Extrait du livre - Editions Orizons

publicité
Le Mahæbhærata
ma‹ha‹Baa‹r‹ta‹
Ma
åa‹id‹pa‹vaR
Texte traduit du sanskrit
par Gilles Schaufelberger
et Guy Vincent
sa‹BTome
aa‹pa‹vaR
V
S
va‹na‹pa‹vaR
iva‹r‹a‹ ¢‹pa‹vaR
2016
G‹‹dY‹ae‹g‹a‹pa‹vaR
V
Ud
Préface de Gérard Fussman
J
usqu’en 1947, le sous-continent indien, politiquement unifié dans les dernières années de l’Empire
britannique seulement, s’appelait Hind ou Hindustan
en hindustani, India en anglais. Pour les nationalistes
hindous et musulmans qui rêvaient d’une Inde unifiée
et indépendante dans les frontières que l’Empire Britannique lui avait données, Hind comme India avait
l’avantage d’être une dénomination géographique sans
connotation religieuse. L’armée de libération de l’Inde
levée avec l’aide ou à l’initiative des Japonais par le Panjabi de religion sikhe Mohan Singh et plus tard dirigée
par le Bengali hindou Subhas Chandra Bose, ancien
maire de Calcutta, s’appelait ainsi en hindustani Azad
Hind Fauj, trois mots urdu d’origine arabo-persane
signifiant «armée de l’Inde libre». Elle est plus connue
sous le nom que les Britanniques lui donnèrent après
la guerre : Indian National Army (INA). Elle incarnait
le rêve d’une Inde indépendante dont les habitants
cohabiteraient pacifiquement quelles que soient leur
langue, leur ethnie et leur religion. Malgré les tensions
extrêmes qui la parcouraient et les affrontements sanglants qui déjà la déchiraient, cette Inde rêvée n’était
pas une impossibilité. Elle avait une culture commune :
12
LE Mahæbhærata
la conscience de l’existence d’une unité géographique
qui pouvait devenir une unité politique ; dans le nord,
une grande langue de culture à syntaxe indo-aryenne
(celle de l’hindi, pour faire court) et à deux registres
de vocabulaire, majoritairement arabo-persan (c’est ce
qu’on appelle l’urdu), plus ou moins indo-aryen, arabo-persan, sanskrit ou dialectal selon la région d’origine
de son locuteur (le hindi, aujourd’hui de plus en plus
sanskritisé) ; des éléments de cuisine et de costume
communs à plusieurs régions ; une même passion pour
le chant, le spectacle et le cinéma ; un réseau commercial et bancaire pan-indien ; des institutions communes
introduites par les Britanniques ; des partis politiques
pan-indiens. De cette culture commune faisaient partie deux grands textes sanskrits, le Rāmāyaṇa et le
Mahābhārata, dont il existait des traductions en persan,
en bengali, en urdu, en hindi, en tamoul, en telugu, en
oriya etc. Peu de gens les avaient lus entièrement, ni
même les avaient lus car peu de gens savaient lire, mais
presque tous, musulmans et hindous, en avaient entendu des récitations partielles ou intégrales, en connaissaient des épisodes devenus légendaires popularisés
par le chant, le théâtre et le cinéma, savaient le nom
des principaux protagonistes et pouvaient reconnaître
ceux-ci dans les chromos vendus au coin des rues, sur
les affiches de cinéma ou dans les annonces publicitaires illustrées.
La partition de 1947 mit fin à beaucoup d’éléments
de cette culture commune. Le Pakistan, dont presque
toute la population de religion hindoue et sikhe dut fuir,
et qui s’est bâti sur une référence de plus en plus forte à
un islam de plus en plus radical, a tout fait pour éliminer
de sa culture tout élément hindou. Y représenter aujourd’hui un épisode du Rāmāyaṇa ou du Mahābhārata
Préface
13
serait s’exposer à une accusation d’apostasie et risquer
la peine de mort. Mais la télévision diffusée par satellites n’a pas de frontières et beaucoup au Pakistan
connaissent au moins de nom ces œuvres popularisées
en Inde par le cinéma et les séries télévisées. Quant
à savoir s’ils s’y intéressent vraiment et si le physique
des actrices et leur gestuelle ne les passionnent pas plus
que l’histoire, je ne saurais le dire.
