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Pathologie des cancers pulmonaires
évolution des techniques et des classifications
Dr Claire Danel
Hôpital Bichat, Paris
DES pneumologie Ile de France
Paris, 05 novembre 2010
Plan de l’exposé
• Rappel
– Classement général des tumeurs
– Techniques d’anatomie et cytologie pathologiques
• Classement des tumeurs pulmonaires
• Evolution des techniques
– Rôle du pathologiste
• Prise en charge des prélèvements
• La recherche de mutations
Plan de l’exposé
• Rappel
– Classement général des tumeurs
– Techniques d’anatomie et cytologie pathologiques
• Classement des tumeurs pulmonaires
• Evolution des techniques
– Rôle du pathologiste
• Prise en charge des prélèvements
• La recherche de mutations
Tumeurs malignes
(classification histologique simplifiée)
T. épithéliales=carcinomes
Carcinome épidermoïdes
Adénocarcinomes
80%
carcinomes urothéliaux
carcinomes indifférenciés
T. nerveuses ou mélaniques
mélanomes malins
gliomes
neuroblastomes
T. conjonctives
sarcomes…
lymphomes
mésothéliome
T. embryonnaires et germinales
séminomes
carcinomes embryonnaire
tératomes immatures
Dénomination des tumeurs
la classification histologique
Les tumeurs sont dénommées en fonction du
tissu auquel elles ressemblent (de façon plus ou
moins nette), et non en fonction du tissu dans
lequel elles se développent.
Plan de l’exposé
• Rappel
– Classement général des tumeurs
– Techniques d’anatomie et cytologie pathologiques
• Classement des tumeurs pulmonaires
– Rôle du pathologiste
• Prise en charge des prélèvements
• La recherche de mutations
TECHNIQUES EN ANATOMIECYTOPATHOLOGIE
CYTOLOGIE
(
HISTOLOGIE
Congélation
Azote liquide, -80°C, -30°C
•
•
•
•
Examens extemporanés
Analyses moléculaires (ADN, ARN, protéines)
Analyses microbiologiques
Immunohistochimie (pour les Ag dénaturés par la
fixation chimique)
• Conservation en tissuthèque
Fixation
“Immobiliser et conserver les cellules et l’architecture
tissulaire, de façon aussi proche que possible de leur
aspect à l’état vivant”
Fixateurs
Formol ou associations à base de formol,
ou fixateurs non formoliques…
Pas de fixateurs avec de l’acide picrique (bouin)
Après la fixation…
1 : macroscopie
3 : platine à inclusion
2 : automate à inclusion
4 : blocs prêts à couper
5 : coupe du bloc
6 : étalement sur lame
8 : montage
7 : coloration
Examen
extemporané
Recoupe
bronchique
envahie
Confirmation sur histologie définitive
Nouvelle recoupe saine
Confirmation sur histologie
définitive
HES
HES
Perls
PAS
Principe de l’immunohistochimie
DAB
produit coloré
streptavidine- peroxydase
Fast red produit coloré
avidine –phosphatase alkaline
détection
anticorps secondaire
biotinylé
anticorps primaire
antigènes
Immunohistochimie
R-EGF cancer du
poumon
AE1/AE3
Biopsies
BB
BTB
PTT
Culot
cellulaire
Stockage
Techniques
complémentaires
IHC
BM
Cytologie
Etude de cellules isolées, déposées sur une lame de verre
Catégories de prélèvement
 Liquides
 Physiologiques (LCR)
 Epanchements des séreuses (pleurésie, ascite..)
 Lavages (broncho-alvéolaire)




Grattage : muqueuses (buccale, génitale,..) frottis cervical
Brossage : muqueuse bronchique
Appositions de pièces opératoires
Ponction à l’aiguille, +/- contrôle écho, scanner..
 Masse ou organe plein /kyste: gg, nodule sein, thyroïde…
Cytologie
Ponctions
étalement
TBA
EBUS
EUS
Pas de matériel permettant des
techniques complémentaires
centrifugation
Importance +++ de l’inclusion du
fixation
culot cellulaire
Exemples de cytologie
TECHNIQUES COMPLEMENTAIRES
Colorations spéciales
Immunohistochimie
Hybridation in situ
FISH (fluorescent in situ hybridation)
CISH
Microscopie Electronique
Biothèque
Biologie Moléculaire (matériel congelé et
fixé)
RNA/DNA
Le diagnostic de malignité se fonde
essentiellement sur des
• anomalies de l ’architecture tissulaire
• anomalies cytologiques
(cytoplasmiques et surtout nucléaires)
Carcinome épidermoïde infiltrant bien différencié
noyaux des cellules
normal
cancer
Le diagnostic de malignité d ’une
tumeur ne peut être posé
formellement que sur un prélèvement
histologique (et/ou cytologique).
