De l`intérêt de l`analyse tensorielle

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VIII - L’écriture tensorielle des équations de MAXWELL
Le fait que l’on considère le champ électromagnétique comme une grandeur unique, et
non plus comme deux quantités séparées, va éclairer sous un angle nouveau la théorie des
équations de MAXWELL. Laissons dire ces choses là à A. SOMMERFELD, avec infiniment
plus de poésie :
I wish to create the impression in my readers that the true mathematical
structure of these entities will appear only now, as in a moutain lanscape when the fog lifts.
I ) De la notion de vecteur à la notion de tenseur
L’analyse de la transformation de LORENTZ suggéra à MINKOWSKY d’introduire la
variable temps sous la forme d’une quatrième dimension associée à l’espace habituel
tridimensionnel. Cette généralisation était guidée par la constatation troublante du rôle
parfaitement analogue joué par les variables x et ct dans cette transformation :
x'   x   (ct )
y'  y
z'  z
(VIII-1)
ct'   (ct )  x
L’espace physique n’est plus alors la juxtaposition d’un espace « métrique » (où l’on
mesure des distances) à trois dimensions et d’un espace temps à une dimension, mais un
univers insécable à quatre dimensions.
Si on souhaite illustrer sur un exemple simple, cette nouvelle manière de regarder la
physique, on sera désormais obliger de considérer une charge et un élément de courant comme
une grandeur unique et indissociable, représentée par un même vecteur, le quadri-vecteur
densité de courant. L’apparence de charge électrostatique ou d’élément de courant dépendra du
référentiel considéré.
Dans ce nouvel espace à quatre dimensions, considérons la quantité :
ds’² = dx’² + dy’² + dz’² - (d(ct’))²
(VIII-2)
Une substitution des relations qui définissent la transformation de LORENTZ (VIII-1)
conduit à remarquer que :
ds’² = dx² + dy² + dz² - (d(ct))² = ds²
(VIII-3)
Il s’agit donc d’une grandeur invariante par changement de référentiel qui généralise la
notion de distance à un espace à 4 dimensions : l’espace-temps.
L’analyse tensorielle montre que cette quantité permet de caractériser la métrique
utilisée. Elle s’écrit d’une manière générale :
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ds2  g dx  dx
(VIII-4)
où il est fait usage de la convention d’EINSTEIN qui sous-entend une sommation chaque fois
qu’un indice est répété deux fois dans un produit et où g  représente le tenseur métrique qui a
la forme matricielle suivante dans le cas particulier de la transformation de LORENTZ :
g 
1

0

0

0
0

0
0 1 0

0 0 1
0 0
1 0
(VIII-5)
Le tenseur réciproque s’obtient à l’aide d’une relation tensorielle :
g  
Cofacteur de g 
Deter min ant
(VIII-6)
ce qui montre que : g   g  dans ce cas particulier.
Il est possible de faire un autre choix de métrique en rendant la quatrième coordonnées
imaginaire et égale à (ict). L’espace-temps est alors un espace orthonormé classique.
Chaque choix de métrique a ses avantages et ses inconvénients :
- Si on accepte d’utiliser une coordonnées imaginaire, les tenseurs covariants et
contravariants seront identiques, et le problème de leur identification ne se posera pas. On ira
donc vers une simplification des calculs, mais avec des composantes imaginaires dans les
résultats.
- Si, en revanche, on fait le choix d’utiliser une coordonnée réelle, il faudra
prendre soin d’identifier clairement les tenseurs covariants et contravariants, mais alors, les
résultats seront toujours réels. C’est cette dernière position que nous avons adoptée.
Il suit de ces considérations que toute théorie devra être élaborée dans un repère à quatre
dimensions. Dans un tel repère, un changement linéaire de coordonnées peut s’écrire :
X’1 = X1(x1, x2, x3, x4)
X’2 = X2(x1, x2, x3, x4)
X’3 = X3(x1, x2, x3, x4)
X’4 = X4(x1, x2, x3, x4)
(VIII-7)
un exemple simple étant fourni par la transformation de LORENTZ :
X’1 =  (x1 - .x4)
X’2 = x2
X’3 = x3
X’4 =  (x4 - .x1)
(VIII-8)
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où nous choisissons de poser x4 = ct, afin de conserver des coordonnées réelles.
Un changement de coordonnées dans cet espace à quatre dimensions se traduit par la
translation dans le temps, à vitesse constante, de deux repères spatiaux tridimensionnels.
Qu’en est-il alors de la représentation vectorielle des grandeurs physiques que sont les
champs électriques et champs magnétiques? Un exemple simple, déjà évoqué, va nous montrer
son insuffisance : Fixons dans un référentiel (R) un observateur et une charge ponctuelle
immobile (Figure 1) :
Figure 1 : Charge ponctuelle vue par deux observateurs en mouvement relatif

Cet observateur perçoit un champ électrostatique E . Pour un second observateur,
attaché à un référentiel
 (R’) en translation uniforme par rapport à R, il apparaît non seulement
un champ électrique E' , mais également
un champ magnétique B' , puisque la charge q est vue


comme un élément de courant J . dl  dq. v .

