INTRODUCTION AUX GRANDS PROBLÈMES DE LA PHILOSOPHIE (2) Esprit Manuel: Simon Blackburn, Penser - une irrésistible introduction à la philosophie Paris 1999,Flammarion 1 L’ESPRIT G. W. Leibniz (1646-1716) « Il ne faut point s’imaginer que ces idées comme de la couleur ou de la douleur soient arbitraires et sans rapport ou connexion naturelle avec leurs causes: ce n’est pas l’usage de Dieu d’agir avec si peu d’ordre et de raison. » 2 Introduction [B 67] Conséquence du doute cartésien pour toute la philosophie moderne: Quelle est la relation entre le corps et l’esprit (« mind-body problem ») ? Problèmes à partir de l’épistémologie cartésienne : Chacun connaît immédiatement son esprit à lui – comment connaître l’esprit d’autrui ? Que pouvons-nous savoir de l’univers mental d’autrui ? Les autres voient-il la couleur du ciel comme moi ? Ont-ils la même expérience de goût quand ils mangent une glace à la vanille? Finalement, puis-je être sûr que les autres aient 3 un esprit ? Le fantôme dans la machine [B 68-70] Deux niveaux de description des phénomènes de l’esprit: Niveau neurophysiologique: ce qui se passe au cerveau Niveau des expériences privées: ce qui se passe au niveau de notre conscience Exemples: couleurs, sons, toucher, chaleur, goûts, odeurs Deux positions ontologiques: Le dualisme: Le monde contient des choses physiques & des choses mentales Le physicalisme (une forme de monisme): Signaux électrochimiques entre cellules Interaction entre le cerveau et les autres parties du corps Le monde contient seulement des choses physiques Le défi pour le dualisme cartésien: expliquer l’interaction entre le corps et l’esprit Exemples: Blessure (corps) ➠ douleur (esprit) Souvenir embarrassant (esprit) ➠ rougissement des joues (corps) 4 Zombies et mutants 1 [B 71-77] Problème: Le dualisme cartésien ne nous permet pas d’écarter la possibilité que nous serions des « Zombies » ou des « Mutants » L’importance des expériences de pensée en philosophie Depuis l’Antiquité, les philosophes utilisent des histoires inventées - souvent irréelles - pour tester une hypothèse (non-empirique) par ses implications logiques Si ces implications sont inacceptables, il faudrait chercher une autre hypothèse Dans le cas présent, cela signifie qu’il faudrait chercher une autre hypothèse sur la nature des phénomènes mentaux que celle proposée par le dualisme cartésien. 5 Zombies et mutants 2 [B 71-77] Pouvons-nous savoir si les autres ont une conscience (expériences privées)? Si non: possibilité de Zombies: Comportement exactement comme les autres Absence totale d’expériences privées Si les autres ont une conscience (expériences privées) - pouvons-nous savoir s’ils ont les mêmes expériences privées que nous-mêmes? Si non: possibilité de Mutants: Comportement exactement comme les autres Expériences privés radicalement différents de nous 6 Zombies et mutants 3 [B 71-77] L’argument de l’analogie pour prouver l’existence d’autres esprits (de la conscience d’autrui) Objections: L. Wittgenstein (1889-1951): « Et comment puis-je généraliser ce cas unique de manière aussi irréfléchie? » L’exemple du coléoptère Où s’arrête l’analogie? Les fleurs et les cailloux ont-ils aussi un esprit? 7 Zombies et mutants 4 [B 71-77] Nos concepts mentaux (concepts des expériences privées) sont-ils compatibles avec le dualisme cartésien? L’exemple du gros caillou qui tombe sur l’orteil Lien entre sensation (douleur) et expression de la sensation (comportement: cris, etc.): Ce lien ne semble pas être entièrement arbitraire: Certains comportements indiquent normalement la douleur Sans ces régularités, le concept de douleur ne serait guère compréhensible L’apprentissage des concepts mentaux (p. ex. de la douleur): L’observation du comportement d’autrui est indispensable Nos concepts ne sont pas « privés » (Wittgenstein), autrement nous ne pourrions guère communiquer avec autrui 8 Zombies et mutants 5 [B 71-77] Problèmes métaphysiques (ontologiques) avec le dualisme cartésien: La présence ou l’absence des de la conscience Quelle différence pour le monde? Ceux doués d’une conscience: les expériences