MEMOIRE

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République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
UNIVERSITE de TLEMCEN
Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie et Sciences de la Terre et de l’Univers
Département de Biologie
MEMOIRE
Présenté par
Ziane Manel
En vue de l’obtention du
Diplôme de MASTER
En Microbiologie Appliquée
Thème
Etude de la flore constitutive de la plaque supra-gingivale chez les
adultes sains et cariés
Soutenu le 29/06/2016, devant le jury composé de :
Président
Benammar Chahid
maitre de conférences classe A
Université de Tlemcen
Promotrice
Khelil Nihel
maitre de conférences classe A
Université de Tlemcen
Examinatrice
Malek Fadéla
maitre de conférences classe B
Université de Tlemcen
Année universitaire : 2015-2016
:‫ملخص‬
‫ حسبخ فً ًسٍج خلىي هي‬، ‫ فهً حٌخج ػي حشاكن هخخلف البكخٍشٌب للفلىسا الفوىٌت‬، ‫ ًىع هي البكخٍشٌب‬300 ‫حضن اللىدت فىق اللثىٌت أكثش هي‬
، ‫ هسببت للخسىس هثل الؼقذٌبث‬،
ً‫ حخكىى هذٍ اللىدت هي بكخٍشٌب هىائٍت و ال هىائٍت اخخٍبسٌت راث جشام اٌجبب‬.‫أطل لؼببً و بكخٍشي‬
.‫الخ‬...‫الؼظٍبث اللبٌٍت و الوكىساث الوؼىٌت‬
‫ الهذف‬.‫هذا الؼول الوخىاضغ لخض فً دساست هظهشٌت لبؼض الؼٌٍبث للفلىسا الفوىٌت لثالثت أشخبص أطذبء و ثالثت لهن أسٌبى هخسىست‬
‫ هذا‬.‫ سٌت‬30 ‫ و‬22 ‫الوطلىة هى الخذذٌذ الوظهشي للفلىسا الوكىًت للىدت فىق اللثىية ػٌذ هؤالء األشخبص اللزٌي حخشاوح أػوبسهن هب بٍي‬
8 ‫ هذا هب سوخ لٌب بخذذٌذ‬.‫ الخظبئض البٍىكٍوٍبئٍت و دسبسٍت الوضبداث الذٍىٌت‬،‫ خظبئض الٌوى‬، ‫الخذذٌذ سكز ػلى الخظبئض الوجهشٌت‬
.‫أًىاع بكخٍشٌت الهىائٍت الوخؼبٌشت فً الخجىٌف الفوىي والخً ٌوكي أى حظبخ هضشة هسببت أهشاضب فوىٌت‬
‫ دسجت هئىٌت) إضبفت إلى اخخببساث بٍىكٍوٍبئٍت و دسبسٍت‬37 ‫ أٌبم فً دسجت دشاسة حقذس ة‬7 ‫ إلى‬2 ‫الذساست حوج فً وسط الهىائً ( هي‬
.‫الوضبداث الذٍىٌت‬
‫الكلمات المفتاحية‬
.‫ دساست هظهشٌت‬، ،‫ حسىس‬، ،‫ اللىدت فىق اللثىٌت‬،‫فلىسا فوىٌت‬،‫الخجىٌف الفوىي‬
Résumé :
La plaque supra-gingivale renferme plus de 300 espèces bactériennes; Elle se résulte de
l’accumulation de diverses bactéries de la flore buccale, baignant dans une matrice d’origine salivaire et
bactérienne. Elle se compose de bactéries aérobies et anaérobies facultatives à Gram positif, cariogènes
telles que les Streptocoques, les lactobacilles et les entérocoques… etc.
Ce modeste travail se résume en une étude phénotypique d’un échantillon réduit de la flore
buccale de trois adultes sains et trois cariés. Le but recherché est l’identification phénotypique de la flore
constitutive de la plaque supra-gingivale chez ces individus dont l’intervalle d’âge est entre 22 et 30 ans.
Cette identification est basée sur les caractères morphologiques, culturaux, biochimiques et test de
sensibilité aux antibiotiques. Cela nous a permis d’identifier 08 espèces de bactéries anaérobies
commensales de la cavité buccale et qui peuvent devenir pathogène en causant des infections buccales.
Des cultures en milieu anoxique (en anaérobiose pendant 2 à 7 jours à température de 37ºC) ont
été faites, avec des tests biochimiques et l’antibiogramme.
Mots clés
La cavité buccale, flore buccale, plaque supra-gingivale, caries, étude phénotypique.
Abstract:
The supragingival plaque contains more than 300 bacterial species; it results from accumulation of
various bacteria of the oral flora, bathed in salivary and bacterial original template. It consists of aerobic
and facultative anaerobic bacteria Gram-positif, cariogenic such as Streptococci, Lactobacilli,
Enterococci…
This modest work is summarized in a phenotypical study of a reduce sample of the oral flora of
three healthy adults and three decayed adults. The aim is phenotypical identification of the constitutive
flora of the supragingival plaque for these individuals aged of 22 and 30 years.
This identification is based on the microscopic characters, cropping, biochemical and antibiotics test
sensivity. This allowed us to identify 8 species of commensal anaerobic bacteria in the oral cavity and
which may become pathogenic, causing oral infections.
Anoxic cultures in medium (anaerobically for 2 to 7 days at 37ºC) were made with biochemical
tests and the antibiogramme.
Keywords
The oral cavity, oral flora, supragingival plaque, caries, phenotypic study.
Je dédie ce travail…

A mes très chers parents
Pour m’avoir toujours soutenue et encouragée, pour leur présence de tous les
instants, et pour m’avoir toujours entourée de leur amour, qu’ils trouvent à
travers ce travail les fruits et la récompense de leurs efforts.
Qu’Allah vous protège.
A ma grande mère paternelle
Pour l’affection et le soutien tout au long de mes études, toujours présente au
fond de moi-même.
A ma grande mère maternelle
Pour ses prières et sa bénédiction
A mes très chers frères, A mes oncles et mes tantes
A mes chères copines : Fatima, Zahra, Souad, Samira, Amina, Imène avec
qui j’ai partagé des moments inoubliables de folie et de joie,
et à tous mes amis et mes collègues.
A la doctorante Amina qui m’a beaucoup aidé
A toute la promo de microbiologie appliquée
A tous ceux qui, par un mot, m’ont donné la force de continuer.
A toutes celles et tous ceux qui m’ont aidé dans mes études.
A tous ceux qui j’aime et qui m’aiment de prés ou de loin.
A tous ceux que je connais et que je n’ai pas pu citer.
Remerciements
 A Monsieur
BenammarChahid, maitre de conférences classe A,
Université de Tlemcen ;
C’est un véritable honneur que vous me faites d’accepter de présider ce jury.
Trouvez ici le témoignage de ma gratitude et de mon respect.
 A Madame Malek Fadéla, maitrede conférences classe B, Université de
Tlemcen ;
Je suis très touchée du grand honneur que vous me faites de juger ce mémoire.
Je vous adresse mes plus sincères remerciements et vous assure de mon profond
respect.
 A notre directrice de projets de fin d’étude, Dr KhelilNihel, maitre de
conférences classe A, Université de Tlemcen ;
Nous vous remercions d’avoir accepté de diriger notre travail. Tout au long de
nos études, votre connaissance et vos conseils nous ont poussés à toujours nous
perfectionner, Permettez nous de vous exprimer toute notre gratitude et notre
admiration.
 A Hoceini Amina, doctorante en Microbiologie, Université de Tlemcen ;
Nous vous remercions Pour votre aide et votre gentillesse. Recevez ici toute ma
gratitude.
Sommaire
Liste des figures
Liste des tableaux
Introduction ………………………………………………………………...01
Partie 1 : synthèse bibliographique
I.
Ecologie buccale……………….…………………………………03
I.1. Distribution des bactéries dans la cavité buccale……………………………….03
I.2. Les facteurs physico-chimique…………………………………………………...03
I.3. Accroissement de la diversité……………………………………………………..05
I.4. la plaque dentaire (biofilm)………………………………………………………05
I.4.1. Formation de la plaque …………………………………………………….06
I.4.1.1. Pellicule acquise exogène (=PAE)…………………………………...06
I.4.1.2. Colonisation de la PAE par les bactéries…………………………...06
I.4.2. Classification du biofilm……………………………………………………07
I.4.2.1. Biofilm supra-gingival……………………………………………….07
I.4.2.2. Biofilm sous-gingival………………………………………………...08
I.4.3. Architecture de biofilm supra-gingival……………………………………09
I.4.4. Potentiel pathogène du biofilm…………………………………………….10
I.4.5. Évolution du biofilm vers le tartre………………………………………...11
I.5. Composition de la flore orale……………………………………………………11
I.5.1. Bactéries Gram positif …………………………………………………….12
I.5.2. Bactéries Gram négatif…………………………………………………….13
1
II.
Microbiologie des pathologies infectieuses buccales………15
II.1. Microbiologie de la carie……………………………………………………..15
II.1.1. Epidémiologie…………………………………………………………...15
II.1.2. Définition, Etiopathogénie……………………………………………..15
II.1.3. Evolution de la carie…………………………………………………...16
II.1.4. La flore carcinogène…………………………………………………...18
II.1.4.1. Les streptocoques buccaux…………………………………..18
II.1.4.2. Lactobacillus sp……………………………………………….19
II.1.4.3. Actinomyces…………………………………………………...19
II.1.4.4. Candida albicans………………………………………………19
II.1.5. Le mode d’action des bactéries cariogènes……………………………20
II.2. Microbiologie des maladies parodontales……………………………………20
II.2.1. Gingivite…………………………………………………………………20
II.2.2. Parodontite……………………………………………………………...21
Partie 2 : matériels et méthodes
I.
Lieu et période d’étude………………………………………………………...22
II.
Type d’étude……………………………………………………………………22
III.
Les critères d’inclusion et d’exclusion………………………………………..22
III.1. Les critères d’inclusion………………………………………………………22
III.2. Les critères d’exclusion ……………………………………………………..22
IV.
Matériels ……………………………………………………………………….22
V.
Méthodes ……………………………………………………………………....22
V.1. Echantillonnage ……………………………………………………………....22
V.2. Analyse des prélèvements…………………………………………………….24
V.2.1. Isolement ………………………………………………………………...24

Atmosphère anaérobie………………………………………………….24

Mode d’emploi de la jarre……………………………………………...25
V.2.2. Repiquage……………………………………………………………....26
V.2.3. Identification……………………………………………………………26
V.2.3.1. Caractères microscopiques…………………………………..26
V.2.3.1.1. L’état frais……….……………………………………..26
2
V.2.3.1.2. Coloration de Gram………………………………….26
V.2.3.2. Caractères macroscopiques………………………………...27
V.2.3.3. Caractères biochimiques …………………………………..27
V.2.3.3.1. Test de la catalase…………………………………....27
V.2.3.3.2. Test de cytochrome-oxydase………………………...27
V.2.3.3.3. Type respiratoire………………………………….....27
V.2.3.3.4. Galerie biochimique commercialisée : API 20
STREP………………………………………………27
 Principe …………………………………………………28
 Préparation de la galerie……………………………….28
 Préparation de l’inoculum……………………………..28
 Inoculation de la galerie………………………………..28
 Lecture de la galerie…………………………………….29
V.2.3.4. Test de sensibilité aux antibiotiques ……………………...29
 Principe ………………………………………………….29
 Mode opératoire………………………………………...29
Partie 3 : Résultats et discussion
I.
Résultats…………………………………………………………30
I.1. Isolement et purification des isolats………………………………………….30
I.2. Caractérisation phénotypique des isolats……………………………………30
I.2.1. Caractérisation microscopique………………………………….30
I.2.1.1. L’état frais………………………………………………..30
I.2.1.2. Coloration de Gram……………………………………..31
I.2.2. Caractérisation macroscopique………………………..………..31
I.2.3. Caractérisation biochimique……………………………………33
I.2.3.1. Mise en évidence des enzymes respiratoires…………..33

