL, dispositifs
médicaux, etc.)
Système documentaire
Système Qualité/ Sécurité
Système d’information (dossier du patient, tableaux de bord, gestion des risques, etc.) et d’aide à la décision
Partir d’une cartographie des processus (établissement, pôle d’activité ou unité de soins).
Au sein d’un établissement de santé, la cartographie des processus favorise l’inventaire des
différents processus clés relatifs à un circuit de prise en charge des patients.
Elle constitue une première étape en vue d’actions plus approfondies destinées à optimiser une prestation
et à prévenir la survenue d’évènements indésirables.
23
AMDEC- Objectif
• Procédé systématique permettant :
▫ d’identifier les risques potentiels d’erreurs susceptibles
de se produire à toutes les phases de réalisation du
processus
▫ et de traiter les défaillances avant qu’elles ne
surviennent
▫ avec l’intention de les éliminer ou de minimiser « les
risques »
Description du
processus
Identification et analyse des
défaillances potentielles
Quoi
Modes
défaillance
Qui
Avec quoi
Effets
Causes
Identification des
barrières de sécurité
Actions préventives
LA DEMARCHE DE GESTION DES RISQUES
24
Etapes de la Démarche
Outils associés
Identifier les risques a posteriori et les analyser
. En organisant la remontée d’informations
. En recherchant les causes
. En récapitulant le retour d’expérience effectué
Arbre des causes
Diagramme causes/Effets
RMM
Méthode ALARM
CREX ou fiche REX
25
ARBRE DES CAUSES
Evènement
indésirable
Cause d’ordre 1
(cause immédiate)
Causes d’ordre 2
A. Perfusion posée
en SSPI sans
vérification des
réglages (réglée en
mode « test »)
Causes d’ordre 3
B. Pompe reçue en
SSPI au terme de la
maintenance, mise
en armoise sans
vérification
et
Constat d’un
état comateux
par excès
de morphine
Ce qui a été fait
après constat
3a. Transfert du
patient effectué par
deux AS
1. Débit excessif
de la pompe
et
2. Branchement de
la pompe effectué
dans la chambre
par une AS
3b. IDE non
prévenue lors du
retour du patient
dans le service
3c. Installation du
patient dans son lit
par les AS hors
présence de l’IDE
Causes d’ordre 4
C. Renvoi de la
pompe après
maintenance
biomédicale
(maintenue
en mode « test »)
4a. Appel du SSPI
vers le service en
vue du transfert du
patient
4b. Accord donné
par le service pour
le transfert (sans
que l’IDE n’en soit
informée).
4c. Envoi de deux
AS
Causes d’ordre 5
(causes racines)
D. Erreur humaine
(pas de check-list
instituée avant retour
des matériels
dans les services)
5a. Charge de travail
accrue au sein du
service par l’arrivée
d’un nouveau
chirurgien
5b. Absence de
réflexion anticipée sur
l’activité du service
5c. Glissements de
tâches effectués avec
l’aval du cadre
5d. Défaut d’alerte de
la DSSI par le cadre
4d. Perfusion de
morphine posée en
SSPI
4e. Pompe non
démarrée (panne de
batterie connue, non
signalée)
Insuffisance de
culture de notification
face à un matériel en
panne
26
DIAGRAMME CAUSES/EFFETS
-
guider la discussion
aider à l’analyse
permettre de comprendre la situation dans son entièreté
Le diagramme causes-effets permet la recherche systématique de toutes les causes possibles
conduisant à un ou plusieurs effets constatés. C’est un outil qui doit être utilisé de préférence en équipe.
La recherche se fait à l’aide d’un graphique arborescent.
C’est un moyen utile de clarifier les causes d’un problème. Il permet de classer les différentes causes
soupçonnées d’influer sur les résultats du travail, en indiquant par des flèches le rapport de cause à effet.
Grosse
branche
EFFETS
Branche
moyenne
Tronc
le milieu (environnement)
la matière (support)
la main d’œuvre (personnel)
le matériel (moyen)
la méthode (organisation).
On peut y ajouter :
le management
les mesures.
Petite
branche
Brindille
CAUSES
-
27
RMM – Méthode ALARM
Le modèle de reason
La méthode ALARM
Développée par Charles Vincent et son équipe, publiée en 1998 (Vincent, Taylor-Adams et Stanhope, BMJ 1998 316:1154-1157),
cette méthode est inspirée directement du modèle des plaques ou "de fromage suisse" de REASON
La méthode ALARM
Pour chaque problème de soins rencontré, on se pose les questions :
Pourquoi cela est-il arrivé ?
Qu’est-ce qui a favorisé la survenue du problème ?
Quels sont les facteurs nécessaires pour que cela arrive ?
On recherche alors les facteurs favorisants (ou contributifs) dans différents domaines :
- facteurs liés au contexte institutionnel
- facteurs liés à l’organisation et au management
- facteurs liés à l’environnement de travail
- facteurs liés au fonctionnement de l’équipe
- facteurs liés aux procédures opérationnelles
- facteurs individuels (personnels)
- facteurs liés au patient
Pour chaque facteur favorisant l’identifié, se pose la question :
- Etait-ce suffisant pour expliquer le problème rencontré ?
Afin d’étudier d’autres facteurs favorisants
Pour chaque facteur favorisant identifié, se poser la question :
- Pourquoi ? Si réponse, se poser à nouveau la question « Pourquoi ? »
28
29
Qu’est-ce qu’une RMM ?
Cas sélectionnés
Les pratiques et processus
de soins réalisés
Décrire
Suivre et
évaluer les
actions
entreprises
Suivre
Analyser
Améliorer
• Identifier celles jugées non optimales.
• Problèmes de prise en charge
rencontrés
Proposer des actions
d’amélioration visant à réduire
la probabilité d’apparition des
causes à l’origine du risque
(AP) ou limiter leurs effets et
leur gravité (AC).
• Analyse afin d’en rechercher les
facteurs contributifs et les causes.
•Identifier les actions et éléments ayant
permis d’éviter des dommages au
patient.
Fonctionnement des CREX

