PEROU - Les investissements directs étrangers

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L’investissement direct
étranger au Pérou en 2012
Résumé
Après une faible croissance en 2011, le Pérou a enregistré, en 2012, une forte hausse des flux
d’investissement étranger (+49%), dans un contexte de croissance économique soutenue, grâce à un cadre
juridique et fiscal particulièrement attrayant et au dynamisme du secteur minier. La France se classe au
ème
ème
er
16 rang des investisseurs étrangers et au 5
européen loin derrière l’Espagne, 1 investisseur étranger
avec 21% du stock. Les secteurs des hydrocarbures et de l’énergie sont les principaux récepteurs des IDE
français.
Un cadre juridique et fiscal très favorable à l’investissement étranger
Depuis les années 1990, le Pérou mène une politique efficace d’attractivité du territoire, notamment par la
mise en place d’un cadre juridique et fiscal très favorable aux IDE. En effet, les lois sur les investissements
de 1991 et la constitution de 1993 établissent l’égalité de traitement des investisseurs étrangers par rapport
aux nationaux (notamment en matière fiscale), la liberté d’investir dans la quasi-totalité des secteurs de
l’économie, ainsi que l’inviolabilité de la propriété. Elles assurent également, entre autres, la libre
concurrence et la liberté d’établissement, de paiement et de rapatriement des dividendes.
Par ailleurs, 37 accords bilatéraux de protection réciproque de l’investissement et/ou chapitres spécifiques
inclus dans les accords commerciaux sont actuellement en vigueur. Celui avec la France a été signé en
1993 et a été renforcé par l’entrée en vigueur de l’accord avec l’UE en février 2013. On compte également
quatre accords de non double imposition (Brésil, Chili, Canada et Communauté andine des Nations)
actuellement en vigueur ainsi que deux signés en 2012 (Corée du Sud et Portugal). Le prochain devrait être
celui avec le Mexique, le texte ayant été approuvé par le Congrès péruvien en décembre 2013.
Le Pérou est membre de l’Agence multilatérale des garanties à l’investissement de la Banque mondiale
(MIGA) et du CIRDI et a ratifié la convention de New York sur l’arbitrage international. Par ailleurs, ce pays a
intégré en juillet 2008 le Comité de l’investissement de l’OCDE. Le Pérou bénéficie du « grade
d’investissement » auprès des trois principales agences de notation internationales.
2. Les entrées d’IDE ont fortement progressé en 2012, notamment grâce
aux apports en capital
Les flux d’investissements étrangers ont continué de progresser en 2012 et se sont élevés, selon la Banque
Centrale, à près de 12,2 Mds d’USD, soit une hausse de 49% par rapport à 2011. Selon la CEPAL, cette
croissance est due principalement à la forte augmentation des apports en capital (4,6 Md USD, soit 17 fois
plus qu’en 2011 où les investissements avaient connu une certaine période de gel due à la campagne
électorale présidentielle) et aux réinvestissements des bénéfices des filiales (8,3 Md USD, en hausse de
46%). Les opérations de prêts entre maison-mère et filiales étrangères qui s’élevaient à 2,3 Md USD l’année
dernière s’inscrivent, en 2012, en négatif (-660 MUSD).
D’une valeur de 22,7 Md USD, le stock d’IDE sous forme d’apport en capital a progressé officiellement de
3% en 2012, en glissement annuel. Cinq secteurs de l’économie concentrent 87% des investissements au
premier rang desquels le secteur minier (24% du total), suivi des finances (18,5%), des télécommunications
(17%), de l’industrie (14%) et de l’énergie (13,5%). Selon des études officielles plus détaillées sur la
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SERVICE ECONOMIQUE
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répartition géographique du stock, classé par nationalité de la maison-mère investisseur (et non plus par
pays de provenance directe), deux pays représentent plus d’un tiers du stock total : l’Espagne et les EtatsUnis.
