Fulltext - ETH E

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Supplément aux organes de la Société forestière suisse
Beiheft zu den Zeitsdiriflen des Sdiweizerisdien Fontvereins
Supplemento aile Riviste ioreslali édile dalla Socielà foreslale svizzera
|Q33
L'ÉCOLE
POLY¬
N°
||
DE
L'INSTITUT
ENTOMOLOGIQUE
TECHNIQUE FÉDÉRALE,
DE
A ZURICH
DIRECTION: PROF. DR O. SCHNEIDER-ORELLI
RECHERCHES SUR LA
MORPHOLOGIE,
LES STADES ÉVOLUTIFS ET L'HIVER¬
NAGE DU BOSTRYCHE LISERÉ
TERUS LINEATUS
(XYLO-
OLIV.)
PAR
CHARLES HADORN
INGÉNIEUR FORESTIER
BERNE
/
IMPRIMERIE BÛCHLER & Oe
/
1933
Curriculum vitae
Je suis né
6 ans,
juillet
fédéral
recevoir le brevet
fallut
accomplir
reçus
à
administratif à Rolle et 6 mois de stage
Durant 5
les
cours
et
semestres
les
de
exercices
la fin
technique fédérale.
A
1931, je repris
études
ces
de
mon
jusqu'au
Le
5
service de
C'est
à l'Institut
j'ai
en
18
avril
forestier
poste
de
de
octobre
en
mois;
3
ans
1922 à
maturité
de
la
1930.
en
même
Pour
supérieur,
12 mois de
il
stage
forestières, je suivis également
d'entomologie
de
stage réglementaire,
d'entomologie
en
à Glaris.
technique
l'Institut
fus nommé assistant de l'Institut
tel
un
études
mes
de
certificat
le
forestier
stage obligatoire
le
voisin. Admis
fédérale
d'ingénieur
d'éligibilité
village, puis je passai
ce
village
forestière
diplôme
le
de
un
Porrentruy, je
de
cantonale
1926. Entré à l'école
année, j'obtins
me
primaire
Corgémont,
secondaire de
le Jura bernois. Durant
Cortébert, dans
1907 à
fus l'élève de l'Ecole
je
à l'Ecole
l'Ecole
janvier
en
l'Ecole
en
poly¬
décembre
janvier 1932
je travaillai comme
forestière et le 1er
d'entomologie
où
4 mai 1933.
mai
1933, je repris
l'inspection
principalement
durant
d'entomologie qu'il
l'honneur de
contact
avec
la
pratique forestière,
au
des forêts du Mitelland bernois.
présenter
me
comme
les
16
mois
passés
comme
assistant
fut possible de réaliser le travail que
thèse doctorale.
Table
méthodique
Page
5
Introduction
I.
IL
8
Généralités
12
Morphologie
1. L'œuf
.
12
.
12
2. La larve
3. La
14
nymphe
parfait
14
morphologie interne
Appareil digestif
2. Appareil de circulation
3. Tissus adipeux
4. Appareil respiratoire
5. Système musculaire, système
6. Organes génitaux
30
4. L'insecte
III. Anatomie
ou
30
1.
IV.
V.
Le
problème
L'essaimage
de
l'hivernage
et
les facteurs
36
36
37
nerveux, organes des
VIII.
Le
problème
des
IX. La lutte contre le
.
38
61
67
galeries
87
annuelles
prédisposition
des bois et
importance
des
dégâts
bostryche liseré
2. Mesures artificielles de
A. Méthodes
actuelles
B. Méthodes
nouvelles
2.
X. Résumé
100
général
XL
Index
bibliographique
102
protection
Moyens préventifs
Moyens répressifs
Zusammenfassung
94
100
1. Les ennemis naturels
1.
38
44
générations
Choix des essences,
.
climatiques
VI. Fondation des colonies et évolution dans les
VIL
sens
102
103
104
.
.
.
108
111
114
118
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Introduction
bostryche liseré est un de ces insectes qui sont mieux connus par
dégâts que par leurs formes et caractères. La petitesse de l'insecte,
couleur brun foncé se con¬
sa
sa courte apparition lors de l'essaimage,
rendent peu
des résineux, le
fondant avec la couleur de l'écorce
de petits tas coniques de
C'est
surtout
brusque
l'apparition
apparent.
sciure
claire, sur le pourtour des troncs, qui révèle la présence de ce
couloirs en
bostryche. Les couloirs caractéristiques noircis, appelés
Le
leurs
»
«
«
échelons
»
et de tous
sont bien
ceux
connus
dans les scieries où ils sont mis à découvert,
travaillent le bois des résineux. Le genre de vie de
galeries a toujours rendu difficile l'étude de sa
qui
l'insecte à l'intérieur des
biologie; longtemps elle fut mal connue. Le Forstmeister Beling (4)
fut le premier qui consacra une étude approfondie à la biologie du
bostryche liseré. Cette étude, publiée en 1873, renferme de nombreuses
intéressantes
sans
observations
cependant résoudre entièrement le
con¬
problème et Beling considère justement son travail comme une
«
tribution à Thistoire naturelle du Bostrichus lineatus
surtout
auteur
a
l'étude
biologique
d'avoir
».
Le travail de cet
particulièrement attrayante
posant de nouveaux problèmes
permettent pas encore de résoudre
le
mérite
du
bostryche liseré,
rendu
en
que les observations de l'auteur ne
d'une façon certaine. Ainsi : la question de
l'hivernage, le problème de la
générations annuelles, etc.
l'hivernage et le nombre
nutrition des larves, la question du nombre des
Les affirmations de Beling concernant
reprises dans tous les traités d'entomo¬
plus récents. Cependant, si nous lisons
le travail de cet auteur, nous voyons que l'affirmation importante con¬
cernant l'hivernage est basée sur une déduction par analogie et non sur
des faits observés directement. Dans les bois qu'il avait en observation,
Beling n'a plus trouvé de bostryche liseré dans les galeries en hiver,
ce qui l'a engagé à chercher dans la mousse et la couverture morte du
sol forestier. N'ayant découvert là qu'un seul liseré vivant, il conclut que
des conditions anormales ont obligé les insectes à quitter les couloirs,
niais que dans la règle ce bostryche hiverne dans le bois, comme son pro¬
che parent le Xyloterus domesticus dont l'auteur a trouvé quelques indivi¬
dus dans les galeries en plein hiver ! Les travaux de Th. H a r t i g (16), de
H ubbard (19) et surtout les intéressantes publications de N e g e r (26)
0 r e 11 i (41) ont fait connaître les relations symbioti¬
et S c h n e i d e r
Ambrosia
et les bostryches
champiques entre les champignons dits
gnonneurs ». Nous savons que le bostryche liseré cultive dans ses galeries
une ambroisie caractéristique qui constitue l'aliment principal de l'insecte
parfait et des larves. Enfin, le problème des générations annuelles d'une
générations annuelles ont
logie forestière, même dans
de
été
les
-
«
espèce
d'insecte
ne
peut
être
»
solutionné d'une
«
façon certaine
sans
l'in-
—
6
—
tervention d'une étude
anatomique des organes génitaux, de la femelle en
particulier. Les affirmations catégoriques de Beling à ce sujet néces¬
sitaient donc des observations complémentaires.
Dans
communication faite à l'Académie des Sciences de Vienne
une
1925, H. E. Wichmann (52) décrit exactement plusieurs particu¬
larités biologiques du bostryche liseré et de ses larves, sans cependant
toucher au problème de l'hivernage, ni à la question des générations
annuelles. Les travaux de Beling et de Wichmann sont des études
descriptives avant tout; nous n'y trouvons aucune illustration.
en
Dans
le
travail de N
u s s
1 i
n
(31)
concernant
la
phylogénie
et
le
système des bostryches, nous avons trouvé décrites et illustrées les
particularités anatomiques des organes génitaux et du tube digestif du
Xyloterus lineatus, ainsi qu'une analyse morphologique des organes per¬
mettant
des déductions
Dans les
triche,
nous
phylogénétiques.
en particulier d'Allemagne
périodiques forestiers,
et
d'Au¬
trouvons disséminés de nombreux articles et communications
le liseré. Il
s'agit cependant pas de descriptions biologi¬
surtout des dégâts de cet insecte, des pertes
subies par les administrations forestières et des mesures de protection
appliquées avec plus ou moins de succès.
Jusqu'à ce jour, les connaissances concernant les manifestations
biologiques du liseré étaient donc incomplètes. Malgré les progrès de l'en¬
tomologie appliquée, les méthodes de protection des bois contre les inva¬
sions du liseré ne se sont pas modifiées. En 1873, Beling (4) écrivait
Wohl seit 100 Jahren soll bei den Vogesenbewohnern bekannt
déjà :
sein, daB das Entrinden zur Saftzeit ein sicheres Mittel gegen die Verheerungen des Nutzholzkâfers sei
(p. 42). En 1933, nous pouvons cons¬
tater que les moyens de protection appliqués sont aussi pauvres, bien
que plus généralisés, qu'il y a 160 ans !
concernant
ques
ou
ne
anatomiques, mais
«
»
L'écorçage
des bois
après Pabatage et l'empilement à des endroits secs
appliquées actuellement. Et pourtant le liseré
est incontestablement l'insecte qui cause le plus de dégâts aux bois
d'œuvre résineux. Wagner (50, p. 269) dit avec raison que le liseré est
«...betriebsbestimmender Schâdling, ein gefàhrlicher Holzzerstôrer...»,
un
soit un dangereux dépréciateur des bois et un facteur déterminant des
exploitations des essences résineuses. Il suffit en effet de penser que
l'écorçage des résineux après l'abatage, la vidange rapide avant l'essai¬
mage, sont des mesures dictées par la nécessité de préserver les bois
contre les dégâts de l'insecte.
L'étude approfondie des caractères morphologiques et biologiques du
Xyloterus lineatus Oliv., les recherches sur l'évolution dans les galeries
et hors des colonies,1 l'expérimentation de nouveaux moyens préventifs
et répressifs, constituaient un champ
d'investigation particulièrement
attrayant et d'utilité à la fois scientifique et pratique.
sont
les
seules
1
Dans ce
établi par une
en
partent.
mesures
un système de couloir
travail, nous désignerons par colonie
femelle, soit un couloir d'entrée et les galeries de ponte qui
«
»
—
7
—
nous allons chercher
poser le problème que
en automne 1931,
commencées
à résoudre dans ce travail. Nos recherches,
forestière
l'Ecole
de
Forêt
la
(Lehrrevier)
effectuées dans
ont été
à Male chantier de la grande scierie Locher & Cie,
sur
Nous
donc
venons
de
fédérale;
Zurich et au laboratoire de l'Institut
negg près de
en mai 1933,
de l'Ecole polytechnique fédérale. Terminées
périodes d'essaimage et
dans le bois, soit un cycle évolutif complet.
Grâce à la découverte des quartiers d'hiver
à disposition,
en laboratoire, nous avions
vage
deux
embrassent donc
une
d'entomologie
ces
recherches
période d'évolution
du liseré et à
un
«
éle¬
l'année, les
à
nos
morpho¬
nécessaires
analyses
individus vivants des deux sexes
avions
nous
les
microtomiques,
Pour
coupes
et
anatomiques.
logiques
larves
des
des
œufs,
de jeunes insectes parfaits à peine colorés,
fixé
S
c h m o r 1
40,
sublimé
de
(voir
solution
et des nymphes dans une
de van Leeuwen (1 % acide picrique
le
dans
et
mélange
et
28
432)
p.
1 part.; formol à 40%, 1 part.:
dans alcool 80%, 6 parties; chloroforme
»
durant toute
»
«
avant
emploi, y2 part, d'acide acétique glacial).
tement chitinisés
se
Les insectes adultes for¬
laissent difficilement couper; il est
indispensable
de
ou 4—5 jours
fixer » d'abord 24 heures dans la solution de sublimé,
les
durant
ensuite
ramollir
les
de
et
Leeuwen
dans le mélange de van
Les coupes furent
Schmidt.
E.
»
«
d'après
la
dans
Diaphanol
3—5 jours
selon Delafield, et à l'éosine. La morphologie
colorées à
«
l'hématoxyline,
interne fut étudiée
binoculaire
en
ou
sur
des organes fraîchement préparés sous une loupe
dans la solution de Faure.
préparations microscopiques
ont été exécutés à l'aide
figures schématiques, tous les dessins
aisément dessinés à l'aide
de l'appareil d'Abbe. Les corps opaques furent
s'adapte facilement.
sur lequel l'appareil d'Abbe
de l'« Ultropak Leitz
de l'Ecole
l'Institut
d'entomologie
à
Le présent travail a été exécuté
Dr O. S c h n e i
le
M.
de
professeur
à
l'instigation
polytechnique fédérale,
A
part
les
»
-
d
e r
-
O
r e
Il
11 i.
est
dû
au
concours
de
nombreuses
circonstances
de la
souligner ici l'utilité scientifique et pratique
de mes
où
une
partie
grande
forestière
fédérale,
l'Ecole
de
Forêt
S c h a d e 1 i n, son
recherches furent entreprises. M. le professeur Dr
nécessaires et
bois
les
tous
administrateur, mit à ma disposition
Le garde
base
comme
d'opération.
forestière
maisonnette
la
même
les mesurages journa¬
forestier, M. Rahm, prêta son concours pour
favorables.
Je
dois
M. Hasenbohler,
températures à de nombreux thermomètres.
aux aspersions préventives du prin¬
active
une
part
jardinier, prit
été complètes s'il ne m'avait
temps 1933. Les recherches n'auraient pas
liers
des
chef
d'observer l'évolution du liseré et d'expérimenter de nou¬
l'ama¬
de
protection sur le chantier d'une scierie. Grâce à
moyens
à
&
Locher
scierie
Manegg,
Cie,
bilité de M. Seger, gérant de la grande
le chantier de
il me fut possible de faire d'intéressantes observations sur
il me fit
cette scierie. M. Seger s'intéressa vivement à mes travaux;
pas été
possible
veaux
parvenir
au
laboratoire des troncs d'observation: il
m'indiqua
même des
particulièrement abondant, ainsi à Rehalp
quartiers d'hiver de l'insecte. M. le professeur
endroits où le liseré avait été
où
je parvins
Dr K
n u c
h
e
à découvrir les
1 s'intéressa
également
dès le début à
mes
recherches;
ses
—
8
—
conseils
me furent des plus utiles. Pour les recherches de
laboratoire, j'ai
profiter aussi des conseils judicieux de M. le Dr W i e s m a n n (Wâdenswil). Deux étudiants de l'Ecole forestière, mes amis Luck et Tromp.
m'ont fréquemment prêté leur concours
pour les mesurages des tempéra¬
pu
tures et pour le criblage de nombreux échantillons de couverture morte.
C'est à l'appui financier de l'Inspection fédérale des
forêts, de la Société
forestière suisse et de la « Lignum », Union suisse en faveur du
bois, que
je dois la publication in extenso de ce travail.
Je ne puis que remercier chaleureusement
pour cette précieuse col¬
laboration qui m'a permis de réunir tous les éléments nécessaires à la
réalisation
du présent travail.
1. Généralités
1° Classification
Dans
nus
son
«
Systema
naturae
>
systématique
1785,
Linné groupe les
alors dans la famille des Dermestes. En
une
sous-famille des
fut
le
bostryches
1807, Latreille les classe
con¬
dans
Curculionites, sous le nom de Scolytarii. Lacordaire
premier qui accorda aux bostryches le rang d'une famille, la
famille des
Scolytides. Avant Lacordaire, d'autres auteurs avaient tenté
bostryches en plusieurs familles ; leurs propositions ne
furent cependant pas prises en considération.
Ainsi, en 1849 déjà, Redtenbacher distingua deux familles : les bostryches
proprement dits :
les espèces Platypus, Bostrychus, Cryphalus,
avec
Bostrychi
Crypavec les espèces Eccoptogaster.
turgus et Xyloterus, et les
Hylesini
Polygraphus, Hylesinus, Dendroctonus, Hylurgus et Hylastes. Avant
N ii s s 1 i n (31), c'est incontestablement
l'entomologiste forestier E i c h
h o f f (9), en collaboration avec Chapuis et
Bedel, qui a montré le plus
de perspicacité dans la classification systématique des
bostryches, en se
basant sur des caractères morphologiques et
biologiques. E i c h h o f f et
Bedel séparèrent ces insectes en deux familles : les
Scolytides suivant
Lacordaire, moins le genre Platypus duquel ils firent une deuxième
famille, celle des Platypidae. E i c h h o f f fit également des genres Xyleborus et Xyloterus une sous-famille des Scolytides. Dans un autre ordre
d'idées, Lindemann classa les bostryches en quatre familles : les Scolytidœ, Bylesinidœ, Tomicidcc, et Platypidœ. Plus récemment T r é d 1 (47)
ne
distingua plus que trois familles : les Eccoptogasteridœ, Ipidœ et
Platypidœ.
Examinons la position du, bostryche liseré dans la
systématique
de
classer
•.<
les
»
«
»
-
récente.
1.
Basé
lier
sur
sur
Système
des caractères
l'étude
comparative
de Nusslin
(31), 1911-1912.
morphologiques et anatomiques. en particu¬
des organes génitaux des deux
sexes, du
9
—
digestif, etc.,
tube
N û
se
classé
trouve
Ordre
15me
:
sous-famille
Espèce
Ordre
lineatus Olivier.
:
Sous-famille
suivants
:
Espèce
:
1 i
n
N ii
s s
(33),
1916.
lineatus Olivier.
les
,
caractères
typiques
de
l'insecte
sont
les
:
a) Caractères du groupe
1.
:
:
Genre
de E. Reitter
Coléoptères
Ipidœ
Ipinœ
Xyloterini
Xyloterus Erichs.
:
Tribu
ce
:
Xyloterinœ
Xyloterus Erichs.
:
:
Famille
sur
Ipidœ (sans Platysystème, le bostryche
Ipinœ
:
:
Système
2.
plus scientifique
classification
Coléoptères
Ipidœ
:
6me groupe
28me Genre
D'après
suit
sa
la famille des
sous-familles. Dans
comme
Famille
établir
chercha à
n
distingue
il
phylogénétiques ;
pidas) qu'il subdivise en 15
des bases
liseré
1 i
s s
le
est incontestablement
système
ce
fondés.
et des mieux
—
Xyloterinœ
:
composé de 4 articles
repliées, presque sans franges
Proventricule san's plaques basales, simplement avec
Corselet (Pronotum) semi-circulaire
Yeux partagés en deux parties
Monogamie
Funicule
des
antennes
2. Ailes membraneuses
3.
4.
5.
6.
brosses
7. Evolution dans le bois
8.
b")
Couloirs
en
échelons.
Caractères du genre
1.
Yeux
2. Corselet
3.
en
:
deux
râpe transversale
Partie supérieure presque glabre
Massue des antennes non articulée,
rangées de poils.
ture
4.
ou
Xyloterus
parties très distinctes
pronotum plus large que long, avec
partagés
une
fine
sculp¬
en
e) Caractères de l'espèce lineatus
à
contours
fermes,
sans
:
1.
Elytres avec fine ponctuation linéaire. Ponctuation latérale
également régulière mais plus fine. Déclivité des élytres plus
finement ponctuée. Sur chaque élytre deux bandes claires se
détachant sur un fond plus foncé.
2.
Longueur 3,5
mm
3. Evolution dans les
essences
résineuses.
10
—
Synonymie.
2°
Le
nom
scientifique du liseré (en
est actuellement
et
—
allemand Linierter
semble devoir rester
Nadelholzbohrer)
:
Xyloterus lineatus Oliv.
Cet
bien d'autres, a porté longtemps plusieurs noms
insecte,
simultanément, suivant les conceptions et l'originalité des auteurs qui
s'en occupèrent; il en résulta les synonymes suivants :
1.
comme
Bostrychus
lineatus
:
(Bostryche liné)
2.
Trypodendron
lineatum
:
3.
Trypodendron bivittatum
4.
Trypodendron vittiger
5.
Bostrychus cavifrons
6.
:
:
:
1875
Olivier
1813
1834
Gyllenhal
Hartig Th.
1879
Eichhoft
1888
Bedel
1899
Ormerod
1901
Barbey
1877
Provancher
1881
Eichhoff
1886
Schwarz
1843
Mannerheim
1868
Lecomte
1879
Eichhoff
:1793
Bostrychus melanocephalus
(considéré comme variété en
7.
Apate
8.
Apate rufitarsus
9.
bivittata
:
bivittatus
Xyloterus
10. Tomicus lineatus
11.
Xyloterus
:
:
:
lineatus
:
Nous devons le terme de
Fabricius
Eichhoft)
1881
1837
Kirby
1837
Kirby
1868
Lecomte
1879
Eichhoff
1888
Hamilton
1833
Mannerheim
1876
Lee. Proc.
1878
Hubbard et Schwarz
1875
Lindemann
1881
Eichhoff
1894
Hamilton
1894
Reitter
1907
Trédl
1916
Reitter
Xyloterus
à
Erichson,
celui de lineatus à
Olivier. La distinction de trois races, basée uniquement
la coloration
sur
par Eichhoff en 1881, n'a pas de raison d'être.
Comme nous le verrons, la couleur des élytres peut varier sensiblement
parmi les individus d'une même colonie.
des
élytres
et
proposée
-
Le
nom
scientifique
exprime
une
lineatus
exprime
fonction biologique
un
expressif ; le premier terme Xyloterus
le forage dans le bois; le second terme
actuel est
caractère
:
morphologique
:
la coloration
typique
des
11
—
—
élytres. Le nom vulgaire allemand est plus expressif que le nom fran¬
est plus explicite que bostryche liseré.
çais. Linierter Nadelholzbohrer
Le bostryche liseré, ou simplement le liseré, est assez connu, sans qu'il
soit nécessaire que son nom exprime ses fonctions.
»
«
géographique
3° Distribution
L'aire de diffusion du
verticale,
en
comme
lineatus
Xyloterus
correspond,
à celui de la forêt boréale. C'est
en
horizontale
spécifi¬
insecte
un
trouver partout où ces essences arri¬
que des forêts résineuses qui peut se
le Caucase, en Sibérie, en Europe,
Dans
des
former
vent à
peuplements.
il est un hôte connu en forêt, sur les places de
du
en
Nord,
Amérique
dépôt des exploitations
forestières et dans les chantiers des scieries.
dans certaines régions 'même abon¬
fréquent,
En Suisse le liseré est
il accompagne souvent les résineux dans les limites
le
supérieures de la végétation forestière. Barbey (2, p. 30) a trouvé
liseré dans les boisés du Parc national; nous avons constaté sa présence
au-dessus de Viège en Valais; dans les
dans les forêts de
dant. Dans les
Alpes,
Visperterminen
du Simplon, à Berisal; dans les boisés résineux
des montagnes glaronnaises, des Préalpes saint-galloises, dans l'Oberland bernois, en Gruyère, etc. Dans le Jura, le liseré est très fréquent;
forêts bordant la route
l'avons
nous
à
rencontré souvent
la limite
d'altitude,
Tendre (1683 m);
boisés des Randen,
forestier fréquent
la
forêt; dans les boisés du
de
forêts
les
Préalpes
des
Plateau,
la
chaîne
m
Mont
dans les
(1524 m);
etc. Nous pouvons affirmer que le liseré est
dans les boisés du
où dominent les
de
dans les forêts du Mont de Bière
dans
1500
les versants du Chasserai à
sur
supérieure
un
insecte
montagneuse du Jura,
et des vallées
alpestres, partout
résineuses.
essences
étendue, très vaste, le liseré est rare,
peuplements forestiers soumis à un traitement
intensif. Cet insecte ne se rencontre jamais sur des arbres sur pied en
de bois chablis,
pleine vigueur; son existence en forêt exige la présence
cause
quelconque, perdu leur vitalité
c'est-à-dire d'arbres ayant, pour une
cette aire de diffusion très
Malgré
très
et
rare
en
même dans les
Des
dessèchement.
de
voie
chablis
ces
«
naturels
les
»
forêts
avant
«
que
se
ne
inexploitables
Dans les forêts
ses
même
d'évolution
ou
cultivées
»,
En
revanche,
devenu
un
«
le
rencontrent pour ainsi dire
inexploitées,
le liseré doit
»
souvent
offerts
très
s'explique
là
milieu
le
nouvelle
géné¬
abandonnées
se
que dans
elles-mêmes.
plus
à
contenter des souches
où
un
inconsciemment
désagréable
d'œuvre et des chantiers des scieries. Nous
gnés
la
développement normal.
bostryche liseré s'est fort bien adapté
artificiels
hôte
c'est
sylviculture intensive élimine des boisés
le liseré s'y soit installé. Ces milieux
colonies arrivent rarement à
d'évolution
par le vent, des arbres
l'été ou de l'automne, des
brisés
pied ou renversées,
chaque printemps à
sur
d'évolution que la nature offre
ration du liseré. Cependant, une
troncs
ouragans de
les
tempêtes,
plantes foudroyées, restées
déracinés par les
des
par
places
verrons
aux
l'homme;
de
dépôt
milieux
il
est
de bois
par la suite comment
le fait que des places de dépôt, des chantiers même très éloi¬
des forêts
peuvent
être
chaque année infestés
par le liseré.
—
II.
12
—
Morphologie
1° L'œuf
Les mensurations de 20 œufs
moyennes
suivantes
nous
permettent d'établir les dimensions
:
Longueur
Largeur :
:
0,618
mm,
environ
0,6
mm
0,302 mm, environ 0,3 mm
La forme est celle d'un ellipsoïde.
La couleur est d'un blanc jaunâtre brillant,
légèrement nacré.
L'enveloppe de l'œuf est très mince et délicate; une faible pression
la fait éclater.
2° La larve
Nous
caractériser
la larve adulte de la façon suivante
pouvons
(Kg- 1).
Corps incurvé, apode, charnu, opaque, d'un blanc laiteux brillant.
Région thoracique plus -épaisse et plus large que les autres parties du
corps; les 3 segments du thorax pourvus de bourrelets pleuraux très dé¬
veloppés. Segments abdominaux bien distincts. Segmentation dorsale et
pleurale diffuse. L'enveloppe chitineuse du corps est très mince, d'ap¬
parence macroscopique absolument glabre; vue au microscope, elle est
finement mais abondamment spinulée, en particulier sur les bourrelets
pleuraux et sur les tergites.
La tête d'une teinte brun-clair est dégagée, sans
yeux, ni antennes:
elle est le plus fortement chitinisée à l'insertion mandibulaire. La
capsule
céphalique vue de face est arrondie; vue de profil elle est piriforme et
s'applique latéralement au prothorax.
Il n'existe pas de clypeus visible. La lèvre supérieure
(fig. 2) est
rudimentaire, sans palpes labiaux, inarticulée; elle est soudée directe¬
ment à l'enveloppe céphalique, dont elle semble être un
prolongement en
forme de languette. La lèvre supérieure est garnie extérieurement de
fortes soies, en nombre déterminé (2 paires à la base et 4 paires à
l'extrémité), dont la disposition accuse une symétrie bilatérale. A sa
bordure médiane nous remarquons 2 paires de soies
courtes, épaisses, à
pointes arrondies que nous pourrions appeler
soies-dcnticules ».
La
minceur et la transparence de la lèvre supérieure laissent difficilement
«
déterminer si
de
la
lèvre.
ces
soies-denticules sont
Plusieurs
comparaisons
la face extérieure
sur
nous
les font
ou
admettre
intérieure
sur
la face
intérieure.
Les mandibules
les
bords terminaux
Les maxilles
dégagent
ou
triangulaires (fig. 3)
et à
massives, noires;
sans
mâchoires
sont
nettement du
sont soudés
sont
s'affrontent exactement
(fig.
4 et
5)
profil céphalique. Les lobes
peine distincts. Les lobes
et terminées
en
au
repos,
croiser.
très
apparentes
et la
tige
soudés forment
plan incliné vers l'intérieur buccal. Sur ce plan
bordure, les soies denticules maxillaires, épaisses
arquées
se
ou
une
«
et
se
stipes
sorte
»
de
rangés, quasi en
base, légèrement
pointes aiguës. Chez les larves des bostryches de
sont
à la
13
Fig.
1.
Fig
3
Fig
2.
d.set.
p.
p.
s.
m.
Fig.
Fig. 5.
Fig.
1.
latéral de la larve du liseie. t
Aspect
b.
plx.
bouirelets
—
pleuraux, stigm.
=
=
tête: p.
dc.
stigmates:
—
a.
4.
pièces buccale-*,
anus.
=
14 X
Agi.
superieuie
d'une
larve
adulte
du
Fig.
Fig.
3. Mandibule d'une laive adulte du
Fig.
4. Maxille et lèvre înfeneuie d'une larve adulte du lineatus. 1. inf.
Lèvre
Xyloteiut,
lineatus Oliv.
palpe labiale:
palpe maxillaire; p. 1.
p.
ticules sétiformes: p. sens.
papille» sensorielles.
inféiieure;
m.
=-
=
Agr.
5. Maxille
p.
s.
—
d'une
jeune
larve
papilles sensonelles;
du
d. set.
lineatus.
=
p.
m.
—
palpe
denticules sétiformes.
150 X
lèvie
=
d. set.
=
Fig.
282 X
Agi.
lineatus.
2.
=
Agi.
den-
225 X
maxillane:
Agr.
225 X
14
—
l'écorce,
et
ces
les
ces
«
soies-denticules
»
leur extrémité est arrondie
«
soies-denticules
plus fortes, plus espacées, plus larges
7). Nous avons toujours compté
6 et
maxillaires
»
maxilles sont munies de
mâchoire
sont
(fig.
—
au
nombre
quelques fortes
de
9. Du côté extérieur,
soies et de
pores.
est munie d'un
Chaque
palpe maxillaire porté par un palpigère. Le palpe
est garni de plusieurs petites
papilles sensorielles ». Le palpigère est
pourvu de pores et de quelques poils.
La lèvre inférieure (fig. 4 et 8) est en forme de pelle; le sous-menton
et le menton sont fusionnés; d'apparence
dégagée, la lèvre inférieure est
«
reliée
de
aux
maxilles par une fine membrane chitineuse extensible
garnie
Elle porte, sur sa face intérieure, 3 ou 4 paires de soies
quelques poils.
raides terminées en pointes et disposées en symétrie
bilatérale, ainsi que
quelques pores. Cette lèvre est, en outre, pourvue de deux palpes labiaux
garnis de plusieurs papilles sensorielles. Chaque palpe est porté par un
palpigère.
Le
Le thorax est caractérisé par trois bourrelets pleuraux très apparents.
est pourvu d'un stigmate tandis que le méso- et le méta-
prothorax
thorax
en
sont
dépourvus.
composé de
L'abdomen est
9
segments distincts; les lobes pleuraux
de l'abdomen sont peu saillants.
Les stigmates sont arrondis; ils
présentent un orifice en fente trans¬
chaque côté de la larve, ils sont placé»
directement au-dessus des bourrelets pleuraux : 8 paires sur les segments
abdominaux, 1 paire sur le prothorax.
versale.
Au
nombre
de
9
sur
3° La
La
fig.
91
nous
évite
de
nymphe
longs commentaires
sur
l'aspect
de
la
elle est nue, de couleur blanc opaque, brillante; les téguments
sont mous et très minces. Le corselet est armé de nombreuses petites
nymphe;
épines;
le reste du corps est glabre.
L'abdomen est très mobile et réagit,
au moindre attouchement, par
garni sur les côtés de protubé¬
forme de crochet dont une paire correspond à chacun des
rances en
4 premiers segments. Le dernier sternite est terminé par une paire de
petites épines chitineuses qui dessine l'extrémité anale de la nymphe.
Les deux derniers tergites portent également chacun une paire de petites
épines qui ne sont pas visibles sur notre figure. Le rôle de ces protubé¬
rances et de ces épines semble être d'empêcher le contact direct de la
nymphe avec les parois de la chambre de nymphose.
de
petits
mouvements
brusques. Il
est
4° L'insecte
a) Dimensions.
parfait
Les
ouvrages d'entomologie forestière donnent au
bostryche liseré une longueur moyenne de 2,8 à 3,0 mm; Spessivts e f f (44) 2,8—3,3 mm; Reitter et Escherich indiquent
3,5 mm. D'après
1
autres
Sur cette
organes
contre le corps.
figure nous avons écarté les élytres pour mieux faire voir les
locomotion; à l'état naturel, les élytres sont appliqués
de
—
Fig.
6. Maxille
Fig.
Fig.
7.
9.
Fig.
8.
9.
et lèvre
inférieure du
=
=
Fig.
—
bostryche Dryocoetes nutogiaphus Ratz.
Agr. 225 X
Agr. 225 X
Lèvre supérieuie d'une larve du dit.
palpe labial;
Lèvre intérieure d'une jeune larve du Uneatus. p. 1.
Agr. 225 X
papilles sensorielles.
p. s.
sternite
Face ventrale de la nymphe. Le contour arrondi du dernier
Agr. 17 X
abdominal visible nous fait reconnaître une $.
Fig.
8.
15
16
—
nombreuses mensurations
nos
suisses),
provenances
vantes
nous
—
(40 individus
de
chaque
et de diverses
sexe
pouvons établir les dimensions moyennes sui¬
:
Femelle
Longueur :
Largeur mesurée
du
côté
d'intersection
du
métathorax
abdominal
ment
Epaisseur
latérale
endroit
la
que
ventral
la
sur
et
du
corps
mesurée
1er
au
mm
3.09
mm
1,43
mm
1,33
mm
1,33
mm
1,22
mm
ligne
seg¬
:
du
Mâle
3,38
même
largeur
Le corps a la forme d'un cylindre légèrement aplati du côté ventral
et arrondi aux deux extrémités. Le mâle est toujours plus petit
que la
femelle;
nous
les deux
verrons
plus
loin d'autres différences
morphologiques
entre
sexes.
b) La
couleur. Au
premier coup d'œil, la teinte fondamentale semble
de près, la coloration est la suivante : le corselet
(pronotum) et les élytres ont une teinte fondamentale brun foncé; à sa
base postérieure, le corselet porte une tache transversale plus ou moins
étendue, d'un brun jaunâtre. La coloration des élytres, qui a donné le nom
de
liseré
(lineatus) à ce bostryche, peut se caractériser comme suit :
la teinte fondamentale est le brun foncé; elle est interrompue sur chaque
élytre par deux bandes plus ou moins larges d'un brun jaunâtre. La lon¬
gueur et la largeur de ces bandes peuvent varier d'un individu à l'autre :
leur disposition reste cependant régulière. La ligne de suture, la ligne
médiane et la bordure latérale d'un élytre présentent toujours des bandes
brun foncé, entre lesquelles deux bandes claires dessinent l'aspect liseré
être le brun
«
foncé;
vue
»
bien
connu.
La
tête, la râpe du corselet et la face ventrale de l'insecte ont une
toujours plus foncée que le reste du corps; elle passe du brun
clair chez le jeune insecte au noir chez l'insecte adulte.
Les antennes et les pattes sont d'un brun jaunâtre. Le jeune insecte
est brun jaunâtre, les teintes caractéristiques se montrent progressive¬
ment et les tons s'accentuent avec l'âge.
teinte
c) Sculpture,
ponctuation et pilosité. Le corselet pronotum) est
sculpture en forme de râpe sur sa déclivité antérieure
qui, comme nous le verrons, est particulièrement accentuée chez la $
(fig. 10, 11 et 12). Cette râpe pronotale est formée de protubérances
chitineuses en forme de petites pyramides à base triangulaire chez la
femelle, en forme de petits croissants en relief chez le mâle. Ces aspérités
accusent une disposition concentrique transversale. Le relief de ces pro¬
tubérances s'atténue et s'efface de plus en plus à la partie supérieure,
vers les parties latérales et postérieures du pronotum. Une
râpe prono¬
caractérisé par
une
«
tale
»
proprement dite n'existe que chez la femelle
d'utilité
Le
accusent
pratique
corps
une
ponctuations
pour le forage des galeries.
finement mais irrégulièrement
est
ponctuation
de
et semble devoir être
la
base
linéaire très fine et
latérale et
de
la
ponctué. Les élytres
superficielle (fig. 13). Les
déclivité
apicale
des
élytres
17
—
rp.ptoiwt.
Fig.
10
Fig.
11
Fig.
Fig.
fwp-
Fig.
1g.
III.
Fig.
11.
1-
Aspect
dorsal de l'insecte
parfait,
13
14
Fig.
montrant
pronotuin.
Aspect
latéral
de
antennes ont été
in. ant.
=
Fig.
l;î.
tête
insertion des
Fig. \i. Dimorphisme
ii) mâle:
la
éliminées.)
sexuel
front
pour
frt.
le
front: rp.
montrer
=
antennes.
de la
tête
et
du
dimorphisme sexuel du
Agr. 10.5 X
dimorphisme sexuel. (Les
râpe pronotale:
pronot.
Agr. Iti X
=
pronotum.
concave,
=
Fig. 14. Antenne d'une femelle,
rielles, p.
se.
scape: fini.
=
du funicule: mass.
=
15
un
trapézoïdal:
b) femelle : front convexe, large oval: râpe pronotale.
Aspect latéral d'un élytre montrant la ponctuation et
caractéristique, p. sp.
ponctuation spinuléo.
4 articles
12
=.
massue:
pores.
Fig. 15. a) Mandibule du liseré.
b) Mandibule de l'hylésine
du
frêne.
=
org.
Agr.
la
1!) X
coloration
Agr.
15.5 X
funicule: art. 1, 2, 3, 4
sens.
=
=
organites senso¬
Agr. 82 X
Agr.
77 X
—
18
—
portent de petits poils épineux invisible
à l'œil nu, tandis que la partie
garnie de quelques poils sétiformes.
