Les perspectives des marchés actions des pays

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Les perspectives des
marchés actions des pays
émergents dans une
économie mondiale au ralenti
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Résumé. Les investisseurs qui doivent prendre des décisions concernant la
répartition de leurs actifs ont récemment exprimé des craintes quant à la
persistance de l’atonie de l’économie mondiale, notamment dans les pays
émergents, où la croissance a ralenti après avoir atteint des sommets. Dans
un document de recherche de 2010, nous avions mis en garde les
investisseurs des marchés actions contre le fait que les prévisions de
croissance plus favorables aux pays émergents ne sauraient présager de
rendements supérieurs pour les marchés émergents par rapport au monde
développé.1 Au cours des trois années qui ont précédé le mois de juin 2013,
le rendement annualisé du FTSE Emerging Index a été inférieur de plus de dix
points de pourcentage (+3,3 % contre +14,1 %) à celui du FTSE Developed
Index et les investisseurs ont commencé à se désengager des fonds
d’actions émergents.
Nous réitérons notre mise en garde dans ce nouveau document, mais sous
l’angle opposé : des prévisions de croissance pessimistes ne permettent pas
de conclure que le rendement sera inférieur.
1 Ce document est une version mise à jour du document de Vanguard datant de 2010 intitulé Investing in Emerging Markets:
Evaluating the Allure of Rapid Economic Growth, de Joseph Davis, Roger Aliaga-Díaz, C. William Cole et Julieann Shanahan.
Réservé exclusivement aux Investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiF. En Suisse,
réservé exclusivement aux Investisseurs institutionnels. Document non destiné à la diffusion publique.
Le présent document est publié par The Vanguard Group Inc. Il a pour unique objectif de former et d’informer. Il ne
constitue pas une recommandation ni une sollicitation d’achat ou de vente de placements. Il convient de rappeler que le
document été rédigé dans le contexte du marché américain et qu’il contient des données et des analyses spécifiques
aux États-Unis.
Septembre 2013
Auteurs
Joseph Davis, PhD
Roger Aliaga-Díaz, PhD
Charles J. Thomas, CFA
Ravi G. Tolani
Après avoir revu nos analyses, nous parvenons toujours à la conclusion selon
laquelle la corrélation moyenne, tous pays confondus, entre la croissance du
PIB à long terme et les rendements des actions à long terme est nulle.
Quatre facteurs permettent d’expliquer ce résultat en apparence surprenant :
• Les prévisions de croissance du consensus sont déjà intégrées dans le prix
des actions.
• La croissance du PIB n’est pas forcément un bon indicateur de la
croissance des bénéfices à l’ère des grandes multinationales.
• La capitalisation boursière des marchés émergents tire davantage sa
croissance des émissions d’actions que de la hausse des cours de bourse.
• La valorisation, à savoir le prix payé pour la croissance des bénéfices, est
un facteur de rendement plus important que la croissance économique.
Nos analyses laissent penser que les perspectives à long terme des marchés
émergents pourraient rester globalement positives, en dépit d’un
ralentissement de la croissance économique. De plus, nous estimons qu’ils
contribuent fortement à la diversification des portefeuilles d’actions.
Une économie mondiale au ralenti
Au lendemain de la récession mondiale de 2008-2009,
les économies de la plupart des pays développés ont
enregistré au mieux une légère reprise, tandis que
d’autres plongeaient à nouveau dans la récession. Les
États-Unis, le Japon et la majeure partie de l’Europe
sont englués dans une croissance atone, éprouvent des
difficultés budgétaires et sont confrontés à
l’endettement persistant du secteur privé. Dans le
même temps, les pays émergents tels que la Chine,
qui sont parvenus malgré tout à tirer leur épingle du
jeu, ont vu leur croissance ralentir au cours de ces
dernières années.
Même si les taux de croissance récents des pays
émergents ont déçu les investisseurs, il est important
de garder à l’esprit que par rapport aux pays
développés, la plupart de ces économies continuent
d’afficher malgré tout une croissance soutenue. D’un
point de vue plus étendu, leur croissance depuis dix
ans se révèle excellente à tous égards.
Ces tendances sont présentées sur la Figure 1 : la part
des marchés émergents dans la production mondiale
commence à rattraper celle des pays développés et
l’écart devrait encore se resserrer à court terme. La
figure montre la convergence des parts des États­Unis,
le premier marché développé, et de la Chine, le plus
gros des pays émergents. Comme le souligne un
Remarques concernant le risque : Tous les placements sont assujettis à des risques, notamment la perte
possible de capital. Les placements à l’étranger comportent des risques additionnels, dont ceux liés aux
fluctuations de change et à l’instabilité politique. Les actions de sociétés de marchés émergents sont
généralement plus risquées que les actions de sociétés de pays développés.
Il n’y a aucune garantie qu’une allocation d’actifs ou un bouquet de fonds particulier satisfera vos objectifs
de placements ou vous fournira un niveau de revenu donné. La diversification ne constitue ni une garantie
de profit ni une protection contre toute perte en cas de repli du marché. Veuillez noter que la performance
d’un indice n’est pas exactement représentative d’un investissement particulier étant donné qu’il est
impossible d’investir directement dans un indice.
2
Réservé exclusivement aux Investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiF.
Figure 1.
Tendance à la convergence à long terme des taux de croissance économique
Part dans PIB mondial, 1980 –2012 et prévisions jusqu’en 2018
Parts dans la production mondiale
100 %
80
60
40
20
0
1980
1982
1984
1986
1988
1990
Pays du FTSE Developed Index
1992
1994
1996
1998
2000 2002 2004 2006 2008
2010
2012
2014
2016
2018
Pays du FTSE Emerging Index
Remarques : la figure représente les parts dans le PIB mondial en dollars. Nous avons additionné les parts des pays développés et celles des pays émergents en fonction
de la composition des indices FTSE Developed et Emerging en décembre 2012. Les valeurs de la période 2013-2018 correspondent aux prévisions du Fonds monétaire
international (FMI).