Test de la catalase……………………………………...33

Test cytochrome oxydase……………………………...33

Type respiratoire………………………………………33
3
I.2.3.2. Les plaques API 20 STREP………………………………..33
I.2.4. La sensibilité aux antibiotiques…………………………………....34
II.
DISCUSSION………………………………………………………………...38
Conclusion générale …………………………………………………………….44
Références bibliographiques ………………………………………..45
Annexes
4
Liste de figures
Figure01 : formation du biofilm dentaire……………………………………………………07
Figure 02 : diagramme illustrant les différentes surfaces de la dent facilitant la colonisation
microbienne…………………………………………………………………………………...08
Figure 03 : visualisation de la répartition des nombreuses espèces composant le biofilm supra
gingival…………………………………………………………………………………….....10
Figure 04 : diagramme de Keyes…………………………………………………………….16
Figure 05 : évolution de la carie……………………………………………………………..16
Figure 06 : photos de prélèvement (prise par un Smartphone galaxy s3)…………………...24
Figure 07 : photos de jarres contenant les sachets générateurs d’anaérobiose (prises par un
téléphone condor G4)………………………………………………………………………...25
Figure 08 : photos d’un sachet générateur d’anaérobiose (BD GasPack™ EZ) (photo prise
par un smart phone condor G4)…………………………………………………………..25
Figure 09 : observation microscopique de coloration de Gram (photo prise par appareil
photo….) (grossissement x10)……………………………………………………………….31
Figure 10 : aspect macroscopique d’un isolat sur gélose Columbia au sang après une
semaine d’incubation à 37ºC (photo prise par un Smartphone condor G4)………………....32
Figure 11: résultats de quelques plaques API20 Strep (photo prise par un Smartphone condor
G4)…………………………………………………………………………………………...34
Figure 12: résultats de l’antibiogramme de quelques souches (photo prise par un Smartphone
condor G4)…………………………………………………………………………………..35
Liste de tableaux
Tableau 01: les résultats de la forme, la sporulation, la mobilité et le mode de regroupement
de différents isolats…………………………………………………………………………...30
Tableau 02: résultat de la coloration de Gram pour les anaérobies………………………….31
Tableau 03: résultats des aspects macroscopiques des isolats…………………………….....32
Tableau 04 : résumé des résultats des enzymes respiratoires et du type respiratoire………..33
Tableau 05 : résultats de la galerie Api 20 Strep………………………………………….....34
Tableau 06 : résultats de test de sensibilité aux antibiotiques…………………………….....34
Tableau 07 : les résultats généraux de l’étude bactériologique des différents isolats
étudiés………………………………………………………………………………………...36
Introduction
Introduction
Nous vivons dans un monde peuplé de bactéries. Notre corps est un réservoir où se
mêlent des micro-organismes commensaux et parfois des pathogènes. Depuis Pasteur, les
progrès des techniques modernes de la biologie moléculaire ont évolués.
C’est ainsi qu’aujourd’hui il a été identifié environ 1000 espèces différentes de
bactéries dans la cavité buccale. Celle-ci est colonisée par des bactéries qui adhèrent sur les
dents et forment la plaque dentaire (amas bactérien, sans organisation particulière) qui prend
le nom aujourd’hui de biofilm (accumulation structurée et ordonnée de bactéries) (Aas et al.,
2005).
A ce jour, on connait que la formation de ces biofilms est le mode de croissance le
plus préférable pour les microorganismes, et le plus important pour le développement des
pathologies (Seneviratne et al., 2012) : environ 80 % des infections microbiennes sont
associées aux biofilms (Shafahi et al., 2010), les biofilms buccodentaires (plaque dentaire) ne
sont pas une exception, ils jouent un rôle très important dans le développement des caries
dentaires des infections parodontales (Basri et al., 2012).
La carie apparait lorsqu’il existe une combinaison critique entre les 3 paramètres :
- Les bactéries buccales cariogènes (Streptocoques mutans, lactobacilles), dont
lemétabolisme produit des acides.
- Le terrain (ou l’hôte).
- Le régime alimentaire cariogène (Fejershov et al., 2008 ; Chardin et al., 2006).
Il n’existe donc qu’un nombre restreint de bactéries cariogènes : elles appartiennent
aux genres Streptococcus, Lactobacillus et Actinomyces.
Les streptocoques sont présents sur les surfaces dentaires, et apparaissent dans la
cavité buccale dès l’éruption dentaire, qui leur offre des surfaces à coloniser (Transmission
maternelle). Ils jouent un rôle dans l’initiation du processus carieux. On note une corrélation
entre le nombre de Streptococcus mutans (germe le plus actif concernant le mécanisme
cariogène) et l’incidence carieuse.
1
Introduction
Les Lactobacilles sont retrouvés dans les lésions carieuses profondes et seraient plutôt
responsables de la progression des lésions que de leur initiation. Ce sont des bactéries très
acidogènes et aciduriques (Lupi-Pegurier et al., 2009 ; De La Dure-Molla et al., 2012).
La maladie carieuse est un problème majeur de santé publique. Elle est le 3ème fléau
de morbidité mondiale et est classée parmi les 10 maladies les plus chroniques de l’homme.
D’après l’OMS, en avril 2012, 60 à 90% des enfants scolarisés dans le monde en étaient
atteints, et près de 100% des adultes (OMS, 2012).
Un mauvais état dentaire peut avoir d’importantes répercussions sur l’état de santé
général ainsi que sur la qualité de vie. En effet, la douleur, les abcès dentaires, les difficultés
de mastication, les dents absentes ont des effets non négligeables sur la vie quotidienne et le
bien-être des individus. La prévention est la meilleure façon de traiter la maladie carieuse.
Une surveillance active, constituée de visites régulières chez les dentistes, doit être
systématisée (Petersen, 2003 ; OMS, 2004).
A travers ce mémoire, une étude phénotypique de la flore bactérienne constitutive de
la plaque supra-gingivale chez 3 adultes sains et 3 cariés a été réalisée.
Cette étude a été réalisée au niveau du (L.A.M.A.A.B.E) ; Laboratoire de
Microbiologie Appliquée en l’Agroalimentaire, au Biomédical et à l’Environnement,
Université Abou Bakr Belkaid – Tlemcen, en collaboration avec le laboratoire de Chirurgie
Expérimentale de la faculté de la médecine dirigé par Pr Benkalfat sous la direction de la
promotrice Dr.KHELIL N. Maitre de conférence, Université de Tlemcen.
2
Introduction
3
Synthèse
bibliographique
Synthèse bibliographique
I. Ecologie buccale
I.1. Distribution des bactéries selon les habitats
La cavité buccale est un habitat complexe, auquel les dents, la salive, et le fluide
gingival confèrent un caractère unique.
La distribution des streptocoques dans la bouche illustre bien le tropisme de chacune
des espèces de ce groupe pour son habitat préférentiel.
La charge bactérienne totale est très variable d'un site à l'autre. On compte de 5 à 50
bactéries par cellule épithéliale de la joue, alors qu'une cellule épithéliale de la langue peut en
compter jusqu'à 100.
L'épithélium buccal peut être kératinisé (gencive), les kératinocytes contribuant à
l'élimination des bactéries, ou non (sillon gingivo-dentaire), les bactéries pouvant adhérer et
pénétrer.
Le dos de la langue du fait de sa morphologie et du passage des aliments, constitue
une bonne réserve de bactéries aérobies et anaérobies. Elles y sont plus nombreuses que sur
les autres muqueuses (100/cellule).
Il y a, en moyenne, 108 bactéries par ml de salive et 108 bactéries par mg de biofilm
nouvellement formé (Robert, 2012).
I.2. Facteurs physico-chimiques
La croissance des micro–organismes dépend de variables importantes : l’environnement
humide (hydrométrie), la température relativement constante, le pH, la disponibilité des
nutriments. Ces facteurs varient dans le temps et entre sites proches les uns des autres.
Température
● Elle est en moyenne de 34 à 36°C. Les bactéries prédominantes sont de type mésophilique
(25- 40°C).
● Elle subit de très fortes variations, en particulier sur la langue, avec des extrêmes de 0°C à
60°C. La fin d'un repas peut associer crème glacée et café. Les bactéries orales supportent une
grande différence de température de l’état congelé (-70°) à la température de 120°C pour être
détruites en chaleur humide en 15 minutes (Robert, 2012).
3
Synthèse bibliographique
Humidité :
● La salive totale et le fluide gingival saturent en humidité le milieu buccal.
● Le débit salivaire de 0,40 ml/min au repos peut passer, en l'espace de quelques secondes, à
plus de 3 ml/min.
● Une hyposialie ou une asialie entraînent des modifications considérables de la flore, causes
fréquentes de pathologies.
Les surfaces orales sont constamment baignées par le fluide oral l, ce dernier est essentiel
dans le maintien de l’écosystème buccal puisqu’il procure de l’eau, des nutriments, des
facteurs d’adhérence, et des facteurs antimicrobiens. L’environnement supra-gingival est
plutôt baigné par de la salive, tandis que l’environnement sous-gingival (sillon gingivodentaire) l’est plutôt par le fluide gingival (Robert, 2012).
pH
● La majorité des bactéries buccales ont un pH optimal de croissance entre pH 6 et pH 7,8.
● Dans les bouches carieuses, en présence de sucres fermentescibles, certaines bactéries dites
acidogènes, produisent de grandes quantités d'acides qui vont abaisser le pH (pH 4 à 5,5).
Dans le milieu acide ainsi obtenu, seules certaines bactéries dites aciduriques sont capables de
survie. Les bactéries cariogènes sont des bactéries à la fois acidogènes et aciduriques
(ROBERT, 2012).
Potentiel d'oxydo-réduction (Eh)
● Il traduit la capacité d'un milieu à oxyder ou à réduire une molécule par addition ou
soustraction d'électrons. Dans la majorité des habitats microbiens, l'oxygène est l'accepteur
d'électrons le plus commun et le plus facilement réduit, et sa présence entraîne une oxydation
du milieu. La concentration en oxygène est le facteur limitatif le plus important pour la
croissance des bactéries anaérobies (Robert, 2012).
Gaz
● La pression partielle d'oxygène dans l'air est de 21%. Elle peut tomber à 1 à 2% dans une
poche parodontale.
4
Synthèse bibliographique
● La concentration en CO2 est plus forte dans la cavité buccale que dans l'air à cause d'une
grande différence de pression partielle en CO2 entre la salive et l'air.
● Ce gaz est indispensable à la croissance et à l'implantation de certaines bactéries, dites
capnophiles comme Capnocytophaga (Robert, 2012).
La disponibilité des nutriments est l’un des paramètres importants dans le
développement et la composition du biofilm dentaire. Chaque espèce bactérienne a ses
exigences nutritionnelles (Chardin et al., 2006 ; Aoullay et al., 2000).
I.3. Accroissement de la diversité
La diversification se poursuit par le recrutement de nouvelles espèces, principalement
par adhésion interbactérienne hétérotypique, et la plaque se développe plus en épaisseur qu'en
surface s'enrichissant de bactéries facultatives et anaérobies stricts : Veillonella,
Fusobacterium, Prevotella, Porphyromonas et des mobiles telles que Treponema.
La prolifération des cellules déjà présentes s'effectue en foyers ou en colonnes ; après
deux jours, 10 à 20 couches cellulaires se superposent, la densité bactérienne est d'environ
107 /mm2 et la plupart des morphotypes sont déjà présents : cocci, bacilles et filaments. Les
proportions entre actinomyces et streptocoques varient dans les premières 24 heures
(ROBERT, 2012).
I.4. Le biofilm ou la plaque dentaire
Au XVIIème siècle, Antoine Van Leeuwenhoek est le premier à mettre en évidence la
présence d’ « animalcules », c’est-à-dire de bactéries, dans la substance blanche qu’il avait
récoltée sur ses dents, et qu’il a observée au microscope (Kaqueler et al., 1998).
Cette substance est en réalité le biofilm ; que nous appelons aujourd’hui « plaque
dentaire ». Celle-ci résulte de l’accumulation de diverses bactéries de la flore buccale
(aérobies ou anaérobies), baignant dans une matrice d’origine salivaire et bactérienne,
composée d’eau et d’une phase solide. La plaque dentaire est un dépôt mou, terne et de
couleur blanc-jaunâtre, qui adhère à la surface des dents et des différents matériaux présents
dans la cavité buccale (Albert et al., 1994 ; Mouton et al., 1993).
5
Synthèse bibliographique
I.4.1. Formation de la plaque
En quelques heures, la plaque dentaire se développe en 2 étapes à la surface des dents :
- Formation de la pellicule acquise exogène
- Adhérence des bactéries sur la pellicule
I.4.1.1. Pellicule acquise exogène (=PAE)
Après un nettoyage des dents, il se forme spontanément à leur surface un mince film
(épaisseur < 1μm) acellulaire et amicrobien, d’origine salivaire : la pellicule acquise exogène.
Sa formation résulte de l’adsorption de glycoprotéines salivaires à la surface de l’émail. C’est
un revêtement insoluble qui ne peut être éliminé facilement.
La PAE peut être bénéfique à la santé dentaire, en protégeant contre la décalcification
due aux acides alimentaires, ou participer à son déséquilibre.
Indispensable à la fixation de bactéries qui ne peuvent adhérer directement à l’émail,
elle est la première étape menant à la formation de la plaque dentaire (Marsh et al., 2009 ;
Albert et al., 1994 ; Mouton et al., 1993).
I.4.1.2. Colonisation de la PAE par les bactéries
La colonisation de la pellicule est progressive. La première étape se déroule en 4-5h
après nettoyage, c’est la fixation de bactéries dites « pionnières », essentiellement des
Streptocoques et des Actinomycètes. Dans un premier temps, ils se fixent grâce à des forces