La République Indienne devenue indépendante,
gardant le rêve d’une Inde multiraciale et multireligieuse, conserva dans sa lingua franca officielle, l’anglais, le nom d’India (Indian Republic ou simplement
India). Témoignage de l’importance culturelle du
Mahābhārata, Indian Republic devint en hindi fortement sanskritisé Bhāratiya Gaṇarājya, littéralement
l« ’État républicain des descendants de Bharata» La plupart
des Indiens, surtout dans les régions non hindiphones,
continuèrent à employer Hind ou India. Je n’ai jamais
entendu personne appeler la Bhāratiya Vāyu Senā autrement qu’Indian Air Force. Ce sont les initiales IAF
que l’on utilise pour la désigner. Le Mahābhārata resta
une référence culturelle pan-indienne, connue de tous,
y compris dans le sud de l’Inde qui parfois rechigne à
accepter le poids culturel et linguistique de l’Inde du
nord où se déroule toute l’action de l’épopée. On en
citera deux exemples seulement, le Tamilnad, où cinq
petits monuments monolithiques de Mahābalipuram
sont considérés comme représentant les cinq chars de
guerre des Pāṇda
̣ vas, et le Kerala dont le théâtre kathakali met souvent en scène des épisodes du Mahābhārata. Quant aux musulmans de la République Indienne, ils
étaient, tout comme leurs compatriotes hindous, rivés
le dimanche matin devant leur écran lorsque, de 1988
à 1990, la télévision nationale (Doordarshan) diffusa en
14
LE Mahæbhærata
hindi la série en 94 épisodes réalisée par Ravi Chopra.
Le scénario en avait été écrit par le poète d’expression urdu Masum Raza Rahi d’après l’édition critique
de Poona (celle que traduisent G. Schaufelberger et
G. Vincent ) ; Arjuna était incarné par un acteur musulman, Shahir Sheikh. Depuis, il y a eu d’autres séries
télévisées, en d’autres langues indiennes que le hindi,
et tout aussi regardées.
Vue d’Europe, l’unité de la culture nationale pan-indienne apparaît aujourd’hui très menacée à la fois par
le rigorisme idéologique accentué d’une partie de la
population musulmane et la volonté de la droite nationaliste hindoue (Viśva Hindu Pariṣad-VHP, Rāṣṭrīya
Svayamsevaka Saṅgha-RSS, Bhāratīya Janatā Parṭī-BJP
actuellement au pouvoir et même une frange du théoriquement laïque Congress Party) de faire du hindi de
plus en plus sanskritisé la plus officielle des langues de
l’Inde et de l’hindouisme le ciment de l’unité nationale.
Dans cette optique, le Mahābhārata devient l’épopée
nationale d’une Inde qui fait remonter son origine à
la glorieuse histoire des Āryas, population autochtone
pratiquant les rites védiques et parlant le sanskrit. De
ce fait, les Indiens non-hindous et ne parlant pas une
langue dérivant du sanskrit deviennent idéologiquement des étrangers dans leur propre pays. Cette tendance est très perceptible dans les noms exclusivement
sanskrits donnés par l’Armée Indienne à ses formations
et à ses armes, dont ses meilleurs tanks, baptisés Arjuna et Bhiṣma. Le très sanskritisé Vande Mātaram, devenu hymne national malgré les protestations de tous
ceux qui font remarquer que c’est aussi un hymne aux
déesses Durgā et Lakṣmī et que les pieux musulmans
refusent donc de chanter, est devenu indissociable du
Mahābhārata dans le cri Bhārata Mātā ki jaï, V
« ive notre
Préface
15
mère l’Inde» que le RSS utilise comme marque du patriotisme indien et veut imposer à tous. Nul ne sait où
cette conjonction des extrémismes musulman et hindou mènera la République Indienne.
Les chercheurs, Indiens et étrangers, que le nationalisme hindou n’inspire pas ne peuvent que répéter
les acquis scientifiques qui s’opposent à cette vision exclusivement hindoue de l’histoire indienne. Le sanskrit
n’est pas une langue des dieux, il a une préhistoire qui le
fait naître hors de l’Inde. Les ancêtres de ces Āryas dont
le Mahābhārata raconte les sanglantes luttes internes
étaient eux aussi nés hors de l’Inde et le Veda lui-même
témoigne qu’ils ne s’y installèrent pas sans avoir à lutter
contre des peuples an-āryas qui les y avaient précédés.
