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ANTHROPOLOGIE ET HISTOIRE
LE DEBAT DE L'EXISTENTIALISME AVEC LE MARXISME
LA FINITUDE DE L'HOMME
A - Les termes du problème
1) Un fait irréductible : l'aliénation.
Jean-Paul SARTRE définit ainsi sa position :
Le marxisme est la seule anthropologie possible qui doive être à la fois historique et structurelle, mais, par malheur, les marxistes ont entièrement perdu
le sens de ce qu'est un homme en appauvrissant et en déshumanisant leur propre conception de l'histoire et de la dialectique. C'est pourquoi nous
pouvons à la fois nous déclarer en accord profond avec la philosophie marxiste et maintenir provisoirement l'autonomie de l'idéologie existentielle ”et
Jean-Paul SARTRE explique qu'il y a place dans le marxisme contemporain“ pour une anthropologie concrète : il s'agit de reconquérir l'homme à
l'intérieur du Marxisme.
De quel ordre est la vérité du Marxisme pour Jean-Paul SARTRE ?
- Nulle prestidigitation dialectique n'en peut faire sortir l'aliénation - il s'agit d'une réalité historique parfaitement irréductible à une idée ... : Dans la
phase actuelle de notre histoire, les forces productives sont entrées en conflit avec les rapports de production, le travail créateur est aliéné, l'homme ne se
reconnait pas dans son propre produit et son labeur épuisant lui apparaît comme une force ennemie ... l'aliénation surgit comme le résultat de ce conflit
; pour que les hommes s'en délivrent et que leur travail devienne la pure objectivation d'eux-mêmes ..., il faut le travail matériel et la
praxisrévolutionnaire.
Telle est, selon Jean-Paul SARTRE, la vérité première du marxisme, devenue irréductible à la lumière de l'histoire récente.
2) Les termes du problème.
Il en est pour Jean-Paul SARTRE comme pour PLATON ou pour PLOTIN : il doit constituer une philosophie qui prenne en compte les concepts
élaborés par la philosophie antérieure. Il ne s'agit pas pour Jean-Paul SARTRE, en tant que philosophe, de développer sur la base d'une pratique
révolutionnaire la théorie du matérialisme historique et dialectique.
La confrontation de l'existentialisme avec le marxisme est un débat philosophique : Jean-Paul SARTRE et MERLEAU-PONTY, - l'un dans “Questions de
Méthode ”, l'autre dans “Sens et Non-Sens”, nous exposent les termes de ce débat. La véri du marxisme doit être comprise comme la synthèse de ces
deux points de vues opposés que sont la philosophie hégelienne et l'existentialisme de KIERKEGAARD.
MERLEAU-PONTY écrit :
HEGEL est à l'origine de tout ce qui s'est fait de grand en philosophie depuis un siècle: il inaugure la tentative pour explorer l'irrationnel et l'intégrer à
une raison élargie qui reste la tâche de notre siècle. Il est l'inventeur de cette Raison qui, capable de respecter la variété et la singularité des psychismes,
des civilisations, des méthode de penser, et la contingence de l'histoire, ne renonce pas cependant à les dominer pour les conduire à leur propre vérité.
Et il ajoute :
On pourrait dire sans paradoxe que donner une interprétation de HEGEL c'est prendre position sur tous les problèmes philosophiques, politiques et
religieux de notre siècle.
Ce n'est pas un hasard si l'ouvrage dans lequel Jean-Paul SARTRE développe son dialogue avec le marxisme s'intitule : Critique de la Raison
Dialectique” : Ce n'est pas avec le marxisme que Jean-Paul SARTRE débat mais avec HEGEL lui-me, pour quil'histoire est précisément la Dialectique
de la Raison. Le débat se situe non pas, comme Jean-Paul SARTRE voudrait nous le faire croire, à l'intérieur du marxisme mais bien dans la dimension
de l'idéalisme rationnel de HEGEL
Pourquoi l'existentialisme doit-il en découdre avec son père ?
La philosophie de HEGEL, conduisant l'idéalisme rationnel jusqu'à son terme, abolit la Transcendance. Pour maintenir l'affirmation de la primauté de
l'Esprit, la tâche immense de HEGEL consiste à faire appartre toute l'histoire comme “ une grande journée de l'Esprit ” :
Toute l'histoire concrète est intégrée à l'Aventure de l'Esprit comme l'expression de son propre développement.
