En deux mots
Une renarde rêveuse face à la détention, amoureuse
d’un beau renard, aectueuse avec ses petits,
une renarde qui se moque de ces humains peu
recommandables qui l’entourent et dont elle se joue.
Une renarde qui paye de sa vie son indépendance et
sa liberté.
Contact : Hervé Petit • tél + 33 (0)3 68 98 75 23 • courriel : jeunes@onr.fr
Opéra national du Rhin • 19 place Broglie
BP 80 320 • 67008 Strasbourg
du rhin opéra d'europe
operanationaldurhin.eu
Dossier pédagogique
Saison 2016 - 2017
La Petite
Renarde rusée
LeoŠ Janáček
Langue : tchèque surtitré en français et en allemand
Durée approximative : 2h00 (entracte compris)
Conseillé à partir de 12 ans : collège et lycée
STRASBOURG Opéra
di 11 déc. 15 h
sa 17, lu 19, me 21, ve 23 déc. 20 h
MULHOUSE La Filature
ve 6 janv. 20 h
di 8 janv. 15 h
Opéra en trois actes
Livret du compositeur d’après Rudolf Těsnohlídek
Créé le 6 novembre 1924 au Théâtre national de Brno
Direction musicale
Antony Hermus
Mise en scène
Robert Carsen
Décors et costumes
Gideon Davey
Lumières
Robert Carsen
et Peter Van Praet
Chorégraphie
Philippe Giraudeau
Dramaturgie
Ian Burton
La Renarde
Elena Tsallagova / Lucie Silkenová
Le Renard
Sophie Marilley
Le Garde-chasse
Oliver Zwarg
Sa Femme / Le Hibou
Mireille Capelle
L’Instituteur
Guy de Mey
Le Curé / Le Blaireau
Enric Martinez-Castignani
Harasta
Martin Bárta
Pasek l’aubergiste
Peter Kirk
Madame Paskova / Le Pivert
Sophie Angebault
Lapak le chien
Aline Martin
Le Coq / Le Geai
Anaïs Mahikian
Chœurs de l’OnR
Petits Chanteurs de Strasbourg
Maîtrise de l’OnR
Orchestre philharmonique
de Strasbourg
« Sur le sentier français de La Petite Renarde rusée »
Conférence de Joseph Colomb
Strasbourg Librairie Kléber
sa 10 décembre 17 h
entrée libre
Coproduction Opéra national du Rhin - Opéra de Lille
Opéra en trois actes
Livret du compositeur d’après Rudolf Těsnohlídek
Créé le 6 novembre 1924 au Théâtre national de Brno
A
Acte I
Un garde-chasse se repose dans une forêt. Autour de lui tourne un moustique que poursuit une grenouille ;
une sauterelle et un grillon chantent. Une renarde apparaît. La grenouille surprise saute et se retrouve sur
le nez du garde-chasse. L’homme réveillé jure, capture la renarde pour l’emmener chez lui. On la retrouve
en automne, qui se lamente devant la niche d’un chien tombé amoureux d’elle à son grand dame. Les trois
fils du garde-chasse ne cessent de l’importuner. Elle fait un rêve : elle est devenue une belle gitane. Le
lendemain, elle est scandalisée par l’attitude du coq vis-à-vis des poules et les pousse à se révolter. Peine
perdue. Le coq prétend qu’elle ne cherche qu’à les dévorer. La renarde dépitée joue la morte. Le coq s’en
approche et la comédienne s’en empare avant de faire de même avec toutes les poules. La forestière et le
garde-chasse accourent, mais elle parvient à défaire ses liens et à s’enfuir dans la forêt.
Acte II
À la recherche d’un terrier, la renarde s’oppose au blaireau qui menace de porter plainte. Elle lui montre
son postérieur et tous les animaux s’amusent de la situation. Le blaireau, honteux, s’enfuit. Réunis à
l’auberge, le garde-chasse, l’instituteur et le curé jouent aux cartes, occasion aussi d’échanger des propos
sur la renarde du garde-chasse qui s’est échappée et la fiancée de l’instituteur qui a disparu. Tous deux se
querellent et se quittent. Linstituteur rentrant chez lui éméché croit voir dans l’obscurité le visage de sa
fiancée dans un tournesol derrière lequel se trouve la renarde. Il en perd l’équilibre et tombe. Arrive le curé
qui rêvasse à un amour de jeunesse, puis le garde-chasse qui tente de tirer avec son fusil sur la renarde. Il
fait chou blanc et fait fuir ses deux comparses.
La lune est belle en ce soir et la renarde tombe amoureuse d’un beau renard. Elle lui raconte sa vie et ses
déboires chez le garde-chasse, tandis qu’il lui fait la cour et lui propose sans plus tarder de l’épouser. Un
grand ballet d’animaux vient saluer la célébration dirigée par le pivert.
Acte III
Un vagabond est dans le bois et braconne. Il tombe sur un lièvre mort abandonné par les renards mais
arrive le garde-chasse. Le vagabond lui confie quil va bientôt se marier. Le garde-chasse l’accuse d’avoir
tué le lièvre, pose un piège près de celui-ci et disparaît. Voici la famille des renards au complet : la renarde,
son époux et les petits. Leur maman les rend attentif au danger du piège. Le vagabond arrive avec un
panier plein de poules. La renarde fait semblant de boiter pour l’attirer dans la forêt. Il dépose son panier,
suit la proie qu’il croit facile, mais trébuche. Il revient blessé à son panier vide : les renards se sont emparés
des poules. Il leur tire dessus, tous disparaissent à l’exception de la renarde qui gît à terre et agonise. À
l’auberge, le garde-chasse informe l’instituteur qu’il a trouvé le terrier des renards abandonné. La femme
de l’aubergiste prétend que l’ex-fiancée du garde-chasse est sur le point d’épouser le vagabond et qu’elle
porte un manchon neuf en renard. Le garde-chasse fait mine de s’en moquer, mais les deux hommes sont
plus aectés qu’il n’y paraît. Le lendemain, le garde-chasse rencontre une des filles de la renarde. Sa
ressemblance avec sa mère est stupéfiante. La renarde nest pas vraiment morte.
