DS 3 2016 2017 Chimie organique et chimie des solutions (A/B complexation précipitation) I- Le palladium Les principes de la chimie verte suggèrent l’utilisation de procédés catalytiques. Ces méthodes ont été largement développées pour la formation de liaisons C–C à l’aide de complexes métalliques, notamment à base de métaux platinoïdes : platine et palladium en particulier. On va s’intéresser par la suite à la chimie qui s’est construite autour de ce dernier. I-A Obtention du palladium [A1] Le palladium représente aujourd’hui un enjeu majeur de la chimie du fait de son implication dans de nombreux procédés catalytiques ou de son utilisation en bijouterie. Il n’y a pas à proprement parler de mines de palladium : on le trouve associé au nickel, au cuivre, au platine et à l’or dans des mines d’Afrique du Sud, du Montana (USA) de l’Ontario (Canada) ou de Russie. Sa valeur est considérable, voisine de 700 $ l’once (L’once d’or avoisine actuellement les 1100 $ mais a été en très forte augmentation ces dix dernières années). On s’intéresse à quelques grandes étapes (document 1, à lire en préambule aux question suivantes, p 10) qui vont permettre d’obtenir du palladium métallique ou sous forme de complexes pour la catalyse de formation de liaisons C–C. 1- La surface des oxydes et sulfures métalliques présente un enchaînement bidimensionnel d’ions métalliques Mn+ et d’ions oxydes O2– ou sulfures S2–. L’amylxanthate de potassium peut se lier aux ions métalliques de surface comme un ligand au sein d’un complexe. Expliquer l’origine de l’hydrophobie résultante de l’ajout de l’amylxanthate de potassium. 2- Justifier l’hydrophilie de la carboxyméthylcellulose. 3- À l’aide des diagrammes potentiel-pH des différents métaux (document 2, p 15), expliquer le phénomène de lixiviation acide et justifier la séparation présentée dans le document 1. On admettra que l’or est sous forme métallique à l’issue de cette lixiviation. 4- En présence des ions chlorure de l’eau régale, il n’est pas pertinent de considérer le couple redox Au3+/Au, pourquoi ? 5- Quelle espèce présente dans l’eau régale peut expliquer l’oxydation de l’or et donc sa dissolution ? Écrire l’équation de la réaction et calculer sa constante thermodynamique d’équilibre. Conclure. 6- Des processus analogues permettent la dissolution du platine et du palladium. Sous quelle forme trouve-t-on le platine à l’issue de la dissolution dans l’eau régale ? 7- Évaluer le produit de solubilité de l’hexachloroplatinate d’ammonium (NH4)2PtCl6 à 20 °C. Quelle quantité de chlorure d’ammonium faut-il ajouter à un litre de solution de PtCl62– de concentration 0,1 mol.L–1 pour obtenir la précipitation de 99 % du platine ? 8- Après élimination des différents métaux, on isole le palladium : donner l’équation de la réaction redox conduisant au Pd(s) par réaction avec l’hydrazine en milieu acide. (Les données numériques se trouvent p10, après le document 1 ) 1 I-B La formation de liaisons carbone-carbone et la réaction de Heck Répondre aux questions de cette partie après lecture des extraits d’articles et d’ouvrages reproduits dans le document 1, p 12-13 que vous trouverez en fin de ce sujet. Création de liaisons carbone-carbone 9- Illustrer, sur des exemples concrets, deux types de réaction qui n’utilisent pas les métaux de transition et permettent de créer des liaisons carbone-carbone. Stratégie réactionnelle et économie d’atomes 10- Proposer une séquence réactionnelle mettant en œuvre un organomagnésien et permettant de réaliser la transformation représentée sur la figure 1. Figure 1 11- Cette synthèse présente-t-elle des inconvénients en termes de chimiosélectivité et d’économie d’atomes ? Réaction de Heck 12- Écrire l’équation de la réaction de Heck sur l’exemple décrit dans l’extrait de l’ouvrage Introduction à la