électrostatiques faibles (forces de Van der Waals par exemple) et réversibles. Ensuite, par des
interactions moléculaires spécifiques irréversibles, mettant en jeu les adhésines de la
membrane bactérienne et les récepteurs glycoprotéiques de la PAE (Kaqueler et al., 1998).
La croissance et la présence de bactéries pionnières crée de nouvelles conditions
environnementales (comme par exemple une diminution de la disponibilité en O2), plus
adaptées au métabolisme de certaines bactéries. Cela favorise alors le recrutement de
nouvelles espèces, et accroit la diversité au sein de la plaque. C’est la colonisation secondaire
: elle contribue à la succession des populations bactériennes. On verra ainsi apparaitre des
germes anaérobies, et
des Gram
négatif comme
Fusobacterium, Haemophilus,
Porphyromonas, Veillonella, Prevotella, Treponema,… (Chardin et al., 2006 ; Marsh et
al., 2009).
6
Synthèse bibliographique
La plaque dentaire atteint ensuite une étape de maturation avec l’accroissement des
populations microbiennes, par la fixation de nouvelles bactéries et la multiplication de celles
déjà fixées. Volume et épaisseur de la plaque augmentent. C’est alors qu’il se crée un
équilibre, entre l’augmentation de population, et l’élimination des bactéries par détachement.
L’apparition de maladies telles que la carie dentaire et la parodontite sont dues à la
rupture de cet équilibre (Chardin et al., 2006).
1. Attachement
2. Colonisation
3. Développement du biofilm
Figure 01: formation du biofilm dentaire (Nicolas et al., 2011)
I.4.2. Classification du biofilm
I.4.2.1. Biofilm supra-gingival :
N’est cliniquement détectable que lorsqu’il atteint une certaine épaisseur, il apparait
alors comme un enduit blanc jaunâtre localisé tout d’abord le long du rebord gingival. Son
identification se réalise soit à l’aide d’une sonde déplacée sur la surface dentaire soit par
coloration.
La plaque débutante (moins de 7 jours) est caractérisée par de forte proportions
d’espèces des complexes jaune, pourpre et orange, la plaque d’épaisseur modérée contient
d’importantes proportions d’actinomyces et d’espèces du complexe pourpre, tandis que les
plaques épaisses, matures, contiennent de fortes proportions de complexes vert et orange
(Berceyet et al., 1996 ; Ouhayoun et al., 2012).
7
Synthèse bibliographique
La plaque supra-gingivale est la première à se former. Elle se compose de bactéries
aérobies et anaérobies facultatives à Gram positif, cariogènes telles que les Streptocoques
mutans, S. salivarius et S. sanguis (aujourd’hui sanguinis) (Walker et al., 2007) et il est
possible de trouver plus de 300 espèces bactériennes différentes dans un biofilm dentaire
supra-gingivale (Moore et al., 2000).
I.4.2.2. Biofilm sous-gingival :
Il constitue la continuité apicale du biofilm supra-gingival, il est à l’origine des
maladies parodontales.
Une colonisation initiale par des bactéries des complexes jaune, vert et pourpre en
même temps que les actinomyces modifient l’environnement dans le biofilm, permettent aux
bactéries du complexe orange d’abord, puis enfin à celle du complexe rouge de se développer
et de devenir majoritaires dans les biofilms sous-gingivaux (Berceyet et al., 1996 ;
Ouhayoun et al., 2012). Il est beaucoup plus difficilement évaluable cliniquement et qui n’est
pas accessible au patient. Il contient des bactéries anaérobies, plus virulentes, qui se
développent en pH basique (Zijnge et al., 2010)(Voir figure 02).
Figure 02: diagramme illustrant les différentes surfaces de la dent facilitant la colonisation
microbienne (Marsh et al., 2009).
8
Synthèse bibliographique
I.4.3. Architecture de biofilm supra-gingival
En général, son architecture, plus hétérogène, se compose de deux couches différentes
avec toujours une couche basale, à la surface de la dent. Selon les patients et les bactéries en
présence, on peut décrire différents types de biofilm selon 4 couches basales (Figure 03).
Tout d'abord, un biofilm constitué seulement de bâtonnets : Actinomyces sp.,
perpendiculairement orientés vers la surface des dents (panneau D).
Le second type est un mélange d'Actinomyces sp. et de chaînes de cocci, non
identifiées, comme les Streptocoques, perpendiculairement orientées à la surface de la dent
(panneau E).
Le troisième type montre un biofilm de bactéries filamenteuses, des Streptocoques et
les levures, où les Streptocoques forment des colonies distinctes autour des cellules de levure
(panneau F).
Le quatrième type est composé essentiellement de Streptocoques grandissant à
proximité immédiate de Lactobacillus sp. qui sont orientés perpendiculairement à la surface
de la dent (panneau G).
Une deuxième couche peut recouvrir la couche basale de n'importe quel type de
biofilm. Streptococcus sp. peut alors être présent sous forme de cellules dispersées, sans
organisation apparente (panneau A3), ou ils peuvent être alignés en une fine couche (panneau
A1).
Les Lactobacillus sp., qui s'éloignent de la surface des dents, sont entourées par des
cellules présentant différentes morphologies (panneau C) (Zijnge et al., 2010).
9
Synthèse bibliographique
Figure 03 : visualisation de la répartition des nombreuses espèces composant le biofilm supra
gingival (Zijnge et al., 2010).
I.4.4. Potentiel pathogène de la plaque
La plaque est en perpétuelle formation dans la cavité buccale. Aussi, dans une même
bouche, on note, selon la présence ou non d’une hygiène bucco-dentaire satisfaisante, une
variation d’un facteur 10 concernant la quantité de plaque (Kaqueler et al., 1998).
Ainsi, une hygiène bucco-dentaire régulière permet de maintenir la plaque à un stade
de « plaque dentaire non pathogène », où son développement est contrôlé et où les caries et
maladies parodontales n’ont qu’une faible incidence (Albert et al., 1994).
Au contraire, avec une hygiène insuffisante, la plaque n’est pas contrôlée, et des
bactéries pathogènes (exogènes ou endogènes opportunistes) peuvent se développer,
10
Synthèse bibliographique
entrainant la formation des plaques (Devals et al., 2013 ; Albert et al., 1994 ; Kaqueler et al.,
1998)
- Cariogène : elle aura une action pathogène au niveau des tissus minéralisés de la dent,
entrainant des caries. Elle est favorisée par une forte consommation de sucres, à partir
desquels les bactéries formeront des acides organiques déminéralisant l’émail.
- Parodontopathique : on y retrouve une flore plutôt Gram négatif et anaérobie,
caractéristique des maladies parodontales, et qui sera pathogène pour les tissus de soutien de
la dent, en synthétisant notamment des toxines et enzymes.
Cette action pathogène des bactéries sera détaillée dans les chapitres suivants.
En l’absence d’hygiène bucco-dentaire, la plaque dentaire revêt un caractère
pathogène menant donc au développement de pathologies telles que la carie ou les maladies
parodontales. De plus, elle sera à l’origine de la formation du tartre.
I.4.5. Évolution du biofilm vers le tartre
Le tartre est défini comme la minéralisation du biofilm produisant des cristaux de
différents phosphates de calcium. Le tartre dentaire est principalement compose de minéral,
de composants organiques et inorganiques. Les phospholipides représentent 10 % des lipides
totaux avec des phosphatidylethanolamines et des phosphatidylinositols. Ces derniers jouent
un rôle important dans la minéralisation de la plaque dentaire. Ils proviennent a la fois de la
salive et des constituants membranaires des bactéries (Gracieux et al., 2006).
I.5. Composition de la flore orale
La flore et l’hôte sont en équilibre. Toutefois, toute perturbation ou changement de la
microflore entraine une rupture de cet équilibre. Le déséquilibre peut être créé par un
changement biologique dans la bouche, comme la prise d’antibiotiques, une prise fréquente
d’aliments sucrés, ou encore l’altération des défenses de l’hôte, Cela pourra se traduire par
une modification qualitative ou quantitative de la flore, avec le développement de microorganismes pathogènes, ou avec la transformation de la flore résidente en pathogènes
opportunistes, et ainsi la survenue de maladies, caries ou maladies parodontales par exemple
(Devals et al., 2003 ; Philip et al.,2006).
11
Synthèse bibliographique
Ces bactéries peuvent être aérobies ou anaérobies, facultatives ou obligatoires
(Chardin et al., 2006 ; Philip et al., 2009).
I.5.1. Bactéries à gram positif
 Bacilles
Genre Actinomyces : groupe hétérogène de bactéries anaérobies strictes ou facultatives,
colonisateurs précoces de la cavité buccale, en particulier au niveau de la plaque dentaire. Ils
permettent l’adhésion d’autres bactéries. Les espèces buccales anaérobies facultatives sont :
A. graevenitzii, A. radicenti, A. naeslundii, A. viscosus
Genre Lactobacillus : Anaérobies, mais aérotolérants, ces bactéries ne possèdent pas de
catalase, Habitat normal : la plaque dentaire, la salive et sur les tissus mous, impliqués dans
le processus carieux, et plus particulièrement dans la progression de la lésion au sein de la
dentine, du fait de leurs caractères acidophiles et acidogènes, Résistance à la vancomycine
très fréquente. Plusieurs espèces buccales dont : L. acidophilus, L. casei, L. fermentum, L.
oris, L. salivarius.
Genre Bifidobacterium, espèce B. dentium : en petit nombre dans la plaque, impliqué dans la
carie dentaire.
Genre Eubacterium, espèces buccales dont : E. brachy, E. nodatum, E. saburreum, E. yurii.
Genre Propionibacterium est un indigène majoritaire dans la flore buccale, isolés de caries.
Les espèces retrouvées sont : P. acnes, P. avidum, P. freudenreichii, P. granulosum, P.
jensenii, P. propionicum (Robert, 2012).
 Cocci
Genre Enterococcus , espèce E. faecalis a été isolée d’infections endodontiques et à la
parodontite (Dumitrescu et al., 2010).
Genre Gemella, espèces G. morbillorum et G. bergeri sont parfois isolées d’infections
endodontiques avec abcès péri-apicaux.
Les streptocoques oraux appartiennent à la flore commensale de la cavité buccale et du
tractus respiratoire (représentent plus de 20% de la flore buccale). Ils jouent un rôle important
dans la formation de la plaque dentaire, regroupées en paires ou en chaînettes, Immobiles,
12
Synthèse bibliographique
anaérobies mais aérotolérantes, isolés de caries, de nécroses pulpaires, de gingivites, de
parodontites. S. mutans et S. sobrinus sont fortement impliqués dans la carie dentaire.
Genre Peptococcus, espèce P. niger
Genre Anaerococcus, espèce A. prevotii (Robert, 2012).
2.2. Bactéries à gram négatif
2.2.1. Bacilles à Gram négatif, anaérobies, non-mobiles
Genre Leptotrichia regroupe quelques espèces dont L. buccalis retrouvé dans
plaque
dentaire de sujets sains.
Genre Fusobacterium : commensaux de la cavité buccale, retrouvé dans les pathologies
bucco-dentaires espèces F. nucleatum (serait la principale et la plus fréquente cause de
l’inflammation gingivale et initierait la maladie parodontale), F. periodonticum, F.
necrophorum.
Genre Haemophilus : retrouvé dans la salive et la plaque dentaire, espèces buccales : H.
influenzae, H. parainfluenzae
Bactéries à Pigmentation Noire (BPN) :
Anaérobies strictes, forme de bacilles ou de coccobacilles, non mobiles :
Genre Prevotella : espèces pigmentées : P. denticola, P. intermedia, P. loescheii, P.
melaninogenica et P. nigrescens, colonies beiges puis noires, culture difficile et à croissance
lente, présent dans tous les biofilms oraux, les lésions carieuses et endodontiques, les poches
parodontales (Robert, 2012). Les espèces non pigmentées notamment P. oralis, P. oris,
P.oulora, P. veroralis, P. dentalis (Listgarten, 2000).
Genre Porphyromonas, espèces P. gingivalis, P. endodontalis, P. asaccharolytica. P.
gingivalis est un agent pathogène majeur des parodontites (Robert, 2012).
2.2.5. Bacilles à Gram négatif, facultatifs, mobiles
Genre Campylobacter : retrouvé au niveau du sillon gingival et la plaque dentaire, espèces
buccales : C. consisus, C. sputorum, C. rectus, C. curvus (Robert, 2012).
13
Synthèse bibliographique
2.2.6. Cocci à Gram négatif, anaérobies
Genre Veillonella , espèces buccales : V. atipyca, V. dispar, V. parvula dans la plaque
dentaire des sites sains. Il figure parmi les premiers colonisateurs de la plaque, isolés de caries
(Robert, 2012).
2.2.7. Cocci à Gram négatif, aérobies ou facultatifs
Genre Neisseria présente une espèce buccale N. sicca, son habitat est la plaque dentaire, les
lèvres et la langue (Robert, 2012).
14
Synthèse bibliographique
II. Microbiologie des pathologies infectieuses buccales
II.1. Microbiologie de la carie
II.1.1. Epidémiologie
La carie est actuellement classée par les experts de l’Organisation Mondiale de la Santé
(O.M.S) au troisième rang des fléaux mondiaux, immédiatement après les affections
cancéreuses et les maladies cardio-vasculaires (Muller et al., 1997).
Un indice épidémiologique permettant de mesurer de manière qualitative et quantitative
l’état de santé bucco-dentaire d’un individu/ d’un échantillon de population, a été introduit en
1937 par Klein et Palmer (5). Il s’agit de l’indice CAO/D qui comptabilise le nombre de dents
(D) définitives Cariées, Absentes ou Obturées d’un individu. Lorsque le dépistage intéresse
une population d’enfants, il y a lieu de distinguer un indice pour les dents définitives
(CAO/D) et un indice pour les dents de lait (cao/d) (Klein et al., 1940).
II.1.2. Définition, Etiopathogénie