L’Espagne reste le principal investisseur étranger avec près du quart du stock (4,8 Mds USD, soit 21% du
total), et ses entreprises occupent une place dominante dans plusieurs secteurs depuis les privatisations
menées dans les années 1990. Selon les données de Proinversión et du MINCETUR (Ministère du
Commerce Extérieur et du Tourisme), le secteur des télécommunications représente plus des deux tiers du
stock espagnol, avec la présence prépondérante de Telefónica. Viennent ensuite la finance (environ 10%
avec BBVA, Banco Santander et Mapfre), l’énergie (environ 10% du stock espagnol, avec notamment
Endesa), et les services (4%, Groupe Ekimed, dans le secteur du « retail » avec des centres commerciaux).
En revanche, l’Espagne est absente du secteur des mines, principal récepteur de capitaux étrangers. Les
Etats-Unis se classent au second rang avec un stock de 3 Mds USD à fin 2012 (13% du total), concentré sur
quatre secteurs : les mines (Cerro Verde, Phelps Dodge, environ 30%), l’industrie (notamment avec
Goodyear, pour environ 30% du total), la finance et l’énergie (13% chacun). Viennent ensuite l’Afrique du
e
Sud, 3 investisseur (8% du stock d’IDE) grâce à d’importants projets dans le secteur de l’industrie agroalimentaire (SABMiller) et minier (Gold Fields), le Chili (7,3%) et le Brésil (5,9%). Enfin, la Chine est très
ème
ème
active dans le secteur minier, après être passée du 14
au 10
rang des pays investisseurs en 2011. Elle
se maintient à cette position avec 3,5% du total du stock des investissements.
3. La France est le 16ème investisseur au Pérou et totalise 74 filiales
d’entreprises françaises
ème
Les IDE français au Pérou s’élèvent à 345 MUSD (1,5% du stock total), et situent la France au 16
rang
ème
des investisseurs étrangers et au 5
rang des pays de l’UE derrière l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Italie et
les Pays-Bas. Les hydrocarbures et la génération électrique représentent plus de 65% du stock d’IDE
d’origine française avec notamment la filiale Perenco. Les 74 implantations françaises (+60% en 4 ans)
employaient en 2012 plus de 15 000 personnes, pour un chiffre d’affaires d’environ 1,8 Md USD. Elles
n’incluent pas les petites entreprises, commerces ou bureaux de représentation multicartes créés localement
par des français (une cinquantaine environ). Ces chiffres prennent cependant encore en compte l’activité de
la filiale de Lacoste, rachetée fin 2012 par le groupe suisse Maus. Les grandes entreprises françaises
présentes sont Veolia, Suez Environnement, GDF-SUEZ Energy (dont la filiale Enersur produit près de 20%
de l’énergie électrique péruvienne et qui a remporté l’appel d’offres, en décembre 2013, pour la construction
et l’exploitation d’une centrale thermique d’une capacité de 500 MW à Ilo, dans le sud du pays, pour un
montant d’investissement total de 500 MUSD), Sanofi, la compagnie pétrolière Perenco, Alstom, Nexans,
L’Oréal,…Dans le domaine des services, sont également présentes CIS Catering, Newrest, Sodexo, ACS
(concession de la billetterie du « Metropolitano » de Lima), Coface, Bureau Veritas/Bivac, Publicis, le groupe
Accor (trois hôtels)…
La notation « grade d’investissement » dont bénéficie le Pérou, grâce à sa stratégie d’ouverture
commerciale et d’attraction des IDE, lui permet de continuer à attirer des capitaux importants pour la mise en
valeur de ses ressources naturelles et l’amélioration de ses infrastructures (88 Md USD seraient nécessaires
pour combler le déficit d’infrastructure). Après une période de gel en 2011, due principalement aux élections
présidentielles, les orientations politiques et économiques du pouvoir actuel, dans la continuité des
gouvernements précédents, ont rassuré les investisseurs (+49% d’IDE en 2012). D’ores et déjà, de
nombreux projets d’investissements dans les secteurs des mines et des hydrocarbures sont engagés et
devraient soutenir la croissance économique des prochaines années.
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