La présence de ce vecteur B , qui, suivant le référentiel choisi, apparaît ou disparaît,
montre que ce vecteur ne répond plus à la description d’une grandeur physique, car, la quantité
qu’il représente dépend du référentiel que l’on considère.
On pressent intuitivement que si l’on cherche une représentation correcte du champ
électromagnétique, c’est à dire une représentation qui soit indépendante du référentiel dans
lequel on l’exprime, la notion de vecteur
est devenue insuffisante. C’est en réalité, la

combinaison des deux vecteurs E et B qui doit être représentée, et l’outil mathématique
nécessaire à cette représentation sera un tenseur d’ordre 2, qu’il sera utile, dans ce cas
particulier, d’assimiler aux composantes d’une matrice 4 X 4.
II ) Le tenseur de champ électromagnétique
Il existe différentes façons de mettre en évidence ce tenseur. Une des plus simples et des
plus naturelles consiste sans doute à utiliser l’expression de la force à laquelle est soumise une
charge ponctuelle lorsqu’elle est située dans un champ électromagnétique :

  
F  q( E  vB)
(VIII-9)
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

Si les champs E et B forment une entité unique, il doit être possible d’exprimer cette
force en fonction de q, de v, et de cette entité.
Dans un espace à quatre dimensions, cela revient à trouver une relation entre le
quadrivecteur Force, la charge q qui est invariante, le quadrivecteur vitesse, et une matrice 4 X
4 qui représente le tenseur recherché. On doit donc avoir : (avec x4 = ct) :
1
4
  . F1 

  c.  . dx / dx 





2
4
  . F2   q Matrice  c.  . dx / dx 
  . F3 
 4 X 4   c.  . dx3 / dx 4 




 


  c. 
  . F4 

(VIII-10)
Après une simplification par  évidente, la relation (VIII-10) permet d’écrire les 3
premières lignes de la matrice puisque :
F1 = q (E1 + cB3 dx2/dx4 - cB2 dx3/dx4)
F2 = q (E2 + cB1 dx3/dx4 - cB3 dx1/dx4)
F3 = q (E3 + cB2 dx1/dx4 - cB1 dx2/dx4)
(VIII-11)
ce qui donne :
 F1 
 0
 

 F2   q  B3
 F3 
 B2
 

 
 F4 
B3
0
 B1

 B2
B1
0

1
4
E1 / c   c. dx / dx 


E 2 / c  c. dx 2 / dx 4 
E 3 / c  c. dx3 / dx 4 



    c

(VIII-12)
où il reste à expliciter la dernière ligne de la matrice. Pour celà, il nous faut exprimer
F4 = dw/dx4
(VIII-13)
Pour une charge q, placée dans un champ électromagnétique, seul le champ électrique

E fournit un travail lorsque cette charge se déplace, et on a :
dw = q ( E1 dx1 + E2 dx2 + E3 dx3 )
(VIII-14)


Il s’ensuit que l’énergie potentielle acquise par la charge q soumise à la force F  qE
s’écrit :
dw = - q ( E1 dx1 + E2 dx2 + E3 dx3 )
(VIII-15)
ce qui permet d’expliciter la relation (VIII-13) :
F4 = - q ( E1 dx1/dx4 + E2 dx2/dx4 + E3 dx3/dx4 )
(VIII-16)
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et permet la détermination complète du tenseur , traditionnellement appelé F (Qu’il ne faudra
pas confondre avec la composante du vecteur force F )
B3
 B2
E1 / c 
 0


 B3
0
B1
E 2 / c

F 
 B2
 B1
0
E 3 / c


0 
  E1 / c  E 2 / c  E 3 / c
(VIII-17)
On a ainsi établi la relation qui existe entre les composantes du quadrivecteur force, et
les composantes du quadrivecteur vitesse :
 F   q. F . v 



(VIII-18)
Le tenseur F est un tenseur covariant d’ordre deux qui est antisymétrique (F = - F )
d’après la matrice (VIII-17).
Par construction, ce tenseur possède bien la propriété que l’on attend de lui, à savoir la
représentation d’une grandeur physique qui est invariante par changement de repère. En effet, si
nous reprenons l’équation (VIII-18), nous voyons que :
- Le quadri-vecteur force est un vecteur qui représente une quantité physique
indépendante du référentiel.
- La même remarque s’applique au quadri-vecteur vitesse.
- La charge q est un invariant.
Lors d’un changement de référentiel, les composantes du tenseur F vont varier (de la
même manière que les composantes d’un vecteur varient), mais la grandeur qu’il représente
sera identique.
Le tenseur F n’est pas la seule représentation possible du tenseur de champ
électromagnétique. Nous pouvons également adopter une forme contravariante, et l’analyse
tensorielle nous indique que cette forme s’obtient de la manière suivante :
F   g g F
où g est le tenseur métrique défini en (VIII-5) et (VIII-6). Les produits du tenseur covariant F
par les coefficients de la métrique produisent un changement de signe de tous les termes qui
comportent l’indice 4 une fois, ce qui donne le tenseur contravariant :
F 
B3
 B2  E1 / c 
 0


 B3
0
B1
 E 2 / c


 B2
 B1
0
 E 3 / c


0 
 E1 / c E 2 / c E 3 / c
(VIII-19)
III ) La transformation des champs entre deux référentiel en mouvement de translation
uniforme
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De la théorie générale des tenseurs, nous écrivons la manière dont se transforme le
tenseur covariant F :
F'  
x  x
F
x'  x'  
(VIII-20)
où les changements de coordonnées sont fournis par la transformation de LORENTZ :
x1 =  ( x’1 - x’4 )
x2 = x’2
x3 = x’3
x4 =  ( x’4 - x’1 )
(VIII-21)
On peut montrer qu’un tenseur antisymétrique dans un système de coordonnées reste
antisymétrique dans n’importe quel système de coordonnées. En effet, soit Fpq un tel tenseur :
par définition de l’antisymétrie : Fpq = - Fqp , mais alors, après changement de repère :
F'pq 
xi x j
x j xi
F