La carie dentaire est une maladie infectieuse postéruptive des tissus durs de la dent. Elle
est caractérisée par des périodes de déminéralisation alternant avec des périodes de
reminéralisation. Elle est localisée, allant de l’extérieur vers l’intérieur de la dent. Elle affecte
les tissus durs de la dent à des degrés variables, allant d’une simple perte de minéraux, non
détectable à l’œil nu, à une destruction complète de la dent. Le processus carieux est
généralement réversible aux stades initiaux et dans des conditions favorables, tandis qu’il est
irréversible aux stades avancés (Charland et al., 2001). La lésion carieuse peut affecter
l'émail, la dentine et le cément. Les destructions localisées des tissus durs dentaires, les
lésions, sont ainsi les symptômes de la maladie. Ces symptômes vont de la perte initiale de
minéral au niveau ultra structural à la destruction totale de la dent (Fejerskoy et al., 2003).
La carie est une maladie complexe et multifactorielle, qui nécessite la conjonction de
plusieurs facteurs pour initier son processus. Keyes (1962) a représenté sous forme de
diagramme (Figure 04) une trilogie de facteurs étiologiques de la carie. Ces 3 facteurs sont :
- Les bactéries buccales cariogènes (Streptocoques mutans, lactobacilles), dont le
métabolisme produit des acides
15
Synthèse bibliographique
- Le terrain (ou l’hôte) incluant les dents (morphologie, position, qualité de la
minéralisation) et la salive (flux salivaire, capacité tampon, propriétés antibactériennes,
ions fluorures, calcium, phosphore, protéines, enzymes)
- Le régime alimentaire cariogène, dépendant de l’abondance et de la fréquence
d’absorption de glucides fermentescibles.
D’autres versions du diagramme de Keyes, y ajoutent le temps comme composant
nécessaire.
Figure 04 : diagramme de Keyes (1962)
II.1.3. L’évolution de la carie
Figure 05: évolution de la carie (Hauteville, 2015)
16
Synthèse bibliographique
La carie est une lésion évolutive. On classifie les atteintes carieuses de la dent selon
l’aspect clinique de la cavité et selon le degré d’atteinte des différents tissus touchés. Les cinq
classes de carie sont (voir figure 05) :
- carie initiale
- carie superficielle
- carie profonde
- carie pénétrante
- carie perforante
La carie initiale ne présente pas de cavitation. C’est une déminéralisation partielle des
cristaux sains de l’émail par les acides. À ce stade, les cristaux ne sont pas totalement dissous
et la surface de l’émail reste intacte. L’aspect clinique est une tache crayeuse ou blanchâtre.
Cette carie est la seule carie réversible, à condition d’améliorer l’hygiène et si possible,
d'effectuer une fluoration.
La carie superficielle est une carie qui n’atteint que l’émail et/ou le cément. La rupture
superficielle de l’émail permet l’extension de la plaque dentaire dans la lésion, alors
l’élimination mécanique de la plaque dentaire devient impossible. Les acides, provenant de la
dégradation des hydrates de carbone par les bactéries de la plaque dentaire, peuvent
facilement atteindre la limite jonction émail-dentine. Le processus de reminéralisation est
ainsi impossible et la lésion progresse rapidement.
La carie profonde est une lésion qui atteint l'émail et la dentine. La cavité qui est
présente au niveau de l’émail est plus petite que la cavité interne. En effet, une fois que la
carie a atteint la jonction émail-dentine, elle progresse plus rapidement dans la dentine car
celle-ci est peu minéralisée. Lorsque la dentine est touchée, l’organe dentaire manifeste, pour
la première fois, sa capacité de défense.
La carie pénétrante est une carie qui a détruit l’émail et la dentine. La dentine
réactionnelle est touchée à son tour, et la carie avance rapidement en direction de la pulpe. À
ce stade, la pulpe est vivante, mais présente des troubles importants (douleurs aiguës). La
présence d’une inflammation pulpaire indique que la pulpe est malade.
La carie perforante est une carie où tous les tissus dentaires sont détruits (l’émail, la
dentine, la dentine tertiaire, la dentine de la chambre pulpaire et parfois aussi la dentine
radiculaire). La pulpe est nécrosée et les microorganismes de la carie ont envahi les tissus. En
fonction du degré de nécrose et du stade d'infection chronique, le patient présente des
douleurs qui peuvent être intolérables ou pas.
17
Synthèse bibliographique
En conclusion, le patient commence à ressentir les effets délétères de la carie au stade
de carie profonde. A ce niveau, l’émail est complètement détruit et le soin restaurateur est
inévitable. Afin de diagnostiquer au plus tôt les lésions carieuses, il est nécessaire d’entrevoir
les aspects macroscopiques et microscopiques de la carie (Anceaux, 2011).
II.1.4. La flore cariogène
Bien que la carie soit considérée comme un processus multifactoriel, il apparaît que cette
affection est due à l’activité métabolique des bactéries dites ≪ cariogènes » qui colonisent les
surfaces dentaires et qui par glycolyse, élaborent des acides organiques susceptibles de
détruire la surface minéralisée de la dent.
Un grand nombre d’espèces bactériennes sont retrouvées dans les caries mais les
principales bactéries impliquées sont les streptocoques du groupe mutans (Streptococcus
mutans et S. sobrinus), les lactobacilles et les actinomyces (Seow, 2007).
II.1.4.1. Les streptocoques buccaux
Le genre Streptococcus est fortement présent dans tous les sites de la cavité buccale. La
plupart de ces streptocoques commensaux oraux sont non groupables par la méthode de
Lancefield car ils ne possèdent pas de polyoside C. Ils sont fréquemment appelés
streptocoques « viridans » en raison du halo verdâtre qui apparaît autour de la colonie sur une
gélose au sang (hémolyse de type α). Chez l’homme, certaines espèces de streptocoques
jouent un rôle écologique important en raison de leur synthèse de polysaccharides
extracellulaires (dextranes, levanes) qui interviennent dans la constitution de la plaque et son
métabolisme (Sixou et al., 2007).
Le genre Streptococcus est constitué de petits cocci, de forme sphérique ou ovoïde
dont le diamètre varie entre 0,5 et 2μm. Ils sont immobiles, asporulés et à Gram positif et se
retrouvent en paires (culture en boîte de Pétri) ou en chaînettes (milieu liquide). Ce sont des
bactéries anaérobies facultatives qui nécessitent un milieu de croissance enrichi (Schlegel et
al., 2000).
Les principaux Streptococcus responsables de la carie sont : S.mutans (sérotypes c, e, f)
et S. sobrinus (sérotypes d, g) (Seow et al., 2007)
18
Synthèse bibliographique
II.1.4.2. Lactobacillus sp
Les lactobacilles sont connus comme responsables de la carie dentaire par leur présence
en nombre important au niveau des lésions carieuses. Selon Owen, la relation Lactobacilluscarie dentaire a été rapportée par Goadby en 1899. Il est maintenant considéré comme
colonisateur secondaire plutôt qu’initiateur du processus carieux (Badet et al., 2008 ; Sixou
et al., 2007).
Les lactobacilles sont des bacilles rectilignes ou incurvés de longueur et d’épaisseur
variables. Ils sont immobiles, à Gram positif, asporulés et acapsulés le plus souvent. Les
espèces les plus fréquemment isolées dans la cavité buccale sont : L. acidophilus, L. casei, L.
fermentum,L. crispatus, L. grasseri. Le genre Lactobacillus est classé dans les bactéries
lactiques (Sixou et al., 2007 ; Vestman et al., 2013).
II.1.4.3. Actinomyces
Le genre Actinomyces est fortement représenté dans la cavité buccale et est présent sur
l’ensemble des surfaces orales. Il forme une partie importante de la microflore du biofilm
dentaire en particulier au niveau des zones proximaux et le sillon gingival (Marsh et al.,
2009).
Les Actinomyces sont des bacilles à Gram positif très polymorphes et non sporulés. Les
espèces identifiées dans la cavité buccale humaine sont : A. georgiae, A. gerencseriae (semble
être responsable de l’initiation de la carie), A. israelii, A. meyeri, A. odontolyticus, A. viscocus
(Sixou et al., 2007).
II.1.4.4. Candida albicans
C’est un champignon saprophytes de la cavité buccale qui colonise plusieurs types de
surfaces de la cavité buccale comme la langue, la muqueuse palatine, les lésions carieuses et
la plaque dentaire ainsi que les tissus durs dentaires aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant.
C. albicans adhère aux surfaces dentaires, produit PES, forme le biofilm et il est
acidogène et tolérant de l’acide (Sixou et al., 2007).
19
Synthèse bibliographique
II.1.5. Le mode d’action des bactéries cariogènes
Les premières bactéries à coloniser la surface dentaire, appelées non-S. mutans, sont
Streptococcus sanguinis, oralis et mitis, représentent 95% de la population des streptocoques,
soit 56% des bactéries du biofilm. Les streptocoques mutans quant à eux ne représentent que
2% de la population des streptocoques initiaux. Par la suite, ce biofilm primaire,
streptocoques dominant, se modifie et devient actinomyces dominant. Lorsqu’un leucome
précarieux, lésion primaire de l’émail (lésion blanche de l’émail) apparaît, le taux de S.
mutans devient plus élevé mais le biofilm est encore majoritairement composé de non-S.
mutans et d’Actinomyces.
Dans les lésions cavitaires atteignant la dentine, S. mutans représentent alors 30% du
biofilm bactérien, indiquant que cette bactérie est directement responsable de l’activité des
lésions carieuses. Les bactéries non-S. mutans sont les plus adhésives aux protéines et aux
sucres et produisent des polysaccharides initiant ainsi la formation du biofilm. Lorsque ce
biofilm est soumis à une exposition prolongée aux sucres, l’acidogénicité des bactéries nonS.mutans et des Actinomyces augmente, transformant le biofilm au profit des bactéries à plus
fort potentiel acidogène. Plus tard, après la formation d’une cavité les lactobacilles sont
responsables de la progression de la lésion.
Cette adhésion bactérienne est un facteur de virulence. Les bactéries cariogènes
métabolisent les glucides d’origine alimentaire. Ce métabolisme produit des acides,
notamment de l’acide lactique, de l’acide propionique et de l’acide formique, qui entraînent
une baisse du pH. En dessous du seuil de 5,5 la phase minérale de la dent est susceptible de se
déminéraliser (Dure-Molla et al., 2012).
II.2. Microbiologie des maladies parodontales
Les maladies parodontales ou parodontopathies peuvent être définies comme des
affections infectieuses multifactorielles chroniques des tissus parodontaux (Mankodi et al.,
2005). Elles constituent la principale cause de perte de dents chez l’adulte (Sixou et al.,
1991).
II.2.1. Les gingivites
Les gingivites provoquées par la plaque bactérienne représentent l’atteinte gingivale la
plus fréquente. Elle peut survenir à tout âge (enfants et adultes) avec une prévalence pouvant
20
Synthèse bibliographique
atteindre 50 à 100% dans la population adulte (INSERM, 1999 ; Struillou, 2002). Le rôle
étiologique de la plaque bactérienne est reconnu puisque chez des patients présentant un
parodonte sain, l’arrêt du contrôle de plaque entraîne tout d’abord l’apparition d’une
inflammation discrète au niveau de la gencive marginale, puis de plus en plus marquée dans le
temps. Cette atteinte gingivale est réversible, le contrôle de la plaque permet un retour à la
normale. Elle n’atteint que le parodonte superficiel (INSERM, 1999). L’aggravation de la
gingivite conduit à la parodontite.
II.2.2. Les parodontites
Si la gingivite n’est pas traitée, elle peut évoluer en parodontite, la plaque et sa
population bactérienne descendent de plus en plus profondément sous la zone du sulcus (le
sillon situé entre le bord de la gencive et la dent). La réponse inflammatoire du corps
provoque une rétraction des gencives et ainsi une séparation de la dent. Des espaces qui
s’appellent des poches, se forment entre les gencives et les dents. Le contrôle de la plaque
dentaire et de la gingivite est efficace pour prévenir la parodontite (Ciancie, 2003 ; Meurman
et al., 2006).
La plupart des microorganismes intervenant dans ces pathologies sont des bacilles à
Gram négatif, anaérobies stricts (Porphyromonas gingivalis, Prevotella intermedia, Tanarella
forsythia, Fusobacterium nucleatum, Campylobacter rectus, Treponema denticola) ou
capnophiles (Aggregatibacter actinomycetemcomitans, Eikenella corrodens, Capnocytophaga
ochracea)(Sixo et al., 1994).
21
Matériel et méthodes
Matériels et méthodes
Dans ce deuxième chapitre, nous décrivons les méthodes utilisées ainsi que le matériel ayant
servi dans l'élaboration, la réalisation et l'aboutissement de notre étude.
Lieu et période d’étude
I.
Ce travail a été réalisé durant la période allant de février à mai 2016 en collaboration
avec le laboratoire de chirurgie expérimentale dirigé par le Pr Benkalfat à la faculté de
médecine,Université Abou BakrBelkaid-Tlemcen.
Type d’étude
II.
Il s’agit d’une étude phénotypique de la flore bactérienne de la plaque supra-gingivale
buccale chez 03adultes indemnes de caries et 03 ont une lésion carieuse (sous la
responsabilité d’une dentiste).
Les critères d’inclusion et d’exclusion
III.
III.1. Les critères d’inclusion
Notre étude concerne des sujets âgés de 23-30 ans, Les 06 adultes sont soumis à un
questionnaire médico-dentaire (voir annexe 01).
Sujets ne présentant aucune atteinte parodontale (aucun signe d’inflammation ou de rougeur
de la gencive) et/ou pathologie au niveau de l’état général.
III.2. Les critères d’exclusion