Source : Vanguard, à partir des statistiques de la base de données ‘Perspectives de l’économie mondiale’ d’avril 2013 du FMI et de FTSE.
précédent rapport de recherche de Vanguard, les BRIC,
à savoir le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, se
rapprochent à grands pas des États-Unis en termes de
capacité à tirer la croissance économique mondiale
(Davis et Aliaga-Díaz, 2009).
Au vu de cette dichotomie - une tendance à long terme
à l’égalisation des taux de croissance économique,
mais un ralentissement récent de la croissance - de
nombreux investisseurs peuvent s’interroger sur le rôle
qu’il convient d’accorder aux marchés émergents dans
leur portefeuille.2 Dans une économie mondiale au
ralenti, les marchés émergents sont‑ils le meilleur
placement pour obtenir des rendements positifs, eu
égard à leur croissance tendancielle supérieure ? Ou le
ralentissement récent de l’économie et les rendements
médiocres des marchés boursiers laissent-ils présager
de nouvelles déceptions ? Quel est le lien entre la
croissance économique et le rendement des actions,
y a-t-il un facteur que les investisseurs doivent
impérativement prendre en compte avant d’investir
une part de leurs actifs dans ces régions ?
Nous défendons l’idée que les liens entre la croissance
et les rendements sont plus nuancés que ce que l’on
pourrait penser. Ce rapport a pour objet de cerner les
quatre variables qui doivent être prises en compte afin
de prévoir les rendements futurs des actions. Nous
réaffirmons que la croissance du produit intérieur brut
ou PIB est au mieux faiblement corrélée avec le
rendement à long terme des actions. Enfin, nous
considérons qu’il est possible d’obtenir des rendements
positifs aussi bien dans des environnements à faible
qu’à forte croissance et que les investisseurs ne
doivent pas se fonder exclusivement sur les prévisions
de croissance de l’économie pour faire leurs choix en
matière d’allocation d’actifs.
2 Sauf mention contraire, les termes « marchés émergents » et « marchés développés » figurant dans ce document désignent les groupes de pays
actuellement représentés dans la série All World du FTSE Emerging Index et du FTSE Developed Index. Même si les rendements de chaque marché
enregistrés par différents fournisseurs d’indices sont très similaires, les fournisseurs peuvent adopter différentes méthodes pour classer les pays. FTSE
considère par exemple la Corée du Sud comme un pays développé, contrairement à d’autres qui le classent parmi les pays émergents. Dans les deux cas, la
classification de la Corée du Sud n’a qu’un impact limité sur les résultats présentés dans ce document.
Réservé exclusivement aux Investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiF.
3
Croissance économique et rendements des
actions : une corrélation faible à long terme
Il semble logique qu’un investisseur établisse un lien
entre une croissance économique soutenue et des
rendements des actions élevés. Ibbotson et Chen
(2003), entre autres, ont démontré que la croissance
des bénéfices des entreprises américaines sur la durée
a coïncidé avec une hausse de la productivité globale
de l’économie américaine. Les bénéfices jouent un rôle
déterminant pour prévoir les rendements futurs des
actions, notamment lorsqu’ils sont liés aux prix, comme
l’a montré Davis et al. (2012). Tout ceux qui suivent
régulièrement l’actualité des marchés financiers
estiment probablement que les statistiques
économiques ont une incidence forte sur les
rendements du marché.
Néanmoins, sur la Figure 2, si l’on examine les
rendements historiques des actions sur la durée et leur
relation avec la croissance économique (croissance du
PIB réel), nous constatons une faible corrélation dans
les 46 pays qui composent ce que l’on peut considérer
comme le marché mondial des actions investissable.3
À 4 % par an, le rendement moyen réel des actions
des pays affichant les trois taux de croissance du PIB
les plus élevés est légèrement inférieur au rendement
moyen de 4,2 % des pays affichant les trois taux de
croissance les plus faibles, en dépit de l’écart important
entre ces taux (8 % par an contre 1,6 % en moyenne).
Il semble évident que la corrélation entre ces deux
variables est faible.
Ces résultats ne concordent pas vraiment avec
l’intuition des investisseurs, ni avec certains résultats
observés par le passé. Par exemple, la dernière
décennie montre que les pays émergents ont surpassé
les pays développés en termes de rendement du
marché et de croissance économique.4 Comment
interpréter ce résultat au regard des constats dressés
sur la figure 2 ?
On ne doit pas en conclure que la croissance
économique n’a aucune importance pour les
investisseurs des marchés actions. Il convient
d’admettre que la relation entre les deux est bien
plus subtile qu’on ne le pense et que d’autres
facteurs entrent en ligne de compte. S’agissant de
la relation entre la croissance et les rendements, les
investisseurs doivent se soucier de quatre paramètres :
1. L’écart entre la croissance prévue et la croissance
réelle du PIB.
2. L’importance des créances en capital mondiales
pour la croissance du PIB d’un pays.
3. Le processus de « financiarisation », à savoir le
développement des marchés des capitaux, dans
les pays émergents à forte croissance.
4. Et, surtout, le fait que les valorisations du marché
reflètent le prix payé pour la croissance des
bénéfices.
Nous analyserons chacun des facteurs afin de
développer les constats dressés sur la figure 2.
Au vu de ces quatre facteurs, l’expérience de ces
trois dernières années au cours desquelles les marchés
émergents ont enregistré une croissance supérieure
aux marchés développés, sans dépasser leurs
rendements, semble à présent plus cohérente.
3 Ces marchés reflètent chacun des pays qui composent le FTSE All World Index (à l’exception des Émirats arabes unis, faute de chiffres sur les rendements
passés). Nous avons répété cette analyse en utilisant le PIB par habitant et nous avons également étudié les données en dollars américains. Les résultats
sont très similaires, avec des courbes de régression qui ne sont pas statistiquement très différentes de 0 et des valeurs de R au carré inférieures à 0,05.
