INSTITUT SUPERIEUR DU SPORT ET DE
L’EDUCATION PHYSIQUE DU KEF
DEPARTEMENT DES SCIENCES HUMAINES
Cours de
psychosociologie
Enseignant : Anis TURKI
2011-2012
Cours de psychosociologie
UEep1 : Les
caractéristiques des
groupes restreints, la
dynamique de groupe, le
leader et le leadership,
l’approche sociométrique,
l’autorité et la cohésion.
J’aime la Psychosociologie 2LFEP 2010-2011
2
Sommaire
Sommaire ..................................................................... 2
LE GROUPE .............................................................. 4
1-La psychosociologie : ...................................... 4
2-Historique des recherches de groupe : ......... 4
Aux Etats-Unis : ........................................... 4
En France : .................................................... 5
En Allemagne :............................................. 6
En Angleterre : ............................................. 7
3-Le concept de groupe : .................................... 9
3-1-Distinctions des cinq catégories
fondamentales : ................................................ 10
- La foule : ...................................................... 10
- La bande : .................................................... 11
- Le groupement : .................................... 11
- Le groupe primaire ou groupe restreint :
........................................................................ 11
- Le groupe secondaire : .......................... 11
3-2-Les phases de développement d’un
groupe : .............................................................. 11
3-2-1-Phase individualiste compétitive : ....... 12
3-2-2-Phase de frustration et de conflit : .... 13
3-2-3-Phase d’harmonie et d’élaboration de
normes :.......................................................... 13
3-2-4-Phase d’intégration fonctionnelle des
dimensions de solidarité et de tâche : ........ 14
4-L’équipe sportive : ..................................... 15
LEADER ET LEADERSHIP ...................................... 21
1-Le leader : ....................................................... 21
2-Le leadership : ............................................... 21
2-1-Le leadership fonctionnel : ................... 22
2-2-Le leadership d’expertise : .................... 22
2-3-Le leadership socio affectif : ................. 22
3-La fonction de leadership : ........................... 22
4-Les théories du leadership : ......................... 23
4-1-L’approche basée sur la personnalité : 23
4-2-L’approche basée sur les
comportements :............................................ 23
4-3-L’approche des contingences : .............. 23
4-4-L’approche transactionnelle : ................ 23
4-5-L’approche transformationnelle : ......... 23
5-Les recherches en termes de syntalité de
groupe : .............................................................. 23
5-1-Le groupe de résolution de problèmes :
........................................................................ 24
5-2-Le groupe engadans une activité
longue et de technicité floue : ..................... 24
5-3-Le groupe réuni en activités de détente
et de loisir : .................................................... 24
5-4-Le groupe réuni pour déléguer des
représentants : ............................................... 24
6-Aptitude et attitudes fondamentales : ........ 24
6-1-Absence de dogmatisme : ...................... 24
6-2-Compétence interpersonnelle : ............. 24
7-Les diverses formes d’autorité et
d’influence du leader : ..................................... 25
7-1-Le chef institutionnel : ........................... 25
7-2-La personne centrale : ............................ 25
7-3-La personne préférée : ........................... 26
7-4-La personne qui s’engage dans des actes
de commandement : ..................................... 26
7-5-La personne la plus influente : ............. 26
7-5-1-Influence sur les individus : .............. 26
7-5-2-Influence sur l’organisation :............. 27
7-5-3-Influence de la syntalité : ................... 27
8-Les fonctions du leader :............................... 27
9-Deux leaders complémentaires : ................. 28
L’APPROCHE SOCIOMETRIQUE.............................. 29
1-La sociométrie : .............................................. 29
2-Le questionnaire sociométrique : ................ 30
