Programme de santé mentale - Anciens Combattants Canada

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Savoir dépister la démence........................... 3
Diagnostic..................................................... 4
Éliminer le diagnostic du délirium...................... 4
Antécédents et examen médical......................... 5
Tests psychométriques effectués au cabinet du
médecin............................................................. 5
Examens hématologiques.................................. 7
À quel moment doit-on envisager de
procéder à une tomographie par ordinateur du
cerveau (CT) ou à une imagerie par résonance
magnétique (IRM).............................................. 7
Lorsqu’il ne s’agit pas d’un cas de démence...... 8
Lorsqu’il s’agit d’un cas de démence –
Déterminer la cause la plus probable................. 8
Informer le patient du diagnostic................ 11
Orienter rapidement le patient vers les
services de soutien communautaire............ 11
Prise en charge........................................... 12
La démence Une ressource pour
les professionnels
de la santé
Programme de
santé mentale
Les piliers de la prise en charge....................... 12
Modification de la progression de la
DCL/DCSD ou de la démence si possible......... 12
Maintien du fonctionnement............................. 12
Détermination des comportements
problématiques................................................ 13
Traitement des comorbidités et des
complications.................................................. 14
Médicaments................................................... 15
Gestion des questions sociales................... 17
Questions sociales à considérer....................... 17
Évaluation des capacités.................................. 17
Évaluation de la capacité de conduire une
automobile....................................................... 18
Soignants ........................................................18
Gestion de la progression........................... 19
La démence requiert un travail d’équipe..... 20
Médecins de famille et Anciens Combattants
Canada............................................................ 20
Pour de plus amples renseignements......... 21
2
3
Savoir dépister la démence
• Le patient, un ami ou un parent de celui-ci fait état d’un problème,
habituellement lié à la mémoire. • Le médecin remarque des changements anormaux chez son patient.
Envisager un diagnostic de démence lorsque se manifestent des :
Changements cognitifs :Pertes soudaines de mémoire, difficulté à
comprendre des communications écrites et orales,
difficulté à trouver ses mots.
Changements dans la personnalité : Familiarité incongrue, isolement, brusquerie
ou indifférence, frustration sans raison,
emportement.
Comportements problématiques : Errance, agitation, turbulence, nervosité,
insomnie.
Changements dans les activités quotidiennes : Éprouve des difficultés nouvelles lors de la
conduite automobile, se perd, incapable de
réaliser des recettes simples, néglige les soins
personnels, a de la difficulté à manier de l’argent,
commet des erreurs au travail, incapable de faire ses
emplettes
Premières étapes
n Établir les antécédents médicaux du patient en consultant les aidants et autres
soignants.
n Obtenir les renseignements auxiliaires est généralement important.
n Prévoir plusieurs rencontres pour connaître les antécédents de maladie du
patient et pour l’examen médical, pour l’étude des résultats, pour établir le
diagnostic, divulguer le diagnostic et planifier la prise en charge.
4
Diagnostic
La démence est un syndrome de maladies caractérisées par la détérioration
cognitive acquise affectant la mémoire et au moins une autre faculté intellectuelle,
avec des conséquences importantes au niveau du fonctionnement quotidien.
Un diagnostic de démence est posé lorsque les quatre symptômes suivants se
manifestent :
1. Perte de la mémoire à court ou moyen terme; et
2. Apparition d’au moins un des troubles suivants :
a. Aphasie (difficulté à comprendre ou à trouver les mots);
b. Apraxie (difficulté à exécuter des gestes complexes acquis comme s’habiller);
c. Agnosie (difficulté à reconnaître des visages familiers ou des objets et à se souvenir de leur utilité); ou
d. Fonctions exécutives (résolution de problèmes, logique, tâches variées); et
3. Pertes assez importantes pour nuire au fonctionnement en société et au travail; et
4. Diminution par rapport au niveau de capacité antérieur.
Éliminer le diagnostic du délirium
Un trouble médical aigu entraînant le délirium peut nécessiter une prise en
charge immédiate. Envisager l’hypothèse de la consommation de drogues ou de
médicaments, d’une pathologie, d’une toxine, d’un traumatisme crânien ou d’une
surexcitation.
n Apparition soudaine de l’altération du degré de lucidité.
n Variation dans l’altération du degré de lucidité (obnubilation).
n Durée d’attention remarquablement courte.
n Pensées désordonnées.
n Sommeil perturbé et entrecoupé et désorientation au matin.
n Signes d’apathie et d’hyperactivité psychomotrices en alternance.
