La Chine, un paradoxe politico-économique INTRODUCTION Plus encore que le reste de l’Asie, le monde chinois fascine par son immensité, sa diversité et son dynamisme actuel. L’impact planétaire des récentes crises financières asiatiques a du reste bien confirmé qu’il faut désormais compter avec la gigantesque zone d’influence chinoise où coexistent la richissime Hong Kong tout juste sortie de 150 ans de tutelle britannique, l’île de Taïwan farouchement indépendante, la chine continentale au socialisme de marché et les tout puissants « Chinois d’outre mer » qui compose sans doute la diaspora la plus influente du monde. On peut cependant observer que si la Chine connaît aujourd’hui un tel dynamisme sur le plan économique, avec notamment une croissance qui culmine aux alentours des 8% depuis maintenant plusieurs années, il ne faut pas oublier que pendant plus de 30 ans après la fondation de la République populaire de Chine, le système communiste, mené par les apparatchiks aux pouvoirs, n’a consisté qu’a renfermé le pays sur lui-même, tout en imposant comme dans tous les pays qui suivaient ce système, une politique de répression basé sur le fameux livre rouge de Mao Tse Tung et sa tristement célèbre révolution culturelle. Pendant toutes ses années l’Empire du milieu, ci ce n’est la remise en cause de l’autarcie économique maoïste ainsi que la plupart des grands principes économiques du communisme, n’a que très peu révolu sa politique autoritaire et répressive qui caractérise les dernières « dictatures » du monde. Il faut donc remarquer que la Chine a pour paradoxe d’être à la fois l’un des derniers régimes communistes de la planète ainsi qu’une économie qui bat tous les records de croissance. Les réformes en cours à partir de 1978, et l’arrivée de Den Xioping (1976-1996), ont métamorphosé l’économie chinoise : l’agriculture a été décollectivisée, les prix et le commerce libéralisés, les marchés ont remplacé le plan central, et les capitaux étrangers affluent, avec même pour demain la possibilité pour les investisseurs étrangers d’acquérir 30% ou plus des sociétés cotées. De plus la consommation alimentaire des 1 milliard 130 million de Chinois a enfin dépassé le seuil de subsistance et s’est diversifiée, l’équipement des ménages en bien durable a fait un bond en avant. Mais ces progrès ont (comme tous les progrès probablement) des effets pervers qui se font déjà ressentir : la montée des inégalités, le risque d’un chômage massif et d’une détérioration des services collectifs. Considéré par les investisseurs occidentaux comme l’eldorado économique de prochain siècle, avec le plus grand marché du monde (1,2 milliards d’habitant), l’Empire du milieu adopte progressivement le capitalisme a l’ère mondialisation. Entre le scénario russe de la libéralisation ratée et la voie indienne de modernisation, la Chine de Jiang Zemin expérimente l’alchimie complexe de l’économie socialiste de marché alors qu’elle négocie son entrée dans l’Organisation Mondial du Commerce. On peut alors se demander comment peut coexister ces deux formes de systèmes, que sont un régime communiste et une économie de marché, qui s’averre être au premier abord des antagonistes ? Comment le communisme influence t’il cette économie ? Est-ce que finalement l’un des deux des deux finira par prendre irrémédiablement le pas sur l’autre ? Pour traiter cette question nous verrons dans un premier temps, comment se caractérise ce régime qui se dit communiste et qui va apparaître au prochain congrès du parti communiste qui a lieu ce mois de novembre, comme l’un des grands leaders du monde communiste. Puis dans un second temps nous analyserons la situation économique actuelle de la Chine tout en essayant d’expliquer ce que l’on caractérise aujourd’hui par « économie socialiste de marché ». Enfin dans un troisième temps, nous verrons d’une part comment le régime communiste influence sur de nombreux point la politique économique du pays, notamment dans le domaine de l’information de cette économie, et d’autre part comment peut-on envisager l’avenir de cet immense pays aussi bien sur le plan politique qu’économique. I.La Chine marqué par son passé. A. Autorité et planification (1949-1977). Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la guerre civile reprend entre les nationalistes de Chang Kaï-chek et les communistes de Mao Tsé-Tung. Mais avec la fuite du gouvernement nationaliste en 1948 sur l’île de Taïwan, la république populaire de Chine est proclamée le 1er octobre 1949 à Pékin. Le modèle de développement soviétique est alors adopté par le nouveau régime. Entre 1949 et 1952, le nouveau régime communiste entreprend plusieurs campagnes de réformes et de propagandes. C’est ainsi que la réforme agraire de 1950 aboutira en 1955 à la collectivisation des terres. Y succède ensuite la nationalisation des grandes entreprises ainsi que la confiscation des biens étrangers et des émigrés nationalistes. Lorsque la guerre de Corée prend fin en 1953, le cadre de l’économie socialiste est en place. Une planification impérative centralisée est mise en place. Au printemps 1956, est lancée la campagne des « Cents Fleurs » destinée à encourager la libre discussion. Les débats contradictoires qui en découlent aboutissent à une très vive critique du régime communiste chinois. Le modèle soviétique n’a pas apporté les fruits escomptés. La priorité donnée à l’industrie lourde est en contradiction avec la révolution qui a été menée par les masses paysannes. Sur plan extérieur la Chine est en désaccord avec l’URSS sur différents points de la politique extérieur de ce dernier. En effet la Chine est hostile à la détente qui s’amorce entre les Etats-Unis et l’URSS, ainsi que sur le recul de Khrouchtchev à Cuba. C’est ainsi que Mao décide d’élaborer une voie socialiste chinoise : « marcher sur ses deux jambes », c’est à dire continuer le progrès industriel sans négliger l’agriculture. Dès lors, la Chine abandonne le modèle soviétique qu’elle n’a appliqué que brièvement et partiellement. Elle ne l’abandonne pas pour le meilleur, au contraire, ce sera pire. Mao précipite son pays dans une série de catastrophes. Sa première catastrophe est le grand bon en avant et son mouvement productiviste et pharaonique, qui doit permettre, grâce à un redoublement d’efforts, de rattraper et de dépasser la Grande-Bretagne en 15 ans. Cela provoque une effroyable famine contre laquelle le régime lutte, mais en sacrifiant des zones rurales entières. Le grand bon consiste à mobiliser toutes les forces humaines pour pallier au manque de capitaux et de techniciens par le travail des masses paysannes sous-employées. Très vite on se rend compte de l’échec du grand bon. La Chine connaît, au début des années 60, sa plus grande famine. Puis, en 1966, apparaît la Révolution culturelle de Mao qui s’appuie sur la jeunesse étudiante contestataire des Gardes Rouges pour réduire les signes de l’autorité et détruire les symboles du passé (époque féodale). Mais la véritable raison de cette révolution culturelle reste l’épuration du parti communiste au pouvoir et la prise de ce pouvoir par Mao. Ce dernier veut combattre ceux qui détiennent des potes de direction et qui se sont engagés dans la voie capitaliste. Les Gardes Rouges sillonnent tout le pays pour détruire tous les monuments, livres et autres vestiges inspirés de l’ancienne culture chinoise. Mao Tsé-Tung est l’objet d’un culte de personnalité. Des millions de Chinois portent sur eux le Petit livre rouge qui est le recueil des pensées de Mao. Avec la révolution, ce dernier bouleverse la société chinoise, la structure du gouvernement, le système d’enseignement ainsi que l’économie. Elle développe un culte de la personnalité de Mao et s’accompagne d’une très dure répression qui fait plusieurs millions de victimes. Le Petit Livre rouge de Mao Après la mort de Mao Tse-Tung en 1976, le 11e du parti communiste chinois qui se déroule en 1977, met fin officiellement à la Révolution culturelle. Mais la Chine actuelle conserve les cicatrices de ce traumatisme. En effet on retrouve dans les mentalités des autorités une certaine réticence évoquer ce passé peu lointain. Il y a eut par exemple l’interdiction de diffuser dans les salles de cinéma chinoise le dernier film de Daï Sijie, Balzac et la petite tailleuse chinoise, qui raconte l’histoire de