gressant malgré un traitement endo-vésical peut rele-
ver d'une indication de cystectomie. Dans ce cas, la
cystoprostatectomie peut être plus difficile avec un
risque de séquelles notamment d'incontinence plus éle-
vée qu'en l'absence d'irradiation prostatique préalable.
Une indication de cystoprostatectomie totale d'emblée
traitant à la fois la tumeur intra-prostatique et la tumeur
intra-vésicale de risque intermédiaire ou de haut risque
de récidive doit être discutée. En effet, la récidive d'un
carcinome urothélial de stade ≥ pT1 imposerait une
cystectomie totale si cette lésion est localisée. Une
entérocystoplastie avec anastomose vésico-uréthrale
ne pourrait être réalisée en cas d'antécédent de radio-
thérapie (risque fonctionnel d'incontinence). Une déri-
vation cutanée urinaire serait la solution la plus pro-
bable entraînant un handicap fonctionnel majeur.
Il n'y a pas de données publiées permettant d'évaluer si
une augmentation du risque de récidive et/ou de pro-
gression existe chez un patient ayant des antécédants
de carcinome urothélial superficiel de bas grade.
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RISQUE DE DEUXIEME CANCER NON
GERMINAL APRES RADIOTHERAPIE
POUR TUMEUR SEMINOMATEUSE
DU TESTICULE
M. Petit (Reims)
La radiothérapie est le traitement de référence après
orchidectomie des séminomes de stades localisés (4%
de rechute) et des adénopathies rétropéritonéales infé-
rieures à 5 cm de diamètre (10% de rechute). La chi-
miothérapie permet de rattraper la quasi totalité des
échecs survenus après radiothérapie.
En dépit de ces résultats carcinologiques, les modalités
classiques de la radiothérapie ont été remises en ques-
tion par la meilleure connaissance des complications
tardives dominées par l’infertilité, les coronaropathies
et les deuxièmes cancers.
Depuis 1984, la politique de prise en charge des sémi-
nomes testiculaires a été modifiée en abandonnant l’ir-
radiation prophylactique du médiastin et des creux sus-
claviculaires pour les stades localisés et les adénopa-
thies rétropéritonéales de moins de 5 cm de diamètre et
en introduisant la chimiothérapie dans le protocole thé-
rapeutique des adénopathies rétropéritonéales de plus
de 5 cm de diamètre.
La revue de la littérature montre des divergences
importantes dans l’estimation du risque relatif de can-
cer métachrone qui varie selon les études entre 1,3 et
7,5 [1, 2, 3, 4, 5].
Ceci s’explique par l’importante hétérogénéité qui
existe entre les différentes séries (paramètres de radio-
thérapie et association radio-chimiothérapie).
En ce qui concerne les seconds cancers solides, une
augmentation de l’incidence des sarcomes a été rap-
portée ainsi que des carcinomes urothéliaux, bron-
chiques, de l’estomac, du pancréas, du côlon, des méla-
nomes malins et des lymphomes non Hodgkiniens.
Il semble que la majorité de ces seconds cancers sur-
vient à proximité immédiate des volumes irradiés.
Il existe une augmentation significative du risque de
deuxième cancer non germinal après irradiation sus et
sous-diaphragmatique.
Après irradiation sous-diaphragmatique seule, le risque
de deuxième cancer n’est pas augmenté après un recul
médian de 6 ans, mais un recul plus important est
nécessaire avant de statuer.
Ces données sont importantes d’autant qu’une alterna-
tive à l’irradiation adjuvante est actuellement en cours
d’évaluation dans le traitement des séminomes testicu-
laires de stades localisés, tel que la chimiothérapie
adjuvante [6].
En outre, l’association de chimiothérapie et de radio-
thérapie augmente le risque de second cancer et parti-
culièrement le risque d’hémopathie maligne.
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