
1 Introduction
Dans notre exposé, on étudie les groupes de Galois sur Qdes polynômes de Taylor de
l’exponentielle et des polynômes de Laguerre généralisés. On va utiliser un outil puissant :
le polygone de Newton. Le polygone de Newton d’un polynôme est défini comme l’enve-
loppe convexe supérieure dans R2d’un nombre fini de points à coordonnées rationnelles
associées à ce polynôme. Pour établir la théorie du polygone de Newton, on a besoin de
considérer le corps Qp(pest un nombre premier), la complétion de Qmuni d’une nouvelle
valeur absolue | |p. Dans Qp, il y a des analogues du corps des nombres réels R. Par
exemple, on peut développer les éléments dans Qpen base pcomme le développement
décimal dans R. Dans Qp, on a le lemme de Hensel qui nous donne un moyen de trouver
des racines d’un polynôme sous certaine condition. La technique d’approximation pour
le lemme de Hesnsel est essentiellement la même que celle de méthode de Newton pour
faire un calcul approchée d’une racine réelle d’un polynôme. De plus, on va aussi voir
comment étendre cette valeur absolue sur les extensions algébriques de Qp. C’est dans
cette procédure qu’un phénomène intéressant appelé la ramification se produit.
Nous tenons à remercier Tony LY qui, en tant que directeur de mémoire, nous donne
beaucoup de conseils précieux sur l’exposé et la rédaction. Nous remercions aussi Yichao
HUANG qui lit notre mémoire soigneusement et nous aide à éviter beaucoup de fautes.
2 Valeurs absolues et nombres p-adiques
Dans cette partie, on commence par définir une famille de nouvelles valeurs absolues
| |psur Q. Elles nous donneront d’autres critères pour juger si deux points sont proches
ou non. Elles ont la propriété ultramétrique et comportent très différemment de celle
qu’on a vue il y a longtemps. En effet, par le théorème 2.7 suivant, on voit qu’avec la
valeur absolue usuelle, elles sont toutes les valeurs absolues possibles sur Q. Comme Qest
dénombrable, par le théorème de Baire, (Q,| |p)n’est pas complet. On va aussi étudier
sa complétion Qp, l’ensemble des nombres p-adiques. C’est sur ce corps et ses extensions
algébriques qu’on va établir la théorie du polygone de Newton.
2.1 Les valeurs absolues sur Q
Définition 2.1.
1 Une valeur absolue sur un corps Fest une application | | :F→R+qui vérifie :
–|x|= 0 si et seulement si x= 0 ;
–|x·y|=|x|·|y|;
–|x+y| ≤ |x|+|y|.
Il y a une distance naturelle associée à une valeur absolue qui est définie par
d(x, y) = |x−y|.
2 Une distance est dite non archimédienne (ou ultramétrique) si
d(x, y)≤max(d(x, z), d(z, y)). Une valeur absolue est dite non archimédienne (ou
ultramétrique) si la distance associée l’est. Sinon, elle est dite archimédienne.
Définition 2.2. Soient pun nombre premier et aun nombre entier non nul. On définit
ordpa= max {m∈N|a≡0 (mod pm)}.
Et on definit aussi ordp0 = +∞. Pour un nombre x=a
b∈Q,ordpxdef
= ordpa−ordpb.
2