Fji   F'qp
ij
x'p x'q
x'q x'p
(VIII-22)
Le tenseur transformé F’ possèdera donc, tout comme le tenseur F, six composantes
indépendantes qui correspondent aux composantes de champ E’x , E’y , E’z , B’x , B’y , B’z .
Leur expression en fonction de Ex , Ey , Ez , Bx , By , Bz définira la transformation des champs
entre deux référentiels en translation relative à vitesse constante.
Les calculs peuvent être effectués directement: ils sont volumineux, mais simples,
comme nous allons le montrer sur l’exemple particulier du terme F’12.
x x 
F
1
2 
 1 1 x' x'
(VIII-23)

x  x1
x2
x3
x4
F

F

F

F

1
2 1
2 2
2 3
2 4 
x'
x'
x'
 1 x'  x'

(VIII-24)
4
4
F'12   
4
F'12  
x1  x1
x2
x3
x4 
F

F

F

F14 

11
12
13
x'1  x'2
x ' 2
x ' 2
x ' 2 

x2  x1
x2
x 3
x 4
 1  2 F21  2 F22  2 F23  2 F24 
x '  x '
x '
x '
x '

F'12 

x3  x1
x2
x 3
x 4
 1  2 F31  2 F32  2 F33  2 F34 
x '  x '
x '
x '
x '

4
1
2
3
4

x  x
x
x
x
 1  2 F41  2 F42  2 F43  2 F44 
x '  x '
x '
x '
x '

(VIII-25)
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F'12   0F11  1F12  0F13  0F14 
 0 0F21  1F22  0F23  0F24 
(VIII-26)
 0 0F31  1F32  0F33  0F34 
  0F41  1F42  0F43  1F44 
F'12   F12   F42
(VIII-27)
Soit pour conclure :
B'3   B3   E2 / c
(VIII-27)
En renouvelant cette opération pour chaque élément indépendant du tenseur, on aboutit
au relations complètes de transformation des champs électromagnétiques :
E' x  E x
E' y   ( E y  c Bz )
E' z   ( E z  c By )
(VIII-28)
B' x  Bx
B' y   (By   E z / c)
B' z   (Bz   E y / c)
Ces relations peuvent être obtenues plus rapidement , à condition d’avoir, au préalable,
formulé une écriture matricielle de l’équation tensorielle (VIII-20) (Il est à noter que cette
écriture matricielle n’est possible que pour des tenseurs de rang <= 2) :
 F'11

 F'21
 F'31

 F'41
F'12
F'13
F'22
F'32
F'23
F'33
F'42
F'43
F'14 

F'24 
F'34 

F'44 
 x1
 1
 x'1
 x
 2
  x'1
x
 3
 x'1
 x
 x'4
x2
x'1
x2
x'2
x2
x'3
x2
x'4
x3
x'1
x3
x'2
x3
x'3
x3
x'4
x4 

x'1 
4  F11
x  
x'2   F21
x4   F31

x'3   F41
x4 

x'4 
F12
F13
F22
F32
F23
F33
F42
F43
 x1
 1
x'
F14   2
  x
F24   x'1
F34   x3
 1
F44   x'4
 x
 x'1
x1
x'2
x2
x'2
x3
x'2
x4
x'2
x1
x'3
x2
x'3
x3
x'3
x4
x'3
x1 

x'4 
2
x 
x'4 
x3 

x'4 
x4 

x'4 
(VIII-29)
d’où, en explicitant chacun des termes des matrices de passages à partir de la transformation de
LORENTZ (VIII-8) :
 F'11

 F'21
 F'31

 F'41
F'12
F'22
F'32
F'13
F'23
F'33
F'42
F'43
F'14   
 
F'24   0

F'34   0
 
F'44   
0 0    F11

1 0 0   F21
0 1 0   F31

0 0    F41
F12
F22
F32
F13
F23
F33
F42
F43
F14   

F24   0
F34   0

F44   
0 0  

1 0 0 
0 1 0 

0 0  
(VIII-30)
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Soit encore, en explicitant les composantes du tenseur de champ électromagnétique :
B'3
 B'2 E'1 / c  
 0

 
0
B'1
E'2 / c  0
  B'3

 B'2
 B'1
0
E'3 / c  0

 
0   
  E'1 / c  E'2 / c  E'3 / c
0 0    0
B3
 B2
E1 / c  


1 0 0    B3
0
B1
E 2 / c  0
0 1 0   B2
 B1
0
E 3 / c  0


0 0     E1 / c  E 2 / c  E 3 / c
0   
0 0  

1 0 0 
0 1 0 

0 0  
(VIII-31)
d’où on déduit les relations de transformations des champs (VIII-28).
IV ) L’écriture tensorielle des équations de MAXWELL
Puisque le champ électromagnétique est désormais représenté par une entité unique, le
tenseur F, les équations de MAXWELL doivent pouvoir s’exprimer en fonction des dérivées
partielles liées à ce tenseur. Pour découvrir cette écriture, il suffit d’expliciter les quatre
équations, et de synthétiser la forme qu’elles prennent lorsque on y introduit les composantes
tensorielles.
IV.1) Les équations de MAXWELL dans le vide
Des deux équations suivantes :

 
 
B
E  
.B  0
t
(VIII-32)
nous écrivons, en explicitant chaque composante :
E z E y
B

 x
y
z
t
B
E x E z

 y
z
x
t
E y E x
B

 z
x
y
t
Bx By Bz


0
x
y
z
(VIII-33)
ce qui donne, en fonction des composantes tensorielles de F :
F34
x 2
F14
x 3
F24
x1
F23
x1
F42 F23

0
x 3 x 4
F
F
 431  314  0
x
x
F
F
 412  124  0
x
x
F
F
 312  123  0
x
x

(VIII-34)
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et conduit aux écritures de plus en plus condensées suivantes, pour chaque triplet
(, , ) :
F
F F

