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les groupes létrozole (L) et T en thérapie adjuvante
continue pendant 5 ans11. Le taux de fractures a été
plus élevé dans le groupe L vs groupe T.
IES (Intergroup Exemestane Study) : Au cours de
l’étude sur les effets osseux chez 206 participantes à
IES, le passage à l’exémestane (E) a été relié à une
baisse de la DMO lombaire de 2,7 % (p < 0,0001) et
à la hanche de 1,4 % (p < 0,0001) à 6 mois, et de
1,0 % et 0,8 % (p = 0,002 et 0,003) à 2 ans. Après
58 mois (médiane chez tous les sujets de IES), taux
de fractures de 7 % dans le groupe E vs 5 % dans
groupe T (RC 1,45 [1,13-1,87], p = 0,003)12.
Une étude associée auprès de 226 sujets de NCIC
CTG MA.17, a noté une réduction significative de la
DMO à la hanche (p = 0,044) et à la colonne lombaire
(p = 0,008) à 24 mois dans le groupe L vs placebo13.
L’aromatase, qui convertit les androgènes en œstrogènes, est
la source la plus importante d’œstrogènes endogènes chez
la femme ménopausée, mais les IA bloquent l’action de
cette enzyme et abaissent les taux d’œstrogènes, ce qui
accroît la résorption osseuse et entraîne une perte osseuse4,14.
On croit, cependant, que le tamoxifène aurait des effets
bénéfiques osseux chez les femmes ménopausées (non chez
les femmes préménopausées). À l’arrêt du tamoxifène, cer-
taines femmes risquent de manifester une perte osseuse,
mais on ignore si cette perte est aggravée par les IA et dans
quelle mesure. La plupart des données sur les IA provien-
nent d’essais cliniques avec des agents non stéroïdiens, soit le
létrozole et l’anastrozole. L’exémestane, IA stéroïdien, exerce
un certain effet androgénique par le biais de son métabolite
et pourrait influer différemment sur le tissu osseux.
Chez des femmes préménopausées (environ 25 % de
tous les cas CS), la chimiothérapie risque de hâter la
ménopause. Les femmes de plus de 40 ans ont un risque
très élevé de perte osseuse et de fractures ostéoporotiques
attribuables à la ménopause précoce iatrogène15,16.
Traitements du cancer de la prostate
Chez l’homme, la testostérone est convertie en œstrogènes
et ces deux hormones influent sur la santé osseuse (chez des
hommes âgés en santé, on a constaté une relation entre un
faible taux d’œstrogènes, plutôt que de testostérone, et la
réduction de la masse osseuse). Le TSA crée un déficit en tes-
tostérone, accroissant ainsi le risque d’ostéoporose17. Le traite-
ment de longue durée, le traitement continu (vs intermittent)
et la castration chirurgicale augmentent le risque18. Une étude
récente a montré que la prévalence de l’ostéoporose avait
augmenté de plus de 80 % après 10 années de TSA19.
Dans cette population, la réduction de la DMO est
directement reliée à la suppression de la testostérone.
Les agonistes de la LH-RH inhibent la production de
testostérone et entraînent une perte osseuse significative,
même si certaines données donnent à penser que les
antiandrogènes non stéroïdiens, qui entravent l’action
de la testostérone dans la prostate, auraient un effet
d’épargne osseuse20,21.
•
•
Les hommes de plus de 50 ans atteints d’un CP
courent 1 chance sur 5 de subir une fracture ostéoporo-
tique ou par fragilité. On estime qu’en 2025, le nombre
de fractures de la hanche chez les hommes dans le
monde aura doublé22.
Gestion de l’ostéoporose
Même si les personnes traitées pour un cancer ont un
risque élevé d’atteinte osseuse, l’ostéoporose est rarement
diagnostiquée avant qu’une fracture survienne. Seulement
3 % à 32 % des sujets à risque subissent une évaluation
de la DMO7. Selon les lignes directrices canadiennes et
américaines pour le traitement du CS23,24, les femmes
ménopausées traitées par des IA et les femmes ayant une
insuffisance ovarienne précoce secondaire au traitement
anticancéreux doivent être évaluées par DXA pour
connaître la DMO de départ et surveillées attentivement
pour détecter l’ostéoporose. Pour les hommes, la British
Columbia Cancer Agency recommande un dépistage
par DXA tous les 2 ans pour la plupart des hommes
atteints d’un CP traité par suppression androgénique25.
Le tableau 1 décrit les options de pharmacothérapie
de l’ostéoporose secondaire au cancer. Les lignes direc-
trices canadiennes pour le suivi des patientes après un trai-
tement du CS recommandent de traiter l’ostéoporose
Bisphosphonates
alendronate
clodronate
étidronate
ibandronate (non disponible au Canada)
pamidronate
risédronate
acide zolédronique
Les bisphosphonates sont recommandés
pour prévenir la perte osseuse chez les
femmes atteintes d’un CS23. La BC Cancer
Agency préconise une approche indivi-
dualisée du traitement chez les hommes
atteints d’un CP (en l’absence d’études
montrant que les bisphosphonates
réduisent l’incidence des fractures en
cas de suppression androgénique)25.
Les bisphosphonates peuvent être admi-
nistrés par voie orale ou i.v., selon diffé-
rents schémas posologiques
.
Modulateurs sélectifs des récepteurs
œstrogéniques (MSRE)
Tamoxifène
Préserve la DMO chez les femmes méno-
pausées; associé à une réduction de la
DMO chez les femmes préménopausées.
Non recommandé en monothérapie de
l’ostéoporose24.
Raloxifène
Le raloxifène est un agent de première ligne
pour la prévention et le traitement de l’ostéo-
porose chez les femmes ménopausées26.
Selon des résultats récents de l’étude STAR
(Study of Tamoxifen and Raloxifene), le
raloxifène a réduit le risque de CS chez les
femmes ménopausées à risque élevé qui
n’ont jamais eu le CS27. Il n’est pas cou-
ramment recommandé comme traitement
standard en prévention secondaire.
Calcitonine
Soulage la douleur osseuse secondaire aux
fractures23,24,26. Aucune étude sur l’emploi de
la calcitonine chez les femmes atteintes
d’un cancer du sein n’a été publiée.
Tableau 1. Pharmacothérapie
le point sur l’ostéoporose automne 2007 5