sécurité alimentaire et production indigène

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LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Est-ce que j’ai l’assurance de pouvoir
m’approvisionner, à l’avenir, en denrées alimentaires en quantité suffisante?
Les denrées alimentaires que je consomme
sont-elles de qualité et bonnes pour ma santé?
Est-ce que je sais comment les denrées alimentaires que je consomme ont été produites?
Ces interrogations relèvent de la sécurité alimentaire
qui comporte des aspects qualitatifs et quantitatifs.
Grâce à son savoir-faire, l’agriculture suisse contribue
à assurer la sécurité alimentaire du pays en fournissant des denrées alimentaires indigènes de qualité.
Pour assurer cette mission, d’ailleurs inscrite dans la
Constitution, elle doit pouvoir maintenir sa capacité
de production qui dépend, en particulier, des terres
cultivables à sa disposition. Celles-ci sont en effet en
diminution constante sous la pression des projets de
construction mais également de projets pour la protection de la nature et des eaux. L’objectif d’un taux
d’auto-approvisionnement aussi élevé que possible
est de garantir aux consommateurs suisses la possibilité de se fournir en produits de proximité, ou de se
tourner vers des circuits courts de distribution,
garants de la fraîcheur et de la qualité des produits.
ACCAPAREMENT DES TERRES ET AGROBUSINESS
Nos importations alimentaires accaparent des terres à l’étranger,
aussi dans des régions précaires.
Surfaces accaparées en millions d’hectares depuis l’an 2000
0,1 • Suède
2,5 • Royaume-Uni
3,2 • Etats-Unis
2,1 • Brésil
2,8 • Rép. dém.
du Congo
4,5 • Chine
1,8 • Inde
3,2 • Ethiopie
2 • Tanzanie
1 • Mozambique
0,9 • Afrique du Sud
3,7 • Madagascar
5,2 • Philippines
2,5 • Malaisie
2,1 • Indonésie
0,7 •
Singapour
0,7 • Argentine
Les dix pays qui investissent le plus
dans l’achat ou la location de terres
Les dix pays les plus convoités par les investisseurs
Edition:
Tout ce qui n’est pas produit en Suisse…
doit être importé!
2,3 • Corée du Sud
2,1 • Arabie Saoudite
1,6 • Soudan
DÉFINITION DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), «La sécurité alimentaire
existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout
moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine
et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins
et préférences alimentaires pour mener une vie saine
et active».
l’objet de transactions entre Etats ou entre
Etats et investisseurs. Les pays les plus
touchés par ce phénomène sont, en effet,
mal protégés par leur législation en matière
de droit foncier. Les conséquences sont
dramatiques pour les populations locales
expulsées de leurs terres vivrières sans
que leur gouvernement ne s’en préoccupe
ou ne tienne compte de leurs besoins.
Afin de garantir leur approvisionnement,
certaines nations, en manque de terres
arables, comme les monarchies du Golfe,
la Chine ou la Malaisie, ont acquis ou loué
de grandes étendues de terres agricoles à
des pays en voie de développement. Des
investisseurs privés de l’agrobusiness
participent à cet accaparement. Depuis le
début des années 2000, 83,2 millions
d’hectares de terres arables ont ainsi fait
c/o AGORA, Av. Jordils 5
1006 Lausanne
Tél. 021 614 04 79
www.assaf-suisse.ch
[email protected]
Conception et réalisation: Agence d’information agricole
romande (AGIR); ASSAF-Suisse
Collaborations: Association suisse pour un secteur agroalimentaire fort (ASSAF-Suisse); Union Suisse des Paysans (USP)
Sources:OFS; OFAG; TSM Fiduciaire; Momagri; GEO; FAO;
Agristat (USP)
Photos: AGIR
Graphisme/impression: Imprimerie Saint-Paul (Fribourg)
Tirage: 15 000 exemplaires – Janvier 2014
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
ET PRODUCTION INDIGÈNE
Pour vivre, l’homme a besoin de se nourrir de denrées alimentaires de qualité et en quantité suffisante. Cet apport nutritionnel caractérise la notion
de sécurité alimentaire qui concerne tous les pays.
Deux paramètres sont nécessaires pour l’assurer: la
capacité du pays à produire ses propres denrées alimentaires (l’auto-approvisionnement) et sa capacité à importer. La répartition entre ces deux modes
d’approvisionnement varie d’un pays à l’autre, en
fonction non seulement de la situation géographique et du climat mais également du niveau de
vie et de la politique mise en place en matière de
sécurité alimentaire. Actuellement, la Suisse importe près de la moitié de la nourriture consommée
par ses habitants.
Si notre climat ne permet pas de produire tous les
aliments consommés sur notre territoire, cela ne
justifie pas entièrement l’importance de ce volume
d’importation. D’abord, la Suisse manque de surfaces agricoles. En effet, de par sa géographie montagneuse, une grande partie de notre territoire est
incultivable. Quant aux surfaces occupées par la
forêt – un quart du territoire suisse –, elles bénéficient d’une protection absolue et ne cessent de
croître.
La surface d’habitat et d’infrastructure suisse est
bien supérieure à la moyenne mondiale (environ un
tiers de plus). Ainsi, par habitant, notre pays dispose d’une surface de terres assolées quatre fois
moins importante que la moyenne mondiale.
A plus long terme, un autre paramètre est à prendre
en considération: la population suisse croît! Ainsi,
nous aurons besoin à l’avenir de davantage de
nourriture alors que nos surfaces de production
diminuent. Sans mesures, notre dépendance aux
denrées alimentaires étrangères augmentera.