0
x
x x 
 ( F )   ( F )    ( F )  0


(VIII-35)
F,  F ,  F ,  0
On comprend mieux désormais pourquoi, lorsque l’on essaie de démontrer l’invariance
de l’une des équations de MAXWELL ci-dessus (VIII-32), sous la transformation de
LORENTZ, l’autre équation apparaît nécessairement dans la démonstration : en fait, ces deux
équations constituent deux parties d’une seule et unique équation rattachée à la grandeur
physique que représente le tenseur F. Elles sont donc forcément dépendantes.
Les deux autres équations se traitent de la même manière:

  1 E
B 
c ² t
 
.E  0
(VIII-36)
nous écrivons, en explicitant chaque composante :
B z B y 1 E x


y
z c ²  t
B x B z 1 E y


z
x c ²  t
B y B x 1 E z


x
y c ² t
E x E y E z


0
x
y
z
(VIII-37)
ce qui donne, en fonction des composantes du tenseur contravariant F :
F12 F13 F14


0
x 2 x 3 x 4
F 23 F 21 F 24


0
x 3 x1 x 4
F 31 F 32 F 34


0
x1 x 2 x 4
F 41 F 42 F 43


0
x1 x 2 x 3
et conduit aux écritures de plus en plus condensées suivantes :
(VIII-38)
76
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F
0
x 
  ( F )  0
(VIII-39)
F ,  0
où les remarques faites précédemment s’appliquent dans leur intégralité.
En résumé, les équations de MAXWELL dans le vide, écrites à l’aide du tenseur de
champ électromagnétique F, s’expriment de la manière suivante :
F ,  F ,  F ,  0
(VIII-40)
F ,  0
IV.2) Les équations de MAXWELL en présence de charges et de courant
L’introduction de charges et de courants va modifier seulement le deuxième groupe
d’équations qui se complète ainsi :

 
 1 E
B   0J 
c² t
 
. E   / 
(VIII-41)
D’autre part, charges et courant n’étant que deux aspects différents d’une même
grandeur physique, on constate que le quadri-vecteur densité de courant J   (J x , J y , J z , c)
vient homogénéiser l’ensemble des équations précédentes qui s’écrivent désormais :
F ,  F ,  F ,  0
F ,   0 J
(VIII-42)
Le tenseur J, associé au quadri-vecteur densité de courant est obtenu comme
produit d’une quantité invariante (La densité de charge / ) par le quadri-vecteur vitesse. Ce
dernier étant un tenseur contravariant d’ordre 1, il s’ensuit que le quadri-vecteur densité de
courant est également contravariant, ce qui justifie, à posteriori, l’utilisation de la forme
contravariante du tenseur F dans cette expression.
V) Les équations de MAXWELL dans les milieux
L’introduction d’un milieu de propagation différent du vide perturbe la propagation des


ondes électromagnétiques. La présence des champs E et B provoque une excitation des
moments dipolaires et des moments magnétiques microscopiques en les alignant de manière
privilégiée. Le champ macroscopique résultant du champ appliqué et du champ excité peut
s’exprimer simplement lorsque ce dernier est proportionnel au champ appliqué.
Pour caractériser ce phénomène, on définit un vecteur excitation électrique ou induction
électrique :

 
D   0E  P
(VII-43)
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77

où P représente la densité volumique de moments dipolaires générée par l’alignement des
dipôles élémentaires. Puisqu’on considère uniquement des milieux pour lesquels cette densité

est proportionnelle à E , on peut poser :


P   e 0 E
(VIII-44)
où  e est appelée la susceptibilité du milieu.
Pour un diélectrique homogène et isotrope, on obtient donc :

 


D   0 E  P   0 1   e E   0 r E
(VIII-45)
L’alignement des dipôles électriques provoque dans le milieu l’apparition d’un champ


électrique de polarisation E p qui est naturellement opposé à E . La distribution de charges qui


permettrait de générer le même champ E p s’exprime en fonction du vecteur polarisation P par
la relation :

 p  Div(P)
(VIII-46)
 p est ici une densité volumique de charges dites liées car elles ne sont susceptibles d’effectuer

que de très faibles déplacements. Le champ E vérifie toujours l’équation :

Div(E)   /  0
(VIII-47)
où    L   p regroupe l’ensemble de toutes les charges présentes, à la fois libres (  L ) et
liées (  p ). On en déduit :


 L  p  L Div(P)
Div(E) 



0
0
0
0
(VIII-48)
Soit encore :
 
Div( 0 E  P)   L

Div(D)   L
(VIII-49)
où, rappelons le,  L représente la densité volumique de charges libres.
De manière analogue, on construit une excitation magnétique :


B 
H
M
0
(VIII-50)
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78

où M représente la densité volumique de moments magnétiques générée par l’alignement des
dipôles magnétiques élémentaires. Pour un milieu dans lequel cette densité est proportionnelle à

B , on peut poser :



B
M  m
  mH
0
(VIII-51)
ce qui conduit, toujours en supposant linéarité et isotropie, à :

 B

H
  mH
0
(VIII-52)
et donc :



B   0 (1   m )H   0  r H
(VIII-53)
L’analogie avec le champ électrique peut être poursuivie. On considère que


l’aimantation M est due à des courants fictifs J m . L’équivalence s’écrit alors :



Jm    (M)
(VIII-54)
Le courant total dans le milieu, compte tenu de la présence des dipôles électriques et
magnétiques, s’écrit alors :

  
P
J  JL  Jm 
t
(VIII-55)



où J m et P ont été définis précédemment, et où J L est le courant du aux charges libres. Les


champs E et B vérifient alors l’équation de MAXWELL :


 
 
P 1E
  B   0 ( JL  Jm 
)
(VIII-56)
 t c²  t
Qui devient après réduction :