chimie moléculaire des éléments de transition. Cette équation est-elle conforme au cycle catalytique représenté dans l’article de L’Actualité Chimique ? I-C L’oxydation de Wacker-Tsuji DONNÉES Économie d’atomes L’économie d’atomes est un nombre (exprimé en %) défini comme le rapport de la masse molaire du produit recherché sur la somme des masses molaires des réactifs utilisés (en tenant compte des nombres stoechiométriques). Déplacements chimiques Quelques déplacements chimiques en RMN du proton (proton correspondant noté en gras) : Parmi les méthodes de recherche de nouveaux principes actifs par les laboratoires pharmaceutiques, une des stratégies possibles est de recenser les molécules synthétisées par des organismes vivants. Cette stratégie suppose de purifier des extraits naturels, de déterminer la structure des différentes molécules isolées, de tester leur activité dans un contexte précis (activité antibiotique, antitumorale, etc.) puis d’en réaliser la synthèse lorsque les ressources naturelles ne permettent pas une extraction viable d’un point de vue économique ou écologique. Le nakamurol-A est un terpénoïde naturel possédant un squelette carboné original qui a été isolé en 1996 à partir d’une éponge, Agelas nakamuraï, récoltée à Okinawa (Japon). Sa synthèse totale sous forme racémique, publiée en 2000 par une équipe espagnole [1][2], avait pour but de mettre au point une stratégie de synthèse générale des diterpénoïdes de cette famille nouvelle ainsi que de valider des hypothèses sur la stéréochimie supposée de la molécule naturelle. Références de la synthèse : [1] Josep Bonjoch, Javier Cuesta, Sandra Diaz and Asensio Gonzalez, Total synthesis of (±)-nakamurol-A and its 13-epimer : tentative assignment of the C-13 relative configuration, Tetrahedron Letters, 41, (2000) 5669-5672. [2] Sandra Díaz Fité, Síntesis enantioselectiva y elucidación configuracional de los terpenoides Nakamurol A y Xilarenal A, Thèse de doctorat, Universitat de Barcelona, 2004. 2 Cette synthèse totale est basée sur trois étapes-clés : une addition diastéréosélective d’un organozincique sur une énone endocyclique, une allylation de Sakurai d’une énone exocyclique ainsi qu’une oxydation chimiosélective de Wacker-Tsuji. Cette dernière étape-clé illustre une application en synthèse organique fine de ce type d’oxydation catalysée par des complexes du palladium. Passage de la décalone 3 au nakamurol-A (étapes finales de la synthèse) Ces étapes finales sont schématisées figure 2. Me désigne le groupe méthyle. Figure 2 13- Analyser la réactivité de la décalone 3 et de l’organométallique (H3C)2Zn et proposer un mécanisme plausible pour le passage de la décalone 3 au composé 4. On ne tiendra pas compte du rôle du complexe de nickel ou de LiBr et on ne cherchera pas à expliquer la régio- ou la stéréo-sélectivité de cette étape. 14- Quel est le produit 4b de la réaction entre le chlorure de méthanesulfonyle ou chlorure de mésyle MsCl et 4 ? Quel est le rôle de l’amine iPr2EtN utilisée dans cette étape ? 15- Le DBU dont la formule topologique est représentée figure 3, est une base peu nucléophile. Justifier cette propriété et indiquer le site responsable des propriétés basiques. Figure 3 16- Donner la structure du composé 5 et proposer un mécanisme rendant compte de sa formation. 