Charte d’engagement

Charte d’incitation à la déclaration

Définition du périmètre des CREX

Formation des futurs analystes à la méthode ORION
Mise en place des CREX

Une réunion par mois, 1h00, désignation d’un référent, d’un
animateur, participants

Pool d’analystes

Ordre du jour (écoute des évènements du mois, choix d’un
évènement à traiter, écoute de l’analyse, choix d’un nombre restreint
d’actions correctives, suivi des actions, communication)
30
LA DEMARCHE DE GESTION DES RISQUES
Etapes de la Démarche
Outils associés
Hiérarchiser les risques identifiés
Diagramme de Farmer
Mettre en œuvre le plan d’actions correctives et préventives et son suivi
. En améliorant le système de gestion des risques
Audit
Indicateurs
Choisir les échelles d’évaluation :
• Conséquences organisationnelles, financières…
▫ G = gravité potentielles des dommages ou
préjudice,
▫ I = Impact des risques
• Probabilité de survenue :
▫ F = fréquence d’apparition du risques
▫ O = Occurrence
• Détectabilité (D)
• Autres indices : Niveau de maîtrise, Nombre de
personnes touchées/concernées, acceptabilité,
« évitabilité » …
31
Fréquence
Libellé
5 Très fréquent
Systématique, tous les jours
4 Fréquent
Habituellement une fois par mois
3 Possible
Une fois par trimestre
2 Peu fréquent
Une fois par an
1 Rare
Une seule fois en 10 ans
Détectabilité
libellé
1
Détectable instantanément
2
Détectable après survenue de
l’évènement
3
Détectable après enquête
4
Rarement détectable
5
Impossible à détecter
32
Exemple : Echelle de Gravité
Gravité
Patient/ Résident
Personnel
Institution
Conséquences juridiques
et médiatiques
5
Décès
Incapacité majeure
permanente
Décès, Incapacité majeure
permanente
Inaptitude au travail
Atteinte irréversible aux biens
(Arrêt de fonctionnement)
Suspension d’autorisation
Perte d’image
Décision de justice immédiate
Menace vitale immédiate
Atteinte corporelle
irréversible
Invalidité partielle
permanente
Inaptitude partielle au
travail
Atteinte significative aux biens
(Modifications des
installations, désorganisation
des services) avec arrêt
d’activité prolongé
Campagne médiatique en
cours
Plainte au pénal
Impact à long terme sur
l’état du patient (risque non
vital)
Blessure ou dommage non
permanent
Inaptitude à un poste
Atteinte significative aux biens
(Modifications des
installations, désorganisation
des services) avec arrêt
d’activité ponctuelle
Atteinte à la réputation
Mise en cause de la
responsabilité civile de
l’établissement (ouverture
dossier à l’assurance et/ou
plainte en contentieux)
Procédure disciplinaire
Impact à moyen terme sur
l’état du patient
(prolongation d’hospitalisation, transfert,sentiment
d’insécurité du résident)
Atteinte mineure à
l’intégrité avec ITT, avec
recours à la médecine du
travail et avec déclaration à
la Direction
Atteinte significative aux biens
(Modifications des
installations, désorganisation
des services) sans arrêt
d’activité
Médiation
Réclamation/Rapport
d’enquête
Insatisfaction du
patient/mécontentement
Impact à court terme sur
l’état du patient
Atteinte mineure à
l’intégrité sans ITT et sans
recours à la médecine du
travail et sans déclaration à
la Direction
Atteinte mineure aux biens
(simple réparation ou
maintenance)
Perturbation mineure dans
l’organisation du travail
Absence de conséquence
juridique ou médiatique
Catastrophique
4
Critique
3
Grave
2
Significative
1 Mineure
33
Mesurer la criticité des risques