C'est la fin de la Transcendance : l'Absolu n'est pas au-delà de nous, parce que c'est au travers de notre histoire qu'il se réalise. Le Résultat était déjà au
Commencement : l'histoire n'est que l'épopée qui permet à l'Esprit de prendre la mesure de lui-même.
Le mouvement de l'esprit ou de l'existence n'est plus le chemin qui conduit à l'Être -fut-ce pour le manquer- c'est le développement interne de l'Être lui-
même qui possède en lui le principe même de son mouvement.
La dialectique n'est plus dépassement de l'être fini vers l'Être Infini -retournement de la créature vers Dieu ou rétrocession de son être-; c'est la loi
interne du développement de l'esprit : Cette loi s'exprime par la négation de la négation : une chose qui n'est d'abord qu'en-soi devient pour-soi en se
posant hors d'elle-même, puis revient à soi en niant sa propre négation : La synthèse réalise à chaque fois une identité supérieure. L'En-soi pour Soi se
trouve réalisé au terme d'une Histoire.
L'exposé sommaire de la démarche hégélienne permet de comprendre la raison pour laquelle l'existentialisme doit en débattre avec HEGEL. Ce n'est pas
tant parce que l'histoire apparaît comme l'aventure de la Raison que Jean-Paul SARTRE met en cause la philosophie de HEGEL mais bien parce que cette
aventure, qui est notre histoire, possède en elle-même la raison de son développement.
Il suffirait que l'on remît l'Histoire à l'endroit, qu'on coupât les ailes à l'Idéalisme de HEGEL pour que l'on découvrît que le sens de l'histoire est immanent.
Et pour Jean-Paul SARTRE, l'essentiel du matérialisme marxiste est d'avoir renversé, remise sur ses pieds la dialectique hégélienne.
s lors, le débat de Jean-Paul SARTRE avec le marxisme n'est que la lutte avec le concept qu'il a lui-même créé d'un matérialisme historique consistant à
affirmer que l'histoire réelle, concrète obéit à la même logique abstraite que celle exprimée par la dialectique hégélienne.
Ce faisant -et se battant contre son ombre- Jean-Paul SARTRE, comme nous le montrerons, ne fait que prouver son incapaci à dépasser la philosophie
spéculative.
Jean-Paul SARTRE n'a pas renoncé à la démarche idéaliste : Que le sens de l'histoire soit immanent, cela ne signifie rien d'autre pour Jean-Paul
SARTRE sinon que l'histoire réalise un but, une Fin qui échappe à la conscience et qui la transcende. Il prend à la lettre la formulation de HEGEL :
C'est leurs biens propres que les peuples et les individus recherchent et obtiennent par leur agissante vitalité , mais en même temps ils sont les moyens et
les instruments d'une chose plus élevée, qu'ils accomplissent inconsciemment.
Et, il est significatif de cette démarche idéaliste qu'on puisse reprendre à la lettre la formule de PLATON pour traduire cette dialectique abstraite de l'Idée
ou de la Raison à l'oeuvre dans l'histoire.
Les hommes ne veulent pas ce qu'ils font mais ce pourquoi ils font ”, n'est-ce pas dire que les hommes poursuivent des buts et des biens particuliers mais
qu'au travers de ces buts, ce qu'ils font a un autre sens et réalise une idée, une raison, une fin qui leur échappe ?
Cette référence à PLATON montre que, loin d'être sur le terrain du marxisme, Jean-Paul SARTRE n'a pas fait un pas hors de l'idéalisme pour
comprendre le sens de la dialectique matérialiste.
C'est la raison pour laquelle pour s'opposer à HEGEL et pour définir la dialectique, l'existentialisme va faire appel à KIERKEGAARD.
KIERKEGAARD, écrit MERLEAU-PONTY, qui a le premier employé le mot existence dans son sens moderne, s'est délibérément opposé à HEGEL
..., au HEGEL qui traite l'histoire comme le développement visible d'une logique.
Et Jean-Paul SARTRE précise : dans la philosophie hégelienne, les déchirements, les contradictions qui font notre malheur sont des moments qui se
posent pour être dépassés ... Nous sommes intégrés vivants à la totalisation suprême : ainsi le pur vécu d'une expérience tragique est absorbé par le
système comme une détermination qui doit être médiatisée.
