Variabilité spatiale et temporelle du niveau trophique : analyse

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Du court au long terme : échelles d’analyse et de gestion des pêches - 7ème Forum Halieumétrique, Nantes, 21-22- 23/06/05
Session - Posters
Variabilité spatiale et temporelle du niveau trophique : analyse pour
cinq espèces commerciales démersales et benthiques
de Mer Celtique
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Emmanuel Chassot , Tristan Rouyer , Verena Trenkel , Didier Gascuel
(1) Agrocampus Rennes, Département Halieutique - UPR Mesh
(2) Ifremer, Département EMH, Nantes
Résumé
Le niveau trophique mesure la position d'un individu, groupe d'individus ou d'une population au sein d'un réseau
trophique. Il est également utilisé pour calculer des indicateurs des effets de la pêche à l'échelle de
l'écosystème. Cependant, bien que les régimes alimentaires des poissons d'intérêt commercial soient
relativement bien connus, peu d'études se sont intéressées à la variabilité spatiale et temporelle du niveau
trophique et du degré d'omnivorie au sein d'une population. Dans la présente analyse, plus de 4500 contenus
stomacaux provenant de chalutiers commerciaux français pêchant en Mer Celtique entre 1977 et 1988 ont été
analysés. Les espèces concernées sont la morue (Gadus morhua), l'églefin (Melanogrammus aeglefinus), la
cardine (epidorhombus spp.), le merlu (Merluccius merluccius) et le merlan (Merlangius merlangus). Dans un
premier temps, une revue des études recourant à des méthodes isotopiques a permis d'assigner des niveaux
trophiques moyens pour les 215 proies répertoriées. Par ailleurs, la majorité des estomacs présente une seule
proie. Aussi, les données de contenus stomacaux ont été agrégées pour chaque espèce selon des facteurs
longueur, profondeur, saison et zone. Il est alors possible d'estimer un niveau trophique et un indice d'omnivorie
d'un « estomac théorique », représentant les combinaisons de facteurs disponibles. Des modèles linéaires sont
ensuite utilisés afin de tester les effets longueur du prédateur, profondeur, lieu de pêche et saison, sur le niveau
trophique et l'indice d'omnivorie.
Les cinq espèces présentent des niveaux trophiques et des indices d'omnivorie différents. Des effets saison,
lieu, profondeur et année sont mis en évidence pour certaines des espèces. On montre que la significativité des
effets dans les modèles est propre à l'espèce considérée. En particulier, l'effet de la taille sur les niveaux
trophiques n'est pas significatif pour toutes les espèces. L'effet est particulièrement fort pour le merlu dont le
niveau trophique passe de 4,43 à 4,63 entre les petits et les grands individus. Le niveau trophique de la cardine,
espèce benthique moins mobile que les Gadidés, est avant tout affecté par la zone. Parallèlement, l'indice
d'omnivorie s'avère également sensible aux effets testés. C'est en particulier le cas pour l'églefin dont le degré
d'omnivorie varie de manière significative avec la taille, et entre les zones et les saisons. Les effets testés sont
en revanche moins importants pour les autres espèces. Cette étude contribue ainsi à une meilleure
connaissance des niveaux trophiques. La prise en compte de leur variabilité, notamment de l'effet taille, devrait
permettre d'estimer des indicateurs plus fiables, afin de mieux quantifier les effets de la pêche sur les
écosystèmes marins.
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