Les phobies spécifiques font partie des troubles anxieux
les plus fréquents avec une prévalence allant jusqu’à 11%.
Dans ce cadre, l’anxiété est exclusivement ou surtout due à
des situations ou à des objets parfaitement définis et généra-
lement inoffensifs. Elle se caractérise par une anxiété liée à
l’appréhension et par un comportement d’évitement. Bien
que la personne concernée soit parfaitement consciente que
son anxiété soit exagérée, elle ne peut la maîtriser.
Les troubles obsessionnels ont une prévalence de 1 à 2%.
Cette maladie débute en général durant l’adolescence ou chez
le jeune adulte. Les patients se voient contraints à des actions
ou à des pensées désagréables et exagérées, se répétant sou-
vent, auxquelles ils tentent sans succès de résister. La forme la
plus fréquente est une obsession consistant à contrôler sans re-
lâche les tâches quotidiennes, à se laver fréquemment, nettoyer
et ranger trop souvent et avec excès. On suppose que des ano-
malies du système neurochimique et neuroanatomique (séroto-
ninergique et dopaminergique) seraient à l’origine de ces trou-
bles.
Plus de la moitié des gens font l’expé-
rience d’un traumatisme, au moins une
fois au cours de leur vie. Environ 25%
d’entre eux développent un trouble
par stress post-traumatique, la moi-
tié récupère sans traitement particulier.
Le trouble par stress post-traumatique
représente une réaction retardée envers
un événement traumatique ou une me-
nace extraordinaire. Souvent, les réac-
tions surviennent des mois à des années
seulement après l’événement en cause.
Il s’agit notamment de troubles de la
concentration, troubles du sommeil,
flash-backs, dépression, état anxieux,
comportement d’évitement ou élévation
de la craintivité.
On distingue deux types de troubles
alimentaires: l’anorexie, avec perte de
poids souhaitée et volontaire, et la bou-
limie, lors de laquelle une quantité ex-
cessive d’aliments généralement très
riches en calories est consommée dans
un délai très bref (crises de boulimie),
suite à quoi la personne concernée
prend des mesures destinées à mainte-
nir son poids dans une fourchette
(sub)normale. Dans les deux cas, les
symptômes principaux consistent en un
trouble de l’alimentation ainsi qu’en
une crainte insurmontable de prendre
du poids. Les patients présentent en gé-
néral une perception distordue de leur
corps, dont ils surestiment en général la
taille. Ils développent des règles et ri-
tuels alimentaires stricts. Ces troubles
apparaissent avant tout chez la femme
(90 à 95%) à l’adolescence et chez le
jeune adulte. La prévalence de l’ano-
rexie dans ce groupe à risque est de 0,5
à 1%, celle de la boulimie de 1 à 3%.
Le «Binge eating disorder» est typique-
ment caractérisé par des crises de con-
sommation de nourriture subjective-
ment incontrôlables, accompagnées par
un sentiment de culpabilité et de honte,
et non associées à des mesures visant à
contrôler son poids.
Troubles obsessionnels
Les antidépresseurs n’influencent guè-
re les symptômes. Les méthodes de
thérapie comportementale s’avèrent
plus efficaces. Dans la pratique, on as-
socie souvent les deux méthodes. Seuls
les antidépresseurs d’action surtout sé-
rotoninergique, les ISRS (fluoxétine,
fluvoxamine, sertraline, paroxétine, ci-
talopram) et la clomipramine ont fait
leurs preuves [4], la fluoxétine n’étant
cependant pas admise en Suisse dans
le traitement des troubles obsession-
nels. Ce traitement doit être poursuivi
10 à 12 semaines à la dose maximale
tolérée avant d’obtenir l’effet escompté
[1,4].
taires diminuent ainsi de 40 à 90%. On
présuppose un effet anti-boulimique
direct dû à l’antidépresseur, puisqu’une
efficacité apparaît souvent après une
semaine déjà. En outre, même chez les
patients sans symptomatologie dépres-
effets indésirables, elles sont aujour-
d’hui remplacées par la buspirone (15
à 60 mg/jour), la paroxétine et la ven-
lafaxine [1,2]. Par ailleurs, ce trouble
est traité par une psychothérapie.
Phobies spécifiques
Les phobies spécifiques ressortent du
domaine de la thérapie comportemen-
tale. Le traitement le plus efficace con-
siste à s’entraîner à une exposition
progressive tout en suivant une métho-
de de relaxation. Le cas échéant, on
peut instaurer des bêtabloquants ou
des benzodiazépines à court terme [2].
tauration d’une thérapie psychopharma-
ceutique s’impose [1]. Les substances
de choix sont les ISRS sertraline, pa-
roxétine et fluoxétine. Leur efficacité
commence à se manifester après qua-
tre semaines de traitement, mais leur
action pleine et entière peut aussi se
déployer après six à huit semaines seu-
lement [5]. La fluoxétine n’est pas ad-
mise en Suisse dans le traitement des
troubles par stress post-traumatique.
Troubles alimentaires
Lors de troubles alimentaires, le traite-
ment de premier choix consiste à ins-
taurer une psychothérapie [6]. En
complément, les antidépresseurs occu-
pent une place importante dans le traite-
ment de la boulimie. Les crises alimen-
Troubles par stress post-traumatique
Les troubles par stress post-traumati-
que se traitent avant tout par une psy-
chothérapie. Lors de symptômes graves,
durant depuis plus de trois mois, l’ins-
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Journal suisse de pharmacie, 4/2006
PHARMAZIE UND MEDIZIN
PHARMACIE ET MÉDECINE
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