5
Ressources : Il faut orienter le patient vers des soins immédiats et urgents
lorsque le délirium aigu est soupçonné, lorsque l’exploration clinique
nécessaire ne peut être faite sur le champ, lorsque le patient est instable ou que
le trouble à traiter n’est pas clairement identifiable.
Antécédents et examen médical
n
n
n
n
n
Obtenir des renseignements auxiliaires concernant le patient auprès
de la famille, des amis et des autres personnes lui fournissant des soins
médicaux.
Colliger les éléments probants qui orientent le diagnostic vers la démence et
ses troubles sous-jacents.
Étudier l’humeur du patient afin d’écarter la dépression ou l’anxiété,
lesquelles peuvent s’apparenter à la démence, la masquer ou coexister avec
celle-ci.
Vérifier l’ouïe et la vision du patient, s’informer s’il a fait de récentes chutes
avec blessures à la tête, s’il prend des médicaments et quelles sont ses
activités quotidiennes.
Vérifier le pouls et la tension artérielle, les épreuves neurologiques (force,
tonicité, réflexes, signes cérébelleux), la démarche, le tremblement ou les
troubles de la coordination.
Tests psychométriques effectués au cabinet du médecin
n
n
n
n
n
Des tests sommaires de dépistage permettent d’évaluer les déficiences
cognitives.
Connaître les deux types de tests : un pour les déficiences légères (c.-à.-d.
le MoCa, Montreal Cognitive Assessment) et l’autre pour les déficiences
modérées à sévères (c. à d. le MEEM, mini-examen de l’état mental de
Folstein).
Les tests de dépistage peuvent être erronés, que les résultats soient positifs
ou négatifs, et ne constituent pas un diagnostic de démence. Il faut donc
interpréter les résultats de ces tests en tenant compte d’autres renseignements
médicaux.
Les patients et leurs familles peuvent ne pas saisir le but de ces tests de
dépistage et être perturbés s’ils interprètent mal les résultats.
Refaire subir le test régulièrement aux patients souffrant de déficience
6
cognitive légère ou déficience cognitive sans démence, car ils sont
susceptibles de souffrir de démence.
n Refaire subir le test régulièrement pour suivre la progression de la démence.
MEEM : Mini-examen de l’état mental
n Bonne sensibilité, plus faible spécificité.
n Influencé par l’âge et l’éducation.
n Vérifie de nombreux aspects cognitifs à l’exception des fonctions
exécutives.
n N’évalue pas l’autonomie fonctionnelle.
n Effet de plafonnement : peut dans certains cas être inefficace dans le
dépistage de la démence à un stade léger ou modéré, et ne permet pas de
distinguer une démence légère d’une déficience cognitive légère.
n Effet de plancher : ne permet pas de faire la distinction entre la démence
modérée et la démence sévère.
n Peut être utilisé dans le suivi d’un patient.
MoCA : Le Montreal Cognitive Assessment
n Ne vérifie pas non plus les fonctions exécutives, mais vérifie certaines
fonctions du lobe frontal.
n À utiliser lorsque les résultats du MEEM sont normaux, mais qu’une
dysfonction cognitive est soupçonnée.
n Plus efficace que le MEEM dans les cas de démence légère ou à un stade
précoce.
n Si les résultats du MoCA sont faibles mais qu’il n’y a aucune déficience
fonctionnelle : envisager un diagnostic de déficience cognitive légère.
Suivre le patient pour une possible évolution de la maladie vers la
démence.
Utilisation du MEEM et du MoCA
Pertes de mémoire sans troubles fonctionnels, commencer par le MoCA :
n Si > 26, il s’agit d’un résultat normal. n Si de 20 à 25, il s’agit probablement d’une déficience cognitive légère.
Pertes de mémoire avec troubles fonctionnels, commencer par le MEEM :
n Si < 24, il s’agit probablement de démence.
7
n
Si > 24, utiliser alors le MoCA. Si MoCA < 26, la démence est plus
probable.
n Tenir compte de l’impact de l’âge et du niveau de scolarité.
Ressources : La clinique pour personnes atteintes de démence, le gériatre, le
neurologue, le psychiatre gériatrique ou l’interniste pour évaluer le besoin de
tests cognitifs neuropsychologiques plus poussés lorsque le diagnostic n’est
pas clair.
Examens hématologiques
Hémogramme, hormone thyréotrope, électrolytes sériques, créatinine/BUN, B12
sérique (cobalamine), épreuves de fonction hépatique, calcium et glycémie à jeun.
