Institut National de la Consommation Page 3
Plusieurs grandes étapes ont été distinguées dans l’évolution historique des
alimentations Méditerranéennes (Padilla, 1996).
Première influence exercée par les Egéens (IIIe-IIe millénaire av.J.C.), les phéniciens
(IIe millénaire-XIIIe siècle av. J.C.), les Carthaginois (IXe-IIe siècle av.J.C.)
Ces civilisations ont permis la diffusion de l’olivier, vigne, figuier et amandier et ont
importé, de l’Asie, le poivre et les épices. Au cours de ces siècles sont apparues les
céréales telles que le blé, l’orge, l’avoine, mais aussi les agrumes, les moutons, les
chèvres et le bœuf.
Ensuite, les Romains (VIIe-IIIe siècles av. J.C.) ont intensifié la culture de l’olivier et
de la vigne et ont aussi diffusé certains légumes (les légumes verts) et légumineuses
(les petits pois, les haricots secs, les lentilles, les pois chiches).
Les époques byzantine (IIIe-XVe siècles) et ottomane (XIVe-XVIIe siècles) ont vu la
diffusion des agrumes élargie à l’ensemble du bassin méditerranéen et ont surtout
influencé les pratiques alimentaires pendant les XIIe et XIIIe siècles. Le riz et le sucre
sont apparus sur la table, ainsi que les pâtes et certains légumes de la famille des
cucurbitacées (concombre, courge).
Puis l’époque de l’empire arabe préconisa la diversité, notamment en créant de
nouveaux aliments à partir des aliments importés (par exemple, les piments américains
donnèrent lieu au poivron vert et, issue des premières cucurbitacées, la courgette
apparaîtra ainsi entre le XVIe et XVIIe siècles), mais aussi en introduisant et diffusant
de nouvelles techniques telles que la cuisson à la broche et la friture, ou encore la pâte
feuilletée. Les Arabes remplirent d’arômes et d’épices la cuisine (Aubaile-Sallenave,
1998). Tout ceci contribua au développement des cuisines régionales.
Enfin, suite à la découverte des Amériques par C. Colomb en 1492, outre l’impact de
la révolution alimentaire entre le XVIe et XVIIIe (Mariani-Costantini, 2000), furent
introduits des aliments de bases incluant le maïs (via la Turquie), la pomme de terre
(via le Portugal) et la tomate (Padilla, 1996 ; 2000).
Le modèle actuel d’alimentation méditerranéenne est donc le fruit de l’emprunt, de la
diffusion et de l’adoption dans l’espace et au cours des siècles derniers, d’innovations
culturelles sous la forme de produits et de pratiques alimentaires variés venant de