4 Au cours des dix années closes le 31 décembre 2012, les pays composant le FTSE Emerging Index ont enregistré une croissance de 6,3 % par an, avec des
rendements atteignant 13 % par an en moyenne pour les marchés des actions (en monnaie locale). Au cours de la même période, les pays composant le
FTSE Developed Index ont enregistré dans l’ensemble une croissance de 1,4 % par an, avec des rendements atteignant 4,2 % par an en moyenne pour les
marchés des actions.
4
Réservé exclusivement aux Investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiF.
Figure 2.
La croissance du PIB présente une faible corrélation avec le rendement des actions à long terme
a. Comparaison de la croissance annualisée du PIB réel et des rendements réels des actions entre les pays
12%
10
8
6
4
2
0
–2
Grèce
Suisse
Danemark
Italie
Allemagne
Finlande
Portugal
Belgique
Hongrie
France
Suède
Royaume-Uni
Pays-Bas
Nouvelle-Zélande
Autriche
République tchèque
Mexique
Espagne
Japon
États-Unis
Norvège
Canada
Afrique du Sud
Brésil
Russie
Australie
Colombie
Maroc
Thaïlande
Turquie
Pakistan
Israël
Philippines
Pologne
Taïwan
Indonésie
Irlande
Chili
Corée du Sud
Égypte
Pérou
Hong Kong
Malaisie
Inde
Singapour
Chine
Croissance annualisée et rendement moyens
Les chiffres des pays commencent à partir de 1970 lorsqu’ ils sont disponibles et vont jusqu’en 2012
Rendement réel du marché des actions
Croissance du PIB réel (classée)
b. Diagramme de dispersion de la croissance annualisée du PIB réel par rapport aux rendements réels
des actions entre les pays
Les chiffres des pays commencent à partir de 1970 lorsqu’ ils sont disponibles et vont jusqu’en 2012
Rendement réel annuel moyen
du marché des actions
12%
y = 0,05x + 0,05
10
R2 = 0,00
8
6
4
2
0
–2
0
2
4
6
8
10
Croissance annuelle moyenne du PIB réel
12%
Remarques : les figures présentent le taux de croissance annualisé moyen du
PIB réel de chaque pays ainsi que le rendement réel annualisé moyen des
actions. Nous intégrons tous les pays qui composent le FTSE All World Index
(à l’exception des Émirats arabes unis, faute de disposer de chiffres sur les
rendements passés). La période couverte commence en 1970, le point de départ
variant selon la disponibilité des données sur les rendements et le PIB (la plupart
des marchés développés possèdent des chiffres à partir de 1970 et la plupart
des pays émergents à partir de 1988). Les taux de croissance réels sont calculés
à partir des statistiques de la base de données ‘Perspectives de l’économie
mondiale’ du FMI (pour les données avant 1980, nous utilisons la base de
données d’avril 2004. Sinon, nous utilisons celle d’avril 2013). Les données
sur les rendements sont issues des indices nationaux MSCI auxquels ont été
ajoutés les indices FTSE lorsque ces derniers sont disponibles. Les données sur
la croissance et les rendements sont exprimées dans la monnaie locale réelle,
les rendements de l’indice étant déflatés à l’aide du déflateur du PIB issu des
bases de données du FMI. L’intervalle de confiance de 95 % de la courbe de
régression transversale des rendements sur la croissance du PIB oscille entre
-0,51 et 0,61, avec un R carré égal à 0.
Source : Vanguard, d’après les données du FMI, MSCI et FTSE.
Réservé exclusivement aux Investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiF.
5
Les marchés tiennent également compte des
prévisions des variations des taux de change
Nous avons montré sur la figure 2 que la corrélation
entre la croissance économique d’un pays et le
rendement du marché des actions à long terme de ce
pays est nulle. Il en va de même pour les taux de
change : nous constatons que le cours de la monnaie
d’un pays n’a aucun impact sur les rendements du
marché à long terme, ce qui signifie que l’appréciation
(ou la dépréciation) attendue d’une monnaie ne doit pas
influer sur l’allocation en actions d’un investisseur.
Sur les graphiques en page 7, nous étudions la relation
à long terme entre la variation du cours d’une monnaie
et les rendements des actions. Le graphique A
compare les rendements de la monnaie des pays par
rapport au dollar américain aux rendements de leur
marché des actions, chaque marché étant mesuré dans
sa propre monnaie (autrement dit, nous utilisons le
rendement qu’obtiendrait un investisseur domicilié dans
ce pays). Les résultats montrent une relation
légèrement négative (R au carré = 0,70), ce qui signifie
que l’appréciation d’une monnaie est associée à des
rendements faibles dans la monnaie locale. Cet impact
peut notamment s’expliquer par les différentiels des
taux d’inflation. Les marchés affichant des taux
d’inflation tendanciels plus bas présentent
généralement des rendements nominaux en monnaie
locale plus faibles, car l’inflation escomptée est
intégrée dans le prix des actions. Parallèlement, à long
terme, les variations de taux de change répondent aux
écarts d’inflation entre les marchés en vertu de la « loi
du prix unique », ce qui signifie que les pays affichant
une inflation inférieure à la moyenne verront leur devise
s’apprécier, et inversement.
Tout cela n’est pas sans conséquences pour les
investisseurs internationaux, qui obtiennent une
combinaison de rendement du marché local et de
rendement de la monnaie (en supposant que
l’investissement n’est pas protégé contre le risque de
change). Sur le graphique B, nous reproduisons
l’analyse, en comparant cette fois les rendements des
monnaies à ceux du marché mesurés dans une
monnaie courante (le dollar américain) afin de refléter le
rendement réel obtenu par un investisseur étranger.I
Les résultats démontrent que la corrélation entre la
variation du taux de change et le rendement combiné
de la monnaie et du marché qu’un investisseur étranger
obtiendrait est relativement faible (R au carré = 0,18). Il
va sans dire que la relation prend une « mauvaise
tournure » : l’appréciation de la monnaie s’est traduite
par la baisse des rendements obtenus par les
investisseurs étrangers, car les rendements des actions
exprimés dans la monnaie locale ont plus que
compensé le rendement de la monnaie.II
Il est pour le moins difficile pour un investisseur
étranger de bénéficier du rendement de la monnaie, car
les marchés locaux ont tendance à compenser ce
rendement, en égalisant les rendements de tous les
marchés. En d’autres termes, comme les variations du
taux de change sont intégrées par les marchés locaux
des actions, il n’y a pas lieu de s’attendre à ce qu’elles
reflètent les écarts de rendement entre les pays.