Ressources : La clinique pour personnes atteintes de démence, le gériatre,
le neurologue, le psychiatre gériatrique ou l’interniste si l’on croit que des
marqueurs biologiques plus spécifiques pourraient aider à diagnostiquer le
type de démence.
À quel moment doit-on envisager de procéder à une tomographie
par ordinateur du cerveau (CT) ou à une imagerie par résonance
magnétique (IRM)
n
n
n
n
n
n
n
n
Âge < 60 ans.
Détérioration rapide inexpliquée des capacités cognitives et de
fonctionnement, depuis environ 1 à 2 mois.
Démence diagnostiquée depuis moins de 2 ans.
Traumatisme crânien grave récent.
Symptômes neurologiques inexpliqués (p. ex. maux de tête inhabituels, crise
épileptique).
Antécédents de cancer, particulièrement les types de cancer qui causent des
métastases au cerveau.
Prise d’anticoagulants ou antécédents de troubles de coagulation.
Incontinence urinaire ou démarche chancelante au tout début de la
manifestation de la démence (p. ex. hydrocéphalie à pression normale).
8
n
Nouveau signe de localisation neurologique.
n Symptômes cognitifs inhabituels (p. ex. aphasie progressive).
n Trouble de la démarche.
n Pour détecter une maladie cérébrovasculaire qui pourrait influencer la prise en
charge du patient.
Ressources : La clinique pour personnes atteintes de démence, le gériatre,
le neurologue, le psychiatre gériatrique ou l’interniste si l’on juge que
l’évaluation du traitement n’est pas claire.
S’il ne s’agit pas d’un cas de démence
n
n
n
n
n
Délirium : Il peut s’agir d’une urgence médicale. Voir ci-dessus.
Vieillissement normal : Peut entraîner une légère détérioration des fonctions
cognitives. De simples pertes de mémoire sans autres déficiences cognitives.
Il s’agit du diagnostic le plus courant lorsque les personnes âgées font état de
troubles de la mémoire.
Déficience cognitive légère (DCL), ou Déficience cognitive sans démence
(DCSD) : Troubles de la mémoire ou déficience cognitive sans incapacité
fonctionnelle, et sans aucune autre cause médicale. La déficience cognitive
légère ou la déficience cognitive sans démence évoluent vers la démence dans
un grand nombre de cas. Évaluer l’état du patient environ tous les six mois.
Troubles psychiatriques : Dépression, anxiété ou schizophrénie par exemple.
Les symptômes s’apparentant à ceux de la démence disparaissent lorsque ces
maladies sont traitées.
Syndromes focaux de déficience cognitive : p. ex. amnésie, aphasie, apraxie et
déficiences visuo-spatiales.
Ressources : La clinique pour personnes atteintes de démence, le gériatre, le
neurologue, le psychiatre gériatrique ou l’interniste lorsque le diagnostic n’est
pas clair.
9
S’il s’agit d’un cas de démence – Déterminer la cause la plus
probable
Commencer par envisager une affection réversible avant de se pencher sur les
causes chroniques de la démence.
La maladie d’Alzheimer (AD)
n Début insidieux, puis détérioration graduelle avec périodes plus stables
pendant 7 à 10 ans, avec :
n Détérioration graduelle et continue de la mémoire, particulièrement à court
terme, et présence d’au moins une autre déficience cognitive ne pouvant être
expliquée par une affection connexe.
n Processus de démence le plus commun.
n Un bon nombre de patients souffrent de dépression et de perte de poids.
Probabilité élevée d’Alzheimer
• Changements de comportement
• Antécédents familiaux
Faible probabilité d’Alzheimer
• Démarche chancelante dès le début
• Déficiences neurologiques focales
• Apparition soudaine
Démence vasculaire (VaD)
n Apparition soudaine.
n Détérioration graduelle ou insidieuse.
n Associée à une maladie cérébrovasculaire.
n Fonction exécutive déficiente.
n Trouble de la démarche.
n Labilité émotionnelle.
n Le diagnostic requiert une évaluation clinique complète (antécédents, facteurs
de risque vasculaires, examen médical, évolution clinique, neuro-imagerie,
modèle de déficience cognitive).
n La démence vasculaire pure est peu commune et même rare.
n Les déficiences neurologiques focales se manifestent tôt, par exemple des
troubles de la démarche semblables à ceux de la maladie de Parkinson.