jeunes garçons qui sont envoyés en camp de rééducation, sous la révolution culturelle, étant considérés comme des élites, ils appartiennent au médical et scientifique, et ainsi comme des ennemis du parti communiste. De plus, persiste encore une sorte de répression exercée par ces mêmes autorités. On ne peut néanmoins pas dire qu’une certaine liberté n’existe pas. On constate une certaine liberté de parole, la pétition verbale est admise dans des limites convenues, refusant en tout cas la violence, le blocage des routes, les menaces. « L’Etat est à la fois surpuissant car il maintient son système policier, même s’il est moins visible, moins brutal. Mais il est aussi sous-puissant car il ne peut pas trop « pressurer » ceux qui font partie de la classe étatique, d’où le mécontentement possible devant ces inégalités. » écrit F.R. Hutin. Le régime aurait donc conscience qu’un soulèvement est toujours à prévoir avec cette population chinoise qui se laissent emporter violemment d’un seul coup. Mao disait déjà : « Une seule étincelle peut mettre le feu à la plaine ». De plus se pose toujours la question du respect des droits de l’homme. On dit qu’il est de moins en moins bafoués. Cependant, par simple arrêté administratif, on peut détenir des personnes durant trois ans sans jugement. La peine de mort est appliquée, 3500 exécutions par ans. On a, de plus, recours à des prélèvements d’organes sur les corps des condamnés à la peine capitale. On fixe ainsi la date de certaines exécutions en fonction du besoin de certains organes. Après 16 ans d’exercice d’une politique basé sur le modèle soviétique et son imposante autorité, ainsi que 10 autres années avec Mao à la tête du pouvoir et Révolution culturelle, il n’est pas anormal d’observer qu’il existe encore aujourd’hui des traces de ces politiques dans le régime actuel, même si celui a su apporter de nombreux changements. Cependant en ce qui concerne la politique économique ce n’est pas Mao qui a influencé les gouvernements d’aujourd’hui mais c’est un autre homme qui a su apporter des réformes et aller dans la direction d’une certaine ouverture de la Chine, Deng Xioping. B. Vers l’ouverture. Après la mort de Mao, puis de ces deux successeurs c’est donc Deng Xioping qui prend le pouvoir en décembre 1978. Son but est simple, il veut améliorer la qualité de vie des habitants, créer des emplois, augmenté la productivité et moderniser l’appareil productif grâce à l’importation de travail et de matériel technologique. Pour y arriver il faut que la Chine assouplisse le fonctionnement de son économie tout en généralisant le système de responsabilité de son économie. Dès lors, il y a « 4 grandes réformes » : l’agriculture, l’industrie, l’armée et les sciences et technique. Cette ère peut être décomposer chronologiquement en quatre phases. La première qui couvre la période de 1979-1984 est consacrée à la correction de certains excès de la période maoïste : ralentissement de l’investissement, ré allocation des ressources en faveur de l’agriculture et de l’industrie légère, réajustement des prix relatifs. Parallèlement les autorités chinoises mènent à bien la dé-collectivisation des terres. La deuxième phase de réforme (1984-1988) est centrée sur la déréglementation des prix, la décentralisation des décisions économique, le développement d’unité de production non étatique et l’ouverture du marché intérieur. Mais un problème se pose, la libéralisation de la demande de la demande précède celle de l’offre, provoquant de grave de grave déséquilibre macro-économique. Dans ce contexte, la troisième phase (19881992) est marquée par la suspension des réformes voir même par un retour en arrière dans certains domaines comme par exemple le contrôle centralisé des prix à la consommation et du crédit. Les réformes reprennent timidement à la fin de l’année 1991, et la quatrième phase est celle de l’accélération décisive du processus d’ouverture de la Chine au commerce mondiale. Mais pour arriver à l’économie de marché la Chine est passée par de nombreuses phases depuis l’arrivée de Deng Xioping en 1978. En effet, à « l’économie planifiée complétée par les mécanismes du marché » succède