I
Nous utilisons le dollar américain dans cette analyse. Les résultats peuvent être toutefois généralisés à l’ensemble des marchés. Si nous décidions
de changer de monnaie de base, il faudrait déplacer tous les points par le même montant (le nouveau rendement de la monnaie par rapport au dollar
américain), en conservant les mêmes relations présentées sur les graphiques.
II Lorsque nous limitons l’analyse aux marchés développés, R au carré est égal à 0.
6
Réservé exclusivement aux Investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiF.
Les rendements en monnaie locale compensent les rendements de la devise …
un investisseur étranger n’en tire donc aucun avantage
A. Rendement de la devise par rapport au rendement
du marché en monnaie locale
B. Rendement de la devise par rapport au rendement
du marché en dollar
35%
R 2 = 0,70
30
Rendement du marché des actions
en dollars
Rendement du marché des actions
en monnaie locale
35%
25
20
15
10
5
0
–10
–5
0
5%
Rendement de la devise par rapport au dollar
R 2 = 0,18
30
25
20
15
10
5
0
–10
–5
0
5%
Rendement de la devise par rapport au dollar
Remarques : le graphique A présente le rendement de la devise de chaque pays par rapport au dollar américain ainsi que le rendement du marché des actions du pays
exprimé en monnaie locale. Le graphique B présente le rendement de la devise et le rendement du marché des actions en dollars pour chaque pays. Nous utilisons
toutes les données antérieures disponibles pour chaque pays, selon la date à laquelle les statistiques sont recueillies pour la première fois au cours de la période
1970-2012. Les rendements sont basés sur les indices MSCI auxquels sont ajoutés les indices FTSE lorsque ces derniers sont disponibles. Les rendements des devises
correspondent à l’écart entre le rendement de chaque marché en monnaie locale et le rendement exprimé en dollars. Nous avons inclus tous les pays de l’univers FTSE
All World, en regroupant les pays de la zone euro dans un marché pondéré en fonction de la capitalisation. La Turquie et le Brésil sont exclus en tant que valeurs
atypiques, mais cette exclusion n’a aucune incidence sur la nature ou l’ampleur de la corrélation sur les deux figures.
Source : Vanguard, d’après les données de MSCI et FTSE.
Facteur n°1 : les surprises économiques ont de
l’importance, les prévisions sont déjà intégrées
dans les prix
Il est essentiel d’établir une distinction entre la
croissance économique prévue et la croissance réelle
par rapport aux prévisions, c’est à dire le degré de
surprise économique. Comme Davis (2008) le décrit en
détails, étant donné que les marchés intègrent les
résultats économiques prévus, ce n’est pas tant la
croissance prévue qui influe sur les rendements.5
C’est plutôt la croissance surprise, à savoir la
croissance réelle comparée à la prévision précédente,
qui peut avoir un impact immédiat et parfois
considérable sur les rendements des actions.
Si, par exemple, le consensus considérait que
l’économie chinoise devrait enregistrer une croissance
de 8 % par an et que la croissance réelle s’élevait à
10 %, l’écart de 2 points de pourcentage représenterait
une surprise positive qui devrait tirer les cours des
actions vers le haut. Si la croissance chinoise atteignait
6 %, la surprise serait négative et les cours des actions
chuteraient probablement, même si ce taux de 6 %
peut être considéré comme un rythme de croissance
soutenu pour un pays développé.
5 Le document étudie la relation entre les prévisions macroéconomiques (à partir des enquêtes des prévisionnistes professionnels et des indicateurs des
marchés financiers) et le rendement à court terme du marché américain des actions. Il montre que l’opinion du consensus concernant la conjoncture
macroéconomique ne saurait expliquer la volatilité à court terme des rendements des actions de ces 40 dernières années. Ce résultat corrobore la thèse
de l’efficience raisonnable des marchés des actions (ils tiennent compte des perspectives macroéconomiques généralistes), de leur caractère prospectif
(ils tendent à anticiper les changements économiques plutôt qu’à s’inscrire dans leur sillage) et de leur volatilité à court terme.
Réservé exclusivement aux Investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiF.
7
Figure 3.
Les surprises en termes de croissance économique ont de l’importance,
les attentes sont intégrées dans les cours
80%
b. UPrévisions de croissance du consensus pour
l’économie américaine par rapport aux rendements
du marché des actions, 1970–2012
80%
R 2 = 0,24
Rendement du marché des actions
un an après les prévisions
Rendements annuels du marché des actions
a. Surprises en termes de croissance de l’économie
américaine par rapport aux rendements du marché
des actions, 1970–2012
60
40
20
0
–20
60
40
20
0
–20
–40
–60
R 2 = 0,03
–40
–10
–5
0
5
10%
Surprises en termes de croissance économique
–60
–10
–5
0
5
10%
Surprises en termes de croissance économique
Remarques : les prévisions de croissance économique correspondent aux prévisions du PIB réel médian à un an établies par l'Enquête des prévisionnistes professionnels
de la Réserve fédérale de Philadelphie. Les surprises en termes de croissance correspondent à l’écart réel par rapport aux prévisions. Les rendements du marché des
actions sont représentés par le Dow Jones U.S. Total Stock Market Index (auparavant appelé Dow Jones Wilshire 5000 Index) jusqu’au 22 avril 2005, le MSCI US Broad
Market Index ensuite.
Source : Vanguard, à partir des données de la Fed de Philadelphie, de l’US Bureau of Economic Analysis, Dow Jones et MSCI.