Normal
Lésion intra épithélialeCarcinome invasif
Plan de l’exposé
• Rappel
– Classement général des tumeurs
– Techniques d’anatomie et cytologie pathologiques
• Classement des tumeurs pulmonaires
• Evolution des prises en charges et des techniques
– Prise en charge des prélèvements
– Rôle du pathologiste
Tumeurs pulmonaires : Classification OMS 2004
Classification OMS 2004
1.3.1 Carcinomes épidermoïdes
1.3.2 Carcinomes à petites cellules
1.3.3 Adénocarcinomes
1.3.4 Carcinomes à grandes cellules
1.3.5 Carcinomes adénosquameux
1.3.6 Carcinomes sarcomatoïdes
1.3.7 Tumeurs carcinoïdes
1.3.8 Carcinomes type glandes salivaires
1.3.9 Carcinomes inclassables
Carcinomes les plus fréquents
1.3.1 Carcinomes épidermoïdes
1.3.2 Carcinomes à petites cellules
1.3.3 Adénocarcinomes
1.3.4 Carcinomes à grandes cellules
1.3.5 Carcinomes adénosquameux
1.3.6 Carcinomes sarcomatoïdes
1.3.7 Tumeurs carcinoïdes
1.3.8 Carcinomes type glandes salivaires
1.3.9 Carcinomes inclassables
90%
Carcinomes à petites cellules
1.3.1 Carcinomes épidermoïdes
1.3.2 Carcinomes à petites cellules
1.3.3 Adénocarcinomes
1.3.4 Carcinomes à grandes cellules
1.3.5 Carcinomes adénosquameux
1.3.6 Carcinomes sarcomatoïdes
1.3.7 Tumeurs carcinoïdes
1.3.8 Carcinomes type glandes salivaires
1.3.9 Carcinomes inclassables
Carcinome à
petites cellules
Chromo A
HES
TTF1
ME
Diagnostic différentiel difficile ++
CNEGC
CNEGC
CPC
CPC
Carcinomes non à petites cellules
1.3.1 Carcinomes épidermoïdes
1.3.2 Carcinomes à petites cellules
1.3.3 Adénocarcinomes
1.3.4 Carcinomes à grandes cellules
1.3.5 Carcinomes adénosquameux
1.3.6 Carcinomes sarcomatoïdes
1.3.7 Tumeurs carcinoïdes
1.3.8 Carcinomes type glandes salivaires
1.3.9 Carcinomes inclassables
HES
Carcinome
épidermoïde
Histologie
Cytologie
Papanicolaou
Carcinome
épidermoïde
Adénocarcinome
papillaire
Carcinome à grandes cellules
Diagnostic d’exclusion : absence de différenciation
malpighienne, glandulaire ou neuroendocrine
Plan de l’exposé
• Rappel
– Classement général des tumeurs
– Techniques d’anatomie et cytologie pathologiques
• Classement des tumeurs pulmonaires
• Evolution des techniques
– Rôle du pathologiste
• Prise en charge des prélèvements
• La recherche de mutations
Cancer du poumon chez le fumeur =
1ere cause de décès par cancer
dans le monde
Cancer du poumon chez le non
fumeur = 7ème cause de décès
Prise en charge
thérapeutique peu
modifiée pendant
des décennies
Sun S et al Nat Rev Cancer 2007
Prise en charge thérapeutique des
sujets atteint de CBNPC
• Fondée sur extension de la maladie (TNM)
• Même stade TNM : hétérogéneité pronostique
importante
• Effet variable d’un même traitement au sein d’un groupe
de pronostic homogène
• Nécessité d’individualiser des facteurs pronostics
supplémentaires
• Meilleur adaptation du traitement
• Importance de rechercher des éléments déterminant à
priori la sensiblité de la maladie au traitement
Prise en charge thérapeutique des
sujets atteint de CBNPC (2)
• Identification de facteurs pronostiques
– Groupes de bas ou haut risque
• Identification de facteurs prédictifs
– Effet d’une thérapeutique
• Optimisation des traitements existants
– Prise en compte de l’exposition au tabac
– Prise en compte du type histologique
• Approche du processus d’individualisation
thérapeutique
Prise en charge thérapeutique des
sujets atteint de CBNPC (3)
• Avancées dans la connaissance des mécanismes
moléculaires et génétiques impliqués dans la
carcinogénèse broncho-pulmonaire
• Développement de nouveaux biomarqueurs
• Modification de l’algorithme de traitement
Prise en charge thérapeutique des
sujets atteint de CBNPC (4)
• Emergence de nouveaux traitements
– Efficacité variable de la chimiothérapie
• cisplatine/carboplatine
• Pemetrexed
• Inhibiteur des TK
– Toxicité variable
• Bevacizumab
Fonction des sous types histologiques
Importance d’un diagnostic pathologique
précis
Thérapeutiques ciblées
• Inhibiteurs des TK dans adénocarcinomes
(mutations/amplifications EGFR)
• Pemetrexed: 1ere ou seconde ligne dans les cancers
non malpighiens
• Bévacizumab: Contrindication dans malpighiens