10
Démence due à des causes multiples
n La maladie d’Alzheimer et la démence vasculaire apparaissent souvent
ensemble, plus fréquemment que la démence vasculaire pure.
n D’autres types de démence peuvent se manifester conjointement.
Démence neurodégénérative à corps de Lewy (DLB)
n Détérioration cognitive progressive avec des variations marquées.
n Hallucinations.
n Le parkinsonisme peut être présent, habituellement les troubles de la
démarche et de l’équilibre et les chutes à répétition sont plus courants que les
tremblements, et la démence apparaît tôt avec les signes du Parkinson.
n La démence liée à la maladie de Parkinson tend à se manifester lorsque la
maladie de Parkinson est bien installée.
n Hypersensibilité aux neuroleptiques.
n La troisième plus répandue.
n Peut se manifester avec la maladie d’Alzheimer.
Démence frontotemporale (FTD)
n Plus rare que les autres types de démence, inclut la maladie de Pick.
n Se manifeste à un âge moins avancé.
n Les caractéristiques varient selon le type de FTD.
n Début insidieux et progression lente des changements comportementaux
précoces tels que : perte de la conscience sociale et de l’inhibition; affect
émoussé, rigidité mentale, distraction, perte de l’auto-critique; négligence de
l’hygiène personnelle.
n Changements marqués du langage, incluant l’hyperoralité et l’obstination.
Autres causes de démence
n Toxicomanie.
n Hydrocéphalie à pression normale : apraxie de la marche précoce ou
incontinence urinaire.
n Maladie de Creutzfeld-Jakob : à envisager dans un cas de démence progressive
rapide.
n Autres troubles : traumatisme crânien, maladie endocrinienne, malnutrition,
infection (p. ex. VIH, neurosyphilis, cryptococcose), maladie auto-immune,
dysfonction rénale ou hépatique, trouble métabolique, trouble neurologique
11
(p. ex. sclérose en plaques, maladie de Parkinson, chorée de Huntington) et
autres lésions du cortex cérébral.
Ressources : La clinique pour personnes atteintes de démence, le gériatre,
le neurologue, l’interniste ou le psychiatre lorsque le diagnostic de troubles
démentiels n’est pas clair, lorsqu’une forme inhabituelle de démence est
soupçonnée ou lorsque le patient ou sa famille demande un second avis. La
manifestation de troubles démentiels atypiques et non spécifiques n’est pas
rare.
Informer le patient du diagnostic
n
n
n
n
n
n
Les éthiciens recommandent d’informer le patient du diagnostic de démence.
Ils suggèrent de commencer par demander au patient s’il a une idée de ce qui
peut causer tous ces troubles.
S’il s’agit d’un diagnostic de DCL ou DCSD, expliquez au patient et à sa
famille la différence par rapport à la démence, mais mentionnez aussi le risque
de progression de la maladie.
Informez le patient progressivement au fur et à mesure que le profil clinique
se précise.
Il peut y avoir d’importantes répercussions dont il faudra tenir compte dans
certains cas, notamment l’aggravation de la dépression, le risque de suicide et
l’anxiété engendrée par un diagnostic incertain.
Le fait de connaître le diagnostic permet au patient et à sa famille d’envisager
et de planifier les traitements appropriés.
Orienter rapidement le patient vers les
services de soutien communautaire.
Ressources : Les patients atteints de démence qui y consentent devraient
rapidement être aiguillés vers les services suivants : la Société Alzheimer, les
groupes de soutien, les centres de services sociaux régionaux, les services
de soutien communautaire, les sources d’information Internet crédibles et le
personnel soignant de leur choix.
12
Si vous ne disposez pas d’une liste à jour des services de soutien communautaire,
vous pouvez en obtenir une auprès d’une agence de la santé.
Prise en charge
Les piliers de la prise en charge
n
n
n
n
n
n
Le travail d’équipe et la gestion de cas partagée sont importants.
Valider, éduquer et soutenir le patient et les soignants.
Le traitement peut améliorer la qualité de vie.
Promouvoir un mode de vie sain : alimentation, activité physique, activités
cognitives, travail ou loisirs, vie sociale.
Déterminer et traiter les comportements problématiques et les complications.
Prévoir le déclin : prévoir les étapes de la démence du patient afin de
déterminer des interventions pour chacune d’elles.
Ressources : Prendre rapidement en considération l’intérêt que représentent,
pour le patient et les soignants, les services d’une infirmière spécialisée,
l’ergothérapie, la physiothérapie, la psychologie, le travail social, les
programmes de jour, les services de répit et le soutien aux besoins culturels
uniques du client.