Si l’on se réfère à l’exemple des États-Unis, la Figure 3
nous montre que les surprises économiques peuvent
être un facteur déterminant qui permet d’expliquer les
fluctuations à court terme du marché. Sur la figure 3a,
nous comparons le rendement du marché avec les
surprises en termes de croissance, lesquelles
correspondent à l’écart entre la croissance réelle et les
prévisions du consensus établies l’année précédente.
Nous constatons que ces surprises expliquent 24 % de
la variation des rendements annuels des actions, avec
une corrélation positive statistiquement importante. Sur
la figure 3b, nous présentons la relation qui existe entre
les prévisions, les mêmes prévisions du consensus
établies 12 mois auparavant, et les rendements annuels
des marchés des actions. On constate clairement que
les prévisions de croissance ne permettent pas
d’anticiper les rendements du marché, la valeur de R au
carré étant ici inférieure à 0,05. Ce résultat corrobore
l’idée selon laquelle les prévisions de croissance sont
intégrées en temps réel dans les prix des actions et
n’ont donc aucune incidence sur leurs rendements
futurs.
En résumé, la volatilité en glissement annuel observée
sur les rendements des marchés actions entretient une
corrélation forte avec les surprises en termes de
croissance économique, tandis que les prévisions
établies avant les surprises n’ont presque aucune
incidence sur les rendements futurs. Cela signifie que
l’indicateur le plus pertinent pour prévoir les
rendements des actions n’est pas la croissance en soi,
mais plutôt le degré de surprise.6 Pour vraiment
rentabiliser les placements tributaires des chiffres
économiques, les investisseurs doivent être à même
d’anticiper les surprises de croissance, qui sont par
définition très difficiles à prévoir.
6 Ces surprises en termes de croissance sont bien évidemment rapidement intégrées dans les prix des actions. Elles n’apparaissent généralement pas dans
les relations à long terme entre la croissance du PIB et les rendements des actions, comme le montre la figure 2. Les surprises de croissance sont donc sans
importance pour les investisseurs en actions à long terme.
8
Réservé exclusivement aux Investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiF.
L’hypothèse selon laquelle la croissance du PIB doit
concorder avec celle des bénéfices des entreprises qui
détermine les rendements des marchés postule qu’une
économie est en situation d’autarcie, c’est‑à‑dire qu’elle
n’importe et n’exporte pas et qu’elle n’enregistre aucun
flux de capitaux transfrontaliers. Étant donné que
presque toutes les économies des pays développés et
émergents sont au moins partiellement ouvertes, cette
hypothèse est fausse. En réalité, les multinationales
des pays développés produisent et captent une partie
de la croissance économique des pays émergents, en
créant ainsi une passerelle entre les statistiques
économiques nationales et les bénéfices des
entreprises au niveau du pays.7,8
Une part significative de la croissance des profits des
multinationales des pays développés est déterminée
par la croissance du PIB enregistrée dans les pays
émergents dans lesquelles ces entreprises sont
présentes. Sur la Figure 4, nous comparons les taux
de croissance des bénéfices et du PIB dans les pays
développés et émergents. On constate que la
croissance des bénéfices est plus proche entre les
deux catégories que ce que les chiffres économiques
laissent penser. Il est important de rappeler que la
croissance du PIB ne doit pas être considérée comme
un baromètre de la croissance des bénéfices des
entreprises sur un marché boursier.
Figure 4.
Le PIB est un mauvais indicateur
des bénéfices du marché des actions
Croissance du PIB par rapport à la croissance
des bénéfices, 1999 –2012
14%
Croissance annualisée moyenne
Facteur n°2 : les créances mondiales en capital
peuvent convertir la croissance économique en
bénéfices en dehors de la région concernée
Un second facteur qui permet de dissocier la
croissance économique des rendements des actions
est le rôle que jouent les multinationales dans la
croissance du PIB d’un pays. La question suivante
mérite d’être posée : qui profite de la croissance
enregistrée par un pays ?
12,3 %
12
10
8,6 %
8
6
5,2 %
4,4 %
4
2
0
Marchés développés
Croissance du PIB
Marchés émergents
Croissance des bénéfices
Remarques : la figure montre la croissance nominale annualisée moyenne des
bénéfices et du PIB en dollars. Les pays représentés sont ceux qui composent
les indices FTSE Developed et FTSE Emerging en décembre 2012. La croissance
du PIB est calculée à partir des statistiques cumulées pour ces pays issues de la
base de données ‘Perspectives de l’économie mondiale’ d’avril 2013 du FMI. La
croissance des bénéfices est calculée à partir de l’indice des cours et des ratios
cours/bénéfice des mêmes indices.
Source : Vanguard, d’après les données du FMI et de FTSE.
7 Sur certains marchés, les investisseurs peuvent ne pas même avoir accès aux entreprises ou aux secteurs qui tirent la croissance économique en raison du
contrôle exercé par l’État ou les acteurs privés.
8 Le PNB, produit national brut, qui mesure la production des résidents d’un pays, indépendamment du lieu de domiciliation, est peut-être plus proche de la
croissance des bénéfices, car il représenterait au moins en partie les bénéfices réalisés par les multinationales à l’extérieur du pays. Cependant, en raison
des incertitudes concernant la disponibilité des chiffres du PNB et compte tenu du caractère familier du PIB, nous utilisons ce dernier indicateur tout au
long de notre analyse.
Réservé exclusivement aux Investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiF.
9
Dans notre démonstration sur l’absence de lien entre la
croissance économique et les rendements des actions,
nous avons constaté que la croissance des bénéfices
est un indicateur plus utile aux investisseurs que la
croissance économique. Toutefois, nous pouvons citer
une situation plutôt atypique dans laquelle les actions
ont dégagé des rendements positifs dans un contexte
de stagnation des bénéfices. Cet exemple démontre
que les bénéfices ne doivent pas nécessairement
augmenter pour dégager des plus-values à long terme
sur les actions.