17- Pour obtenir le composé 5, après l’action du chlorure de mésyle, on met en œuvre le mode opératoire suivant. Une solution de 175 mg (0,58 mmol) de composé 4b dans 10 mL de THF est traitée par 0,2 mL de DBU (densité d = 1,0) et portée à reflux pendant 15 heures. Après refroidissement, le mélange est dilué à l’éther et lavé avec de l’acide chlorhydrique à 2 mol.L–1, puis avec une solution aqueuse saturée de chlorure de sodium. La phase organique est séchée et les solvants sont évaporés pour conduire à une huile purifiée par chromatographie sur colonne (éluant hexane/acétate d’éthyle 95/5) pour obtenir le composé 5 (119 mg). Un spectre RMN 1H du composé 5 est réalisé (300 MHz) (s : singulet, d : doublet, m : multiplet). Le tableau 1 en donne quelques caractéristiques. Tableau 1 a) Expliquer l’intérêt des opérations de lavage et le choix des solutions de lavage utilisées. b) Comment peut-on sécher la phase organique ? c) Quelle technique de purification, alternative à la chromatographie sur colonne, pourrait-on proposer ? d) Interpréter les principales caractéristiques du spectre RMN du composé 5 en complétant, dans le tableau 3 du document réponse, la ligne « Attribution éventuelle » avec une lettre désignant clairement un groupe de protons du composé 5. e) Commenter les quantités de réactifs introduites et déterminer le rendement de l’étape 2) du passage du composé 4 au composé 5. 3 18La construction des chaînes latérales se poursuit comme indiqué figure 4. Le passage de 5 à 6 n’est pas étudié. Proposer un réactif permettant de transformer le composé 6 en composé 7. Préciser le mode d’obtention de ce réactif. Figure 4 Le procédé Wacker étudié précédemment a été appliqué en synthèse organique fine à l’oxydation sélective des alcènes terminaux (monosubstitués). De bonnes sélectivités en faveur de l’oxydation en cétone sont obtenues en présence de DMF (oxydation de Wacker-Tsuji). L’oxydation des alcènes non terminaux est impossible sauf s’ils sont conjugués avec un carbonyle. Ce procédé est employé dans l’étape suivante de la synthèse étudiée présentée figure 5. Figure 5 19- Comment peut-on obtenir le Nakamurol-A à partir du composé 8 ? 4 Synthèse de la décalone 3 Les premières étapes de la synthèse étudiée consistent en l’obtention de la décalone 3 sous forme racémique. Obtention de la lactone 2 Signification des abréviations utilisées. LDA : diisopropylamidure de lithium, Li+, N(CH(CH3)2) 2− ; Me : méthyle ; t-Bu : tert-butyle, −C(CH3)3 ; AcONa : éthanoate de sodium ; Ac2O : anhydride éthanoïque. Le passage du composé 1 (sous forme racémique) à la lactone 2, représenté sur la figure 6, est très peu détaillé dans la publication originale : seuls les réactifs sont précisés pour chaque étape, aucun composé intermédiaire n’est donné. Figure 6 20- Pour comprendre la stratégie des auteurs, on se propose d’étudier une séquence modèle simplifiée présentée figure 7. Figure 7 a) Procéder à une analyse de cette séquence : préciser la nature des réactions, proposer une structure pour les composés intermédiaires, pour les étapes A et B. Étudier les problèmes de sélectivité posés par certaines étapes. b) Quels problèmes supplémentaires de sélectivité sont posés si on part du réactif 1 et qu’on applique la même séquence modèle (réactions A et B , puis C et D) ? c) On admet que les étapes supplémentaires (non étudiées) effectuées par les auteurs ont pour objectif de fixer de manière réversible un groupe protecteur en alpha du carbonyle du composé 1 selon le schéma de la figure 8. Figure 8 Analyser la stratégie de synthèse suivie et proposer une interprétation à la stéréosélectivité observée pour le passage du composé 1 à la lactone 2. Passage de la lactone 2 à la décalone 3 d) Les étapes 8 et 9 de la synthèse sont données figure 9. Proposer un mécanisme pour ces deux étapes. Figure 9 5 II- Acido-basicité et complexation des acides aminés La cystéine, acide aminé qui intervient dans la synthèse de la coenzyme A, joue un grand rôle dans le métabolisme humain, elle intervient aussi dans la synthèse de la mélanine. Les métaux lourds peuvent se lier à la cystéine (notée LH2) ce qui perturbe le métabolisme. Cette partie se consacre donc à l’étude de la complexation des ions nickel (II) par le ligand L2–. Nous commençons tout d’abord par nous intéresser brièvement à un acide aminé plus simple que la cystéine, la sérine. Des informations sur la sérine et la cystéine sont données dans le document 4. 