Si à l’origine le Mahābhārata était une épopée récitée
par des bardes auprès d’un souverain descendant des
Pāṇḍavas, il est peu probable que sa langue ait été le
sanskrit dit épique du texte actuel et on ne sait ni où
ni quand s’est fait le passage au sanskrit, ni non plus
quand les brahmanes se sont appropriés le texte. L’incontestable tonalité religieuse de celui-ci n’empêche
pas de remarquer qu’aucun texte védique ne nomme
Krishna et que l’idéologie de la Bhagavadgītā est loin
de refléter celle du Ṛg-veda ou celle des Brāhmaṇas.
Toute l’histoire du développement et de la réception du Mahābhārata est pleine de ces contradictions.
On ne s’explique pas pourquoi un texte qui relate la
guerre que se livrèrent aux alentours de l’actuelle Delhi
deux clans de guerriers appartenant à la même famille,
dont les bouddhistes semblent n’avoir pas connu l’existence ou qu’ils ont considéré comme dépourvu de toute
importance, dont aucun témoignage antique extérieur
à l’Inde ne parle, qui n’est lié à aucune dynastie historiquement connue de l’Inde sauf peut-être celle, très tôt
16
LE Mahæbhærata
disparue, de Pōros, le valeureux adversaire d’Alexandre
(sanskrit Paurava, moyen-indien *Pauro) a pu se développer et soudain devenir, sous les Gupta probablement, l’une des deux grandes épopées de l’Inde et l’un
de ses grands textes religieux et normatifs (smṛti). On
s’explique encore moins comment une civilisation qui
exalte le modèle de la femme douce, soumise, fidèle à
son unique mari au point de le suivre dans la mort a pu
placer au centre d’un de ses grands textes religieux une
famille de cinq frères se partageant une unique épouse,
par ailleurs peu commode. Que la composition de cette
famille corresponde à une très archaïque conception
trifonctionnelle indo-européenne (pré-ārya), comme
le veulent Stig Wikander et Georges Dumézil, est possible, bien que la preuve formelle manque. Mais il faut
que des causes très puissantes, que nous sommes bien
en peine d’imaginer, aient été à l’œuvre pour que ce
scandaleux archaïsme n’ait pas été éliminé et soit resté le principal ressort d’un texte appelé à devenir une
référence religieuse et sociale pan-indienne.
Ces énigmes que pose au chercheur l’histoire du
tragique destin des descendants de Bharata, ces contradictions qu’il repère dans le texte, n’ont pas empêché
celui-ci de s’accroître au fil des ans et de devenir populaire dans toute l’Inde géographique et l’Asie du
sud-est indianisée. Très tôt, il attira aussi l’attention
des lecteurs européens. Les premières traductions intégrales en anglais, faites par des Indiens, datent de la
fin des années 1880. D’autres depuis se succèdent. Les
traducteurs français ont reculé devant la longueur du
texte. Ils se sont contentés d’en livrer des extraits qui
supposent toujours un choix, donc un appauvrissement.
G. Schaufelberger et G. Vincent donnent également
des extraits, mais d’une ampleur telle que lorsque leur
Préface
17
projet sera achevé, l’essentiel du texte aura été traduit
et commenté. Leurs lecteurs auront peut-être un jour
la chance, s’ils voyagent en République indienne, d’assister dans un village à une lecture publique du texte
sanskrit par des brahmanes se relayant trois jours et
trois de nuit de suite. Les sonorités, les assonnances, le
rythme des vers qu’aucune traduction ne peut rendre et
que seule la lecture à haute voix permet d’apprécier leur
feront partager la fascination qu’ont pour cette épopée
les paysans indiens même s’ils n’en comprennent que
des bribes. Qu’ils y ajoutent en pensée les associations
d’idées que chaque mot, chaque vers suscitent chez
les auditeurs du texte sanskrit ou de sa traduction en
langue locale (hindi, telugu etc.)1, les souvenirs qu’ils
évoquent en eux, les élans de sympathie ou de dégoût,
de frayeur et de joie que ressent à chaque épisode
le public indien et ils comprendront la place que le
Mahābhārata, dans ses diverses recensions et adaptations, occupe dans l’imaginaire indien. Mais d’abord,
s’ils ne savent pas le sanskrit, qu’ils commencent par lire
la belle traduction qu’en donnent G. Schaufelberger
et G. Vincent. Les puristes diront à raison que toute
traduction est une trahison, mais c’est une trahison généreuse et qui fait aimer.