Modification de la progression de la DCL/DCSD ou de la démence
si possible
n
Réduire les facteurs de risque de maladie vasculaire, particulièrement la
tension (traiter si la tension artérielle systolique > 160 mm Hg, viser une
tension systolique < 140 mm).
n Éviter les AINS, les œstrogènes, le Ginkgo biloba et la vitamine E dans les cas
de DCL.
n Les preuves manquent pour recommander des inhibiteurs de la cholinestérase
dans les cas de DCL.
Maintien du fonctionnement
n
Préparation de programmes d’exercices personnalisés pour les patients atteints
de démence légère ou modérée.
13
n
Modification du comportement.
Soins périodiques, p. ex. soins de toilette et miction à intervalles réguliers.
n Aide progressive, renforcement positif.
n Milieu structuré.
n Préparation aux premières réactions de délirium dans les nouveaux milieux
(voyages, hospitalisation).
n
Détermination des comportements problématiques
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
Repli, apathie, négativisme.
Agressivité physique.
Agressivité verbale.
Méfiance.
Délires et hallucinations.
Errance avec agitation/agressivité.
Comportements sexuels inappropriés avec agitation/agressivité.
Anxiété, agitation.
Tristesse, pleurs, anorexie.
Errance bénigne.
Miction/défécation incongrue.
Habillage/déshabillage incongrus.
Comportement verbal répétitif.
Dissimulation et accumulation d’objets.
Ingestion d’objets non comestibles.
Isolement incongru.
Déplacement sans but de fauteuils roulants.
Lutte pour enlever les mesures de contention (les éviter).
Traitement des comportements problématiques
n
Gérer un problème à la fois.
Prévenir les effets secondaires des médicaments, les troubles médicaux
occultes et les déclencheurs environnementaux.
n Trouver et contrôler la douleur.
n Tenir compte du diagnostic psychiatrique.
n Revoir la médication si la sécurité du patient ou celle d’autres personnes est en
danger
n
14
n
n
n
n
n
n
n
Minimiser la polypharmacie. En cas d’essai d’un médicament, commencer
lentement, doser graduellement, guetter les effets secondaires et diminuer
après trois mois pour voir si le patient est stable.
Inscrire le patient à un “programme de retour en toute sécurité” en cas de
risque d’errance.
Identifier les récompenses involuntaires de comportement pouvant être
éliminées.
Modifier le milieu (musique, gens, animaux de compagnie, couleur des murs,
activités...).
Encourager la marche et d’autres types d’exercice léger.
Éliminer la capacité du client à provoquer des conflits et à adopter des
comportements dangereux.
Éliminer les situations contrariantes (p. ex. l’infection urinaire, l’interaction
avec certains membres du personnel, les situations courantes non désirées).
Ressources : La clinique pour personnes atteintes de démence, le gériatre,
le psychiatre et les soins infirmiers à domicile lorsque des problèmes de
comportement se présentent et qu’ils ne sont pas faciles à gérer.
Traitement des comorbidités et des complications
n
Tenir compte des affections pouvant aggraver la démence, en particulier
l’hypertension, le diabète et la dépression.
n Lorsque les patients atteints de démence ont des symptômes d’affections
comorbides, les changements de comportement sont possiblement le seul signe
qu’ils présentent. n Rechercher les affections suivantes, qu’il est souvent possible de traiter :
• Problèmes d’humeur, particulièrement la dépression et l’anxiété. • Effet des médicaments.
• Problèmes relationnels.
• Carences alimentaires.
• Effets secondaires des médicaments.
• Déficits neurologiques (moteur, sensoriel).
• Affections physiques pouvant être masquées par la démence de la
personne, p. ex. l’infection urinaire, la constipation, les lésions cutanées,
15
les problèmes musculo-squelettiques douloureux, les maladies du cœur et
bien d’autres encore.
n Les soignants devront superviser la gestion des affections chroniques.
Ressources : La clinique pour personnes atteintes de démence, le gériatre, le
neurologue, l’interniste ou le psychiatre gériatrique lorsque les comorbidités
sont difficiles à distinguer ou à traiter. Consulter les services de santé mentale
pour obtenir de l’aide avec les comorbidités psychiatriques.