L’antibiothérapie dans les derniers 3 mois

Présence des implants prosthétiques fixes ou mobiles

Avoir moins de 24 dents permanentes

Patients avec mauvaise hygiène (ne se brossent pas les dents)

Présence de nombreuses malpositions dentaires

Application de fluor dans les 48 heures qui précédent le prélèvement.
IV.
Matériels
Milieux de culture
- Gélose Columbia (Oxoid, England).
- Bouillon Cœur Cervelle (BHIB), (Oxoid, Basingstoke,UK)
22
Matériels et méthodes
- API 20 STREP
Instruments et appareillage
- Microscope optique
- Etuve
- Jarre anaérobie et générateurs de Gaz
 Jarre anaérobie (BD GasPack™ EZ container, USA)
 Sachets générateurs d’anaérobiose, GasPack (BD GasPack™ EZ, USA)
Disques d’antibiotiques
- Vancomycine
- Amoxicilline
- Kanamycine
V.
Méthodes
V.1. Echantillonnage
Deux règles importantes sont à respecter :
 Il ne faut pas contaminer l’échantillon prélevé par une flore normale ;
 Il faut réduire au maximum le contact avec l’oxygène de l’air.
Les prélèvements concernent 3 sujets présentant des dents cariées et 3 sujets indemnes
de caries dentaires, ces prélèvements ont été soigneusement effectués dans des conditions
d’asepsie, par une dentiste et transportés immédiatement au laboratoire pour être analysés.
Ils doivent être effectués le matin, 12h après le dernier brossage des dents, et 2h après
le dernier repas.
Le prélèvement se fait à l’aide d’un écouvillon stérile pour chaque sujet. Ce dernier
doit être frotté sur les surfaces dentaires et inter-dentaires chez les sujets indemnes de carie, et
aussi dans les lésions carieuses pour ceux qui ont des caries (voir figure) puis le mis dans un
tube Eppendorf contenant le BHIB.
23
Matériels et méthodes
Figure 06 : photos de prélèvement (prise par un Smartphone galaxy s3).
V.2. Analyse des prélèvements
Au niveau de laboratoire, l’inoculum va être ensemencé, et cultivé en anaérobiose sur
milieu Columbia additionné de sang.
V.2.1. Isolement
- Bien homogénéiser le tube de prélèvement pendant 30 secondes à l’aide d’un vortex.
- A partir de cette suspension mère, on prépare des dilutions décimales allant de 10 -1 à 10-4
dans des tubes Eppendorf contenant 900 µl du bouillon BHIB pré réduit.
- Ensuite 100 µl de la solution mère et de dilution décimale 10 -2 et 10-4 sont ensemencés
sur des boites de Pétri contenant la gélose Columbia au sang.
- Puis, les boites sont incubées en anaérobiose dans des jarres à 37ºC pendant 5 jours en
utilisant des sachets générateurs d’anaérobiose (GENbag, GENbox).

Atmosphère anaérobie
L’anaérobiose peut être obtenue de différentes manières. Elle permet de cultiver les bactéries
les plus sensibles à l’oxygène. D’excellents résultats sont néanmoins obtenus, pour les
bactéries rencontrées en clinique humaine, avec les jarres anaérobies. Des sachets générateurs
d’anaérobiose sont introduits dans ces jarres. Ces jarres, faciles à utiliser, sont à la portée de
tout laboratoire (Grollier et al., 2004) (voir figure 07 et 08).
24
Matériels et méthodes
Figure 07: photos de jarres contenant les sachets générateurs d’anaérobiose (prises par un
Smartphone condor G4).