21- Donner les formules développées des espèces prédominantes dérivant de la sérine en fonction du pH. 22La cystéine a une structure très voisine de la sérine mais au lieu d’un groupe hydroxyle (−OH), elle présente un groupe sulfhydryle (−SH). Le groupe −SH présentant des propriétés acido-basiques dans l’eau, la cystéine donne une tribase (notée L2–) en milieu basique (voir document 4, p 14). 2 +3 H L H L 23- Donner les formules semi-développées de LH2 , LH– et L2–, s’il y a plusieurs possibilités, les indiquer. À partir de maintenant, sauf précision contraire, on n’utilisera pas les formules semidéveloppées mais les notations simplifiées , ,.. . 24- Placer, sur un axe gradué en pH, les domaines de prédominance des espèces dérivant de la cystéine. On considère qu’une espèce est prédominante dès lors qu’elle est majoritaire. 25- Dans une publication récente (Rivas-Enterrios J., Ambard C., BUP, Vol 108, N° 964, Mai 2014, pages 797-818), le dosage pH-métrique d’un volume V0 = 10,0 mL d’une solution de chlorure de cystéinium de concentration C0 additionnée de 10 mL d’eau par une solution de soude de concentration C0H- = 0,200 mol.L-1 a été présentée. La courbe est reportée document 5, figure 1, p 15. 26- Interpréter la courbe en donnant les équations des réactions de dosage dans les différents domaines. Calculer les constantes d’équilibre et justifier que les sauts de pH soient plus ou moins marqués. 27- Calculer la concentration en acide C0. 28On cherche à retrouver les valeurs des pKA de LH3+ à partir de la courbe expérimentale donnée figure 1, document 5, p 15. Pour choisir les points qui permettront cette détermination, le dosage a été simulé avec les mêmes valeurs des concentrations de l’acide titré et de la soude titrante et en prenant comme valeurs des pKA celles données dans le document 4. Cette simulation est donnée ci-après, les courbes 1 à 4 sont les courbes de répartition des espèces dérivant de LH3+. Attribuer ces courbes aux espèces correspondantes. 6 +3 H L 29- Donner la valeur expérimentale des pKA pouvant être déterminés à partir du dosage de la solution de par la soude (figure 1, document 5, p 15). Pour le(s) pKA dont vous jugez qu’ils ne peuvent pas être déterminé(s) expérimentalement par lecture directe sur la courbe, donner une explication à cette impossibilité de relevé direct. 30- Pour étudier la complexation des ions Ni2+ par le ligand L2–, on réalise le dosage d’un mélange de V0 = 10,0 mL de la solution de chlorure de cystéinium de concentration C0 préalablement titrée et de V0= 10,0 mL d’une solution de nitrate de nickel (Ni2+) de concentration C0 / 2 par une solution d’hydroxyde de sodium de concentration C0H- = 0,200 mol.L-1 . La courbe de dosage est présentée figure 2, document 5, p 15. 31- Montrer qu’avant le dosage, la complexation des ions Ni2+ par L2– peut être supposée négligeable. 32Pourquoi peut-on supposer que la complexation est encore négligeable dans la première partie du dosage (V compris entre 0 et 5,0 mL). Écrire alors l’équation de la réaction qui se produit dans cette première partie. 33- Écrire l’équation de la réaction en jeu dans la deuxième partie du dosage (V compris entre 5,0 et 10,0 mL), en supposant que seul un complexe se forme. Exprimer sa constante d’équilibre en fonction de différentes constantes. 34- On souhaite déterminer la constante de formation de l’unique complexe qui se forme au cours du dosage à partir des coordonnées d’un point de la courbe judicieusement choisi. Parmi les points suivants • V = 5,0 mL ; • V = 10,0 mL ; • V = 15,0 mL ; indiquer lequel est le plus pertinent pour répondre à l’objectif proposé, justifier. Au point choisi, donner l’expression de logβ (où β est la constante de formation du complexe) en fonction de C0, du pH au point considéré et des constantes d’acidité de LH3+. Donner la valeur approchée de logβ et conclure. 