La pilosité est rare et localisée; elle est plus apparente chez le mâle que
chez la femelle. C'est sur la déclivité antérieure du pronotum que la
pilosité est la plus abondante; chez le S, les poils forment une auréole sur
les contours antérieurs du corselet. Le front porte également de nombreux
poils qui sont plus abondants et plus longs chez le S- La face ventrale
du méso- et métathorax et les sternites abdominaux portent également
des poils sétiformes, rangés plus ou moins régulièrement en ligne ou en
petits groupes. Les tergites abdominaux, vus au microscope, sont finement
spinulés de petites spinules squamiformes.
La pilosité des pattes est rare et localisée. Les massues des antennes
sont par contre densément velues, le scape et le funicule pourvus de
quelqutes poils plus forts (fig. 14).
antérieure de la bordure latérale est
d) Morphologie de la tête, du thorax et de l'abdomen. 1. La tête.
capsule cephalique est en grande partie englobée ou invaginée dans
le segment prothoracique, dans lequel elle reste mobile. L'entrée du
segment prothoracique est parfaitement circulaire et munie, sur le pour¬
tour, de petites brosses en franges ciliées (fig. 12). La capsule cephalique
est reliée à l'enveloppe du prothorax par une fine membrane chitineuse
extensible, la membrane articulaire céphalo-thoracique. La forme de la
tête accuse un dimorphisme sexuel très prononcé. Le front de la femelle
(fig. 11 et 12) est convexe, noir, mat, large-ovale, finement ponctué et
recouvert de petites excroissances chitineuses semblables à de petites
verrues, entre lesquelles se trouvent quelques poils disséminés. Chez le
mâle, le front est concave, plus étroit, en forme trapézoïdale, noirbrillant, finement ponctué, garni de poils plus longs et plus nombreux
La
que chez la femelle.
Les yeux à facettes
latéraux, partagés en deux parties. La
ovale,
plus grande que la partie antéropartie postéro-inférieure
supérieure qui est légèrement piriforme (fig. 11). Ces deux parties sont
séparées par une bande étroite garnie de nombreux poils. Les yeux sont
bien développés, sans sinus ni échancrure sur le pourtour; ils sont orien¬
tés parallèlement à la limite céphalo-thoracique. Vue de face, la tête ne
laisse voir que la subdivision supérieure de l'œil ; les deux parties sont
en quelque sorte à cheval sur la rondeur latérale de la capsule cepha¬
lique.
Les antennes (fig. 14) sont insérées près du bord antérieur de la
fraction postéro-inférieure de l'œil (fig. 11), dans un renfoncement auriculiforme; elles sont caractérisées par un scape (Schaft), un funicule à
quatre articles et une masse non articulée, légèrement plus large et
arrondie à son extrémité. Les organites sensoriels sont principalement
localisés sur la massue. Quelques pores sont- également visibles sur le
scape. Sur le scape et le funicule sont disséminés quelques poils sétifor¬
mes plus ou moins longs et plus ou moins raides. Sur le funicule, les poils
sont généralement localisés sur la bordure évasée des articles. La massue
accuse un aplatissement bilatéral qui s'accentue de la base vers l'extré¬
mité; en coupe transversale, elle présente une forme ovale. Sur chacune de
sont
est
19
—
faces
ces
funicule
se
la base d'insertion dans le dernier article du
jusqu'à
quasi
sont
trouve, depuis
—
mi-hauteur de la massue,
parallèles à ceux de la massue
poils sétiformes
sont
plus
rares
une
surface dont les contours
(fig. 14). Sur
plus longs et plus
mais
cette
surface,
raides que
sur
les
le
reste de la massue; les pores sensoriels sont moins nombreux.
Nous
ne
trouvons
comparant les
Le
plus;
antennes
clypeus
est confondu avec la
labre,
ou
lèvre
pourvues
de
trois
le
pas de différences
des deux sexes.
supérieure,
n'est plus que finement marquée.
Les mandibules (fig. 15) sont
ses,
homologues
Les
fortement
proéminences
de l'autre
maxilles
capsule céphalique
est soudé
repos, elles s'affrontent exactement
vement d'adduction, les « ciseaux »
les
morphologiques
au
front;
notables
et ne se
la
ligne
en
distingue
de suture
chitinisées, massives, épais¬
tranchantes
à
leur
extrémité.
Au
chevauchement et, dans le mou¬
d'une mandibule s'appliquent contre
sans
(forme paehygnate).
(fig. 16 et 17) du lineatus ont l'aspect
caractéristique des maxilles des
bostryches champignonneurs
(Pilzzûchter). Tiges et lobes sont soudés et ne se laissent plus distinguer que
par des lignes de suture faiblement marquées. La tige est massive,
barbe
pourvue de soies longues et raides qui se détachent en forme de
à la base de la tête, vue de face ou de profil. Ce qui différencie les mâ¬
choires des bostryches champignonneurs de celles des. bostryches de
soies denticules
sur les
l'écorce, c'est la forme et la disposition des
lobes confondus. Les soies denticules maxillaires du b. liseré sont plus
courtes, plus faibles que celles des bostryches de l'écorce (ex. Hylesinus
fraxini). L'extrémité de ces soies est arrondie, légèrement incurvée. Sur
la partie élargie des lobes maxillaires confondus, ces soies denticules sont,
rangées en un
peigne
caractéristique.
Chaque mâchoire est pourvue d'un palpe maxillaire à 3 segments.
Le dernier segment a, sur son pourtour, une couronne de lamelles qui par¬
tent de sa base et se terminent en ogive autour de la coupole terminale
sur laquelle se trouvent plusieurs papilles sensorielles.
ou
mâchoires
«
»
«
«
«
Le
labium
représente
ou
»
»
»
lèvre
inférieure
a
la forme
caractéristique
que
nous
la
fig. 18. Le sous-menton et le menton sont soudés et forment
un
corps allongé à côtés parallèles, pareil à un cylindre accusant un
aplatissement bilatéral transversal. Sur la bordure antérieure du menton
sont fixés les 2 palpes labiaux à 3 articles larges et massifs. Ces articles
sont garnis de pores et de poils sétiformes, particulièrement abondants
deuxième article. Le dernier article est arrondi en coupole sur
sur le
laquelle nous remarquons, à côté des pores, plusieurs papilles sensorielles.
Sur la partie médiane antérieure du menton est fixée la langue
ligula ».
C'est une langue simple, rudimentaire, inarticulée, recouverte de poils
sétiformes; son extrémité antérieure arrive à peine entre les deux pre¬
miers articles des palpes labiaux. Le labium est fixé par sa base sur
la
ou gorge, de forme triangulaire. Cette plaque triangulaire est
gula
moins chitinisée que l'enveloppe céphalique, à laquelle elle est soudée par
«
«
»
deux côtés
un
(fig. 19).
mouvement
Le mouvement d'adduction de la lèvre inférieure est
de va-et-vient
d'arrière
en
avant.
20
—
—
segments pro-, méso- et métasegment visible du côté dorsal, c'est le
prothorax
plus développé et le plus chitinisé; il constitue en quelque sorte le bloc
Le
2.
Il
thorax.
formé
est
est le
thorax. Le
pronotale
de résistance de l'insecte. La calotte
plus large
est
carapace convexe,
une
par sa partie postérieure à la base trans¬
et arrondie à son extrémité antérieure chez la femelle,
longue, appuyée
que
élytres
versale des
3
des
seul
que chez le mâle elle est
L'aspect de profil est triangulaire
tandis
d'aspect plus rectangulaire (fig. 10).
(fig. 11). Ce premier segment thora-
cique porte la première paire de pattes.
La fig. 20 représente une coupe transversale de l'enveloppe chitineuse
du prothorax dans sa région postérieure. Le cercle chitineux est fourni
de la capsule céphalique intrapar la coupe de la partie postérieure
thoracique.
les
21
et
22)
est
le
plus
des
court
trois segments
il est constitué par le mésosternum, les épimères et le scubords latéraux du mésosternum remontent jusqu'au scutel-
Les
tellum.
lum;
(fig.
mésothorax
Le
thoraciques;
épimères
sont
placés
sur
le bord
du mésosternum.
postéro-latéral
scutellum, les
épimères. Entre le méso- et le métathorax est insérée la deuxième paire de pattes.
Le métathorax (fig. 21, 22, 23, 24 et 24a) est le segment thoracique
le plus compliqué; il est constitué sur la face ventrale par le métasternum, sur chaque face latérale par un épisternum et un épimère et sur la
face dorsale par le tergum et le post-tergum. Ces différentes parties sont
Le
porte les élytres qui
mésothorax
fixés
sont
le
entre
bords latéraux du mésosternum et les
reliées entre elles par de fines membranes chitineuses extensibles. La pro¬
longation et l'expansion extérieure en fine membrane de la couche
et des épimères constituent l'enveloppe des ailes
tergite et le post-tergite métathoraciques (fig. 24) sont
spécialement organisés pour le vol; sous une enveloppe légèrement
bombée et relativement mince, ils portent une armature de barres chiti¬
neuses disposées d'après les lois naturelles de la
statique et du méca¬
du
chitineuse
tergum
membraneuses. Le
ces barres que sont accrochés les muscles extenseurs
les organes moteurs des ailes. Le métasternum est égale¬
à sa base postérieure par une sorte de fourche à deux
nisme du vol. C'est à
et
fléchisseurs,
ment
renforcé
dents latérales et
logue
thorax
de
une
dent médiane
ventral des barres du
et
le
premier
tergite.
sternite
(fig. 22).
Cette
«
Entre la base
abdominal
est
fourche
est l'homo¬
»
postérieure
insérée
la
du méta¬
troisième
paire
pattes (fig. 21).
3. L'abdomen. Il est constitué par
ment
chitinisée
souple;
il
de
une
face
présente plusieurs
aisément les
nétique
et
sexes
et de
l'espèce.1 Si
tergale
ou
dorsale
ou
ventrale forte¬
moins
chitinisée
et
qui permettent de distinguer
degré du développement phylogé-
caractères
discerner le
nous
face sternale
une
détachons
l'abdomen
du
reste
du
corps,
1
N ii s s 1 i n (31) fut le premier qui chercha à classer les bostryehes
d'après les différences morphologiques abdominales. Son examen minutieux
a
porté également sur l'abdomen du Xyloterus lineatus et nos constatations
personnelles
picace.
ne
peuvent que
confirmer les
affirmations de
cet
auteur
pers¬
p.
s.
.tés
=
.tned
—
de
=
—
sliop
p.
seios
16.
ou
=
.rgA
157
.giep
.rac
.giF
eplap
;odrac
ellixaM
.git
=
X
=
.giF
17.
enisôlyh'l
du
ellixaM
du
enêrf
.snes
p
.)2(
(1)
eé)r.rabpamFocsunixarérfessiulniesheclyyrHt{sob
¬nes
egit
S.
à
.rgA
185
ellec
;selu.csietmrnoefdités
;s;eellnegiireops
..)xsaumta.epsnleilpll(i:psatepipaiftrsap etcesni'l:eriallixam
.xam.plp
.l'tJ
.tned
X
de
f.chil.
mt.sler.
Fig.
Fig.
18.
22
mentuin et
de l'insecte parfait (lineatus). m. sm.
papilles sen¬
fusionnés; lig.
ligula (langue); p. sens.
sorielles; p. lab.
Agr. 100 X
palpe labial.
Dessin schématique montrant la position de la lèvre inférieure par
enveloppe
gula ou gorge; env. céph.
rapport à la gorge, gui.
Agr. 60 X
céphalique. (Autres désignations comme à fig. 18.)
Coupe transversale de l'enveloppe chitineuse du prothorax, teig.
enveloppe céphalique; cox.
tergum: ster.
sternum; env. ceph.
coxa.
Agr. 28 X
Face ventrale apiès enlèvement des pattes, p. th.
prothorax; t.
pièces buccales;
tête; pronot.
pronotum; y.
yeux; p. bue.
Lèvie
infeiieure
=
submentum
=
=
=
Tig.
19.
=
=
Fig.
20.
=.
=
Fig.
21.
=
=
=
=
=--
=
=
mésoster¬
insertion des pattes; m. ster.
antennes; ins. p.
a.
episternum;
épimère: epist.
num; mt. ster. =métasternum; épim.
st. abd.
sternites abdominaux; teig.
élytre.
lergite (S)' él.
=.
=
=.
=
—
=
=
Fig.
22. Face
ventrale
mt. ster.
=
=
du
méso-
et
du
metasternum; épim.
fourche chitineuse.
=
métathorax.
=
ms.
epimèie: epist.
Agr. 22 X
st.
mésosternum;
episternum: f. chit.
Agr. 28 X
=
=
—
Fig.
Fig.
23.
Fig.
Coupe transversale de l'enveloppe
épimère; épist.
tergite: épim.
f. ins.
24.
=
—
24
=
Fig.
23
chitineuse
=
fosses d'insertion des pattes:
du métathorax. terg.
épisternum;
ai.
m.
25
=-
ster.
aile membraneuse.
Agr. 19 X
Tergite métathoracique avec l'armature chitineuse du vol. terg.
épimère: ai. memb.
post-tergite; épim.
gite; post. terg.
armature chitineuse du vol: terg. abd.
membraneuse; ar. chit.
Agr.
gite abdominal.
=
aile
=
=
Fig.
24a.
du
Coupe sagitale
et des trois
tergite métathoracique
ou tergite: post. terg.
abdominaux, terg.
tergum
tergites abdominaux.
2, 3
=
=
25.
Fig.
ter¬
=
=
=
=.
sternum:
=
ter¬
30 X
premiers tergites
post-tergum; 1.
Agr. 30 X
—
sexuel de la face ventrale de l'extrémité abdominale. Le
mâle
dernier sternite visible est arrondi chez la femelle, échancré chez le
Agr. 32.5 X
faire place au tergite recouvrant l'orifice anal.
Dimorphisme
pour
nous
constatons
à
l'œil
nu
les
différences
sternites, le
femelle,
tergites
de l'extrémité abdominale; chez
et 5
7
sexuelles suivantes
:
chez
la
5me sternite arrondi formant le contour
le mâle, 8 tergites et 5 sternites, le
extrémité postérieure, pour faire place au
distin¬
On
pourra donc, au premier coup d'œil,
tergite (fig.
abdo¬
sternites
les
examinant uniquement
guer le mâle de la femelle en
du
l'extrémité
de
la
présence
mâle
le
se
minaux;
remarquera toujours par
et
En cas d'incertitude, il suffira donc d'éliminer les élytres
gme
5me
sternite échancré à
21 et
8,ne
son
25).
tergite.
de
compter
les
tergites,
7
tergites
chez la
femelle,
8 chez le mâle. Dans
—
notre
cas
particulier,
le
24
dhnorphisme
—
sexuel du
permet de distinguer aisément les deux
différences
moins
Examiné dans
sexes
Iront
sans
et du corselet
nous
chercher ailleurs des
frappantes.
détails,
l'abdomen
présente d'autres particularités
confusion, nous commencerons à compter
les segments abdominaux depuis la partie antérieure de l'abdomen. C'est
surtout en coupes sagitales
(fig. 26 et 27) que l'abdomen révèle ses
caractères morphologiques particuliers et son dhnorphisme sexuel. Le
premier sternite abdominal n'est pas visible de l'extérieur; il est disposé
presque perpendiculairement à l'axe du corps et sert d'appui aux hanches
des pattes postérieures (fig. 27). Le premier sternite est soudé,
par sa
base inférieure, au deuxième qui est le premier sternite abdominal visible.
La ligne de suture est en forme d'accolade dont la pointe médiane sépare
les hanches des pattes postérieures. A son tour, le 2me sternite est soudé
au troisième; la ligne de suture reste très
apparente et laisse croire au
premier abord à une séparation ordinaire. Les sternites 4, 5 et 6 sont
libres et articulés sur une sorte de charnière chitineuse; ils présentent
renflement à leur base antérieure, sur lequel viennent s'adapter les
un
muscles longitudinaux du côté ventral. Finalement, chez les deux sexes les
sternites 6 et 7 sont soudés. Chez le mâle, le 7"le sternite est renversé
dans l'intérieur anal; chez la femelle, il est presque perpendiculaire à
l'axe du corps. Un 8me sternite très rudimentaire, complètement interne.
ses
intéressantes. Pour éviter toute
se
le
rencontre chez les deux sexes; il est
S-
Les
distinguer
plus apparent chez
coupes sagitales, après coloration intensive,
clairement ces sternites rudimentaires.
la
2
que chez
permettent
de
La configuration et la disposition des tergites présentent également
quelques différences notables entre les deux sexes. Nous avons affirmé
plus haut que nous pouvions constater à l'œil nu 7 tergites chez la femelle
et 8 chez le mâle. L'examen microscopique nous permet de découvrir,
par
la femelle porte comme le mâle 8 tergites
un faible grossissement, que
abdominaux. Ce 8me tergite de la femelle est rudimentaire, atrophié et
en grande partie
sous le 7e. Seule, une petite partie
télescopé
garnie
de quelques poils est visible sur le bord postérieure du 7me tergite. Chez
le mâle, le 8lne tergite vient s'appliquer dans une échancrure du 6me ster
»
«
nite et
couvre
l'orifice anal
:
il est visible du côté ventral. Chez la
femelle,
l'orifice anal reste ouvert.
Sur les faces pleurales des 6 premiers segments abdominaux, à la
partie antéro-latérale des tergites, nous trouvons les stigmates du système
respiratoire au nombre de 6 paires; ils sont placés en symétrie bilatérale.
Les stigmates du premier segment abdominal sont plus grands que les
suivants et communiquent à l'intérieur avec un tronc trachéen très déve¬
loppé et très ramifié. Les 5 dernières paires sont de dimensions sembla¬
bles. Les 2 derniers segments visibles sont dépourvus de stigmates.
Le métathorax porte sur ses épimères une paire de stigmates dégénérés,
fortement chitinisés, dont l'orifice est bouché; ils n'ont plus que le carac¬
tère de cicatrices cutanées circulaires.
4. Organes de locomotion.
longueur à peu près égale et
Les
pattes,
conservent
au
à
nombre de 3
paires,
sont de
l'insecte lors de la
marche
25
ster.7.
sler.5.
Fig.
Fig.
A.
£6
chez
et
26a.
Couine
26
sagitale
la femelle: B. chez le
a
de
l'extrémité
mâle. ster.
=
intestin postérieur; pén.
terg'ite: i. post.
muscles: o. a.
orifice anal.
vagin; m.
=
=
position
=
abdominale.
sternite; terg.
pénis; vag.
=
Agr.
=
=
140 X
Les dessins de la
longitudinale horizontale, équilibrée.
une
longue description. Chaque patte se compose
<le la hanche, ou coxa, qui la fixe au corps, du troehanter, du fémur, du
tibia et du tarse composé de 5 articles, les 3 premiers de dimensions à
une
fig.
28
nous
évitent
26
—
—
peu près égales, le 4me plus petit et court, rudimentaire, le 5me plus long
et terminé par une griffe à 2 crochets. La hanche, le fémur et le tibia
accusent
un
léger aplatissement
bilatéral
qui
leur permet de
s'appliquer
poils dissé¬
plus aplatis que
à même le corps. Les hanches et les fémurs sont
garnis
minés, plus abondants près
sont
les fémurs et
s'élargissent
du genou. Les tibias
de
de
plus en plus depuis le genou vers le tarse.
Les tibias de chaque paire de pattes présentent une adaptation caractéris¬
tique pour le curage des galeries.
Fig.
27.
Coupe sagitale
des
segments abdominaux
sexuel de l'extrémité abdominale, ster.
tergites;
sternites; terg.
mâle.
femelle; B.
=
m.
=
=
muscles;
montrant le dimorphisme
8
sternite; chiffres 1 à 8
=
o. a.
=
orifice anal.
Agr.
=
A.
=
43 X
Si nous examinons l'insecte en position de marche, nous voyons que
le bord antérieur du tibia est presque rectiligne et terminé par un petit
prolongement en forme d'éperon. Le bord postérieur est plus ou moins
il
pourvu de petites proéminences qui lui donnent l'aspect
irrégulièrement dentée. Ce qui est surtout apparent, sur ce
bord postérieur, c'est une rangée en couronne de 7 ou 8 petits
cram¬
fortement chitinisés (fig. 28). Ces couronnes de crampons peuvent
pons
servir à l'appui de l'insecte dans le couloir, lors du forage, ou encore de
petits râteaux pour le curage de la galerie. Ces petits râteaux sont
complétés sur chaque tibia par une pilosité abondante, en particulier
terminal du bord antérieur, où les poils forment en
autour de l'« éperon
arqué;
d'une
est
scie
«
»
»
quelque
loppée
sorte
une
touffue
et
petite brosse. Cette
sur
les
tibias
des
brosse est particulièrement déve¬
pattes antérieures du mâle (côté
extérieur par rapport au corps de l'insecte). Les tibias peuvent donc être
à la fois points d'appui pour le forage, brosse, curette et pelle pour le
nettoyage des galeries. Ces pattes sont très mobiles et permettent à
l'insecte de
se
Les ailes.
déplacer
relativement vite dans les couloirs et à l'extérieur.
Les ailes
antérieures, ou élytres (fig. 13), sont fortement
rigides. Lorsque l'insecte ne vole pas, les élytres
sont rabattus sur le corps et recouvrent parfaitement les ailes mem¬
braneuses, les 2 derniers segments thoraciques et l'abdomen. La suture
longitudinale dorsale et apicale est hermétique; les bords s'emboîtent
l'un dans l'autre, grâce à un profil spécial (fig. 29). Le bord latéral est
épaissies,
convexes
et
27
—
28.
Fig.
fem.
gr.
=
=
fémur; tib.
griffe,
epr.
28
Fig.
28
des pattes. P. ant.
Morphologie
médianes: P. post.
Fig.
=
=
=
—
pattes postérieures;
tibia: tar.
éperon:
proéminences chitineuses;
=.
a
cox.
=
coxa:
tarse; art. 1, 2, 3, 4, 5
cramp.
tib. p. ant
=
=
pattes
trochantei;
pattes antérieures; P. méd.
crampons;
tibia
br.
troch.
=
=
=
=
5 articles du tarse;
brosse:
pattes antérieures.
pr. chit.
Agi.
=
50 X
28
—
—
arrondi et d'une
nous
épaisseur
en
épaisseur plus accentuée. En coupe transversale (fig. 30).
les élytres sont creux, ce qui fait que malgré leur
sont très légers. Les élytres ont donc un rôle protecteur
voyons
que
ils
d'un
recouvrant
«
toit
»
fortement chitinisé les
cates du corps. Grâce à cette
être
un
plus minces,
rôle
moux
parties les plus déli¬
couverture, les tergites abdominaux peuvent
et extensibles. Les
stabilisateur durant
le
élytres ont certainement aussi
vol, analogue à celui des ailes ou plans
d'un avion.
Fig.
fera,
29
Coupe transversale de la suture des
élytres. terg. m.
tergite mésothoraarmature ehitineuse.
cique; ar. chit.
m,
=
=
Agr. 90X
©-ar. chit. -^a
L'expérience suivante, faite au laboratoire, prouve la nécessité des
élytres pour le vol.
1° Sur une grande feuille de papier 40/40 cm placée au soleil,
je lâche
10 b. liserés S, ceux-ci étant généralement plus actifs que les femelles.
Les
5
9
insectes marchent vivement
secondes,
secondes,
7
sont
se
en
tout
sens
envolés pour retomber
sur
1
la
à 2
feuille; au bout de
plus loin. Après
m.
les 3 autres
se sont également envolés.
feuille, à la même exposition, je relâche
insectes repris, après avoir coupé (non arraché) les élytres à 5
2° Sur
eux
à
la
y, et 1
même
mm
les
10
d'entre
du corps.
Suture
Fig.
30
Coupe transversale
des élytres dans la
mésothorarégion
cique.
Agr.
Les 5 insectes
sur la feuille, s'arrêtent
élytres tronqués, font les
mêmes manœuvres, s'arrêtent brusquement, redressent les moignons d'élytres qui leur restent, étendent les ailes postérieures, les font vibrer nor¬
malement sans pouvoir s'élever. Un fait intéressant est que les trois
insectes à qui il reste la moitié des élytres arrivent à voler par sautille¬
ments sur quelques centimètres pour retomber sur le dos. Les élytres
seraient donc des plans stabilisateurs, tandis que les ailes postérieures
brusquement
et
fonctionneraient
élytres
avec
entiers courent
47 X
s'envolent. Les 5
comme
«
hélices
autres,
».
avec
29
—
—
Les ailes postérieures (fig. 31) sont membraneuses, plus larges et plus
longues que les élytres. sous lesquels elles sont repliées latéralement et
longïtudinalement. Les dimensions des ailes et élytres varient dans les
limites suivantes
:
Longueur
Ailes membraneuses
membraneuses
ailes
Les
macération décolle
faible
d'un sachet
sont
ces
deux
0,8
mm
1,5 à
1,7
deux
couches
constituées
par
l'une
membranes
contre
l'aile
et
nini
mm
chiti-
l'autre.
prend
la
Une
forme
chitine transparente.
en
"ad
Aile membraneuse
Agr.
à 1.0
min
minces, transparentes, appliquées
très
neuses
.
largeur
Plus grande
moyenne
2,0 à 2,5
4,5 à 5,0
Elytres
Sub.o>st
Med-
16.5 X
des com¬
son système des bostryches basé sur
deux grands groupes
distingue
phylogénétiques,
paraisons
des ailes
avec
quant à la forme des ailes postérieures. Le premier,
le deuxième
contour
à
(Ganzrandfliigler),
simple complet
postérieures
la base postérieure près de l'origine est plus
groupe avec des ailes, dont
de la surface principale
ou moins profondément échancrée, ce qui sépare
de l'aile un petit lobe alaire caractéristique (Lappenfltigler). Le Xylo¬
Niisslin
et
terus lineatus
(31),
dans
déductions
se
rattache à
deuxième groupe. Niisslin caractérise l'aile
de la façon suivante : Aile avec lobe alaire
ce
postérieure des Xyloterus
l'aile
(depuis
'Lappenfltigel). Articulation à % de la longueur de
de franges; en
l'origine). Nervures IV1 et IV2 fortement développées. Pas
réalité,
revanche, sur le bord postérieur basai de minuscules crochets (en
antérieur
il s'agit de petits poils sétiformes). Grandes soies, sur le bord
de l'aile.
basai, en groupes de 3 et 9. Nervure 1 jusqu'à l'extrémité
du
caractères
les
Connaissant ainsi
genre Xyloterus, nous pouvons
examiner les caractères spécifiques de l'espèce lineatus.
La nervation de l'aile postérieure est un dérivé du type cantharidi
le mode de
forme: elle est fort simple et rudimentaire. Nous conserverons
Les
nervures proprement dites, c'estNiisslin.
introduit
par
désignation
à-dire creusées de cavités dans lesquelles pénètrent du sang, des trachées
et des
nerfs,
ne
dépassent guère
le tiers de la
longueur
l'origine.
La
nervure
costale
(costa)
est très courte et
ne
des ailes
dépasse
pas
depuis
1/8
de la
30
—
longueur
—
de
l'aile; sa bordure terminale est garnie de quelques poils
généralement au nombre de 3. La nervure subcostale
(subcosta) n'est guère plus longue et peu apparente. La nervure radiale
(radius) limite une bande plus fortement chitinisée du bord antéro-basilaire de l'aile; elle atteint le tiers de la longueur alaire
depuis l'origine
sétiformes courts,
et
porte
respond
bordure
douzaine de
poils sétiformes. Son extrémité cor¬
ligne d'un repli longitudinal de l'aile. La
nervure médiane (média ou nervure III)
est également rudimentaire et
brisée
en circonflexe à la hauteur de la nervure
radiale, à un tiers de
la longueur alaire depuis l'origine. En fait de nervures
authentiques,
donc les nervures costa, subcosta, radius et média. Les
nous
avons
nervures I, II, IV1 et IV2 sont constituées par des bandes
plus chitinisées
de la membrane alaire, jouant en quelque sorte le rôle des baleines dans
«
un
en
à
corset.
Sur le
vue
les
ou
»
nous
que
une
articulation
une
bord
remarquons
au
postéro-basilaire,
microscope,
quand l'insecte
élytres.
vante
Ces
et
la
nervure
III.
finement et richement
est
ne
spinulée. Nous avons vu
postérieures sont repliées sous
compliqués et s'effectuent de la façon sui¬
vole pas, les ailes
replis
sont
:
1. L'extrémité alaire
alors
prend
se
replie en-dessous
postérieur
près
à la
est
nervure
rabattent
sous
une
ligne oblique,
l'aile
replié en-dessous sur une ligne correspon¬
II, et la largeur de l'aile est ainsi réduite
L'aile ainsi réduite latéralement
par trois
sur
aspect trapézoïdal.
un
2. Le bord
dant à peu
de moitié.
sales,
l'échancrure
entre
douzaine de soies rudimentaires. La surface alaire.
une
longueurs
le premier
se
replie
sur
deux
lignes
transver¬
à peu près égales, dont les deux extrêmes
tiers basai. Une coupe sagitale de l'insecte
se
au
repos nous prouve que l'aile effectue un plissement transversal triple,
tandis que le plissement longitudinal est simple.
Le vol est relativement lourd et court ; l'insecte ne le pratique
que
lorsqu'il quitte
son
quartier d'hiver
favorable où il pourra fonder
objets qu'il
rencontre et
une
reprend
III. Anatomie
pour voler à la recherche du milieu
colonie. Il se pose volontiers sur le*
son
ou
vol
avec
hésitation.
morphologie
interne
Dans
ce chapitre, nous décrirons les principaux
organes internes de
parfait; leur morphologie et leurs fonctions physiologiques, en
laissant de côté l'analyse histologique de ces
-Qrganes. Notre étude sera
donc avant tout une étude d'anatomie descriptive.
l'insecte
1°
Le tube
régions,
Appareil digestif (fig. 32)
digestif s'étend de
la bouche à
de formes et de fonctions différentes.
l'anus;
il
présente diverses
—
31
—
a) L'intestin antérieur (Stomodœum) est formé par le pharynx,
l'œsophage, le jabot et le gésier ou proventricule (Kaumagen); il est
d'origine ectodermique, c'est-à-dire produit par une invagination de
l'ectoderme à la partie antérieure du corps.
b) L'intestin moyen (Mésentéron) est l'estomac proprement dit; il
constitué par des tissus extensibles
est
d'origine endodermique.
prv-
Fig.
Tube
i. ant.
=
ph.
=
oe.
=
jab.
=
prv.
in
=
m.
=
gl. gast
=
tb. M.
=
m.
p.
post.
rec.
=
=
=
iab.
32
digestif.
intestin antérieur ;
pharynx;
oesophage;
jabot;
proventricule ;
intestin moyen ;
glandes gastriques ;
Mnlpighi;
intestin postérieur ;
poche rectale;
extension possible.
tubes de
c) L'intestin postérieur (Proctodœum) est d'un calibre plus petit;
est légèrement plus large formant la poche rectale
sa partie terminale
anal.
ou rectum, qui communique
par un tube plus mince avec l'orifice
L'intestin postérieur est d'origine ectodermique, produit par invagination
de l'ectoderme à la partie postérieure du corps.
La limite entre l'intestin antérieur et l'intestin moyen est marquée
postérieure du proventricule. La limite entre l'intestin
postérieur est formée par une sorte de bourrelet,
moyen
duquel partent les tubes de Malpighi. La tabelle qui suit nous donne une
idée des dimensions du tube digestif. Les mensurations ont été effectuées
sur 10 individus, 5 mâles et 5 femelles
par
l'extrémité
et
l'intestin
Longueur
(fv
mm
du tube
digestif
Q
N»
mm
1
4,20
6
5,10
•>
4,87
7
5,36
3
4,64
8
512
4
4,26
9
o
4,92
10
4,86
4,98
—
Le
rapport
32
—
la
longueur du tube digestif et la longueur du
de comparaison est en
moyenne 1,6 : 1. Ce
rapport est également indiqué par Nusslin. Cet auteur a aussi déterminé
le rapport entre la longueur de l'intestin
postérieur et la longueur des
intestins antérieurs et moyens réunis; ce
rapport est de 1:1.
corps
prise
entre
comme
unité
Description
Le
pharynx
des différentes
régions
relie l'orifice buccal à
du tube
l'œsophage;
il
digestif
distingue de et
légèrement plus
diffuse; les parois chise
dernier par une structure plus chitineuse et un calibre
iort. La transition entre pharynx et
œsophage est
tineuses du
pharynx deviennent de plus en plus transparentes ; le tube
pharyngial s'amincit et passe à l'œsophage.
L'œsophage est constitué par un tube mince, aux parois transpa¬
rentes; il s'élargit, à sa partie postérieure, pour former le jabot. Les parois
du jabot sont fortement épaissies et le couloir intérieur
garni de nom
breuses épines chitineuses qui se croisent en tous sens. C'est
dans le
jabot que s'accumulent les matières nutritives, avant de passer par le
proventricule.
Le
ties les
proventricule (Kaumagen) (fig. 33, 34. 35
plus intéressantes de l'appareil digestif ;
Fig. 33. Coupe longitudinale du
proventricule. oe.
oesophage;
lamelles
jab.
jabot; 1. bar.
de barrage; br.
brosses; m.
intestin
muscles; in. m.
=
=
=
=
=
moyen
sible.
=
=
extension posAgr. 108 X
et
36)
c'est
est
un
une
des par
organe interne
34 Coupe transversale du proventiicule dans la région des lamelles
de barrage, (a—a. Fig. 33) 1. bar.
lamelles de barrage; art.
articula
Fig.
=
—
tions;
sus
m.
=
musculature; t. ad.
adipeux;
gang.
==
==
tis-
ganglion.
Agr. 150 X
—
33
—
le pénis chez
le mâle et le réceptacle
Lindemann, dans sa
Monographie des Baues der
Borkenkàfer Russlands
(Moscou 1875). fut le premier qui attira l'attention
sur les particularités caractéristiques du proventricule des Rhynchophores,
particularités qui lui permirent même d'en établir la généalogie.
Niisslin (31. p. 109) considère le proventricule comme l'organe
interne ayant la plus grande importance pour la classification systéma¬
Die Chitinteile des Kaiunatique des bostryches: il écrit entr'autres :
fortement
chitinisés,
comme
séminal chez la femelle.
«
»
«
Fig. 85. Partie étalée
5 appareils
3, 4, 5
=
du proventricule, j.
masticateurs: méd.
jabot avec soies
médiane: in. med.
=
=
épineuses:
=
1. 2,
intermédiane.
Agr. 220 X
morphologische Organe, welche infolge ihrer rcladen Lebensbedingungen fur phylogenetisch\ on
systematische Beurteilungen besonders wertvoll erscheinen mtissen.
Sie sind zugleich âusserst konstant, und erscheinen im allgemeinen
den Rangstufen der systeinatischen Kategorien entsprechend in ihren
Charakteren abgestuft ».
Le pro^ entricule constitue un prisme octogonal de 0.22 à 0,25 mm de
longueur et 0,20 à 0,25 mm de largeur, placé entre le jabot et l'intestin
huit
ap¬
moyen, dans le segment métathoraeique. Il est constitué par
la struc¬
tonne
et
dont
la
masticateurs»
(Kauapparate) (fig. 36),
pareils
ture sont caractéristiques pour le genre Xyloterus. Dans sa tabelle ana¬
lytique des genres, basée sur la configuration du proventricule, N ii s s
1 i n (31, p. 248) caractérise le genre Xyloterus de la façon suivante :
gens sind vorwiegend
tiven Unabhàngigkeit
«
-
3
34
—
1.
Brosses
«
2. La
»
et
«
de
lamelles
plaque basale
—
barrage
(Sperrborsten) typiques.
petit prolonge¬
»
manque, ou ne forme qu'un
ment rudimentaire (Plattenteil ah ganz niederer Ansatz).
«
3. Brosses
moitié de la
allongées;
longueur
»
les
4. La base antérieure du
convexe sur
lamelles
de
barrage n'atteignent
pas
la
des brosses.
«
lobe masticateur
»
(Kaulade)
a
un
contour
la médiane.
Cette
description s'applique intégralement à l'espèce lineatus : les
la désignation des différentes parties anatomiques
du proventricule. Nous avons cherché à conserver, en français, le sens de
la terminologie employée par Nùsslin.
Le proventricule est pourvu de muscles circulaires et radiaires per¬
mettant la contraction ou l'extension des appareils masticateurs, dont
fig.
35 et 36 portent
dépend
le fonctionnement des brosses et des lamelles de
barrage.
physiologiques du proventricule. Longtemps, il fut admis
que le proventricule servait au raffinage, ou à la mastication, des parti¬
cules ligneuses accumulées dans le jabot, avant de passer dans l'intestin
moyen. Cependant, le fait que l'appareil digestif de la larve est dépourvu
de proventricule, bien qu'il y passe une quantité relativement grande de
matières ligneuses, a fait naître l'idée que le proventricule de l'insecte
parfait n'était nullement nécessaire à la préparation des matières nutri¬
Fonctions
pour l'intestin moyen. Il fallait donc chercher ailleurs la raison
d'être de cet organe compliqué. Il fut alors admis qu'il agissait comme
« corset
», permettant au tube digestif de passer la région des muscles
tives
thoraciques sans être comprimé ou gêné. Nûsslin (31), qui a analysé
de plus près les fonctions du proventricule, admet qu'il régularise le pas¬
sage des aliments du jabot dans l'intestin moyen, afin d'éviter un rem¬
plissage excessif de ce dernier, ce qui aurait pour conséquence un ren¬
flement
trop considérable causant une entrave au fonctionnement
des muscles moteurs des pattes et des ailes ou, inversement, le fonction¬
nement des muscles entraverait la digestion dans un intestin trop volu¬
mineux. Cet auteur attribue, en outre, au proventricule les fonctions d'un
filtre dont le but est d'assortir en quelque sorte les matières nutritives.