privées n’auraient-elles aucune influence causale (Epiphénoménalisme)? Si oui, pourquoi supposer l’existence d’un esprit? Q II-1: Expliquez (a) en quoi consiste le dualisme de Descartes, et (b) quels sont les problèmes épistémologiques et métaphysiques que cette doctrine entraÎne (B 68-77) 9 Locke, Leibniz et le bon plaisir de Dieu 1 [B 77-85] Pourquoi il est si difficile de comprendre la relation causale entre le corps et l’esprit? Aucune similitude entre la cause et l’effet (contrairement au cas standard, souvent exemplifié par les boules de billard: mouvement boule 1 - impact (transmission de quelques qualités, p.ex. énergie cinétique) - mouvement boule 2) Conséquence: pourquoi tel effet plutôt qu’un autre? Exemple: Un gros caillou tome sur l’orteil Réponse de Locke: Effet mental connu: douleur Effet mental possible: odeur d’une patate pourrie Avoir une telle sensation plutôt qu’une autre n’est dû qu’à « la volonté arbitraire et au bon plaisir de Dieu » Il n’y a aucun fait naturel (que les sciences pourraient découvrir) qui pourrait expliquer cette connexion causale Il faut donc accepter cette connexion comme un « fait brut », un fait qui ne trouve pas son explication dans d’autres fait plus fondamentaux. L’occasionalisme de Nicolas Malebranche (1638-1715) 10 Locke, Leibniz et le bon plaisir de Dieu 2 [B 77-85] John Locke (1632-1704) « Il n’est pas plus difficile de concevoir que Dieu peut attacher [des idées de couleur et d’odeur d’une fleur] à des mouvements avec lesquels elles n’ont aucune ressemblance [à savoir: l’impact de la lumière et de certains molécules sur nos organes sensoriels, MH], qu’il est difficile de concevoir qu’il a attaché l’idée de la douleur au mouvement d’un morceau de fer qui divise notre chair. » 11 Locke, Leibniz et le bon plaisir de Dieu 3 [B 77-85] L’objection de Leibniz: Dieu a créé un monde ordonné, c’est-à-dire un monde régi par des lois de la nature. Dans ce monde, la relation causale entre les événements physiques et les événements mentaux est du même type que toutes les autres relations causales. Si la ressemblance entre la cause et l’effet n’est pas visible, nous ne pouvons pas conclure qu’il n’y a pas de ressemblance. En effet, la ressemblance peut être (et souvent est) structurelle. Ainsi, la théorie de la connexion arbitraire (Locke) et l’occasionalisme (Malebranche) sont fausses : Il n’y a pas de variation des événements mentaux qui puisse être indépendante du niveau physique. 12 Locke, Leibniz et le bon plaisir de Dieu 4 [B 77-85] Réponses divergentes, Mutants & Zombies: Vous avez un frère jumeau ou une sœur jumelle (pas de différence génétique). Pourrait il/elle être un/une Zombie ou un/une Mutante A. B. Si Locke ou Malebranche avaient raison? Si Leibniz avait raison? Les convictions a priori des philosophes: Leibniz: Tous les phénomènes sont par principe susceptibles d’être expliqués rationnellement : Dieu n’a rien fait arbitrairement. Pour savoir quelle est la nature des choses nous devons savoir quelle doit être la nature des choses. Locke: Il est a priori certain que les causes matérielles seules ne peuvent pas engendrer des phénomènes de l’esprit Les phénomènes de l’esprit sont donc causalement sous déterminés 13 Locke, Leibniz et le bon plaisir de Dieu 5 [B 77-85] Q II-2: Expliquez (a) pourquoi la relation causale entre le corps et l’esprit est problématique, (b) quelle est la position de Locke à ce propos, et (c) en quoi consiste la critique de Leibniz à la position de Locke (B 77-85) 14 Analyse 1 [B 85-89] L’analyse philosophique: Reconstruction rationnelle d’un concept, d’une proposition, d’un argument Exemple: « Dans les pays de l’Europe de l’Ouest, l’homme moyen a 2,4 enfants. » Analyse du langage: Expliquer la signification d’un énoncé à partir d’autres énoncés qui contiennent un autre vocabulaire La philosophie analytique du langage: Bertrand Russell (1872-1970) G.E. Moore (1873-1958) G. Ryle (1900-76) V.O. Quine (1908-2002) 15 Analyse 2 [B 85-89] Un exemple d’analyse philosophique: la douleur Identification de la douleur : qu’est-ce que la douleur nous fait faire ? Réponse : Elle