7 III- Retrosynthèse proposée pour le FR182877 A B C Dans un premier temps, comme le montre le document 6, p 16, une réaction de Diels Alder a été pressentie pour réaliser le cycle B de la structure ABC tricyclique de cette molécule hexacyclique. Première stratégie de synthèse : échec surprenant Après la lecture attentive du document 6, vous répondrez aux questions qui suivent : 35- En quoi l’acide de Lewis ( LA ) permet-il une régiosélectivité de la réaction de Diels Alder ? 36- Préciser quel unique type d’approche exo permet d’envisager la formation stéréosélective du produit unique 3 . Un schéma clair est attendu. Justifier que cette approche soit a priori attendue comme majoritaire. 37- Le document 6 évoque la nécessaire activation des 2 partenaires pour observer la réaction de Diels Alder. Préciser les nouveaux partenaires 4’ (diène) et 5’ diénophile, qui ont été utilisés pour obtenir la molécule résultat mentionnée. 38- Expliciter l’approche effective des 2 partenaires conduisant au résultat réel, et montrer en quoi ce résultat est inattendu. Compte tenu de ce résultat, une nouvelle approche rétrosynthétique a été proposée, présentée de façon globale dans le document 7, p 17. La rétrosynthèse est divisée en 2 parties. La figure 30 présente la fin de la synthèse conduisant au FR182877, alors que la figure 31 présente la voie d’obtention du précurseur PR2 à partir des petits fragments PR7 et PR6. Les questions suivantes analysent les rétrosynthèses publiées, pour imaginer des procédures de synthèse depuis PR7 et PR6 jusqu’au dernier intermédiaire ε . 8 Nouvelle stratégie de synthèse du tricycle ABC ( figure 31 ) 39- Dans l’étape (R4) quelle molécule neutre PR8 fournit le précurseur PR6 . Pourquoi n’y a-t-il aucun problème de régiosélectivité dans l’obtention de PR6 ? 40- Quel est le nom de la réaction de PR6 sur PR7. En présenter le mécanisme hors critère stéréochimique. 41- Préciser l’aspect stéréochimique nécessaire de la réaction pour qu’elle conduise sélectivement au stéréoisomère PR5. Comment justifier cette orientation stéréochimique ? Proposer un choix judicieux de base, puis d’acide utilisé dans l’hydrolyse finale, pour favoriser cette orientation stéréochimique. 42- Proposer une méthode expérimentale multiétape pour réaliser l’étape (R3) et obtenir PR4 à partir de PR5. 43- Nommer la réaction qui permet d’obtenir PR3 à partir de PR4 ( étape (R2) ) . Préciser le sousproduit obtenu. 44- Le précurseur PR8 a été obtenu par une réaction de Diels Alder . Préciser la nature du diène et du diénophile nécessaires, sachant que le groupe carbonyle se place en endo. La réaction est partiellement énantiosélective conduisant majoritairement au produit PR6 souhaité. Pourquoi ? 45- Pour quelle(s) raison(s), compte tenu de l’étape (R2) , cette réaction de Diels Alder a-t-elle été réalisé ? 46- Par quelle unique réaction a été formé le cycle B dans cette nouvelle stratégie de synthèse ? Préciser les conditions expérimentales et le sous-produit. Du précurseur PR1 à la molécule cible FR182877 ( figure 30). 47- Les trois réactifs PR1, α et β sont introduits simultanément , en présence de LDA ( di isopropyl amidure de lithium ) , en quantité 1 :1 :1 :1 , pour conduire à γ après une hydrolyse légère. Proposer un mécanisme. 48- Par quelle réaction δ est-il obtenu à partir de γ ? 49- L’étape (R’2) est une isomérisation de la double liaison formée lors de l’étape (R’3). Elle se produit en milieu acide H+. Proposer un mécanisme. Quel est le moteur de cette isomérisation ? 