Gérard Fussman
Professeur honoraire au Collège de France
1.
Pour donner un exemple simple, dans la traduction hindie de l’expression
Indian Air Force, Bhāratiya Vāyu Senā, le mot qui traduit l’anglais Air
n’est pas ākāśa, qui évoque plutôt le ciel calme, mais Vāyu, le vent violent
qui se trouve aussi être un dieu védique et le père de Bhīma, le héros
guerrier du Mahābhārata qui écrase tout et à qui rien ne résiste. Aucune
traduction ne peut rendre ces connotations, présentes inconsciemment
dans l’esprit de la plupart des Indiens.
Livre VIII
Le Livre de Kar≈a
(Kar≈aparva)
3.879 strophes
Présentation du Livre VIII
(Mahæbhærata, I, 2, 169-172)
≤
V
ient ensuite le très merveilleux Livre de Kar≈a, où le sage
roi des Madra (›alya) est nommé cocher, et où la chute
des habitants de Tripura est racontée. Violente discussion entre
Kar≈a et ›alya alors qu’ils se mettent en route. Kar≈a raconte,
plein de mépris, l’histoire du corbeau et du cygne.
Colère de YudhiÒ†hira et Kir∞tin (Arjuna) l’un contre l’autre.
Où le grand guerrier Kar≈a est tué par Arjuna dans un duel de
chars.
Les familiers du Bhærata déclarent que c’est là le huitième
Livre. Il y a soixante-neuf chapitres dans le Livre de Kar≈a et
quatre mille neuf cents strophes ≥.
Les parties traduites :
Histoire de l’oie et du corbeau : VIII, 28
Les malédictions de Kar≈a : VIII, 29
Le combat de Bh∞ma et de Duß‹æsana : VIII, 60
La mort de Duß‹æsana : VIII, 61
Le combat de Kar≈a et Arjuna : VIII, 65
Le lancer de l’arme-serpent : VIII 66
Mort de Kar≈a : VIII, 67
(73) Mort de Kar≈a : VIII, 1-69
VIII.1.
VIII.2.
VIII.3.
VIII.4.
VIII.5.
VIII.6.
Vai‹a‡pæyana raconte qu’à la mort de Dro≈a, les Kaurava sont profondément découragés. Ils regrettent les
mauvais traitements qu’ils ont fait subir aux Pæ≈∂ava, et
ne peuvent dormir. Rites matinaux dans les deux camps.
Le combat recommence. Pendant deux jours les Kaurava
seront sous le commandement de Kar≈a, puis Kar≈a sera
tué. Vai‹a‡pæyana rapporte que Sa‡jaya ira retrouver
DhƒtaræÒ†ra qui se lamente de la mort de Bh∞Òma et de
Dro≈a. et lui rapportera tout ce qui est arrivé et la mort de
Kar≈a. Sa‡jaya lui remontre que tout est le fait du destin
et Dh®taræÒ†ra en convient.
DhƒtaræÒ†ra réconforte ses fils abattus, son armée et
nomme Kar≈a commandant en chef. Mais Sa‡jaya lui
annonce que celui-ci sera tué par Arjuna.
DhƒtaræÒ†ra, conscient que son propre fils Duryodhana
mourra aussi, se désespère. Gændhær∞ s’évanouit. Sa‡jaya
les réconforte.
Sa‡jaya récapitule tous ceux, appartenant au camp des
Kaurava, qui sont morts ou vont mourir dans la bataille. Il
énumère les morts dans le camp des Pæ≈∂ava. Il énumère
les survivants dans le camp des Kaurava.
DhƒtaræÒ†ra fait l’éloge de Kar≈a, et ne comprend pas comment il a pu être tué, lui qui se faisait fort de tuer Arjuna et
avait tant de qualités ? DhƒtaræÒ†ra accuse le destin. Il craint
pour la suite de la bataille. Il demande à Sa‡jaya de lui
dire comment Kar≈a et ses guerriers se sont battus après
la mort de Dro≈a !