Leoš Janácek
Compositeur
Leoš Janáček est né le 3 juillet 1854 à Hukvaldy en Moravie, d’un père instituteur et
organiste. Il obtient son diplôme et devient en 1872 lui-même instituteur et maître
de musique. En 1874 et 1875, il suit les cours de l’école d’orgue de Prague où il
rencontre en 1874 celui qui deviendra son ami, Antonín Dvorák, puis il exerce à Brno
comme professeur de musique et chef de chœur. Suite pour orchestre est composée
en 1877. Lannée suivante, il rentre au Conservatoire de Saint-Petersbourg, compose
Idyla pro smycce (Idylle pour orchestre à cordes). En 1879, il travaille au Conservatoire
de Leipzig, puis, en 1880, au Conservatoire de Vienne. De 1880 à 1904, il est
professeur de musique à l’École Normale de Brno, de 1886 à 1902, il enseigne le
chant au lycée et dirige l’école d’orgue de 1881 à 1919. Il se marie en 1881. Le couple a
deux enfants, qui décèdent. Les parents se séparent en 1916. Il compose son premier opéra, Šárka, en 1887. Secrétaire
du département moravien des études folkloriques de Prague en 1885, il crée les Valašské tance (Danses moraves) en
1888-1890 et un ballet, Rákós Rákóczy, en 1891. On retrouve l’influence directe de ses études dans les opéras qui
suivent : Pocátek románu (Le Début d’un roman) en 1891 et Její pastorkyna (Leur Fille nourricière), connu sous le titre de
Jenůfa, en 1904. Il s’engage dans le mouvement social contre la monarchie. Sa sonate 1. X. 1905 Z ulice (Dans la rue)
est un hommage à un ouvrier abattu à Brno. Il met en musique des poèmes d’inspiration socialiste de Petr Bezruc
et fustige la petite bourgeoisie tchèque dans l’opéra Výlety páne Brouckovy (Les Excursions de Monsieur Broucek). Il
compose sa rhapsodie pour orchestre Tarass Boulba en 1915-1918 et le cycle de mélodies Journal d’un disparu en 1917-
1919. La fondation de la République tchécoslovaque en 1918 lui redonne de la vigueur. La composition de ses plus
grands succès s’enchaîne : l’opéra Káta Kabanová (1919-1921) d’après L’Orage d’Ostrovski, une réflexion sur la société
bourgeoise, Bystroušky (1921-1923), La Petite Renarde rusée, qui exprime l’authenticité et la vitalité de la nature,
L’Aaire Makropoulos (1923-1925) dont il adapte lui-même le livret, La Messe glagolitique en 1926, sur des textes en
vieux bulgare et l’opéra La Maison des morts (1927-1928), d’après Dostoïevski. Il meurt à Ostrava en Moravie, le 12
août 1928.
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Un hymne à la nature
La Petite Renarde rusée est un ouvrage original tant dans la production de Janáček que dans l’histoire de
l’opéra en général. Inspirée d’une bande-dessinée publiée en feuilleton dans un quotidien de Brno qui fit
fureur à l’époque, l’histoire de la renarde retient l’attention du compositeur tchèque. Dans un décor de
collines boisées inspiré des campagnes moraves et de son village natal, il crée une suite de tableaux concis et
poétiques qui présentent alternativement des animaux et des hommes. Cet opéra, même s’il ne s’agit pas de
son dernier ouvrage, pourrait être considéré comme le testament musical et philosophique du compositeur.
Sur scène, les saisons passent
La bande dessinée à l’opéra
Des dessins à la plume du peintre Stanislav Lolek oubliés au fond d’un tiroir sont découverts par hasard.
Le roman qui sert de base à Janáček, Liška Bystrouška, est né de cette découverte : le directeur du quotidien
Lidové Noviny « séduit par la fraîcheur et la drôlerie de ces vignettes confie à Těsnohlídek le soin de rédiger
de brèves légendes pour accompagner les dessins. […] Il s’attelle sans plaisir à la tâche, peu confiant
dans le succès de l’entreprise. Il ignorait bien sûr que de cette besogne allait naître son œuvre la plus
populaire. » La renarde Finoreille voit le jour le 7 avril 1920. Marie Stejskalová, femme de ménage chez les
Janáček, est une lectrice assidue de la série ; ce sont ses éclats de rire quand elle la lit qui attirent l’attention
du musicien. Il s’en empare, au grand étonnement de Těsnohlídek qui croit dans un premier temps à une
plaisanterie. Dans le roman, comme plus tard dans l’opéra, il n’y pas de morale et les bêtes nont pas
vocation à dénoncer les déboires, vices et malfaçons de l’homme. « Ce qui plut au compositeur, c’est
que jamais dans son récit Těsnohlídek ne se sert des animaux à des fins satiriques. La Petite Renarde rusée
nest pas une fable, il serait vain d’y chercher une morale, tout aussi vain de prétendre déceler, à travers
le comportement de tel ou tel animal, un comportement humain […] Les animaux ne «philosophent»
pas […] et se contentent d’accomplir du mieux qu’ils peuvent, avec tout ce que cela suppose parfois de
cruauté, de sauvagerie et d’»amoralisme», la tâche dicile de vivre. »
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