Menaucourt, le 24 mai 2015
Monsieur le Préfet,
Je viens de prendre connaissance de votre projet d’arrêté portant renouvellement de
l’autorisation de tir de nuit du renard par les lieutenants de louveterie du 1er août 2015 au 31
mars 2016 dans le département de la Somme.
Je m’intéresse à titre personnel à la faune sauvage et en particulier aux carnivores de nos
contrées.
Par l’arrêté ministériel du 2 août 2012 fixant la liste, les périodes et les modalités de
destruction des espèces d’animaux classées nuisibles, le Renard est classé « nuisible » sur
l’ensemble du département.
Pour ce qui est de la lutte contre l’échinococcose alvéolaire, la régulation des populations de
renards s’avère inefficace, qui relève d’une méthode très contestée scientifiquement depuis
longtemps. Par ailleurs, les petits mustélidés participent à la rupture du cycle du parasite entre
les rongeurs et son principal vecteur, le Renard.
Par sa présence, le Renard, comme les mustélidés et les rapaces, contribue à la régulation des
populations de rongeurs (cf. Campagnols : la prédation est votre meilleure arme, efficace et
durable, Techniques culturales simplifiées n° 66, janvier/février 2012), et n’a pas à être érigé
en bouc émissaire de la disparition du petit gibier (cf. Des mots d’un autre âge, Plaisirs de la
chasse n° 738, janvier 2014). Il suffit de rappeler qu’un renard consomme de 6 000 à
10 000 rongeurs par an pour comprendre l’intérêt qu’il représente en tant qu’auxiliaire
agricole notamment.
La reconduction de la destruction par tir de l’espèce renard ne se justifie pas.
Philippe CHARLIER