CFPB – Ligne métiers alternance BTS BTS BANQUE 2ème ANNEE U4 GCCP – Gestion Clientèle & Communication Professionnelle MARKETING D’ UN POINT DE VENTE Plan de travail : Approche du marketing stratégique bancaire Positionnement du point de vente dans l’approche marketing © CFBP - CFA – BTS Banque Support de cours – Eric van EYCK « Marketing de point de vente » page 1 / 10 Approche du marketing stratégique bancaire 1° Le marketing : pourquoi ? a) généralités L’approche, les techniques et les méthodes du marketing résultent de la combinaison de plusieurs facteurs : l’apparition et le développement de la société industrielle (vers la production de masse), l’évolution de la taille des marchés et des enjeux économiques (local, régional, national, international), l’évolution des « optiques d’entreprises » (de l’optique de l’offre à l’optique de la demande vers une économie de pénurie à une économie de surproduction), le développement des échanges et de la concurrence, l’évolution des progrès techniques et des technologies. Objectif final : répondre aux attentes du marché et servir la stratégie de l’entreprise. b) la logique bancaire logique de production Début de la période de bancarisation de la clientèle des particuliers. Durant cette période, l’état d’esprit et l’action des Banques s’inscrit bien dans cette logique. Il s’agit de produire plus, d’augmenter la production pour faire face à l’afflux des clients, à la croissance géométrique du nombre d’opérations… L’organisation, notamment informatique, des Banques en sera durablement marquée, ce qui expliquera, en partie, les difficultés des Banques pour développer une informatique commerciale de gestion. Les personnels sont également confrontés à cette mutation. Les enjeux d’une base de donnée enrichie et efficiente ont été appréhendés très différemment selon les établissements. logique de vente A la logique de production succède progressivement une logique de vente bâtie sur la volonté de vendre tout ce que l’on produit. A partir des produits existants (souvent réglementés CSL, PEL, …), il s’agit de stimuler un volume de ventes profitables pour l’entreprise en s’appuyant notamment sur la publicité et la promotion. Les consommateurs sont déjà plus rares mais les Banques ne se préoccupent pas encore vraiment de leurs besoins et de leurs satisfactions. © CFBP - CFA – BTS Banque Support de cours – Eric van EYCK « Marketing de point de vente » page 2 / 10 logique « marketing » Il s’agir désormais de produire et de vendre ce que demandent les marchés, les consommateurs, c’est à dire de formuler l’offre en fonction des besoins clientèle et de mettre en œuvre les techniques de promotion et de ventes adaptées dans l’optique de satisfaire à la fois les attentes des clients et la stratégie de la Banque (impératifs de rentabilité et de croissance). La logique MARKETING = Une approche commerciale + Un état d’esprit 2° Définition du marketing bancaire C’est : une volonté : celle de conquérir, de développer, d’exploiter les marchés, un objectif : la recherche de la profitabilité et de la croissance pérenne, un ensemble de méthodes & de techniques : connaître, mesurer, choisir, planifier, influencer, communiquer, un état d’esprit : toute l’entreprise est orientée vers le client. Le marketing peut se définir par l’orientation consommateur, c’est à dire que l’entreprise va selon ses moyens, adapter ses produits ou ses services aux besoins et aux attentes du consommateur tout en tenant compte des réponses faîtes par la concurrence et compte tenu des conditions de l’environnement, avec le souci de profitabilité maximum. 3° Une approche en 3 étapes principales a) le DIAGNOSTIC analyse de l’environnement Il s’agit de définir les opportunités et les menaces propres à l’évolution de cet environnement. concurrence : stratégie – forces / faiblesses, avantages distinctifs ? privilèges ? clients : évolution des comportements, évolution de la bancarisation fournisseurs : stratégie de distribution des produits ? partenariats ? accords de distribution ? produits de substitution : télépaiements ? nouveaux canaux de distribution ? réglementation : impact d’une réforme fiscale sur l’épargne ? ratio de solvabilité, ratio Mac Donough, normes IAS, etc. nouveaux entrants : grande distribution ? Internet ? © CFBP - CFA – BTS Banque Support de cours – Eric van EYCK « Marketing de point de vente » page 3 / 10 analyse de l’entreprise Il s’agit de définir les forces et les faiblesses comme - les capitaux propres / ratio de solvabilité - la taille du réseau - la compétence de la force de vente - les coûts de production, de gestion et de distribution, - la clientèle / part de marché - etc. L’analyse de l’environnement et de l’entreprise permet d’établir un diagnostic et de définir le positionnement de l’entreprise sur son marché en vue de définir les objectifs et la stratégie. b) les OBJECTIFS GENERAUX / la STRATEGIE Il s’agit de répondre à la question : « où allons-nous ? » vise-t-on tout le marché ou seulement un segment de marché ? (ex. création d’une agence patrimoniale) vend-on tous les produits ou seulement quelques uns ? AVANTAGE STRATEGIQUE Produit ou service unique perçu par le client Tous produits & services