FICHE OUTIL N° 4 : La mémorisation L’annonceur est particulièrement intéressé par la mémorisation de sa campagne car elle multiplie les chances de réussite de sa communication. Cette mémorisation dépend de l’attention accordée au message et du nombre de contacts avec ce message. Les travaux d’Armand Morgensztern ont permis de mesurer le degré d’attention, alpha (α), et le taux de mémorisation, bêta (β). L’attention : Le coefficient α permet de déterminer la proportion de la cible ayant eu son attention attirée suite à une exposition au message publicitaire. Ce coefficient reste constant à chaque nouvelle exposition des consommateurs à la publicité. Exemple : un pré-test a permis de mesurer le coefficient α = 40 % d’un message donné diffusé sur un support donné, cela signifie qu’à la première exposition à la publicité, 40% de la cible a eu son attention attirée. A la deuxième exposition, 40% des personnes n’ayant pas prêté attention à la publicité la première fois, l’ont fait cette fois-ci. Au total, 64 % de la cible aura ainsi eu son attention attirée : 40% (première exposition) + 40% de 60% (deuxième exposition). A la troisième exposition, 78,40 % de la cible aura eu son attention attirée : 40% (première exposition) + 40% de 60% (deuxième exposition) + 40% de 36% (troisième exposition). Il est donc possible de calculer, dés que le coefficient α est connu, le nombre d’expositions nécessaires pour couvrir la cible de communication. La mémorisation : Le taux de mémorisation, bêta (β) mesure le pourcentage d’individu ayant mémorisé le message suite à une exposition et qui sont donc capables de restituer la publicité dans son contexte. Il dépend du média et du nombre de visualisation par la cible. Il peut se calculer à partir du coefficient d’attention alpha (α). : β = α2 Ainsi si α = 35 %, alors β = 12.5 % Les travaux d’Armand Morgensztern ont montré que le souvenir publicitaire suit une loi exprimée sous la forme suivante : Sn = 1 – (1- β)n Sn : le souvenir publicitaire après n exposition N : le nombre d’exposition au message. En reprenant l’exemple précédent avec α = 35 % et β = 12.5 %, cela donne après deux passages : S2 = 1 – (1- 0.125)2 = 23.4 % Ainsi grâce à ce calcul, le média planneur peut déterminer le nombre de passages qu’il faudra programmer pour atteindre un pourcentage déterminé de la cible visée. FICHE OUTIL N° 4 : La mémorisation (suite) Armand Morgensztern a ainsi mis en évidence des valeurs moyennes pour β par média, en tenant compte du format utilisé. Média Format Presse magazine Presse magazine Presse quotidienne Télévision Télévision Radio Affichage Affichage Affichage Cinéma Internet Page quadrichromie Double page Page quadrichromie 8 secondes 20 secondes 30 secondes Métro Abribus 4 x 3 mètres 20 secondes Bandeau Le taux de mémorisation, bêta (β) 11 % 15 % 27 % 13 % 17 % 5% 4% 5% 9.5 % 75 % 11 % Ces Bêtas sont des moyennes de score enregistrées sur un grand nombre de campagne et masquent des différences très importantes d’une campagne à l’autre car les caractéristiques des médias ne sont pas les seuls facteurs explicatifs : la création, le produit, la notoriété de la marque impactent également la mémorisation. Le score "hors normes" du cinéma s’explique naturellement par le caractère captif et détendu de l’audience d’un spot publicitaire précédent un film. En 2001, Ad2one et Carat Interactive ont publié une étude (avec la participation d’Armand Morgensztern) destinée à mesurer le Bêta de mémorisation d’Internet qui fut évalué à 11 % . Cette étude qui à la connaissance de l’auteur n’a pas depuis eu d’équivalent en France fut saluée par tous les médias spécialisés comme une preuve du potentiel d’efficacité publicitaire du média. Le Bêta de mémorisation des messages publicitaires perd cependant probablement de son sens sur Internet dans la mesure où ce média, contrairement aux autres, a de moins en moins un format publicitaire type dominant. Il propose une grande diversité de formats à la fois en termes d’espace occupé à l’écran et en termes de technologies d’animation. Hors, il est évident que le format choisi impacte considérablement la mémorisation. On peut donc estimer sans prendre grand risque que le Bêta de mémorisation pour un format statique de taille réduite est très nettement plus faible que celui obtenu avec des créations rich média, des vidéos (notamment activées par l’internaute), des interstitiels ou certains très grands formats. Dans ce cas, il serait plus logique d’évoquer un Bêta de mémorisation par grand type de format. A défaut, il est possible de faire des rapprochements avec les autres médias publicitaires, mais cela reste hypothétique en l’absence de nouvelle étude spécifique. En conclusion, il convient d’être prudent dans l’utilisation faite de ce Bêta de 11 % car il correspond à des formats de l’époque et n’a été mesuré que sur 5 campagnes alors que les Bêta radios ou TV sont mesurés sur plusieurs centaines de campagnes. La démémorisation : Pour obtenir un taux de mémorisation élevé, il est important de communiquer régulièrement et de répartir dans le temps le budget alloué à la publicité. En effet une entreprise qui ne communique pas pendant une longue période risque de se faire oubliée.