Sa‡jaya s’exécute : conseil des Kaurava. A‹vatthæman
propose Kar≈a comme commandant en chef. Duryodhana
LIVRE VIII
25
rappelle la mort de Bh∞Òma et de Dro≈a et nomme Kar≈a
commandant en chef. Kar≈a, accepte et promet de défaire
les Pæ≈∂ava. Investiture de Kar≈a.
VIII.7. Les Kaurava se préparent durant la nuit. Dispositif crocodile. Dispositif en demi lune pour les Pæ≈∂ava. Les deux
armées semblent danser de joie et s’avancent bruyamment
l’une contre l’autre.
VIII.8. Seizième jour de la bataille. Mêlée générale. Description
des armées Pæ≈∂ava. Combat entre Bh∞ma et KÒemadhºrti.
tous deux à dos d’éléphant. L’éléphant de Bh∞ma est tué,
Bh∞ma tue à son tour, d’un coup de massue, l’éléphant de
KÒemadhºrti et KÒemadhºrti lui même.
VIII.9. Combats singuliers. Duryodhana contre YudhiÒ†hira, Arjuna contre les Conjurés. Yuyudhæna tue Anuvinda et Vinda
(princes Kekaya).
VIII.10. Les Pæ≈∂aveya, ou fils de Draupad∞ s’illustrent dans le combat : ›rutakarman (fils d’Arjuna) tue Citrasena. Prativindhya (fils de YudhiÒ†hira) tue Citra (frère de Citrasena).
VIII.11. Combat équilibré entre Bh∞ma et A‹vatthæman. Blessés
tous deux, leurs cochers les emmènent évanouis.
VIII.12. Combat d’Arjuna contre les Conjurés qu’il massacre encore.
Mais le massacre est interrompu par l’arrivée d’A‹vatthæman qui défie Arjuna. Arjuna combat en même temps les
Conjurés et A‹vatthæman. Suite du combat entre Arjuna
et A‹vatthæman, aucun ne l’emporte. Arjuna frappe les
chevaux d’ A‹vatthæman qui l’emportent loin du combat.
VIII.13. Combat entre Arjuna et Da≈∂adhæra (roi des Magadha).
Arjuna tue Da≈∂adhæra et son frère Da≈∂a.
VIII.14. Suite du combat entre Arjuna et les Conjurés. Arjuna tue
le fils d’Ugræyudha. KƒÒ≈a invite Arjuna à en finir avec les
conjurés et à se concentrer sur Kar≈a. Exploits d’Arjuna.
KƒÒ≈a montre à Arjuna le champ de bataille jonché de
corps, d’épées, de chars... Arrivée de Pæ≈∂ya, un roi du
sud allié des Pæ≈∂ava.
VIII.15. Exploits de Pæ≈∂ya contre l’armée de Kar≈a. A‹vatthæman
provoque Pæ≈∂ya au combat. Combat entre A‹vatthæman
et Pæ≈∂ya qui use de l’arme magique væyavya (≤ l’arme du
vent ≥). A‹vatthæman détruit le char de Pæ≈∂ya. Pæ≈∂ya
26
LE Mahæbhærata
monte un éléphant. A‹vatthæman tue Pæ≈∂ya. Duryodhana le félicite.
VIII.16. Exploits de Kar≈a contre l’armée des Pæ≈∂ava. Mêlée générale. Les guerriers Nakula, Sahadeva, Yuyudhæna attaquent Kar≈a.
VIII.17. Attaque d’une armée d’éléphants contre les Pæ≈∂ava.
Yuyudhæna tue le roi des Va©ga, Nakula le roi des A©ga.
L’armée d’éléphants est mise en pièces. Combat entre
Sahadeva et Duß‹æsana. Sahadeva défait Duß‹æsana qui
s’évanouit ; son cocher l’emporte loin de la bataille. Kar≈a
défie Nakula. Combat entre Kar≈a et Nakula. Kar≈a défait
Nakula, le prive de ses armes et lui accroche son arc autour
du cou pour le railler. Il se moque de lui, mais ne le tue
pas, se souvenant de sa promesse faite à Kunt∞, leur mère
à tous deux. Exploits de Kar≈a contre les Pæñcæla et les
Pæ≈∂ava.
VIII.18. Combat entre Yuyutsu (fils de DhƒtaræÒ†ra, mais allié des
Pæ≈∂ava) et Ulºka (fils de ›akuni). Ulºka défait Yuyutsu.