• Criticité : indice composite qui permet de hiérarchiser les
risques
• Mode de calcul : multiplication des facteurs d’évaluation
Exemple :
Gravité
Fréquence
Détectabilité
G
F
D
de 1 (pas grave)
de 1 (rare)
de 1 (détection quasi certaine)
à 5 (grave)
à 5 (souvent)
à 5 (personne ne s’en aperçoit)
PAS DE RANG 0
Risque Prioritaire
Indicateur
« criticité »
C=GxFxD
34
Diagramme de farmer
La matrice de criticité
5
10
15
20
25
Vraisemblance estimée
5
20
4
9
15
3
4
2
1
5
1
1
2
3
Gravité estimée
4
5
Risques à traiter en priorité. Situations à risques non acceptables en l’état, nécessitant des actions
d’analyse et de traitement pour réduire le risque au moins jusqu’à un risque à surveiller.
Risques à surveiller. Situations à risques acceptables en l’état à condition que des actions soient
menées pour mieux les identifier et les surveiller.
Risques non critiques. Situations à risques acceptables en l’état, correspond à un risque faible.
35
Autre exemple de diagramme de Farmer
36
Conclusions de Farmer
Le traitement des risques vise à :
• Réduire la probabilité d’apparition
d’un risque par :
• Et limiter les conséquences des
risques par :
Protection, en agissant sur les
conséquences
Gravité
Prévention, en agissant sur les
causes
PROTECTION =
limiter la
gravité
PREVENTION =
réduire la
fréquence
Fréquence
37
LA DEMARCHE DE GESTION DES RISQUES
Etapes de la Démarche
Outils associés
Hiérarchiser les risques identifiés
Diagramme de Farmer
Mettre en œuvre le plan d’actions correctives et préventives et son suivi
. En améliorant le système de gestion des risques
Audit
Indicateurs
Recherche de solutions :
1) Réduction de la fréquence d’apparition : Elimination de
la situation à risque à la source
2)
Diminution des conséquences :
a. protection à la source
b. protection collective
c. protection individuelle
3)
Maintien de la situation à risque
Information, sensibilisation, formation, consignes...
N° du
projet
Etc.
Intitulé
du
projet
Secteur
concerné
Type de
démarche
Responsable
Animateur du
groupe de travail
Date
validation
fiche projet
Revues de suivi
(dates, responsables de
suivi et faits marquants)
Clôture
du
projet
38
Evaluer le risque résiduel
Conclusion
Impact sur la performance
40
Impact sur la performance
•
•
•
•
•
Coordination des acteurs
Homogénéisation des organisations
Mise en conformité
Culture sécurité
Suivi d’indicateurs
Approche globale maîtrisée
assurant une dynamique d’amélioration
Une culture de sécurité
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-Expérience partagée de pratiques (enquête collective) et vision globale
-Engagement de la Direction et de l’encadrement (même discours)
-Liberté d’expression et réponse non punitive à l’erreur
-Adoption de méthodologies communes pour analyser les données
(RMM, CREX, Arbre des causes, diagramme causes/effet, méthode ALARM)
- Maintien d’une vigilance accrue, mobilisation des professionnels
- Restitution des résultats (les plus grandes réussites et les plus beau
loupés), retours d’expérience pédagogiques
Ce sont les pratiques des acteurs qui font la culture de sécurité
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Merci de votre attention
Référence :
La sécurité des patients -Mettre en œuvre la gestion des
risques associés aux soins en établissement de santé Des concepts à la pratique – HAS – Mars 2012
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