   D
  H  JL 
t
(VIII-57)
En résumé, les équations de MAXWELL dans un milieu linéaire, homogène et isotrope,
prennent la forme suivante :
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
  B
E
0
t

  D 
H
 JL
t
79
 
. B  0
 
. D   L
(VIII-58)
Nous avons déjà donné une écriture tensorielle de la première ligne. Si nous souhaitons
faire la même chose pour la seconde, nous sommes amenés à introduire un autre tenseur, appelé


G, qui dépend des composantes de H et de D . Pour des raisons énergétiques qui apparaîtront
plus tard, ce tenseur est choisi de telle manière que dans le vide nous ayons :
G
F
(VIII-59)
0
L’écriture matricielle du tenseur contravariant G est donc la suivante :
G 
 0

Hz

 Hy

 cDx
Hz
Hy
0
Hx
cDy
Hx
0
cDz
 cD x 

 cD y 
 cDz 

0 
(VIII-60)
En reprenant les transformations de la première partie, on constate que la seconde
équation s’écrit maintenant :
G  ,  J
(VIII-61)
J représente le quadri-vecteur densité de courant des charges et courants libres (En

d’autres termes, ne sont pas inclus dans J les charges qui génèrent la polarisation P et les

courants qui génèrent l’aimantation M ).
L’écriture tensorielle des équations de MAXWELL dans un milieu linéaire , homogène
et isotrope se résume donc en deux relations faisant intervenir les tenseurs F et G :
F ,  F ,  F ,  0
G ,  J
(VIII-62)
V) Le tenseur des tensions de MAXWELL
FARADAY imagina le premier que l’espace entourant une charge électrostatique devait
forcément subir l’influence de cette charge. Pour tenter de modéliser cette action, il était
commode de supposer que l’espace était rempli d’un milieu parfaitement élastique appelé
l’éther. C’est ce milieu qui transmettait de proche en proche la tension à laquelle il était soumis
et qui permettait ainsi l’interaction entre deux charges ponctuelles.
80
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Reprenant les idées de FARADAY, MAXWELL proposa de les mettre en forme de la
manière suivante :
Soit un élément de surface ds représentant une surface fermée. Pour déformer le volume
dv de toutes les manières possibles, trois forces indicées par i=1, 2, 3 sont nécessaires. Chacune
de ces forces possède trois composantes que l’on pourra indicer par j=1, 2, 3. Le calcul de la
résultante globale nécessite donc la connaissance de 9 termes Tji .Sur un petit volume dv,
chaque résultante de force s’obtient en sommant les contributions suivant cette composante: par
exemple :
dF1 = T11.ds1+ T12.ds2+ T13.ds3
(VIII-63)
où, plus généralement :
3
dFj   Tjk dsk
pour j = 1, 2, 3
(VIII-64)
k 1
Pour obtenir la composante de force qui s’applique sur un volume fini V entouré par une
surface fermée S, nous sommes amenés à sommer les contributions élémentaires, pour obtenir :
3
Fj   dFj    Tjk dsk
s
(VIII-65)
s k 1
que l’on peut écrire pour un indice j fixé :
 
Fj   Tjk . dsk
(VIII-66)
s
L’application du théorème d’OSTROGRADSKY conduit à la nouvelle formulation :
 
 3  Tk 
Fj   (. Tjk )dv     jk  dv
x 
v
v  k 1
(VIII-67)
Il ressort que la quantité :
 3  Tjk 
fj   
k 
 k 1  x 
(VIII-68)
a la dimension d’une densité volumique de force tandis que le tenseur Tjk a lui, la dimension
d’une densité volumique d’énergie. Ce tenseur est donc particulièrement important puisqu’il
doit à lui seul, nous permettre de quantifier les échanges d’énergie électromagnétique. Son
écriture en 3 dimensions ne présente qu’une curiosité historique, avec toutefois une approche
intéressante du calcul de l’interaction entre deux charges ponctuelles. Par contre, sa version
quadri-dimensionnelle va se révéler un élément majeur de la réflexion d’EINSTEIN sur une
théorie nouvelle de la gravitation.
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81
Sa construction s’appuie une nouvelle fois sur la relation donnée par LORENTZ qui
exprime la force subie par une charge ponctuelle lorsqu’elle est soumise à un champ
électromagnétique :

  
F  q(E  v  B)
(VIII-69)
où, plus précisément, à la représentation tensorielle de cette relation qui fait intervenir les
quadri-vecteurs force et vitesse, ainsi que le tenseur de champ électromagnétique F :
( F )  qF ( v )
(VIII-70)
En utilisant la définition de la densité de courant comme étant le produit de la densité
volumique de charges par sa vitesse de déplacement, on obtient après simplification par ,
l’expression de la densité volumique de force :
F  F J 
(VIII-71)
que nous pouvons écrire, en développant suivant la convention d’EINSTEIN :
F1  F11J1  F12 J 2  F13 J 3  F14 J 4
(VIII-72)
Dans un milieu linéaire homogène et isotrope, nous savons relier le quadri-vecteur
 G


densité de courant J au tenseur G au moyen de la relation J 
ce qui conduit à
 x
l’expression :
F  F
 G 
 x
(VIII-73)
qui se développe de la manière suivante :
  G11  G12  G13  G14 
F1  F11 




1
 x2
 x3
 x4 
 x
  G 21  G 22  G 23  G 24 
+ F12 




1
 x2
 x3
 x4 
 x
  G 31  G 32  G 33  G 34 
+ F13 




1
 x2
 x3
 x4 
 x
(VIII-74)
  G 41  G 42  G 43  G 44 
+ F14 




1
 x2
 x3
 x4 
 x
L’objectif ultime des transformations que nous effectuons est de mettre la composante
de force sous la forme d’une quadri-divergence du tenseur impulsion énergie T : c’est la
généralisation de la relation classique en mécanique, qui relie l’énergie potentielle à la force
extérieure agissante :
82
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F1 
 T11  T12  T13  T14



 x1  x 2  x 3  x 4
(VIII-75)
Suivant cet objectif, nous regroupons les tenseurs F et G sous une même variable de
dérivation :