Médicaments
Principes
n Prescrire après avoir tenté des interventions non pharmacologiques.
n S’assurer que les assurances du patient couvrent les médicaments prescrits.
n Vérifier les médicaments utilisés et déterminer les questions d’observance
thérapeuthique.
n Commencer la prise de médicaments avec de faibles doses, les augmenter
lentement et laisser passer quelques semaines avant de décider si une dose
déterminée produit un effet.
n Tenir compte des contre-indications et être attentif aux effets secondaires.
n Documenter les réactions aux essais médicamenteux.
Traitement
n Revoir HOGAN, David B. et coll. « Diagnosis and treatment of dementia: 5.
Nonpharmacologic and pharmacologic therapy for mild to moderate dementia
», CMAJ, vol. 179, no 10 (2008), p. 1019–1026. Texte intégral accessible à
www.cmaj.ca.
n Traiter les déficiences confirmées en vitamine B12 (cobalamine) et en acide
folique.
n Dépression :
• Traiter la dépression avant d’entreprendre un traitement d’activation
cognitive/de la mémoire.
• Envisager un antidépresseur si des symptômes de dépression sont
présents, que les mesures non pharmacologiques sont inefficaces et que la
dépression est importante.
• Commencer avec un inhibiteur sélectif du recaptage de la sérotonine afin
16
de minimiser les effets secondaires anticholinergiques qui pourraient
aggraver les déficits cognitifs.
• Poursuivre l’essai durant deux ou trois mois.
n Déficience cognitive et de la mémoire dans les cas de démence :
• Les inhibiteurs de cholinestérase sont moyennement efficaces pour
traiter la maladie d’Alzheimer légère et modérée; tenir compte des contre
indications et des précautions.
• Rappeler les doses de départ, les schémas posologiques, les contre
indications, les précautions et les effets secondaires des médicaments.
• Faire des essais de trois à six mois et faire le suivi des effets secondaires
et des effets sur la cognition et le fonctionnement grâce à de brefs outils
d’évaluation et à des cibles de problèmes personnalisées.
n Agressivité, agitation, psychose ou hallucinations visuelles dans les cas de
démence: Passer en revue les lignes directrices d’utilisation de faibles doses
d’antipsychotiques ou d’alternatives.
n Insomnie :
• Écarter les facteurs contributifs.
• Utiliser d’abord des approches non pharmacologiques.
• En cas de besoin, envisager un traitement de courte durée avec des doses
minimales de benzodiazépines à effet court ou intermédiaire.
Éviter ou faire preuve de prudence
Tenir compte de la possibilité que les nouveaux problèmes soient des effects
secondaires de la médication.
n Éviter les médicaments qui ont des effets anticholinergiques.
n Utiliser les antipsychotiques avec prudence, trouver un équilibre
entre les bienfaits potentiels et les risques de mortalité et d’accidents
cérébrovasculaires.
n Éviter les neuroleptiques dans les cas de démence à corps de Lewy : risques
d’aggravation et de mortalité.
n Ne sont pas recommandés dans les cas de démence : les doses élevées de
vitamine E (> 400 UI/jour), la vitamine B1, B6, B12 ou l’acide folique s’il
n’y a pas carence, les anti-inflammatoires pour les symptômes de démence,
l’inhibiteur de l’enzyme réductase HMG-CoA, le traitement hormonal
substitutif pour la déficience cognitive. n
17
Ressources : La clinique pour personnes atteintes de démence, le neurologue,
le gériatre ou le psychiatre gériatrique pour choisir les médicaments et évaluer
la réaction aux médicaments en cas d’incertitude.
Gestion des questions sociales
Questions sociales à considérer
Gestion financière : Évaluer les capacités (voir plus bas), fournir une aide et
prévoir la procuration.
Conduite automobile : Évaluer les capacités, surveiller et prévoir la perte du
permis de conduire.
Soins à domicile : Évaluer les besoins concernant l’entretien du terrain
et de la maison ainsi que l’entretien ménager et la
préparation des repas.
Répit : Prévoir du répit pour les soignants.
Placement : Prévoir la perte d’autonomie.
Questions de fin de vie : Testament et ordonnances de réanimation.
Ressources : Une agence de placement pour planifier les admissions à long et
à court terme, ainsi que les services de répit.
Ressources : Un avocat ou un notaire pour la procuration, le testament et autres questions juridiques. Les questions juridiques varient sensiblement d’une
province à l’autre.
Évaluation des capacités
Les médecins de famille peuvent avoir à déterminer la capacité d’une personne
atteinte de démence à gérer ses finances, conduire une voiture ou vivre de façon
autonome. « Capacité » s’entend de l’aptitude à …
n comprendre l’information nécessaire à la prise de décision.
