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HISTOIRE GÉOLOGIQUE
L'histoire géologique débute dans la région avec la sédimentation
d'éléments détritiques terrigènes hérités d'un socle plus ancien, probablement
pentévrien. Ces dépôts silteux et greywackeux à faible maturité de composition
et de texture, dans lesquels les faciès alternent rapidement de manière
rythmique et où les figures sont très variées, permettent d'imaginer une
sédimentation de domaine marin épicontinental. L'abondance des niveaux
conglomératiques apparaissant de façon brutale et récurrente au sein de la série
évoque des fleuves côtiers à régime variable étalant des cailloutis dans des
zones estuariennes.
L'âge
de ces sédiments
n'est
pas connu avec certitude et
est ici rapporté au Briovérien moyen et supérieur (Protérozoïque supérieur).
L'orientation actuelle des structures N 90—100° E (parfois N 70° E) résulte de
la superposition de deux événements tectoniques dont le second, d'âge
varisque, n'a fait que réorienter les structures issues de déformations gravitaires
sans schistosité rapportées à l'orogenèse cadomienne. Une longue période
d'émersion et d'érosion succède à cette activité orogénique. C'est sur un
continent pénéplané et soumis en surface à une altération intense que se
produisent deux épisodes successifs d'émissions volcaniques dont les produits
recouvrent la région de Réminiac; le premier est représenté sur le territoire des
feuilles Pipriac et Guer par une brèche épiclastique d'extension très limitée,
témoin d'un volcanisme kératophyrique antérieur (Formation de la grée
Mareuc); le second, et le plus important, comprend les produits explosifs et les
coulées albitophyriques de la Formation de Marsac. Ce volcanisme Cambrien
correspond à un volcanisme acide de distension crustale fini-cadomien,
l'activité tectonique se traduisant par des soulèvements et l'apparition de
centres éruptifs au long d'une zone active, la ride de Bain, dont on suit le tracé
depuis le cap de la Chèvre (Finistère) jusque dans les synclinaux du Sud de
Rennes (région de Pléchâtel).
La mer, qui conservera un caractère épicontinental durant tout le
Paléozoïque, envahit de nouveau la région dès la fin du Cambrien lors d'une
transgression qui s'est traduite par le dépôt de la Formation de Pont-Réan dont
les variations et les réductions locales de puissance sont en relation avec
l'existence de paléoreliefs. La faible extension des niveaux conglomératiques, la
bonne maturité de composition des sédiments et leur médiocre maturité de
texture indiquent qu'il s'agit de dépôts de faible énergie en bordure de reliefs
peu importants. Au cours de cette période, l'instabilité du socle reste
importante ainsi que l'activité volcanique représentée dans le synclinal de
Réminiac par les volcanoclastites acides du Membre de Tréal. Ceci se traduit
également par la réduction de puissance, dans le synclinal de Réminiac comme
dans celui de Malestroit, de la Formation du Grès armoricain (Arenig) par
rapport à la puissance de cette formation dans le Synclinorium de Martigné-
Ferchaud.
L'histoire anté-llanvirnienne de l'anticlinal des landes de Lanvaux
n'est
pas
connue avec certitude. Il est possible, sinon probable, que le dépôt du Groupe
de Bains-sur-Oust ait commencé au Protérozoïque, la plus grande partie de ses
faciès ayant de réelles analogies avec ceux du Briovérien de Bretagne centrale,
et se soit poursuivi sans émersion notable jusqu'à l'Arenig; le passage entre le
Groupe de Bains-sur-Oust et la Formation du Grès armoricain se fait de
manière progressive et aucune discordance liée à l'orogenèse cadomienne n'a
pu,
jusqu'à présent, être mise en évidence. Aucun sédiment comparable à ceux
de la Formation de Pont-Réan n'a été reconnu dans ce domaine
paléogéographique particulier. L'existence du Cambrien
n'est
pas certaine bien
qu'une partie des sédiments présente un caractère volcanogène certain et
pourrait correspondre à un faciès latéral des volcanites du Membre de Tréal.