50- Quel intermédiaire γ’ aurait conduit directement à ε par la réaction utilisée dans l’étape (R’3) ? Quels réactifs α’ et β’ aurait-il fallu utiliser pour obtenir γ’ dans les mêmes conditions que l’étape (R’4) ? Quel est le problème qui justifie la voie choisie ? 9 DOCUMENT 1 Palladium : du minerai au métal Une fois extrait du sol ou du sous-sol, le minerai est séparé de la gangue par un procédé physicochimique : la flottation. Elle consiste à placer le minerai et sa gangue dans une solution aqueuse avec des additifs : l’amylxanthate de potassium et la carboxyméthylcellulose. Le premier se fixe sur le minerai, le rendant hydrophobe et le deuxième se fixe sur la gangue la rendant hydrophile. Une insufflation d’air permet de faire flotter la partie hydrophobe et de récupérer un minerai contenant des métaux M – Fe, Ni, Cu, Pt, Pd et Au principalement – à divers degrés d’oxydation sous forme d’oxydes MaOb ou de sulfures McSd, ainsi que de la silice SiO2. S + K ,S - O Amylxanthate de potassium R = H ou CH2CO2H carboxyméthylcellulose Le minerai après flottation est fondu entre 1300°C et 1600°C en deux liquides non miscibles, l’un contenant la silice et les oxydes de fer et l’autre, plus dense, contenant Cu, Ni, Pt, Pd et Au. Ce dernier est récupéré, refroidi jusqu’à l’état solide et soumis à l’action d’acide sulfurique en milieu aqueux de façon à éliminer Cu et Ni (on parle de lixiviation acide). Le solide restant, contenant Pt, Pd et Au est soumis à de l’eau régale (mélange d’acide chlorhydrique et d’acide nitrique) : les métaux sont dissous sous forme de Pt(IV), Pd(II), et Au(III). L’or est extrait par un solvant adapté. Le platine est éliminé par ajout de chlorure d’ammonium entraînant la précipitation de (NH4)2PtCl6. Le palladium reste en solution et doit être purifié. Il est précipité sous forme de Pd(NH3)2Cl2 par ajout d’ammoniac. Le solide est isolé puis redissous par de l’ammoniac en excès en solution aqueuse. Le palladium métallique est ensuite obtenu par réduction grâce à de l’acide méthanoïque. On peut aussi obtenir le palladium métallique par réduction du solide par l’hydrazine N2H4 en milieu acide. Sources : http://www.palladiumcoins.com http://viatienen.be/college/new/downloads1011/lln/PS%20Fedichem/elem_fr.cfm-IDE=Pd.htm Consultations du 28/10/2015 Données numériques E°(Au3+/Au) = 1,50 V E°(O2(g)/H2O) = 1,23 V E°(H+/H2(g)) = 0,00 V E°(NO3–/NO2(g)) = 1,80 V E°(Cl2(g)/Cl–) = 1,36 V E°(N2/N2H5+) = – 0,23 V Constante de formation de AuCl4– : log(β4) = 30 Solubilité à 20 °C de (NH4)2PtCl6 : s = 4,99 g.L–1 Logarithme de la fraction molaire en complexe de platine en fonction de la concentration en acide chlorhydrique (d’après Lee et al. Mat. Trans. 49, 2008, 2823) : 10 DOCUMENT 2 Diagramme potentiel-pH de quelques métaux VNHE : potentiel, en volts, référencé sur l’électrode standard à hydrogène Source : A. Holewinski et al. Nature Chemistry 6, 2014, 828–834 11 DOCUMENT 3 Création de liaisons carbone-carbone La création de liaisons carbone-carbone est un préalable à toute forme de vie, tout au moins sur la Terre. C’est une préoccupation constante des chimistes depuis le développement d’outils de synthèse organique dans la seconde moitié du XIXe siècle — outils qui ont conduit à l’élaboration de molécules de plus en plus complexes ou aux structures étonnantes, mais aussi à la production industrielle de combustibles, fibres artificielles, matériaux, médicaments… L’importance de ces outils pour le développement scientifique et technologique explique le grand nombre de prix Nobel décernés pour la découverte de nouvelles méthodes de création de liaisons C–C : les organomagnésiens (Grignard, 1912), la réaction de Diels-Alder (Diels et Alder, 1950), la polymérisation Ziegler-Natta (Ziegler et Natta, 1963), la réaction de Wittig (Wittig, 1979) et l’hydroboration (Brown, 1979), la méthathèse des oléfines (Chauvin, Grubbs et Schrock)… Si l’emploi