• Nouvelles thérapeutiques en fonction des
statuts IGFR, Ras, ERCC1, ELM4-ALK
Importance d’un diagnostic pathologique précis
Plan de l’exposé
• Rappel
– Classement général des tumeurs
– Techniques d’anatomie et cytologie pathologiques
• Classement des tumeurs pulmonaires
• Evolution des techniques
– Rôle du pathologiste
• Prise en charge des prélèvements
• La recherche de mutations
Tumeurs pulmonaires : Classification OMS 2004
Basée sur les
exérèses
chirurgicales
15 à 20%
opérables
Résection chirurgicale
Classification OMS 2004
Diagnostic de CBNPC
En pratique
• Résection chirurgicale dans 15 %
• Diagnostic effectué sur petites biopsies/cytologie
• Intérêt de la classification OMS est donc limitée
• Hétérogénéité des carcinomes/adénocarcinomes
• Variation inter observateurs
Diagnostic de NSCLC - NOS
Edwards SL, J Clin Pathol 2000
Biopsies : 25%
Cytologie : 45%
Diagnostic précis de carcinome épidermoïde
ou d’adénocarcinome sur biopsies
- Morphologie seule = 75% de diagnostics
- HES + HC +IHC = 93%
- Carcinome à grandes cellules 7%
Edwards SL, J Clin Pathol 2000
Problèmes liés à la taille des
prélèvements
:
-
Biopsies
bronchiques
Biopsies
trans thoraciques
classement précis
seulement si carcinome bien différencié
Carcinome
épidermoïde
Pas de
discordance
interobservateurs
Adénocarcinome
papillaire
Carcinome
épidermoïde
Cytologie
Papanicolaou
Pas de discordance
interobservateurs
Histologie
HES
Diagnostic microscopique d’un
cancer peu différencié
• Le pathologiste devra :
Eliminer le diagnostic de CARCINOME A PETITES CELLULES
(CPC)
Etablir le diagnostic de CARCINOME Non à PETITES CELLULES
(CBNPC)
Eliminer d’autres diagnostics :
- Lymphome à grandes cellules
- Métastase
- Sarcomes.
Discordance inter
observateurs plus
importante
Carcinome sans différenciation évidente
CPC ?
NSCC ?
Autre ?
- Petits
fragments
- Artéfacts de prélèvements
+ écrasement par les pinces
+ délais de fixation
HES
Nécessité
de l’immunohistochimie
Carcinome basaloïde
variant du carcinome malpighien
Diagnostics
différentiels difficiles
Carcinome
neuroendocrine
Nécessité de
l’immunohistochimie
Carcinome sans différenciation
évidente
Carcinome épidermoïde ?
Adénocarcinome ?
Carcinome à grandes cellules ?
Nécessité de
l’immunohistochimie
= Carcinome non à petites cellules NOS
Panel de marqueurs diagnostiques
immunohistochimiques
TTF1 (Thyroid
Transcription Factor-one)
Protéines du surfactant et thyroglobuline
Cellules normales bronchioloalvéolaires
85% des adénocarcinomes pulmonaires
primitifs
Courtesy S. Lantuejoul, Grenoble
• Protéine P63
Développement embryonnaire
et différenciation des
épithélium stratifés
malpighiens
• Cytokératines 5/6
Cellules basales des
épithélium malpighiens
Courtesy S. Lantuejoul, Grenoble
• Adénocarcinomes
0 - 30 % P63 +
20% CK 5/6 +
80% TTF1 +
CK 5-6
TTF1
• Malpighiens
97 % P63 +
100% CK 5 - 6 +
< 5% TTF1 +
Kargi, Appl Immunohistochem Mol Morphol 2007
Apport considérable de l’histochimie et
l’immunohistochimie
PAS-BA +
Adénocarcinome
TTF1+
Apport considérable de l’histochimie et
l’immunohistochimie
P63+
Carcinome épidermoïde
CK5/6
Algorythme de classification des
CBPNPC
Le gold standart reste
l’étude de la pièce de
résection qui seule permet un
diagnostic formel
Edwards SL, J Clin Pathol 2000
Exérèse
chirurgicale
Biopsie pulmonaire
vidéothoracoscopie
Transbronchique
Transthoraciqu
e
Plan de l’exposé
• Rappel
– Classement général des tumeurs
– Techniques d’anatomie et cytologie pathologiques
• Classement des tumeurs pulmonaires
• Evolution des techniques
– Rôle du pathologiste
• Prise en charge des prélèvements
• La recherche de mutations
Prise en charge d’un prélèvement pour
analyse moléculaire
Diagnostic de tumeur : Tout type de prélèvement
Chirurgie : médiastinoscopie, biopsies, exérèse
Endoscopies : AB, BB , BTB
Ponctions scanno ou echo guidées
Liquides : LBA, liquide pleural
Ce n’est pas la quantité de matériel
tumoral qui est limitant mais la proportion
de tumeur sur le tissu sain
Prise en charge d’un prélèvement pour
analyse moléculaire
Site primitif ou métastatique ?