Finalement, la présence des lamelles de barrage, des brosses et d'une
forte musculature circulaire et radiaire, d'une part et, d'autre part, le fait
que les particules ligneuses contenues dans le jabot sont plus grossières,
plus épineuses, anguleuses que les particules ayant passé le proventricule,
ces constatations font admettre à Nusslin une fonction mécanique de raf¬
finage, en particulier pour les proventricules pourvus de fortes plaques
basales.
Nous
avons
chez le lineatus
pu
constater
les
fonctions
suivantes
du
proventricule
:
cellules du champignon nourricier, les particules du mycé¬
particules ligneuses s'accumulent dans le jabot, où elles sont
par les lamelles de barrage.
1. Les
lium et les
retenues
2. Les mouvements de contraction et d'extension des muscles circu¬
laires
et
ment de
radiaires
rétraction,
transmettent
ou
de
aux
appareils masticateurs
dilatation, qui
ouvre
un
mouve¬
et referme successivement
35
—
les brosses et lamelles de
—
des lobes
barrage
juxtaposés,
à la manière de
cisailles.
nutritives
matières
3. Les
qui
ventricule sont successivement
4.
Après
cette
trituration,
se
contre
pressent
engrenées
»
l'entrée
triturées
et
barrage d'abord,
de
lamelles
de cisailles des
ment
«
des
les matières nutritives arrivent
macérées et ramollies dans l'intestin moyen. Leur structure est
lière et leur
digestion plus aisée
et
38.
Deux
4.
=
=
appareils
masticateurs
""X
sur
la
5.
=
(Kauapparate).
1.
=
lamelles de barrage;
3.
épines sétiformes du jabot: 6.
lamelles déclives:
plaque basale;
articulations
intermédiane.
plus fines,
plus régu¬
med.
s-
brosses; 2.
pro¬
plus rapide.
ffied
Fig.
du
par ce mouve¬
brosses ensuite.
médiane;
=
=
méd.
=
médiane;
in. méd.
=
Agr. 220 X
proventricule ne fonctionne que pour les besoins de la nutri¬
prépara¬
jabot renferme toujours une réserve d'aliments en
tion
qui sont transmis, au besoin, dans l'intestin moyen par les mou¬
vements du proventricule. L'intestin moyen n'est jamais surchargé et ne
gêne certainement pas le fonctionnement des muscles moteurs des pattes
5. Le
tion. Le
«
»
et
des ailes1.
pas
6. L'idée que le proventricule agit
cette affirmation ne peut
justifiée;
1
Encore faut-il
digestif tif
est,
est
virïp !
vide
!
ajouter
comme
corset
«
s'appuyer
que, durant les
périodes
sur
»
ne
aucune
où l'insecte
nous
paraît
loi mécani-
vole,
son
tube
36
—
latérale suffirait pour
pression
le cas,
un
profil circulaire,
remplir
à même de
lement
de
besoin
un
le
aplatir
simple
«
les fonctions de
«
»
corset
radiaires
muscles
nullement stable, une faible
proventricule. Si tel devait être
manchon
chitineux, serait mieux
n'étant
articulé
profil octogonal
Un
que.
—
Un
».
«
corset
circulaires,
et
ni
»
n'aurait nul¬
de
lamelles
de
barrage et encore moins de brosses; une forte couche chitineuse suffirait.
Notre fig. 37 prouve clairement que le proventricule n'est pas exposé
à être comprimé par les muscles thoraciques; il est entouré d'une épaisse
couche de tissus adipeux.
Nous pouvons donc affirmer que le proventricule constitue un appa¬
reil d'engrenage, de trituration et de raffinage des matières nutritives
grossières, préalablement macérées dans le jabot. Il fonctionne, en outre,
comme obturateur entre le jabot et l'intestin moyen.
L'intestin moyen, aussi appelé ventricule chylifique, est l'estomac
proprement dit dans lequel s'effectue la digestion de la masse alimen¬
taire. Il
se
termine par
une
bourrelet, duquel partent
sorte de
les tubes de
Malpighi.
L'intestin
postérieur
par
commence
un
tube étroit
pour former
s'élargissant progressivement
(Kotblase) qui, à son tour, communique
par
il est
réunis;
replié
en
un
(lleum, Diinndarm)
ou poche
rectale,
tube étroit et court
avec
long
du tube
Annexes
rectum,
que l'intestin antérieur et
deux contorsions dans l'abdomen.
l'orifice de l'anus. Cet intestin est aussi
l'intestin moyen
le
digestif
(31,1911, p. 149) affirme que les bostryches possèdent, à l'état d'insecte parfait, des glandes salivaires bien déve¬
loppées. Dans notre cas particulier, la préparation de ces glandes offre de
nombreuses difficultés. Elle sont très délicates et généralement endom¬
magées lors de l'éloignement de la capsule céphalique et des faisceaux
musculaires de la tête, ce qui est indispensable pour nous permettre de
les découvrir. Nous avons pu trouver des glandes mandibulaires et pharyngéales ; le tube œsophagien ne porte pas de glandes extérieures.
L'intestin moyen porte, près de son extrémité postérieure, une paire
de tubes relativement courts qui s'ouvrent dans son intérieur et dont
l'extrémité est fermée; ce sont les glandes gastriques ou cœcum gastri¬
que (fig. 32).
Les tubes de Malpighi sont au nombre de 6; ils sont minces et longs,
Glandes salivaires. N û
formant
de
1 i
n
contorsions
nombreuses
2°
s s
Appareil
de
dans
la
l'abdomen.
circulation
dorsal, formé par le cœur et l'aorte, n'est bien visible que
microtomiques intensément colorées (fig. 37). Il suit les
méandres du profil dorsal de l'insecte, pour se terminer en cul de sac
à l'extrémité postérieure de l'abdomen.
Le vaisseau
dans les coupes
3° Tissus
Ces tissus sont très
l'enveloppe chitineuse
adipeux (fig. 37
répandus
38)
et
dans tout le corps de
et les organes
internes,
en
l'insecte,
particulier
entre
autour du
-
Fig.
Coupe
37
—
37
transversale
du mésothorax
1
=
pro ventricule ;
2 = trachées;
3
=
muscles;
4
=
tissus
5
=
6
=
adipeux;
ganglion
mésothoracique;
cœur.
Agr.
94 X
-
„
"W^
proventricule, de la chaîne ganglionnaire, du tube digestif et des organes
génitaux. Ils sont constitués par des amas de cellules polyédriques ou
arrondies. Le corps de la larve est particulièrement riche en tissus
adipeux.
38
Fig.
de la tête
Coupe transversale
1
=
ganglions
sous-oesopha¬
giens;
2
=
mandibules;
3
=
pharynx;
4
=
m.
=
tr.
=
tissus
adipeux;
muscles;
trachées.
Agr.
50 \
4°
Le
ramifié.
système trachéen
Comme
stigmates
sur
nous
les
Appareil respiratoire
du
l'avons
lineatus
vu
est
plus haut,
développé et richement
porte six paires de
stigmates du premier seg-
très
l'insecte
segments abdominaux. Les
—
abdominal sont
ment
à
un
trachéen,
tronc
alimentent
en
l'abdomen,
air les
les
—
plus grands que les suivants et donnent naissance
multiples ramifications de plus en plus fines
organes de la tête et du thorax. Sur chaque côté de
dont les
troncs
grandes «conduites
38
trachéens
d'air»
communiquent
entre
(fig.39), desquelles partent
eux
des
Fig.
par
deux
«conduites
39
A. Troncs trachéens abdominaux
stigm
=
t. t.
=
r.
=
m.
=
stigmates;
trachéens;
ramifications;
troncs
musculature
dorsale
Agr.
B.
Coupe sagitale
o.
m.
=
=
d'un
stigmate
ouverture;
muscles.
Agr.
secondaires
»
l'on rencontre
moyen et
réseau de
5°
qui
sur
ramifient
en
une
225 X
multitude de
petites trachées que
adipeux. L'intestin
littéralement enveloppés dans un
tous les organes et dans les tissus
les organes génitaux
petites trachées.
sont
Système musculaire, système
Ces éléments
à
se
104 X
nerveux, organes des
sens
présentent pas de caractères propres exclusivement
leurs fonctions, leur constitution, disposition et formes
ne
l'espèce lineatus;
analogues à celles d'autres insectes et ce serait répéter des faits
connus (Henneguy 17, Berlese 6, Schroder 42, Weber
51) que d'en faire
une description complète. Nous pouvons donc être court.
Chez le mâle le pénis, chez la femelle le réceptacle séminal, sont
pourvus d'une musculature particulière adaptée aux fonctions spéciales
»ont
de
sur
ces
organes.
Les organes des sens sont localisés sur les
les palpes maxillaires et labiaux; il s'agit de
massues
des
poils sensitifs,
antennes,
de pores
et de
papilles sensorielles. Les organes visuels manquent totalement chez
la larve; ils sont, par contre, très apparents et bien développés chez
l'insecte parfait. Les yeux sont à facettes. Chaque partie de l'oeil est reliée
au cerveau par un faisceau de nerfs optiques.
6°
Organes génitaux
Ces organes présentent des
portance pour la classification
caractères spécifiques de première im¬
systématique de l'espèce. Les organes
génitaux sont localisés dans l'abdomen dont ils occupent la plus grande
partie lorsqu'ils sont arrivés à maturité. Ils sont rattachés au corps par
des tissus adipeux, des trachées et des nerfs.
a) Organes génitaux de la femelle, (fig. 40 et 41.) Us se laissent
caractériser comme suit : 2 paires de gaines ovariques
(Keimfacher)
débouchant dans l'oviducte ou utérus. Les parois intérieures du canal
utéral sont finement striées transversalement et l'intérieur utéro-vaginal
—
Fig.
40.
39
—
gaines ovariques; ut.
vierge, g. ov.
repli transversal;
replis longitudinaux; r. tr.
canal séminal; gl. sém.
sém.
glande séminale;
glandes sébifiques; rég. ut.
îéc. sém.
réceptacle séminal gl. séb.
Agr. 35 X
région utéro-vaginale.
vag.
Organes génitaux
utérus; r. lgx.
vagin; cl.
vag.
=
=
=
d'une femelle
=
=
=
=
=
=
=
Fig.
41.
Organes génitaux
pour fig. 40.)
d'une femelle durant la ponte.
(Désignation comme
Agr. 35 X
et d'un
garni de plissements longitudinaux du côté ventral (fig. 42)
à retenir les
certainement
ont
Ces
transversal.
plissements
plissement
œufs durant la fécondation; leur emplacement correspond à celui de
l'orifice du canal séminal dans la poche utéro-vaginale. Dans cette poche
débouchent latéralement les glandes sébifiques (Kittdrtisen) et, comme
sont très
nous venons de le voir, le canal séminal. Les glandes sébifiques
les
le
même
ovariques.
dans
gaines
et
plan que
placées
développées
Le réceptacle séminal, ou receptaculum seminis (fig. 43), est constitué
fortement chitinisée; sa forme rappelle
par une sorte de poche annelée,
celle d'une figure. Cette poche chitineuse est incurvée en arc tendu par un
muscle «compresseur»; sur sa partie bombée, elle porte une glande
elle est justement
piriforme qui fonctionne comme réservoir séminal;
est
appelée glande
séminale.
40
—
—
Le
du
gme segment
les
vagin (vagina) semble être produit par une transformation
abdominal; ses parois sont plus fortement chitinisées que
parois utérales; ses contours sont fermes.
Fig
Fig.
42
Fig.
Coupe transversale d'un segment abdominal dans la région utérovaginale. ut.
utérus; env. ut.
enveloppe utérale; r. lgx.
replis
longitudinaux; in.
muscles: tr.
intestin; m.
trachée; terg.
tergite; ster.
ftemite; coe.
système nerveux.
cœur; sys. nerv.
Agr. 70 X
42.
=
=
=
43.
=
=
=
Fig.
43
=
=
Réceptacle
séminal, p. chit.
canal
compresseur; cl. sém.
=
=
=
=
poche ehitineuse;
séminal; gl. sém.
m.
=
comp.
=
muscle
glande séminale.
Agr. 310 X
b) Organes génitaux du mâle (fig. 44, 45 et 46). Nous distinguons
parties suivantes : 2 testicules arrondis à peu près sphériques, enve¬
loppés dans une membrane péritonéale et communiquant chacun par un
les
canal
déférent
testicule
est
à
une
vésicule
accompagné de
séminale
deux
(Mantel)
respective.
muqueuses (Schleimdriïsen)
dans la vésicule séminale, à côté du
débouchant par un conduit commun
déférent. Les deux vésicules séminales sont les
canal éjaculateur. Ces vésicules sont arrondies, à
parois
canal
une
cavité interne. Le
déférent sont
réunis à
canal
leur
Chaque
glandes
commun
extrémité
des
et
«
collecteurs
»
du
épaisses, formant
glandes
muqueuses et le canal
forment la languette (Zunge)
qui vient s'appliquer dans un entonnoir chitineux (Chitinbecher). Les
entonnoirs des vésicules séminales sont formés
par les extrémités évasées
d'une bifurcation du canal éjaculateur (fig. 47).
Le canal
éjaculateur (ductus ejaculatorius) est un tube mince et rela¬
long qui débouche dans la canule éjacidatrice (Rinne), forte¬
ment chitinisée, faisant partie de l'armature du
pénis.
Le pénis est un organe compliqué, formé
par un ensemble d'éléments
très chitineux, sur lesquels vient s'adapter une musculature
spéciale appro¬
priée. L'armature du pénis est composée des éléments suivants que nous
tivement
41
—
désignerons
—
français aussi expressifs que possible en cher¬
terminologie de Lindemann et de Niisslin
par des termes
chant toutefois à respecter la
que
Fig.
nous
44.
indiquerons
entre
parenthèses.
maturité. (Pénis éliminé.)
Organes génitaux d'un jeune mâle avant la
vési¬
test.
glandes muqueuses; vés. sem.
testicules; gl. muq.
canal éjaculateur; ent.
cules séminales; lang.
languette; cl. éjac.
Agr. 35 X
entonnoir chitineux.
cliit.
=
=
=
=
=
=
Fig.
45.
Organes génitaux d'un
sur fig. 44: en outre:
vité de la vésicule
mâle adulte (sans le pénis). Désignation
canal déférent; cav. vés. sém.
cl. déf.
=
comme
=
Agr.
séminale.
ca¬
35 X
« pelle
Le corps (Kôrperj est une enveloppe chitineuse en forme de
sur
de
sensoriels;
est
pores
garni
à charbon », dont le pourtour terminal
les
(Fiisschen).
viennent
pédicules
du
s'adapter
antérieurs
les côtés
corps
de la
Le corps et les pédicules passent dans l'ouverture semi-circulaire
«
le
trouvons
nous
du
spiculum gascorps
fourche (Gabel). Sur un côté
canule du
trale » en forme de demi-lune. Dans le corps aboutit la
canal
(Rinne); elle est flanquée d'une paire de crochets
éjaculateur
(paariger Ansatz). Finalement,
parois du corps semblent
(Endplatten).
plaques
Fonctions physiologiques des organes génitaux. Le pénis est l'organe
actif de l'accouplement. Le mâle applique son orifice anal sur celui de
la femelle. Le pénis, actionné par une musculature appropriée, pénètre
le contenir entièrement.
par son corps dans l'ouverture vaginale qui peut
en avant et son extré¬
est
canule
la
poussée
A ce moment,
éjaculatrice
latéraux
les
terminales
être renforcées par deux
mité vient déboucher dans l'entrée du canal séminal. Les deux crochets
latéraux suivent le mouvement de la canule éjaculatrice. Il ne me fut
pas
possible
de déterminer si les crochets viennent
se
«
crocher
»
sur un
vagin ou sur les plaques ter¬
minales du corps du pénis. Le fait est qu'ils permettent de maintenir
crochets
des
la canule éjaculatrice à l'entrée du canal séminal; ce sont
renfort transversal de la
paroi
ventrale du
«
42
—
fixateurs
La
».
—
position d'accouplement
étant
réalisée, le sperme accumulé
ejaculateur et, par la
dans les vésicules séminales s'écoule dans le canal
éjaculatrice,
canule
dans
réagit
par
pompe
aspirante
Fig. 46.
Armature chitineuse
le
le
canal
fonctionnement
et
foulante.
du
du
Le
séminal
de
réceptacle
muscle
la
femelle.
séminal
compresseur
La
femelle
agissant
comme
du
receptaculum
pénis
(Face ventrale).
A.
complet;
B. détail de la canule éja¬
culatrice.
pédicules; 1
cl. éjac-
fourche; cps.
spiculutn gastrale;
plaques terminales ; cl. éjac.
pi. ter.
canal ejaculateur; canule éjac.
canule
éjaculatrice; crt.= crochets ; pr.
pores
Agr.: A
70X; B245X
péd.
=
corps;
sp.
gst.
=
=
=
=
=
=
=
=
canule éjac.
cps,
seminis fait fonctionner la
poche chitineuse
comme Tampoule de caout¬
d'aspiration (extension des
parois), le sperme vient remplir la poche. Le mouvement inverse (rétrac¬
tion des parois) refoule le sperme dans la cavité de la
glande séminale.
A la fin de l'accouplement, qui est généralement de
longue durée, le
mâle décroche les crochets de la canule éjaculatrice et retire le
corps
du pénis qui reprend lentement sa position normale dans l'abdomen. Sur
la figure schématique N° 48, nous avons essayé de
représenter la position
chouc
des
d'une
organes
pipette.
génitaux
Par
le
durant
mouvement
l'acte
d'accouplement.
43
—
—
gl.muq. d.déf.
Fig.
Coupe schématique
env.
vés. sém.
=
47
vésicule
d'une
enveloppe
séminale.
de la vésicule
séminale ;
=
cavité de la vésicule séminale;
ent. chit.
=
entonnoir chitineux;
cl. éjac.
=
vés. sém.
cav.
cl. déf.
gl.
=
muq.
lang.
canal
éjaculateur;
canal
déférent;
=
glandes
=
languette.
muqueuses ;
7fecsem.
Corps
Coupe schématique des organes génitaux durant l'accouplement. C. éj.
canule éjaculatrice; Cr.
crochets; PL ter.
éjaculateur; Can.
pédicules; F.
Spiculum gastrale; Péd.
plaques terminales; Sp. gast.
utérus; R. lg. =replis longitudinaux; R. tr.
vagin; Ut.
fourche; Vag.
canal séminal: Gl. sém.
glande séminale; Rec.
repli transversal; C. sém.
Fig.
=
48.
canal
=
=
=
=
=
=
=
=
=
sem.
=
=
=
muscle
M. comp.
sternite de la femelle.
receptaculum seminis;
8""
=
compresseur;
8ster.
=
44
—
—
Avant cet acte, la
glande séminale de la femelle est ratatinée; après
gonflée de sperme et ses contours sont fermes.
Le receptaculum seminis est toujours vide et fonctionne comme
pompe
régulatrice pour la sortie du sperme nécessaire à la fécondation des œufs
dans la région utéro-vaginale. La fig. 40 représente les
organes génitaux
de la femelle avant l'accouplement, la fig. 41 les mêmes
organes après
l'accouplement et durant la ponte.
l'accouplement,
Si
elle
est
crevons
l'enveloppe péritonéale des testicules d'un mâle
maturité, il s'en écoule une masse crémeuse jaunâtre, dans la¬
quelle un fort grossissement microscopique révèle la présence d'une infi¬
nous
arrivé à
nité de
spermatozoïdes filiformes très actifs.
IV. Le
A.
Ce
problème de l'hivernage
qui était
admis
jusqu'à présent
Les ouvrages
d'entomologie forestière, même les plus récents, admet¬
Xyloterus Uneatus Oliv. passe l'hiver dans les galeries et les
chambres de nymphose, soit à l'intérieur du bois. Aucun des
ouvrages ne
suppose une autre possibilité d'hivernage. Cependant, en 1873 déjà, le
Forstmeister B e 1 i n g (4) publiait ses observations sur la
biologie du
Bostrychus Uneatus; il écrivait, concernant l'hivernage :
Nachdem
letztere (Krâftigung des Jungkâfers) eingetreten ist, verlâsst der Kâfer
tent que le
«
seine
Geburtsstâtte,
uni
zu
einer
neuen
Génération
zu
schreiten
oder
ausserhalb des Staminés ein
Winterquartier zu beziehen, ùber welches
bis jetzt noch wenig oder gar nichts sicher festgestellt ist» '(p.
40). C'est
à Beling que revient le mérite d'avoir posé le problème de
l'hivernage
après avoir constaté, à son grand étonnement, que l'insecte ne passait
pas l'hiver dans le bois. Malgré ses recherches assidues dans la couverture
du sol, sous la mousse, autour des racines et sous les
troncs, Beling n'est
parvenu à trouver qu'un seul Uneatus vivant. Il admet finalement (4, p. 41)
que, dans la règle, le liseré hiverne dans le bois, mais qu'exceptionnelle¬
uni
ment, il peut passer l'hiver
Un
H.
E.
autre
W i
h
auteur,
sous
la
mousse.
observateur
perspicace
du
Xyloterus Uneatus,
(53, p. 372) écrivait encore, en 1927, concernant
l'hivernage des bostryches en général : Die Ueberwinterung, iibrigens in
allen Stadien môglich, geschieht an den Orten des
Reifungs- und Regenerationsfrasses. Die grosse Masse der Myelophilus minor Hart. entschwinc
m a n n
«
det im Herbste
unseren
Augen,
Les recherches de Pillai
la couverture
Il n'est nulle
wir wissen nicht
wo
sie iibervvintern
».
(32) et T r a g â r d h (46), sur la faune de
morte en forêt, n'ont jamais révélé la présence de
bostryches.
part question d'un bostryche hivernant exclusivement dans
la couverture morte du sol.
45
—
B.
Ce
qu'il
—
faut admettre désormais
problème de l'hivernage du Xyloterns lineatus cons¬
plus important de nos recherches personnelles. Le
bostryche liseré hiverne dans la couche superficielle meuble du sol. Aussi
étrange que puisse paraître cette affirmation, nous allons la prouver
par ce qui suit.
Dès le début de nos observations sur la biologie du liseré, nous
avons cherché à dévoiler le
mystère de l'hivernage. M. le prof. SchneiLa solution du
titue
le
résultat
le
»
«
der-Orelli m'avait rendu attentif
mant de nombreuses
hiver;
colonies
en
été,
les couloirs et les berceaux de
fait que, dans les troncs renfer¬
il n'avait plus trouvé d'insectes en
au
nymphose
étaient
vides, bien
que les
colonies eussent évolué normalement. Durant les hivers 1930 et 1931, j'ai
eu l'occasion, en forêt et dans les chantiers de diverses scieries, de scier et
qui avaient été fortement attaqués durant l'été précé¬
comptais trouver le liseré hivernant dans les galeries et les cham¬
bres de nymphose; il n'en fut rien. Les quelques rares exemplaires que j'y
rencontrai étaient desséchés, à peine colorés et encore enfermés dans les
berceaux de nymphose; aucun individu vivant ! Je me renseignai auprès
de divers scieurs pour savoir si l'insecte ne leur était jamais apparu lors
du sciage de billes qui avaient été infestées durant l'été; leurs réponses
furent toujours négatives. Les couloirs en échelons se rencontrent fré¬
quemment et sont bien connus de tous ceux qui travaillent les bois des
tailler dans des bois
dent. Je
résineux;
l'insecte
est,
par
Grâce à l'amabilité du
contre,
peu
gérant
connu.
de la
grande
scierie Locher &
Cie,
à
possible d'obtenir en janvier 1932 une
section d'un billon fortement attaqué durant l'été 1931. La section mesu¬
rait 3 m de longueur et 32 cm de diamètre au milieu; elle comptait
échelonnés
281 colonies dont les couloirs richement
pénétraient jusqu'à
une profondeur de 5 à 6 cm. Ce billon fut scié, fendu, et chaque colonie
illicite
examinée; toutes étaient vides. Le sciage et le taillage
de nombreuses colonies, en hiver 1931-1932, dans des billons inven¬
dus et restés dans les places de dépôt en forêt, ont fini par me
convaincre que le liseré ne passait pas l'hiver dans les bois. Il fallait
donc chercher ailleurs ! Le fait que Beling avait trouvé un b. liseré
dans la mousse m'engagea à reprendre cette voie d'investigation. Depuis
le début de janvier 1932, jusqu'à l'essaimage, je parcourus les forêts des
environs de Zurich, armé d'une pellette et de nombreux cornets. Dans
divers peuplements, à diverses expositions, je prélevai de nombreux
échantillons de la couverture morte du sol, de la mousse, de l'humus,
jusqu'à une profondeur de 10 cm. Au pied et à la base du fût de nom¬
breux arbres, j'ai enlevé avec précaution la couche de mousse et le
sol granuleux ou l'écorce fissurée qu'elle recouvre. Tout fut classé,
numéroté: genre de peuplement, situation, exposition, profondeur de la
couche enlevée, etc. Ces échantillons représentant la couverture de plus
de 30 m2 furent étalés dans d'anciens casiers de collection et placés
Manegg près
de
Zurich,
il
me
fut
»
«
«
en
serre, à
nant
dans
une
ces
température devant permettre
diverses
couverture
du
sol
»
le réveil des liserés hiver¬
forestier.
La
description
des
46
—
échantillons
tion du
se
nous
problème.
—
mènerait trop loin, sans nous rapprocher de la solu¬
Les résultats furent tous négatifs; aucun lineatus ne
montra !
échantillons m'ont cependant permis de déterminer les quar¬
Ces
tiers
d'hiver
lons
prélevés
YOrchestes fagi L. Presque tous les échantil¬
peuplements mélangés de hêtre et d'essences
résineuses renfermaient quelques individus de l'orcheste danseur; mais
c'est surtout le manteau de mousse fine et dense, qui recouvre la base des
fûts des vieux arbres à l'écorce craquelée, qui constitue le quartier d'hiver
préféré de cet insecte. 5 de ces échantillons renfermaient 363 individus.
Des carabides, quelques ichneumonides, des araignées, des myriapodes,
des acariens, des hémiptères (Gastrodes spec), des diptères, de nom¬
breuses larves de tipulides, etc., se réveillèrent dans nos casiers.
Nos
dans
les
recherches
à
engagea
de
préférés
restant
chercher
(Frtihschwârmer),
succès,
sans
ailleurs.
Le
c'est-à-dire
lineatus
essaime
qui
autre
une
est
éventualité
nous
bostryche
précoce
tôt au printemps; ses
un
très
«
»
quartiers d'hiver semblent donc devoir être dans des endroits bien
ensoleillés, exposés au sud, dans des sols meubles, facilement réchauffables, ou sous l'écorce des arbres de lisière que le soleil printanier doit
réchauffer en premier. De nouveaux échantillons furent prélevés aux
endroits d'exposition particulièrement favorable. Enfin, l'écorce écailleuse, craquelée, fendillée des arbres brûlés du soleil chaque année fut
examinée
attentivement
et
dans
tous
recoins.
ses
Recherches
infruc¬
pas trace de lineatus !
tueuses;
Au début de
l'essaimage 1932,
le
problème
de
l'hivernage
était
plus
embrouillé que jamais. Il ne nous restait qu'une possibilité : suivre exac¬
tement l'évolution de la nouvelle génération, afin de déterminer ce que
deviennent les individus
Dans
sur
le
la
forêt
chantier
positions
de
scierie
la
plusieurs
«
en
nouveaux
(Lehrrevier)
billes
de
quittant
l'Ecole
Locher &
pièges
»
qui
C'e,
les bois.
fédérale
polytechnique
avions
nous
devaient
à
permettre
nous
et
dis¬
notre
de
suivre l'évolution du liseré dans le bois. L'infection fut
forte
quelques
sur
d'obtenir
comme
«
une
bille
billes du
section
d'une
d'élevage
particulièrement
chantier Locher & Cle, ce qui nous permit
bille infestée qui fut placée au laboratoire
».
tiges pièges de la forêt de l'école avaient été abattues trop tard
(fin février); elles restèrent trop «fraîches» et ne furent pas attaquées;
Les
les
quelques
liserés
qui
tentèrent
de
forer
un
couloir
d'entrée
dans
parties écorcées, déjà plus sèches, abandonnèrent ces bois au bout de
quelques jours. A proximité de nos billes pièges se trouvaient deux
piles de bois de charpente abattus et écorcés en novembre. Une de ces
piles fut aspergée d'une émulsion protectrice et ne fut pas attaquée,
tandis que l'autre pile, éloignée de 30 m de la première, fut couverte de
les
nombreux
furent
petits
tas
abandonnées
de sciure fraîche. Toutes
au
bout
d'un
mois;
les
les colonies commencées
jeunes
larves
et
les
œufs
périrent. Ces bois exposés en plein soleil avaient séché trop rapidement
et la culture du champignon nourricier devenant impossible, les parents
avaient quitté les couloirs. Nos observations durent donc se borner aux
47
—
pièges
billes
du chantier Locher & Cie.
—
Cependant,
la difficulté de suivre
chantier encombré,
quartier
activité, entouré de prés cultivés, bordé d'une route et
d'une voie de chemin de fer, devenait de plus en plus évidente, au fur
et à mesure que le moment où les insectes devaient quitter les bois appro¬
chait. Les observations auraient été plus faciles en forêt et nous regret¬
tions de n'avoir pas mieux organisé notre système d'investigation. Le
hasard devait nous venir en aide. Le 17 août 1932, M. Seger me télé¬
d'hiver dans
le liseré à la recherche d'un
sans
cesse
en
phonait qu'à Rehalp
invendus;
rendis
sur
un
que ces
les lieux
divers
et
assortiments
étaient
bois
je
de
résineux
du
piqués
(pour le besoin
fortement
fus heureux
étaient
lineatus.
de
la
restés
Je
quartiers d'hiver furent découverts. I
profil schématique de Rehalp II, montrant
tension du foyer d'infection.
Fig. 49. Croquis des lieux où
Rehalp II; a—b
alp I; II
=
les
=
=
me
cause)
de
Reh¬
l'ex¬
résineux, des piles de bois
de charpente
long d'un chemin forestier
été
avaient
bois
Tous
écorcés; malgré cela, ils
ces
fig.
49).
(voir croquis
étaient presque tous plus ou moins fortement piqués. Quelques colonies
étaient encore habitées. Une pile de bois de charpente, isolée à la bifur¬
constater que
de gros
échelonnées le
de nombreuses billes
étaient restées
cation de la Forchstrasse et d'un chemin forestier de la forêt de Zolli-
kon, près
du restaurant
«
Waldburg
»,
particulièrement mon
écorcées, de 13 à 15 m
attira tout
était constituée de 11 billes
pile
longueur, avec un diamètre moyen de 18 à 26 cm. 6 de ces billes
étaient particulièrement riches en colonies; sur quatre billes des plus
infestées, je comptai respectivement : 1678, 894, 482 et 2127 trous d'entrée,
soit au total 5181 colonies ! Malheureusement, toutes ces colonies
étaient vides. A la manière d'un pic, autant par le travail que par la...
attention. Cette
de
48
—
crainte d'être
surpris (j'ignorais
le
—
propriétaire des bois),
avec
un
ciseau
marteau, je parvins à extraire des billes quelques colonies. Toutes
étaient normales, les couloirs en échelons bien développés, bien noirs.
et
un
Où donc étaient les lineatus sortis de
ment
était
venu
avait
Beling
d'infection
fus
rechercher
trouve
aussi
résoudie le
Je
de
un
fécond
problème !
encouragé
sur
le
ces
nombreuses colonies ? Le
sol et dans
la
couverture
mo¬
morte.
seul individu; peut-être qu'autour d'un foyer
je parviendrais à en trouver davantage et à
par
le
raisonnement
suivant
:
6
billes
avec
un
minimum de 500 colonies par bille, en admettant que de chaque colonie
sortent 10 insectes nouveaux (expérience en laboratoire : 12 à 28 indivi¬
dus),
cela
représente
quartier
un
contingent
d'hiver ! Si
de
6 X 500 X 10
individus
=
30 000
liserés
répartissent régulière¬
ment dans un cercle de 30 m de rayon autour du foyer d'infection, cela
représente 10 lineatus par mètre carré. Même si cette supposition théo¬
rique n'était que partiellement réelle, je devais arriver à trouver quel¬
ques individus en hivernage.
Deux anciens casiers d'élevage pour chenilles me permirent de
construire deux cribles à double tamis, avec un treillis à carreaux de
cherchant
3X3
mm.
un
Ces cribles devaient
ces
me
se
permettre de cribler les échantillons
couches, sur une feuille blanche afin de découvrir plus
aisément les liserés qui devaient hiverner dans ces sols.
Le 26 septembre 1932, je repris les recherches concernant l'hiver¬
de
sols,
en
minces
nage du lineatus. De nombreux échantillons
fane et de sol à structure grumeleuse furent
de
couverture
morte,
de
prélevés le long des billes
et même sous ces dernières. Au moyen d'une petite pelle, je raclai la
couche superficielle meuble du sol, jusqu'à une profondeur de 2 à 4 cm, en
enlevant préalablement la couche de feuilles sèches. Ces échantillons
furent criblés avec soin sur une grande feuille de papier blanc. Un mou¬
vement brusque du crible projetait une couche mince de terre et de
brindilles sur la feuille; chaque couche fut examinée avec soin. Ces opé¬
rations duraient jusqu'au moment où le crible ne renfermait plus que
des éléments grossiers, compacts. Je remarquai, dès le début, que cette
première méthode de cribler et d'examiner sur place demandait trop de
temps, en limitant les recherches à quelques mètres carrés par jour;
une nouvelle méthode plus
simple et surtout plus rapide fut employée
dans la suite.
Voyons maintenant quelques résultats. Le 26 septembre, je me conten¬
de prélever des échantillons le long des billes gisant directement
sur le sol; je trouvai sur ma
feuille, à de longs intervalles, les restes
de trois lineatus; trois abdomens avec élytres. Je ne fus nullement surpris
de cette découverte, qui me semblait toute naturelle, à un endroit où de
nombreuses colonies avaient évolué durant l'été. Le 29 septembre, je
me rendis directement vers la pile de bois de charpente à Rehalp II, où
mes suppositions théoriques me faisaient admettre la présence de 10 lise¬
rés par mètre carré. Je commençai également par l'examen d'échantillons
prélevés le long de la pile de bois et même sous celle-ci.
La pile se trouvait en bordure du chemin, adossée à un talus, sur
tai
49
—
support pour ne pas encombrer la rigole entre la
Le long de la pile, du côté de la chaussée, l'eau
deux traverses de
chaussée
et
le
le
et
sable,
talus, le sol
du
terre,
une
5 cm d'épaisseur d'un
petits graviers, etc. Du
d'une couche plus épaisse,
de 2 à
couche
de
brindilles,
de
était recouvert
ferme
brindilles
grumeleuse, de
la pile, dans une
de
formée
do
de
mélange
côté
talus.
avaient accumulé
vent
—
terre
Sur
sèches.
feuilles
de
et
zone en bordure de 50 cm de largeur,
chaque côté de
je prélevai 8 échantillons, c'est-à-dire 8 cribles de la couche décrite plus
haut. A chaque extrémité de la pile furent prélevés 2 échantillons, soit
Chaque crible renferme, suivant l'épais¬
au total 20 cribles bien remplis.
couche à examiner, 1/e à */* de m2. La surface analysée le
seur de la
29 septembre fut d'environ 4,5 m2.
Résultats
:
chaussée
Du côté de
la
Du côté du
talus
:
:
1
Uneatus
1
Uneatus
2
S
absolument inertes, les pattes serrées
appliquées contre les côtés de la tête. Il est
très difficile de distinguer ces petits corps cylindriques d'un brun foncé,
même dans une couche très mince de brindilles, de particules de feuilles
mortes, de terre, sable, etc.; ils se confondent facilement avec les frag¬
ments d'aiguilles desséchées des résineux, qui ont également deux lignes
On serait tenté d'admettre un cas de
claires sur un fond plus sombre.
Ces
deux
étaient
individus
contre le corps, les antennes
mimétisme,
aiguilles
permettant
au
recouvrant le sol
de
liseré
dans
dissimuler
se
le
des
feutre
des forêts résineuses.
heures, j'avais
joie compréhensible,
lorsque, pris dans le creux de la main, ils se mirent à agiter leurs petites
pattes après avoir décollé les antennes. Au bout de 4 minutes, les deux
individus étaient complètement réveillés et se promenaient sur la paume
J'avais donc trouvé, dans la couche superficielle du sol
de la main.
autour de la pile de bois, 2 Uneatus en léthargie. Deux individus seule¬
ment dans plus de 4 m- de couverture morte, cela me paraissait fort peu.
N'était-ce pas un hasard ? Un fait était certain, c'est que les colonies
deux
Les
obtenus
sur
Uneatus
que,
feuille
une
dans
blanche,
de
l'intervalle
causèrent
me
deux
une
dans les bois étaient toutes vides et que les deux insectes trouvés dans
le sol étaient
Avec
ces
2 Orchestes
ces
vivants, bien qu'inertes.
liserés, j'avais trouvé
deux
3
Hylurgops palliatus L. et
également
chaleur de la main réussit à réveiller
la
fagi L.;
insectes.
Le
tillons
aucun
3
octobre,
mes
de
provenant
la
liseré. A titre de
2 Orchestes
fagi
recherches
même
zone
furent
heureuses:
les
échan¬
renfermaient
précédemment
1 Hylurgops palliatus
ne
que
consolation, je
moins
trouvai
et
vivants.
octobre, je fus plus heureux. Un échantillon prélevé à 50 cm
pile de bois, dans une couche de sable, de terre, de brindilles, de
Le 4
de la
fragments
de
feuilles
support, renfermait
à 1
de la
pile,
talus,
d'épaisseur formée
m
1
en
décomposition,
Uneatus
S- Un
autour
autre
d'une
renfermait 1 Uneatus $. Dans
de fane et
d'humus,
à
2,5
des
échantillon
m
une
de la
traverses
prélevé
sur
couche de 2
de
le
cm
pile, je trouvai
4
:
50
—
$,
1 lineatus
pris
Hyl. palliatus,
1
Hylastes
cunicularius.