F G11  
F G12  
F G13  
F G14 
1  11
2  11
3  11
4  11
x
x
x
x





F G 21  
F G 22  
F G 23  
 F12 G 24 
1  12
2  12
3  12
x
x
x
 x4





F G 31  
F G 32  
F G 33  
F13G 34 
1  13
2  13
3  13
x
x
x
 x4





F G 41  
F G 42  
F G 43  
F G 44 
1  14
2  14
3  14
4  14
x
x
x
x
F
F
F
F 

 G11 111  G12 112  G13 113  G14 114 
x
x
x
x 

F
F
F
F 

 G 21 121  G 22 122  G 23 123  G 24 124 
x
x
x
x 

F1 
(VIII-76)
F
F
F
F 

 G 31 131  G 32 132  G 33 133  G 34 134 
x
x
x
x 

F
F
F
F 

 G 41 141  G 42 142  G 43 143  G 44 144 
x
x
x
x 

La première partie de ce développement est déjà présente sous la forme d’une quadridivergence. La seconde nécessite encore une mise en forme supplémentaire: nous allons
regrouper par deux les termes en Gij et Gji, par exemple :
G23
 F12
F
 G32 132
3
x
x
(VIII-77)
A cause de l’antisymétrie des tenseurs G et F, nous obtenons :
G23
 F12
F
F 
F 
 F
 F
 G23 132  G23  123  132   G23  123  312 
3
x
x
x 
x 
 x
 x
(VIII-78)
Nous substituons maintenant à l’expression entre parenthèses la dernière équation du
groupe (VIII-34), et nous avons finalement :
G23
 F12
F
F
F
 G32 132  G23 231  G32 231
3
x
x
x
x
(VIII-79)
A la condition que chaque terme du tenseur G puisse être déduit du tenseur F par
multiplication par une constante, ce qui se justifie car nous sommes dans un milieu isotrope,
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83
homogène et linéaire, et que la même propriété existe entre les tenseurs covariant et
contravariant F, nous pouvons encore condenser l’expression obtenue sous la forme suivante :
23
23
23
 F23
1   F F23 1  F F23 1   G F23
23  F23
(VIII-80)
G
 (F )



 x1
 x1
2  x1
2
 x1
2
 x1
23
Nous avons donc établi que la somme des deux termes sur lesquels nous travaillons
s’exprime ainsi :
 F12
1   G F23
32  F13
G

G


 x3
 x2
2
 x1
23
23
(VIII-81)
La dernière manipulation à effectuer n’est guère intuitive: elle consiste à substituer à
chacun des termes :
G23
 F12
F
, G32 132
3
x
x
(VIII-82)
la moitié de leur somme, soit:
1   G F23

4
 x1
23
(VIII-83)
Ce faisant, il est clair qu’on modifie chaque terme de la somme, mais on ne
modifie pas globalement le résultat, et c’est ce qui importe.
Les transformations que nous venons de développer peuvent être reconduites
pour les autres termes de l’expression de F1 avec parfois des simplifications importantes (les
termes de la diagonale sont tous nuls par exemple), ce qui conduit à une écriture développée de
la composante F1 :




F G11  
F G12  
F G13  
F G14 
1  11
2  11
3  11
4  11
x
x
x
x





F G 21  
F G 22  
F G 23  
F G 24 
1  12
2  12
3  12
4  12
x
x
x
x





F G 31  
F G 32  
F G 33  
F G 34 
1  13
2  13
3  13
4  13
x
x
x
x





F G 41  
F G 42  
F G 43  
F14 G 44 
1  14
2  14
3  14
x
x
x
 x4
F1 
(VIII-84)
84
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1 
G11F11  G12 F21  G13F31  G14 F41
4  x1
1 

G 21F12  G 22 F22  G 23F32  G 24 F42 
1
4x
1 

G 31F13  G 32 F23  G 33F33  G 34 F43 
1
4x
1 

G 41F14  G 42 F24  G 43F34  G 44 F44 
1
4x

L’écriture tensorielle générale des différents calculs que nous avons détaillés est
nettement plus condensée. Partant de (VIII-73), la somme (VIII-76) est toute entière contenue
dans la formule :
 F
 G 



F  F

F
G

G

 x
 x
 x


(VIII-85)
L’antisymétrie des tenseurs F et G nous a permis de poser :
G
 F
 F 
 F 
 F

   F
   F

G

G


G





 x
 x
  x   x 
  x   x 
(VIII-86)
Exploitant l’équation de MAXWELL (VIII-34), nous pouvons remplacer l’expression
entre parenthèses et écrire que la somme de nos deux termes vaut :
G
 F
F
 G 

x
x
(VIII-87)
Sous les conditions expressément formulées pour l’équation (VIII-80), nous pouvons
effectuer la transformation :
G
 F 1 

G F 

 
x
2x
(VIII-88)
Enfin, chaque terme à gauche de l’expression (VIII-86) est remplacé par la demisomme de ces termes, ce qui donne finalement :