- Pas de données actuelles
- Abord le plus facile et moins délétère
- Tissu tumoral le plus abondant
Acheminement
- Tissu non fixé : congélation ou RNA later
- Fixation formolée < 48h idéal < 24h
- Fixateurs avec acide picrique
Prise en charge d’un prélèvement pour
analyse moléculaire
Matériel utilisé
- Le prélèvement le plus riche en cellules T
- Sélection par contrôle morphologique effectué
. par un pathologiste
. sur lame HES
- Suivant la richesse en cellules tumorales
. réalisation de copeaux/rubans de paraffine
. macrodissection sur lames
- Identification du patient, type de la tumeur,
caractéristiques IHC et% de cellules tumorales
IHC, FISH ou RT-PCR multiple ?
Boland et al, Human Pathol 2009
Shaw et al, JCO 2009
 double test recommandé (Rodig et al, 2009)
MUTATION DU REGF
invasive ADC
ADC invasif
Echantillon pulmonaire: ADC de type mixte
Non mutated control
BAC
BAC
Oncogène de fusion EML4-ALK
Inversion en 2p 21 ou p 23 et fusion de Echinoderm Microtubule
associated protein Like -4 et du domaine intracellulaire de l’ Anaplasic
Lymphoma Kinase
D'après Horn and
Pao, JCO 2009
Plateforme
Biologie
moléculaire
Evaluation du % de
cellules tumorales
< 20%
5 lames blanches 5 µm
lames normales
Cercler la zone d’intérêt
> 20%
5 Copeaux/rubans 15 µm
tube sec/stérile
Etapes techniques analytiques
- Extraction d’ADN
- Analyse moléculaire
Séquençage / Techniques alternatives
Stockage +++
En pratique
Le diagnostic histologique, y compris avec IHC,
prime sur le diagnostic moléculaire
Indications du test en BM à discuter ex pour mutation du REGF:
CBNPC/ Carcinome épidermoïde ? / ADK / TTF1+
tabac + ou –
1 - Carcinome non PC bien différencié
- épidermoïde : pas de recherche mutation REGF
- glandulaire
BM pour REGF
2 - Carcinome non PC peu différencié
- IHC : TTF1, CK5/6, P63
- PAS-diastase/bleu alcian
Si ADK /TTF1+/NF/F
BM pour REGF++
En pratique
• Analyses génétiques et moléculaires, FISH et IHC
réalisées sur les plateformes de génétique moléculaire
des cancers-INCa (financement mutations EGFR)
• Privilégier le matériel congelé si disponible pour toute
étude moléculaire
• Sinon, matériel fixé (fixateur formolé, AFA, Xcell, MAF)
éviter ++ fixateurs avec acide picrique
• Contrôle morphologique ++ et évaluation du % de cellules
tumorales (idéalement > 20%)
En pratique
- Matériel le plus souvent de petite taille = précieux+++
x les prélèvements (n=5)
- Problème de la cytologie
- Importance de l’expertise/apprentissage du cytologiste
- Relecture centralisée ?
- Le diagnostic histologique, y compris avec IHC, prime
sur le diagnostic moléculaire
- Nécessité de gestion raisonnée du prélèvement, avec
concertation pluridisciplinaire
- Nécessité de recommandations internationales
Possibilité pour les préleveurs de prélever plus ?
Proposition d’algorithme d'analyse
moléculaire des ADC pulmonaires
Mutation KRAS
15 – 30%
_
Mutation EGFR
10%
_
+
STOP
Pas d’autre test
Translocation
EML4-ALK
7%
_
+
STOP
Pas d’autre test
+
STOP
Pas d’autre test
Autres: Braf, AKT
MEK, PI3KCA,…
Conclusion
Importance d’une collaboration étroite
clinicien/pathologiste
– Harmoniser les pratiques de diagnostic et de soin
– Améliorer la prise en charge des patients
– Préserver l’avenir : étude d’autres marqueurs
Merci
De votre attention
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