Enfin,
trois cribles
même endroit renfermaient les restes de 4 liserés.
au
Il
1
—
sembla donc
hivernants
fréquence des
augmentait
pile de bois. Le fait que tous les liserés
trouvés entiers dans la couche examinée reprenaient vie au contact d'une
température plus élevée m'engagea à employer une autre méthode d'in¬
vestigation qui se résume comme suit :
avec
me
la distance à
a) Opérations
:
à diverses
foyer d'infection.
2° Cribler
partir
»
plus grand nombre possible d'échantillons,
échantillons
ces
des cornets numérotés
à
«
le terrain
sur
1° Prélever le
distances du
que la
de la
partir
de la
d'après
sur
place
et vider
les distances
la
masse
respectives
des
criblée dans
échantillons
de bois.
pile
b) Opérations
au
laboratoire
:
Montage d'un appareil chauffable (fig. 50) consistant en deux
trépieds surmontés d'une plaque de tôle; sur la plaque de tôle, une plaque
d'amiante, sur cette dernière un grand carton et dans ce carton une
feuille blanche. Comme source de chaleur : 1 brûleur Bunsen sous chaque
trépied. Comme source de lumière : 1 forte lampe au-dessus du carton.
1°
le
2° Chauffage
carton).
3°
Chaque
de
cornet
30
l'appareil jusqu'à
échantillon est
le contenu est versé dans
un
crible
°
C
examiné
analogue
(température
séparément.
qui a été
à celui
mesurée
A cet
utilisé
sur
effet,
sur
le
terrain.
4° Par
un
mouvement
mince du contenu
sur
du
brusque
crible,
on
projette une couche
(fig. 51).
la feuille blanche dans le carton
qui sont tombés du crible et qui
criblée; ceux-ci se mettent aussitôt en mou¬
vement et doivent être recueillis le plus vite possible pour ne pas souffrir
d'un excès de chaleur. Si, au bout de 10 à 20 secondes, rien ne
bouge »,
il faudra agiter légèrement le carton. Si, après une minute d'observation,
lineatus n'a révélé sa présence, la couche examinée peut être
aucun
rejetée; elle ne renferme certainement aucun individu vivant. Ainsi, l'on
examine couche après couche, jusqu'à épuisement des échantillons. Les
insectes recueillis sont comptés et notés pour chaque distance dès
le foyer d'infection.
5° La
sont
chaleur
réveille les liserés
cachés dans la couche
«
Cette méthode
vite
sur
le terrain
a
en
de nombreux avantages; elle permet de travailler
un grand nombre d'échantillons dans la
recueillant
en peu de temps. Elle ménage la vue en obligeant, par la
les insectes à sortir de léthargie et à révéler leur présence par
couverture morte
chaleur,
leurs mouvements. Elle permet d'examiner
rapidement
un
grand
nombre
d'échantillons et de prouver immédiatement que les insectes sont vivants.
Notre « appareil révélateur » pourra être qualifié de primitif; les
résultats,
comme
et la valeur
Le 11
nous
pratique
le verrons,
dans le cas
octobre, les résultats
en
prouvent incontestablement l'utilité
particulier.
de
nos
recherches étaient les suivants
:
—
Appareil
Fig.
50.
Fig.
51. Couche
«
révélateur
—
permettant de taire
sortir
les insectes de la
couveiture morte à examiner.
fine de
teur »; la chaleur
»
51
couverture
en
fait
morte
rapidement
criblée dans l'« appareil révéla¬
sortir les liserés hivernants.
—
52
—
Tabelle I.
Distance à partir
des billes
Xyloterus lineatus
0.0—
0.5—
1,0—
2,0—
1
2
i
1
1
3
1
3 0
i
1
1
1
1
2
1
1
4,0—
5,0
i
6,0— 8,0
12.0
10,0
17,0
16,0
3
4
1
20,0
—
3
2
25,0
—
18
8
—
1
22,0
28,0
30,0
1
2
1
4
—
1
40,0
0-40
:
Hylastes
cunicularius
i
4,0
—
Hylurgops
palliatus
fagi
i
3.0—
28,0
30,0
Orchestes
Restes
0,5
1,0
2,0
—
Total
C?
9
m
3
4
6
6
Tabelle II.
X. lineatus
Distances
m
Nombre
0— 1
3
9
C?
2
1
Orch.
Restes
fagi
Hylastes
cunicu¬
—
—
—
2— 3
Divers
larius
i
-
1— 2
Hylurgops
palliatus
i
3— 4
1
4— 5
4
1
3
5— 6
5
3
2
6— 7
4
1
3
7- 8
5
2
3
8— 9
4
2
2
9—10
6
3
10—11
1
1
1
3
—
—
—
—
—
—
—
i
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
1
1
i
—
—
—
—
—
—
-
—
11—12
12-13
—
—
13—14
1
14—15
1
1
15—16
2
1
—
—
—
—
—
z
—
—
—
—
—
—
—
—
—
1
—
1
—
—
—
1
16-17
17-18
2
1
18—19
2
2
19—20
1
20-21
2
21-22
1
22—23
23-24
24—25
Total 0-25
—
—
1
2
1
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
2
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
45
20
25
1
—
—
-
—
_.
—
—
—
m
—
1
—
—
1
—
—
—
—
7
4
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
Ces
résultats
foyer d'infection,
me
53
—
firent supposer une zone entre 6 et 20
laquelle les lineatus semblaient être
m, dès
le
plus nom¬
supposition en
dans
qu'ailleurs. Le 13 octobre, je voulus vérifier cette
prélevant deux échantillons par mètre, de chaque côté d'un ruban
d'arpenteur tendu depuis la pile de bois. Les liserés trouvés dans ce
profil se répartissent comme suit (voir Tabelle II, p. 52).
Les résultats intéressants obtenus, par l'analyse de ce premier profil,
m'engagèrent à procéder à un deuxième examen de ce genre. De nou¬
veau, je prélevai deux échantillons par mètre depuis le foyer d'infection.
Le premier profil fut choisi à 2 m, le second à 8 m depuis la base des
troncs. La récolte fut abondante et se répartit comme suit :
breux
Tabelle III.
X
Distance
Nombre
m
0—
4
L
lineatus
ç
<?
Orchestes
Restes
4
—
—
Hylurgops
palliatus
fagi
Hylastes
cunicu-
6
—
Divers
larius
—
1
microgr.
1— 2
1
1
2- 3
2
1
3— 4
4
4— 5
2
5— 6
6- 7
6
3
3
3
1
2
7- 8
8
3
5
8-9
9
4
5
9—10
2
10—11
3
4
—
2
1
4
1
3
5
3
13—14
11
6
5
14—15
8
3
5
15—16
7
2
16—17
3
3
17—18
3
2
18—19
4
2
19—20
2
1
m
94
Ces résultats sont
quittant
se
leurs
galeries,
—
—
—
1
i
—
40
Z
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
1
—
—
54
ï
au
laisser tomber à
terre
et
—
—
—
—
.—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
1
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
1
—
—
2
15
4
graphique
les insectes effectuent
n°
un
s'enfouir dans
meuble du sol. Je savais donc désormais à
—
—
—
—
—
représentés
1
—
—
ï
'
Z
—.
—
2
t
—
z
—
1
_
—
—
—
-
2
—
—
5
!
—
6
ï
2
—
8
Total 0—21
2
—
—
2
12—13
—
—
1
11—12
20—21
pour
—
1
I. Nous voyons qu'en
plus ou moins long
vol
superficielle
foyer d'in¬
le plus grand
la couche
quelle distance
du
je devais prélever les échantillons pour y trouver
possible d'individus hivernants (fig. 52a). Ainsi, dans la zone entre
6 et 8 m depuis la pile de bois, 4 cribles renfermant la couche super¬
ficielle d'environ 1 m2 me permirent de trouver 7 lineatus, 4 $ et 3 SDe l'autre côté de la chaussée, en aval du foyer d'infection, deux échan¬
fection
nombre
tillons renfermaient 3 lineatus mâles.
Le
Rehalp
19
octobre, les résultats de mes recherches
se récapitulaient comme suit :
I et II
sur
l'hivernage
à
Répartition des lineatus dans
Graphique I.
nage, à diverses distances du
-
-,
JD/stance
~
-»
-.
^
-^
>;
<
s.
>;
depuis /e foyer d'/a/ect/oa
foyer
la
zone
d'hiver¬
d'infection
—
55
—
Tabelle IV.
depuis
foyer d'infection
Distance
le
Nombre
d'échan¬
tillons
Xyloterus
Hylurgops
lineatus
palliatus
Hylastea
eunicu-
Orchestes
larius
fagi
Divers
.
.
42
30
6
6
3
.
.
50
45
4
1
7
Profil II
.
.
42
94
15
2
4
î
6—8
.
.
4
7
.
.
2
3
140
179
25
9
14
î
0—40
m
Profil I
m
10—12
.
.
m
Hylurgops palliatus et Hylastes cunicularius provenaient d'un
d'épicéa non écorcé, de 2 m de longueur, avec un diamètre au
milieu de 20 cm. Ce billon gisait à proximité immédiate de la pile de bois.
La surface de couverture morte, examinée lors de l'analyse des deux
Les
billon
profils, peut se déterminer ainsi :
50 échantillons à 0,20 m2
1er profil : 25 m, à 2 échantillons par m2
10 m2.
de couverture morte; surface analysée
42 échantillons à 0,20 m2
2me profil : 21 m, à 2 échantillons par m2
de couverture morte; surface analysée = 8,5 m2.
Les échantillons prélevés irrégulièrement, à diverses distances du
foyer d'infection durant l'automne 1932 à Rehalp II, sont au nombre de
9 m2. La
45, ce qui représente une surface analysée de 45 X 0,20 m2
surface de la couverture morte examinée à Rehalp I et II, en automne 1932,
est donc de 27,5 m2. Le nombre des lineatus vivants découverts étant de
179, cela représente une moyenne de 6 à 7 individus par m2.
La question qui se pose après ces considérations est celle-ci : A quelle
profondeur se trouvent les lineatus hivernants ? La profondeur varie avec
la structure de la couche superficielle du sol. La couche d'hivernage par
excellence est meuble, bien aérée, fraîche, à structure fine, grumeleuse;
elle se laisse racler aisément de la couche sous-jacente plus compacte.
Dans un peuplement pur de résineux où la couverture morte est formée
d'aiguilles sèches et de brindilles, le lineatus hiverne à une profondeur de
2 à 3 cm. Dans un peuplement mélangé dont la couverture morte est
généralement plus épaisse et constituée de feuilles sèches, d'aiguilles et
de brindilles, l'insecte descendra plus profondément jusque dans la cou¬
che formée d'éléments plus fins, de fragments de feuilles, d'humus, etc.;
la profondeur d'hivernage varie, dans ce cas, entre 3 et 5 cm.
Pour déterminer la profondeur d'hivernage à Rehalp, nous avons
analysé minutieusement 1 m2 de la zone dans laquelle les lineatus étaient
particulièrement nombreux. La couverture morte à cet endroit (fig. 52b)
est constituée comme suit : une couche lâche de 4-6 cm d'épaisseur for¬
mée de feuilles sèches, de brindilles et d'aiguilles sèches, la couche de fane
proprement dite, qu'un fort vent peut entraîner facilement. Sous cette
couche lâche, une couche plus compacte, humeuse, de 2 à 3 cm d'épaisseur,
formée de fragments de feuilles, d'aiguilles, de brindilles en décomposi¬
=
=
=
=
tion, de
Enfin
terre
sous
grumeleuse etc.;
cette
couche,
d'hivernage par excellence.
compact glaiso-argileux, profond et frais
c'est la couche
le sol
56
—
Tig.
du
52a.
Rehalp
bostryche
II.
Emplacement
liseré. Entre 4 et 18
F. inf.
sur un
fond
tissent
comme
fov
=
er
morainique.
suit
ou
mètres,
d'infection:
—
furent découverts les
se
trouve la zone
Z. hiv.
hivernage.
Les Uneatus trouvés dans le ni2 examiné
se
répar¬
:
1.
Couche
de
fane:
4 à 6
cm :
2.
Couche
d'humus;
1 à 3
cm
3.
<1
d'hiv ernage.
zone
=
quartiers d'hiver
principale
épaisseur
épaisseur
Couche glaiso-argileuse :
cm
de
profondeur,
1
Uneatus
9
Uneatus, 5 $
<-$
4
S
0 Uneatus
Sur le chantier de la scierie Locher & Cie.
tus hivernant entre 1 et 2
:
nous
dans
avons
une
trouvé le Unea¬
couche très humide
fine, sous une pile de longs
prouvé que le Uneatus évite les sols compacts.
Pour être plus expressif, je dirai que le liseré hiverne dans la couche
superficielle qui se laisse aisément rassembler en raclant le sol avec le
formée
principalement
de sciure et de terre
bois. Nos recherches ont
pied.
Connaissant donc les conditions
sant de
procéder
à des recherches
d'hivernage
analogues sur
en
forêt, il était intéres¬
le chantier d'une scierie.
57
—
Cie,
La scierie Locher &
gations.
(nous
à
fut de
Manegg,
L'infection par le lineatus
verrons
lement furent
pourquoi
attaquées
lineatus dans le sol de
au
chapitre
ce
notre
de la
champ d'investi¬
ce
protection). Quelques
chantier
billes
1932, je pris
une pile
chantier. Le 3 novembre
à diverses distances
résineux,
nouveau
1932 fut minime dans
en
seu¬
isolément et il semblait illusoire de chercher des
superficielle
tillons de la couche
—
du
depuis
dont
sol,
6
sous
la base et 1 crible
en
7 échan¬
de gros
terrain décou¬
vert.
sous la pile de bois était formée principalement
grossière mélangée de terre fine, le tout fortement humide
et lourd. Vraiment, je ne pensais pas trouver de lineatus dans de
conditions.
telles
Cependant, la tabelle qui suit nous montre que
même sous une pile de bois, dans un sol privé toute l'année de soleil,
divers bostryches et en particulier le lineatus peuvent hiverner.
La couche examinée
sciure
de
Tabelle V.
X. lineatus
Echan¬
tillon
N»
Nombre
1
2
1
Ç
cf
2
j
2
'
2
3
5
4
1
3
'Restes
1
,
Ilylurgops
palliatus
Divers
Remarques
î
Dryocoetes autographus
2
1_
6
40
-
25
1
31
5
(î
1
1
y
4
9
Dans
1
7
Total
'
5
114
2
gravier,
à découvert
î
ce qui précède, nous avons vu que d'autres bostryches hiver¬
également dans la couverture morte du sol forestier. A Rehalp II, la
présence d*un billon d'épicéa non écorcé mesurant à peine deux mètres
de longueur et 20 cm de diamètre moyen, nous permit de trouver à proxi¬
mité de ce tronc : 25 Hylurgops palliatus et 9 Hylastes cunicularius. Sur
le chantier Locher & Cie, avec 9 lineatus nous avons trouvé 114 palliatus
1
et
Drycoetes autographus. Nos billes pièges dans la forêt de
et
l'Ecole forestière furent surtout habitées par le palliatus (80 %)
il me parut intéressant d'examiner quelques
le polygraphus (20 %):
échantillons de sols prélevés autour de ces billes pièges. Résultats obte¬
Dans
nent
nus
le 18 octobre 1932
:
Billes
4 billes
d'épicéa; longueur
Distances
depuis les
0—0,5
troncs
m
m
.
.
3 m, diamètre moyen
Hylur ?ops palliatus
au
milieu 18
7
3
.
2
1
m
77
11
.
.
cm
Polygraphus poligraphus
12
.
Total 0—2
N° I
63
m
0,5—1,0
1,0 2,0
pièges
58
—
Bille
1
—
piège N° III.
épicéa; longueur
14 m, diamètre moyen 16 cm,
habité uniquement par palliatus
Distances depuis le trône
0-0,5
38
m
0,5-1.0
m
1,0
m
2,0
.
.
.
Bille
sapin, partie
2
51
m
piège
N° IV.
écorce 8 m; diamètre moyen 24 cm,
habité par Cryphàlus piceae L.
Distances
soas
depuis
0-0,5 m
0,5-1,0 m
1,0-2,0 m
De
11
.
....
Total 0-2
1
Hyluroops palliatus
le tronc
Cryphàlus piceae
3
2
....
.
.
Total 0—2
.
m
.
1
6
qui précède, nous pouvons tirer les conclusions suivantes :
quittant leurs couloirs effectuent un vol plus ou moins
long qui les porte généralement dans une zone entre 4 et 20 m, depuis
le foyer d'infection; c'est la zone d'hivernage
proprement dite.
ce
1. Les lineatus
2. Les autres
de
préférence
ou
avoir effectué
ches
pour
bostryches que nous avons
foyer d'infection, après
autour du
un
principales ne permettent
VHylurgops palliatus.
prélever
s'être laissé tomber à terre
vol court. Ces constatations accessoires à
3. Pour trouver de
de
trouvés semblent hiverner
pas
une
conclusion
nombreux lineatus dans le
les échantillons
aux
endroits
définitive,
sol,
où l'insecte
a
nos
si
recher¬
ce
n'est
il est nécessaire
évolué normale¬
grand nombre, c'est-à-dire sur les places de dépôt ou sur les
chantiers des scieries, partout où des bois fortement attaqués sont restés
sur place durant le printemps et l'été.
Expérience inverse. Nous avons donc réussi, grâce à la chaleur, à faire
sortir les lineatus, palliatus, etc., de leurs quartiers d'hiver; il nous
parut
intéressant d'observer le chemin inverse, c'est-à-dire la façon dont ces
insectes pénètrent dans le sol. A cet effet, nous nous sommes servi de
plusieurs récipients en verre (grosse Petrischalen), sur le fond desquels
ment et en
nous
avons
seur
avec
établi
les
une
couverture morte artificielle de 2 à 3
matériaux
insectes hivernants. Les
la tabelle
Dans
ment
se
cm d'épais¬
lesquels nous avions trouvé des
résultats de ces expériences sont résumés dans
criblés,
dans
page 59.
un
fait
sol préalablement réchauffé (entre 20
plus rapidement.
et 30°
C), l'enfouisse¬
59
—
—
Tabelle VI.
Temps nécessaire
d'insectes
Nombre
Expérience
à Pentouissement
Remarques
N°
Date
linea¬
pallia-
tus
tus
1
12 X.
9
2
12 X.
4
3
1
ï
4
13 X.
13 X.
3
1
5
14 X.
10
2
6
15 X.
13
7
15 X.
4
8
19 X.
9
19 X.
20 X.
25
20 X.
63
12
21 X
16
se
18
8
3
—
2
77
—
51
15
3
—
—
—
—
dispersent
en
5
10
8
10
5
15
8
16
3
5
2
11
4
7
7
17
3
5
un
seul tas
sol
trouvé,
sol
préalablement
réchauffé
»
»
»
>
»
»
la couverture
sur
artificielle;
endroit favorable pour s'enfouir.
l'insecte s'enfonce, la tête la première, entre
aussitôt et cherchent
particules du
et du
15
4
—
2
L'endroit désiré étant
les
5
—
Les insectes sont versés
ils
Maximum
minutes
—
—
—
11
Minimum
minutes
4
o
—
10
cunicularius
qu'il éloigne
un
par des mouvements
brusques des pattes
corselet.
récipients furent placés en plein air, derrière une fenêtre et, grâce
méthode, il me fut possible, durant le reste de l'automne et l'hiver
1932-33, de continuer mes recherches morphologiques et anatomiques sur
des individus vivants. Au fur et à mesure des besoins, j'extrayais de l'un
la dissection.
ou de l'autre des récipients les lineatus nécessaires pour
16 lineatus
d'obtenir
fut
il
encore
me
février
6
le
possible
1933,
Ainsi,
vivants du dernier des récipients où le sol était resté le plus frais; les der¬
niers lineatus des autres récipients avaient péri, par suite du dessèche¬
ment complet de la couverture artificielle qui n'avait plus été arrosée
depuis le début de janvier.
Ces
à cette
Pour prouver indubitablement que le liseré hiverne dans le sol, il me
en trouver encore à la fin de l'hiver, après la disparition de la
fallait
neige.
A cet
effet,
le 10 février
1933,
lons de couverture morte dans
à
Rehalp II, je prélevai 12
entre 4 et 8 m depuis
la zone,
d'infection. Ces 12 échantillons renfermaient
échantil¬
le
foyer
:
2 et 25 S
Hylurgops palliatus
Hylastes cunicularius
Orchestes fagi
47 lineatus, 22
1
1
1
Ces insectes
de notre
«
en
appareil
léthargie
révélateur
furent réveillés
rapidement
Afin de prouver la résistance de ces insectes
au gel, je procédai à l'expérience suivante
ment
liatus furent versés
réchauffée;
au
sur
une
bout de 12
par la chaleur
».
couverture
minutes,
tous
morte
au
:
froid et
particulière¬
pal¬
30 lineatus et 10
artificielle
préalablement
étaient enfouis. La couche d'hi-
60
—
—
vernage fut ensuite abondamment arrosée et
droit particulièrement frais. Le lendemain
entièrement
gelée
placée en plein air, à un en¬
(11 février), la couche était
formait
un
disque compact très dur au fond du
gelé fut brisé en trois fragments qui furent
réchauffé. Au bout de 2 minutes, la
placés dans l'« appareil révélateur
glace était fondue; après 3 minutes, le sol était entièrement dégelé et
meuble. A la quatrième minute, 27 des 30 liserés et 9 des 10
palliatus
étaient «réveillés»; 3 lineatus et 1 palliatus avaient été écrasés en rom¬
pant le disque gelé. Ces insectes sont donc fort bien adaptés aux basses
températures et au gel.
Le 13 mars 1933, à Rehalp II, et le 16
mars, sur le chantier Locher &
Cie., je prélevai encore respectivement 22 et 11 échantillons de sol. Les
et
récipient. Ce disque de
sol
»
résultats furent les suivants
1.
Rehalp
II ;
:
22 échantillons
63
:
lineatus, 32 $
et
31
6
1
Xyleborus dryographus Rtzb. !
2. Chantier Locher & Cie; 11 échantillons pris sous
résineux; sciure terreuse, très humide :
27 lineatus, 13
84 palliatus
Tous
ces
dans l'«
insectes
sortirent
appareil révélateur
de
$
et
14
léthargie
pile
un
de gros
S
au
bout
de
10
à
30
secondes
».
Constatations anatomiques.
Nous
nage;
avons
tous
disséqué 40 lineatus provenant
avaient
l'intestin
antérieur
et
de
l'intestin
la
couche
moyen
d'hiver¬
absolument
vide; l'intestin postérieur renferme toujours une masse brune, dans la
poche rectale. Cette masse brune est formée de substances amorphes
provenant très probablement de la défécation des tubes de Malpighi.
Deux femelles et un mâle, trouvés dans la zone entre 0,0 et
0,5 m autour
du foyer d'infection, étaient des individus adultes
(Altkafer); les femelles
avaient encore des spermatozoïdes vivants dans la
glande séminale; les
gaines ovariques étaient longues, grossies, épuisées. Chez le mâle, les
testicules étaient très développés, le canal déférent long et
élargi au
milieu. A part ces trois exceptions, tous les individus
pris dans leurs
quartiers d'hiver et qui furent disséqués avaient les organes génitaux
vierges
Ces
et peu
développés.
constatations
confirment les observations faites au laboratoire
les individus ayant évolué dans la bille d'élevage. Les
jeunes liserés
quittant les colonies s'envolaient vers la fenêtre à 3 m de distance, tandis
que les insectes adultes, à couleur plus foncée, se laissaient
sur
généralement
tomber autour du tronc, cherchant à se dissimuler sous les
supports ou la
feuille de papier qui couvrait le plancher. Au bout de quelques
jours, ces
individus adultes périssaient.
Par ce qui précède, nous
le
avons
Xyloterus lineatus ayant quitté
la couche superficielle meuble du sol,
autour du foyer d'origine.
donc
prouvé incontestablement que
galeries va passer l'hiver dans
dans une zone plus ou moins étendue
ses
61
—
résultats
Les
liseré dans le
ainsi
sol,
de
l'ensemble
de
septembre
du 26
nos
1932
recherches
au
17
mars
sur
1933,
l'hivernage du
se récapitulent
:
1°
2°
3°
4°
5°
6°
7°
8°
9°
Xyloterus lineatus
Hylurgops palUatus
Hylastes cunicularius
Polygraphus poligraphus
Cryphalus piceœ
Pityophthorus micrographus
Dryocœtes autographus
Xyleborus dryographus
Orchestes fagi
.
352
.
.
10
.
.
11
met de conclure que
aux
ne
ces
pouvaient
6
1
.
.
.
1
.
.
1
Le fait d'avoir découvert d'autres
sol,
335
....
des endroits où ceux-ci
le
—
378
hivernant dans le sol, à
qu'à l'état endémique, nous per¬
hiverner en grand nombre dans
bostryches
être
insectes doivent
endroits où ils auront trouvé des milieux d'évolution favorables.
c h m a n n (53, Ipidas, p. 372), concernant l'hylésine
Die grosse Masse der Myelophilus minor Hart. entschwindet im
Herbste unsern Augen, wir wissen nicht wo sie ùberwintern », renferme
La constatation de W i
mineur
:
«
problème qui se laissera très probablement résoudre lorsque le sol,
foyer d'infection de cet insecte, aura été examiné à la manière
dont nous l'avons fait pour le bostryche liseré.
un
autour d'un
V.
L'essaimage
et les facteurs
climatiques
Xyloterus lineatus est incontestablement le bostryche le plus hâtif
l'essaimage. Plus le premier printemps est doux et ensoleillé, plus
l'essaimage se fait tôt. B e 1 i n g (4, p. 29) résume ses observations durant
Die erste Schwàrmzeit des Kâfers fâllt ins zeitige
deux ans comme suit :
Le
quant à
«
Frùhjahr,
zumeist in den Monat
April,
unter Umstanden aber auch schon
frtiher und selbst in die erste Hâlfte des Monats Miirz
».
Cet auteur admet
lorsque la température au soleil, vers midi, atteint
Die frûhesten der
(53, p. 350) se résume ainsi :
Frùhschwarmer erscheinen, sobald die Tagestemperatur auf 9° C steigt,
que l'essaimage a lieu
12° C. W i c h m a n n
besonders
wenn
nicht kalte Nachte ihre Aufenthaltsorte stark abkiihlen
Envârmung tagsiiber
gops palUatus Gyll., Xyloterus
in den ersten Marztagen ».
und deren
«
verzogern. So fliegen Myelophilus, Hylur¬
lineatus 01. oft schon Ende Februar und
Recherches personnelles. Les manifestations caractéristiques de l'es¬
saimage du lineatus étant déjà connues, nous avons cherché à déterminer
particulièrement les facteurs climatiques qui sont à la base de ces mani¬
festations. La température nous parut être le facteur principal et nous
avons cherché à en déterminer, le plus exactement possible, l'influence sur
le déclanchement et l'évolution de l'essaimage. Comme nous le verrons,
62
—
l'état du temps
joue également
—
rôle
un
considérable
l'évolution
sur
de
l'essaimage.
Ces
recherches
restière fédérale et
organisées
furent
suit
comme
entreprises
moitié
depuis
côtés,
hêtres
1
forêt
de
l'Ecole
Cie;
elles furent
fo¬
(Lehrrevier),
avions établi 3
nous
chacune 2 billes
avec
la base
lle station
trois
la
:
Dans la forêt de l'école forestière
stations
dans
le chantier de la scierie Locher &
sur
pièges : 1 épicéa et 1 sapin; la première
écorce, la deuxième moitié sans écorce.
avec
(St. I).
Dans une petite prairie rectangulaire bordée, sur
peuplement d'épicéa mélangé de quelques sapins et
un
par
:
sapin
épicéa
1
et
côte à
côte,
supports.
sur
2me station
(St. II). Au bord d'un chemin, en lisière d'un
plement mélangé d'épicéa et sapin en futaie régulière :
1 sapin et 1 épicéa côte à côte, sur supports.
vieux peu¬
3mo station
d'épicéa
1
(St. III). Au milieu d'une haute futaie régulière mélangée
sapin, peuplement âgé de 80 à 100 ans :
et de
sapin
et
épicéa,
1
directement
le sol.
sur
Les thermomètres furent installés le 10
deuxième
station,
à
et
20
cm
thermomètre
100
cm
max.
sième
station, à 20
placé derrière
fut
2,5
avions
placé
au-dessus
du
nous
et
cm
min.
sol,
fut installé
au-dessus du sol.
volet
un
mars
1932. A
thermomètres
dans
une
proximité de la
et min., soit
max.
clairière.
Un
autre
près des billes pièges de la troi¬
Enfin,
entr'ouvert
de
1 thermomètre
la
maisonnette
max.
et min.
forestière,
à
au-dessus du sol.
m
Sur le chantier Locher &
2 thermomètres
Du 11
et
max.
mars au
Cie,
min.,
au
milieu des
soit à 20
piles de bois,
et
cm
100
se
trouvaient
au-dessus du sol.
cm
19
à 18 heures et
jour,
2
mai, les lectures furent faites régulièrement, chaque
reportées dans une tabelle ainsi conçue :
Tabelle pour les observations dans la forêt de l'Ecole
Station II
Date
jour
et
mois
Lecture
effec¬
tuée à
à 20
cm
du sol
à 100
Station III
cm
du bol
à 20
cm
Maiso miette
forestière
du sol
(heure)
Min.
Max
Min.
Max.
Min.
Max.
Min.
Remarques
sur l'état
du temps,
direction et
intensité des
Max.
vents,
etc.
1
la
En outre, pour obtenir des courbes sur les variations journalières de
de l'air, du sol, de l'aubier, à diverses expositions et dans
température
diverses
conditions,
miste) sensibles,
pératures.
nous
nous
avions à
permettant
disposition
une
La station II fut la station
principale;
2 thermomètres dans le
à 5
soleil,
sol,
cm
24 thermomètres
lecture horaire
de
des
(de
chi¬
diverses tem¬
elle comprenait :
profondeur, 1 thermomètre
au
1 thermomètre à l'ombre.
2 thermomètres dans
momètre
au
soleil,
l'air, à hauteur moyenne des billes
1 thermomètre à l'ombre.
pièges,
1 ther¬
63
—
3 thermomètres dans
chaque
bille
—
avec
écorce,
2
thermomètres
sur
supérieure, à 5 cm de profondeur.
3 thermomètres dans chaque bille sans écorce, 2 thermomètres sur
faces latérales, 1 thermomètre sur face supérieure, à 5 cm de profondeur.
Les stations I et III ne comprenaient chacune que :
1 thermomètre sur face supérieure de chaque bille, à 5 cm de profon¬
deur et 1 thermomètre suspendu à hauteur moyenne des billes.
A chaque journée d'observation durant l'essaimage, ces thermomètres
furent placés le matin à 7,30 heures et la première lecture effectuée à
9 heures, puis successivement après 1 heure d'intervalle, la dernière
à 18 ou 19 heures. Ces mesurages devaient nous permettre de déterminer,
d'une part, les conditions favorables ou défavorables à l'essaimage jour¬
nalier; d'autre part, l'influence de la température de l'aubier sur le choix
de l'emplacement de forage par l'insecte. Les observations se firent donc
en partie durant les belles journées à temps calme, ensoleillées et chaudes,
très favorables à l'essaimage; en partie durant des journées à ciel ouvert,
à temps pluvieux, venteux, défavorables à l'essaimage.
Les dessins schématiques, figures 53 et 54. représentent la disposition
des divers thermomètres dans le sol, dans l'air et dans l'aubier.
faces
Fig.
latérales,
1 thermomètre
53. Profil
dans
schématique
l'aubier, dans
sur
face
d'une station pour le mesurage des températures
Thermomètres.
l'air et dans le sol. Th.
=
Résultats: l'essaimage de 1932 débuta le 30 mars où je rencontrai, vers
heures, quelques Uneatus : 1 S et 2 $ se promenant isolément sur une
pile de bois de charpente très bien exposée au soleil. Vers 16 heures,
un Uneatus
S me vola sur la main. Le 30 mars à 12 heures, la tempé¬
rature de l'air au soleil, à 1 m au-dessus du sol, était de 13,5° C; le jour
précédent 10.3° C (station II). La courbe des mininia de la température
de l'air dans le peuplement, à 20 cm au-dessus du sol, avait passé au14
dessus de la
ligne
de 0°
C, le
28
mars
déjà;
la courbe des mininia de
—
la
température
64
—
de l'air hors du
peuplement, à 20 cm au-dessus du sol,
jour plus tard, le 29 mars. Le 30 mars, les pre¬
Le 31 mars et le 1er avril, le ciel fut géné¬
temps pluvieux et venteux, la température de l'air
passa au-dessus de 0° C un
miers lineatus apparurent.
ralement
à midi
couvert,
ne
le
dépassa
pas
10° C.
s'améliora; pluvieux
température de l'air vers 12
journée fut atteint à 14—15
le temps
Aucun
essaimage
n'eut lieu.
Le 2
avril,
matin, il s'éclaircit dans l'après-midi: la
heures atteignit 11° C; le maximum de la
heures avec 20,5° C; il n'y eut cependant
le
Fig.
54
schéma¬
Représentation
tique de la disposition des
thermomètres pour le
surage
dès
me-
températures
dans l'aubier.
Th.
=
thermomètre.
d'essaimage. Le 3 avril fut un beau jour de printemps, ensoleillé,
calme; à 11 heures du matin, la température de l'air au soleil
dépassait 12° C; à 12 heures, je mesurais 19,7° C, à 14 heures 27,2° C.
L'essaimage intense commença vers 11,40 heures, pour atteindre un maxi¬
pas
le temps
mum
vers
15 heures et s'arrêter
vers
17
heures.
Le 4 avril
fut
encore
plus favorable; durant cette journée, j'ai réussi à établir une courbe de
l'intensité de l'essaimage journalier (voir tableau graphique lit). Pendant
les jours qui suivirent, du 5 au 9 avril, le temps fut généralement
couvert, pluvieux, neigeux, venteux; l'essaimage fut interrompu. Le 9 avril,
le temps s'améliora et entre 12 et 15 heures un faible essaimage se mani¬
festa isolément. Le 10 avril, une belle journée printanière, un essaimage
Du 11 au 22 avril, le temps fut couvert, maus¬
neigea, les minima de la température retombèrent au
dessous de 0° C (le 15 avril —4,5° C;; l'essaimage fut interrompu. Seuls
quelques rares individus profitant d'une éclaircie, d'une heure de soleil,
abondant dès 11 heures.
sade; il
plut
et
s'envolaient de leur cachette pour venir tomber lourdement sur l'une ou
pièges. Le 22 avril, le temps fut de nouveau favorable;
l'autre des billes
l'essaimage reprit sans grande intensité et ne débuta que vers 13 heures,
pour prendre fin à 15 heures. Le 23 et le 24 avril, le temps pluvieux et
Le 25 avril, un temps clair et
venteux interrompit encore l'essaimage.
calme favorisa de nouveau le vol du liseré. Le 26 et le 27 avril, un ciel
nuageux, un temps frais et venteux ne permirent qu'un essaimage minime,
quasi nul. Enfin, du 28 avril au 2 mai, ce fut une succession de cinq
belles journées printanières durant lesquelles l'essaimage prit fin.
Le
28 et 29 avril, il fut encore très intense, le 30 avril moins intense et le
1er mai quasi nul, malgré un temps des plus favorables. Le 1er mai, l'es¬
saimage proprement dit était donc terminé.
Par ce qui précède, nous voyons que l'essaimage du liseré est soumis,
dans une large mesure, aux variations du temps. Dans notre cas parti¬
culier, il fut interrompu quatre fois par des intervalles de deux à dix
Graphique II. Influence des extrêmes de la température
[*
j
cfssaimage
isole'ou nul
Essaimage principal
Ceiûo'
i s i!iil i
sur
la période d'essaimage
Graphique III
Influence de la température journalière
sur
l'essaimage
avri/.
£
7?/np de L'air
Maximum du
Timp de/'air
Aimmuia de
/a nuit
*I'C
,'o-c
%
§
§
%
S
C/a/du/eiaps-
§
I
|
I
1
II
I
"S"
§
«
S
I
1
!
£é<ger2<s(e.
Têmpe'rature del'atr
soaa au
dessus
Température du sol
de profondeur
sol
du
à s cm
7$/apéra£ure delaubier
jusqu 'à
+
s cm de
pro/oedeur
-25°
(39)Nombre dîasedes
recueillis à chaque
faeure,
au
même
endroit/
Chfeojité d'essaimage
-20'
18
avril:
Temp de/'air
Maximum
du
rour
+2/.5V
°/5°
+
/2b°~
/O'
7ê/ap
+
"
5
#
de/air
Minimum de
/anuit
.
-
_r:
'=&'-
0,B'C
r^as
§
§
§
s
§
a/ 'esjs atzm <sige>
§
§
«
S
58
§
S
§
l
éïa(
afu
0600
temps
caurerl
•
$
s
I.
I
I
1
s
—
65
—
jours. Ces interruptions peuvent donc prolonger considérablement la
période d'essaimage. Alors qu'en temps normal, dans nos régions, il
s'effectue en une quinzaine de jours, à fin mars et au début d'avril, il
fut en 1932 prolongé effectivement de 15 jours et dura, avec intermit¬
tences, du 30 mars au 1er mai.
