LE FIXATEUR INTERNE MISE EN PLACE, TECHNIQUES, INDICATIONS, RESULTATS
indiquée du fait de l'instabilité ou de la déformation, et
quelle que soit l'importance des troubles neurologiques. Il
faut également se rappeler que chaque cas a ses
particularités. Le fixateur interne comme tout autre
système, n'est qu'un procédé technique aidant à atteindre le
but chirurgical fixé. Le fixateur interne procure une
stabilité immédiate et permet la réduction des fractures. Il
permet également dans certains cas la réduction du mur
postérieur par la mise en distraction. Cependant, à long
terme, la stabilité ne peut être obtenue que par la
consolidation osseuse et la prévention des déformations
secondaires par greffe et arthrodèse, éventuellement
associée à un geste de décompression neurologique, par
voie antérieure ou postérieure selon les cas. Le fixateur
interne peut également être utilisé dans toutes les autres
situations où une stabilisation efficace est requise:
- pour faciliter les soins post-opératoires et permettre un
lever précoce,
- pour permettre une réduction au moyen du bras de levier
des longues vis pédiculaires de Schanz,
- pour éviter le risque de déplacement per et post-opératoire
de la chirurgie de résection vertébrale ou d'ostéotomie,
- pour améliorer le taux de fusion osseuse.
Le fixateur interne peut également être utilisé dans les
indications suivantes:
- chirurgie des tumeurs primitives ou secondaires (résection
par voie antérieure ou par voie postérieure, stabilisation
palliative permettant le nursing),
- ostéotomie pour correction de cyphose,
- instabilité disco-ligamentaire,
- maladie de Charcot,
- arthrodèse postérieure, postéro-Iatérale ou inter-somatique
par voie postérieure, dans le cadre de lésions dégénératives,
lorsqu'une distraction pure, sans cyphose est souhaitée pour
restituer un espace intersomatique anatomique,
- spondylolisthésis dégénératif;
- canal lombaire étroit avec laminectomie et déstabilisation,
- réduction des spondylolisthésis sévères,
- certains cas de spondylodiscites.
CONTRE INDICATIONS
Au dessus du niveau T8, le fixateur interne est
généralement contre-indiqué. Les pédicules sont en effets
trop petits pour recevoir des vis de 5 mm de diamètre,
l'implant est trop volumineux, et il est moins important au.
niveau dorsal qu'au niveau lombaire d'épargner les niveaux
sams.
Dans les fractures anciennes (quelques semaines après le
traumatisme), le fixateur interne ne peut réduire le recul du
mur postérieur, pas plus que le tassement corporéal
antérieur. La correction de la cyphose se produirait dans le
disque, avec une tendance à la récidive. Dans ces cas,
surtout lorsque le canal est rétréci par un recul du mur
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postérieur, la chirurgie par voie antérieure est plus
appropriée, éventuellement associée à un temps postérieur.
Le délai limite d'utilisation du fixateur interne dans ces
indications est difficile à préciser. Il est compris entre une
et trois semaines. Dans le cas où le mur postérieur est
intact, l'utilisation du fixateur interne associé à une
arthrodèse par voie postérieure permet de se dispenser d'un
temps antérieur (cf.infra).
Les fractures ostéoporotiques sont rarement chirurgicales,
mais peuvent l'être chez des patients atteints de polyarthrite
rhumatoïde, ou traités au long cours par corticoïdes, ou sur
colonne dégénérative instable du sujet âgé.
Le fixateur interne ne doit pas être utilisé dans le traitement
de pathologies dégénératives qui nécessiteraient une
instrumentation de plus de quatre vertèbres. Il est
préférable d'utiliser dans de tels cas des systèmes à tiges
cintrables.
Les déformatiop.s congénitales sont également des contre-
indications, à moins que l'anatomie des pédicules ait fait
l'objet d'une investigation tri-dimensionnelle par scanner.
Enfin, la principale contre-indication est l'inexpérience du
chirurgien: celui-ci doit être familiarisé avec la mise en
place d'implants pédiculaires, la conrection tri-
dimensionnelle des déformations, ainsi qu'avec le matériel
et ses techniques d'implantation.
TECHNIQUE D'IMPLANTATION
Considérations générales
Il est important d'exposer la différence de technique
d'implantation des vis pédiculaires pour l'ostéosynthèse par
plaque vissée postérieure selon Roy-Camille, d'une part,
selon Marger! d'autre part. Les points d'entrée sont
différents. Dans la technique de Roy-Camille, les vis
pédiculaires sont implantées "droit devant", dans un plan
strictement sagittal.
Puisque ces vis ne sont pas solidaires de la plaque, elles
travaillent essentiellement en arrachement. Dans ce cas, le
but est d'ancrer le filetage dans la partie la plus résistante
de la vertèbre, c'est-à-dire le pédicule. Il n'est pas
nécessaire d'avoir des vis très longues, et la littérature met
en garde contre l'utilisation de vis de plus de 35 mm de
long (27-28), afin d'éviter le risque de traversée de la
corticale antérieure du corps vertébral.
Dans le cas du fixateur interne ou des systèmes analogues,
où l'angle entre la vis et la tige est constant, les vis
pédiculaires travaillent dans des conditions mécaniques trés
variées. Il est donc important d'implanter la longueur
maximale dans la vertèbre, ce qui augmente la stabilité en
flexion extension et en torsion. Krag CI9) a mis en évidence
expérimentalement la relation directe entre la stabilité du
,montage et la longueur de vis intra-osseuse. Il est évident
que cette longueur est maximale lorsque l'implantation de