La production agricole suisse
permet de s’approvisionner
avec des circuits courts,
garants de la fraîcheur
et de la qualité des produits.
COMMENT CALCULER LE TAUX
D’AUTO-APPROVISIONNEMENT?
PRODUCTION INDIGÈNE
ET CONSOMMATION
Le taux d’auto-approvisionnement (TAA)
d’un pays se calcule sur la base des
chiffres de la production indigène et des
importations, ainsi que des exportations
de denrées alimentaires, exprimés en
énergie (joules ou calories). La formule
appliquée est la suivante:
La part de la production indigène est surtout élevée en ce qui concerne la production animale. La Suisse, en tant que pays
d’herbages, peut fournir aux ruminants –
vaches, moutons et chèvres – ainsi qu’aux
chevaux, une bonne base fourragère. En
revanche, l’auto-approvisionnement en
fourrages concentrés a diminué et la dépendance aux importations a augmenté
suite à la baisse des surfaces de céréales
fourragères.
TAA = Production indigène /
(Production indigène + Importations –
Exportations) x 100.
Les Suisses consomment, en moyenne,
9555 terra calories (TCal) d’énergie assimilable par an. En cultivant le million
d’hectares de terres à leur disposition,
les agriculteurs suisses produisent 60%
des besoins, soit environ 5735 TCal. Pour
l’alimentation de certains animaux, la
Suisse doit importer des céréales et des
protéines. Si l’on déduit l’énergie pour la
production basée sur des fourrages
importés, le taux d’auto-approvisionnement diminue à 53%.
L’énergie manquante pour l’alimentation
humaine et animale est importée depuis
l’étranger. Ainsi, la Suisse a besoin d’une
surface quasiment équivalente à l’étranger à celle utilisée dans notre pays, soit
un million d’hectares, pour s’approvisionner en aliments.
TAUX D’AUTO-APPROVISIONNEMENT
2009–2011 EN %
Par ailleurs, les habitudes alimentaires du
consommateur suisse ont une influence
sur les importations. Au bénéfice d’un fort
pouvoir d’achat, il peut, par exemple pour
la viande, se permettre de choisir uniquement des morceaux nobles. Ainsi, pour
satisfaire la demande du marché, la Suisse
importe des blancs de poulets ou des
aloyaux tandis qu’elle exporte des
sous-produits de boucherie comme la
langue ou les abats.
Consommation en kilos par habitant et par année
Une production alimentaire indigène forte permet de contribuer
à un bon taux d’auto-approvisionnement.
Production végétale
TAA
*Céréales
83,0
Pommes de terre
91,9
Sucre
95,0
Légumes
50,6
Fruits à pépins 106,6
Fruits à noyaux
25,2
Vin
36,0
Spiritueux
23,1
**Huiles
végétales
35,6
Huiles végétales**
Taux d’auto-approvisionnement brut en %
Céréales*
62,6
Agentine
Pommes de terre
46,2
* consommation humaine,
sans blé dur et riz
** colza et tournesol
10
Australie
Canada
Légumes
108
Indonésie
Etats-Unis
Fruits à pépins
32,2
Sucre
34,3
Fruits à noyaux
10,8
Production animale
Russie
Spiritueux
1,7
Vin
38,4
Côte d’Ivoire
Croatie
UE
Viande
de porc
Burkina Faso
Chine
25,5
Egypte
Viande
bovine
11,1
Viande
de volaille
9,8
Œufs
11,9
Chili
Maroc
Lait de
consommation
66,3
Suisse
Albanie
TAA
Poissons
7,8
Beurre
Serré et
fromages
89
Crème
31,7
5,4
Viande bovine
87,9
Viande de porc
93,7
Viande de volaille
47,8
Œufs
47,4
Poissons
2,4
Lait de consommation
95,0
Serré et fromages 116,2
Crème 104,9
Beurre 112,6
Cuba
Norvège
0
25
50
75
100
125
150
175
200
225
250
275
300
PROTECTION DES TERRES ARABLES
Pour produire des denrées alimentaires,
l’agriculture a besoin de terres cultivables. Les terres arables cultivables méritent une attention particulière, car ce
sont elles uniquement qui permettent de
produire directement des denrées alimentaires pour l’alimentation humaine.
Pour toutes les surfaces herbagères
(prairies et pâturages), une mise en valeur par des ruminants est indispensable.
2012
Surfaces cultivées
par produits
en hectares
Céréales panifiables
84 214
Céréales fourragères
62 718
Pommes de terre
10 875
Betteraves sucrières
19 211
Légumes
Aujourd’hui en Suisse, chaque habitant
dispose de 5 ares de terre arable. En
comparaison internationale, c’est 17 fois
moins que les habitants de Russie ou
11 fois moins que les habitants des EtatsUnis.
Baies
Actuellement, la disparition des terres
cultivables en Suisse continue puisque,
chaque seconde, 1 m2 de terre agricole
disparaît au profit des diverses constructions (routes, maisons, usines).
Tournesol
9 708
803
Fruits à pépins
4 954
Fruits à noyaux
1 569
Vignes
14 920
Colza
22 097
3 550
Surfaces de terres assolées
Prairies, pâturages, estivages
403 018
1 181 665
Surfaces cultivables en ares par habitant
Russie
85
USA
55
Roumanie
41
Brésil
31
France
29
Autriche
16
Allemagne
14
Italie
12
Chine
8
Pays-Bas
6
Suisse
5
Japon
3
Moyenne
internationale
20
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
Protéger les terres cultivables, c’est assurer notre avenir!
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