Plan de cours - UQAM | Département de philosophie

Titre du cours : Philosophie du XVIIe siècle
Code du cours : PHI 4256-40
Local :
Session : Hiver 2008
Horaire : Jeudi 9h30 Ŕ 12h30
Responsable : Alexandra TORERO-IBAD
Bureau : W-5010 (Chaire Unesco de philosophie)
Téléphone : 0384
Courriel : [email protected]
I. PLAN DE COURS
II. EVALUATION PROPOSEE
III. CALENDRIER
IV. BIBLIOGRAPHIE
V. INDICATIONS METHODOLOGIQUES
I. Plan de cours
I.1. Description du cours selon l’annuaire
Étude des grandes philosophies et des débats majeurs qui ont animé l’époque abordée, de
manière à en cerner les points de convergence et les lignes de force : la nouvelle conception
mécaniste du monde, le rationalisme classique et l’empirisme anglo-saxon, le cartésianisme, le
spinozisme et le leibnizianisme, le jansénisme et le puritanisme contre les orthodoxies catholique
et protestante, le duel de l’absolutisme et du libéralisme…
I.2. Objectifs et problématique d’ensemble
Ce cours se propose de rendre compte des débats et des enjeux majeurs de la philosophie au
XVIIe siècle.
Nous nous interrogerons sur la notion de « modernité », comme tentative de caractérisation
de cette période. Nous mettrons l’accent sur les ruptures mises en œuvre, les nouvelles questions
qui surgissent, les nouvelles façons d’aborder les problèmes.
Alors même que la science connaît de profonds bouleversements, et que se constitue la
science classique, la nouvelle physique mécaniste et mathématique joue un rôle central pour la
philosophie. En effet, la philosophie embrasse encore l’ensemble du savoir, et la connaissance de
la nature en fait pleinement partie : les philosophes insèrent donc la science à l’intérieur de leur
philosophie. Certains ont une véritable activité scientifique (comme Descartes, Pascal, Leibniz ou
Huygens), et d’autres, sans avoir eux-mêmes un rôle de créateurs dans la révolution scientifique,
en sont informés, la soutiennent, et pensent à partir d’elle (comme Hobbes ou Spinoza). Ces
derniers, soit se contentent de soutenir ou de diffuser les idées d’un savant, soit tentent une
systématisation philosophique permettant de gitimer la nouvelle science, ou de délégitimer la
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conception du monde héritée de l’aristotélisme (par exemple, chez Spinoza, par la
systématisation de l’idée de loi de la nature). En outre, plusieurs philosophes font de la
mathématisation de la science un modèle pour l’ensemble de la connaissance (comme Descartes,
Hobbes et Spinoza, chacun à leur manière), alors que d’autres (comme Gassendi) adhèrent au
mécanisme sans accorder une telle place aux mathématiques.
Au cœur des interrogations se trouve alors la question du sujet de la science. Pour
déterminer les critères du vrai, il faut passer par une théorie la certitude,1 qui en détermine les
critères, les moyens et l’étendue. Même le traitement des objets traditionnels de la métaphysique
que sont l’âme et Dieu, est rattaché à une interrogation épistémologique sur les fondements de
notre connaissance. Au sein d’une telle interrogation, la question de la nature et de l’origine des
idées prend une importance remarquable, et oppose les philosophes. Les rapports entre les idées,
les mots et les choses sont interrogés, à travers une nouvelle place faite au langage
(particulièrement chez Hobbes, Locke et Leibniz).
