Notre approche est modelée sur celle de Labesse [24,25], y compris son usage systématique de
la cohomologie galoisienne abélianisée. Mais notre cas est beaucoup plus simple.
La pré-stabilisation permet d’écrire T˜
G
ell(f) en termes des κ-intégrales orbitales Jκ(δ, f ).
L’étape suivante est d’associer à chaque (δ, κ) une paire convenable (n′, n′′, γ), ce qu’assure le
Lemme 5.2.1. Ici encore, le principe d’asymétrie est manifeste. Ensuite, on peut appliquer le
transfert équi-singulier avec des propriétés du facteur de transfert, pour transformer Jκ(δ, f) en
une intégrale orbitale stable SH(γ, f H). Cela achève la stabilisation.
Reste donc à discuter le transfert équi-singulier. Supposons que Fest local et f
Sp(W) est le
groupe métaplectique local. On le fera encore en deux étapes.
1. Définir le facteur de transfert ∆(γ, ˜
δ) pour γet δen correspondance équi-singulière, puis
montrer des propriétés nécessaires, eg. la propriété du cocycle, la formule du produit, etc.
Ceci est accompli dans le Théorème 4.2.12. L’idée est de se ramener au cas semi-simple
régulier, où les facteurs de transfert sont déjà définis dans [29], par passage à la limite.
Une esquisse de cette méthode se trouve déjà dans [26, §2.4].
2. Établir le transfert équi-singulier (Théorème 4.3.1) : supposons que tous les commutants
connexes Hγ,Gδtels que γ↔δest équi-singulier sont munis de mesures de Haar conve-
nables (à préciser plus tard), alors
X
δ∈Γss (G)
δ↔γ
∆(γ, ˜
δ)e(Gδ)J˜
G(˜
δ, f) = |2|−t
F·SH(γ, fH)(1)
où 2test la somme des multiplicités des valeurs propres ±1 de δ, pour n’importe quel
δ↔γ. À part le facteur |2|−t
F, ceci se trouve également dans [21] et [26, §2.4].
Comment démontre-t-on cette égalité ? Qu’est-ce que la raison d’être du facteur |2|−t
F? Vient
à présent l’une des différences essentielles entre l’endoscopie standard et celle pour f
Sp(W).
Regardons d’abord le cas de l’endoscopie standard. La notion d’équi-singularité (ou (G, H)-
régularité) est conçue de sorte que si γ∈H(F)ss et δ∈G(F)ss sont en correspondance équi-
singulière, alors Hγet Gδsont reliés par torsion intérieure. Un argument standard de descente
nous ramène, pour l’essentiel, au cas où γ= 1, δ= 1 et Hest la forme quasi-déployée de G. Les
mesures de Haar sont choisies de façon compatible avec la torsion intérieure. Pour déduire le
raccordement des intégrales orbitales en 1 de celui des points semi-simples réguliers, on emploie
les outils suivants.
– La formule de limite de Harish-Chandra [15, §17] si Fest archimédien. Des opérateurs
différentiels et signes interviennent dans ladite formule. Cependant, il s’avère que cela se
comporte bien avec la torsion intérieure [26, Lemma 2.4A].
– La formule de Rogawski [38] pour le germe de Shalika de degré 0 si Fest non-archimédien.
Ce résultat est plus facile à utiliser. Toutefois il faut prendre garde aux choix de mesures
de Haar. Cf. [22].
Considérons le cas métaplectique. Pour avoir la bijection cruciale du Lemme 5.2.1, il faut
permettre que, pour γ↔δéqui-singulier avec Hǫquasi-déployé, les commutants ont les décom-
positions
Hγ=UH×SO(2a+ 1) ×SO(2b+ 1),
Gδ=UG×Sp(2a)×Sp(2b),
telles que les parties dites unitaires UHet UGsont reliées par torsion intérieure. En particulier,
il faut aussi comparer les intégrales orbitales entre groupes de la forme Sp(2n), SO(2n+1). Ceci
forme le «noyau dur» du transfert équi-singulier. On a donc besoin de
– choisir des mesures de Haar de façon canonique sur Sp(2n) et toutes les formes intérieures
de SO(2n+ 1) sur tout corps local Fde caractéristique nulle, y compris C;
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