SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
ET PRODUCTION INDIGÈNE
Est-ce que j’ai l’assurance de pouvoir
m’approvisionner, à l’avenir, en denrées alimen-
taires en quantité suffisante?
Les denrées alimentaires que je consomme
sont-elles de qualité et bonnes pour ma santé?
Est-ce que je sais comment les denrées alimen-
taires que je consomme ont été produites?
Ces interrogations relèvent de la sécurité alimentaire
qui comporte des aspects qualitatifs et quantitatifs.
Grâce à son savoir-faire, l’agriculture suisse contribue
à assurer la sécurité alimentaire du pays en fournis-
sant des denrées alimentaires
indigènes de qualité.
Pour assurer cette mission, d’ailleurs inscrite dans la
Constitution, elle doit pouvoir maintenir sa capacité
de production qui dépend, en particulier, des terres
cultivables à sa disposi
tion. Celles-ci sont en effet en
diminution constante
sous la pression des projets de
construction mais également de projets pour la pro-
tection de la nature et des eaux. L’objectif d’un taux
d’auto-approvisionnement aussi élevé que possible
est de garantir aux consommateurs suisses la possi-
bilité de se fournir en produits de proximité, ou de se
tourner vers des circuits courts de distribution,
garants de la fraîcheur et de la qualité des produits.
DÉFINITION DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimen-
tation et l’agriculture (FAO), «La sécurité alimentaire
existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout
moment, la possibilité physique, sociale et écono-
mique de se procurer une nourriture suffisante, saine
et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins
et préférences alimentaires pour mener une vie saine
et active».
ACCAPAREMENT DES TERRES ET AGROBUSINESS
Pour vivre, l’homme a besoin de se nourrir de den-
rées alimentaires de qualité et en quantité suffi-
sante. Cet apport nutritionnel caractérise la notion
de sécurité alimentaire qui concerne tous les pays.
Deux paramètres sont nécessaires pour l’assurer: la
capacité du pays à produire ses propres denrées ali-
mentaires (l’auto-approvisionnement) et sa capa-
cité à importer. La répartition entre ces deux modes
d’approvisionnement varie d’un pays à l’autre, en
fonction non seulement de la situation géogra-
phique et du climat mais également du niveau de
vie et de la politique mise en place en matière de
sécurité alimentaire. Actuellement, la Suisse im-
porte près de la moitié de la nourriture consommée
par ses habitants.
Si notre climat ne permet pas de produire tous les
aliments consommés sur notre territoire, cela ne
justifie pas entièrement l’importance de ce volume
d’importation. D’abord, la Suisse manque de sur-
faces agricoles. En effet, de par sa géographie mon-
tagneuse, une grande partie de notre territoire est
incultivable. Quant aux surfaces occupées par la
forêt – un quart du territoire suisse –, elles bénéfi-
cient d’une protection absolue et ne cessent de
croître.
La surface d’habitat et d’infrastructure suisse est
bien supérieure à la moyenne mondiale (environ un
tiers de plus). Ainsi, par habitant, notre pays dis-
pose d’une surface de terres assolées quatre fois
moins importante que la moyenne mondiale.
A plus long terme, un autre paramètre est à prendre
en considération: la population suisse croît! Ainsi,
nous aurons besoin à l’avenir de davantage de
nourriture alors que nos surfaces de production
diminuent. Sans mesures, notre dépendance aux
denrées alimentaires étrangères augmentera.
Afin de garantir leur approvisionnement,
certaines nations, en manque de terres
arables, comme les monarchies du Golfe,
la Chine ou la Malaisie, ont acquis ou loué
de grandes étendues de terres agricoles à
des pays en voie de développement. Des
investisseurs privés de l’agrobusiness
participent à cet accaparement. Depuis le
début des années 2000, 83,2 millions
d’hectares de terres arables ont ainsi fait
l’objet de transactions entre Etats ou entre
Etats et investisseurs. Les pays les plus
touchés par ce phénomène sont, en effet,
mal protégés par leur législation en matière
de droit foncier. Les conséquences
sont
dramatiques pour les populations locales
expulsées de leurs terres vivrières sans
que leur gouvernement ne s’en préoccupe
ou ne tienne compte de leurs besoins.
LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
2,1•Brésil
0,7•Argentine
3,2•Etats-Unis
2,5•Royaume-Uni
0,1•Suède
2,1•Arabie Saoudite
1,6•Soudan
3,2•Ethiopie
1•Mozambique
2•Tanzanie
3,7•Madagascar
Les dix pays qui investissent le plus
dans l’achat ou la location de terres
Les dix pays les plus convoités par les investisseurs
Surfaces accaparées en millions d’hectares depuis l’an 2000
0,9•Afrique du Sud
4,5•Chine
1,8•Inde
2,3•Corée du Sud
5,2•Philippines
2,5•Malaisie
0,7•
Singapour
2,1•Indonésie
2,8•Rép. dém.
du Congo
La production agricole suisse
permet de s’approvisionner
avec des circuits courts,
garants de la fraîcheur
et de la qualité des produits.
Tout ce qui n’est pas produit en Suisse…
doit être importé!
Conception et réalisation: Agence d’information agricole
romande (AGIR); ASSAF-Suisse
Collaborations: Association suisse pour un secteur agroali-
mentaire fort (ASSAF-Suisse); Union Suisse des Paysans (USP)
Sources: OFS; OFAG; TSM Fiduciaire; Momagri; GEO; FAO;
Agristat (USP)
Photos: AGIR
Graphisme/impression: Imprimerie Saint-Paul (Fribourg)
Tirage: 15000 exemplaires – Janvier 2014
c/o AGORA, Av. Jordils 5
1006 Lausanne
Tél. 021 614 04 79
www.assaf-suisse.ch
Edition:
Nos importations alimentaires accaparent des terres à l’étranger,
aussi dans des régions précaires.