Face à HEGEL KIERKEGAARD affirme l'irréductibilité et la spécificité du véc u ... Il découvre en lui-même des oppositions, des indécisions, des
équivoques ... Paradoxes, ambiguités, discontinuités, dilemmes, qui ne peuvent être dépassés ... Cette subjectivité retrouvée par-delà le langage comme
l'aventure personnelle de chacun en face des autres et de Dieu, voilà ce que KIERKEGAARD a nommé l'existence. ”
Et Jean-Paul SARTRE comme MERLEAU-PONTY, nous explique que KIERKEGAARD a raison contre HEGEL parce qu'il affirme, contre lui,
comme irréductible le moment de la conscience :
HEGEL ne voyait qu'un moment de l'histoire : le moment de la conscience malheureuse, il faut affirmer contre lui que toute conscience est
malheureuse : l'homme se définit par le refus de se limiter à l'une quelconque de ses déterminations, par l'acte d'outrepasser le limité.
Sans cet acte du sujet, écrit MERLEAU-PONTY, il n'y aurait pas même à titre d'apparence, ce que nous appelons un homme, c'est à dire un être qui
n'est pas, qui nie les choses, une existence sans essence.
Mais HEGEL a raison contre KIERKEGAARD : L'homme ne serait qu'une subjectivité vide s'il ne s'objectivait dans une histoire : Le constat de
l'aliénation montre que cette objectivation n'est pas un concept ni une prestidigitation dialectique.
Et Jean-Paul SARTRE conclut : MARX a raison à la fois contre KIERKEGAARD et contre HEGEL puisqu'il affirme avec le premier la spécificité de
l'existence humaine et puisqu'il prend avec le second l'homme concret dans sa réalité objective ... C'est l'homme concret qu'il met au centre de ses
recherches, cet homme qui se définit à la fois par ses besoins, par les conditions matérielles de son existence et par la nature de son travail c'est-à-dire sa
lutte contre les choses et contre les hommes.
Telle est donc la nouvelle problématique de l'existentialisme.
Il faut opérer une synthèse entre la thèse hégelienne selon laquelle l'histoire a un sens et l'affirmation de KIERKEGAARD qui rappelle douloureusement
l'irréductibilité de la subjectivité humaine.
Il faut penser à la fois la liberté de l'homme, qui seule le définit, de nier et dépasser tout donné, et le fait que le produit s'est objectipour constituer un
monde étranger à l'homme.
La question, écrit MERLEAU-PONTY, est celle du rapport entre l'homme et son entourage physique, naturel et social . ”
Et il ajoute :le mérite de la philosophie nouvelle est justement de chercher dans la notion d'existence le moyen de la penser.
*
* *
B - La démarche philosophique de MERLEAU-PONTY
1) 1ère étape : Le constat du paradoxe.
L'Être et le Néant” a montré que le sujet est liberté, absence, négativité ...
Après DESCARTES, on ne peut nier que l'existence se distingue radicalement de l'existence comme chose.
Le fait métaphysique fondamental est celui du cogito : Je suis sûr qu'il y a de l'être à condition de ne pas chercher un autre sens d'Être que l'être
pour-moi . ”
Mais, après le XIXème siècle et tout ce qu'il nous a appris sur l'historicité de l'Esprit, on ne peut nier que la conscience soit toujours en situation. C'est à
nous de comprendre les deux choses à la fois.
2) Le dépassement de l'alternative idéalisme-réalisme :
Toute l'œuvre de MERLEAU-PONTY consiste à “ penser ” l'homme grâce au nouveau concept d' “ être-au-monde ”.
La pertinence du concept ou la vérité de la thèse est établie par récurrence, en montrant que seul ce concept nouveau permet de dépasser” les deux
thèses constituant jusqu'à présent le débat philosophique.
L'une consiste à traiter l'homme comme le résultat des influences physiques, physiologiques et sociologiques qui le détermineraient du dehors et feraient
de lui une chose entre les choses. L'autre consiste à reconnaître dans l'homme, en tant qu'il est esprit et construit la représentation des causes mêmes qui
sont censées agir sur lui, une liberté acosmique. D'un côté l'homme est partie du monde, de l'autre il est conscience constituante du monde.
La philosophie de MERLEAU-PONTY se constitue comme dépassement de l'alternative du Réalisme (matérialisme) et de l'Idéalisme : l'on n'a pas à
choisir, à prendre parti entre ces deux thèses ; c'est le problème qui est mal posé.
Le rapport du sujet à l'objet n'est pas un rapport de connaissance, dont parlait l'idéalisme classique et dans lequel l'objet apparaît toujours comme
construit par le sujet, mais un rapport d'être selon lequel paradoxalement le sujet est son corps, son monde et sa situation, et en quelque sorte s'échange.
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