Les enjeux éthiques et politiques ne sont pas pour autant mis de côté. Tout d’abord, la
notion de passion prend une place centrale (notamment chez Descartes, Hobbes et Spinoza). À
travers la notion de passion se met en place une sorte de physique de l’homme. A partir d’elle,
deux types d’interrogation sont conduits. D’un point de vue épistémologique, il s’agit de montrer
comment, sur le terrain des passions, peut se situer la connaissance rationnelle. D’un point de vue
de philosophie politique, l’enjeu est de comprendre comment peuvent s’articuler intérêts
individuels et intérêt commun, comment peuvent se constituer une association, et se former des
lois qui défendent quelque chose de général. Il s’agit alors d’interroger la façon dont on peut
passer des passions à une organisation rationnelle (Descartes faisant exception, en ne proposant
pas d’usage politique de la doctrine des passions). La rénovation de la philosophie politique, et en
particulier le développement de philosophies du pacte social, s’articule ainsi à une théorie des
passions. En outre, dans la mesure où, d’un côté, les philosophes tentent de tracer des lignes de
démarcation entre philosophie et théologie, et , de l’autre, la morale comme la politique font
pleinement partie du champ théorique comme pratique du religieux, les interrogations éthiques et
politiques doivent être appréhendées dans le rapport qu’elles instituent avec une perspective
théologique.
Pour rendre compte de ces différents enjeux, il est nécessaire de dégager des matrices
théoriques communes, tout en mettant l’accent sur les débats auxquels donnent lieux les
problèmes qui sont envisagés, à travers l’examen et la confrontation des différentes solutions
données aux mêmes questions. Il faut ainsi mettre en œuvre une périodisation qui permette de
rendre compte des filiations et des oppositions. La philosophie de Descartes occupe à ce titre une
place centrale, tant par la rupture qu’elle introduit, que par la pluralité des héritages qu’elle
produit et les débats qu’elle suscite.
I.3. Contenu du cours
Après une introduction générale, destinée à présenter la problématique d’ensemble, les
questions majeures et les auteurs, le cours adopte une perspective chronologique, et distingue
première et seconde moitié du XVIIe siècle.
Pour la première moitié du XVIIe siècle, c’est d’abord [première partie] la constitution du
mécanisme qui est mise en lumière. C’est à travers ce caractère que sont appréhendées les
1 Cf. Pierre-François MOREAU, Hobbes. Philosophie, science, religion, PUF, Paris, 1989, pp. 50-51.
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philosophies de Descartes, Gassendi et Hobbes. Le cours montre ensuite [seconde partie]
comment, parallèlement à la constitution de ces trois philosophies majeures, et en dialogue avec
elles, se développe le libertinisme, courant particulièrement radical, tant dans sa dimension
critique à l’égard du christianisme que dans son matérialisme.
La seconde moitié du XVIIe siècle est marquée par « l’influence » de la philosophie de
Descartes, tant par les perspectives qu’elle ouvre que par les débats qu’elle suscite. Tout d’abord
[troisième partie], l’héritage de Descartes se développe dans deux directions : dans un sens
psychologiste et sensualiste (Locke), et dans un sens idéaliste et spiritualiste (Malebranche,
Leibniz). Enfin [quatrième partie], la philosophie de Spinoza, qui reçoit en partie les héritages de
Descartes comme de Hobbes, prend une place singulière.2
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LES MECANISMES
1. Descartes
a. La métaphysique, au fondement de la physique
b. La physique, au cœur de la philosophie
c. La morale, fruit de la physique
2. Gassendi
a. L’épistémologie gassendiste : relativisme et nominalisme
b. L’atomisme de Gassendi : un mécanisme concurrent du mécanisme cartésien
c. Contre la métaphysique de Descartes : la Disquisitio Metaphysica
3. Hobbes
a. Science du mouvement et science du corps humain
b. La science de l’Etat, fondée sur la physique
DEUXIEME PARTIE : « L’ENVERS DU GRAND SIECLE » : LE LIBERTINISME
1. Présentation générale
2. Trois figures majeures :
a. La Mothe Le Vayer
b. Gabriel Naudé
c. Cyrano de Bergerac
TROISIEME PARTIE : LE DOUBLE HERITAGE DE LA PHILOSOPHIE DE DESCARTES
1. Un développement psychologiste et sensualiste : Locke : l’Essai concernant l’entendement
humain.
a. La « voie des idées » : Locke avec et contre Descartes.
b. L’importance de la question du langage.
c. Le livre IV (la connaissance et l’opinion).