1  G F

F 
F G 
 x
4
 x



(VIII-89)
Mettre cette relation sous la forme d’une quadri-divergence suppose encore que l’on
rassemble sous une même dérivée l’expression que l’on vient d’obtenir, ce qui peut se faire en
introduisant le symbole de KRONEKER qui vaut 1 lorsque ses deux indices sont égaux, et 0
dans le cas contraire. On obtient alors :

x

  

 x
(VIII-90)
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85
Cependant, l’introduction de cette transformation va rendre le terme :
 

x
G


F

(VIII-91)
nul pour toute valeur de  différente de , ce qui n’était pas le cas dans l’expression précédente
(VIII-89). On remédie à cette situation en substituant à  un autre indice muet, que l’on peut
appeler  pour aboutir au résultat final :
F 
 
1
F G     G  F 

  
x 
4



(VIII-92)
La concision de l’écriture tensorielle se paye en lisibilité, et chaque modification doit
être analysée avec la plus grande attention, sous peine de passer à côté de certaines subtilités.
Nous sommes arrivés au but que nous nous étions fixés, et le tenseur énergétique du
champ électromagnétique peut s’exprimer de la manière suivante :


1
T   F G     G F 
4
(VIII-93)
Il est intéressant de donner une écriture explicite de ce tenseur, en fonction des
composantes de champ. Notons dans un premier temps que la quantité (GF) ne dépend ni de
, ni de . Elle se trouve présente et identique chaque fois que  est égal à . Elle s’évalue
facilement si on se souvient que tous les Gii et Fii sont nuls, et que, en raison de l’antisymétrie
des tenseurs F et G, on a FijGij = FjiGji, si bien que :
G F  2 G12 F12  G13F13  G14 F14  G 23F23  G 24 F24  G34 F34 


 2 H z Bz  H y By  Dx E x  H x Bx  Dy E y  Dz E z
   
 2 H. B  E. D


(VIII-94)
et donc le terme :
   
1  
1
  (G F )    H. B  E. D    Wm  We 
4
2


(VIII-95)
a une valeur constante égale à la différence entre la densité volumique d’énergie magnétique et
la densité volumique d’énergie électrique . Le calcul des éléments du tenseur ne présente plus
de difficultés : on obtient sur quelques exemples particuliers :
86
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T11   F11G11  F12 G12  F13G13  F14 G14   Wm  We 


  0  Bz H z  By H y  E x Dx  Wm  We 
 2 Wm  Bx H x  E x Dx  Wm  We 
(VIII-96)
 E x D x  Bx H x  W
où W représente la densité totale d’énergie électromagnétique : W = Wm + We
T14   F11G 41  F12 G 42  F13G 43  F14 G 44 


  0  cBz D y  cBy Dz  0
(VIII-97)
 (H y E z  H z E y ) / c
  Sx / c
où Sx représente la densité surfacique de puissance, ou composante du vecteur de POINTING
suivant x
T44   F41G 41  F42 G 42  F43G 43  F44 G 44   Wm  We 


   E x D x  E y Dy  E z Dz  0  Wm  We 
 2 We  Wm  We 
(VIII-98)
W
Globalement, le tenseur T a la représentation matricielle suivante :
H x By  Dy E x
H x Bz  Dz E x
-Sx / c
 H x Bx  Dx E x  W


H y By  Dy E y  W
H y Bz  Dz E y
-Sy / c
 H y Bx  Dx E y
 H z Bx  Dx E z
H z By  Dy E z
H z Bz  Dz E z  W -Sz / c


Sx / c
Sy / c
Sz / c
W 

(VIII-99)
On peut identifier dans ce tenseur toutes les formes d’énergies électromagnétiques que
l’on retrouve dans l’analyse électromagnétique classique :
- les composantes T11 à T33 qui sont les composantes du tenseur de FARADAY,
et qui traduisent les forces transportées par les ondes et qui s’interprètent en termes de forces
exercées sur des particules chargées : il s’agit là d’une énergie mécanique.
- les termes Tk4, et T4k, (k=1,2,3) qui sont les composantes du vecteur de
POINTING, et qui traduisent l’énergie échangée par rayonnement.
- le terme T44 qui représente la densité volumique d’énergie.
Dès lors, il est naturel que l’on retrouve dans l’équation tensorielle :
F  F J  
T
x 
(VIII-100)
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87
le théorème de POINTING. Ce théorème s’obtient à partir du tenseur impulsion énergie en
exprimant la quatrième composante du quadri-vecteur densité volumique de force :
T1 T 2 T 3 T 4
F 4  F41 J1  F42 J 2  F43 J 3  F44 J 4  41  42  43  44
x
x
x
x
 
 J. E 1  
W

 (. S) 
c
c
(ct )
(VIII-101)
Soit encore :
W    
 J. E  (. S)  0
t
(VIII-102)
Cette relation traduit le fait que la variation de l’énergie électromagnétique contenue dans
un volume élémentaire pendant un temps très bref dt est égale à l’énergie qui s’est échappée de
ce volume à travers ses parois (Flux du vecteur de POINTING) augmentée de l’énergie qui a été
convertie par effet joule.
VI) L’équation tensorielle des potentiels.
Nous avons déjà établi que les équations de MAXWELL pouvaient être exprimées en
termes de deux grandeurs appelées potentiels vecteur et potentiel scalaires :

  1 ² A

 ².A 
  0 J
c²  t ²

1 ² 

 ². 
    0c 2
c²  t ²

(VIII-103)
Les deux potentiels sont donc solutions d’une équation différentielle identique dans sa
forme. Seul le second membre est différent, mais après avoir remarqué que ce second membre
peut être représenté, pour l’ensemble des 2 relations, à l’aide du quadri-vecteur densité de
courant, tout laisse présager une écriture tensorielle globale de ces deux équations.
Pour découvrir
cette écriture, nous explicitons la relation qui définit le potentiel
  
vecteur : B  A à l’aide des composantes du tenseur de champ électromagnétique F :
 A3  A2

 x2  x3
 A1  A 3
By  F31 

 x3  x1
 A 2  A1
Bz  F12 

 x1  x 2
Bx  F23 


  A
)  . :
Puis celle qui définit le potentiel scalaire  : (E 
 t
(VIII-104)
88
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
 A1
c
1
x
 x4

