Quand on parle de cancer de la peau, on pense souvent
au redoutable mélanome. Mais il faut savoir qu’il
existe d’autres types de cancers cutanés, beaucoup
plus fréquents et nettement plus faciles à guérir :
les carcinomes basocellulaires et spinocellulaires. Ce
sont même les plus fréquents de tous les cancers.
Ces deux types de cancers se développent à partir
des cellules de l’épiderme, tandis que les mélanomes
sont des cancers originaires des cellules pigmentaires.
Beaucoup plus agressifs, ils reçoivent aussi un
traitement tout à fait différent. Nous n’en parlons pas
dans ce dépliant (pour plus d’infos, voir la brochure de
la Fondation contre le Cancer sur les mélanomes).
Facteurs de risque
Une exposition chronique aux rayons ultraviolets (soleil,
banc solaire et lampe à bronzer) est la cause principale
des carcinomes cutanés. Les personnes à peau claire,
sujettes aux coups de soleil, qui travaillent au soleil
ou y passent systématiquement leurs loisirs, sont
particulièrement à risque.
Auparavant, ces cancers étaient extrêmement fré quents
chez les hommes âgés qui avaient mené leur vie
professionnelle à l’extérieur (marins, agriculteurs,
maçons). Actuellement, ils ont tendance à atteindre des
adultes de plus en plus jeunes, hommes ou femmes.
Les carcinomes cutanés apparaissent surtout sur
les parties du corps les plus exposées à longueur de
vie : visage, crâne, cou, épaules, dos, bras ou mains.
Rarement, ils peuvent débuter sur des zones de peau
habituellement couvertes par les vêtements.
Ils sont parfois précédés par des lésions précancé-
reuses, appelées kératoses actiniques. Si ces lésions
précancéreuses ne sont pas traitées, elles peuvent se
transformer en carcinome cutané.
Certaines substances chimiques (arsenic, goudrons),
les rayons ionisants ou les complications de brûlures,
de cicatrices et même de tatouages sont aussi des
facteurs favorisants.
Comment se protéger ?
Notre peau enregistre et accumule les effets de tous
les rayons ultraviolets qu’elle a reçus tout au long de
notre vie. La meilleure des protections est donc de
limiter les durées d’exposition dès le plus jeune âge :
• en portant des vêtements et un chapeau (sans
oublier les lunettes solaires) pour les activités à
l’extérieur,
• en utilisant des produits solaires à haut indice de
protection (écran total). Attention, ce n’est pas
parce qu’on a mis de la crème qu’on peut rester plus
longtemps au soleil !
• en évitant de s’exposer pendant les heures du milieu
de la journée, pendant lesquelles les ultraviolets sont
plus intenses,
• en bannissant l’usage de bancs solaires et de lampes
à bronzer. Contrairement à ce que disent les
fabricants de bancs solaires, les ultraviolets
artificiels ne préparent pas la peau à résister mieux
au soleil. Au contraire, ils agressent la peau et
ajoutent leurs dégâts à ceux du soleil. Ce sont de
véritables “ machines à cancer ”.
Comment les reconnaître ?
Les kératoses actiniques, lésions précancéreuses,
sont de petites zones cornées qui ressemblent à des
verrues, un peu râpeuses au toucher.
Un carcinome basocellulaire ressemble à un petit
bouton luisant qui grossit lentement, ou à une petite
blessure indolore qui ne guérit pas, parfois entourée
d’un petit bourrelet de chair. Parfois aussi, il prend la
forme d’une petite zone blanchâtre, semblable à une
cicatrice spontanée, qui s’agrandit progressivement.
Un carcinome spinocellulaire ressemble généra-
lement à une croûte bourgeonnante qui finit par
saigner.
Si une lésion de la peau ne guérit pas après un
mois, il faut demander l’avis de votre médecin.
Si votre médecin soupçonne un cancer de la peau,
il vous enverra chez un dermatologue, qui a plus
l’habitude de faire la différence avec les anomalies
banales de la peau et de déterminer la conduite
à tenir. Le diagnostic sera toujours confirmé par
l’examen au microscope d’un prélèvement du tissu
suspect.
Comment évoluent-ils ?
Les carcinomes basocellulaires ont la particularité
de s’étendre de proche en proche, sans envoyer
de métastases (colonies de cellules cancéreuses) à
distance. Non traités, ils peuvent s’ulcérer ou envahir
les zones voisines de leur point de départ (nez,
pavillon de l’oreille, paupière, oeil). Ceci entraîne alors
des dégâts relativement importants qu’il devient plus
difficile de traiter.
A l’inverse des précédents, les carcinomes
spinocellulaires peuvent envoyer des métastases,