Mode d’emploi de la jarre
-
Placer les boîtes de Pétri dans la jarre ;
-
Ajouter l’indicateur d’anaérobiose ;
-
Ouvrir le sachet aluminium, sortir le générateur et le mettre immédiatement dedans ;
-
Fermer immédiatement la jarre et incuber.
Figure 08: photos d’un sachet générateur d’anaérobiose (BD GasPack™ EZ) photo
prise par un Smartphone condor G4).
25
Matériels et méthodes
V.2.2. Repiquage
A partir des boites de pétri incubées, on effectue plusieurs repiquages en se basant sur
l’aspect macroscopique des colonies dont chaque colonie fait l’objet de deux repiquages sur
gélose Columbia au sang frais par la méthode des quadrants, qui ont ensuite incubées dans la
jarre en anaérobiose à 37ºC pendant 5 jours.
Après incubation, nous éliminons les boites contaminées et nous effectuons un deuxième
repiquage s’il est nécessaire.
V.2.3. Identification phénotypique des isolats
L’identification bactérienne est basée sur l’examen microscopique et macroscopique, les
tests biochimiques (galeries commercialisées API 20 Strep) et le test de sensibilité aux
antibiotiques (Mégraud, 1994).
V.2.3.1. Caractères microscopiques
Les
techniques
d’examen
microscopique
permettent
d’établir
une
pré-
identification « carte d’identité » pour les microorganismes étudiés.
V.2.3.1.1. L’état frais
Cet examen permet d’apprécier la forme, la mobilité, et la présence de la spore des
germes étudiés. Il faut éviter de confondre la mobilité d’une bactérie avec les mouvements de
convention susceptibles de l’entrainer.
Une goutte de l’eau distillée est déposée au centre de la lame, puis ensemencé par une
pipette Pasteur contenant la culture pure de colonies suspectes puis la recouvrir par une
lamelle au-dessous en évitant de créer de bulles d’air. L’observation se fait par microscope
optique (grossissement x100).
V.2.3.1.2. Coloration de Gram
L’examen au microscope du prélèvement après coloration de Gram permet de repérer
quelque fois la prédominance d’un type bactérien (cocci ou bacilles) et d’orienter le
diagnostic (Delarras, 2014).
 Réalisation d’un frottis
 Coloration de Gram
 Observation
26
Matériels et méthodes
V.2.3.2. Caractères macroscopiques
L’aspect macroscopique des colonies (forme, taille, couleur) est déterminé après incubation à
37ºC sur gélose Columbia au sang pendant 5 jours.
V.2.3.3. Caractères biochimiques
V.2.3.3.1. Test de catalase
Le test de catalase est utilisé pour détecter la présence de l'enzyme catalase. La catalase est
une enzyme qui décompose le peroxyde d’hydrogène (H2O2) en oxygène gazeux et en eau,
un dégagement gazeux abondant sous forme de mousse ou de bulles traduit la décomposition
de l’eau oxygénée sous l’action de la catalase.
Pour mettre en évidence cette enzyme, une partie de la colonie suspecte est diluée dans une
goutte d’eau oxygénée sur une lame stérile. Le dégagement de bulles de gaz indique la
présence de la catalase (Allen et al., 2006 ; Tabak et al., 2012 ; Siboukeur, 2011).
V.2.3.3.2. Test de cytochrome-oxydase
Ce test permet de déterminer si un micro-organisme possède le système enzymatique
(cytochrome c) lui permettant d'utiliser l'oxygène libre (O2) comme accepteur final d'électron
dans la chaîne respiratoire. Il est réalisé à l’aide de disques prêts à l’emploi, imprégnés du
réactif N-diméthyl paraphénylène diamine (Leyral et al., 2007 ; Joffin et al., 2006) :
-
A l’aide de pinces placer un disque d’oxydase sur une lame porte objet.
-
Choisir une colonie bien isolée et représentative de la culture fraiche à tester.
-
Prélever la colonie choisie à l’aide d’une anse de platine stérilisée.
-
Frotter doucement la colonie sur le disque et observer l’apparition d’une coloration
violette dans un délai de 30 secondes.
V.2.3.3.3. Type respiratoire
Ensemencer le milieu viande foie par piqure centrale à partir d’une culture bactérienne
pure sur boite de pétri (Joffin et al., 2006 ; Delarras, 2007).
V.2.3.3.4. Galerie commercialisée API 20 Strep
API 20 Strep est un système standardisé associant 20 tests biochimiques qui présentent
un grand pouvoir discriminant. Il permet de faire un diagnostic de groupe ou d'espèce pour la
plupart des streptocoques, entérocoques et pour les germes apparentés les plus courants. La
27
Matériels et méthodes
liste complète des bactéries qu’il est possible d’identifier avec ce système est présente dans le
tableau d’identification en fin de notice (biomérieux, 2010).
 Principe
La galerie API 20 Strep comporte 20 microtubes contenant les substrats déshydratés
pour la mise en évidence d'activités enzymatiques ou de fermentation de sucres.
Les tests enzymatiques sont inoculés avec une suspension dense, réalisée à partir d'une
culture pure, qui reconstitue les milieux. Les réactions produites pendant la période
d'incubation se traduisent par des virages colorés spontanés ou révélés par l'addition de
réactifs.
Les tests de fermentation sont inoculés avec un milieu enrichi (contenant un indicateur
de pH) qui réhydrate les sucres. La fermentation des carbohydrates entraîne une acidification
se traduisant par un virage spontané de l'indicateur coloré.
La lecture de ces réactions se fait à l'aide du Tableau de Lecture et l'identification est
obtenue à l'aide du Catalogue Analytique ou d'un logiciel d'identification.
 Préparation de la galerie
Réunir fond et couvercle d'une boîte d'incubation et répartir environ 5 ml d'eau distillée ou
déminéralisée [ou toute eau sans additif ou dérivés susceptibles de libérer des gaz (Ex : Cl2,
CO2 ...)] dans les alvéoles pour créer une atmosphère humide. Inscrire la référence de la
souche sur la languette latérale de la boîte. (Ne pas inscrire la référence sur le couvercle,
celui-ci pouvant être déplacé lors de la manipulation). Sortir la galerie de son emballage
individuel et placer la galerie dans la boîte d'incubation.
 Préparation de l'inoculum
Ouvrir une ampoule d’API Suspension Medium (2 ml. A l'aide d'un écouvillon, prélever,
toute la culture préalablement préparée. Réaliser une suspension très dense.
 Inoculation de la galerie
- Dans la première moitié de la galerie (tests VP à ADH), nous avons réparti la suspension
précédente en évitant la formation de bulles :

pour les tests VP à LAP : environ 100 µl dans chaque cupule ;

pour les tests ADH : remplir uniquement le tube.
- Dans la deuxième moitié de la galerie tests RiB à GLYG :

nous avons ouvert une ampoule d’APiGP Medium et y avons transféré le reste de la
suspension, soit environ 0,5 ml ;

nous avons réparti cette nouvelle suspension dans les tubes uniquement.
28
Matériels et méthodes
- Nous avons rempli les cupules des tests soulignés ADH à GLYG avec de l’huile de
paraffine puis refermé la boîte d’incubation à 37ºC en anaérobiose pendant 24h.
Lecture de la galerie
Après 24 heures d’incubation, nous avons ajouté les réactifs :

test VP : 1 goutte de VP1 et VP2

test HiP : 2 gouttes de NIN

test PYRA, α-GAL, β-GUR, β-GAL, PAL, LAP : 1 goutte de ZYM A et ZYM B.
Après 10 mn, la lecture est effectuée en se référant au tableau de lecture.
-Réaction positive = + ;
-Réaction négative = ˗
V.2.3.4. Test de sensibilité aux antibiotiques

Principe
L’étude de la sensibilité aux antibiotiques a été réalisée par la méthode de diffusion des
disques imprégnés d’antibiotiques en milieu Columbia au sang. Le but de la réalisation d’un
antibiogramme est de prédire la sensibilité d’un germe à un ou plusieurs antibiotiques dans
une optique essentiellement thérapeutique. Il sert également à l’identification bactérienne par
la mise en évidence de résistances naturelles (Burnichon et al., 2003).
Dans le cas particulier des bactéries anaérobies le teste de sensibilité aux antibiotiques est
considéré comme un critère d’identification.
 Mode opératoire
- A partir de la suspension bactérienne inoculée dans les galeries API 20 Strep,
- Avec un écouvillon essoré, ensemencer toute la surface de la gélose Columbia au sang en
stries serrées (successivement 3 orientations décalées de 60°).
Déposer les disques à la surface de la gélose en les appliquant délicatement à la pince stérile
(CASFM, 2004).
Incuber les boites des souches anaérobies ou anaérobies facultatives en anaérobiose à 37°C
pendant 48 heures.

