FICHE HISTOIRE DES ARTS
Année scolaire 2014-2015 Niveau de classe 5°
THEMATIQUE : ARTS-ESPACE-TEMPS
OBJET D'ÉTUDE
Les époux Arnolfini
JAN VAN EYCK
Disciplines concernées
Histoire-Géographie, Arts Plastiques
Arts de l'espace Arts du langage Arts du quotidien
Arts du son Arts du spectacle vivant Arts du visuel
Portrait des époux Arnolfini
1434.
Huile sur bois, hauteur 82x60 cm,
National Gallery, Londres.
FRISE
CHRONOLOGIQUE
-1000
-1100
-1200
-1300
-1350
-1400
Vie de G.
Arnolfini (vers
1400-1472)
1435 : portrait de
van Eyck
-1500
-1550
-1600
QUESTIONS SOULEVÉES PAR L'OEUVRE ?
« Comment l’œuvre d’art exprime-t-elle la perception de l’espace et du temps ? »
CONTEXTE HISTORIQUE, SOCIAL, ARTISTIQUE...
Cette œuvre de 1434 est réalisée alors que le grand commerce européen s’est énormément développé En effet
depuis le XIème siècle, le grand commerce prend son essor et est très florissant en Europe aux XIVè et XVè
siècles. Les grands marchands et banquiers se sont énormément enrichis et sont devenus des personnes
incontournables dans la société du Moyen-âge.
C’est aussi la période de la Renaissance où les artistes d’Italie puis du Nord, adoptent la peinture à l’huile et
mettent en avant la représentation de l’homme en se détachant du religieux. Ils font aussi des peintures
s’appuyant sur le réalisme.
BREVE BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR, ARTISTE...
Jan van Eyck, né à Maaseik vers 1390 et mort à Bruges le 9 juillet 1441, est un peintre
flamand de la Renaissance. Artiste diplomate, il fut au service de Philippe le Bon, duc
de Bourgogne. Célèbre, très jeune comme enlumineur puis comme peintre, il est connu
à travers toute l’Europe au XVe siècle. Van Eyck apportera à la technique de la peinture à
l'huile sa finesse, l'éclat des couleurs et la luminosité. Il développera la technique du
glacis qui permet par transparence l'éclairage des couches de peinture. Son œuvre est un
passage entre le style gothique international et la représentation inspirée du réel de la
Renaissance. Du Gothique, il garde les drapés cassants des vêtements. De la
Renaissance, il affirme l'intérêt pour le visible et l'intérêt pour le portrait. Une partie de
son œuvre sera religieuse, Retable de l’agneau Mystique à Gand (Belgique), réalisé avec
son frère Hubert Van Eyck entre 1420 et 1432.
Jan Van Eyck, L'homme
au turban rouge,
(supposé comme
autoportrait de l'artiste)
1433, National Gallery,
Londres.
HISTOIRE DE L'OEUVRE :
Le tableau représente Giovanni Arnolfini, un riche marchand italien installé à Bruges, et sa future jeune
épouse, Giovanna Cenami, à l’occasion de leurs noces. Il s’agit d’une cérémonie privée qui se déroule dans la
chambre nuptiale, au cours de laquelle les époux se prêtent serment.
Au XVe siècle, en Flandres, la présence d’un prêtre n’était pas obligatoire. L'œuvre a été commandée à Van
Eyck par Giovanni Arnolfini qui souhaitait garder un témoignage de l'événement.
C’est également un « autoportrait caché » puisque l’artiste s’est représenté dans le reflet du miroir convexe
fixé sur le mur du fond.
ANALYSE DE L'OEUVRE
1) Description générale :
C'est un tableau de 82 cm x 60 cm, une huile sur bois.
- Genre : C'est un double portrait en pied posé dans le cadre d’une scène de vie (mariage privé)
- Lieu de conservation et/ou d’exposition : National Gallery, Londres.
2) La composition :
L’espace est partagé en deux : à gauche le banquier, à droite sa femme :
L’homme est du côté de la fenêtre, c’est l’homme de l’extérieur, l’homme des affaires.
La femme est du côté du lit, c’est l’épouse dans le foyer familial.
Les mains réunies se trouvent pratiquement au croisement des diagonales, au centre du tableau.
3) Représentation de l'espace :
La perspective :
La perspective est une technique de dessin inventée en 1425 par Brunelleschi en Italie, et n'est pas encore
pratiquée par les peintres flamands. Van Eyck a pratiqué l'espace suggéré sur une observation du réel, qui
passe par le respect des proportions, la représentation de la réalité notamment en montrant la laideur de
l'homme. Les souliers représentés en raccourci accentuent également l'effet d'espace suggéré: avec au
premier plan une paire de chaussures et une seconde à l’arrière plan, d'une taille plus réduite avec moins de
détails, ce qui donne une illusion de profondeur.
Les différents plans :
Au premier plan : le chien et une paire de chaussures. On retrouve une autre paire à l’arrière-plan de taille
réduite et moins détaillée
Au deuxième plan : les époux Arnolfini.
A l’arrière-plan : sur le mur du fond, un miroir concave qui renforce l’impression d’espace en permettant de
rendre visible, dans le reflet, la totalité de la pièce ainsi que son entrée. On peut aussi distinguer deux autres
personnes, témoins de l'événement, dans l’encadrement de la porte d’entrée, dont Jan Van Eyck.