des organomagnésiens a conduit à de très nombreuses applications en synthèse organique, il est souvent limité par des incompatibilités réactionnelles avec certains groupements portés par le partenaire électrophile, groupements qu’il faut protéger puis éliminer la protection une fois la réaction de couplage croisé accomplie. En outre, avant même que l’on ne parle de chimie pour le développement durable, le chimiste se préoccupait déjà du bilan de matière des réactions. Les sous-produits engendrés, dont un équivalent de sels de magnésium par molécule formée, constituent un handicap certain au développement de procédés viables… Métal de transition et création de liaisons carbone-carbone Deux manifestations essentielles président à la spécificité des métaux de transition en création de liaisons C–C : − la réaction d’addition oxydante résultant de l’interaction d’un réactif électrophile R-X avec un centre métallique suffisamment riche en électrons ; − l’interaction métal-oléfine permettant une activation temporaire de l’oléfine qui de nucléophile, peut devenir suffisamment électrophile dans ce processus d’umpolung (mot allemand signifiant renversement de polarité). Les combinaisons possibles de ces processus sur le même centre métallique permettent l’interaction entre les deux entités carbonées, puis la création d’une liaison carbone-carbone du fait de cet effet de proximité par réaction d’élimination réductrice (deux radicaux carbonés) ou d’insertion migratoire (radical carboné et oléfine). Dans ses états d’oxydation usuels, le palladium est un excellent compromis pour permettre ces deux événements qui vont conduire au couplage croisé. La réaction de Heck En s’inspirant de l’étape-clé du procédé Wacker, l’interaction entre un ligand hydroxo et un ligand éthylène lié au centre palladium, Heck publie en 1968 une série de publications sur l’addition à température ambiante du méthyl- ou du phénylpalladium sur l’éthylène : cette réaction produit du palladium (0) qu’il faut réoxyder, comme dans le procédé Wacker, pour fournir un sel de palladium susceptible de réagir par transmétallation avec un organomercurique RHgX pour obtenir le réactif palladié. La découverte de la réaction d’addition oxydante d’halogénures d’aryle sur le palladium a ensuite conduit Heck à proposer une version catalytique de cette réaction où l’acide HX produit est piégée par une base telle que la triéthylamine ; la réaction de Heck était née. Elle connaîtra à partir des années 1990 un intérêt grandissant en synthèse de plus d’une centaine de produits naturels, de principes actifs de médicaments comme le naxoprène et le Taxol®, d’herbicides comme le Prosulfuron®, ou de matériaux pour l’électronique comme le Cyclotène®. 12 Le cycle catalytique de la réaction de Heck comporte cinq étapes qui sont reproduites sur le schéma cidessous : Igor Tkatchenko, Le couple palladium-carbone invité à Stockholm L’Actualité Chimique n°346, 2010 La réaction de Heck utilisant la catalyse au Pd0 permet, en présence d’un excès de triéthylamine NEt3, de coupler un halogénure de vinyle, d’aryle ou de benzyle avec une oléfine. C’est la plus connue des réactions de couplage. Elle est d’une grande utilité d’autant qu’elle manifeste une bonne tolérance pour les groupements fonctionnels. Elle ne nécessite pas la préparation préalable d’un dérivé organométallique. La réaction est conduite en chauffant R’X avec l’alcène, une quantité catalytique d’acétate de palladium (II) et un excès d’amine tertiaire dans l’acétonitrile. La nature des ligands entourant l’entité catalytiquement active varie avec les ingrédients utilisés au départ de la réaction. Par exemple, si l’on part de Pd(OAc)2 en présence de PPh3, l’entité active est l’anion Pd(PPh)3(OAc)−. La réaction fonctionne avec une large gamme d’oléfines