Pour
pas encombrer ce travail de longues tabelles concernant les
la température dans l'air, le sol et l'aubier, j'ai représenté
de
mesurages
graphiquement les résultats intéressants de ces investigations.
ne
Le tableau
graphique
II
représente
l'influence de la
température
et
des variations de l'état du temps sur l'essaimage périodique. Le tableau
graphique III représente l'influence de la température et des variations
de l'état du temps sur l'essaimage journalier pour une journée avec essai¬
mage intense (4 avril) et pour une journée sans essaimage (18 avril;. Le
graphique du 4 avril montre, en outre, clairement les relations entre la
température et l'intensité de l'essaimage. A chaque demi-heure, les lineatus, qui venaient se poser sur une pile de bois, furent recueillis et
comptés, ce qui me permit d'établir la courbe d'essaimage qui figure dans
ce graphique.
résultats
Les
1
essaimage
a) L'essaimage
1°
2°
3°
de
du liseré
a
nos
se
lieu
observations
résument
sur
comme
les
suit
facteurs
climatiques
de
:
:
Lorsque
température journalière de
l'air, à 20 cm au-dessus du sol, a passé au-dessus de 0° C (gra¬
phique II);
lorsque la température de l'air atteint au moins 12° C à 11 heure»:
par les jours ensoleillés, lorsque le temps est clair et calme.
la courbe des minima de la
b) L'essaimage n'a pas lieu :
1° Lorsque les conditions sous a) ne sont pas remplies;
2° lorsque le temps est sombre, qu'il pleut ou vente.
c) L'essaimage
facteurs
d)
Les
est
sont
conditions
tures de
fortement ralenti par le vent, même
favorables.
si
énumérées
les
sous
a) étant
superficielle du sol
spécifique sur l'essaimage.
la couche
d'influence
remplies,
les autres
tempéra¬
et de l'aubier n'ont pas
Essaimage 1933. Nos observations ont été effectuées à Rehalp I, sur
piles de bois de charpente abattus en novembre et écorcés en mars
seulement, puis sur une pile de gros épicéas abattus en décembre et laissés
sous écorce.
Malgré un temps favorable, à fin février et durant la pre¬
mière moitié de mars, l'essaimage ne commença que le 29 mars. Le
30 mars fut une journée d'essaimage intense. En particulier, les gros
épicéas sous écorce furent abondamment envahis; sur les troncs latéraux
de la pile, les petits tas de sciure de forage devenaient rapidement plus
nombreux. Le 30 mars au soir, je comptais 397 trous d'entrée sur une
seule bille de 19 m de longueur et 34 cm de diamètre moyen ! La profon¬
deur des couloirs était de 3 à 5 mm. Du 31 mars au 3 avril, un temps
pluvieux et venteux interrompit l'essaimage. Les 4, 6, 11, 12. 15, 16, 17 et
trois
5
66
—
—
18 avril furent de belles
journées, à temps calme, durant lesquelles l'es¬
lieu; il fut interrompu par quelques journées à
temps pluvieux et venteux. Le 18 avril, l'essaimage à Rehalp avait pris
fin. Du 8 au 17 avril, eut lieu également l'essaimage de l'hylésine du
frêne (Hylesinus fraxini), abondant à cet endroit. Les deux bostrvches
volaient simultanément, en grand nombre.
D'une manière générale, les observations de 1933 confirment en tout
point les déductions tirées des observations principales de 1932.
Le 4 a\ril 1933, à Rehalp IL pour contrôler la sortie du lineatus de
ses quartiers d'hiver, j'avais étendu deux toiles de 6 m'2 chacune sur le sol
de la zone principale d'hivernage (fig. 52 c). Je pensais que les liserés
saimage principal
Fig.
F2
Rehalp
c.
eut
H.
loile» étendues
les lineatus
sortant de
géant
un
la toile et
la toile
quittant
sur
le sol pour permettre de contiôler
quartiers d'hiver.
leurs
la couverture morte traverseraient la toile très mince
sortie; il
s'échappe par les
trou
de
de
cette
contrôlées d'heure
en
ron
n'en fut rien. L'insecte court
bords. J'ai observé
manière. Les toiles
furent
agilement sous
plusieurs lineatus quittant
étendues
11
vers
les soule\ant délicatement.
A
heures
et
12
heures,
je trouvai sous une toile 4 individus, sous l'autre 1 seul; à 13 heures,
respectivement 3 et 2: à 14 heures, 1 et 7: à 15 heures, 1 et 2; à 16 heures,
aucun
tent
en
heure,
en
individu. Bien que peu nombreux, les liserés ainsi recueillis appor
preuve de plus à l'hivernage dans la couche superficielle du
une
sol. A
Rehalp I, j'ai
les lineatus venaient
lisière ensoleillée
en
pu constater
avec
de l'intérieur du
certitude que. durant
peuplement
bordure de la Forchstrasse.
et
non
l'essaimage,
depuis la
pas
67
—
—
VI. Fondation des colonies et évolution dans les
galeries
l'essaimage,
Lors de
et, guidés
par
un
subtil,
odorat
perches
les
quartiers
les lineatus s'envolent de leurs
vont
se
d'essences
poser
piles
les
sur
résineuses,
dans les
d'hiver
de
bois,
places de
billons,
billes,
dépôt en forêt ou hors bois et dans les chantiers de scieries. Un vol
plus ou moins long semble être une nécessité physiologique pour l'insecte,
avant de fonder une colonie.
Ainsi, si nous plaçons des lineatus, pris
directement dans leurs quartiers d'hiver, sur une tige d'épicéa avec écorce,
abattu en novembre, soit très favorable pour la fondation de colonies,
les insectes s'envolent au bout de quelques instants, sans montrer le
moindre intérêt pour le bois sur lequel ils ont été posés. Si, par contre, nous
plaçons sur la même bille des lineatus recueillis sur les bois d'une place
de dépôt, après l'essaimage, soit des insectes qui ont effectué un vol de
plus ou moins longue durée, ceux-ci ne quittent plus la bille; les femelles
cherchent en tous sens un emplacement favorable pour le forage et, géné¬
les
les
ralement,
au
bout d'une heure le
forage
est commencé. Une autre consta¬
premier cas, les mâles ne cherchent
nullement une possibilité d'accouplement, tandis que, dans le second cas,
les femelles cherchant un emplacement de forage sont presque toujours
suivies d'un mâle, dont le seul souci semble être de trouver le moment
favorable à l'accouplement.
tation intéressante est que, dans le
1°
Aussitôt
vement
un
qu'une
L'accouplement.
femelle s'est
posée
endroit favorable pour
sur
un
commencer
tronc, elle recherche acti¬
à
le couloir d'en¬
creuser
trée, elle marche agilement tantôt sur la périphérie, tantôt dans le sens
de la longueur de la bille; la vitesse de marche varie entre 5 et 10 mm par
seconde ! Chaque arrêt signifie un examen de remplacement éventuel
d'un couloir: les antennes oscillent continuellement, les mandibules fonc¬
tionnent à chaque arrêt et lorsque l'endroit désiré a été trouvé, les mou¬
vements de la femelle sont moins « nerveux », moins brusques et le forage
commence. La femelle n'est pas longtemps seule; un mâle ne tarde pas
à venir lui tenir
tourne
compagnie: il la suit activement dans
il s'approche d'elle; d'abord en
chaque arrêt
autour en agitant
ments et à
tentatives et
«
ses
hésitations
»
antennes
qui
tous
ses
tête à
mouve¬
tête, puis
et, finalement, après de nombreuses
semblent le rendre de
plus
en
plus affairé,
cramponne obsti¬
nément. La femelle ne semble pas prêter attention à ces manœuvres; elle
continue ses recherches en portant le mâle sur le dos. Le coitus n'a géné¬
il réussit à
«
grimper
»
sur
le dos de la
femelle,
ralement lieu que lorsque la femelle a trouvé
fonder une colonie et qu'elle a commencé le
Il
n'est
durant
cependant
ses
pas
exclu que la femelle
où il
se
l'emplacement désiré pour
forage du couloir d'entrée.
puisse être fécondée même
recherches de l'emplacement d'une colonie;
fréquent. Malgré l'accouplement,
la femelle continue le
ce
cas
est moins
forage (fig. 55)
et
—
68
—
corps disparaît peu à peu dans le couloir commencé. L'accouplement
continue alors même que l'abdomen de la femelle ne sort plus que d'un
millimètre à peine du couloir: le mâle se « cramponne » alors par la paire
son
pattes postérieures à la femelle et par les deux autres paires à la
périphérie du tronc. La fig. 56 représente la position ordinaire d'accou¬
plement; nous voyons clairement que cet acte ne peut avoir lieu qu'à
l'extérieur des couloirs ou, éventuellement, à la bifurcation de deux gale¬
ries. L'accouplement dans les couloirs est impossible par le fait que le
diamètre de ceux-ci ne dépasse pas 1,75 mm, alors que deux Uneatus posés
exactement l'un sur l'autre représentent une hauteur de 2 X 1.30 niiii
de
=
2,60
mm
Fig.
55.
!
Représentation schématique
couloir d'entrée.
56. Position
Fig.
ordinaire
de
l'accouplement
durant
le
forage
Agr.
du
3.5 X
d'accouplement sur un tronc. On remarquera les
qui différencient les sexes, en particulier
Agr. 13.5 X
caractères morphologiques
le profil frontal.
Le
servant
plement
fait que la femelle porte une glande séminale bien développée,
de réservoir à sperme, permet aussi de supposer qu'un accou¬
répété n'est pas nécessaiie. Toutefois, la présence constante du
ne
peut s'expliquer uniquement par son
galeries, et la possibilité d'accouplements
répétés n'est pas exclue. Le fait est qu'il est très difficile, sinon impos¬
sible, de contrôler si l'accouplement peut également avoir lieu à la bifur¬
cation de deux couloirs, s'il est répété ou unique. Seul l'accouplement
extérieur peut être contrôlé; il dure généralement un jour, avec quelques
interruptions, durant lesquelles le mâle se promène autour de la femelle
observer l'activité de forage de sa com¬
ou reste sur place, paraissant
est
un bostryche monogame. W i c h m a n n (52, p. 129)
liseré
Le
pagne.
affirme qu'exceptionnellement, une colonie peut contenir 1 î et 2 $ $ : la
bigamie serait donc exceptionnellement possible.
mâle
dans
activité
le
pour
couloir
le
d'entrée
curage
des
-
2° Le
69
forage
—
des
galeries.
L'emplacement du couloir d'entrée
généralement choisi sur les flancs ou le côté inférieur des billes gi¬
Par ce choix. l'insecte
sant à terre ou placées sur tra^ erses de support.
cherche probablement à éviter que la pluie tombe directement dans le
couloir d'entrée. Il n'est cependant pas rare de trouver des trous d'entrée
en particulier lors d'une forte invasion
sur le côté supérieur des billes,
fissures de l'écorce sont très souvent
les
Les
anfractuosités,
(Rehalp II).
incombe à la
Ce tra\ail
femelle.
est
choisies
culaire
Fig.
57.
d'épicéa,
pour
mesure
remplacement des couloirs d'entrée. Le trou d'entrée cir¬
1,75 mm de diamètre: le couloir d'entrée et les galeries
Couloir
cent.
d'entrée
=
et
galeries de ponte d'une
galeries
gl.pt.
couloir d'entrée:
=
colonie,
de
dans
une
ponte: cl.lv.
=
1.5 gr.
lules larvaires.
tige
cel¬
nat.
ponte (fig. 57) ont également un profil circulaire a\ ec un diamètre
6 et
moyen de 1,75 mm. La longueur totale des couloirs varie entre
de
profondeur de pénétration dans le bois est très variable;
bille d'épicéa et dans une perche de mélèze de 10 cm de
diamètre (fig. 58), les couloirs sont compris dans la zone extérieure de
2 cm d'épai<seur, tandis que dans une bille d'épicéa de 60 cm de diamètre,
nous a^ ons mesuré une profondeur de 6, voire même 7 cm ! La profondeur
de pénétration des coidoirs dans une bille dépend de l'épaisseur de
l'aubier. La rapidité du forage varie considérablement avec la tempéra¬
ture et l'état du temps, particulièrement au début. B e 1 i n g (4, p. 33) écrit
Ganz zu\ erlâssige Beobachtungen liber die Ganglange,
à ce sujet :
welche innerhalb einer bestimmten Zeit gebohrt zu werden pflegt, fehlen
noch, jedoch scheint, nach meinen bisherigen Erfahrungen, der Kafer
18
cm.
La
ainsi dans
une
«
—
70
—
binnen zvveier Stunden, je nach den seine Arbeit minder oder
giinstigenden Umstânden, 1 bis 3 mm tief ins Holz eindringen zu
Nos mesurages comparatifs effectués sur un même tronc en
donné les résultats suivants
1° Durant
2 mai
4
mehr bekônnen
forêt
».
ont
:
belles
journées printanières consécutives (28 avril
1932), la rapidité de forage fut contrôlée pour 5 femelles.
Femelle N° 1 en 4 jours 12,4 mm
3,10 mm par jour
2
4
11,2
2,80
3
4
11,7
2,90
4
4
12,1
3,02
au
—
2°
(11
au
»
»
»
»
»
»
»
>
»
->
»
»
»
»
»
»
5
»
4
»
12,3
»
—
»
»
=
=
»
»
»
»
»
—
3,09
»
journées consécutives à temps pluvieux, venteux,
16 avril 1932), le contrôle fut effectué pour 4 femelles.
Femelle N° 1 en 4 jours
6,3 mm
1,57 mm par jour
Durant 4
frais
=
»
»
»
2
»
4
»
»
3
»
4
»
»
4
»
4
»
3,2
2,7
7,4
»
—
»
=
»
=
0,80
0,67
1,85
»
»
»
»
»
»
»
Nous voyons donc que le mauvais temps ralentit considérablement le
forage des couloirs.
Les galeries peuvent être simples ou ramifiées, elle sont placées dans
plan perpendiculaire à l'axe du tronc. Nous devons distinguer : un cou¬
loir d'entrée radial, perpendiculaire, sur la périphérie du tronc. Ce cou¬
loir d'entrée est plus ou moins long, suivant que la couche d'aubier est
couloir stérile »,
plus ou moins épaisse (fig. 57 et 58); il est aussi appelé
du fait qu'il ne sert jamais pour la ponte. Le couloir d'entrée donne accès
à la galerie ou, plus généralement, aux galeries de ponte. En effet, la fin
du couloir d'entrée est très souvent marquée par une bifurcation de deux
galeries de ponte ou, tout au moins, par un coude dans le cas d'une
galerie simple.
Il n'est pas rare de trouver des galeries de ponte avec une ramifica¬
tion latérale. Dans une couche d'aubier mince, les galeries de ponte sui¬
vent assez exactement les cernes (fig. 58 d), tandis que dans une couche
d'aubier épaisse, elles les coupent plus ou moins obliquement, mais tou
jours dans un plan perpendiculaire à l'axe de la tige. 11 est rare que les
galeries de ponte pénètrent dans le bois proprement dit, si ce n'est parfois
les extrémités stériles de ces galeries. Ces constatations s'expliquent par
le fait que le bois est plus pauvre que l'aubier en matières nutritives, en
particulier en albuminoïdes qui sont indispensables à la nutrition des
larves et de l'insecte parfait.
Pour le forage des galeries, la femelle se sert avant tout de ses man
dibules, avec lesquelles elle coupe les fibres et les parois cellulaires du
sciure de forage ». L'extrémité
corps ligneux en fines particules ou
d'une galerie est toujours arrondie; la femelle effectue un forage circu¬
laire en tournant successivement sur son axe chaque fois qu'un côté de la
galerie a été prolongé. A intervalles plus ou moins longs, la femelle recule
un
«
«
dans le couloir
en poussant vers l'extérieur, avec ses tibias et ses tarses
manœuvres, la sciure de forage accumulée derrière elle. Le
mâle, généralement stationné dans le couloir d'entrée, va à la rencontre
habilement
—
71
—
se charge de pousser la sciure à l'extérieur. Dans plu¬
particulier lors du forage du couloir d'entrée, j'ai pu ob¬
server que le mâle attend, derrière la femelle, qu'une certaine quantité
de sciure se soit accumulée pour la pousser hors du couloir (fig.59). Par
un mouvement approprié des pattes, l'insecte fait passer la sciure derrière
de la femelle et
sieurs cas,
en
il la pousse jusqu'à
corps dans le couloir; puis, en reculant lentement,
l'orifice du couloir d'entrée. Autour du trou d'entrée, la sciure s'accumule
son
58 a, b et c. Systèmes
tème de couloirs dans une
Fig.
galerie de ponte; C.
1.
=
de couloirs dans
perche
grosse
une
de mélèze. C.
e.
=
cellules larvaires.
tige d'épicéa,
d.
Sys¬
Couloir d'entrée; G. p.
y, Gr. nat.
==
petit tas conique, ressemblant à un minuscule cône volcanique.
laboratoire, il est particulièrement intéressant et aisé de suivre les
phases successives de la formation d'un cône de sciure de forage (fig. 60).
en
un
Au
Les
couches accumulées varient de
couleur
et
de
consistance
avec
les
forage et d'évolution dans les galeries. Sur un tronc
avec écorce, la première couche est brune, formée de particules d'écorce:
la deuxième couche a la couleur de l'aubier; elle est formée des particules
provenant du couloir stérile. Ces deux premières couches sont sans excré¬
ments. La troisième couche a une couleur brun jaunâtre, de plus en plus
foncée, au fur et à mesure que l'épaisseur augmente; elle est formée de
divers
stades
de
72
—
particules ligneuses
et
—
d'excréments
des parents et des lar\es. Cette
quatrième, de couleur jaunâtre et brunnoirâtre, formée presque uniquement d'excréments lar\ aires, et de détritus
couche passe insensiblement à
niycotiques. Le
le début de la
une
commencement
du
forage des galeries
de
ponte marque
ponte.
Fig
Forage
50
du couloir d'entrée.
La femelle creuse; le mâle
évacue la sciure
à l'exté¬
rieur
Agr. 8X
3° La
La ponte est la
les
ponte
période
et la
culture de l'ambroisie
d'acthité la
plus intense pour la femelle, dont
Lorsqu'une galerie de ponte a
interrompt alors le forage, recule
fonctions sont multiples et variées.
atteint 4-6
de
mm
longueur,
la femelle
Fig.
60
Figure schématique
montrant
la
formation
du
de
sciure de
cône
forage
au
de
et
cours
la
chiffres
d'excréments,
de l'évolution
colonie
Les
correspondants
du cône et des
galeries
indiquent l'origine
diver.-es
couches
des
du
cône.
Or. nat.
quelque
peu et
fondeur,
avec
creuse
une
sorte d'ahéole
une
entrée
circulaire de
arrondi, d<j 0.6 à 0.7
1
nini
de
diamètre.
min
La
de pro¬
tcmelle
tapisse soigneusement le tond de l'ahéole d'une sciure très fine,
laquelle elle dépose un œuf d'un blanc laiteux, de forme ellipsoïdale,
surant
0.5 à
0,6
mm
de
longueur
et
0,3
à
0,4
mm
de
sur
me¬
largeur, dont
le
73
—
—
généralement orienté parallèlement à celui de la galerie. Cet
avec soin, d'une fine sciure, jusqu'à la hauteur du
profil de la galerie (fig. 61). La ponte de chaque œuf est précédée du creu¬
conditions favorables, ces
sage et de la préparation de l'alvéole. Dans des
alvéoles se succèdent à des intervalles variant entre 0,5 et 2,0 mm sur cha¬
à l'axe du tronc. Ainsi
que côté du couloir de ponte, dans un plan parallèle
dans une tige sur pied, ils sont placés en haut et en bas de la galerie; au¬
trement dit, l'axe de symétrie des alvéoles est toujours parallèle aux fibres
ligneuses. La ponte alterne avec le forage pour le prolongement de la
galerie, afin de préparer la place pour de nouveaux alvéoles. La femelle
prolonge chaque fois d'une longueur de 4 à 6 mm, qui lui est nécessaire
de la galerie.
bas
haut
et en
pour placer un ou deux alvéoles en
grand
axe
est
œuf est ensuite recouvert
«
«
»
»
gaines ovariques peuvent renfermer simultanément 4 œufs à ma¬
turité qui peuvent être pondus successivement. Le temps nécessaire à la
maturation des œufs suivants est employé par la femelle pour le prolon¬
gement et le curage des galeries, le forage de nouveaux alvéoles et pour
la culture du champignon nourricier.
Les 4
Généralement,
ponte
et le
la femelle
couloir d'entrée
rarement de trois
galeries.
se
contente
termine à
une
pas d'une seule
bifurcation de
Dans d'autres cas, la femelle
embranchements latéraux à la
au
ne
se
première galerie
ajoute
galerie de
deux, plus
un
ou
deux
de ponte.
L'activité de la femelle augmente dans des proportions considérables,
mesure que les galeries de ponte s'allongent, que le nombre
fur et à
augmente et que les larves éclosent. Elle prolonge successive¬
chaque galerie, interrompant le forage pour la préparation des
alvéoles et la ponte. Les galeries sont toujours propres, la sciure de fo
rage continuellement éliminée, surtout par le mâle qui va et vient d'une
galerie à l'autre, en poussant derrière lui la sciure de forage et les excré¬
ments dans le couloir d'entrée et, de là, à l'extérieur du tronc.
Dans une
bille d'élevage
au laboratoire, nous avons pu observer
en quelque sorte l'allure de la ponte dans deux colonies. Du 6 au 22 mai
1932, en 16 jours, une Ç avait pondu 18 œufs, dans deux galeries de ponte
bifurquant à l'extrémité du couloir d'entrée; 7 dans une galerie de 10 mm
de longueur, 11 dans une galerie longue de 21 mm. La rapidité de forage
avait donc été de 31 mm : 16
1,94 mm par jour. La rapidité de
la ponte : 18 œufs en 16 jours. Dans un autre cas, durant la même période
de 16 jours, 1 femelle a pondu 21 œufs dans deux galeries de ponte
d'alvéoles
ment
«
»
=
74
—
—
partant du couloir d'entrée; 5 dans
16
une galerie de 6 mm de longueur et
galerie longue de 22 mm. Rapidité de forage : 28 mm
1,75 mm par jour. Rapidité de ponte : 21 œufs en 16 jours.
dans l'autre
16
en
jours
Nous
=
savons
que,
dans
des
conditions
favorables,
le
forage
d'une
galerie
progresse de 3 mm par jour. Dans ce deuxième cas, le forage de
28 mm de galerie de ponte aurait donc exigé 28 :3 = 9 K jours. Pour le
creusage et la préparation des alvéoles, la ponte de 21 œufs, il restait
environ 6'A
donc
jours, ce qui paraît plausible, en envisageant l'alter¬
forage et de ponte de la femelle.
Le nombre d'œufs qu'une femelle arrive à pondre varie considérable¬
ment. Dans trois colonies des mieux développées, j'ai
compté : 39, 48 et
nance
des fonctions de
52 cellules larvaires et alvéoles.
17, 27, 14
et
Dans 4 autres colonies moins favorisées
18 cellules et alvéoles.
Beling (4)
admet
qu'une
:
femelle
arrive à
pondre 20 à 50 œufs.
Lorsque la ponte et, par conséquent, le forage des galeries sont ter¬
minés, les parents, en particulier la femelle, restent dans les galeries et
continuent à vidanger les excréments larvaires. Lorsque la dernière larve
s'est nymphosée et que le curage des galeries est terminé, les
parents aban¬
donnent généralement la colonie. Il n'est cependant pas rare de trouver la
femelle au milieu des jeunes lineatus sortis des cellules les plus anciennes
et nous trouvons, en même temps, dans une
colonie, des larves dans les
cellules les plus récentes, des nymphes, de jeunes lineatus et les
parents.
En parlant des fonctions de la femelle dans les
galeries de ponte,
nous avons cité la culture du champignon nourricier. Il
s'agit du gazon
mycotique (Pilzrasen) formé par un champignon minuscule appartenant
au
groupe indéterminé des
«
ambrosia
blée qu'il existe des relations
»
ou
ambroisies. Nous voyons d'em¬
entre le champignon et l'in¬
symbiotiques
Jusqu'au moment où l'ambroisie commence à tapisser la galerie de
ponte, le liseré ne mange pas; son appareil digestif reste absolument
vide; le couloir d'entrée et les premiers 5—6 mm de la galerie de ponte
secte.
sont
établis
sans
mycotique tapisse
que l'insecte
les
parois
se
nourrisse.
Dès le moment où le gazon
de la
galerie de ponte, mâle et femelle com¬
mencent à manger; ils se nourrissent de particules ligneuses, des
fragments
de cellules parenchymatiques et surtout du gazon de l'ambroisie.
Le terme d'« ambrosia
en
vient de Schmidberger (39) qui,
présence d'un revêtement blanc dans les
certains bostryches, sans cependant reconnaître qu'il s'agis¬
1836, décrivit
couloirs de
sait d'un
le
»
premier
champignon;
nous
la
il admettait que cette
d'une concrétion de la sève
en
une
masse
«
croûte saline
»
provenait
albuminoïde. La nature myco¬
tique de l'ambroisie fut reconnue par Th. H a r t i g (16) en 1844; il appela
ce champignon Monilia candida, à cause de
l'analogie des cellules, dispo¬
sées en séries, de l'ambroisie avec les chapelets de
spores des Monilia. Il
fut reconnu, plus tard, que les cellules de l'ambroisie
prises sur les parois
des galeries n'étaient pas germinatives et, par conséquent, nullement assi¬
milables à des spores. Actuellement, malgré les descriptions
morphologiques
de Hubbard (19) 1897 et les recherches perspicaces de
Neger (26,
27, 28) 1908, 1909 et Schneider-Orelli (41) 1913, la position sys¬
tématique de l'ambroisie reste indéfinie. Schneider-Orelli a prouvé incon-
—
75
—
symbiotique entre le bostryche disparate (Anidispar) et un champignon ambrosia; il montra que la femelle de
cette espèce porte, dans son intenstin moyen, une réserve de cellules gersemées », dans les galeries d'une
minatives du champignon qui seront
nouvelle colonie, pour donner naissance au gazon mycotique nourricier.
Le mode de dissection qui permet de découvrir les cellules germinatives de l'ambroisie, dans l'intestin moyen de femelles hivernantes
d'Anisandrus dispar (Schneider-Orelli. 41, p. 64), fut appliqué également
sur le bostryche liseré; jusqu'à présent, les résultats obtenus ne permettent
la dissection de nom¬
pas de résoudre définitivement le problème. Malgré
breux individus pris dans leurs quartiers d'hiver, de septembre à avril,
testablement l'association
sandrus
«
il
me
ne
bante,
et
la
son
fut pas possible de déterminer, d'une manière absolument pro¬
façon dont s'effectue la conservation du champignon nourricier
transport des anciennes galeries dans
les nouvelles colonies.
façon de procéder était conforme à celle indiquée
l'ai expérimentée sur des femelles hivernantes
par Schneider-Oreilli, je
d'Anisandrus dispar, où elle devait donner des résultats positifs. Ainsi,
le 27 février 1933, cette méthode me permit de découvrir, en grand nom¬
Pour voir si
ma
moyen de ce
concernant le liseré devant être complétées,
bre, les cellules germinatives de l'ambroisie dans l'intestin
bostryche.
Ces
investigations
plus près,
toucherons pas de
cette intéressante question.
nous
ne
Le fait que le champignon
déterminé, immédiatement avant
1° que
l'ambroisie
dans le cadre du
commence
les
croître
ponte,
à
un
moment
nous
prouve
sème lui-même, au moment voulu, les
parois de la galerie de ponte commencée;
l'insecte
sur
à
le début de la
présent travail,
à
bien
:
germes
de
porte les germes de l'ambroisie dans son corps.
effet, si, d'une part, l'insecte ne pouvait procéder lui-même à
l'ensemencement de l'ambroisie au moment désiré, et si, d'autre part, les
2° que le lineatus
En
germes du champignon étaient fixés à l'extérieur du corps ou apportés
dans les galeries par l'air, il n'y aurait aucune raison pour que le couloir
d'entrée de 1 à 2 cm de longueur, traversant la couche cambiale et de
parenchymatiques, reste stérile, sans trace d'ambroisie !
qui sème les germes de l'ambroisie, dont elle cultive
ensuite les gazons floconneux. Les galeries offrent aux germes de l'am¬
broisie, mais aussi aux germes d'autres champignons apportés par l'air ou
fixés au corps de l'insecte, un substratum pur, stérile. Les divers cham¬
pignons se développant dans des conditions analogues ne tarderaient pas
si la
les plus hâtifs éliminant les plus lents
à se concurrencer
femelle ne procédait pas à une culture sélective, dont le but est de favo¬
riser l'ambroisie en éliminant les indésirables, comme un jardinier élimine
nombreux tissus
C'est donc la femelle
—
—
les mauvaises
herbes dans
ses
cultures.
champignon aérobie qui, pour prospérer, exige un
certain degré d'humidité à l'intérieur des galeries. L'insecte cherche tou¬
jours à maintenir les principes végétatifs de l'ambroisie à un état optimal.
La sciure de forage, les excréments des parents et, en particulier, des
larves, dont le nombre augmente avec le prolongement des galeries, sont
L'ambrosia est
un
—
éliminés
leries
sans
bien
cesse
par le
mâle et la
Dans les endroits humides et
ment. Par
couloir
ou
—
femelle, afin
de maintenir les ga¬
aérées.
du bois est
lation,
76
satisfaisant,
ombragés,
contre, lorsque les bois attaqués
lorsque
d'entrée
forage qui
sert
le
est
ou
lorsque
le
degré d'humidité
les couloirs restent ouverts et l'air circule libre¬
degré
sont
exposés
à
une
forte inso¬
d'humidité du bois diminue
fréquemment
certainement
au
trop rapidement, le
tampon de sciure de
bouché
réglage
par un
de l'humidité dans les
Le mâle est alors
séparé de la femelle par le tampon plus
observations, n'est que temporaire. Selon
ou
galeries.
épais
moins
W i c h m a n n
qui, suivant nos
(52, p. 129), ce tampon se rencontrerait dans toutes les colonies; il écrit
à ce sujet :
Einige Zeit nach dem Eindringen ins Holz hat einer der
Kâfer, es durfte das mânnliche Tier sein, den Eingang mit einem dunnen,
oftmals mâssig vorgewôlbtem Deckel von aneinander geklebten Fâzes
verschlossen, in dessen Mitte oder weniges unterhalb eine kleine Lùcke
ausgespart blieb. Die okologische Bedeutung des Deckels ist noch nicht
erkannt. Durch die Lucke wird aller Abfall ausgeworfen ». Les observa¬
«
tions de Wichmann sont exactes pour tous les cas où l'humidité est fac¬
minimum et, là encore, la présence ou l'absence du tampon sont
teur
réglées
par
l'insecte
suivant
ponte. Un couloir bouché
humide. Dans
un
le
par
degré d'humidité dans
temps
sec
bois du chantier Locher &
peut être
Cie,
les
ouvert
orienté dans
galeries de
par
sa
temps
longueur
de l'est à
l'ouest, j'ai pu constater que les couloirs d'entrée du côté sud
possédaient généralement un tampon, tandis que les couloirs
d'entrée du côté nord restaient ouverts. Dans plusieurs cas, j'ai remarqué
que des couloirs d'entrée, bouchés durant la journée, étaient ouverts le
soir. Dans des conditions optimales d'évolution, le tampon n'est nullement
du
billon
nécessaire.
L'air est le facteur le
plus important pour la végétation normale de
galeries. En effet, si nous éliminons les parents d'une
colonie, nous constatons bientôt que les galeries de ponte se remplissent
d'excréments larvaires, réduisant de plus en plus la circulation de l'air.
Les gazons d'ambroisie n'étant plus cultivés changent totalement de forme
et les tapis réguliers, formés d'innombrables petites cellules
globuleuses
en séries, se transforment en
couches feutrées irrégulières d'aspect co¬
tonneux, de couleur blanche persistante (fig. 62). La culture par l'insecte
est donc indispensable et, grâce à cette culture sélective, les
gazons d'am¬
broisie arrivent à tapisser les parois des galeries et constituent la
prin¬
cipale nourriture du lineatus. Comme nous le verrons, en parlant de la
biologie des larves, l'ambroisie pénètre également dans les cellules lar¬
vaires, en tapisse les parois latérales pour servir aussi de nourriture aux
l'ambroisie dans les
larves.
L'ambroisie du lineatus
(fig. 63 et 64) est constituée par un mycélium
ramifié, pénétrant à une profondeur variable (1 à 6 mm) dans les
tissus cellulaires de l'aubier, en particulier dans les cellules
parenchymatiques et les rayons médullaires. Du mycélium partent, vers l'intérieur,
des galeries, les cellules globuleuses arrondies ou
quadrangulaires, dis¬
posées en séries ou chaînettes de 5 à 8 cellules, rarement davantage.
très
—
Ces
séries, serrées
proprement
sorte
de
dit.
les
Les
contre les
unes
plus
>/.
—
autres, forment le gazon mycotique
globuleuses
cellules
granulation
«
77
ou
moins
à
renferment
transparente,
l'intérieur
formée
une
par
les
(3) a constaté la présence de «glyeoetc. », dans les cellules
gène, d'huile, de corpuscules métachromatiques,
du bostryche disparate. Ces cellules sont donc
l'ambroisie
de
globuleuses
riches en matières nutritives servant à l'alimentation de l'insecte parfait
nourricier
et des larves. La présence de l'ambroisie comme champignon
larves. En effet,
est nécessaire au Hneatus et tout particulièrement aux
substances
en
réserve. Beauverie
La galerie est encom¬
Fig. 62. Partie d'une galerie de ponte placée sous verre.
cultivé et
brée d'excréments larvaires. Le champignon ambiosia, n'étant plus
et forme une masse
manquant d'air, a subi une transformation caractéristique
larves dans leur*
ambiosia; 1.
excréments: ambr.
cotonneuse, ex.
Agr. 8 X
cellules.
le
bois
surtout
étant
les
pauvre
laives
=
=
=
en
matières
devraient
nutritives
prolonger
azotées, l'insecte parfait
considérablement leurs
et
couloirs
dans la matière ligneuse les éléments indispen¬
pour trouver uniquement
est
sables à leur nutrition; ce dur travail de forage et de digestion
concentre dans ses cellules les matières
à l'ambroisie,
évité
grâce
puisées
nutritives
qui
dans
les
tissus
parenchymatiques,
les
rayons
médul
galeries et les chambres larvaires. Si nous
laires, etc.,
admettons que les filaments niycéliens pénètrent, jusqu'à une profondeur
des
de 5 mm, dans les tissus environnant les galeries et les chambres
aisément la masse de matière
nous
nous
représenter
pouvons
larves,
obtenir la quantité
ligneuse que l'insecte devrait ronger et digérer pour
les
dans
accumulés
mycotiques.
nutritifs
gazons
d'éléments
entourant
les
78
—
L'avantage
culture
que
favorisée
l'espèce;
ce
l'ambrosia
dans
les
champignon
a r t i g (16)
nature ! Th. H
tire
—
de
conditions
ne
rencontre
se
avait
l'association
optimales
déjà
nulle
et
symbiotique
la
part
constaté que les
est
conservation
ailleurs
parois
dans
des
de
la
de
la
galeries
ponte et des chambres larvaires prennent une coloration de plus en
plus foncée, pour devenir et rester brun-noirâtre à la fin de l'évolution
Fig
Fig.
t3.
63
a) Coupe
Fig.
64
transversale de la
paroi d'une galerie de ponte avec gazon
tissus ligneux.
intact; tis. lig.
b) Détail de quelques séries de cellules globuleuses, my.
mycélium;
cellules globuleuses.
g. m.
gazon mycotique; c. glob.
Agr. 166 X
d'ambrosia
encore
=
=
=
Fig.
64.
=
Coupe longitudinale
d'ambrosia
lium;
g.
m.
encore
=
de la
intact,
gazon
paroi
r.
mvcotique;
de la colonie. Cette
galerie de ponte avec un
médullaire; my.
cellules globuleuses.
glob.
Agr.
d'une
méd.
=
c.
rayon
=
gazon
mycé¬
=
140 X
coloration est due à un brunissement du mycélium
parois des galeries et dans les tissus ligneux. Ce brunissement
commence toujours dans les cultures les plus anciennes,
c'est-à-dire au
commencement des galeries de ponte après que le gazon mycotique a été
brouté par l'insecte; il correspond à l'extinction végétative, à la mort de
l'ambrosia dans ces cultures.
Le brunissement ou, mieux dit, le noir¬
cissement est progressif; son achèvement correspond à la fin de' l'évolu¬
sur
les
tion des insectes dans les colonies.
79
—
4° L'évolution de la
—
larve,
nutrition.
sa
e 1 i n g
(4) en 1873, la
et
connue
imparfaitement
biologie
basée sur plusieurs hypothèses erronnées, conséquence du manque d'obser¬
vations directes. Les difficultés d'observer l'évolution des larves du liseré,
dans les cellules larvaires, poussèrent plusieurs auteurs à un raisonne¬
du
ment déductif par analogie. Il était déjà connu alors que les larves
se nourrissent uniquement d'am¬
Anisandrus
(
dispar)
bostryche disparate
établis par la
broisie, sans agrandir les couloirs qui sont préalablement
du dispar,
à
celles
assimilées
alors
furent
lineatus
du
larves
femelle. Les
Avant la
des
bien
qu'il
fût
publication
du
larves
déjà
observations de
des
lineatus
connu
que
B
très
était
les cellules larvaires du lineatus
ne
sont
que les cellules larvaires
à
mesure de la croissance du corps de la larve,
et
fur
au
s'agrandissent
à la décomposition progressive des tissus ligneux entourant celui-ci.
pas
établies
grâce
Ainsi,
les
par
parents.
