Augustin Aguilar TS2
conscience, la conscience “a été forcée à se développer” afin que les hommes
puissent vivre en société. On peut alors considérer la conscience comme une
volonté de vouloir s’affirmer dans une collectivité et ainsi pouvoir coexister ainsi
qu’exister. La conscience n’est donc pas inné, il ne s’agit pas d’une conscience
immédiate en ce sens qu’elle fait pas partie de l’essence de l’homme dans ce qu’il
a de singulier. La conscience ne serait alors le fruit de la culture, un produit social.
C’est ce que Nietzsche va illustrer dans la phrase suivante: “l’homme qui vivait
en solitaire, en bête de proie, aurait pu s’en passer”. L’être humain qui vivait dan
un isolement totale, c’est à dire à l’état sauvage, à l’état de nature, privé
d’environnement humain, n’aurait aucune nécessité d’une conscience puisqu’il est
une bête féroce qui chasse et se suffit à elle même grâce à sa force. Il ne dépend
pas des autres pour survivre. Il n’a pas besoin d’exprimer sa pensée et on se
demande même s’il en a puisque biologiquement c’est un homme mais ce n’est
pas un humain, c’est une “bête”. Ainsi cet homme en puissance ce passer de la
conscience comme on se passe de quelque chose inutile.
Ensuite Nietzsche va définir ce qui constitue la conscience, son contenu. “ Si
nos actions, pensées, sentiments et mouvements proviennent” Il énumère tout ce
qui appartient à la conscience. Nos actions et nos pensées sont directement liées à
notre conscience mais on peut en dire autant de nos émotions et nos sentiments.
L’amour n’est pas quelque chose de purement intérieur, il s’agit d’une certaine
façon de me diriger vers l’autre, vers autrui. Par exemple on ne voit pas les
personnes qu’on aime de la même façon que les personnes qui me sont
indifférentes. Finalement Nietzsche fait référence au corps de l’être humain
lorsqu’il introduit le terme “mouvements”. La conscience serait le reflet du corps
puisque c’est le corps qu’il faut soigner pour survivre. Tous ces éléments
apparaissent dans notre conscience, ou plutôt “du moins en partie” puisque l’être
humain n’arrive pas à la maitriser, il maitrise ces éléments en partie. On a
conscience, j’ai conscience de ce que je fais, mais je ne sais pas toujours pourquoi
je le fais. Revenons sur l’amour et prenons l’exemple de Descartes qui avait un
penchant pour les femmes louches. Certes il aime les femmes qui louchent, il en a
conscience mais il ne connait pas la raison pour laquelle il les aime. En outre il
faut remarquer que Nietzsche considère que ces éléments apparaissent “ à la
surface de notre conscience”. Le terme “surface” implique que Nietzsche pense
qu’il existe une profondeur dans notre conscience, il s’agirait alors d’un
“inconscient”.
Nietzsche va ensuite repartir sur l’origine de la conscience. La conscience résulte
d’une “terrible nécessité qui a longtemps dominé l’homme” ce côté dramatique
fait référence à la nudité de l’homme et au mythe de Prométhée. L’homme étant
un anima inachevé, indéterminé, il était vulnérable à l’origine. Il était bien “le
plus menacé des animaux”, la pauvreté de son hérédité l’a contraint à développer
une “conscience” afin de se faire aider par les autres, de se regrouper et créer une
société. Cela amène Nietzsche à employer le concept de “besoin”, force est de
constater qu’il y insiste beaucoup “besoin de secours et de protection”, “besoin de
son semblable”, “de ce besoin”. Ce besoin fait de l’homme un animal social et
Nietzsche insiste sur cela afin de montrer un aspect imparfait de l’homme:
l’homme a eu besoin de se “rendre intelligible”. C’est dans le cadre de la