18
n
comprendre les risques et les avantages découlant d’une décision.
n utiliser son propre système de valeurs pour prendre la décision appropriée.
Évaluation de la capacité à …
1. donner un consentement aux soins.
2. s’occuper des questions financières et du testament.
3. vivre seul :
• Être capable de comprendre qu’on leur demande de décrire ce dont ils ont
besoin pour vivre en sécurité à la maison.
• Être capable de comprendre les risques et les avantages d’accepter ou de
refuser l’aide nécessaire.
• Être capable de décider de la façon dont ils veulent vivre et d’accepter les
conséquences de leurs décisions.
Ressources : La clinique pour les personnes atteintes de démence, le gériatre,
le neurologue ou le psychiatre gériatrique lorsqu’il est difficile d’évaluer les
capacités à vivre seul ou à gérer ses finances.
Évaluation de la capacité de conduire une automobile
n Se renseigner auprès du patient et de la famille de la capacité de conduire et
des antécédents en matière d’accidents survenus et évités de justesse.
n Démence légère : évaluer individuellement. Prévenir le patient que la perte du
permis de conduire est inévitable. Réévaluer tous les six à douze mois.
n La conduite automobile est contre-indiquée si le patient est incapable
d’effectuer différentes activités quotidiennes indépendantes (prendre ses
médicaments, aller à la banque, faire ses courses) ou des activités quotidiennes
de base (soins personnels, habillage).
n Voir les « Instruments d’évaluation de l’aptitude à conduire en cas de démence
» dans l’Évaluation médicale de l’aptitude à conduire de l’Association
médicale canadienne.
n Dans les cas de démence légère, la capacité à conduire peut être difficile à
déterminer au bureau.
Ressources : Une évaluation par un professionnel de la santé spécialisé
lorsqu’il est difficile d’établir la capacité à conduire d’un patient
19
Soignants
n Les soignants représentent une source d’information essentielle pour les
médecins et les autres membres de l’équipe de soins de santé.
n Il faut prêter une attention spéciale aux soignants :
• Leur donner l’occasion de poser des questions et d’exprimer des
besoins.
• Évaluer leur niveau de stress et d’épuisement.
• Aiguiller vers de la formation et du soutien au besoin.
• De l’aide pour le soignant peut retarder l’institutionnalisation.
Ressources : Si la santé mentale du soignant est affectée, son propre médecin
ou une référence en santé mentale. Ressources : Des organismes de soutien pour permettre aux patients et aux
soignants de trouver des solutions à leurs problèmes. Les soignant auront
besoin de plus en plus d’aide et de formation au fur et à mesure que la
démence progressera.
Gestion de la progression
n
n
n
n
n
n
n
n
Prévoir la progression qui caractérise la démence.
Suivre le patient régulièrement, établir un calendrier des visites.
Documenter régulièrement les besoins progressifs en utilisant un outil de
mesure de l’état fonctionnel du genre « FAST-ACT ».
Obtenir des renseignements auxiliaires de la famille et des dispensateurs de
soins.
Planifier jusqu’à la prochaine phase d’incapacité et de perte d’autonomie.
Préparer la famille.
Préparer des options de prise en charge.
Dans les cas de démence grave (entière dépendance au soignant), réévaluer les
éléments suivants tous les trois mois : MEEM, état de santé, comportements,
nutrition, sécurité et santé du soignant.
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Ressources : Clinique pour personnes atteintes de démence, gériatre,
neurologue ou psychiatre gériatrique en cas d’incertitude par rapport à la
progression, au changement de diagnostic ou à la réaction au traitement.
Ressources : Organismes de soutien pour permettre aux patients et aux
soignants de prévoir les futurs problèmes et de trouver des solutions. La démence requiert un travail d’équipe
La démence représente un défi pour les patients, les familles, les soignants et les
médecins. Ne travaillez pas en solitaire, entourez-vous d’une équipe.
Médecins de famille et Anciens Combattants Canada
Les clients admissibles d’Anciens Combattants Canada peuvent comprendre
les anciens membres et les membres actifs de la Force régulière, de la Force de
réserve et de la GRC, certains civils ayant droit aux avantages en raison de leur
service en temps de guerre et les membres de la famille qui sont des survivants
ou des personnes à charge de membres du personnel militaire et civil. Les clients
peuvent avoir droit à la gestion de cas, à des prestations d’invalidité ou à des
avantages médicaux, selon leur admissibilité.