réclame notre attention Elle nous fait immobiliser certaines parties de notre corps Elle nous distrait d’autres choses Elle est désagréable (nous cherchons à la faire disparaître en appliquant des traitements divers), etc. Nouvelle description de la douleur: Conséquence: Avoir des douleurs = être disposé à se comporter d’une certaine manière. Si une personne est disposée à se comporter de cette manière-là, alors il est vrai qu’elle a des douleurs. Le mystère de la conscience disparaît : puisque les jumeaux ont, par hypothèse, les mêmes dispositions comportementales, nous pouvons dire qu’ils ont les mêmes sensations (p. ex. de douleur). L’analyse des phénomènes de l’esprit en termes de comportement s’appelle « behaviorisme logique ». (➠ Le concept de l’esprit de Ryle). 16 Analyse 3 [B 85-89] Problèmes avec le behaviourisme logique: Sensation & expression de la douleur Et si le cerveau ne fonctionne pas bien? Une amélioration du behaviorisme logique: le fonctionnalisme Au lieu d’analyser les phénomènes de l’esprit exclusivement en termes de comportement, comme le suggère le « behaviourisme logique », il s’agit d’identifier un état ou un événement mental: ① Par ses causes typiques ② Par ses effets sur d’autres états ou événements de l’esprit, et ③ Par ses effets sur le comportement Ainsi, on peut dire que la sensation de douleur est par exemple une fonction: ① D’une blessure, inflammation, etc. ② De la croyance qu’il faut voir un médecin, qu’il faut rester couché, etc. ③ De l’action de crier, prendre des médicaments analgésiques, etc. Par une telle analyse, nous pouvons exclure l’hypothèse que les autres 17 membres de notre espèce soient des Zombies ou des Mutants Analyse 4 [B 85-89] Problèmes avec le fonctionnalisme: Qu’en est-il des états mentaux qui n’ont pas une expression « naturelle » au niveau du comportement? La sensation du goût du café: une expérience gustative distincte: un qualia? Les qualias et le retour des Zombies et des Mutants 18 Analyse 5 [B 85-89] Q II-3: Expliquez (a) ce que l’on entend par analyse en philosophie, (b) comment les « behaviouristes logiques » et les fonctionnalistes cherchent à éliminer la possibilité que les autres pourraient être des Zombies ou des Mutants, et (c) quelles sont les difficultés de ces deux approches dans la philosophie de l’esprit (B 85-89) 19 Un modèle scientifique 1 [B 89-94] L’identité métaphysique entre événements physiques et événements mentaux: l’hypothèse du physicalisme Un exemple d’identité métaphysique: la température d’un gaz L’énergie cinétique des molécules constitue la température du gaz. Il s’agit d’une détermination stricte, la possibilité d’un « gaz Zombie » (sans température) ou d’un « gaz Mutant » (autre température) est ainsi exclue. Cette équivalence entre énergie cinétique et température n’est pas le résultat d’une analyse a priori, mais d’observation scientifique, donc a posteriori. Application au problème de la relation entre le corps et l’esprit (exemple de la douleur): ① Il y a un état particulier du cerveau – l’activité des fibres du type C, par principe observable – qui est présent lors de toute sensation de douleur. ② Cet état particulier du cerveau constitue la douleur – c’est-à-dire que la douleur n’est rien d’autre que cet état. C’est la théorie de l’identité psychophysique. 20 Un modèle scientifique 2 [B 89-94] Problèmes avec la théorie de l’identité psychophysique: L’autorité de la « première personne » concernant ses états mentaux Quand je ressens des douleurs, il y a cette douleur (quelles que soient les observations d’autrui) Exemple: Opération du cerveau - remplacer les fibres C avec de la silicone n’aurais-je plus de douleurs, si j’ai mal? Une co-existence régulière ne suffit pas pour établir une identité Explication: Le passage de ① ‘présence d’un état du cerveau qui accompagne un état mental’, à ② ‘cet état du cerveau constitue l’état mental’ n’est pas inévitable. On pourrait dire, avec Locke, que (a) montre seulement que les états mentaux sont d’une manière ou d’une autre attachée aux états physiques du corps. Le retour des Zombies et des Mutants: La théorie de l’identité psychophysique présuppose que l’existence de Zombies et de Mutants est impossible, car autrement le scientifique ne pourrait pas établir les corrélations psychophysiques – sauf peut-être pour lui-même. 21 Un modèle scientifique 3 [B 89-94] Q II-4: Expliquez (a) ce que l’on entend par la théorie de l’identité psychophysique, (b) comment cette théorie cherche à éliminer la possibilité que les autres pourraient être des Zombies ou des Mutants, et (c) quelles sont les difficultés de cette approche dans la philosophie de l’esprit (B 89-94). 