Il
la larve était enfermée dans
était
une
engen Sarge », expression de Beling),
Les observations de Beling (4)
admis
(«
sorte de cavité étroite
sans
pouvoirs
ont mis fin à
se
in einem
retourner !
descriptions
ces
fan¬
taisistes. Beling observa que ia larve du lineatus peut se mouvoir dans
nourrissant des particules
sa « cellule », qu'elle agrandit elle-même en se
Cet auteur
ligneuses et des sucs provenant des parois de la cellule.
les
d'un
la
tapissant
constaté
bien
champignon
présence
perspicace a
sans cependant en découvrir l'im¬
cellules
des
latérales
larvaires,
parois
n'exclut pas la possi¬
portance capitale dans la nutrition de la larve; il
bilité que des parties du champignon peuvent se mélanger aux particules
Il
et sucs ligneux servant de nourriture, mais sans intention de la larve.
verentstehen
der
allerdings
Saftzersetzung
écrit à ce sujet :
infolge
«
Pilzgebilde in der Larvenhôhle und
gelegentlich mit verzehrt, jedenfalls spielen sie
schiedene
der Larve
nur
eine
zufâllige
und
unwesentliche
werden
der
von
Larve
Ernâhrung
(p. 38). Beling
contre l'opercule
aber bei der
Rolle
»
outre, que les larves pressent leurs excréments
admet,
de fermeture de la cellule, après les avoir mâchés entre les mandibules.
En 1880, Nordlinger (29, p. 37) écrivait touchant la nutrition des
larves du lineatus : « Trotz grosser Aufmerksamkeit war ich nicht ini
Stande zu ermitteln, wie eigentlich die Ernâhrung der Larve stattfindet.
en
Doch bemerkte
Larve und dem
ich, dass bei
Muttergange
einer Reihe
von
Larvenzellen zwischen der
rundes, die schwarze Masse des
Verbindung herstellt. Durch die Lupe
ein kleines
Ganges unterbrechendes Loch die
konnte man die Bewegung der Larven in ihren Zellen sehen. Merkwurdigerweise kehrten sie den Kopf déni Muttergange zu und kauten sichtbarlich kleine Holzstiickchen ». Nordlinger a donc découvert la présence
d'un orifice dans
les larves
l'opercule des cellules larvaires. Par
particules ligneuses, ce qui lui
mâcher des
cet
orifice,
il
a
vu
fait supposer que
aux larves les ali¬
l'orifice constaté permet à la femelle de « distribuer »
ments nécessaires à leur nutrition. Nordlinger a également
observé
que
galerie de ponte par l'orifice
Europaische Borkenkâfer »,
de l'opercule. Dans son ouvrage classique
diverses opinions dominantes,
les
examine
f
h
f
h
E
i
o
c
304,
1881, p.
bostryches champignonconcernant les ambrosia et la nutrition des
les larves
expulsent
leurs excréments dans la
«
«
—
neurs
»; il écrit à
ce
sujet
:
«
80
Eine dritte
wiirde die
sein, dass
seien, dass
ferner Holzfasern gar nicht
die
Pilze,
dern hochstens ausgesaugt
welches
als
Baumsaft
aus
—
wenn
Ansicht, zu der ich mich bekenne,
vorkommen, ganz nebensâehlieh
mit verzehrt, d. h. verschluckt, son-
sie
werden, dass jedoch das gallertartige Gerinnsel,
den Wânden ausschwitzt, die Hauptnahrung
der Larven und bezw. auch der Kâfer bildet
la
».
Eichhoff admet donc que
concrétion
gélatineuse », qui lui semble produite par exsudation de la
sève sur les parois des galeries, constitue l'aliment principal des larves et
des insectes parfaits. Or, cette concrétion gélatineuse n'est autre
que le
gazon mycotique de l'ambrosia.
En 1887, B e 1 i n g (5) réfuta les affirmations de Nôrdlinger et
d'Eichhoff, en renvoyant à ses observations publiées en 1873. Il est vrai¬
ment étonnant que Beling n'aît pas constaté la présence d'un orifice
circulaire dans l'opercule des cellules larvaires, ni observé le rôle de l'am¬
«
broisie dans la nutrition du lineatus et de
En
C. Schaufuss
larves.
ses
raison que les larves du
1913,
(35)
lineatus expulsent leurs excréments dans les galeries de ponte.
Cette
constatation très juste est suivie de l'affirmation, absolument fausse, que
la femelle (Mutterkâfer) nourrit les larves en remplissant sans cesse l'ori¬
fice de l'opercule par des filaments mycotiques pris dans les gazons d'am¬
affirmations ont été également émises par H u b
broisie.
De telles
b a r d (19), 1897, concernant les Xyloterinœ de l'Amérique du Nord; il
serait intéressant de les vérifier ! Hubbard a peut-être pris pour des réa¬
lités les suppositions de Nôrdlinger.
Enfin, en 1925, H. E. Wichmann (52) fait à l'Académie des
admet
avec
-
sciences de Vienne
une
courte communication intitulée
:
«
Die
Oekologie
Xyloterus lineatus 01.» Cette communication résume les résultats d'ob¬
servations entreprises en 1915 et contrôlées
presque chaque année ».
Les principales manifestations biologiques des parents et des larves sont
analysées avec précision; elle met définitivement au point les supposi¬
tions, les incertitudes et les hypothèses souvent erronnées des auteurs
précédents.
Les résultats de nos observations personnelles confirment et com¬
plètent les constations de Wichmann. Suivant la température, l'œuf éclôt
5 à 10 jours après la ponte; il en sort une petite larve constituée par un
petit coips conique d'un blanc laiteux, opaque, incurvé du côté ventral et
fixé à une calotte chitineuse brun-jaunâtre formant la tête. La tête est très
grosse, par rapport au reste du corps, et semble disproportionnée. Les
pièces buccales sont fortement développées et commencent aussitôt à
fonctionner. La jeune larve déchire et mange ce qui reste de l'œuf, puis
elle s'applique à creuser un petit orifice dans l'opercule qui la sépare de
la galerie de ponte. Cet orifice établi, la jeune larve se retourne, mange
le tapis de fine sciure sur lequel la femelle avait pondu l'œuf et découvre
le fond de l'alvéole. Les fortes mandibules s'attaquent alors aux parois
de l'alvéole qui est peu à peu élargi et approfondi. La cellule larvaire est
d'abord sphérique, puis prolongée en fuseau, au fur et à mesure que les
dimensions de la larve augmentent. A des intervalles plus ou moins longsT
la larve tourne sa face ventrale vers l'orifice de l'opercule, replie son
des
«
81
—
—
à ce que les mandibules arrivent à hauteur
corps en boule, de manière
de l'anus directement sous l'orifice. A ce moment, nous voyons sortir de
l'anus une saucisse d'excréments de couleur jaune-pâle, que les mandi¬
bules saisissent aussitôt. Les maxilles effectuent alors un mouvement de
d'arrière
va-et-vient
ture des mandibules.
alternant
avant,
en
Ainsi,
cisse, les maxilles la poussent
percule et ainsi de suite. Ces
fermeture
la
avec
l'ouver¬
et
moment où les mandibules lâchent la sau¬
au
c'est-à-dire
avant,
en
l'orifice de l'o¬
\ers
de pousser les
excréments par l'orifice dans la galerie de ponte (fig. 65). Les excréments
étant expulsés, la larve se retourne et continue de creuser sa cellule
mouvements
pour but
ont
(fig. 66).
x4
A
Ex
s>
Fig. 65
sant
ses
excréments
dans la
l'opercule
expul¬
d'une larve
Dessin schématique
de ponte.
galerie
A
=
ambrosia ;
0
=
opercule;
Ex.
=
excréments.
Agr.
Peu
que la larve
après
cellule larvaire,
nous
commencée,
ainsi
parois
ment
les
une
tarde
ne
qui
ce
entièrement
tapisser
à
pas
peut avoir lieu
ne
en
les
de la
présence
la larve ronge successivement au fond et sur le pourtour
le gazon de l'ambroisie ne peut s'établir que progressive¬
parois terminées, c'est-à-dire
Dans
normale.
vons
nous
cellule,
la
creuser
gazon d'ambroisie sur la paroi
éliminons alors une larve d'une cellule
un
effet,
cellule,
sur
l'alvéole et commencé à
apparaître
l'ambroisie
et le fond de la
larve. En
de la
Si
25 X
agrandi
a
voyons
l'opercule.
intérieure de
de
l'orifice
par
les
toutes
terminale
zone
cellules
en
gazon
sans
si
où la cellule
la
mycotique,
examinons
nous
atteint
au
sa
largeur
trou¬
nous
où la larve
zone
microscope
Cependant,
longitudinale d'une cellule larvaire, nous voyons
l'ambroisie précède toujours la formation du gazon
tinue à ronger.
a
d'établissement,
voie
la
sur
con¬
coupe
mycélium
le
que
une
zone
de
même où
!a larve continue à ronger.
Un examen de l'intestin moyen d'une larve nous montre qu'il regorge
et de fibres ligneuses et de nombreux fragments du mi/céde
particules
lium de l'ambroisie. La larve mange tout
des
de
parois
passé
dans
Afin
cellule;
tout
ce
qui
digestif.
pouvoir déterminer
son
de
larves, j'ai
sa
est
ce
que
rejeté
ses
mandibules arrachent
dans la
galerie
de
ponte
a
tube
ouvert latéralement
une
exactement
galerie
de
le
genre
ponte
avec
de
13
nutrition
jeunes
des
larves
fi
—
placé
le tout,
82
—
plaque de verre, dans un récipient humide. Les
déranger et continuèrent à évoluer. J'ai pu
alors observer que les larves ne se contentent pas uniquement de prolon¬
ger leurs cellules, mais qu'elles interrompent fréquemment leur forage
pour entamer le gazon d'ambroisie. Les mandibules taillent de petits mor¬
ceaux du gazon qui sont aussitôt avalés. Durant la période qui précède la
nymphose, lorsque le forage de la cellule larvaire est terminé, la nourri¬
ture de la larve consiste uniquement en ambroisie.
Au moment de la
nymphose, tout le gazon de la cellule a été brouté. Cependant., durant
le repos de nymphose, l'ambroisie continue à croître et au moment ou
et
larves
ne
se
sous
une
laissèrent
pas
Fig. 60. (ialeiie de ponte de laquelle le» parents
combiée d'excréments larvaires.
été enlevés:
ont
elle
est
Agr.
en-
7 X
jeune insecte parfait apparaît, le gazon mycotique est reconstitué,
tapissant les parois latérales et l'opercule de la cellule. Le fond de la
cellule, sur lequel repose la dernière enveloppe larvaire, reste toujours
sans gazonnement. Ainsi donc, l'ambroisie entre
pour une bonne part dans
l'alimentation de la larve: elle est même indispensable. En effet, il serait
impossible à la larve de trouver uniquement, dans la matière ligneuse que
représente le olunie d'une cellule, les éléments nutritifs nécessaires à sa
le
constitution. De
nouveau,
nous
voyons
l'ambroisie
clairement
qui draine dans ses gazons les
ligneuse beaucoup plus considérable.
11
est
très
difficile
d'observer
les
le
rôle
nourricier de
matières nutritives d'une
mues
des
larves
du
niasse
Hncatus;
en
effet, sitôt après la mue, la larve mange totalement l'em eloppe dont elle
—
vient de
se
83
—
défaire. Pour chercher à déterminer le nombre des mues, j'ai
de
ouverte, contenant 7 jeunes larves dans
galerie
ponte
marquées d'une petite tache d'encre de Chine
et
noire qui restait bien visible. Lors de chaque mue, la tache disparaissait
réci¬
dans
un
fut
tout
Le
placé
les larves étaient marquées de nouveau.
éliminés chaque jour de
pient humide et les excréments larvaires furent
placé
sous verre une
Les 7 larves furent
7 alvéoles.
la
galerie
vivantes
de
sur
ne restait plus que 4 larves
3
mues, à des intervalles de 8 à 10
lesquelles je pus constater
la troisième mue constatée, les larves avaient atteint leur
ponte. Au bout de 26 jours, il
jours. Après
s'être tournées tête
plein développement: trois d'entre elles périrent après
resta
dernière
La
plusieurs jours immobile et
contre la galerie de ponte.
des larves sous verre fut
mort
de
la
La
cause
finit par périr également.
la transformation des gazons de l'ambroisie en tissus coton¬
excès d'humidité. Il est intéressant de
un
et
principalement
neux
(fig. 62)
probablement
larve, la tête conserve à peu
qu'elle accuse à la sortie de l'œuf; l'augmentation est
constate qu'au microscope (fig. 67). Chez la jeune larve,
constater que, durant toute l'évolution de la
près
les dimensions
minime et
ne
se
Fig.
les
variations
1.
la tête
elle
nous
nous
de
(î7. Accroissement
remarquer
4
3
12
2
la larve
minimes
cours
de
son
dimensions
évolution. A
de
la
capsule
ccphalique.
jours après l'éclosion
2.
4
»
3.
21
»
4.
33
»
paraît trop grosse
petite.
semble trop
au
des
»
»
»
»
Agr.
16 X
la larve adulte,
par rapport au corps: chez
Le fait est que la larve a besoin, dès son
puissante pour creuser sa cellule; cette
la
larve
adulte, dont la nourriture consiste
armature reste suffisante pour
Dans notre cas particulier, il n'est donc pas
en ambroisie.
éclosion, d'une
armature buccale
principalement
nécessaire que l'armature buccale soit renforcée, au fur et à mesure que
les dimensions du corps augmentent, et que la consommation d'éléments
L'aliment concentré,
que la larve
nutritifs devient plus considérable.
d'ambroisie,
par rapport au
trouve dans les gazons
compense
largement
la
des organes buccaux
A la fin des son évolution, la larve bouche l'orifice de
une niasse
spongieuse
disproportion
corps de la larve adulte.
d'excréments et
se
l'opercule avec
dispose longitudinalement dans sa
84
—
cellule,
le
—
droit, la tête toujours placée vers la galerie de ponte;
position, elle reste immobile jusqu'à sa nymphose. La nymphe
conserve la même position; elle est cependant mobile et les mouvements
de l'abdomen lui permettent de se tourner sur son axe
longitudinal. L'ex¬
trémité de l'abdomen repose sur la dernière enveloppe larvaire au fond
de la cellule. La durée d'évolution des larves dépend du climat
local, en
particulier de la température. Dans notre bille d'élevage, au laboratoire
(fig. 68), nous avons constaté les stades évolutifs suivants:
corps
dans cette
Stades
évolutifs
Essaimage principal
Premiers œufs
.
Premières larves
Premières
.
.
.
fin avril
Intervalles
}'
•nv.
21 mai
.
nymphes
Premiers insectes
1932
.
.
30 mai
.
.
18
parfaits
27
juin
juin
/
*
}
22
jours
9
»
19
>
8
»
Durée
totale depuis le
delapontejusqu'au
premier insecte parfait,
début
au
laboratoire
28
juin,
:
21 mai
soit 36
au
jours
Cette
période de 36 jours est un minimum qui se laisse réaliser dans un
Nos observations, en forêt et sur le chantier Locher &
Cle,
nous font admettre, avec Beling,
que suivant les conditions climatiques
plus ou moins favorables, la durée d'évolution de la ponte jusqu'à l'insecte
parfait varie entre 6 et 10 semaines. Beling admet que, de cette période,
environ 1/6 sert à l'incubation, 4/o à l'évolution de la larve et 1/B au
repos
de nymphose. Dans le cas de notre expérience au laboratoire, la durée se
répartirait comme suit : % pour l'incubation, y, pour l'évolution larvaire
et K pour le repos de nymphose.
laboratoire.
5°
Manifestations
biologiques des jeunes
liserés
(Jungkâfer)
A la fin du repos de nymphose, les formes et contours de la
nymphe
sont pareils à ceux de l'insecte parfait; une fine membrane
transparente
enveloppe encore le corps complètement formé du jeune lineatus. Après
l'éclosion, l'insecte est à peine coloré et son enveloppe chitineuse très déli¬
cate; il reste quelques jours encore immobile dans sa cellule; durant ce
temps, les téguments s'affermissent et la coloration s'accentue. Le jeune
lineatus commence alors à pousser de la tête contre l'opercule qui ferme
sa cellule.
Après plusieurs essais sans résultat, le bouchon d'excréments,
avec lequel la larve adulte avait fermé l'orifice de
l'opercule, finit par
céder à ces poussées répétées. Se servant alors de ses
mandibules, le
jeune insecte déchire peu à peu l'opercule. Tout en déchiquetant la porte
de sa prison, il répète ses coups de bélier jusqu'au moment où
l'opercule
est complètement éliminé. Il essaye alors de sortir de sa cellule.
Malgré
de nombreux efforts, il n'y arrive pas et il est obligé d'en
élargir le col.
Cette nécessité s'explique par le fait que l'alvéole, dont la cellule constitue
le prolongement, a un diamètre moyen de 1 mm qui n'est
pas agrandi par
la larve. L'insecte parfait, mesurant 1,33 à 1,43 mm de
largeur, est donc
obligé d'agrandir considérablement cet orifice. Le fait est que le diamètre
moyen de l'orifice d'une cellule d'où l'insecte est sorti
mesure
1,50
mm.
85
Fig
Galerie de
68
Plusieurs
gazon
Fig
sont
ponte lors de 1 apparition des premiers
retournes
dans
les
berceaux
de
69
Tige d'élevage
infectes
pour
-\
paifaits
broutei
Agi
ftambrosw.
morceau
mmphose
au
sciure de forage, m gaze
se foi
colonie pou»- permettre de contiôler le nombre
d'individus sortants
laboiatoire
de gaze recouvrant
le
7 X
une
=
—
86
—
Le
—
étant suffisamment
élargi, le jeune lineatus réussit à sortir.
galerie maternelle, il recule aussitôt pour faire face à l'ori¬
fice de sa cellule, dans laquelle il pénètre la tête la première ^fig. 68).
Les parois latérales de la cellule, ou chambre de nymphose, sont recou¬
col
Arrivé dans la
vertes d'un gazon
un
d'ambroisie:
la dernière
petit tas,
au
fond de la cellule
reunis,
trouvent
se
en
enveloppe larvaire et l'enveloppe de la nymphe.
ces restes,
puis se met à brouter avidement le
L'insecte mange d'abord
gazon d'ambroisie. Si, à ce moment,
poussons l'insecte hors de
nous
sa
cel¬
il y retourne le plus rapidement possible et semble chercher à avaler
le maximum d'ambroisie dans le minimum de temps. A trois reprises, j'ai
lule,
pu
constater
des
de
cas
été
cannibalisme, tels qu'ils ont
Leist (1902) et par AVichniann (1925).
l'n
jeune
observés
pénètre, en
llant l'opercule, dans
Hncatus
cellule où peut
par
roui¬
une
trouver
se
congénère n'ayant pas
réussi à se dégager,
une nymphe ou une larve.
un
encore
L'intrus
d'abord
dévore
l'hôte de la cellule convoi¬
tée
mange ensuite le
d'ambroisie.
Il est
et
gazon
que c'est l'insuffi¬
probable
le manque d'am¬
la
cellule
ou
sance,
dans
broisie,
d'origine
d'un individu
celui-ci
pousse
au
qui
canni¬
balisme.
Après
avoir
séjourné
certain temps dans les
galeries, les jeunes lineatus
un
Fig.
70.
Tige
d'élevage
artificielle dans des
et
essais
tiges
de
d'infection
mélèze.
ont
obtenu
normale
quitter
et
les
la
coloration
s'apprêtent
à
Le
colonies.
juillet, l'émigration commença pour les colonies de notre bille d'éle¬
Les premiers insectes parfaits, étant
au laboratoire (fig. 69 et 70).
apparus le 27 juin, avaient donc passé 24 jours dans les galeries.
20
vage
La bille
d'élevage
était entourée d'une toile de gaze laissant un espace
A trois endroits, la toile était ouverte et
libre entre la bille et l'étoffe.
donnait accès à des
les
lineatus
sortant
du
juillet
jour,
lineatus.
20
Ainsi
le
pièges
des
au
en
verre
colonies.
22
8 août
dans
La
lesquels
méthode
la lumière devait attirer
fut
au
excellente
je pus recueillir un
soir, un récipient piège
août,
certain
et
chaque
nombre
renfermait
d*1
encore
18 liserés.
6° Constatations
La dissection
anatomiques.
d'individus fraîchement éclos et mangeant les gazons
.l'ambroisie des chambres de nymphose révèle la présence de
masses
my-
87
—
—
de l'insecte. Nous y
cotiques dans l'œsophage, le jabot et l'intestin moyen
trouvons des cellules entières d'ambroisie, isolées ou en petits groupes,
bouillie
amorphe. Plus tard, durant la période
au milieu d'une sorte de
»
«
de nombreux
d'émigration,
tous
l'intestin
avaient
une
et
furent
mâles et femelles
l'intestin
disséqués;
vides,
résidus jau¬
absolument
moyen
de
brune
masse
Fig.
antérieur
postérieur renfermait quelques traces
amorphe dans la poche rectale.
tandis que l'intestin
nâtres et
insectes
71
Représentation schématique des
d'une colonie,
éléments
divers
dimensions
les
d'après
dessinés
Agr.
moyennes.
1. Galerie de
2. Alvéole
3.
œuf.
avec
Opercule
10 X
ponte.
avec
orifice
4. Cellule larvaire, 8
au
milieu
jours après
éclosion de la larve.
5. Chambre de
nymphose
ou
cel¬
lule larvaire terminée.
G
Opercule
dans
une
7. Coupe
d'une cellule larvaire
galerie
de ponte.
transversale
d'une ga¬
lerie de ponte et du corps d'une
femelle dans celle-ci.
chapitre par une récapitulation des dimensions
de nymphose.
moyennes des galeries, alvéoles, opercules et chambres
1,75 mm
1° Couloirs d'entrée et galeries de ponte : diamètre
1,00
2° Alvéoles : diamètre à l'entrée
0,70
profondeur
1,05
3° Opercule fermant les cellules larvaires : diamètre
4° Orifice de l'opercule : diamètre
0,40
Nous terminerons
ce
.
»
•
.
»
.
»
.
»
schématiques
Les dessins
de la
fig.
71
sont basés
sur
ces
dimensions
moyennes.
VII. Le
Avant la
ne
problème
des
générations
annuelles
publication des observations de B e 1 i n g (4) en 1873,
précis sur le nombre des générations annuelles
connaissait rien de
les auteurs s'étaient surtout
liseré; jusqu'alors,
systématique
et du classement
de l'insecte.
occupés
de la
on
du
morphologie
—
88
—
Beling affirme avec certitude que le liseré effectue deux généra¬
tions annuelles, que dans des conditions
exceptionnellement favorables,
il arrive même à en commencer une troisième ! Cet
auteur trouve la
de
affirmations dans les constatations suivantes
ses
preuve
que
je résume briè¬
vement.
En 1870, il observa le premier
essaimage au début de mai; les pre¬
mières larves le 29 mai. Le 6
juillet, il trouvait dans une même colonie
un grand nombre de
jeunes insectes parfaits déjà colorés; dans les ber¬
ceaux de nymphose, en
outre, de nombreuses nymphes. Dans un autre cas,
il trouva le 23 juin des larves de diverses
grandeurs, des œufs et déjà
quelques nymphes. Un mois plus tard, le 25 juillet, il trouva les
jeunes
liserés dans les galeries et dans les berceaux de
nymphose ouverts, avec
la tête dirigée vers le fond. Près de la
tige observée se trouvaient 4 épi¬
céas déracinés par le vent, en décembre 1868. Ces
arbres, laissés sur place
avec la cime et la masse de terre autour des
racines, étaient restés verts
durant tout l'été 1870. Le 25
juillet, Beling trouva sur ces tiges les
petits tas de sciure fraîche, « und bei genauerer Untersuchung
ergab sich,
dass die Kafer hier eben im
Begriff waren, sich aufs Neue einzubohren,
also unzweifelhaft eine zweite Génération ».
Ainsi
donc,
dans le
cas particulier, le 25 juillet aurait
marqué le début
génération. Plusieurs individus avaient déjà pénétré à
une
profondeur de 2,5 cm dans le bois, d'autres à peine dans l'écorce,
d'autres enfin se promenaient encore sur les
tiges. Le 6 septembre,
6 semaines plus tard, dans les colonies de la
deuxième génération, Beling
trouva les insectes parfaits dans les berceaux de
nymphose et dans les
d'une
deuxième
galeries: en outre, les colonies renfermaient encore des larves
nymphes. Les bois renfermant des colonies étaient saturés d'eau
Holz der Fichte
war dergestalt von
wâsserigem Safte erfûllt, dass
Einschlagen des Meissels in grosser Menge hervorquoll ».
A la même date, Beling constata de nouveau
quelques petits
beim
sciure
fraîche
couloirs
des
et
d'entrée;
il
lineatus
supposa
qui commençaient
alors que
ces
à
forer
de
et
des
«
Das
:
dieser
tas de
nouveaux
individus cherchaient à s'in¬
troduire dans les troncs pour hiverner.
Cependant, le
trouva plus trace de .liserés, même dans les couloirs
atteint une profondeur de 1,2 cm ! Le 16
19
octobre,
il
ne
qui avaient déjà
novembre, Beling effectua
de
nouvelles recherches et constata que toutes les colonies étaient
vides !
Pour
1871,
semblent prouver
P"
génération
je
résumerai
une
deuxième
les principales données
génération (4, p. 18 à 29j.
de
Beling
qui
Le 26
:
avril, apparurent les premiers œufs.
juillet, apparurent les premiers insectes parfaits,
6—13 juillet, nouvel essaimage.
le 6
du
2me
génération
:
Le 13
juillet, premières larves d'une 2mp génération:
premières nymphes d'une 2me génération;
août, apparition des premiers insectes parfaits dans
les berceaux de nymphose;
septembre, larves, nymphes et insectes parfaits dans
une même colonie;
17 août,
23
19
89
—
19
—
galeries et berceaux
nymphes !
outre,
de nymphose;
dans les galeries d'une
insectes
parfaits
novembre,
vivante. Danscolonie; en outre, encore 1 nymphe
et les
insectes
les
parfaits
d'autres colonies,
suite du gel.
par
périrent
nymphes
octobre,
parfaits
insectes
14
A fin
novembre,
Beling interrompues,
dans
larves et
en
de
billon intéressant fut enlevé et les observations
avec
d'admettre
grande
ne l'empêche pas
ce
ce
qui
que, dans le
tronc même à l'état de
assurance
cas
particulier,
nymphe
le lineatus aurait hiverné dans le
parfait ! Il appuie cette con¬
et d'insecte
avait prise à son
viction par le fait que, le 23 janvier, une nymphe qu'il
en disant :
conclut
!
Beling
insecte
parfait
domicile, se transforma en
Sommer 1870 wie im Sommer
im
sowohl
wurde
Schwarmzeit
zweite
Eine
«
Sicherheit beobachtet
jedes Mal im Monat Juli mit
les observations
Si je me suis étendu aussi longuement sur
ont été reprises dans tous
tire
en
conclusions
les
qu'il
c'est que
E
forestière qui ont paru depuis 1873. Ainsi
ges d'entomologie
1871
(9, 1881)
admet deux et. dans des conditions
favorables,
».
Beling,
de
les
i
ouvra¬
hh
c
o
f f
géné¬
généra¬
règle, le
même trois
(20, 1895) admettent deux
admet que. dans la
tions, en citant Beling. E c k s t e n (8, ]897)
Seine Généra¬
i
c h (10, 1923) :
h
e
r
E
c
s
2
liseré effectue
générations.
N ù s s 1 i n
».
tion wird von den meisten Autoren als doppelt angegeben
le genre Xyloterus :
concernant
écrit
il
(30, 1927) ne se prononce pas;
».
L'ouvrage le plus
haben eine lange Fortpflanzungbereitschaft
«... sie
Der Nutzholzbor:
l'affirmation
récent de W a g n e r (50, 1930) renferme
W i c h m a n n
».
Génération
kenkâfer ist Friihswârmer mit doppelter
les plus complètes sur la
observations
les
fait
a
(52) qui, depuis Beling,
allusion quant au nombre des généra¬
biologie du liseré ne fait aucune
rations IJudeich
et
Nitsche
i
«
«
...
tions annuelles !
deux
existe deux générations, soit
Beling a, semble-t-il. prouvé qu"il
l'autre en juillet !
périodes d'essaimage, l'une en avril,
diverses scieries des régions alpes¬
dans
Or, les renseignements pris
suisse ont montré que l'invasion du lineatus
tres, du Jura et du Plateau
beaux jours. Les dégâts,
remarquée qu'au printemps, dès les premiers
et c'est surtout l'appa¬
même
l'insecte
connus
que
sont en général mieux
de plus en plus nombreux sur
rition subite de petits tas de sciure fraîche,
et les places de dépôt, qui trahit
les résineux, dans les chantiers des scieries
invasion
intense, les bois attaqués se
d'une
Lors
l'invasion du lineatus.
les tapisse. Ces
de loin, grâce à la sciure de forage jaune qui
n'est
remarquent
manifestations,
n'ont jamais
alarmantes, des invasions du liseré
subite et abondante
Xiille
l'apparition
part,
été constatées qu'au printemps.
souvent
!
jaune n'a été remarquée en juillet
suivants : De septembre
Ces affirmations sont appuyées par les faits
un épicéa et un sapin
de
forêts
les
Zofingue,
dans
1926 à septembre 1927,
de sciure
furent abattus
Knuchel
et
chaque mois,
Gaumann
dans
(25)
le
but
de
permettre
aux
professeurs
période
de déterminer l'influence de la
Les tiges
sur les
propriétés du bois de ces deux essences.
traitées différemment. Le genre
furent sectionnées et les diverses sections
d'abatage
—
de traitement
qui
chaque
en
intéresse particulièrement est celui qui consista à
plein air, sur le chantier de la scierie de Safenwil.
pour chaque mois, 4 sections furent mises en dépôt
sur
essence, et
le chantier; 1 section
sur
le
sol,
—
nous
laisser des sections
De
90
avec
2 autres sections
écorce et 1 section
et
écorce
sans
écorce directement
supports. Ces bois
exposés aux invasions éventuelles du lineatus et des obser¬
vations furent également effectuées dans ce sens. Les résultats de ces
observations furent analysés et commentés par le prof. Schneider-Orelli
qui constata qu'en 1927, dans les environs de Zofingue tout au moins, le
liseré n'avait eu qu'une seule génération.
L'essaimage eut lieu du
28 avril au 30 mai et les tiges abattues de
septembre à février, en parti¬
culier celles laissées sous écorce, furent toutes attaquées.
Malgré la pré¬
sence de billons appropriés, et dans des conditions
favorables, il n'y eut
pas d'essaimage en juillet, ni plus tard !
avec
sans
sur
étaient donc
Observations personnelles. Nous avons vu que les
jeunes lineatus de
bille d'élevage au laboratoire commencèrent à
le
vers
notre
émigrer
20
juillet; auparavant, les galeries avaient été abandonnées par les parents.
Il s'agissait donc d'observer
l'émigration en plein air et je comptais voir
un nouvel essaimage sur le chantier de la scierie Locher
& C'°, où les bois
favorables pour la fondation de nouvelles colonies ne
manquaient pas !
n'y eut aucune trace d'une deuxième génération sur ce chantier.
Dans la forêt de l'école forestière
(Lehrreyier), j'avais obtenu
Il
plusieurs
sapin, de fortes dimensions, qui furent abattues à fin
février et au début de mars et laissées sur
place sous écorce. Ces bois
devaient donc exercer une attraction particulièrement forte
sur les liserés
cherchant un milieu favorable pour une deuxième
génération. Il n'en fut
rien ! Où l'essaimage avait été abondant au
printemps, je ne vis pas un
seul lineatus apparaître, ni en juillet, ni en août! Aucun
des billons ne fut
même visité ! J'étais déjà certain de pouvoir affirmer
que le liseré n'avait
effectué qu'une génération lorsque, le 10
août, dans un jeune perchis
d'épicéa avec quelques sapins, weymouths et mélèzes, M. le prof. Schàdelin qui y marquait une éclaircie, me fit
remarquer les traces de sciure
fraîche sur le tronc d'un jeune mélèze sur
pied de 14 cm de diamètre, à
1,30 m de hauteur. La cime était complètement desséchée. La sciure
tiges d'épicéa
et
fraîche provenait en effet du lineatus. Deux colonies furent mises à
jour;
les couloirs d'entrée pénétraient à 1 cm de
profondeur, donnant accès aux
galeries de ponte presque concentriques aux cernes.
une
Malgré
longueur
d'œufs; le gazon
déjà légèrement bruni.
de 2-3 cm, ces galeries de ponte n'avaient
pas encore
d'ambroisie était abondant et le début des galeries
Le bois était saturé d'eau que la pénétration d'un ciseau
faisait couler à
l'extérieur ! Une partie de la tige de mélèze fut
apportée au laboratoire
et examinée de plus près. A côté des colonies
fraîches, il y avait, en plus
grand nombre, des colonies dont les couloirs en échelons étaient bien
développés et noirs. L'examen anatomique des organes génitaux de 7 fe¬
melles, prises dans les colonies nouvelles, me réserva une surprise intéres¬
sante. Bien que la ponte n'eût
les
pas encore
très
développées
commencé,
gaines ovariques
étaient presque complètement
vidées; en tout cas, les
femelles devaient déjà avoir pondu. Un autre cas
plus probant encore fut
91
—
qui,
celui de 2 femelles,
peine commencées,
pect
sans
le 16
—
furent trouvées dans deux colonies à
août,
trace d'ambroisie dans le
extérieur trahissait 2 insectes adultes
tronçon de mélèze. L'as¬
(Altkâfer);
dans
les
couloirs
d'entrée, pas de mâles ! L'examen des organes génitaux me prouva qu'il
et l'intestin
s'agissait de deux femelles ayant déjà pondu; l'œsophage
et l'intestin
fines
de
ligneuses
des
amas
particules
moyen contenaient
postérieur regorgeait d'excréments.
la
Le 16 août, M. Seger. gérant de la scierie Locher & Cic, me signala
me rendis
19
Le
à
des
je
août,
fraîche
sur
Rehalp.
bois,
présence de sciure
Il s'agissait principalement de gros résineux qui, au printemps,
sur les lieux.
colo¬
axaient"été fortement attaqués par le liseré. A côté des nombreuses
claire.
sciure
de
entourés
d'entrée
trous
constatai
nies vides, je
quelques
trace d'am¬
Les couloirs pénétraient jusqu'à 4 et 6 cm dans le bois, sans
adulte
femelle
une
trouvai
presque inerte,
broisie. Dans un de ceux-ci, je
de dessèchement de ces bois était tel qu'il
L'état
d'entrée.
trou
du
pies
n'aurait pas permis l'évolution d'une deuxième génération. Cependant,
sciure blanche sur plusieurs
je fus surpris de constater de petits tas de
humide.
Cette
surtout près du sol où le bois était relativement
M. Seger ne provenait
qui avait probablement attiré l'attention de
autre
d'un
larves
coléoptère, le Lydes
jeunes
pas du lineatus, mais
L.
dermestoides
mexylon
à
Le 19 août également, je trouvai la pile de bois de charpente
billes,
sciure
Rehalp II,
quartiers
autour de
laquelle j'ai ensuite
d'hiver du liseré.
Des
11
eu
la chance de découvrir les
qui formaient cette pile, nous
façon particulièrement intense:
billes
vu que 6 avaient été attaquées d'une
colonies
des billes était perforée de 2127 trous d'entrée ! Toutes ces
échelons.
étaient vides, les galeries de ponte bien noires avec de nombreux
avons
une
Quelques petits tas de sciure blanche provenaient
larves du Lymexylon dermestoides.
là
également
de
jeunes
un diamètre de 0,3-0,4 mm;
respectivement 5 et 7 mm
également trop secs, avec de
Les trous d'où sortait cette sciure avaient
deux
de
jeunes
longueur.
Ces bois
sans
écorce étaient
longitudinales,
génération.
nombreuses
deuxième
larves furent extraites mesurant
fentes
pour
avoir
pu
servir
d'asile
à
une
Nous avons vu que, dans les conditions les plus favorables, Beling
avait trouvé les insectes parfaits d'une «deuxième» génération, le 23 août,
encore
«
enfermés
»
dans les berceaux de
nymnhose.
Le deuxième essai¬
mage avait eu lieu à fin juillet ou au commencement d'août; il aurait dû
être remarqué comme l'essaimage du printemps. Dans les places de dépôt
essaimage devrait être beau¬
premier, étant donné la multipli¬
plus frappant
coup plus
cation, dans les colonies, des individus du premier essaimage. Le nombre
d'insectes parfaits en juillet, dans un même endroit, est beaucoup plus consi¬
dérable qu'au moment de l'essaimage du printemps. En effet, une paire de
lineatus, qui fonde une colonie au printemps, peut engendrer suivant les
(onditions, plus ou moins favorables, 20 à 50 individus. Dans le cas où
elles
sur un chantier 1000 femelles fondent 1000 colonies au printemps,
à 50 000 individus qui, lors d'un
000
20
engendrer
théoriquement
peuvent
et
sur
les chantiers des scieries,
intense et
un
deuxième
que le
—
essaimage,
deuxième
invasion,
en
juillet,
en
été, devrait
92
—
devraient envahir le chantier.
beaucoup plus frappante
places de dépôt, ni dans les
donc être
printemps ! Or, ni dans les
scieries, un cas pareil n'a été remarqué;
du
un
Une telle
que l'invasion
chantiers des
deuxième essaimage
ne
fut pas
observé.
est
Une autre preuve, qu'en Suisse tout
: la pile de bois de Rehalp II,
simple
au moins, la génération du liseré
qui avait abrité de si nombreuses
colonies, était la seule pile de résineux laissée à
1° Si
cet endroit.
génération avait eu lieu, elle n'aurait certaine¬
ment pas été terminée le 19 août, puisque, même au laboratoire, l'émigra¬
tion des jeunes lineatus de la première génération avait duré du 20 juillet
au 17 août! Or, nous savons que toutes les colonies de ces bois étaient vides!
2° Si les jeunes liserés, sortis en grand nombre de ces colonies,
avaient désiré fonder une deuxième génération, ils auraient dû quitter les
une
deuxième
lieux pour rechercher les
n'en fut rien; les insectes,
milieux favorables
en
quittant
leurs
aux
nouvelles
colonies, étaient
colonies.
