L’INDÉPENDANT VENDREDI 29 MAI 2015 BOL D'AIR CUISINE SAGA DES MARQUES Marie PO39A 39 LIVRES / MUSIQUE CUISINE JARDINAGE Le chef de la semaine : Xavier Spadiliero Chef du restaurant Le Réverbère à Vic-en-Bigorre. C'est en 1983 que la marque Marie débarque au rayon des surgelés. L'arrivée de Monsieur Marie sur les écrans trois ans plus tard, avec sa célèbre réplique « ce n'est pas parce que c'est déjà fait qu'il ne faut rien faire », va booster sa notoriété. En 1989, Marie investit le rayon frais avec ses premières tartes, tourtes et plats cuisinés individuels. D'année en année, Marie développe sa gamme et dès 2005, elle s'engage dans une démarche nutritionnelle et supprime colorants et arômes artificiels, tout en réduisant le sel et les matières grasses dans ses principales recettes. Après les scandales alimentaires dont les lasagnes à la viande de cheval, Marie s'engage en 2014 sur l'origine 100% française de ses viandes de porc, bœuf et volaille. Sa démarche semble porter ses fruits puisqu'aujourd'hui, Marie est leader sur le marché des plats cuisinés surgelés, ses meilleures ventes restant la paëlla, le risotto aux champignons ou les escalopes de volaille. Au rayon frais, parmi la centaine de références proposées, ses best-sellers restent les pâtes à tarte, les tomates farcies ou la quiche lorraine. V oici un endroit où il fait bon loger et se restaurer ! Tout récemment rénové et relooké dans un esprit résolument contemporain, le Réverbère accueille ses clients dans un cadre chaleureux et lumineux. Aux fourneaux, Xavier Spadiliero met un point d’honneur à travailler des produits locaux. Maître Restaurateur, il travaille au gré des saisons et du marché et n’hésite pas à renouveler quotidiennement ses menus. Sa cuisine gastronomique, généreuse et inventive ravira les amateurs de produits du terroir. Pourquoi êtes-vous devenu cuisinier ? C’est le goût qui m’a amené à la cuisine. Mon père travaillait chez un pâtissier et faisait des gâteaux à la maison, et ma mère cuisinait beaucoup. J’ai toujours été attiré par la gastronomie et je me suis orienté vers une école hôtelière, d’abord à Grenoble, puis à Toulouse, où j’ai obtenu un BTS. Membre de la Cuisinerie française Comment définissez-vous votre cuisine ? C’est une cuisine basée essentiellement sur les produits locaux, une cuisine sur des bases classiques mais inventives. J’ai tissé un réseau de producteurs qui me livrent du lait, des yaourts, des fruits. J’achète mes légumes à un maraîcher à 5 km du restaurant et ma viande à un groupement de producteurs. Je me fournis aussi auprès d’une éleveuse de pigeons nourris avec des petits pois et du maïs. J’indique les noms des producteurs sur ma carte. Au début, les gens ne le remarquaient pas, mais aujourd’hui, je sens que c’est important pour eux. Vous avez plusieurs distinctions, dont celle de Cuisinerie Française ? RECETTE DE SAISON pas beaucoup car les gens n’osaient pas le prendre. J’ai enlevé le mot « haricot » dans l’intitulé du dessert, et depuis, il marche très bien. Votre produit préféré ? Le porc noir de Bigorre, mais aussi les fromages. On peut faire beaucoup de choses intéressantes avec, des crumbles, des ravioles, des émulsions… Revenir à une cuisine «maison» ◗ «La cuisine a besoin d’être défendue». Tout est fait maison. Je suis Maître Restaurateur et adhérent de la Cuisinerie Française. Il y a un audit tous les ans. Pour moi, il est très important de tout faire moi-même, et c’est ce qui devrait être la normalité. Le client vient pour manger des produits frais, travaillés sur place. C’est la condition du maintien de notre patrimoine culinaire. Comment vous vient l’inspiration ? Je pars d’un produit qui me plaît et je cherche à le travailler. Avec l’expérience, on a une bibliothèque de goûts, on cherche l’harmonie, l’équilibre. Une recette dont vous êtes particulièrement fier ? Le tiramisu de Bigorre ! C’est un dessert à base de haricots tarbais, mascarpone, biscuits au Floc de Gascogne. Au départ, je n’en vendais LA RECETTE DU CHEF Wok de veau et Carré de filet d'agneau pané tagliatelles de légumes au pain d'épices et Pour 4 personnes son flan de haricots tarbais . 400 g d’émincés de veau . 3 carottes . 2 poireaux . Huile d’olive . 2 tiges de citronnelles . 30 cl de lait de coco . 20 cl de crème liquide . 1 citron jaune . 1 citron vert . Sel, poivre À l’aide d’un couteau économe, tailler de fines ◗ Veau de la Pentecôte. lamelles de carottes. Béatriz Gonzales. J.C. Amiel - O.Souksis Savahn Blanchir le poireau à l’eau salée, le refroidir rapidement puis le tailler en deux dans le sens de la longueur. Conserver le blanc et détailler de fines lamelles. Chauffer l’huile dans un wok et saisir les tagliatelles de légumes environ 3 minutes, jusqu’à ce qu’elles soient croquantes. Dans une casserole, chauffer la crème liquide et le lait de coco. Infuser avec les zestes de citron vert, les tiges de citronnelle et le jus d’un demi-citron jaune, 20 minutes à feu doux. Passer la sauce à la passoire pour ne conserver que la crème. Chauffer l’huile dans un wok et saisir les émincés de veau 4 minutes. Ajouter un peu de sauce (environ 50 cl) et retirer du feu. Dans une assiette creuse, déposer les tagliatelles de légumes en leur donnant du volume, puis ajouter les émincés de veau. Terminer en mixant la sauce restante, récupérer la mousse et la déposer dans l’assiette. 