22 Spectres inverses: langages privés 1 [B 94-100] Le spectre normal: Le spectre inverse: 23 Spectres inverses: langages privés 2 [B 94-100] Deux problèmes pour le dualisme cartésien: Premier problème : la possibilité du spectre des couleurs inversé chez deux individus génétiquement identiques (jumeaux) - l’un pourrait être un Mutant. Puisque la sensation (l’expérience) de couleur est – selon le dualisme – entièrement mentale et ne laisse donc aucune trace physique dans le cerveau, on ne pourrait jamais savoir si c’est le cas ou non. Le vocabulaire de couleur des deux personnes et leur comportement par rapport aux couleurs serait le même (le phénomène des daltoniens). Radicalisation de ce problème : Pourrais-je savoir si j’avais moimême la même expérience de couleur hier qu’aujourd’hui ? Puis-je être sûr que le spectre ne s’est pas inversé imperceptiblement pendant la nuit ? On pourrait se dire que l’on se souvient simplement que le ciel était bleu hier et la pelouse 24 verte. Spectres inverses: langages privés 3 [B 94-100] Deuxième problème: la mémoire trompeuse Possibilité de vérification (en principe) Dualisme Souvenir d’un événement physique (p.ex. mettre la voiture dans le garage) Souvenir d’un événement mental (p.ex. voir une rose rouge) Physicalisme Oui Oui Non (possibilité d’avoir un passé de Mutant) Oui 25 Spectres inverses: langages privés 4 [B 94-100] Wittgenstein critique de Descartes: Il n’y a pas de sens de supposer qu’il y ait des objets mentaux qui n’auraient aucun lien avec le monde physique, car nous ne pourrions pas identifier ces objets; Wittgenstein propose le test suivant: « Débarrassez-vous toujours de l’idée d’un objet privé en supposant qu’il change constamment; ce que vous ne remarquez point, parce que votre mémoire vous abuse constamment. » 26 Spectres inverses: langages privés 5 [B 94-100] Une réponse physicaliste possible - inspiré par le programme de Leibniz: Suggestion : l’expérience de voir une couleur (événement mental) pourrait être simplement l’expression rationnelle de ce qui se passe au niveau physique du corps (événement physique). « Rationnel » veut dire, dans ce contexte, qu’il y a une formule selon laquelle les événements physiques sont traduits en expression mentale. Analogie : Ce qui se passe à l’intérieur de l’ordinateur (événement physique) est lié de manière « rationnelle » aux images et des symboles qui apparaissent sur l’écran (événement quasi-mental). 27 Spectres inverses: langages privés 6 [B 94-100] Comment fonctionne la perception des couleurs: L’œil: 28 Spectres inverses: langages privés 7 [B 94-100] La rétine les cônes et les bâtonnets: 29 Spectres inverses: langages privés 8 [B 94-100] Les ondes de lumière: 30 Spectres inverses: langages privés 9 [B 94-100] La perception des couleurs: 31 Spectres inverses: langages privés 10 [B 94-100] Exemples pour l’excitation relative des cônes: Quelques constats au niveau de l’expérience des couleurs: Impossibilités : Excitation S > excitation L : expérience de bleu Excitation L > excitation S : expérience de jaune Excitation L > excitation M : expérience de rouge Excitation M > excitation L : expérience de vert un bleu jaunâtre, un vert rougeâtre, un brun vif, un gris vif (une flamme brune ou grise est inimaginable), un violet plus clair que le jaune. Possibilités : un vert bleuâtre, un rouge jaunâtre (=orange). 