La lumière :
Elle vient de la gauche. L’ouverture de la fenêtre permet des jeux de lumière qui
modèlent les formes avec délicatesse en leur donnant du relief. Les ombres donnent également une impression
de profondeur.
La lumière permet aussi d’attirer l’attention sur les visages et sur le miroir du fond auréolé de lumière.
La couleur :
Le vert de la robe de mariée contraste avec le rouge des tissus et tentures du lit à baldaquin et du fauteuil. Ce
jeu avec les complémentaires fait ressortir la jeune femme. La coiffe blanche se tache également pour
souligner la pureté et la fraîcheur du visage de la mariée.
A part le rouge, le vert et le blanc qui mettent en valeur la jeune femme, le reste de la composition est dans des
tons de bruns (le sol, le chien, les vêtements de l’homme).
L’utilisation de la peinture à l’huile permet d’obtenir des couleurs très lumineuses.
Les détails :
LE MIROIR : Le miroir a une grande importance dans cette œuvre.
1/ Le miroir (convexe, comme tous les miroirs du XVème siècle) permet de
montrer la pièce d'un autre point de vue et accentue l'impression d'espace (il fait
éclater les limites) en permettant de rendre visible, dans le reflet, la totalité de la
pièce.
2/ Le miroir montre au spectateur ce qu'il ne peut voir c'est-à-dire ce qui se trouve
hors cadre. Dans ce cas précis, on peut voir deux personnes supplémentaires. Une
de ces deux personnes étant Jan Van Eyck, lui-même. Grâce au miroir, Van Eyck
réalise discrètement son autoportrait et s'affirme comme un artiste important de
son époque.
LA SIGNATURE :
Le tableau est signé, ce qui est rare pour l'époque.
Au dessus du miroir, est inscrite une phrase en latin "Johannes de Eyck
fuit hic", se qui signifie « Johannes de Eyck fut ici ». Il affirme son statut
d'artiste par sa signature.
La symbolique dans le tableau : Analyse de quelques symboles glissés dans le tableau
La main de la femme posée sur son ventre L’attitude suggère la promesse de fertilité future.
Le chien Représente la vertu chrétienne de la fidélité, indispensable à un mariage réussi.
La bougie allumée du chandelier : Symbole religieux lors d’un mariage en l’absence d’un prêtre.
Le cierge unique représente la présence de Dieu. L’unique chandelle peut également évoquer l’unicité du
couple. L'homme et la femme, suite à leur union, ne font plus qu’un.
Les chaussures Elles indiquent que les époux se sont déchaussés afin de respecter la chambre nuptiale.
4) À qui était destinée cette œuvre ?
Cette œuvre était une commande de Giovanni Arnolfini, destinée à montrer sa richesse.
Giovanni Arnolfini est un marchand-banquier à Bruges, grande ville marchande du Moyen-âge. Il devient une
personne influente qui côtoie le duc de Bourgogne et le roi Louis XI. Il est à la tête d'une immense fortune.
Sa richesse est mise en valeur dans le tableau par les étoffes teintées (velours, fourrure) et le mobilier
détaillé (lustre, miroir, lit à baldaquin...)
CONCLUSION
Comment l’œuvre d’art exprime-t-elle la perception de l’espace et du temps ?
L'espace :
L'une des grandes innovations de la peinture de la Renaissance est la représentation de l'espace.
La surface du tableau est considérée comme une fenêtre ouverte sur le monde, dans laquelle se déploie un
espace suggéré. (voir Analyse de l'oeuvre – Représentation de l'espace).
Le temps :
Le genre du portrait est une façon de rendre éternelle la personne représentée, la sortir du temps qui passe.
L'autoportrait dans le miroir, ancre l'oeuvre dans son temps de fabrication (le peintre en train de peindre).
La phrase de Jan Van Eyck "Johannes de Eyck fuit hic" est destinée au spectateur qui regarde l'oeuvre. Jan
Van Eyck précise que cette image a existé et qu'il en fut le témoin. Cette scène appartient au passé et non à la
fiction.
Œuvres liées, références, etc.
Sens historique de l’œuvre :
La carrière de Giovanni Arnolfini
Giovanni Arnolfini est né vers 1400 à Lucques dans une famille de riches marchands. En 1420, il est envoyé
par son père à Bruges, où il travaille dans le milieu de la banque, dominé par d’autres Lucquois, Les
Rapondi. Il se lance alors dans les affaires hardies qui lui rapportent beaucoup d’argent qu’il investit dans le
commerce. En 1423, le duc de Bourgogne lui achète « six tapisseries faites et ouvrées richement ».
Dès lors, Arnolfini est en relations constantes avec le duc, à qui il prête régulièrement de l’argent. En 1425, il
lui vend des draps de laine pour une somme sur laquelle il gagne 25%.
Les prêts, les gains, les ventes à la cour du duc de Bourgogne l’enrichissement à tel point qu’il devient le plus
important des marchands lucquois de Bruges. Vers 1434, il épouse Giovanna Cenami, d’une riche famille de
banquiers et marchands de Lucques. En 1442, il devient bourgeois de Bruges. Après avoir résidé quelques
années à Paris comme conseiller financier du roi Louis XI, il rentre à Bruges où il meurt en 1472.
D’ap. J-C. Hocquet, Venise et Bruges, La documentation photographique, 1999
Jan Van Eyck
La Vierge du Chancelier Rolin,
vers 1435,
huile sur bois, 66 x 62cm,
Musée du Louvres, Paris.
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