3-Le sociogramme : ........................................... 31
J’aime la Psychosociologie 2LFEP 2010-2011
3
4-L’indice d’interaction dans le groupe : ....... 31
5-L’indice de cohésion du groupe : ................ 31
6-Limites de la sociométrie et analyse
relationnelle : .................................................... 31
L’autorité dans le groupe .............................................. 32
1-Le modèle théorique de Norman et R. F. Maier : . 32
1-1-Le principe : ................................................... 32
1-2-Les nuances nécessaires : .............................. 32
1-3-La structure autocratique : ............................ 33
1-4-La structure démocratique : .......................... 34
2-Les modèles relationnels de l’autorité : ............... 35
2-1-Le modèle linéaire : ....................................... 35
2-2-Le modèle à trois dimensions : ...................... 35
2-3-Les deux fonctions essentielles dans les deux
types de relation : ............................................... 35
2-3-1-Fonction opérationnelle (rôle de
progression) : ................................................... 35
2-3-2-Fonction psychologique (rôle d’entretien) :
[198] ................................................................ 36
3-L’expérience de Lippit et White : ...................... 36
4-L’expérience de Desaunnay : ................................ 37
5-La maturité psychologique du groupe : ............ 38
La cohésion ................................................................ 40
1-L’équipe dans les sports collectifs et la
cohésion : ............................................................... 40
2-Les facteurs socio-affectifs de la cohésion: .... 43
2-1-Les facteurs socio-opératoires : ................. 43
3-La cohésion, le conformisme et le
déviationnisme : ................................................... 44
4-La cohésion et l’intuition : ............................... 44
5-La maturité du groupe : .................................... 45
5-1-Productivité et maturité du groupe : ........ 45
J’aime la Psychosociologie 2LFEP 2010-2011
4
LE GROUPE
« Les grandes constructions mythiques sous-
tendent l’autoreprésentation du groupe, de sa
valeur, de ses finalités et la justification de son
fonctionnement pour l’ensemble social.
Notons ici la puissance des taphores
organiques qui traversent ces représentations : le
groupe pour être efficace doit être doté d’un
« esprit de corps » et ses « membres », du même
« sang », doivent faire corps avec leur « chef » et
avec tous ceux auxquels est confiée la fonction de
penser et de décider : « la tête », le « cerveau ».
C’est dans le même registre métaphorique que le
groupe est réputé dangereux, imprévisible comme
une « femme saoule » »
Victor Hugo
1-La psychosociologie :
En fait, bien qu’il soit à présent très employé, le
mot psychosociologie est récent et il n’a conquis
que depuis peu le droit de cité. Beaucoup
confondent purement et simplement psychologie
sociale et psychosociologie. De fait, la différence
n’est pas très facile à établir. Il existe cependant
un mode d’approche des problèmes humains que
l’on peut qualifier de psychosociologie.
La psychosociologie s’exerce à deux niveaux :
- elle étudie, d’une part, les relations
interpersonnelles en référence à la vie sociale. Les
communications entre les personnes sont
inséparables du contexte social. C’est en ce sens
que l’on parle de psychosociologie industrielle
pour dire que l’on étudie les relations
industrielles ;
- d’autre part, la psychosociologie analyse
les groupes restreints. Alors que le psychologue
social considère les grands groupements que sont
les classes sociales, les communications et les
comportements de masse, le psychosociologue
observe les petits groupes, dont les membres
peuvent se connaître et entretenir des relations
directes. [164]
La psychosociologie est une branche de la
psychologie sociale qui a son originalité propre.
2-Historique des recherches de groupe :
Aux Etats-Unis :
C’est entre 1925 et 1935 qu’une véritable
psychologie scientifique des groupes prend son
essor aux Etats-Unis. Elle est parallèle à une
réflexion philosophique qui privilégie la relation
à autrui dans la formation de la personnalité
humaine (George H. Mead), et le rôle de groupe
primaire dans la socialisation des instincts
individuels (Charles H. Cooley). Selon G. H.