Dans cet exemple, nous pouvons considérer les actions
comme une perpétuité. Si les bénéfices stagnent
vraiment à l’avenir, les investisseurs reçoivent tout de
même chaque année le flux de bénéfices (sous forme
de dividendes, de rachats d’actions ou d’un
réinvestissement qui accroît la valeur de l’entreprise).
Comme le montre le graphique sur la droite, cette
situation n’est pas inédite dans l’histoire des États­Unis.
Le graphique présente les bénéfices réels par action
des entreprises qui composent l’indice S&P 500.
Même si les bénéfices par action de ces entreprises
ont fluctué au cours de la période, ils ont terminé
l’année 1947 presque au même niveau corrigé de
l’inflation qui était le leur en 1925. Le pays a donc
enregistré deux décennies perdues consécutives en
termes de bénéfices, avec une croissance réelle nulle
en moyenne. Bien que cet environnement puisse
paraître défavorable aux actions, l’ensemble du marché
des actions des États-Unis a dégagé un rendement
moyen annualisé de 5 % par an au cours de ces 22 ans
(après déduction de l’inflation). Ce rendement a été
possible en dépit d’une croissance quasi nulle des
bénéfices, de la Grande Dépression et de la Seconde
guerre mondiale.
Analysons le phénomène sous l’angle opposé. Les
marchés ont connu des périodes de très forte
croissance des bénéfices sans que les rendements
n’aient été aussi élevés. L’expérience de la Chine
depuis le début de la récession mondiale en 2007 en
est un parfait exemple. Entre fin 2007 et fin 2012, les
bénéfices réels des entreprises chinoises ont augmenté
de 14,6 % par an, et le rendement réel obtenu par les
investisseurs a été négatif.
10 Rendements réels des actions par rapport à la croissance
des bénéfices aux États-Unis et en Chine
20%
14,6 %
15
Croissance annualisée
Des rendements positifs en période de
croissance nulle ? Un précédent historique
10
5,0 %
5
0
–0,1 %
–5
–5,2 %
–10
États-Unis :
Chine:
décembre 1925 décembre 1947
décembre 2007 décembre 2012
Croissance réelle
des bénéfices
Rendement réel
des actions
Remarques : les chiffres des bénéfices par action et de l’inflation pour les
États-Unis sont issus du site Web de Robert Shiller, qui les avait publiés pour la
première fois dans son livre Irrational Exuberance (2000). Ils représentent les
actions qui composent l’indice S&P 500. Le rendement des États-Unis est
représenté par l’indice S&P 90 car l’indice S&P 500 n’existait pas au cours de la
période couverte. Comme il est impossible de calculer un rendement testé
rétroactivement pour l’indice S&P 500 à partir des données de ses
composantes, notre univers de bénéfices ne concorde pas avec notre univers de
rendements. Cela n’a toutefois aucune incidence sur nos résultats. Par exemple,
le rendement calculé à partir des données de Shiller, qui tient compte de l’indice
S&P 500 (disponibles sur www.econ.yale.edu/~shiller/data.htm) aboutit à un
résultat très similaire. Les bénéfices et les rendements chinois sont calculés à
partir du FTSE China Index en monnaie locale. Les statistiques sur l’inflation en
Chine sont issues de l’of fice national chinois des statistiques.
Source : Vanguard, à partir des données provenant des sources citées dans les
remarques ci-dessus.
Ces résultats surprenants en apparence peuvent
s’expliquer par la théorie développée dans ce
document : les rendements des actions ne sont pas
fondés sur la croissance. Les bénéfices peuvent
connaître de très longues périodes de faible croissance
(voire de baisse) qui ne se traduisent pas
nécessairement par un recul des rendements des
marchés. Tant que les prévisions ne sont pas
démenties par la réalité, les investisseurs des marchés
actions peuvent s’attendre à être rémunérés au titre
des risques qu’ils assument en apportant leurs capitaux
aux entreprises.
Réservé exclusivement aux Investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiF.
Figure 5.
La capitalisation boursière des pays émergents convergera-t-elle avec la part qui est la leur dans
le PIB et dans la population mondiaux ?
Pays du FTSE Developed Index
Pays du FTSE Emerging Index
Reste du monde
10 %
9%
14 %
31 %
30 %
61 %
55 %
Part dans la population
mondiale
90 %
Part dans le PIB mondial
Part dans la capitalisation
boursière mondiale
Remarques : les chiffres indiqués sont ceux de la fin de l’année 2012. Les statistiques sur la population mondiale proviennent de la base de données ‘Perspectives de
l’économie mondiale’ d’avril 2013 du FMI, à l’exception de l’estimation mondiale totale utilisée pour calculer la catégorie Reste du monde, qui est issue de l’US Census
Bureau. Le PIB est mesuré en dollars à partir des données de la même base de données du FMI. La capitalisation boursière correspond à la valeur en décembre 2012 des
indices FTSE Developed et FTSE Emerging, la catégorie « Reste du monde » correspondant au FTSE Frontier Index.
Source : calculs de Vanguard, d’après les données du FMI, de l’US Census Bureau et FTSE.
Facteur n°3 : la financiarisation pèse également
sur la croissance de la capitalisation boursière,
en dehors des rendements
La croissance économique, mesurée par le PIB,
provient de deux facteurs : la croissance
démographique et la productivité. Une variation de ces
paramètres aura par conséquent un impact sur la
croissance du PIB, laquelle semble se traduire par une
croissance de la capitalisation boursière. Comme les
pays émergents représentent la majorité de la
population mondiale, on considère généralement que
ces marchés finiront par rattraper les niveaux de
productivité des pays développés, ce qui entraînera la
convergence de leur part dans le PIB mondial et dans la
population. Il est possible, si cela venait à se produire,
de conclure que leur part dans la capitalisation
boursière mondiale devrait également suivre la même
tendance.