Dans notre antibiogramme on a utilisé juste 3 disques d’antibiotiques (amoxicilline,
kanamycine, vancomycine) pour cause de la non-disponibilité.
29
Résultats et
discussion
Résultats et discussion
I.
Résultats
Nous avons obtenu 17 isolats dont 8 souches ont des aspects différents.
I.1. Isolement et purification des isolats
Les colonies des souches bactériennes anaérobies poussées sur le milieu Columbia au sang
dans une période de 5 jours à Tº de 37ºC sont d’aspects différents, de ce fait sont repiquées
dans le même milieu d’isolement puis purifiées.
I.2. Caractérisation phénotypique des isolats
I.2.1. Caractérisation microscopique
La détermination de la morphologie, l’arrangement cellulaire, la mobilité et le Gram des
isolats.
I.2.1.1. L’état frais
Les résultats montrent que toutes les bactéries sont immobiles avec des formes différentes
(cocci, bacille, coccobacille) regroupées en courte chainette ou en amas (voir tableau 01).
Tableau 01: les résultats de la forme, la mobilité et le mode de regroupement de différents
isolats
Isolats
Forme
Mobilité
Mode de
regroupement
01
cocci
Immobile
En courte chainette
02
cocci
Immobile
En chainette
03
cocci
Immobile
En courte chainette
04
coccibacille
Immobile
En chainette/isolé
05
cocci
Immobile
En courte chainette
06
coccobacille
Immobile
En courte chainette
07
bacille
Immobile
En courte chainette
08
cocci
Immobile
En courte chainette
30
Résultats et discussion
I.2.1.2. Coloration de Gram
L’examen microscopique montre que nos isolats varient entre Gram (+) et Gram (-) (voir
figure 09).
Figure 09 : observation microscopique de coloration de Gram (photo prise par appareil
photo….) (grossissement x100)
Les résultats d’observation microscopique après coloration de Gram sont résumés dans le
tableau suivant :
Tableau 02: Résultat de la coloration de Gram pour les anaérobies
Les isolats
1
2
3
4
5
6
7
8
Gram
+
+
+
+
+
+
+
I.2.2. Caractérisation macroscopique
Après le repiquage sur milieu Columbia additionné de sang, les colonies obtenues ont des
tailles différentes (petite, moyenne, grande) de forme variable (lisse, bombée, déchiquetée,
aplatie…etc), de couleur différentes (jaune, blanche, grise, beige…ect) (voir figure10, tableau
03).
31
Résultats et discussion
Figure 10 : aspect macroscopique d’un isolat sur gélose Columbia au sang après 5 jours
d’incubation à 37ºC (photo prise par un Smartphone condor G4).
Les caractères culturaux sont mentionnés dans le tableau suivant :
Tableau 03: résultats des aspects macroscopiques des isolats
Aspect macroscopique
Nº de
souches
1
taille
forme
relief
contour
surface
opacité
couleur
petite ronde
bombé+
hémolyse
α
régulier
lisse
opaque
Jaune
2
petite ronde
bombée+h
émolyse β
irréguli
er
lisse
opaque
blanche muqueuse
3
plate+hém
olyse α
bombée
régulier
lisse
opaque
jaune
muqueuse
4
moye ronde
nne
petite ronde
régulier
Lisse
brillant
e
opaque
noire
muqueuse
5
petite ronde
Bombée+
hémolyse
α
régulier
lisse
opaque
verte
muqueuse
6
petite ronde
plate
régulier
Lisse
brillant
e
transluc blanche muqueuse
ide
7
petite ronde
bombée
régulier
lisse
opaque
beige
muqueuse
8
petite ronde
bombé
régulier
lisse
opaque
grise
muqueuse
32
consistanc
e
muqueuse
Résultats et discussion
I.2.3. Caractérisation biochimique
I.2.3.1. Mise en évidence des enzymes respiratoires
 Test de la catalase
Les résultats du test indiquent que tous les isolats ne possèdent pas l’enzyme catalase, donc
catalase (-).
 Test cytochrome oxydase
Les résultats obtenus montrent qu’il n’ya pas un virage de couleur vers le violet, donc les
isolats sont dépourvus d’oxydase.
 Type respiratoire
L’apparition de colonies dans le font de gélose montrent que les isolats sont aéro-anaérobies
facultatif et aérobies strictes (voir tableau 04).
Tableau 04: résumé des résultats des enzymes respiratoires et du type respiratoire
Souche
Catalase
Oxydase
Type respiratoire
1
-
-
AF
2
-
-
AF
3
-
-
AF
4
-
-
AS
5
-
-
AF
6
-
-
AF
7
-
-
AS
8
-
-
AF
AF : aéro-anaérobie facultative.
AS : anaérobie stricte.
(-) : négatif.
I.2.3.2. Résultats de la galerie biochimique Api 20 Strep
 Lecture de la galerie
L’identification des isolats n’a été faite que pour quelques souches à cause de la quasi-rareté
des plaques Api 20 Strep. Les résultats sont présentés dans le tableau suivant et quelques
photos représentatives (voir tableau 05, figure 11).
33
Résultats et discussion
Tableau 05 : résultats de la galerie Api 20 Strep
so
uc
he
s
1
V H E P
P I S Y
P C R
A
+ - + -
α
G
A
L
+
β
G
U
R
-
β
G
A
L
+
P L
A A
L P
A
D
H
R
I
B
A M S
R A O
A N R
L
A
C
- +
+
-
- +
+
2
+ + + +
+
-
+
+ +
+
+
+ +
3
-
+ - +
-
-
-
- +
+
-
4
-
-
-
-
-
+ -
-
-
- -
Résultats
+
T I R A G
R N A M L
E U F D Y
G
+ + + + -
+
+
+ - + +
+
E.faecium
- -
+
+
+ + - +
-
S.anginosis
- -
-
-
- - - -
-
Gemella
morbillorum
S .mutans
Figure 11: résultats de quelques plaques API20 Strep (photo prise par un Smartphone condor
G4).
I.2.4. sensibilité aux antibiotiques
Les tests de sensibilité aux antibiotiques des 8 isolats sont regroupés dans le tableau suivant
et quelques photos représentatives de nos résultats (figure 12, tableau 06).
Tableau 06 : résultats de test de sensibilité aux antibiotiques
Les disques imprégnés d’antibiotiques
Isolats
Amoxicilline
Vancomycine
Kanamycine
1
S
S
R
2
S
S
R
3
S
S
R
4
S
S
R
5
S
S
R
6
S
S
R
34
Résultats et discussion
7
S
R
R
8
S
S
S
NB :
S : souche sensible aux antibiotiques.
R : souche résistante aux antibiotiques.
Figure 12 : résultats de l’antibiogramme de quelques souches (photo prise par un Smartphone
condor G4).
Nous avons donc obtenu les résultats suivants pour toutes nos souches isolées regroupés dans
le tableau ci-dessous :
35
Résultats et discussion
Tableau 07 : les résultats généraux de l’étude bactériologique des différents isolats étudiés
Caractères morphologiques
Patient
s
Indemne
s de
caries
M1
Form
e
Cocci
Cocci
M2
Cocci
Cocco
bacill
e
Cocci
M5
Cocci
Cocci
Cocci
M3
Cariés
Bacill
e
Cocci
Cocci
E.F
Mobilité
M.R
Caractères culturaux
Caractères biochimiques
C.
G
taille
forme
Couleur
c
a
o
x
T.R
API 20 strep
Ronde
Jaune
-
-
AF
+
Moyen
ne
Petite
Ronde
Jaune
-
-
AF
+
Petite
Ronde
Jaune
-
-
AF
-
-
AF
Streptococcus
sp.
Streptococcus
mutans
Streptococcus
mutans
Lactobacillus
sp.
-
-
AF
Immobil
e
Immobil
e
Immobil
e
Immobil
e
En courte
chainette
En courte
chainette
En courte
chainette
En courte
chainette
+
+
Petite
Ronde
Immobil
e
Immobil
e
Immobil
e
Immobil
e
Immobil
e
Immobil
e
Immobil
En courte
chainette
En courte
chainette
En courte
chainette
En courte
chainette
Chainette
+
Ronde
+
Moyen
ne
Petite
Blanche
transpare
nte
Jaune
Ronde
Grise
-
-
AF
+
Petite
Ronde
Blanche
-
-
AF
+
Moyen
ne
Petite
Ronde
Jaune
-
-
AF
Ronde
Beige
-
-
AS
En courte
chainette
En courte
+
Moyen
ne
Petite
Ronde
Jaune
-
-
AF
Ronde
Verte
-
-
AF
+
+
36
Streptococcus
sp.
Gemella
morbillorum
Enterococcus
faecium
Streptococcus
sp.
Propionibacter
ium sp.
Streptococcus
sp.
Streptococcus
ATB
A
M
L
S
V
A
K
S
R
S
S
R
S
S
R
S
S
R
S
S
R
S
S
S
S
S
R
S
S
R
S
R
R
S
S
R
S
S
R
Résultats et discussion
M4
e
Immobil
e
chainette
En
chainette/isolé
Immobil
e
Immobil
e
Cocci
Immoble
Cocci
Immobil
e
Immobil
e
Cocco
bacill
e
Cocci
Cocci
M6
Cocci
-
Petite
Ronde
Noire
-
-
AS
En courte
chainette
En courte
chainette
+
Ronde
Jaune
-
-
AF
+
Moyen
ne
Petite
Ronde
Jaune
-
-
AF
En courte
chainette
En courte
chainette
En chainette
+
Petite
Ronde
Blanche
-
-
AF
+
Moyen
ne
Petite
Ronde
Jaune
-
-
AF
Ronde
Blanche
-
-
AF
+
37
anginosus
Porphyromona
s sp.
S
S
R
Streptococcus
sp.
Streptococcus
mutans
S
S
R
S
S
R
Enterococcus
faecium
Streptococcus
sp.
Enterococcus
faecium
S
S
R
S
S
R
S
S
R
Résultats et discussion
II.
Discussion
Donc notre étude est basée sur l’identification phénotypique de la flore constitutive de
la plaque supra-gingivale d’un échantillon réduit de patients sains et cariés, elle concerne les
caractéristiques morphplogiques (l’état frais et coloration de Gram), macroscopique
(caractères culturaux) et le test de sensibilité aux antibiotiques (Amoxicilline, Kanamycine et
Vancomycine) de la flore buccale chez 03 adultes indemnes de caries et 03 cariés.
Nous avons pu isolés 17 souches bactériennes après 5 jours d’incubation à 37ºC en
culture anoxique.
Nous avons obtenu 8 isolats dont l’aspect est différent, ces isolats appartiennent aux
genres suivants (on n’a pas pu aller jusqu’à l’espèce pour quelques isolats pour cause de la
quasi-rareté des plaques Api 20 Strep) :
Chez les adultes indemnes de caries, on a trouvé : 3 souches de Streptococcus sp., 2
souches de Streptococcus mutans, une souche de Lactobacillus sp., une souche de Gemella
morbillorum et une souche d’Enterococcus faecium.
Chez les adultes cariés on a trouvé aussi :
3 souches de Streptococcus sp., une souches de Streptococcus mutans, une souche de
Streptococcus anginosus, 2 souches d’Enterococcus faecium, une souche de Porphyromonas
sp., une souche de Propionibacterium sp.
L’identification des isolats doit se faire dans des conditions d’anaérobiose ces
dernières peuvent être obtenues de différentes manières : la chambre anaérobie est le meilleur
moyen qui permet de garder les bactéries EOS (extremely sensitive oxygen) en atmosphère
anoxique. En outre, d’excellents résultats sont obtenus, pour l’isolement des bactéries
anaérobies d’intérêt médical avec les jarres anaérobies. Des sachets générateurs d’anaérobiose
sont introduits dans ces jarres ce qui était le cas de notre étude (Grollier et al., 2004).
La caractérisation microscopique nous a permis d’observer les différentes formes des
souches bactériennes isolées (cocci, bacille, coccobacille), sont tous non sporulées,
immobiles, et Gram(+) ou Gram(-) selon l’espèce, cela a été rapporté aussi par Aas (2005).
38
Résultats et discussion
Toutes les souches isolées dans cette étude sont similaires à celles retrouvées dans la
majorité des études antécédentes comme celles de Hoceini (2016) qui a identifié la flore de la
plaque supra-gingivale chez les adultes cariés, et celles de Ziouani (2015) qui a travaillé sur
la flore de la plaque supra-gingivale et sous-gingivale chez les adultes sains.
La caractérisation macroscopique de la famille des Streptocoques nous a permis
d’observer de petites ou moyennes colonies blanchâtres ou parfois jaunâtres avec une activité
hémolytique sur gélose au sang frais a été constaté. L’aspect de l’hémolyse permet de
distinguer les Streptocoques β-hémolytiques et les non β-hémolytiques (Loubinoux, 2014).
Les résultats de cette étude montrent l’abondance des cocci à Gram positif aéroanaérobies facultatifs dans la plaque supra-gingivale avec une prédominance du genre
Streptococcus qui a été isolé en plusieurs espèces. Ces données corroborent avec celles
signalées par Aas et al. (2005) et Sixou et al. (2007) qui ont déterminé la présence de ces
bactéries dans la plaque dentaire supra-gingivale chez des adultes sains indemnes de caries et
de parodontites.
Les streptocoques buccaux peuvent être organisés en 4 groupes : mutans, salivarius,
anginosus et mitis (Guillaume et al., 2011). Dans nos résultats on a trouvé 2 espèces
seulement : S. mutans et S. anginosus en raison de la quasi-rareté de plaques Api 20 Strep et
aussi notre échantillon est réduit.
L’association entre S. mutans et la formation de caries dentaires a été reconnue dans
les années 1960 (Fitzgerald et al., 1960). Cette association précoce provient de la forte
corrélation généralement observée lors d’études épidémiologiques entre la présence de S.
mutans et celle de caries, et en contre partie, de la faible abondance de bactéries S. mutans
retrouve´es en l’absence de caries, ainsi que de sa capacité à générer des lésions carieuses
dans les modèles animaux (Loesche, 1986). Ce qui en corrélation avec nos résultats.
Aussi il semblerait qu’une grande diversité de bactéries soit présentes au sein même de
la carie (Chhour et al., 2005).
La littérature apporte ainsi que Streptococcus mutans évolue naturellement dans le
biofilm que constitue la plaque dentaire (Kolenbrander et al., 2002). Ce qui confirme notre
étude.
39
Résultats et discussion
Les bactéries du
genre Streptococcus sont résistantes à l’amoxicilline et à la
vancomycine mais présentent une résistance naturelle aux aminosides (kanamycine), cette
résistance naturelle est rapportée dans la littérature (CASFM, 2012).
La présence de Streptococcus anginosus dans nos résultats comme rapporté dans la
littérature. Cette espèce est isolée à partie de la plaque dentaire et les muqueuses, elle
appartient au groupe des Streptocoques anginosus, couramment reconnus parmi les
Streptocoques buccaux (Guillaume et al., 2011).
Le genre Enterococcus a été aussi isolé comme il a été indiqué par les auteurs (Aas,