Mead, la personnalité de l’enfant se développe en
relation avec des « autruis significatifs », membres
de la famille et camarades de jeux ; l’enfant
n’apprend pas seulement les règles du jeu ; il
intériorise les attitudes des autres par suite d’une
disposition naturelle à prendre le rôle d’autrui et
peut ainsi prendre conscience de lui comme
distinct des autres. Avec Cooley, on peut dire que
l’homme se trouve comme animal groupal : « Il ne
faut pas croire que l’unité du groupe primaire soit faite
J’aime la Psychosociologie 2LFEP 2010-2011
5
seulement d’harmonie et d’amour. Cette unité
implique toujours des différenciations et généralement
des rivalités ; elle comporte l’affirmation de soi et les
diverses passions individuelles ; mais ces passions sont
socialisées par la sympathie et se plient, ou tendent à se
plier, à la discipline d’un esprit commun ».
La Sociométrie : au cours d’une enquête dans une
institution d’adolescentes délinquantes, en 1930
(l’Institution Hudson, près de New York), Jacob
Levi Moreno, déjà inventeur du psychodrame,
vérifie et met au point la technique
sociométrique. Les êtres humains sont reliés les
uns aux autres par trois relations possibles :
sympathie, antipathie, indifférence. Les relations
peuvent se mesurer à partir d’un questionnaire
chaque membre d’un groupe indique qui dans
le groupe il choisi et rejette comme compagnons.
En effet il y a des conditions historiques
particulières qui ont contribué à l’essor de la
psychosociologie du groupe en USA :
1- sur le plan industriel le souci de « rendement »,
à l’époque de la récession économique,
déterminera les responsables à faire étudier, par
des psychologues, les facteurs du rendement des
équipes de travail.
2- sur le plan politique, les problèmes posés par le
triomphe du national-socialisme et par les
procédés de sa propagande <incitèrent les
dirigeants à mettre au programme des
recherches : l’analyse des phénomènes collectifs
et les moyens d’action sur les groupes humains.
3- sur le plan militaire, de même que la
préparation hâtive de leur entrée en guerre en
1917 avait favorisé le développement fulgurant
de la psychotechnique pour la sélection des chefs,
< de même la préparation hâtive à la deuxième
guerre mondiale força les USA à intensifier les
recherches sur les facteurs de cohésion et
l’efficacité des petites unités, sur les éléments du
« moral » des petits groupes isolés en opérations,
et sur les moyens de formation accélérée par les
méthodes de groupe. [176]
En France :
Durkheim et la conscience collective :
Sans distinguer entre groupe restreint et société
globale, Durkheim, le fondateur de l’Ecole
Sociologique Française, à la fin du XIXème siècle,
jette les bases d’une théorie de groupe.
Le passage du clan à la société est celui de la
solidarité mécanique à la solidarité organique
fondée sur la division du travail. Durkheim
définit le groupe social comme étant plus que la
somme de ses membres, c'est-à-dire comme
totalité (définition que Sartre, à la lumière de la
dialectique hégélienne, rectifiera : le groupe n’est
pas une totalité, mais une totalisation en cours). Il
forge l’hypothèse d’une conscience collective (un
groupe à ses perceptions, ses sentiments, ses
volitions propres). Il ébauche l’analyse des
fonctions psychologiques.
Sartre et la perspective dialectique :
Les membres du groupe en fusion vivent, selon
Sartre, trois expériences : celle de la solidarité,
celle de l’appartenance (ou de l’intégration) à une
réalité collective nouvelle, celle d’autrui comme
tiers régulateur de mon action dans l’action
commune. L’impossibilité de changer la vie est
niée et surmontée : l’action du groupe affirme
l’impossibilité de cette impossibilité. La devise
républicaine transcrit l’expérience du groupe en
fusion : praxis commune qui de l’impossibilité
d’agir (liberté) ; chacun est équivalent de chacun,
son semblable homogène (égalité) ; chacun a
besoin de chacun pour que le groupe existe
(fraternité). Le groupe en fusion, dit encore Sartre,
c’est la raison constituante.
Tout groupe, une fois constitué, est donc obligé
de prendre des mesures pour survivre. Deux
ordres de mesures selon Sartre, et qui instaurent
des contraintes.
Premièrement, le groupe pourchasse en son sein
tout membre suspect de vouloir se retirer de
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