fonctionnelles. Les chlorures sont peu réactifs et on observe RI > RBr >> RCl. Didier Astruc, Chimie organométallique et catalyse EDP Sciences, 2013 Une autre « grande » application du palladium en catalyse est la réaction d’arylation/vinylation des oléfines souvent appelée réaction de Heck. Dans cette réaction, un hydrogène vinylique est remplacé par un groupement vinyle ou aryle. Par exemple, le propénoate de méthyle réagit à 100 °C sur le 1-bromo-2méthylpropène en présence de triéthylamine et du mélange 1%Pd(OAc)2 + 2%PPh3. Le véritable catalyseur de la réaction est PdL2 (L = PPh3) formé par réduction de Pd (II) par la phosphine PPh3. François Mathey et Alain Sevin, Introduction à la chimie moléculaire des éléments de transition Ellipses, 1998 13 DOCUMENT 4 La sérine La sérine est un acide aminé de formule HO−CH2−CH(NH2)−COOH. NH 3 La forme totalement protonée de la sérine a pour formule HO CH2 CH COOH C’est un diacide dont les constantes d’acidité sont telles que pKA1 = 2,19 et pKA2 = 9,21. La cystéine La cystéine est un acide aminé de formule HS−CH2−CH(NH2)−COOH. NH 3 +3 H L La forme totalement protonée de la cystéine a pour formule Cette forme est notée , c’est l’ion cystéinium. HS CH CH2 COOH Extraits de « Critical evaluation of the stability constants of metal complexes of amino acids with polar side chains » G. BERTHON, Pure and Appl. Chem., Vol. 67, No. 7, pp. 1117-1240, 1995 Dans cet article, l’auteur compare les travaux de plusieurs groupes de chercheurs, travaux ayant donné lieu à la publication de diverses valeurs de constantes de formation de complexes mettant en jeu des acides aminés. +3 H L • Propriétés acido-basiques La première acidité de est liée au groupe carboxyle −COOH. Pour les acidités suivantes, il y a une incertitude pour le choix des ordres d’acidité des deux autres groupes (−NH3+ et −SH). Les valeurs retenues pour les constantes d’acidité (K A) à 25 °C sont telles que : + o LH3 /LH2 : pKA1 = 1,71 ± 0,03 – o LH2 /LH : pKA2 = 8,36 ± 0,03 – 2– o LH /L : pKA3 = 10,75 ± 0,5 2+ 2– • Complexes entre Ni et L Les équilibres entre Ni2+ et la cystéine ont été étudiés par plusieurs groupes d’auteurs. Un accord − 2 ] 2 ] L2 i N 0,03. La formation de [ L2 i N acceptable est noté pour la constante de formation du complexe [ − à 20 oC : logβ2 = 20,18 ± à partir de [NiL] est plus favorisée que celle du complexe [NiL] à partir de Ni2+ aqueux, ainsi [NiL] est une espèce minoritaire à toutes les concentrations. et [ 2 ] − L4 i3 N 2 ] L3 i2 N L’existence de complexes polynucléaires [ − semble probable mais les conditions ex- périmentales utilisées diffèrent pour les quelques groupes d’auteurs qui ont mentionné cette possibilité, ce qui rend impossible toute estimation d’une valeur moyenne réaliste des constantes de formation. 14 DOCUMENT 5 FIGURE 1 – Dosage d’un volume V0 = 10,0 mL de la solution de chlorure de cystéinium de concentration C0 (additionnée de 10 mL d’eau) par une solution d’hydroxyde de sodium de concentration C0 = 0,200 mol.L-1 FIGURE 2 – Dosage de V0 = 10,0 mL de la solution de LH3+ + Cl- (C0) et de V0 = 10,0 mL d’une solution de Ni2+ + 2 NO3- (Co / 2) par une solution d’hydroxyde de sodium (Na+ + HO–) de concentration C0 = 0,200 mol.L-1 D’après Rivas-Enterrios J., Ambard C., BUP, Vol 108, N° 964, Mai 2014, pages 797-818. 15 DOCUMENT 6 […] […] Le résultat est inattendu : 16 DOCUMENT 7 Les abréviations utilisées dans les rétrosynthèses présentées, extraite de la thèse de Julie TOUEG, Vers la synthèse du tricycle ABC de l’acide hexacyclinique, 2007, réalisée à l’école polytechnique, sont les suivantes : PG : Groupe Protecteur , PR : Précurseur , TBS : Tert-butyl diméthyl silyl Extraits (R’1) (R’2) ε δ (R’3) α β (R’4) γ […] […] PR2 pourrait quant à lui provenir de la rétrosynthèse présentée (fig 31) : A B C (R1) (R2) (R3) (R4) 17