 A2
cF24   2  c
x
 x4

 A3
cF34   3  c
x
 x4
cF14  
(VIII-105)
D’où il suit, de manière particulièrement intuitive, après avoir posé A4 = - /c :
 A 4  A1

 x1  x 4
 A4  A2
F24 

 x2  x 4
 A 4  A3
F34 

 x3  x 4
F14 
(VIII-106)
Ce qui conduit à l’écriture de plus en plus condensée suivante :
 A  A 

 x   x
F    (A )    (A  )
F 
(VIII-107)
F  A ,  A  ,
où A = (Ax , Ay , Az , -/c ) est un tenseur d’ordre 1 associé au quadri-vecteur potentiel.
Nous allons maintenant pouvoir rechercher l’écriture tensorielle des équations de
MAXWELL à l’aide de ce quadri-vecteur. Nous reportons l’expression (VIII-107) dans le

 
 
 1 E
second groupe d’équations : B   0J 
et . E   /  . Développons par exemple la
c² t
première composante :
 Bz  By 1  E x


  0Jx
 y  z c²  t
VIII-(108)
puis remplaçons chaque composante de champ par son expression en fonction du tenseur
contravariant F, ce qui donne pour la première ligne :
F12 F13 F14
 3  4   0 J1
2
x
x
x
(VIII-109)
Les équations (VIII-104)..(VIII-107) sont données avec le tenseur covariant F. Le
passage à une forme contravariante implique l’emploi du tenseur métrique donné en (VIII-5) et
(VIII-6). Ce tenseur aura pour effet d’affecter un signe moins aux composantes qui ont une fois
l’indice 4, soit :
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F4 = - F4 et
A4 = -A4
89
(VIII-110)
Dans ces conditions, en utilisant les relations établies en (VIII-104)..(VIII-107),
l’équation précédente peut être développée :

 A2  A1
  A1  A3
  A 4  A1

)

(

)

(

)   0 J1
 x  x1  x2  x3  x3  x1  x 4  x1  x 4
(
2
(VIII-111)
D’où il vient après réduction :
 2 A1
 2 A1
 2 A1
 2 A1
   A1  A2  A3  A 4 
1








  0J
 x1 x1  x2 x2  x3 x3  x 4 x 4  x1   x1  x2  x3  x 4 
(VIII-112)
et des relations analogues pour chacune des trois autres composantes.
L’expression obtenue peut être condensée en utilisant la généralisation de la
notion de laplacien et de divergence à l’espace de MINKOWSKY :


~ ~
 ~ 
. (A  ) 
. A   0 J 

x
(VIII-113)

Rappelons alors un résultat d’analyse vectorielle en 3 dimensions : Si A est un champ
de vecteur invariant sous un changement de repère effectué par rotation ou translation, alors la
divergence, le rotationnel et le laplacien de ce champ de vecteurs sont également invariants.
Ces résultats s’étendent à l’espace de MINKOWSKY, dans lequel la transformation de
LORENTZ constitue une rotation.
Nous avons déjà établi que les équations de MAXWELL étaient invariantes dans leur
forme traditionnelle. Analysons maintenant leur invariance, lorsqu’elles sont écrites à l’aide du
quadri-vecteur potentiel (VIII-112) et (VIII-113).
Les quadri-vecteurs A et J représentent des quantités physiques indépendantes du
~ ~
référentiel. L’opérateur .  laisse ces quantités invariantes par changement de repère. Ainsi,
 ~ 
dans l’équation (VIII-113), seule la partie
. A n’est pas invariante par changement de
 x
référentiel. Elle est donc nécessairement nulle :



~ 
 
.A 0

x

(VIII-114)
C’est la condition générale qui doit être imposée aux potentiels vecteurs et scalaires afin
que l’équation (VIII-113) ne dépende pas du référentiel considéré. Elle prend alors la forme
simplifiée suivante :
~ ~
. (A  )    0 J 
(VIII-115)
90
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Le choix de jauge défini par LORENTZ :
 
 
.A 1
0
c²  t
(VIII-116)
soit encore :
~ .A 0

(VIII-117)
est donc un choix de jauge qui conserve l’invariance de l’équation des potentiels par
changement de référentiel. C’est la justification absolue de la validité de ce choix de jauge, par
rapport à d’autres choix possibles comme la jauge de COULOMB
VII) Conclusion
L’écriture des équations de MAXWELL sous forme tensorielle n’apporte aucun résultat
fondamentalement nouveau par rapport à ce que l’on savait déjà. Elle fournit simplement la
preuve que le champ électromagnétique peut être considéré comme une entité unique à partir de
laquelle on peut déduire toutes les lois de l’électromagnétisme.
Son intérêt apparaît dans la définition de nouvelles grandeurs telles que le tenseur
énergie-impulsion électromagnétique. Nous avons montré que ce tenseur définissait, à lui seul,
toutes les formes connues d’échange d’énergie électromagnétique.
On peut noter également que l’invariance de l’équation des potentiels est probablement
une des manières les plus élégantes de justifier la jauge de LORENTZ.
L’attrait de la représentation tensorielle se situe dans la concision de l’écriture, qui est
définie parfois comme l’esthétisme le plus pur qui existe dans l’écriture des lois de la physique.
Elle permet de prendre de la hauteur et de donner une vision plus globale des
phénomènes étudiés. Il ne faut cependant pas oublier, que cette représentation ne s’est imposée
en électromagnétisme qu’une fois que l’essentiel des résultats a été acquis séparément et validé
par l’expérimentation.
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