Il
allés dans la
couverture morte du sol pour hiverner !
Comment
expliquer le fait qu'en mai, juin et même en juillet, plu¬
après l'essaimage principal, on puisse voir apparaître
de petits tas de sciure fraîche qui font croire à une deuxième génération ?
Nous avons vu que les femelles qui commencent si tard à fonder une
colonie ont généralement déjà pondu et mangé, ce qui nous prouve qu'elles
ne viennent pas directement de leurs quartiers d'hiver, mais qu'elles ont
sieurs
semaines
abandonné des
ces
que
colonies commencées. Il est intéressant de constater que
généralement des bois saturés d'humidité, ce
retardataires choisissent
Beling
maturé des
avait également remarqué. Les causes
galeries commencées sont les suivantes :
d'un
abandon
pré¬
Lors de l'essaimage, le liseré choisit des bois accusant un certain de¬
gré d'humidité intérieure; or, il arrive fréquemment que des bois bien ex¬
posés au soleil ont encore, lors de l'essaimage, le degré d'humidité requis
par l'insecte; les liserés s'y introduisent alors sans hésiter. Durant les jours
ou les semaines qui suivent, ces bois bien
exposés dessèchent rapidement
et finissent par être
lement
trop
secs
pour permettre
au
liseré de cultiver
norma¬
champignon nourricier. Alors même que les couloirs d'entrée
sont terminés, que les galeries de ponte et même la
ponte sont déjà com¬
mencées, ce milieu devenu défavorable est abandonné et la femelle s'envole
à la recherche d'un foyer plus propice. Nous
pouvons appuyer ces affir¬
son
mations par les constatations intéressantes faites dans la forêt de l'école
(Lehrrevier). Il y avait en bordure de chemin, à un endroit bien ensoleillé,
pile de bois de charpente abattus en décembre et bien écorcés. Ces
attaqués par le liseré dès le début de l'essaimage, en avril
1932. A la fin de l'essaimage, le 2 mai, je compte 480 trous d'entrée en¬
tourés de sciure de forage. Le 20 mai, je constate
que toutes ces colonies
une
bois furent
commencées avaient été
gnaient
abandonnées,
alors même que les couloirs attei¬
profondeur de 2 à 3 cm ! Les bois étaient très secs et fen¬
dillés. Environ 50 m plus bas, en bordure du même chemin, se trouvaient
quelques bois de chablis avec écorce. Ces tronces étaient placées sur deux
traverses non écorcées qui provenaient d'une perche
d'épicéa. Ces traune
—
93
—
d'eau. Lors de l'essai¬
en terre étaient saturées
à
introduire; les chablis
cherché
n'avait
s'y
liseré
mage en avril, aucun
Le 20 mai, je fus étonné de
humides.
traverses
les
trop
étaient trop secs,
de sciure fraîche; je remar¬
trouver ces traverses littéralement couvertes
verses
à demi enfoncées
d'une des traverses de
40 cm
qu'il s'agissait du lineatus. Sur
Les couloirs atteignaient
14 cm de diamètre, je comptai 38 trous d'entrée.
c'est que généralement
intéressant
fait
Un
déjà 0,5 à 1 cm de profondeur.
d'entrée
couloirs
10
que j'ouvris, je ne ren¬
dans
étaient
seules;
les femelles
quai
aussitôt
ces retardataires n'étaient
contrai que 3 mâles ! D'où la supposition que
les colonies commencées
d'abandonner
venaient
autres que les liserés qui
toutes ces femelles étaient
En
haut.
effet,
située
bois
de
plus
la
dans
pile
de sperme. Sur les 10 qui furent
séminale
pleine
fécondées, la glande
à la base des
disséquées, 6 avaient des œufs entièrement développés
ces 4 dernières avaient,
pondu;
avaient
4
partiellement
gaines ovariques,
!
en outre, l'estomac garni de particules ligneuses
la
en bordure de
17
le
J'avais,
constaté
fut
juin.
Un cas analogue
dans lesquelles
Birmensdorferstrasse, deux perches d'épicéa avec écorce,
Ces perches avaient été
évoluaient de nombreuses colonies de lineatus.
et abattues comme chablis en
automne
en
1931,
la
touchées
foudre,
par
été abandonnées et je
avril 1932. Le 17 juin, toutes les colonies avaient
fraîche
sur des souches humi¬
sciure
de
tas
nombreux
remarquai de
petits
des dans le massif forestier bordant la route.
Dans le premier cas (traverses de support),
quelques colonies arri¬
trouvai, au maximum, que
je
développement complet,
nymphose par colonie; l'excès d'humidité avait ruiné
la plus grande partie de la ponte et des jeunes larves. Dans le deuxième
de ponte bien développées
cas (souches humides), je trouvai les galeries
de nym¬
et noircies par l'ambroisie, mais aucune cellule larvaire, ni berceau
des colonies puis¬
phose. Ces souches sortaient à peine du sol. Pour que
sent évoluer normalement dans des souches, il faut que celles-ci atteignent
vèrent à
mais
un
ne
5 à 12 berceaux de
une
hauteur d"au moins 30
cm
au
dessus du sol.
Nous pouvons donc conclure en affirmant qu'en 1932, dans les envi¬
rons de Zurich, comme en 1927 dans la région de Zofingue, le Xyloterus
lineatus n'a effectué
qu'une
seule
Nous irons même
génération.
Les 335 lineatus trouvés vivants dans la
couche
superficielle
plus loin.
sol, à
du
Rehalp et sur le chantier Locher & Cio, provenaient tous incontestablement
de la génération du printemps; ils avaient donc quitté leurs colonies à la
fin de juillet et au commencement d'août, pour s'enfuir dans les quartiers
d'hiver. Les belles journées chaudes en septembre et octobre ne réveillè¬
rent aucun des hivernants. 11 semble donc prouvé que le repos d'une
génération annuelle à l'autre est une nécessité physiologique, dont dépend
vraisemblablement la maturation des germes de l'ambrosia dans le corps
l'espèce Xyloterus lineatus n'aurait jamais qu'une seule
de l'insecte. Ainsi
génération annuelle. Ce que quelques observateurs ont considéré comme
deuxième génération n'est autre qu'une fondation tardive des colonies ou,
plus généralement, un nouveau forage de couloirs après abandon forcé de
colonies commencées. Il s'agit toujours d'individus ayant hiverné et non
pas de leurs descendants
(Geschwisterbrut)
!
94
—
VIII. Choix des essences,
et
—
prédisposition
des bois
importance des dégâts
1° Choix des essences.
Le Xyloterus lineatus est un insecte spécifique des essences résineuses.
Bien que l'insecte puisse évoluer dans tous les
résineux, il semble préférer
le sapin et l'épicéa aux autres essences. Eichhoff écrivait
en
déjà,
1881,
épicéa, sapin blanc et
sapin blanc.1 Les obser¬
professeurs Knuchel et Gaumann (25) à Safenwil et nos
personnelles ont confirmé les affirmations d'Eichhoff. Ainsi,
tiges d'épicéa et de sapin abattues à la même date, soumises
que des diverses essences résineuses, pin sylvestre,
mélèze, il semble, lorsqu'il a le choix, préférer le
vations des
recherches
lorsque des
mêmes conditions et
présentant
les
dispositions requises par le liseré,
ou une place de dépôt, l'insecte
montre une préférence bien marquée pour le sapin.
1° A Safenwil, la fréquence des couloirs, sur des
planches de 1 cm
d'épaisseur, se répartissait comme suit sur les deux essences en présence
(25, p. 29)
aux
se
trouvent côte à côte
sur
un
Epicéa
Sapin blanc
2°
Répartition
chantier
1648. soit 38 %
.
.
.
des orifices d'entrée
2691,
sur
les
soit 62
»
tiges pièges dans
la forêt
de l'école forestière
(Lehrrevier) Uetliberg :
182,
Epicéa
Sapin blanc
336,
.
Dans le
l'invasion
se
cas
où le
concentre
sapin
sur
.
.
manque, où il
cette
essence.
n'y
Ainsi à
soit 35 %
soit 65
»
que des
a
tiges d'épicéa,
Rehalp II, dans
une
seule
bille
d'épicéa de 16 m de longueur, avec un diamètre moyen de 24 cm, je
comptai 2127 colonies !
La présence de sapins et d'épicéas sur un chantier de scierie, ou dans
une place de dépôt, n'exclut
pas la possibilité d'une invasion sur les autres
essences résineuses; les pins et les mélèzes peuvent être
également atta¬
qués, lorsqu'ils offrent à l'insecte les conditions requises pour son
évolution. Dans
que les
nos régions,
déprédations du liseré
2°
ce
sera
avant tout
seront les
sur
le
sapin
et
l'épicéa
plus apparentes.
Prédisposition des
bois.
C'est surtout dans les chantiers des scieries et
sur les places de dépôt,
empilés des bois abattus au cours d'une période d'exploitation,
que les cas de prédisposition pour une invasion du lineatus sont particu¬
lièrement remarquables. Ainsi, il est bien connu
que, dans une pile de
où sont
résineux où toutes les billes ont la même apparence
extérieure,
les
petits
Unter den verschiedenen Nadelhôlzein (Pinus sylvestris, Abies excelsa
er, wenn er die Wahl hat, die Weisstanne vorzuziehen. »
I
1
und
«
pectinata und Larix europea) sclieint
—
tas
sciure
de
de
forage
sont
95
—
particulièrement abondants
sur
certaines
alors que d'autres sont peu attaquées ou même absolument intactes.
D'autre part, en forêt, on n'a jamais trouvé de colonies de liserés dans
billes,
pleine vigueur. Dans trois cas, où j'ai trouvé l'infecte
sur pied, ces derniers avaient succombé à une
infection de l'agaric mielleux (Agaricus melleus Quel.) durant l'automne qui
précéda l'invasion du liseré. Il est connu également que les bois fraîche¬
ment abattus ne peuvent être aussitôt attaqués: ce n'est généralement
conditions les
que 2 à 3 mois après l'abatage que le liseré y trouve les
plus favorables à son évolution.
Les recherches des professeurs Knuchol et Giiumann (25) ont
permis de déterminer l'influence de l'époque d'abatage sur la prédis¬
position des bois pour l'évolution du bostryche liseré. Qu'il nous soit per¬
mis de reproduire la tabelle relative à ces observations intéressantes i1
des bois
sur
pied
en
évoluant dans des arbres
planches
Nombre de couloirs dans des
de 1
cm
d'épaisseur
Sapin
Epicéa
Epoque d'abatage
1926/27
13
septembre.
18 octobre
.
sur
.
.
15 novembre
janvier
14 lévrier
14
.
17
18
juin
juillet
.
16 août.
1° La
bois
les
sur
supports
sur
le sol
avec
sans
avec
sans
avec
sans
avec
sans
éccce
ecorce
écorce
écorce
écorce
écorce
écorce
écorce
15
0
118
0
127
0
110
79
0
301
0
423
0
743
0
î
96
0
40
0
402
0
421
0
81
22
266
17
154
0
196
7
4
161
46
0
51
0
.
37
0
34
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
.
0
0
0
0
0
0
0
0
0
.
0
0
0
0
0
0
0
0
.
0
0
0
0
0
0
0
0
.
0
0
0
0
0
0
0
0
.
0
0
0
0
0
0
0
0
De cette
et
le sol
377
mars
18 avril.
16 mai
pports
sur
.
13 décembre
17
su
tabelle,
nous
pouvons tirer les conclusions suivantes
:
préférence que le lineatus montre, pour les bois non écorcés
placés directement sur le sol, prouve le rôle important du
facteur humidité dans
son
évolution.
2° Les bois abattus du début de
mars
à fin
août,
avec
ou sans
écorce,
préservés de toute attaque du liseré. Ainsi, durant une période de
six mois (mars-août), les bois peuvent être abattus et laissés sous écorce
sans risquer une invasion; les bois abattus en mars et avril seront trop
frais
pour être attaqués lors de l'invasion de l'année; ceux qui auront
sont
«
»
été abattus de mai à août seront trops
suivante !
secs
pour l'invasion
de l'année
chiffres de cette tabelle n'indiquent pas le nombre de colonies,
fréquence des traces de couloirs sur des planches de 1 cm d'épaisseur;
ils permettent de se faire une idée de l'importance technique des dégâts sur les
deux essences en présence. (25, p. 29)
1
Les
mais la
9«
—
L'écorçage prolonge
3°
cette
—
d'immunité de 3 à 4
période
bois abattus de février à novembre et aussitôt écorcés resteront
des
attaques
Ces
du Uneatus.
faites
constatations
que pour les
Nos recherches
personnelles
été effectuées simultanément
Cie,
à
à
Safenwil
l'essaimage
où
régions
a
n'ont
une
valeur
lieu durant la même
comparative
période et où
peut choisir !
l'insecte
&
mois; les
préservés
concernant la
forêt,
prédisposition
des bois ont
le chantier de la scierie Locher
sur
et au laboratoire.
Manegg
Expériences
en
Nos
forêt.
en
tiges pièges
abattues à fin février et
au
début de mars, et laissées moitié avec et moitié sans écorce, ne furent pas
attaquées; les quelques liserés qui vinrent s'y poser ne tardèrent pas à
les abandonner. Des bois de charpente abattus et écorcés en novembre
furent abondamment
attaqués; cependant,
1 mois
plus tard, tous les cou¬
isolés, l'insecte n'avait pas
octobre, novembre et décem¬
abondamment attaqués, leurs
loirs avaient été abandonnés. Ces bois étant
eu
Rehalp, des
le choix ! A
bre
et
écorcés
en
mars
bois abattus
seulement
en
furent
colonies évoluèrent normalement.
Plusieurs essais d'infection
artificielle,
lors de
l'essaimage 1933,
ont
qu'il n'est pas possible au Uneatus de s'introduire dans des bois
sains sur pied, ou fraîchement abattus. Chaque expérience consistait à
montré
enfermer 4
paires
de Uneatus entre
un
couvercle
de boîte
métallique
l'écorce d'un tronc; ces insectes n'avaient donc que deux alternatives
laisser périr ou chercher à pénétrer dans le bois.
La tabelle à la page 97 résume les résultats de
ces
:
et
se
expériences.
vivants, après 3 semaines d'emprisonnement,
furent disséqués pour examiner le tube digestif et les organes génitaux.
Les liserés avaient observé un jeûne absolu, tous avaient le tube di¬
gestif vide.
Sur le chantier de la scierie Locher & Cie, tous les bois empilés
avaient été écorcés lors de l'abatage. Ceux qui furent attaqués avaient
été abattus et écorcés en décembre et en janvier, ce qui confirme les
observations de Safenwil. Au laboratoire, le Uneatus ne pénétra que dans
les échantillons de bois abattus depuis 2 à 3 mois.
Les individus retrouvés
Des
observations
de
pouvons conclure
lieu en avril :
nous
Safenwil
que
et
dans les
de
nos
régions
observations
où
1° Les bois abattus, de fin septembre à fin janvier
écorce, présentent les conditions requises pour l'évolution
conditions sont
optimales
personnelles,
l'essaimage principal
et
laissés
du liseré.
a
sous
Ces
dans les bois abattus durant les 3 derniers mois
de l'année.
2° L'écorçage sitôt après l'abatage réduit considérablement la
pré¬
disposition des bois. En présence d'une pile de bois écorcés, l'insecte ne
s'attaquera dans la règle qu'aux bois abattus en décembre et janvier.
3° Dans
lorsque
le
les
cas
d'invasions
particulièrement
intenses
et
choix manque, le liseré se montre moins difficile et
même à des bois dont la prédisposition semble éteinte.
surtout
s'attaque
97
—
1
Nombre
d'insectes
Essences et état
du bois
N°
Epicéa
pied,
sur
4
paires
—
Durée de
3 semaines
1
Ç
à 3
mm
l'écorce, noyée
dans
dans un écoulement de résine;
7 individus restés vivants.
sain
2
Résultats
l'expérience
Epicéa
pied,
sur
4
paires
H semaines
3
Ç
avaient commencé à
creuser
couloir d'entrée, l'écoule¬
ment de résine fut si abondant
sain
un
que les 8 individus lurent trou¬
vés noyés.
Sapin
3
sur
pied,
4
sur
4
paires
3 semaines
paires
3 semaines
sain
3 couloirs
d'entrée, profondeur
1—3 mm;
résine; 5
fort écoulement de
individus noyés, 3
vivants.
Epicéa
pied
4
Epicéa
5
sec,
4
fraîche¬
paires
3 semaines
Epicéa
abattu
sous
en
4
paires
3 semaines
laissé
décembre,
Q;
et 2 vivants
fond de la boite.
au
forage,
Aucun
écorce
Forage
Aspect analogue
liberté.
1
abattu
en
Epicéa
d'eau, en
composition
turé
Sapin sain,
9
en
4
paires
3 semaines
paires
3 semaines
Aucun
forage;
colonies
morte,
1
çf
succès, à s'in¬
un
couloir.
8 individus vi¬
vants.
sept.
chablis
8
couloirs, les
aux
Q
sans
troduire dans
chablis
morts
mortes, les
intense de 3
cherchant,
Epicéa
Ç
3
çf
2
çf expulsent la sciure de forage.
en
7
commencés;
dans chacun 1
autres individus vivants.
ment abattu
6
4 couloirs d'entrée
sa¬
4
dé¬
Pas
de
morts,
forage;
recouverts
8
individus
«moisis¬
de
sure".
abattu
4
paires
3 semaines
février
Deux couloirs d'entrée
cés et
interrompus,
2
commen¬
Ç>
mortes.
6 individus vivants.
Sapin sain,
10
en
abattu
4
paires
3 semaines
décembre
Forage intense, 2 colonies d'ap¬
parence normale, 2 Ç et 3 r/
morts.
4° L'humidité
la
prolongent considérablement la durée
générale, l'insecte préfère
les bois placés directement sur le sol à ceux placés sur supports, de même
les bois ombragés à ceux exposés en plein soleil.
5° Lorsque l'essaimage est retardé, en particulier en montagne, la
période de prédisposition des bois subit une modification parallèle.
et
fraîcheur
de la prédisposition des bois.
3°
Les
dégâts
du
D'une manière
Importance
Xyloterus
des
dégâts
lineatus sont purement
techniques;
comme
l'avons vu, l'insecte s'attaque de préférence aux bois d'œuvre de
toutes dimensions. L'infection est généralement la plus forte dans les
nous
7
98
—
places
—
de
dépôt et les chantiers des scieries, partout où chaque année des
empilés, en attendant d'être transportés ou sciés. Ces faits
s'expliquent aisément, sachant que le liseré hiverne dans le sol, au lieu
bois
sont
même de
Les
son
évolution !
dégâts
du liseré entraînent toujours une dépréciation plus ou
grande des bois attaqués. Dans les
Rapports de l'assemblée
forestière d'Alsace-Lorraine 1879, p. 47
(Bericht der Els. Lothr.-Forstversammlung), l'inspecteur Ney relate qu'en 1877, dans le domaine fores¬
tier de Schirmeck, où les bois n'avaient pu être vidangés avant le milieu
d'avril, les dégâts du liseré ont causé une perte de 30.000 Mk. Les
bois ne purent être vendus qu'à raison de 9 Mk. par m3 au lieu de 20 Mk.!
En 1881, E i c h h o f f (9, p. 300) écrit que, comme dépréciateur des bois
d'oeuvre, le lineatus est craint à un haut degré, moins peut-être des ache¬
moins
«
»
que des vendeurs. Eichhoff trouve que les réclamations des mar¬
chands de bois sont un prétexte pour intimider les vendeurs qui ignorent
teurs
les
particularités biologiques
Eichhoff,
les
dommages
de
l'insecte, et faire baisser les prix. D'après
minimes, du fait que les couloirs du liseré
sont
sont localisés dans l'aubier
qui
a
peu de valeur
comme
bois d'oeuvre.
Barbey (1, p. 96) s'exprime ainsi: «Comme le liseré ne cause
de dégâts que dans les cernes extérieurs des troncs, la
dépréciation est
à peine sensible, attendu que les parties perforées sont abandonnées à
la scierie sous forme de bordures de planches lignées ou de
dosses
(coennaux).
Dans son
Lehrbuch des Forstschutzes
1930, p. 269, Wagner ne
considère pas uniquement l'importance des dégâts
pour les bois, mais
principalement l'importance économique des mesures de protection
contre les invasions du liseré; il écrit :
Am Nadelholz kommt als einziger betriebsbestimmender Schàdling vor :
Kyloterus lineatus, ein
gefahrlicher Holzzerstorer in der Nadelholzwirtschaft, der vor allem
Tanne und Fichte, aber auch Kiefer befâllt. Er
zwingt den Betrieb zu
besonders kostspieligen Massregeln : 1° Zum Entrinden bzw. Râppeln von
allem gefallten Nadelholzstammholz, 2° zu kurzen Abfuhrterminen oder
Anrùcken des Stammholzes aus allen feuchten Lagen ».
Pour nous rendre compte exactement de
l'importance du bostryche
liseré dans l'industrie du bois et l'économie
forestière, nous devons con¬
sidérer, d'une part, la dépréciation des bois et, d'autre part, les modifi¬
«
»
»
«
»
«
...
cations que les
mesures
de
protection actuelles
ont
apportées dans
les
exploitations forestières.
a) Dépréciation
A
utiliser
une
le
des bois.
époque où, pour subsister, toute industrie
plus rationnellement possible les matières
ponibles, l'industrie
du bois
les déchets inutilisables. Les
les scieries vendaient
également cherché
a
comme
«
coennaux
grande partie à la fabrication
complété leurs installations par
en
d'utiliser rationnellement les
»
ou
«
de
prix,
caisses et les
caisserie
»
chercher à
premières
à réduire à
dosses
bois de feu à bas
doit
un
(Schwarten),
servent
dis¬
minimum
que
aujourd'hui
grandes scieries
ont
mécanique qui permet
déchets provenant du sciage et du
lignage
une
—
des résineux.
recouverts
par
sans
exige des planchettes
caisses
Les trous des nœuds noirs
trous !
plaque
une
—
la fabrication de
Cependant
propres et surtout
99
de
mais
tôle,
il
peuvent être
qu'une planchette
clair
est
perforée des couloirs du llneatus ne peut être utilisée ! Dans ce cas, la
dépréciation n'est donc plus insensible; les « dosses » ou « coennaux »
étant devenus une matière première utilisable, les couloirs du liseré, en
détériorant une matière première, causent incontestablement une perte.
Encore faut-il ajouter que le scieur le plus minutieux et même le
plus consciencieux n'élimine jamais intentionnellement la couche d'aubier :
la perte serait par trop considérable. Les « coennaux
sont pas le
ne
produit d'une élimination intentionnelle de l'aubier, mais bien la consé¬
quence d'une nécessité technique, celle d'obtenir d'un fût plus ou moins
conique, à profil plus ou moins régulier, un corps géométrique régulier,
que ce soit des planches lignées ou des poutres à profil donné ! Il n'est
»
pas rare de trouver des poutres, et même des
du liseré. En considérant la tabelle qui suit,
serait
ce
un
luxe
avant d'utiliser
Je
exagéré
une
pièce
pente de Rehalp II,
avec
des couloirs
conçoit clairement
on
que
de vouloir éliminer toute la couche d'aubier
de bois.
citerai que deux
ne
planches,
exemples
laquelle
:
1°
celui de la
de bois de char¬
pile
les colonies du liseré
comptaient par
milliers. A l'extrémité des tronces, les galeries atteignaient encore une pro¬
fondeur de 3 à 4 cm. 2° celui de 4 gros bois d'épicéa de Rehalp I, dans
lesquels les galeries atteignaient une profondeur de 4 à 6 cm ! Il peut
sur
être intéressant de comparer le volume de la
quée au volume total du fût.
«
cime
»
se
périphérique
atta¬
1
ortiments
Tige
N"
0
Profon¬
Lon¬
Dia¬
gueur
mètre
deur
des
L.
%
~*
au
milieu
n.
m
cm
galeries
0
Volume
total
réduit
d=D—2P
Volume
réduit
n
ravagée
p
cm
ravagée
en °/o du
volume total
du tronc
cm
m3
m3
o
1
16
26
4
18
0 85
0,41
c
2
14
24
4
16
0,63
O.
3
14
20
4
12
=
4
14
20
4
12
O
5
13
16
4
8
oi
6
16
22
4
14
0,41
0,44
0,26
0,61
0,28
0,16
0,16
0,06
^|
Volume
Volume
de la couche
de la couche
0 25
m1
°/.
0,44
0,35
0,28
0,28
0,20
0,36
69
0.26
68
75
52
56
64
64
77
7
15
18
4
10
I1
8
14
16
4
8
0.38
0 28
Si
o
15
18
1
4
10
0,38
0,12
0,07
0,12
10
15
20
4
12
0,47
0,17
0,21
0,26
0,30
4,74
1,80
2,94
62
4,89
5,91
3.C6
37
2.1)5
3,88
1,60
2.25
1,83
1,92
1,35
1,63
17,63
10,90
6,73
38
*!
-
1
27
48
5
38
E;
2
24
56
5
46
^
3
26
38
0
28
ZS
4
28
42
0
32
S
3 99
68
65
32
46
42
100
—
Cette
tabelle
mentaires;
nous
est
—
expressive
assez
éviter
nous
pour
de
longs
com¬
bornerons à constater que la dépréciation des bois
% pour les bois de charpente et les bois de faibles
nous
d'œuvre peut être de
dimensions,
au
de V3 pour les gros bois avec un diamètre au milieu de 50 cm
Le % du volume déprécié, par rapport au volume total d'une
moins.
l'augmentation du diamètre moyen de la
déprécié est particulièrement consi¬
dérable dans les bois de faibles dimensions et qu'une grande partie de
ces bois constitue la matière première dans l'industrie de la cellulose et
du papier, il était indiqué de se renseigner sur l'importance que cette
industrie attache aux dégâts du lineatus. Les renseignements que nous
avons obtenus de la
Hespa -»,1 et de plusieurs fabriques de papier, se
bille, diminue
bille.
en
proportion
Le fait que
le
de
du volume
%
«
résument ainsi
:
1° Les «couloirs
qui
ne
échelons
en
peut plus servir
(fig. 72) déprécient totalement le
râperie, ni pour la fabrication de la
pour la
»
bois
cel¬
lulose.
2° Les bois
perforés
par le liseré sont éliminés et utilisés
comme
bois
de feu.
3° Les livraisons de bois de
râperie, dans lesquelles se trouvent des
perforés, entraînent de nombreuses réclamations des fabriques.
A ces dégâts, d'importance technique, viennent s'ajouter les modifi¬
cations coûteuses que les mesures de protection ont nécessité dans l'ex¬
ploitation forestière. Nous citerons :
1° l'écorçage des résineux après l'abatage ou avant l'essaimage, qui
est généralement obligatoire ;
2° la vidange des bois et le transport hors forêt avant la période
d'essaimage, mesure qui est déclarée obligatoire dans la plupart des règle¬
bois
ments forestiers.
bostryche liseré agit comme
exploitations des résineux; il est un dan¬
gereux dépréciateur des assortiments les plus divers, en particulier dans
les chantiers des scieries et les places de dépôt.
Par
ce
qui précède,
nous
voyons que le
facteur déterminant dans les
bostryche
IX. La lutte contre le
liseré
1° Les ennemis naturels
K1
e
i
n e
(22)
cite 4
Epurea angustula Er.
Epura lœviuscula Gll.
Rhizophagus depressus
Hypophlœus castaneus
1
Hespa
in Luzern.
=
.
.
coléoptères
comme
mm
Fabr.
2,2—2,6
2,6—3,3
2,5—4,0
Fabr.
5—6
mm
.
.
.
.
Holzeinkaufsstolle schweiz.
ennemis du lineatus
(fig.
73
:
d'après Reitter)
mm
mm
(unicolor Piller)
Papier-
und
Papierstoff-Fabrikanten,
101
Fig.
72. Couloirs
en
échelons dans
Gr. nat.
une
tige d'épicéa.
—
Les larves de
ces
espèces vivent
feuillus et font la chasse
sont rares,
tandis que
fréquentes.
102
—
sous
l'écorce des résineux et des
larves des
bostryches. Les espèces Epurea
les espèces Rhyzophagus et Hypophlœus sont plus
aux
;*
2.
Fig.
73.
Ennemis naturels du liseré. 1. Epurea angnstula Er. 2. Rhizophagus
depressus Fabr.
3.
Hypophloeus
castaneus Fabr. Larve.
Nous n'avons
cependant jamais découvert les larves de ces coléop¬
contre, nous avons trouvé fréquem¬
ment une espèce d'acarien1 sur les larves, les
nymphes et les insectes
parfaits. Ces parasites, au corps aplati, se fixent avec ténacité sur les
insectes parfaits, sans être incommodés par le vol ou
l'hivernage dans le
sol. Ainsi, des lineatus, tirés de leurs quartiers d'hiver, portaient souvent,
deux et même trois de ces parasites. Les organes bucaux de ces acariens
laissent supposer qu'ils se nourrissent en suçant du
sang de l'insecte
parasité.
Comme parasite interne, nous avons trouvé, dans un grand nombre
de liserés (1 sur 20 à 30), une espèce d'anguillule qui pullule dans le
tères dans les colonies du liseré. Par
sang de l'insecte.
En résumé, les ennemis naturels sont peu nombreux et
peu nuisibles
à l'évolution du bostryche liseré.
2° Mesures artificielles de
A. Méthodes
particularités
jour; il s'agit
1°
2°
de
actuelles.
la
Les
biologie
du
surtout de moyens
méthodes
Xyloterus
préventifs
protection
actuelles
que l'on
Ecorçage des résineux après l'abatage.
Vidange des bois hors des peuplements
1
sont
lineatus
basées
connues
sur
jusqu'à
les
ce
peut résumer ainsi
avant
:
l'essaimage.
Cette espèce a été obligeamment déterminée par le Dr Jos. Schweizer,
de Birsfelden. Il s'agit de Laelaps agilis Koch. s. o. Parasitiformes Reuter,
vivant généralement sur la taupe, le campagnol roussâtre et le rat d'eau, ainsi
que dans leurs nids.
103
—
—
places de dépôt dans des endroits secs, bien
façon à accélérer la dessiccation des bois.
d'air),
4° Elimination des bois dépérissants des peuplements.
Comme moyens répressifs, Barbey (1, p. 96) indique :
3° Choix des
aérés
(cou¬
de
rants
1°
«
Avenarius
2° Troncs
En
des billons
Badigeonnage
bolineum
pièges enfoncés
1912,
dans
Fankhauser relate
un
avec
goudron protecteur
ou
du
car
p.
306,
».
la
une
«
en
terre.
Schweiz.
nouvelle
Zeitschrift
méthode
de
fur
Forstwesen
»
protection des bois
contre
expériences ont été faites dans les chantiers
Renier, à Bozingen près de Bienne. Dans cette scierie, où l'on
procédait également à l'imprégnation de poteaux, on eut l'idée d'em¬
ployer la solution de sulfate de cuivre, servant à l'imprégnation, pour
protéger les bois contre le liseré. L'arrosage des tiges avec cette solu¬
tion donna d'excellents résultats. Cependant, la bouillie bordelaise (Bordeauxbrtihe), parce que moins exposée au lavage par la pluie, s'avéra
plus avantageuse. Dans une pile de bois, il n'est pas nécessaire d'asperger
chaque bille; un arrosage de la surface de la pile et des extrémités suffit
les invasions du liseré. Les
de la scierie
pour la protéger.
Fankhauser admet
que cette méthode est beaucoup plus avanta¬
badigeonnage au goudron ou avec des substances analogues,
le bois en empêchant la dessiccation,
d'étouffer
dont la conséquence est
ce qui favorise les champignons de la pourriture ! Nous devons cepen¬
dant constater que cette méthode, recommandée par Fankhauser en 1912,
a été totalement oubliée depuis !
geuse que le
»
«
B. Nouvelles méthodes. Pour être
la lutte contre
un
efficace, rationnelle
et
économique,
étude appro¬
de cet insecte. Les méthodes actuelles,
insecte nuisible doit être basée
sur
une
particularités biologiques
d'énumérer plus haut, ne tiennent compte que d'une seule
particularité biologique du bostryche liseré : le fait que cet insecte exige
un certain degré d'humidité de la matière ligneuse pour son évolution.
L'écorçage après l'abatage, la sortie des bois de l'air humide des peu¬
plements, l'empilement sur traverses de support aux endroits secs et bien
fondie des
que
nous venons
: ces mesures ont pour but d'accélérer la dessiccation des bois pour
les protéger ainsi contre les invasions du liseré. Sans compter qu'une des¬
siccation trop rapide n'est pas avantageuse pour les bois d'œuvre, nous som¬
aérés
mes
obligés
de constater que
tion absolue. Si
l'écorçage
l'écorçage n'est pas une mesure
rapide pendant la période
est aisé et
de
de
protec¬
sève, il
long en automne et surtout en hiver. C'est une mesure coû¬
qui renchérit considérablement les exploitations forestières. Dans le
canton de Zurich, par exemple, l'écorçage se paye à raison de 1,— à
1,50 fr. par m3; les frais d'abatage, y compris l'ébranchage, 3,— à 3,50 fr.
par m1 ! Les frais d'écorçage renchérissent d'un tiers les frais d'exploi¬
tation des bois d'œuvre, sans compter les frais de vidange !
Comme nous l'avons vu, le liseré s'attaque surtout aux bois abattus
d'octobre à fin janvier, période durant laquelle l'écorçage est difficile.
Un coup d'œil sur les bois empilés dans les chantiers des scieries et sur
est difficile et
teuse
104
—
—
les
places de dépôt, nous permet de constater que la couche corticale
jamais éliminée complètement. Lors d'une invasion intense, ces bois
seront également attaqués. Il était donc
intéressant de rechercher et
d'essayer quelques méthodes nouvelles de protection, basées surtout
sur la découverte de deux particularités
biologiques importantes : l'hiver¬
nage dans la couche superficielle du sol et les relations entre la tempé¬
rature et l'essaimage.
n'est
Nos recherches ont
préventifs
1°
et
Moyens préventifs.
ou 3 jours après
2
mence
pour but de déterminer de
eu
nouveaux
répressifs.
directement
au-dessus
température
au
du
moyens
Nous
savons que l'essaimage du lineatus com¬
que les minima de la température journalière,
sol,
ont passé au-dessus de 0° C,
lorsque la
heures, atteint 12° C et lorsque le temps
est beau et calme ! Il sera donc aisé, au
printemps, de prévoir le début
de l'essaimage. Les bois d'œuvrc résineux, avec ou sans
écorce, pourront
alors être protégés efficacement contre les
attaques du liseré, en les
aspergeant avec une émulsion de carbolineum. Il ne s'agit pas d'un badigeonnage de chaque bille, mais simplement d'asperger superficiellement
les tronces isolées ou plus avantageusement les assortiments
empilés, au
moyen d'un pulvérisateur à haute pression, ou même d'un arrosoir ordi¬
soleil,
vers
11
naire.
Nos essais ont été faits
que
de
nom
de
avec
«
Veraline
La
carbolineum concentré que la fabri¬
Dielsdorf (Zurich) livre sous le
un
produits chimiques Maag,
à
Veraline » est employée surtout pour le traite¬
fruitiers contre de nombreux parasites. La com¬
carbolineum concentré est à peu près la suivante : 70 %
».
«
ment en hiver des arbres
position
de
ce
d'huile lourde de
goudron (Anthrazenôl) avec point débullition de 230°
phénol et bases organiques; 3 à 4 °/o d'eau; environ
20 % de matières émulsives et d'huiles légères de goudron, avec point
d'ébullition de moins de 230° C; densité environ 1,1.
à 350°
C;
Les
protéger
8 à 10 °/n de
avantages suivants
les bois
contre
tion très
ont
nous
le liseré
fait
choisir
odeur forte
la
«
Veraline
»
pour
persistante, évaporabois, grande résistance au lavage par
:
et
lente, forte adhésion au
Veraline
pluie. La
préserve les bois avant tout par son odeur forte,
qui empêche les insectes d'approcher. Il suffit d'asperger la surface d'une
pile de bois pour que tous les fûts de la pile soient protégés. La durée
de l'effet de protection varie suivant l'état du temps, de 4 à 6
semaines;
cette durée englobe entièrement la période d'essaimage !
la
«
Expériences
»
:
N° 1. Sur le chantier de la scierie Locher &
Cio, à Manegg. Le pre¬
avril, quelques jours avant l'essaimage du printemps 1932, une
grande pile de gros résineux fut aspergée, sur un côté seulement, au
Veraline
émulsionnée, à 5 % et 10 %, avec un pulvérisateur
moyen de
à haute pression. Un contrôle effectué le 21 mai me permit de constater
que le côté aspergé de la pile avait été entièrement protégé contre le
liseré, tandis que, sur le côté qui n'avait pas été traité, plusieurs fûts
avaient été attaqués et les petits tas de sciure de forage étaient nombreux !
mier
«
»
105
—
Dans
protecteur de la
cas, l'effet
premier
ce
—
Veraline
«
avait donc été
»
de 100 % !
Dans la forêt de l'Ecole forestière à l'Uetliberg. Deux piles de
bois de charpente en bordure d'un chemin, à 30 m d'intervalle. Une pile expo¬
défavorable au liseré; l'autre pile à un
à un endroit
sée au
N° 2.
soleil,
sec,
favorables
conditions
des
dans
ombragé, relativement humide
endroit
émulsion
à l'évolution de l'insecte. Cette dernière pile fut arrosée avec une
de
de « Veraline » à 6 %, au moyen d'un arrosoir ordinaire. Les résultats
expérience
cette deuxième
résument ainsi
se
Pile
Aspersion
:
7
avril
avril
contrôle
:
18
2me contrôle
:
21 mai
1er
.
.
...
:
aspergée
Pile
traitée
intacte
d'entrée
1 trou
...
.
non
153 trous d'entrée
intacte !