Les équipes interdisciplinaires des services aux clients des bureaux de district
d’Anciens Combattants Canada encouragent la participation des médecins de
famille au famille aux services aux clients. Selon leur admissibilité, les clients
d’Anciens Combattants Canada souffrant de démence peuvent avoir droit à la
gestion de cas ainsi qu’à divers services d’évaluation ou de traitement pouvant
comprendre des évaluations infirmières et ergothérapeutiques, des médicaments,
du matériel médical, des services d’adaptation du domicile, des appareils
fonctionnels, des services de soins à domicile et de soins de longue durée.
Les avantages médicaux peuvent compléter ceux offerts par les organismes
provinciaux mais ne peuvent les remplacer. 21
Ressources : Anciens Combattants Canada lorsque les patients sont des
militaires, des membres de la GRC ou des membres de leurs familles
admissibles aux services de traitement. Communications sur votre patient/notre client
Afin qu’Anciens Combattants Canada examine une demande pour différents
services et avantages, le client pourrait devoir soumettre une ordonnance ou
un rapport médical par écrit. Veuillez remplir attentivement les formulaires
d’Anciens Combattants Canada, car les rapports écrits sont importants lors de
l’évaluation des demandes des clients. Les fournisseurs de soins de santé sont
invités à ajouter les renseignements supplémentaires qu’ils jugent à propos.
Les professionnels de la santé peuvent communiquer avec une équipe
interdisciplinaire des services aux clients d’Anciens Combattants Canada
concernant un patient qui est client d’ACC de plusieurs manières, notamment :
n En téléphonant le Réseau national des centres d’appels au 1-866-522–2022
(français) ou au 1-866-522-2122 (anglais). Si votre patient est un client
d’Anciens Combattants Canada, il est utile de donner son numéro de client
d’ACC, qui est inscrit sur sa carte de soins de santé d’ACC.
n En envoyant une demande de consultation à l’équipe interdisciplinaire des
services aux clients du bureau de district d’Anciens Combattants Canada. La
demande de consultation devrait contenir les éléments suivants :
• La raison de la consultation, notamment les types d’évaluation ou de
services.
• Une indication que l’ancien combattant a donné son accord à la
consultation.
• Une description du problème.
• Les antécédents médicaux et les médicaments pris par le passé.
• Les plans d’intervention actuels et le nom des autres soignants.
n
En participant à la gestion de cas de l’équipe interdisciplinaire des services
aux clients du bureau de district d’Anciens Combattants Canada. 22
Pour de plus amples renseignements
Outils de dépistage pour le bureau :
• Mini-examen de l’état mental (MEEM) : www.parinc.com – faites une
recherche sur « MEEM ». • Montreal Cognitive Assessment (MoCA) : www.mocatest.org
• FAST-ACT : MACDONALD CONNOLLY, D., D. PEDLAR, C.
MACKNIGHT, C. LEWIS, J. FISHER. « Guidelines for Stage-Based
Supports in Alzheimer’s Care: The FAST-ACT », J Geront Nurs (novembre
2000), p. 34–45.
Version électronique de cette ressource sur la démence :
• La version électronique de la ressource sur la démence d’ACC et le document
expliquant son élaboration sont affichés dans le site Web d’ACC à
www.vac-acc.gc.ca.
Directives détaillées de la 3e Conférence canadienne de consensus sur le
diagnostic et le traitement de la démence :
n Consulter www.cccdtd.ca, cliquer sur « Recommandations complètes » pour
la liste complète des 142 recommandations, et sur « Articles » pour le texte
intégral du numéro d’octobre 2007 de Alzheimer’s & Dementia.
n Consulter www.cmaj.ca/jamc/ et faire une recherche avec le mot « démence »
pour obtenir la série d’articles commencée en 2008.
Cette ressource de référence n’est pas une directive
Le présente ressource sur la démence est offert aux médecins de famille qui
décideront individuellement s’il est utile dans le traitement des patients atteints
de démence, de leurs familles et de leurs soignants. Cette ressource n’est pas
une directive pour la pratique clinique. Elle ne définit pas la norme de pratique,
ne remplace pas le jugement clinique, et n’est pas la seule approche pour le
diagnostic et traitement de la démence.
© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre des Anciens Combattants, 2009.
No de catalogue : V32-217/2009F ISBN : 978-1-100-92244-7 Imprimé au Canada
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Programme national de santé mentale
Anciens Combattants Canada
Charlottetown (Î.-P.-É.) Canada
[email protected]
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