32 Spectres inverses: langages privés 11 [B 94-100] Explication de ces impossibilités selon le physicalisme : Le jaune et le bleu sont produits par des états opposés : voilà pourquoi nous ne pouvons pas avoir l’expérience d’un bleu jaunâtre. La même chose vaut pour le rouge et le vert. Nous ne pouvons pas avoir un brun vif, car brun est un jaune foncé, et nous ne pouvons pas voir un gris vif, car le gris est du blanc foncé. Le jaune est toujours plus clair que le violet car la lumière jaune est plus proche de la fréquence à 33 laquelle nos yeux réagissent au mieux. Spectres inverses: langages privés 12 [B 94-100] La possibilité du spectre inversé est-elle toujours à prendre au sérieux si le physicalisme est vrai ? Exemple simplifiée : inversion noir-blanc, l’un voit la photo noir et blanc, l’autre le négatif de cette photo. Expérience de pensée : Eclaircir un bout de verre gris : je peux donc mieux voir à travers; obscurcir un bout de verre gris: je peux donc moins bien voir à travers. La même chose devrait être vrai de mon frère jumeau, puisqu’il n’y a pas de différence physique entre nous. Or, s’il souffrait d’une inversion noir-blanc, obscurcir serait perçu par lui comme éclaircir pour moi, vice versa. Il devrait donc dire qu’il voit mieux à travers un bout de verre quand on l’obscurcit et qu’il voit moins bien à travers un bout de verre quand on l’éclaircit. Or dire cela est dire du non-sens : quelqu’un qui connaît les concepts « éclaircir », « obscurcir », « voir à travers », « verre (objet transparent) » ne peut pas dire cela. Si quelqu’un souffrait d’une inversion noir-blanc, un observateur pourrait s’en rendre compte (il découvrirait une différence de comportement) … … et ainsi exclure la possibilité que l’autre soit un Mutant. Conclusion: le physicalisme semble exclure la possibilité du spectre 34 Spectres inverses: langages privés 13 [B 94-100] Q II-5: Expliquez d’abord pourquoi la possibilité du spectre inversé et de la mémoire trompeuse remettent en cause la théorie dualiste de l’esprit. Expliquez ensuite, à l’aide de l’exemple de la perception de la couleur, pourquoi une théorie physicaliste de l’esprit pourrait être préférable à une théorie dualiste (94-100). 35 Pensée 1 [B 100-103] Les quatres phénomènes de l’esprit (phénomènes de la conscience): exemples sensations Voir du rouge, avoir des douleurs. sentir le froid, etc. motivations Avoir envie de manger, vouloir réaliser un projet, vouloir fuir, etc. croyances Être sûr que 2+2=4, savoir que Napoléon a perdu la bataille de Waterloo, être disposer à affirmer que les hommes sont mortels, etc. émotions Être heureux d’avoir gagner un match (joie), être fâché contre qu (colère), avoir peur d’un chien (peur), être amoureux (amour), être triste (avoir un chagrin) 36 Pensée 2 [B 100-103] Les quatres phénomènes de l’esprit (phénomènes de la conscience): propriétés sensations Information transmise pas nos sens, perçue comme ayant des qualités distinctives, ressentie comme agréable ou désagréable motivations Information produite par notre constitution interne, nous pousse à modifier notre situation actuelle, implique souvent des croyances, implique souvent des émotions croyances Information produite par nos sens et/ou par notre constitution interne, information qui représente quelque chose par une pensée (la représentation a donc un caractère propositionnel: on attribue une qualité à un objet) émotions Information normalement produite sur la base de nos croyances, façonne notre attitude vis-à-vis d’une chose, implique d’autres croyances (souvent axiologiques), ressentie domme agréable ou désagréable 37 Pensée 3 [B 100-103] Comment une pensée (propositionnelle) peut-elle représenter quelque chose? Comment peut-on savoir ce qu’une personne pense? Indices : Si X croit qu’il va faire beau le week-end prochain, les projets et désirs (motivations) et le comportement de cette personne devraient d’une manière ou d’une autre « être en harmonie » avec cette croyance. Que veut dire « être en harmonie » d’une manière ou d’une autre ? Hypothèse: l’exemple du missile intelligent Fonction ≈ motivation Etat informationnel ≈ croyance Bonne direction ≈ comportement approprié La logique des relations entre les croyances (pensées), les motivations et le comportement 38