216 trous d'entrée
intacte !
L'effet protecteur de la «Veraline» fut là aussi de 100 % ! Ce résultat
était placée
est particulièrement intéressant, du fait que la pile non traitée
la
tandis
aspergée
pile
au
que
lineatus,
dans des conditions défavorables
aurait
3
«
avant
favorables
«
et
»
donc bien
pour cette, dernière était
préférence
la
l'objet d'une invasion intense. Ainsi, le 4 avril,
dé¬
l'aspersion, je recueillis 87 liserés sur les bois
Veraline
la
à
traitée
ensuite
;
fut
la
129 sur
pile qui
été certainement
jours
Dans la forêt domaniale de Buchenegg, au-dessus d'Adliswil
Le 30 mars 1933, 14 piles de bois de charpente
74 et
N° 3.
75).
(Sihltal) (fig.
%,
aspergées de
pulvérisateur
résineux furent
et de gros
et 8
»
apparente.
moyen d'un
au
aspergées représentaient
Veraline
employée fut
travail de préparation de
de
»
«
5,5 kg
La durée du
d'eau.
l'aspersion
14 piles
quantité de
Les
La
m3.
litres
pour 80
l'émulsion et de
émulsion de 5 %
en
pression.
190
de
total
volume
un
Veraline »,
«
à haute
par deux hommes
fut de 2% heures.
Si
nous
matériel,
en
ne
considérant que le coût de la
salaire de 2K-
le
les frais de
transport des hommes et du
laissons de côté les frais de
l'opération
5,5 kg
chaque homme,
heures pour
de
«
5 heures de
comme
suit
Veraline
Veraline
à
1,04
1,50
fr. le kilo
=
l'heure
r-
»
Total
13,22 fr.
soit 0,07
Ces
chaque
«
5,72
7,50
»,
nous
dépôt
h
un
endroit où le liseré abonde
rendre compte de l'effet protecteur de la
avions laissé quelques piles intactes qui devaient servir
année. Pour mieux
Veraline
en
fr.
»
dégâts du liseré,
pour protéger
fr. par mètre cube !
de bois étaient
employée et
récapituler
ll3J>2~fr7
efficacement 190 m3 contre les
piles
»
pouvons
:
», à
travail,
«
nous
nous
point de comparaison avec les piles aspergées.
L'essaimage commença le 18 avril, 17 jours après l'aspersion des
troncs. La pluie avait donc eu le temps de laver une bonne partie de
rémulsion de carbolinéum: aussi je ne fus guère surpris lorsque, le 19
de
avril, le garde forestier téléphona
trouvé
quelques petits
tas
de
que
sciure;
sur
deux
l'effet
piles aspergées
protecteur
du
il avait
carbolinéum
—
Fig
74.
Fotft dum.iuak
ventive
Fig.
75.
di
106
Diuhenegg
avec
une
Préparation d'une
sur
—
Adhswil (Sihltal).
« Veraline ».
emulsion de
emulsion de «Veralme»
en
Aspersion pré¬
forêt.
107
—
—
atténué; cependant le garde constata également que
piles non traitées étaient l'objet d'une invasion beaucoup plus intense.
Ainsi, malgré le temps défavorable, depuis l'aspersion trop hâthe de fin
début
mars, les piles traitées étaient encore en grande partie protégées au
de l'essaimage. D'une manière générale, l'invasion 1933 fut moins intense
contrôla les résultats de
que celles des années précédentes et le garde, qui
1 expérience, affirme que si l'aspersion avait été effectuée plus tard, c'està-dire lors de l'apparition des premiers petits tas de sciure, tous les
assortiments auraient été préservés !
devait donc être bien
les
Fig.
76.
d'un assortiment de gros résineux
tier de la scierie Locher & C'°, à Manegg.
Aspersion préventive
N° 4.
premières
résineux;
aspergés
Sur le
le 3
avril,
d'une
assortiments
chantier
du
traces
ne
la
Locher &
scierie
étaient
visibles
sur
Cie.
de
attaqué
«
Veraline
dans la
»
suite;
à
8
%
Le
2
plusieurs piles
tous les assortiments résineux de
émulsion
fut
de
liseré
sur
ce
le
chan¬
avril,
les
de
gros
chantier furent
(fig. 76). Aucun
enrayée à
l'invasion fut
des
son
début.
Helialp I. Nous avons vu, concernant l'essaimage 1933, qu'une
épicéas avec écorce avait été fortement attaquée, dès le début
de l'essaimage. Le 5 avril, en pleine période de vol, deux billes des plus
attaquées furent traitées de la façon suivante :
N° 5.
pile
A
de gros
1;
Bille n°
moyen,
avec
profondeur
34 cm de diamètre
gros épicéa de 19 m de longueur et
de 400 trous d'entrée; les couloirs atteignaient déjà une
plus
de 16 à 22
mm.
Cette bille fut abondamment
aspergée
d'une
108
—
émulsion de
«
Veraline
»
à
10%,
au
—
moyen
d'un
pulvérisateur
à haute
pression.
Bille n° 2, gros
épicéa de 17 m de longueur et 38 cm de diamètre
plus de 500 trous d'entrée; les couloirs atteignaient déjà une
profondeur de 16 à 24 mm. Les parties attaquées de la bille furent badi¬
geonnées au
Xylamon clair ».
moyen,
avec
«
Résultats
Un contrôle effectué le 9
avril, 4 jours après le traitement,
tiges, tous les insectes avaient
péri; le forage avait totalement cessé. Dans toutes les colonies qui furent
examinées, le cadavre du mâle était près de l'orifice d'entrée, celui
de la femelle au fond du couloir. Cependant, sur la bille traitée à la
Veraline », à côté des nombreuses colonies détruites, je trouvai, à mon
grand étonnement, 34 nouvelles colonies à peine commencées; en outre,
un bon nombre de lineatus affairés, cherchant un
emplacement pour un
couloir d'entrée. Et cette bille avait été littéralement trempée de
Vera¬
line
4 jours auparavant !
me
permit
:
de constater que dans les deux
«
«
»
Ce résultat fort peu
A côté de la bille traitée
écorce,
satisfaisant
se
de
la
façon suivante
:
épicéas
particulièrement attrayants pour le liseré.
attaqués et sur 30 lineatus qui venaient se
poser sur ces derniers, 2 ou 3 seulement allaient, par erreur, se poser sur
le billon aspergé. Il est aussi très probable
que, pour protéger efficace¬
ment les billes non écorcées, il est nécessaire
d'employer un carbolinéum
de concentration plus forte encore que la
Veraline », ou de répéter l'as¬
persion, traitant tous les bois en présence.
sous
Ces
bois
traités,
s'explique
trouvaient côte à côte 7 autres gros
non
furent
et
fortement
«
Par contre, le traitement au Xylamon clair eut dans ce cas un succès
complet; toutes les colonies commencées avant le traitement, furent dé¬
truites et, même à la fin de l'essaimage, je ne trouvai aucun nouveau trou
d'entrée; la bille avait été totalement préservée du liseré. Le 2 mai, l'odeur
suffoquante du Xylamon se sentait encore fort bien à l'approche de la bille.
Le seul inconvénient à
l'emploi de ce produit, c'est le badigeonnage plus
conséquent plus coûteux, que l'aspersion avec une émulsion
de carbolinéum. Lorsqu'il sera possible d'obtenir une émulsion du
Xyla¬
mon, ce produit sera certainement un moyen, à la fois préventif et des¬
tructif, des plus efficaces contre le lineatus.
long,
et par
Moyens répressifs. Nous savons que le bostryche liseré hiverne
superficielle meuble du sol, autour des bois dans lesquels
il a évolué; nous savons également que les larves
périssent si le curage
régulier et complet des galeries de ponte n'est plus effectué par les pa¬
rents. Sur ces deux faits, nous allons baser deux nouveaux
moyens de
2°
dans la couche
destruction efficace du lineatus.
a)
Destruction
surtout dans les
année de
est le
du
places
nouveaux
plus fréquent
bostryche
de dépôt
liseré dans les
scieries, où chaque
empilés, que le lineatus
le plus abondant; il trouve là, localisés, tous les
son évolution. Une place
de dépôt, un chantier
assortiments de résineux sont
et
éléments nécessaires à
quartiers d'hiver. C'est
et les chantiers des
—
infestés
année le seront
une
109
—
de
certainement
nouveau
l'année suivante.
Théoriquement, sans le concours de circonstances limitatives naturelles
année par suite de
ou artificielles, l'infection devrait s'intensifier chaque
la multiplication de l'insecte et de l'hivernage à l'endroit même de l'in¬
fection. Nous pouvons dire que dans les places de dépôt, utilisées chaque
!
année, et dans le chantier des scieries, le bostryche liseré est sédentaire
La destruction la plus radicale, la plus simple et la moins coûteuse du
liseré sera réalisée de la façon suivante.
En automne, avant la neige, ou à la fin de l'hiver, avant l'essaimage,
il suffira de racler la couche superficielle meuble du sol en petits tas.
Comme il s'agit en grande partie de matières combustibles, particules
d'écorce, de feuilles mortes, d'aiguilles sèches, de sciure, etc., le plus
simple sera de brûler les tas de couverture morte en les jetant sur un ou
éventuellement plusieurs feux préparés à cet effet à un endroit où les
dangers d'incendie ne seront pas à craindre. Lorsqu'il ne sera pas possible
de brûler la couverture morte, on la disposera en tas élargis et aplatis de
50
cm
d'épaisseur, qui
seront arrosés avec
une
émulsion de carbolineum
ordinaire de 6 à 10 %, à raison de 10 litres par mètre carré.
Un autre procédé efficace, mais coûteux, serait d'arroser directement
de carbolineum
le
sans racler la couverture morte, avec une émulsion
sol,
ordinaire à 6 %, à raison de 3 litres par mètre carré. Nous avons expé¬
rimenté ce dernier cas sur un demi-mètre carré de couverture morte, de
3
60
d'épaisseur,
cm
lineatus
en
état
laquelle nous avions préalablement placé
d'hivernage. Un contrôle, effectué 8 jours après
dans
montra que les 60 lineatus avaient
l'arrosage,
péri
!
exemple théorique, celui d'un chantier de scierie de
100 m de longueur sur 50 m de largeur, en admettant que toute la
surface de 5000 m'-' sert de quartier d'hiver aux liserés et que ces der¬
niers hivernent dans une couche superficielle de 3 cm d'épaisseur.
Ie' cas. Volume de la couche à racler et brûler : 5000 m2 X 0,03 m
Nous citerons
un
:=
150 m3.
2me
environ
Nombre de tas carrés de 4
cas.
:
19 tas.
Quantité
carré
3040 litres.
sion à 6 %
:
de côté et
arroser :
0,50
m
de hauteur
19 tas X 16 m2
=
10 litres par mètre
nécessaire,
Quantité de carbolineum nécessaire pour une émul¬
d'émulsion
304 m2.
=
m
Nombre de mètres carrés à
à raison
de
182,4 litres.
Quantité d'émulsion
pour l'arrosage complet du sol, à raison
de 3 litres par mètre carré : 5000 X 3 = 15.000 litres. Quantité de car¬
bolineum pour une émulsion à 6 % : 900 litres.
3me cas.
le
Cet exemple nous montre clairement
plus économique est le raclage, suivi
superficielle
que le moyen le plus simple et
de l'incinération de la couche
du sol !
b) Destruction du bostryche liseré dans le bois. Si nous envisageons
d'une tige dans laquelle évoluent normalement 2000 colonies de
lineatus (Kehalp II), en sachant que de chaque colonie peuvent sortir
20 à 50 nouveaux individus, nous voyons que dans des circonstances
favorables une seule tige comme foyer d'infection permet à 2000 femelles
d'engendrer 40.000 à 100.000 individus. Ces quelques chiffres prouvent
le
cas
-
la destruction
110
—
liseré dans les billes fortement attaquées est une
protection pour le chantier. Comment détruire les
colonies, lorsque les galeries pénètrent jusqu'à 5 et 6 cm de profondeur
dans le bois ? Il s'agit surtout d'employer des produits
chimiques toxi¬
ques, pénétrant facilement et rapidement dans le bois, en dégageant une
odeur asphyxiante pour l'insecte. Un produit de ce
genre est le
Xyla¬
mon ». Nous avons expérimenté avec
plein succès le
Xylamon clair ».
Ce nouveau produit est un liquide à odeur pénétrante toxique.
que
excellente
mesure
du
de
«
«•
Expérience : Sur le chantier Locher & Cie, à Manegg, le 10 juin 1932.
Deux gros billons d'épicéa mesurant respectivement 46 et 58 cm de dia¬
mètre au milieu, étaient fortement attaqués du liseré. Les
galeries
traient à
colonies
péné¬
profondeur de 4 à 5 cm dans le bois. L'activité dans les
était intense, ce qui se traduisait par l'expulsion à l'extérieur
une
Fig.
Deux
77
larves
jeunes
dont
les parents ont été détruits
par suite du
du
tronc
clair.
badigeonnage
„Xvlamon"
au
Les excréments lar¬
vaires sont accumulés dans
la
galerie.
(Les opercules des cellules
larvaires ont été arrachés
en
ouvrant la
colonie.)
Agr.8X
d'une
grande quantité d'excréments larvaires,
de forage, etc.
jours plus tard,
un contrôle me permettait de constater
que, dans le billon badigeonné, le
curage des galeries avait cessé; dans la plupart des couloirs d'entrée, les
Un des billons fut
badigeonné
mâles étaient morts.
à évoluer.
au
«Xylamon
Dans le billon
Ce billon fut
plus
non
de
clair».
sciure
Trois
traité, les colonies continuaient
tard
également badigeonné et les colonies
détruites. De nombreuses colonies furent examinées au laboratoire, cinq
jours après le badigeonnage au Xylamon. Dans chaque colonie, le mâle
était mort près de l'orifice d'entrée; au milieu et plus souvent au
fond d'une galerie de ponte se trouvait le cadavre de la femelle. Les
galeries de ponte étaient encombrées d'excréments larvaires (fig. 77).
Les larves vivaient encore et continuaient à creuser leurs cellules. 8 jours
plus tard, toutes les larves étaient mortes ; les galeries de ponte et les
ceilules larvaires tissées de minces filaments blancs, cotonneux, prove¬
nant de la transformation des gazons de l'ambroisie. L'action du
Xyla¬
mon
sur les larves fut donc indirecte. Les phases de destruction furent
les suivantes. Action directe : asphyxie du mâle d'abord, de la femelle
ensuite. Action indirecte : Le curage des galeries n'ayant plus lieu, elles
«
»
—
sont
encombrées
111
—
bouchées
par les excréments larvaires; le manque
l'ambroisie, les gazons se transforment en
tissus cotonneux et, finalement, les larves périssent par manque d'air et
de nourriture ! C'est donc de nouveau une particularité biologique, la
nécessité de l'aération des galeries, qui permet l'emploi d'un produit tel
que le Xylamon pour détruire efficacement les colonies du liseré ! Il
suffit donc de tuer les parents pour faire périr les larves !
Par ce qui précède, nous voyons qu'il est possible, d'une part, de pré¬
server les bois des invasions du liseré; d'autre part, de détruire l'insecte
dans ses quartiers d'hiver et dans les bois. Ces mesures de protection et
de destruction appliquées méthodiquement, en particulier dans les chan¬
tiers et les places de dépôt, finiront par éliminer le bostryche liseré de
ces centres d'évolution préférés.
et
d'air modifie la croissance de
X. Résumé
1°
général
Morphologie
Longueur : 2,8 à 3,5 mm, la femelle toujours plus grande que le mâle.
Le front de la femelle est convexe, mat, celui du mâle concave, brillant.
Les yeux, fixés sur les parties postéro-latérales de la tête, sont
par¬
tagés en deux parties presque égales, la partie inférieure légèrement plus
petite. Les antennes sont formées d'un funicule à 4 articles, terminé par
une massue non articulée, légèrement arrondie à son extrémité et abon¬
damment velue. Le pronotum, ou corselet, de la femelle porte une râpe
pronotale sur la déclivité antérieure. Chez les deux sexes, le pronotum
présente une sculpture squameuse transversale, s'effaçant vers la partie
postérieure. Le front et le pourtour antérieur du pronotum sont plus
velus chez le mâle que chez la femelle. Les élytres présentent une fine
ponctuation linéaire longitudinale. Sur chaque élytre, deux bandes lon¬
gitudinales brun clair se détachent sur un fond brun foncé, d'où le nom
de « liseré ». L'aile membraneuse a une nervature rudimentaire du
type
cantharidiforme. Les tarses sont à 5 articles, le quatrième rudimentaire,
le cinquième terminé par une griffe à deux crochets.
2° Anatomie
Proventricule
brosses et lamelles de barrage; les plaques de
avec
rudimentaires, à base convexe sur la médiane. Les
lamelles de barrage n'atteignent pas la moitié de la longueur des brosses.
L'intestin moyen porte deux glandes, ou ca:evms gastriques, et 6 tubes
de Malpighi. Les organes génitaux du mâle sont formés de deux testi¬
cules sphériques. Chaque testicule communique par un canal déférent
avec un entonnoir chitineux. dans lequel aboutit également une
paire de
glandes muqueuses. Les deux entonnoirs chitineux sont des collecteurs
mastication
sont
112
—
éjaculateur qui aboutit dans
éjaculatrice. L'armature du pénis
caractéristique pour l'espèce.
de sperme et font
en
—
du canal
partie
terminant par la canule
se
pliquée
et
génitaux
Les organes
le
pénis,
est com¬
de la femelle sont constitués par deux
paires
s'ouvrant dans l'utérus. Dans la
région utéro-vaginale
aboutissent latéralement deux glandes sébifiques très développées et le
canal du réceptacle séminal. Le receptaculum seminis porte une glande
séminale qui, après l'accouplement, regorge de sperme, servant ainsi de
de
gaines ovariques
réservoir.
3°
a) Hivernage.
présentes
Les
Biologie
recherches
ont
permis
de
déterminer
fait que le liseré hiverne dans la couche superficielle meuble du sol,
dans un cercle de 30 m de rayon autour du foyer d'évolution, avec répar¬
tition maximale dans la zone entre 6—18 m.
ce
b) Essaimage. Le début varie avec l'altitude; la durée est de 10 à
jours, suivant les conditions climatiques. Sur le Plateau suisse, il a
lieu au premier printemps, fin mars et avril, lorsque le temps est beau
et calme, lorsque les minimas de la température journalière, à 30 cm audessus du sol, ne descendent pas au-dessous de 0° C. et que la tempé¬
rature de l'air au soleil atteint 12° C. vers 11 heures. L'essaimage journa¬
lier commence vers 11 heures; il est maximum vers 15 heures et se ter¬
30
mine
de
vers
17 heures. En
montagne, le liseré essaime
en
mai et
au
début
juin.
c) L'accouplement.
Il a lieu extérieurement sur les troncs, généra¬
lorsque la femelle commence à creuser les couloirs d'entrée; il
semble être également possible à la bifurcation de deux galeries de ponte.
d) Les couloirs sont construits par la femelle; le mâle expulse la
sciure de forage à l'extérieur de la colonie. Nous distinguons : 1° le
couloir d'entrée, de 1 à 2 cm de longueur, qui donne accès 2° aux galeries
de ponte. Les couloirs d'entrée et les galeries de ponte sont dans un plan
lement
perpendiculaire
à l'axe
du tronc.
galeries de ponte ont atteint une
de petits alvéoles, dans un plan
parallèle à l'axe du tronc ou aux fibres ligneuses, de part et d'autre de
la galerie. Le fond des alvéoles est tapissé d'une fine sciure, sur laquelle
la femelle dépose un œuf d'un blanc laiteux, nacré, de 0,6 mm de lon¬
gueur sur 0,3 mm de largeur. Après la ponte, l'œuf est recouvert d'une
couche de sciure fine jusqu'à hauteur du profil de la galerie.
e) La ponte
longueur de 4 à
commence
6
mm.
dès que les
La femelle
creuse
f) La culture de l'ambroisie commence avec le début de la ponte.
Jusqu'à ce moment, mâle et femelle sont restés sans manger. L'ambroisie
croît rapidement et tapisse les galeries de ponte d'un gazon mycotique
blanc, perlé, qui sert de nourriture principale à l'insecte. Le couloir d'en¬
trée reste toujours sans traces de l'ambroisie, il est stérile.
g) Les larves éclosent 5 à 10 jours après la ponte; elles creusent
aussitôt un petit orifice dans l'opercule de l'alvéole. Cet orifice sert à
l'expulsion des excréments dans les galeries de ponte. Les larves élar¬
gissent et allongent leurs cellules jusqu'à une profondeur de 4 à 4,8 mm.
—
113
—
parois des cellules larvaires se tapissent également du gazon mycotique de l'ambroisie dont les larves se nourrissent. Tout ce que la larve
ronge, pour agrandir sa cellule, passe par son tube digestif. La période
larvaire dure 3 à 6 semaines; elle dépend essentiellement de la tempé¬
Les
rature.
h)
La
nymphe
a
nymphose
le repos de
toujours
la tête tournée
dure 8 à 10
vers
la
galerie
de
ponte;
jours.
peine colorés; la coloration
l'opercule, l'insecte
cherche à sortir de sa cellule ou berceau de nymphose. Pour en sortir, il
est obligé d'en élargir le col. Sitôt qu'il a quitté sa cellule, le jeune
liseré y retourne la tête la première, pour y brouter le gazon de l'am¬
broisie qui en tapisse les parois. Lorsque celle-ci est rare, les cas de
cannibalisme sont fréquents. Après un séjour de deux à trois semaines
dans les galeries, les jeunes insectes parfaits quittent les colonies pour
rechercher les quartiers d'hiver. A ce moment, ils ont le tube digestif
Les
i)
s'intensifie
jeunes insectes parfaits
rapidement. En poussant
sont
à
de la tête contre
absolument vide.
Suivant les conditions
parfait varie
l'insecte
climatiques,
la
durée
d'évolution de l'œuf à
entre 6 et 10 semaines.
k) Fonctions des parents. Le mâle se charge du curage des cou¬
loirs; la femelle prolonge les galeries de ponte, creuse, au fur et à mesure
ponte, les alvéoles nécessaires et cultive les gazons de l'ambroisie.
ponte, la femelle participe au curage des galeries en expul¬
de la
A la fin de la
sant
sans
cesse
les excréments larvaires à l'extérieur de la colonie. La
galeries sont des conditions vitales pour les
Généralement, lorsque la dernière larve s'est
nymphosée, les parents abandonnent les galeries.
Si des colonies commencées doivent être abandonnées prématuré¬
ment, lorsque les conditions requises viennent à manquer, les femelles
recherchent ailleurs des milieux plus propices pour y fonder de nouvelles
colonies; ces constatations laissent souvent croire à une deuxième géné¬
propreté
habitants
l'aération
et
de
la
des
colonie.
ration.
générations annuelles. Les observations
personnelles nous font admettre
qu'une seule génération annuelle.
Nombre de
et
nos
observations
liseré n'a
4°
Moyens
de
protection
et
de
les
que
plus
le
récentes
bostryche
destruction
a) Moyens préventifs.
Ecorçage des bois d'œuvre résineux sitôt après l'abatage. Cette
préserve efficacement les bois abattus, durant la période de mars
à fin octobre, non seulement contre le liseré, mais aussi contre un
grand nombre de ravageurs xylophages, bostryches de Técorce. cérambycides, etc. Pour les bois abattus du début de novembre à fin février,
l'écorçage ne garantit pas une protection absolue; il doit être complété
d'une aspersion au carbolinéum concentré.
1°
mesure
les
2° L'aspersion, peu avant l'essaimage ou lorsque l'on remarquera
premiers petits tas de sciure claire, avec une émulsion de 8 à 10
8
—
114
—
d'un carbolinéum de haute concentration
(p.
ex.
«
Veraline
») préservera
ordinairement les bois des attaques du liseré. Il suffit d'asperger la sur¬
face d'une pile pour protéger toutes les billes de celle-ci. L'odeur forte du
carbolinéum
concentré enveloppe toute la pile d'une zone protectrice,
laquelle le liseré ne reste pas. Il est plus économique d'asperger des
bois empilés que ceux qui sont isolés. Pour l'aspersion, il est recommandable d'employer un pulvérisateur à haute pression; l'aspersion est plus
régulière et exige moins d'émulsion.
dans
b) Moyens répressifs.
Dans
aura
les
évolué,
chantiers
il
d'hiver. A cet
des scieries et les places de dépôt où le liseré
avantageux de détruire l'insecte dans
effet, en automne, dès le mois d'octobre ou
sera
ses
quartiers
avant l'essai¬
mage au printemps, il faudra racler la couche
sol jusqu'à une trentaine de mètres autour du
superficielle meuble du
foyer d'infection. Cette
couche, formée en grande partie de matières combustibles, pourra être
brûlée ou disposée en tas de 50 cm d'épaisseur, qui seront aspergés d'une
émulsion à 10 % de carbolinéum concentré, à raison de 10 litres au
moins par m2.
Dans les
tiges fortement attaquées, il sera indiqué de détruire les
façon suivante : Lorsque les galeries seront peu profondes
(2 à 3 cm), il suffira d'asperger les billes d'une émulsion à 10 % de car¬
bolinéum concentré,
de
manière que
la
région attaquée soit bien
trempée. Dans le cas où les colonies seront plus anciennes, il faudra
badigeonner les parties infestées au
Xylamon clair ». Dans le premier
cas, les dégâts seront enrayés à leur début; dans le deuxième, la destruc¬
tion des colonies empêchera la multiplication de l'espèce.
D'une manière générale, les assortiments de bois d'ceuvre résineux
devront être empilés soigneusement, avant l'essaimage, sur traverses de
colonies de la
«
à des endroits secs, bien aérés.
Il est donc désormais possible de lutter
support,
bostryche
plus efficacement
contre
le
liseré.
Zusammenfassung
1.
Morphologie
mm, das Weibchen immer
Weibchens ist konvex, matt,
Lange 2,8—3,5
Die
des
Stirne
konkav und
sind
je
Die hinten und seitlich
diejenige des Mannchens
Kopf gelegenen Augen
am
zwei
nahezu gleiche Teile geteilt; der untere Teil ist etwas
viergliedrige Fuhlergeissel endigt in einer ungegliederten,
Ende leicht abgerundeten und reichlich behaarten Fùhlerkeule. Das
kleiner.
am
glanzend.
grôsser als das Mânnchen.
in
Die
Pronotum
oder
der
Halsschild
des
Weibchens
ist
auf
seinem
vordern
Absturz mit Chitinhôckern besetzt. Bei beiden Geschlechtern besitzt der
Halsschild
eine
transversale,
nach
hinten
schwâcher
werdende
Skulp-
tur. Die Stirne und die vordere Seite des Halsschildes sind beim Mann-
115
—
—
zwei
punktiert.
Lângsstreifen
fein
Lângsrichtung
hellbraune
Auf
von
beiden
einem
der
Fliigeldecken sind in
Fliigeldecken zeichnen
sich
Grande
ab,
chen dichter behaart als beim Weibchen. Die
dunkelbraunen
Bezeichnung « linierter Nadelholzbohrer
Die Hautflûgel besitzen eine rudimentare Nervatur
worauf die
»
zuriickzuftihren ist.
Cantharidenty-
vom
das
pus. Die Tarsen sind fùnfgliedrig, das vierte Glied ist verkiimmert,
funfte endigt in einer zweigliedrigen Klaue.
2. Anatomie
Kaumagen mit Biirsten und Sperrborsten; die Kauplatten sind ver¬
kiimmert, an der Basis konvex. Die Sperrborsten erreichen kaum die
halbe Lange der Biirsten. In den Mitteldarm mtinden zwei Schlauchdrûsen; ferner finden sich sechs Malpighi'sche Gefâsse. Die GeschlechtsJeder
auf.
weisen
zwei kugelfôrmige Hoden
des Mânnchens
organe
Hoden ist durch einen Samenleiter mit einem Chitinbecher verbunden,
in
welchen
Samen
zwei
ausserdem
aufnehmenden
Schleimdrûsen
Chitinbecher
einmûnden.
Die
beiden
den
(Samenspeicher) gehen in den under Ejakulationsrinne
im Pénis in
Samenleiter ûber, welcher
endigt. Das Chitinskelett des Pénis ist fiir die Art charakteristisch.
Die Geschlechtsorgane des Weibchens bestehen aus zwei Paaren von
Eischlauchen, welche in den utero-vaginalen Gang ûbergehen, in welchen
zwei stark entwickelte Kittdriisen und der Kanal des Receptaculum
seminis einmûnden. Letzteres besitzt eine Samenblase, welche nach der
Begattung die Samenflussigkeit aufsaugt und somit als Réservoir dient.
paaren
—
3.
Biologie
a) Ueberwinterung. Durch die vorliegende Untersuchung wurde der
Nachweis erbracht, dass Xyloterus lineatus in der Bodendecke iiberwintert, in einer Entfernung von hôchstens 30 m vom Entwicklungsort,
mit maximalem Vorkommen in der Zone zwischen 6—18
m.
b) Schwarmen. Der Beginn der Schwarmzeit ist vom Standort abhângig; je nach den klimatischen Bedingungen betrâgt die Dauer 10—30
Tage. Im schweizerischen Mittelland erfolgt das Schwarmen im ersten
Friihling, Ende Marz und April, bei schonem und ruhigem Wetter, wenn
die tâglichen Minimaltemperaturen 30 cm Uber dem Boden gemessen
C sinken und wenn die Lufttemperatur an der Sonne
nicht unter 0
Das tagliche Schwarmen beginnt um
gegen 11 Uhr 12° C erreicht.
°
11
Uhr, erreicht gegen
15
Uhr
das
Maximum
und
hort
gegen
17
Uhr
Gebirgslagen schwârmt der Kiifer im Mai und anfangs Juni.
c) Begattung. Sie geht ausserhalb der Stâmme vor sich, meist wenn
das Weibchen sich anschickt, die Eingangsrôhre zu bohren. Môglicherweise kann die Begattung auch an der Verzweigungsstelle zweier Brutgange erfolgen.
d) Die Gange werden vom Weibchen erstellt; das Mânnchen befôrdert das Bohrmehl heraus. Das ganze vom Mutterkafer gebohrte Gangsystem (Eingangsrôhre und Brutgânge) liegt in einer zur Stammachse
auf.
In
senkrechten Ebene.
—
e)
Lange
den zwei
der
Eiablage beginnt,
Die
4—5
von
mm
Richtungen
116
sobald
erreicht haben.
—
die
eigentlichen Brutgànge
Das Weibchen hôhlt
eine
beidseitig
in
Stammachse kleine Eigruben aus. Der Grund
wird mit feinem Bohrmehl ausgekleidet, worauf das Weib¬
Eigruben
der
chen ein
0,6 mm langes und 0,3 mm breites Ei von milchigem Weiss mit
Perlmutterglanz legt. Nach der Ablage wird das Ei bis auf die Hohe des
Profils des Brutganges mit feinem Bohrmehl iiberdeckt.
f) Die Kultur des Nâhrpilzes (Ambrosia) beginnt gleichzeitig mit
der Eiablage. Bis zu diesem Zeitpunkt nehmen Mânnchen und Weibchen
keine Nahrung auf. Die rasch wachsende Ambrosia iiberzieht die Brut¬
gànge in der Form cines weissen Pilzrasens, welcher die hauptsâchlichste
Nahrung bildet. Die Eingangsrohre bleibt stets ohne jede Spur von
Ambrosiapilzen.
g) Die Larven schlûpfen 5—10 Tage nach der Eiablage aus; sofort
bohren sie eine kleine Oeffnung in den Deckel der Eigrube. Dièse Oeffnung dient zum Ausstossen der Exkremente in den Brutgang. Die Larven
vergrôssern und verlângern ihre Kammern bis zu einer Tiefe von 4—4,8
Die Wânde werden ebenfalls von einem Pilzrasen ûberwachsen,
mm.
wovon sich die Larven ernâhren. Ailes was die Larve zur
Vergrosserung
ihrer Zelle abnagt, wandert durch ihren Verdauungskanal. Die Dauer
des Larvenstadiums betrâgt 3—6 Wochen und ist weitgehend von der
Temperatur abhângig.
h) Die Puppe liegt stets mit dem Kopf gegen den Brutgang hin. Die
Puppenruhe betrâgt 8—10 Tage.
i) Der Jungkâfer ist zuerst fast weiss, farbt sich aber bald dunkel.
Indem er mit dem Kopf gegen den Deckel der Eigrube
stosst, sucht er
aus seiner Zelle herauszukommen; vorher muss er aber die
Oeffnung ver¬
grôssern. Sobald der Jungkâfer seine Kammer verlassen hat, dreht er
sich um, um vorerst den Pilzrasen, der die Wânde der
Eigruben auskleidet, abzuweiden. Ist dièse Nahrungsquelle zu wenig ergiebig, kann
auch Kannibalismus auftreten. Nach einem zwei- bis
dreiwôchigen Aufenthalt in den Brutgângen verlâsst der Jungkâfer das
Gangsystem, um
sein Winterquartier aufzusuchen. In diesem Zeitpunkt ist der
Verdauungs¬
kanal leer.
Je
dauer
nach
vom
den
Ei bis
klimatischen
zum
fertigen
Bedingungen betrâgt
die
Entwicklungs-
Insekt 6—10 Wochen.
k) Die Brutpflege. Das Mânnchen iibernimmt die Reinigung der
Brutgànge; das Weibchen verlângert dieselben, hohlt die notigen Ei¬
gruben aus und kultiviert den Nâhrpilz. Am Ende der Eiablage beteiligt
sich das Weibchen ebenfalls an der Reinigung der
Brutgànge, indem es
die Exkremente der Larven entfernt. Reinlichkeit und
gute Durchliiftung
der Gange sind unerlâssliche Bedingungen fur das Gedeihen der Brut.
Sobald die letzte Larve verpuppt ist, verlassen die Eltern die
Brutgànge.
Verândern
Holzes im
lassen
sich
und
die
Lebensbedingungen
so
werden die
Weibchen bohren
konnen dort wieder
zweite
die
ungtinstigen Sinne,
Génération
zur
sich
anderswo
Eiablage schreiten;
vorgetâuscht.
im
Innern
Bohrgânge
von
des
oft
befallenen
vorzeitig
neuem
ein
ver¬
und
dadurch wird zuweilen eine
—
1)
Zahl
durchlâuft
der
117
Nach
jâhrlichen Generationen.
lineatus jâhrlich nur
Vorbeugungsder
Beobachtungen
Bekàmpiungsmittel
und
a) Vorbeugende
Entrinden
unsern
eine Génération.
Xyloterus
4.
1.
—
Massuahmen
Nadelnutzhôlzer
unmittelbar
Dièse Massnahme bildet fur das in der Zeit
vom
nach
dem
Fâllen.
Marz bis Ende Oktober
gegen lineatus, wie auch gegen andere
Borkenkàfer, Bockkâfer usw. Fur das von Anfang November bis Ende
Februar gefallte Holz gewâhrleistet das Entrinden dagegen keinen vollstândigen Schutz, wenn nicht eine Bespritzung mit konzentriertem Kar-
gefallte Holz einen sichern Schutz
bolineum hinzukommt.
2. Die
Bespritzung
konzentrierten
men
mit einer 8—10
Karbolineums
oder sobald
man
(z.
B.
«
prozentigen Lôsung eines hoch») kurz vor dem Schwar¬
Veralin
die ersten kleinen Hâufchen des hellen Bohrmehls
hat, bildet meist ein sicheres Mittel, das Holz vor dem Befall
durch Xyloterus lineatus zu bewahren.
Es geniigt, die Oberflâche eines
Stammhaufens zu bespritzen, «m sâmtliche Stâmme desselben gegen Befall
Der starke Geruch des konzentrierten Karbolineums umgibt
zu schutzen.
den ganzen Haufen mit einer Schutzhûlle, welche dem Nadelholzbohrer
nicht zusagt. Es ist somit einfacher und billiger, Stammhaufen zu bespritzen
als die einzelnen Stâmme. Zur Bespritzung empfiehlt es sich, eine Hochdruckspritze zu verwenden; die Bespritzung wird regelmâssiger und man
braucht weniger Spritzflûssigkeit.
entdeckt
b) Vertilgungsmassnahmen
Auf Werk- und
genistetf hat,
wird
Holzlagerplâtzen,
man
ihn
am
wo
sich der Nadelholzbohrer
vorteilhaftesten
tieren vernichten. Zu diesem Zweck
muss
in
seinen
ein-
Winterquar-
im Herbst nach Ende Oktober
oder im
Frilhling vor dem Schwarmen die oberste, lockere Bodenschicht
in einer Entfernung bis zu 30 m vom Infektionsherd aus
zusammengekratzt werden. Dièse Bodendecke, welche zum grossen Teil aus brennbarem Material besteht, kann verbrannt oder in Haufen von 50 cm Hôhe
mit einer lOprozentigen Losung von konzentriertem Karbolineum (mindestens 10 Liter pro m2) begossen werden.
In stark befallenen Stâmmen wird man Xyloterus lineatus am besten
folgendermassen vernichten : Sind die Brutgânge noch wenig tief (2—3
cm), so geniigt es, den Stamm mit einer lOprozentigen Losung konzen¬
trierten Karbolineums dermassen zu bespritzen, dass die befallenen Partien griindlich benetzt werden; dann greift der Schaden nicht weiter.
Ist aber der Befall schon weiter fortgeschritten. so konnen die befallenen
bestrichen werden, welches die
Stammpartien mit
Xylamon hell
Schâdlinge vernichtet.
«
Stets sollten die Sortimente
»
von
Nadelnutzholz
vor
dem Schwarmen
sorgfaltig auf Querhôlzer geschichtet werden, und zwar an trockenen,
gut durchlufteten Orten.
Damit wird es môglich, den Nadelholzbohrer kiinftig wirksamer zu
bekampfen als bisher.
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