des irr´eductibles. N´eanmoins, le th´eor`eme ci-dessous exhibe une section de LJF`qui envoie les irr´eductibles
sur des irr´eductibles au signe pr`es.
Pour caract´eriser l’image de cette section, rappelons que dans la classification de Zelevinsky des
repr´esentations complexes en termes de multisegments, un rˆole important est jou´e par les repr´esentations
“de Speh”, qui sont celles associ´ees aux segments. Ces repr´esentations sont ´echang´ees avec les “s´eries
discr`etes” par l’involution de Zelevinsky ZCsur IrrC(G).
De mˆeme, sur F`, on peut associer une repr´esentation “de Speh” `a tout segment cuspidal, et on dit que
c’est une repr´esentation “superSpeh” si le segment est supercuspidal, cf. paragraphe (2.2.3). Le r´esultat
suivant est prouv´e au paragraphe (3.1.8).
Th´
eor`
eme.– Il existe une injection zJLF`: IrrF`(D×)→IrrF`(G), caract´eris´ee par les propri´et´es
suivantes :
– son image est l’ensemble des repr´esentations “superSpeh”.
– pour toute ρ∈IrrF`(D×), on a LJF`[zJLF`(ρ)] = ±[ρ].
Elle est aussi uniquement d´etermin´ee par la relation suivante `a JLQ`. Pour toute ρ∈IrrF`(D×)et tout
rel`evement ˜ρ∈IrrQ`(D×), la repr´esentation ZQ`(JLQ`(˜ρ)) est enti`ere, de r´eduction irr´eductible, et on a
zJLF`(ρ) = r`(ZQ`(JLQ`(˜ρ))).
Notons que comme D×est r´esoluble, le th´eor`eme de Fong-Swan assure que toute F`-irr´eductible ρse
rel`eve. Pr´ecisons aussi que la seconde partie du th´eor`eme ne signifie pas que la compos´ee ZQ`◦JLQ`est
compatible `a la r´eduction modulo . Elle ne l’est g´en´eralement pas, toujours par l’exemple (3.1.3).
N´eanmoins, la situation rappelle celle de la correspondance de Langlands modulo puisque, d’apr`es
[27, 1.8], seule la correspondance de Langlands compos´ee avec l’involution de Zelevinsky a des propri´et´es
de compatibilit´e partielle `a la r´eduction modulo . Comme dans loc. cit., il est donc tentant d’utiliser
l’involution de Zelevinsky-Vign´eras ZF`sur IrrF`(G), voir [25], pour d´efinir la correspondance de Jacquet-
Langlands par la formule :
JLF`:= ZF`◦zJLF`.
(1.2.5) Correspondance de Langlands modulo pour D×. Notons
σG
F`: IrrF`(G)∼
−→ Repd
F`(W DK)
la correspondance de Langlands-Vign´eras entre F`-repr´esentations irr´eductibles de Get F`-repr´esentations
de Weil-Deligne de dimension d, voir [27, 1.8]. Rappelons qu’une repr´esentation de Weil-Deligne est un
couple σ= (σss, N) form´e d’une repr´esentation semi-simple σss “du” groupe de Weil WKde Ket d’un
homomorphisme nilpotent N:σss −→ σss(−1).
Corollaire.– L’application σD×
F`:= σG
F`◦JLF`est une bijection IrrF`(D×)∼
−→ Repd
F`(W DK)indec
entre F`-repr´esentations irr´eductibles de D×et F`-repr´esentations de Weil-Deligne ind´ecomposables de
dimension d, caract´eris´ee par la propri´et´e suivante : si ρ∈IrrF`(D×)et ˜ρest un rel`evement de ρ`a Q`,
alors σD×
F`(ρ) = R`(σD×
Q`
(˜ρ)).
Ici, σD×
Q`
=σG
Q`
◦JLQ`est la correspondance de Langlands classique pour D×, et R`est l’application
de r´eduction modulo des (classes de) Q`-repr´esentaitions de Weil-Deligne enti`eres, implicite dans [27,
1.8], et expliqu´ee dans [9, 4.1.8].
La morale de ce corollaire est qu’une certaine forme du principe de fonctorialit´e semble ˆetre envisage-
able pour les F`-repr´esentations. Mais ce principe de fonctorialit´e, s’il existe, fera plutˆot intervenir le SL2
d’Arthur que celui de Deligne-Langlands.
2 Caract`eres de Brauer et groupes de Grothendieck
Dans cette section, nous construisons le caract`ere de Brauer d’une F`-repr´esentation lisse de longueur
finie d’un groupe r´eductif p-adique quelconque, et nous sp´eculons sur les propri´et´es que l’on peut en
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