Différenciation Domination par les coûts TOUT LE MARCHE Banque Directe UN SEGMENT CIBLE DE MARCHE Crédit Agricole Focalisation Deutsche Bank, CCF (haut de gamme) c) le PAC Le plan d’action commercial précise : la stratégie et les objectifs les composantes du mix marketing Les éléments constitutifs du mix marketing : le produit (ou le service) Quelle cible définir ? Quel positionnement par rapport aux attentes clients ? Quel positionnement par rapport aux concurrents ? Il s’agit de définir le couple produit / marché. © CFBP - CFA – BTS Banque Support de cours – Eric van EYCK « Marketing de point de vente » page 4 / 10 La cible produit : plusieurs approches peuvent être retenues : tout le marché, un segment de marché, une cible au sein d’un segment. Le positionnement produit : différenciation (créer le « plus »), imitation (occuper la même place que le concurrent), innovation (permettre de développer un nouveau marché). le prix Il est un des facteurs de la rentabilité de l’activité de l’entreprise mais constitue un élément du positionnement du produit (ex : carte Premier). Au prix défini, ou à la politique de prix, correspond différents objectifs en terme de profit, d’image, de stratégie par rapport à la concurrence, de conquête de part de marché… la distribution Elle définit l’ensemble des opérations et des processus par lesquels les produits ou les services sont mis à la disposition du consommateur : - agence - banque à distance - VPC - Partenariat de distribution - etc. A chaque circuit de distribution est associé un coût (ex : agence traditionnelle / banque directe) la communication C’est l’ensemble des moyens visant à faire connaître et promouvoir le produit (publicité, promotion des ventes, relations publiques, publi-reportages, encarts dans les relevés de compte, Internet, etc.). C’est la communication externe. La communication interne est toute aussi indispensable et a pour vocation l’appropriation du produit par les forces de vente d’une part, mais aussi par les techniciens de back-office d’autre part. © CFBP - CFA – BTS Banque Support de cours – Eric van EYCK « Marketing de point de vente » page 5 / 10 Le positionnement du point de vente dans l’approche marketing 1° Positionnement du marketing de point de vente par rapport à l’établissement et au marché Si le responsable d’un point de vente doit être un technicien, un commercial et un gestionnaire, son action repose sur une connaissance organisée de son marché et de son environnement concurrentiel. Même si sa marge de manœuvre est limitée, en termes de produits, de conditions et de moyens, il doit nécessairement élaborer une politique de marketing décentralisée pour faire face à une compétition croissante. Ces actions doivent concilier les orientations stratégiques de la Banque, avec les spécificités, les contraintes et les opportunités locales (et non l’inverse). En effet, l’environnement local d’une agence ne peut justifier une stratégie locale en opposition avec celle définie par l’établissement. 2° Méthodologie de l’approche marketing de point de vente DIAGNOSTIC du POINT de VENTE a) les recherches à effectuer informations socio-économiques connues ou prévisibles de l’environnement (évolution d’infrastructure, chantiers municipaux, constructions, etc.) sources statistiques et comptables relatives à cet environnement : CSP, âges, informations BDF, etc. informations propres à la Banque : de niveau Banque : segmentation, tableau de bord, etc. de niveau Agence : segmentation, tableau de bord, etc. Les comparaisons entre la Banque, l’agglomération et l’agence font partie des moyens permettant d’aboutir au bon diagnostic. De la même façon, pour aider à ce diagnostic les étudiants devront connaître la signification et savoir calculer (et utiliser) les notions suivantes : part de marché commerciale part de marché financière taux de pénétration (ou d’équipement) taux de production / taux de fermeture solde moyen L’essentiel de l’analyse s’effectue par rapprochement avec les données de la Banque. On déterminera des écarts que l’on expliquera plus ou moins finement suivant les éléments disponibles et connus. © CFBP - CFA – BTS Banque Support de cours – Eric van EYCK « Marketing de point de vente » page 6 / 10 Encours en nombre de produit « X » à une date donnée Encours en nombre des comptes dépôts à la même date Taux d’équipement Encours en capitaux (ressources & emplois) d’un produit «X» Encours en nombre du produit « X » Soldes moyens Solde moyen exemple) à vue Total des ressources à vue (même date) Nombre de compte dépôts (par Nombre de produits « X » vendus durant l’année n Encours des comptes dépôts au 31/12/n-1 Taux de production Taux de fermeture annuel Nombre de fermetures du produit « X » pendant l’année n Encours du produit « X » au 31/12/n-1 b) la matrice FFOM Pour aider à ce diagnostic et synthétiser la réflexion, la matrice FFOM peut être réalisée et sera traitée selon le principe suivant : en regard de la concurrence pour les forces et les faiblesses, en regard de l’environnement pour les opportunités et les menaces. Forces Faiblesses Opportunités Menaces «A» c) la formulation du diagnostic Elle doit permettre au manager en quelques lignes de rédiger une