2005). L’espèce E. faecium qui est anciennement appelé Streptococcus faecium, il fait partie
de la flore normale de la cavité buccale (Murray et al., 2006), et qui est caractérisé par une
résistance naturelle aux aminosides (kanamycine) (CASFM, 2012), ils sont des cocci
Gram(+) aéro-anaérobies facultatifs dans la plaque supra-gingivale (Aas et al., 2005 ; Sixou
et al., 2007). C’est ce qu’on a obtenu dans nos résultats.
E. faecium ont été plus fréquemment isolés de plaque supra-gingivale de sujets cariés
que les sujets sains avec une différence significative Ils ont été connus par leur pouvoir
acidogène et acidurique et elles ne sont généralement pas visibles dans la cavité buccale
humaine (Tanez et al., 2001) jusqu'à ce que les études de Reyes et al. en 2012, qui a été le
premier rapport connu de son isolement dans la cavité buccale de personnes cariés, néanmoins
des travaux algériens très récents qui ont rapportés la présence de cette bactérie chez les sujets
cariés (Hoceini et al., 2016). Cette bactérie a également été isolé avec une fréquence élevée
dans les plaques supra-gingivales des adultes algériens sains (Ziouani et al., 2015).
L’examen microscopique et l’identification par le test de sensibilité aux antibiotiques
nous a permis de considérer que l’isolat qui se présente en coccobacille à Gram (+), en courte
chainette, immobile et aéro-anaérobie facultatif et résistante à la kanamycine et sensible à la
vancomycine on a pu déduire que cette souche s’agit de Lactobacillus sp. Ce qui est cité dans
la littérature (Felis et al., 2007 ; Cannon et al., 2005 : CASFM, 2012).
Étonnamment, le genre Lactobacillus (phylum Firmicutes), déjà identifié comme
bactérie cariogène, était absent dans notre étude chez les adultes cariés, les genres
Streptococcus et Lactobacillus comme les bactéries cariogènes produisent l’acide, ces deux
genres étaient abondants dans les caries avancées dans les études précédentes (Corby et al.,
2005 ; Chhour et al., 2005).
40
Résultats et discussion
Cette identification phénotypique nous a permis aussi d’identifier d’autre espèce telle
que : Gemella morbillorum qui appartient au genre Gemella, elle fait partie de la flore
normale de la cavité buccale et des voies supérieures (Facklam et al., 1995 ; Collin, 2006).
Les résultats de l’examen microscopique et macroscopique ont montré que cette
souche possède les caractères suivants : cocci à Gram (+), immobile, catalase (-), se
regroupent en courte chainette et anaérobie facultatif ce qui corrobore les études antécédentes
(Facklam, 1995 ; Ruoff, 2007).
Les résultats de l’antibiogramme indiquent que cette souche sensible aux différents
antibiotiques utilisés et cela est confirmé dans la littérature par le fait que G. morbillorum est
sensible à la pénicilline, à l’ampicilline, aux céphalosporines, aux tétracyclines, au
chloramphénicol, à la lincomycine (Facklam et al., 1995 ; Collin, 2006 ; Buu-Hoi et al.,
1982), ces bactéries sont fortement inhibées par les macrolides, la vancomycine, la ristocétine,
la novobiocine et la tyrothricine.
Les résultats de notre antibiogramme ont révélé cette sensibilité aux bêta-lactamines
(amoxicilline) et à la vancomycine et on n’a pas testé la sensibilité aux autres antibiotiques
pour cause de la non-disponibilité.
Ainsi d’autres genres de coccobacilles anaérobies à Gram négatif pigmentés en noir
sont retrouvés c’est le cas de Porphyromonas, ce qui confirme les études antécédentes
(Sédallian, 1990), il est souvent isolé de la plaque dentaire (Aas, 2005).
Cette bactérie pourrait être impliquée dans la susceptibilité d'un individu à la maladie
parodontale (Takeshita et al., 2009 ; Ready et al., 2008 ; Yilmaz, 2008). Avec cette bactérie
les potentiels des bactéries cariogènes interagis les uns avec les autres dans la cavité buccale
ont accéléré la formation de la plaque dentaire, et ont participé au processus de carie dentaire.
Il a été clairement observé dans notre étude qu'il n'y avait pas d'agents pathogènes spécifiques
mais les populations pathogènes dans la plaque supra-gingivale que significativement
associée à la carie dentaire.
Dans les études précédentes ont montré que le genre Porphyromonas est résistant aux :
aminosides, sulfamides, quinolones et pas de résistance connue aux macrolides,
chloramphénicols (Appelbaum et al., 1990 ; Sédallian et al., 1990). Nos résultats ont
confirmé la résistance de ce genre à l’amoxicilline et aux aminosides (kanamycine) et pour les
autres antibiotiques on a pas pu tester car ils ne sont pas disponibles.
41
Résultats et discussion
Le genre Propionibacterium est retrouvé chez les sujets cariés, il colonise les lésions
carieuses profondes et dans les plaques dentaires ce qui est aussi cité dans les études
antécédentes (Hashimoto et al., 2001).
Cette bactérie est résistante au métronidazole et sensible au linézolide et
moxifloxacine et à l’amoxicilline (Dubreuil et al., 1999). Ce que corroborent nos résultats de
l’antibiogramme qui présente une sensibilité à l’amoxicilline car parmi ces antibiotiques c’est
le seul que nous sommes utilisé.
De nombreux auteurs s’accordent à dire que le processus carieux s’initie dans le
biofilm dentaire (Kidd et al., 2004).
Pourtant, depuis quelques années, les chercheurs étudient plus précisément les
bactéries responsables des caries dentaires et leur métabolisme ; les Streptocoques mutans ne
seraient plus, pour certains auteurs, les principaux agents cariogènes. D’autres espèces telles
que les streptocoques non mutans ou les Propionibacterium sp, également acidogènes,
joueraient un rôle dans l’initiation et l’évolution des lésions carieuses. De plus, les bactéries
retrouvées dans les tissus cariés seraient différentes en fonction du stade d’évolution de la
lésion (Kleinberg, 2002).
Selon les résultats de la présente étude, il est conclu qu'il y’a une différence
significative dans la composition des genres bactériens isolés à partir de plaques supragingivales chez les adultes avec et sans caries du faite de la présence les genres Lactobacillus
et Gemella chez les sujets sains par contre chez les sujets cariés il y a une diversification de
flore telle que la présence de Propionibacterium et Porphyromonas.
La plaque supra-gingivale est le siège d’un écosystème très complexe composé
majoritairement d’une flore bactérienne diverse à Gram positif et négatif, anaérobie stricte et
aéro-anaérobie facultative. Cette flore est sensible au certains antibiotiques et résistante à
d’autres.
La relation antagoniste qui existe entre les bactéries pathogènes et les bactéries de la
microflore commensale créé un environnement qui favorise la colonisation d’un groupe sur
l’autre, cela pourrait expliquer la faible abondance des bactéries parodontopathogènes au sein
des biofilms dentaires chez les sujets sains.
42
Résultats et discussion
En effet, certaines bactéries anaérobies isolées à partir de la plaque supra-gingivale
buccale ont la capacité d’inhiber la croissance d’un large spectre de bactéries pathogènes par
exclusion compétitive et/ou par la production de composés (Takahashi et al., 1999).
En conclusion, la diversité microbienne constatée dans la présente étude devrait donc
être pris en compte dans la stratégie de traitement de la carie chez les patients adultes.
Les recherches relatives à ce sujet sont rares au niveau national, les travaux de Hoceini
et Ziouani sont les pionniers en Algérie.
43
Conclusion
Conclusion générale
Etudier la microbiologie buccale s’avère donc extrêmement complexe. Rappelons en
effet que la flore bucco-dentaire renferme plus de 50 milliards de bactéries, réparties sur plus
de 500 espèces différentes, soit plus de 20 genres distincts, qui cohabitent au sein de
l’écosystème buccal. Il faut donc distinguer dans la flore buccale les bactéries adhérentes
fixées sur les différentes surfaces de la cavité buccale (surfaces dentaires).
La flore bucco-dentaire varie dans le temps et d’un site à l’autre chez le même
individu et constitue ce qu’on appelle le biofilm dentaire qui est un milieu protecteur qui
assurer la croissance de nombreuses populations qui y trouvent l'entraide nécessaire et les
conditions écologiques.
La plaque supra-gingivale est constituée généralement d’une flore anaérobie
facultative telle que les Streptocoques les Lactobacilles et une minorité de souches anaérobies
strictes comme Porphyromonas sp.
Chez les adultes sains on a obtenu une prédominance de genre Streptococcus et
présence de Gemella et Lactobacillus, par contre les sujets cariés ont une abondance
d’Enterococcus et présence de Propionibacterium et Porphyromonas.
Parmi les maladies infectieuses buccales, la carie dentaire est la plus connue. Les
bactéries les plus impliquées dans le développement du processus carieux sont les
Streptocoques mutans et Enterocoques faecium.
L'identification des espèces bactériennes ou des complexes bactériens à l'origine de la
lésion carieuse et les maladies parodontales est devenue un nouvel enjeu. Elle permettrait non
seulement de mieux comprendre l'étiopathogénie, mais essentiellement de proposer de
nouvelles perspectives thérapeutiques afin de prévenir la pathologie, de rationaliser les
traitements, et d'éviter les récidives.
L’objectif essentiel de ce travail était d’identifier la flore constitutive de la plaque
supra-gingivale chez les adultes sains et cariés (identification phénotypique).
44
Conclusion générale
45
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53
Annexes
Fiche de questionnaire
ANNEXE 01 :
Nom et prénom …………………………
Date de naissance …….............
lieu .…...…………………………………
Adresse
………………………………………………………………………………………
Sexe
homme
femme
Profession…………………………………………………………………………..
Conditions socioéconomiques ……………………………………………………..
Le motif de la consultation
Soins
contrôle
Fréquence de brossage des dents
-
Régulière
1 fois
-
2 fois
3 fois
>3 fois
Irrégulière
Nettoyage inter dentaire:
Soie dentaire (s)
Cure-dents (cd)
interdentaire
Combinaison (s+cd)
Type de dentifrice:
Marque……………
Non fluorée
fluorée
Régime alimentaire glucidique
Oui
Non
Grignotage entre les repas
Oui
Non
rien utilisé
brosse
Tabagisme et alcoolisme
Oui
Présence de mauvaise haleine
Non
Oui
Non
Saignement de la gencive lors du brossage des dents
Oui
Non
Oui
Non
Douleurs des dents
Hygiène
Acceptable
Non acceptable
Nombre de dents :
Dents Cariées
Dents Absentes
Dents Obturées
Indice CAO =
Douleur lors de la mastication
Oui
Date de prélèvement :
/
Non
/
Signature
ANNEXE 02 : Les milieux de culture
Columbia au sang:
Milieu hautement nutritif pour la culture des germes exigeants.
COMPOSITION
(gramme/litre)
Peptone
32.0
Amidon
1.0
Chlorure de sodium
5.0
Agar
10.0
pH 7,3 ± 0,2
500 grammes permettent de préparer 12.8 litres de milieu.
BHIB
Formule par litre d’eau purifiée.
Infusion cœur-cervelle (matières solides)
8.0
Digestion peptique de tissu animal
5.0
Digestion pancréatique de caséine
16.0
Chlorure de sodium
5.0
Glucose
2.0
Phosphate d’hydrogène disodique
2.5
Gélose
13.5
pH 7.4 ± 0.2
Viande Foie
Le milieu viande foie est un milieu de culture pour la détermination du type
respiratoire des micro-organismes.
Composition
(gramme/litre)
-Peptone viande-foie
30,0 g
- Glucose
2,0 g
- Amidon soluble
2,0 g
- Sulfite de sodium
2,5 g
- Citrate de fer ammoniacal
0,5 g
- Agar
11,0 g
pH 7,6 ± 0,2.
ANNEXE 03 : notice de la galerie API 20 Strep
TABLEAU DE LECTURE
1) Lors d’une deuxième lecture après 24 heures d’incubation, on peut remarquer
un dépôt un dépos dans les tubes où on été ajoutés les réactifs ZYM A et ZYM
B. Ce phénomène est normal et ne doit pas etre pris consédération.
2) L’acidification de l’amidon est fréquement moins forte que celle des autres
surces.
3) Une coloration rose pale obtenue après 10 minutes doit être considérée
négative.
 Les quantités indiquées peuvent être ajustées en fonction des titres des
matières premières.
 Certaines couples contiennent des composants d’origine animale, notamment
des peptones.
ANNEXE 04 : la composition d’API GP Medium
Milieu
(0) et positifs (GLU).
* Les tests MNE et XLT peuvent être oranges, lorsqu'ils sont entourés ou
précédés de tests positifs. On doit alors les considérer comme négatifs.
●
Les quantités indiquées peuvent être ajustées en fonction des titres des matières
premières.
●
Certaines cupules contiennent des composants d’origine animale, notamment des
Peptones.
ANNEXE 05 : tableau de l’antibiogramme selon la recommandation du comité
scientifique français.
Antibiotique
sigle
Charge du disque
Diamètres critiques
(mm)
Amoxicilline
AML
25 μg
≥ 21
˂ 17
Vancomycine
VA
≥-
˂ 10
Kanamycine
K
5 μg
1000 μg
≥-
˂10
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