Combat entre ›rutakarma, fils de DhƒtaræÒ†ra et ›atæn∞ka,
fils de Nakula, entre Sutasoma, fils de Bh∞ma, et ›akuni.
Kƒpa bloque l’avancée de DhƒÒ†adyumna. DhƒÒ†adyumna
refuse le combat contre son précepteur. Combat entre
›ikha≈∂in et Kƒtavarman. Kƒtavarman défait ›ikha≈∂in.
VIII.19. Arjuna contre un regroupement de guerriers. Arjuna tue
›atru‡jaya, le fils de Su‹ruta, Candrasena, Satyasena, Citravarman, Mitrasena. Arjuna met en fuite le reste des
Conjurés. Combat entre Duryodhana et YudhiÒ†hira. YudhiÒ†hira tue le cocher et les chevaux de Duryodhana. Tous
se regroupent autour de Duryodhana. Mêlée générale.
Description du combat.
VIII.20. Rencontre entre Duryodhana et YudhiÒ†hira. YudhiÒ†hira
défait Duryodhana. Bh∞ma lui demande de ne pas le tuer
(c’est à lui de le tuer, il en a fait le vœu) et YudhiÒ†hira
l’épargne.
VIII.21. Mêlée générale. Description du carnage. Exploits d’Arjuna. Kar≈a résiste et défait les Pæ≈∂ava. Arjuna défait les
Kaurava. Le soleil se couche et les deux camps se retirent.
à cause de l’obscurité et de la poussière, on ne peut voir
si les présages sont bons ou mauvais ; des chants s’élèvent
LIVRE VIII
27
dans le camp des Pæ≈∂ava, les ogres, les vampires et les
bêtes de proie envahissent le champ de bataille.
VIII.22. Conseil des Kaurava. Kar≈a promet de défaire Arjuna le
lendemain. Au matin suivant (dix-septième jour de la bataille) les Kaurava découvrent le dispositif des Pæ≈∂ava. Ils
se tournent vers Kar≈a. Kar≈a va affronter Arjuna. Il est
meilleur combattant qu’Arjuna. Son arc Vijaya, construit
par l’architecte des dieux, qui a appartenu à Indra et à
Ræma Jæmadagnya, est supérieur à Gæ≈∂∞va, l’arc d’Arjuna.
Mais Arjuna a pour cocher KƒÒ≈a. Kar≈a demande ›alya
comme cocher. Ainsi, il pourra vaincre Arjuna.
VIII.23. Duryodhana demande à ›alya d’accepter d’être le cocher
de Kar≈a. ›alya refuse avec indignation et menace de
rentrer chez lui. Kar≈a est fils de cocher, il est supérieur en
tant que roi des Madra à Kar≈a, fils de cocher, il n’a pas à
devenir son cocher ! Duryodhana le flatte et lui demande
d’accepter. ›alya hésite.
VIII.24. La destruction de la triple cité des démons. Duryodhana
raconte l’histoire des trois fils du démon Tæraka : TarækÒa,
KamalækÒa et Vidyunmælin. Les démons ayant été défaits
par les dieux, ils se livrent à de grandes austérités et demandent à Brahmæ de ne pouvoir être tués par aucune
créature. Brahmæ refuse. Ils demandent alors de régner
sur la terre dans une triple cité. Après mille ans, les trois
villes seront réunies, et ›iva les détruira d’une flèche. Le
démon asura Maya crée les trois cités. Description des
trois cités, une d’or, une d’argent et une de fer. Hari, le fils
de TarakækÒa, se livre à une ascèse farouche, et obtient
de Brahmæ un lac qui ressuscite les morts au combat, avec
une énergie redoublée. Ainsi, les démons se multiplient
et ravagent la terre. Indra n’arrive pas à détruire les trois
cités. Les dieux recourent à ›iva. Salutations des dieux à
›iva. Brahmæ lui demande de détruire les démons. ›iva
demande aux dieux de s’unir et de défaire les démons :
il donnera la moitié de sa force. Les dieux, même unis,
ne sont pas capables de supporter la moitié de l’énergie
de ›iva. Ils proposent de fournir à ›iva la moitié de leur
propre énergie. Les dieux construisent le char de ›iva.
Description du char, de ses composants et de son envi-
Téléchargement