À L’USAGE DES CONSEILLERS
Dans une optique relative, les ME se négocient à un escompte de 16 % sous la moyenne
mondiale des C-B, et 12 % sous la moyenne des c-b prévus. Y a-t-il un argument crédible
pour expliquer pourquoi les ME se négocient au même niveau qu’en Europe, compte tenu
que l’épineuse question des dettes souveraines régionales demeure sans réponse? Après
tout, les sociétés des ME offrent un rendement des capitaux propres supérieur de 19 %, et
un rendement boursier comparable. Conformément aux statistiques passées, les c-b et les
c-vc historiques et prévus se situent sous les moyennes de cinq et dix ans, et à presque
40 % sous les sommets.4
Conséquences et perspectives des devises
La dévaluation des devises est un facteur important de la récente contre-performance des
ME (exprimés en dollars américains), mais il faut aussi tenir compte de l’aversion au risque
à court terme et d’une ruée vers le refuge relatif du billet vert plutôt que d’une réelle
détérioration des données fondamentales. Certaines devises importantes des ME ont
reculé de presque 40 %, malgré le surclassement de la dette souveraine de pays comme le
Brésil et la Turquie. On estime que chaque augmentation de 10 % du billet vert équivaut à
une contre-performance relative de 4 % des actions des ME.5
Sur quoi les devises des ME s’appuient-elles? Tout d’abord, le plafonnement des réserves
des devises étrangères. Les pays des marchés émergents détiennent près de 80 % des
réserves étrangères totales des gouvernements, lesquelles ne représentent que 17 % de la
leur dette globale. À elle seule, la Chine possède des réserves officielles de l’ordre de plus
de 3 billions $US.
Un mot sur la Chine et son importance
Au début de la semaine, la Chine annonçait un assouplissement de 50 pdb du ratio des
réserves bancaires exigées de ses prêteurs pour la première fois depuis 2008.6 Au cours
des dernières années, les autorités chinoises ont démontré leur volonté et leur capacité
d’exercer une vigilance rigoureuse sur la conservation de la croissance. Tout nous porte à
croire que cette dynamique se maintiendra avec l’allégement de la menace de la croissance
externe sur l’économie la plus prospère du monde.
L’intensification des pressions inflationnistes liée à l’injection massive d’incitatifs en 2008 a
entraîné la mise en œuvre d’une approche pluraliste comportant l’augmentation des taux
d’intérêt, des resserrements du crédit, des négociations sur le marché ouvert et
l’accélération indirecte de l’appréciation du renminbi. Les réserves bancaires ont triplé
depuis 2005 pour atteindre près de 3 billions $US, avec un resserrement de-facto de
l’économie sans précédent (voir ci-dessous).
4 Bloomberg, au 30 septembre 2011.
5 Thomson Reuters, Credit Suisse Research, octobre 2011.
6 Bloomberg, au 30 novembre 2011.