2 Pour cette périodisation, cf. Olivier BLOCH, Le matérialisme, PUF, Paris, 1995, pp. 55-66.
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2. Des développements idéalistes ou spiritualistes : Malebranche et Leibniz
a. Malebranche
b. Leibniz
- Le Discours de métaphysique : au croisement d’enjeux philosophiques et théologiques de la
seconde moitié du XVIIe siècle
- Les Nouveaux essais sur l’entendement humain : la réécriture de l’Essay de Locke
QUATRIEME PARTIE : SPINOZA
1. Le système de l’Ethique
2. Le politique et le théologique
a. Le Traité théologico-politique
b. Le Traité politique
CONCLUSION GENERALE
I.3. Types d’activités d’enseignement
Le cours est constitué d’exposés magistraux, avec des temps de discussion.
La participation des étudiants est fortement encouragée. Elle consiste, non seulement à lire
les textes proposés chaque semaine, mais encore à intervenir en cours, et enfin à conduire un
travail personnel constitué de lectures et de questionnements complémentaires.
Les étudiants peuvent proposer des exposés (cf. § II.1 ci-dessous).
II. Evaluation proposée
II.1. Les travaux
1. Un travail préparé à domicile
Il s’agit au choix de :
a. Une fiche de lecture (environ 6 pages), sur une œuvre de philosophie du XVIIe siècle,
choisie en concertation avec l’enseignant.
Cette fiche doit être, non pas descriptive, mais problématisée : elle doit ainsi rendre compte
de la façon dont l’auteur pose un problème, et de l’argumentation qu’il met en œuvre pour tenter
d’y répondre.
La date de remise de la fiche de lecture est au retour de la semaine de lecture, le jeudi 6
mars 2008.
b. Un exposé fait en cours (environ 30 min).
L’exposé consiste en l’explication de l’un des textes du recueil assigné à la séance.
Les étudiants se mettent d’accord avec l’enseignant sur un sujet et une date.
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Chaque exposé peut être présenté par un ou deux étudiants. La 3e heure de la séance y est
alors consacrée (exposé + reprise et discussion collective).
Les exposés peuvent commencer dès la 2e semaine. Le sujet et la date doivent être fixés
rapidement, dès la 2e ou 3e semaine.
2. Un travail effectué en cours, à la fin de la session
L’étudiant a le choix entre une dissertation et une explication de texte (environ 6 pages).
Les sujets portent sur le travail de l’ensemble de la session.
Cet examen a lieu lors de la dernière séance, le jeudi 17 avril 2008.
II.2. Barème
Le travail préparé en dehors du cours compte pour 30% de la note finale.
Le travail réalisé en cours compte pour 60% de la note finale.
La participation de l’étudiant compte pour 10 % de la note finale.
II.3. Critères d’évaluation
Les critères principaux sont le niveau d’approfondissement, la rigueur de la démarche de
réflexion, la finesse des analyses, le degré d’explication des raisonnements, l’habileté et
l’efficacité avec lesquelles sont exploitées des connaissances précises, et enfin la clarté et la
précision de la formulation.
III. Calendrier
Semaine 1. Jeudi 10 janvier 2008.
INTRODUCTION GENERALE.
Textes du recueil :
Francis Bacon, Novum Organum, I, 97-103.
Galileo Galilei, L’essayeur.
Galileo Galilei, Discours et démonstrations mathématiques concernant deux sciences nouvelles,
troisième journée.
Semaine 2. Jeudi 17 janvier 2008.
INTRODUCTION GENERALE (SUITE).
Textes du recueil :
Blaise Pascal, Préface sur le Traité du vide.
Bernard Le Bovier de Fontenelle, Entretiens sur la pluralité des mondes habités, 5e soir.
Semaine 3. Jeudi 24 janvier 2008.
PREMIERE PARTIE : LES MECANISMES. 1. Descartes. a. La métaphysique, au fondement de la
physique.
Textes du recueil :
René Descartes, Les Règles pour la direction de l’esprit, I.
Lettre de Descartes à Mersenne du 15 avril 1630.
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