100g de haricots tarbais, 1 l de bouillon de volaille, 2 œufs, 1,5 dl de crème liquide, 1 dl d’huile de tournesol vierge, sel, poivre. 1,2 kg de carré filet d'agneau, 4 blancs de poireaux. Garniture aromatique pour les haricots : 50 g de carottes, 50 g d’oignons, 50 g de poireaux, 25 g de céleri branche, 1 gousse d’ail, 1 bouquet garni. Pour la cuisson des poireaux : 5dl de bouillon de volaille, 20g de beurre, sel, poivre, épices à pain d'épices. 300g de pain d'épices. Pour le jus : 100 g de carottes, 50 g d’oignons, 50 g de vert de poireaux, 20 g de beurre, réglisse en poudre. Finition : mâche, julienne de carottes, huile, vinaigre. Faire tremper 12 h les haricots à l'eau froide puis les faire blanchir, égoutter et rincer. Dans une casserole faire revenir la garniture aromatique dans un peu d'huile puis ajouter les haricots, le bouillon et le bouquet garni. Cuire à petit feu à couvert 1h ½ puis à découvert jusqu’à évaporation au 9/10e du liquide. Enlever le bouquet garni, passer ensuite au mixer les haricots avec la crème, les œufs, le sel et le poivre. Verser ce mélange dans 4 ramequins beurrés, cuire au bain marie 1h à 110˚. Désosser le carré, inciser la graisse et réserver les deux morceaux puis confectionner un jus avec l'os, la carotte, l’oignon, le poireau et la réglisse. Passer, réduire, assaisonner et lier au beurre. Cuire les blancs de poireaux dans le bouillon, le beurre, l'assaisonnement et les épices jusqu'à évaporation complète. Poser sur chaque morceau d'agneau deux blancs de poireau, replier la viande et la ficeler en rôti. Les colorer dans une poêle chaude avec un peu d'huile puis mettre 12 à 15 mn au four à 145˚. Déficeler les carrés après quelques minutes de pose, les enduire de jus au pinceau puis les rouler dans le pain d'épices réduit en chapelure et repasser au four chaud 3mn. Couper les carrés en 4, dresser deux morceaux par assiette avec un flan, un peu de mâche et de julienne de carotte assaisonnés, verser le jus autour. Qui sont les chefs qui vous inspirent ? J’aime beaucoup Rollinger, pour les épices, Pierre Gagnaire pour son instinct, Hélène Darroze pour sa maîtrise des produits, ou Ravanel pour le côté visuel et floral. Je m’inspire de ces cuisiniers, et je privilégie le goût avant tout. Quelle vision avez-vous de l’avenir de la cuisine ? La cuisine a besoin d’être défendue. J’espère qu’on va revenir à une cuisine maison. Pour sa pérennité, c’est indispensable. Je suis plutôt optimiste. Proposez-vous des menus enfants ? On a un menu « découverte gustative » avec une terrine maison, de la viande ou du poisson, des légumes ou un gratin de pommes de terre par exemple, et au dessert, on leur propose un crumble, une glace ou une mousse au chocolat. Souvent, ce sont les parents les plus réticents ! Mais les enfants sont plutôt avides de découvertes. C’est important de leur transmettre le goût. Le goût vient aussi par l’éducation et c’est normal qu’on y participe. Béatrice Vigot-Lagandré S Le Réverbère. 29 boulevard d’Alsace. 65500 Vic-en-Bigorre T. 05 62 96 78 16. Menus de 16 à 35 € LE CHOIX DU VIN Dites-le avec des bulles ! L es femmes ont toujours eu une place prépondérante dans cette vieille maison limouxine. Et ce n’est pas Françoise Antech-Gazeau qui démentira. En cette veille de fête des mères rendons hommage, avec elle, à une de ses ancêtres : Eugénie Limouzy, au début du siècle dernier, à Saint-Hilaire, fut une des premières femmes à s’engager dans le vignoble. C’est en pensant à elle que Françoise a créé Héritage, une cuvée millésimée. Huit générations se retrouvent derrière ce délicat crémant de Limoux qui sera sur la table, dimanche, pour accompagner un plat de fête après avoir réjoui l’apéritif. Aujourd’hui, c’est au domaine de Flassian que tout se passe. Entre les deux femmes, quelques hommes sont intervenus, les derniers sont encore là aujourd’hui. Les frères Antech, Georges et Roger ont su imposer leur marque, l’un à la commercialisation, le second à la technique. Le duo est complété depuis une dizaine d’années par leur fille et nièce, revenue à la cave, comme un défi, après une carrière dans le monde de la cosmétique et de la beauté. Imposant son style aux nouvelles cuvées comme cet Héritage né sur les coteaux méditerranéens de la Haute-Vallée bénéficiant des fraîcheurs océaniques. S Françoise Antech-Gazeau, Georges et Roger Antech Maison Antech, domaine de Flassian à Limoux (Aude) T. 04 68 31 15 88 - [email protected] www.antech-limoux.com AOC crémant de Limoux Héritage 2 013 (11,20 €) Daniel Bailbé