Même si l’histoire est faite de nombreux soubresauts
et que la progression n’est jamais certaine, il semble
raisonnable de penser qu’à long terme, les parts dans
la population, le PIB et la capitalisation boursière
présentées sur la Figure 5 devraient converger. On
peut penser que les rendements élevés seront le
résultat de la croissance de la capitalisation boursière
des marchés émergents, mais il est important de noter
que la capitalisation peut augmenter non seulement
sous l’effet de l’appréciation des prix, mais aussi de
l’émission de nouvelles actions. La capitalisation
boursière croît lorsque les entreprises déjà cotées
augmentent leurs niveaux de productivité et contribuent
ainsi à la hausse des cours de bourse, ou lorsque les
entreprises contribuant à la croissance du PIB entrent
en bourse pour lever des capitaux. Avec la hausse du
nombre d’entreprises et d’investisseurs participant aux
marchés des capitaux, un processus connu sous le
nom de « financiarisation », la demande et l’offre de
capitaux, ainsi que la demande et l’offre d’actifs
financiers, devraient augmenter plus rapidement que
dans le reste du monde.
Réservé exclusivement aux Investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiF.
11
Figure 6.
Les émissions d’actions constituent un vecteur essentiel de la croissance de la capitalisation boursière
a. Actions en circulation
b. Composantes de la croissance de la capitalisation
boursière, Janvier 1995-Décembre 2013
400
15%
5,3 %
300
Croissance annualisée
Janvier 1995 = 100
350
250
200
150
10
7,4 %
4,8 %
5
100
50
1995
1,4 %
0
1999
2003
Marchés émergents
2007
2011
Marchés développés
Marchés émergents
Croissance des actions
Marchés développés
Hausse des cours
Remarques : la croissance des actions en circulation est calculée à partir de l’écart de taux de croissance entre la capitalisation boursière totale et les cours dans
chaque groupe de marchés. Les pays représentés sont ceux qui figurent dans les indices FTSE Developed et FTSE Emerging en décembre 2012. Nous tenons compte des
entrées et des sorties de pays pour chacun des indices, en conservant le nombre de pays représentés en décembre 2012 et en utilisant tous les pays possédant des
données complètes depuis janvier 1995.
Source : Vanguard, d’après les données de FTSE.
Comme le montre la Figure 6, entre 1995 et 2012, les
marchés émergents et développés ont vu le nombre
d’actions en circulation augmenter (Figure 6a), la
demande en capitaux des entreprises ayant entraîné
une hausse des émissions. Les marchés émergents
ont compté parmi les plus grandes introductions en
bourse de ces dernières années, dont celles du géant
pétrolier russe Rosneft, qui a levé 10,7 milliards de
dollars en 2006, la société agroalimentaire de Malaisie
Felda, 3,1 milliards de dollars en 2012, et la banque
brésilienne Banco do Brasil Seguridade, 5,1 milliards de
dollars en 2013.9 La croissance des actions représente
de fait la majeure partie de l’augmentation de la
capitalisation des bourses émergentes au cours de
cette période (Figure 6b).
Les investisseurs ne doivent donc pas s’attendre à ce
que la croissance de la capitalisation boursière des pays
émergents soit exclusivement déterminée par
l’appréciation des cours, laquelle donnerait lieu, à son
tour, à une hausse des rendements. Cette croissance
serait en grande partie à mettre au crédit de la
financiarisation, car le développement des marchés
boursiers de ces pays s’accompagne d’une
augmentation des émissions d’actions cotées en
bourse.
Facteur n°4 et l’élément principal pour les
investisseurs : le prix payé pour la croissance
prévue est crucial
Les mathématiques financières basiques nous
indiquent que les rendements d’un placement
correspondent au flux de trésorerie en dollar par
rapport au prix en dollar payé initialement pour ce
même placement. S’agissant des rendements des
marchés actions, ce qui importe, ce n’est pas tant la
croissance prévue des flux de trésorerie futurs, mais le
prix payé pour ceux-ci. Les indicateurs de valorisation
9 F T.com: « Emerging markets take bigger share of IPOs. »
Disponible sur http://www.ft.com/intl/cms/s/0/80e70f82-bf45-11e1-bebe-00144feabdc0.html#axzz2U2vLMFen
12 Réservé exclusivement aux Investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiF.
Figure 7.
Les valorisations des marchés émergents sont désormais similaires à celles des marchés développés
Ratios C/B sur 36 mois glissants des indices régionaux, 2003–2013
60
Au début des années 2000,
les valorisations dans le
monde développé étaient
bien supérieures à celles
des marchés émergents.
Ratios cours/bénéfice
50
40
Les cours sont
désormais plus
proches entre les
différentes régions.
30
20
10
0
2003
2004
2005
Marchés émergents
2006
États-Unis
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Marchés développés hors États-Unis
Remarque : les statistiques de ratio C/B de chaque région proviennent de la série d’indices FTSE All World. Le C/B est basé sur les bénéfices sur 36 mois glissants.
Source : Vanguard, d’après les données de FTSE.
des actions, comme les ratios cours/dividende ou
cours/bénéfice, sont par conséquent de loin les plus
pertinents et utiles pour estimer les rendements futurs
du marché.10
Comme nous l’avons fait remarquer précédemment, les
marchés sont tournés vers l’avenir et les investisseurs
intègrent l’opinion du consensus sur la croissance
économique et les bénéfices des entreprises dans leurs
décisions. Les prévisions de croissance du consensus
sont par conséquent déjà intégrées par les marchés
actions, à mesure de leur rôle dans la décision
d’investissement. Les investisseurs ont tendance à
payer des prix élevés sur des marchés dans lesquels la
croissance prévue est forte et des prix plus bas sur des
marchés dans lesquels la croissance prévue est au
contraire faible.
Par rapport à un dollar de bénéfice du dernier exercice,
une entreprise dont les bénéfices du prochain exercice
devraient croître à un rythme soutenu sera en général
plus chère qu’une entreprise dont les bénéfices sont
censés augmenter plus lentement, ce qui signifie que
les rendements prévus ne sont pas nécessairement
différents. Cette explication confirme en tous points la
théorie économique la plus élémentaire : tant que les
capitaux peuvent circuler librement entre les frontières,
il n’y a aucune raison de s’attendre à ce que les écarts
de rendement des actions persistent à long terme,
même si des différences en termes de croissance du
PIB et/ou des bénéfices sont escomptées.