note à l’attention de ses plus proches collaborateurs. CHOIX & ORIENTATIONS STRATEGIQUES Il s’agit de définir en tant que manager du point de vente les axes principaux qui détermineront les actions pour les années suivantes. De façon stratégique, ces choix devront : avoir intégré et être en cohérence avec les orientations stratégiques de son établissement, avoir intégré les éléments du diagnostic de point de vente, © CFBP - CFA – BTS Banque Support de cours – Eric van EYCK « Marketing de point de vente » page 7 / 10 définir par exemple les couples suivants : - évolution de la part de marché commerciale (PMC), - évolution de la part de marché financière (PMF), - ressources bilan / progression visée, - ressources hors bilan / progression visée, - emplois / progression visée, - services / progression visée, selon les marchés et/ou segments de clientèle. LE PLAN D’ACTIONS COMMERCIALES AGENCE a) les objectifs commerciaux Réalisation du budget (des objectifs) produit par produit, en nombre et/ou en capitaux. Il est établi en tenant compte : des orientations stratégiques, des moyens mis en œuvre, de la situation actuelle et de l’évolution passée de l’agence (taux de pénétration par segment, taux de production, taux de fermeture) des évolutions et des opportunités de l’environnement (croissance du marché, évolution des taux, nouveaux produits). Il doit être réaliste mais ambitieux. b) les moyens le calendrier Le manager doit avoir le souci de tirer parti des actions organisées par la Banque : cohérence en terme de calendrier cohérence en terme d’objectifs souci de s’appuyer sur ces actions pour n’avoir qu’à les relayer et à les relancer les actions locales Le manager peut également mener : des accords de coopération ou de prescription avec des promoteurs, des écoles, des chambres de commerce, des professionnels, des actions de marketing locales : phoning, mailing, une communication locale : affichage, stand, soirées « portes ouvertes ». les moyens complémentaires Le manager peut enfin solliciter des moyens complémentaires s’il juge les premiers insuffisant : humains, en formation, en équipements, voire réorganiser le point de vente en fonction de son P.A.C. © CFBP - CFA – BTS Banque Support de cours – Eric van EYCK « Marketing de point de vente » page 8 / 10 Etablissement du COMPTE DE RESULTAT PREVISIONNEL Le compte de résultat permet comme pour un plan de trésorerie, de valider les données et les choix entamés. NB : Cette étape budgétaire est souvent sacrifiée par les managers. C’est d’autant plus dommageable que l’un des enjeux du marketing concerne la profitablité. CONCLUSION GENERALE Il s’agit de réaliser une synthèse à la fin du P.A.C sur les points positifs qui ont bien fonctionnés et les points perfectibles dans l’idée de tirer profit des leçons du passé et de bâtir pour l’avenir. 3° Marketing de point de vente « niveau portefeuille » Les travaux réalisés sur l’agence ont permis d’aboutir sur la proposition d’un budget commercial. La réalisation de ce budget va désormais reposer sur l’activité commerciale des collaborateurs de l’agence auprès desquels il convient de répartir les objectifs commerciaux. Cette répartition doit s’effectuer en fonction des potentiels de chacun des portefeuilles, selon les produits dont l’attractivité est fonction des profils clients (segmentation), selon les compétences des commerciaux. Aussi, il convient donc de réaliser un diagnostic de chaque portefeuille ce qui permettra de surcroît d’adapter l’action commerciale à chacun d’eux et de responsabiliser les commerciaux. Cette répartition constitue en effet un acte de management important : chaque collaborateur devra s’engager vis à vis de ce contrat budgétaire, qui constitue dans de nombreux cas un élément de rémunération, elle oriente l’action commerciale de chaque collaborateur et détermine donc l’efficacité commerciale du point de vente, elle crédibilise (si cohérente et expliquée) l’action commerciale et l’action du responsable du point de vente, elle autorise la délégation d’un certain nombre de tâches. NB : Un travers régulier du mauvais manager consiste à détenir l’information, l’outil et le suivi et à la conserver pour lui. © CFBP - CFA – BTS Banque Support de cours – Eric van EYCK « Marketing de point de vente » page 9 / 10 Par ailleurs, l’analyse fine de niveau portefeuille constitue un moyen efficace pour détecter les principaux leviers d’amélioration de l’activité commerciale en permettant de mobiliser de façon sélective les différents acteurs du point de vente : mesure des écarts, évaluation des besoins de formation, répartition des objectifs par performance et/ou par compétence, arbitrage des portefeuilles en différenciant les segments ou, à contrario, en les spécialisant. Aussi, en conclusion, réaliser un PAC du niveau de l’agence sans analyser le niveau portefeuille, c'est-à-dire les particularismes de la segmentation de chacun des fonds de commerce et les spécificités des compétences de l’équipe relèverait très exactement de la farce ou de l’utopie. Voilà pourquoi être marketeur est aussi être manager et réciproquement ! © CFBP - CFA – BTS Banque Support de cours – Eric van EYCK « Marketing de point de vente » page 10 / 10