Même si les rendements des actions des marchés
émergents ont été spectaculaires au cours de la
dernière décennie, il est important de les replacer dans
le contexte des cours initiaux. Ces valorisations étaient
10 Davis, Aliaga-Díaz et Thomas (2012) effectuent une analyse statistique complète pour comparer les ratios C/B à d’autres indicateurs prédisant les
rendements à long terme des actions. Ils concluent que les mesures de valorisation sont les indicateurs les plus pertinents que les investisseurs à long
terme doivent intégrer pour former leurs anticipations de rendement, mais que même la valorisation ne permet d’expliquer qu’une infime partie des
fluctuations des rendements.
Réservé exclusivement aux Investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiF.
13
en fait plutôt basses par rapport aux marchés
développés (cf. Figure 7 à la page 13). Les
investisseurs des marchés émergents ont par
conséquent payé un prix plus bas au début des années
2000 pour les bénéfices escomptés que leurs
homologues des pays développés, tels que l’Amérique
du Nord et l’Europe. Cela s’explique par le niveau de
risque perçu : certains investisseurs étaient à l’époque
sceptiques à l’égard des marchés émergents en raison
des diverses crises financières et politiques qui y ont
éclaté à la fin des années 90. Ce scepticisme s’est
traduit par des cours attractifs reflétant le niveau de
risque associé à ces marchés. Ceux qui avaient fait le
choix du risque ont bien évidemment fini par être
récompensés en réalisant des plus-values plus
importantes.
Signalons par ailleurs que l’écart entre les cours des
marchés émergents et ceux des marchés développés
s’est considérablement resserré au cours de la dernière
décennie. Les cours sont désormais plutôt comparables
dans la plupart des régions importantes. La hausse
des cours sur les marchés actions émergents a déjà
contribué aux rendements. Compte tenu du niveau
des cours actuels, les investisseurs devraient prendre
garde à ne pas attendre une répétition de la dernière
décennie.
Perspectives : les conséquences sur la
construction du portefeuille
cours jouent chacun un rôle clé dans la dissociation des
rythmes de croissance réelle à long terme et des
rendements des marchés actions. Les investisseurs
doivent par conséquent se garder de prendre des
décisions d’investissement en se fondant
exclusivement sur les prévisions de croissance
économique d’un pays ou d’une région donnée.
Cette analyse corrobore notre thèse selon laquelle une
allocation d’actions englobant l’ensemble des
entreprises et des pays et utilisant les pondérations du
marché constitue un bon point de départ pour la plupart
des investisseurs.11 Un portefeuille pondéré en fonction
du marché présente l’avantage d’intégrer les opinions
et les attentes de tous les investisseurs concernant un
large éventail de facteurs, dont la croissance
économique. Une méthode de pondération en fonction
du marché peut également permettre d’éviter les biais
à l’égard de risques propres à un pays, une approche
souvent considérée comme plus risquée.12 La
conservation d’une exposition à l’ensemble du marché
permet à un investisseur de bénéficier de la
diversification la plus large possible parmi les pays et
les titres. Nous estimons que les investisseurs peuvent
obtenir des rendements attractifs à long terme dans
une économie mondiale au ralenti, à condition de
conserver une allocation d’actifs adéquate et de
maîtriser les coûts.
Comme nous l’avons montré, la relation entre la
croissance économique et les rendements des
marchés des actions n’est pas aussi évidente que ce
que l’on pourrait penser. Les prévisions de croissance,
la mondialisation, la financiarisation et les niveaux de
11 Pour définir une stratégie d’allocation d’actions internationales adéquate sous l’angle des États-Unis, consultez le livre blanc associé de Vanguard, intitulé
Considerations for Investing in Non-U.S. Equities (Philips, 2012).
12 Pour en savoir plus sur les avantages d’une allocation intégrant l’ensemble des marchés par rapport aux placements propres à un seul pays sur les
marchés émergents, consultez Emerging Markets: Individual Country or Broad-Market Exposure? (Philips et al., 2011).
14 Réservé exclusivement aux Investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiF.
Références :
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and the Stock Market: The Importance of a
Longer-Term Perspective. Valley Forge, Pa.:
The Vanguard Group.
Davis, Joseph, et Roger Aliaga-Díaz, 2009.
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Valley Forge, Pa.: The Vanguard Group.
Davis, Joseph, Roger Aliaga-Díaz, et Liqian Ren, 2009.
What Does the Crisis of 2008 Imply for 2009 and
Beyond? Valley Forge, Pa.: The Vanguard Group.
Philips, Christopher B., Francis M. Kinniry Jr., et Scott
J. Donaldson, 2012. The Role of Home Bias in Global
Asset Allocation Decisions. Valley Forge, Pa.: The
Vanguard Group.
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Returns. EFA 2005 Moscow Meetings Paper, available
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id=667507.
Tokat, Yesim, 2006. International Equity Investing:
Investing in Emerging Markets. Valley Forge, Pa.:
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Davis, Joseph, Roger Aliaga-Díaz, C. William Cole, et
Julieann Shanahan, 2010. Investing in Emerging
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Davis, Joseph, Roger Aliaga-Díaz, et Charles J.
Thomas, 2012. Forecasting Stock Returns: What
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Valley Forge, Pa.: The Vanguard Group.
Davis, Joseph, et Roger Aliaga-Díaz, 2013. Vanguard’s
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Ibbotson, Roger G., et Peng Chen, 2003. Long-Run
Stock Returns: Participating in the Real Economy.
Financial Analysts Journal 59(1): 88–98.
Philips, Christopher B., Roger Aliaga-Díaz, Joseph
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Philips, Christopher B., 2012. Considerations for
Investing in Non-U.S. Equities. Valley Forge, Pa.:
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Réservé exclusivement aux Investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiF.
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Tous droits réser vés.
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