en 1984 « l’économie planifiée de marchandises », puis en 1987 « la régulation du marché par l’Etat et des entreprises par le marché », en 1989 « la combinaison organique du Plan et du marché » et enfin depuis le deuxième voyage de Deng Xiaoping dans le sud en 1992, « l’économie socialiste de marché ». Par de là toutes ses appellations qui sont le nom des différents modèles officiels assignés par les autorités chinoises, on peut donc affirmer que l’économie de la Chine est aujourd’hui une économie de marché. Une doctrine politique est née en 1992, les idéaux du socialisme ne sont pas incompatibles avec l’économie de marché. C’est ainsi qu’on peut considérer Deng Xioping comme l’instigateur de la greffe capitaliste en Chine, car c’est lui qui a crée en 1979 les quatre premières Zones Economiques Spéciales (ZES), puis en 1984 quatorze autres Zones de Développement Economique (ZDE). Très symboliquement, l’ouverture de la Chine à l’économie mondiale a été marquée par l’implantation d’une usine d’embouteillage à Shanghai de la firme américaine Coca-Cola représentant le capitalisme porté a son paroxysme. C’est ainsi que la Chine à ouvert son territoire aux capitaux étrangers en 1979. Et c’est en cette fin d’année 2002 qu’elle vient de décidé d’ouvrir encore un peu plus son économie. Les autorités communistes vont en effet autoriser les investisseurs privés et même les étrangers, à acquérir 30% ou plus du capital des sociétés cotées, puisque pour le moment chacune de ces 1200 sociétés restait sous le contrôle de l’Etat chinois, seule une part minoritaire de leur capital, au mieux 25%, fluctuait au gré des ordres de bourses. C’est ainsi que de très nombreuses réformes comme celles-ci ont marqué ces vingt dernières années l’économie chinoise et ont pu permettre l’ouverture de la Chine. Et cette politique d’ouverture a connu des résultats probants. En effet entre 1980et 1994, les importations ont été multipliées par 5,8 en dollars américains courants, les exportations par 6,7. la part des échanges extérieur dans le PIB est passé de moins de 10% à plus de 45%. La Chine est plus ouverte que les ensembles de taille que sont l’Union européenne, les Etats-Unis et le Japon. Cette forte progression des échanges doit cependant beaucoup à la délocalisation d’entreprise sur le sol chinois. D’autre signe marque cette ouverture de la Chine sur l’extérieur, comme la très rapide croissance du nombre de touristes étrangers (500 000 en 1980, 1,7 millions en 1990, 5,2 millions en 1994). Les dirigeants qui ont succédés a Deng Xioping, comme l’actuel président Jiang Zemin, ont su continuer les réformes qu’avaient entrepris celui-ci il y a plus de 20 ans pour ouvrir ce gigantesque pays au monde et ainsi sortir de la planification et entrée dans l’économie de marché. Et cette nouvelle économie mondiale (la Chine a fait son entrée dans l’OMC) a les moyens de bouleversé à long terme la hiérarchie mondiale voir à très long terme l’hégémonie américaine. II. L’émergence d’une nouvelle économie. A. Des dimensions mondiales. Pour réussir son décollage économique, la Chine a emprunté nombre de recettes qui ont fait la fortune des nouveaux pays industrialisés : une épargne massive mobilisée efficacement au service du développement, notamment en matière budgétaire, une exploitation des avantages comparatifs par la promotion des exportations, l’acquisition de technologie et de savoir-faire par le biais de l’ouverture aux investissements étrangers. L’introduction d’une économie de marché était une condition essentielle à la mise en place de cette stratégie. Année 1990 Superficie en km² Chine Taiwan Continentale 9 561 000 36 000 Hong Kong Macao Diaspora 1 045 - 17 Population en 1 200 millions d'hab. 2 900 PIB/tête en Dollars US % de ruraux 65 22 6 0,6 25 à 30 10 000 23 000 7 000 30 3 1 10 000 à 20 000 5 Cependant tous ces outils économiques ne peuvent expliquer simplement comment l’empire du milieu renaît de ces cendres. En effet s’il suffisait d’appliquer différentes politiques pour espérer résoudre ses problèmes économiques tous les pays auraient la possibilité de se reconstruire comme la fait la Chine. Mais ce qui est particulier dans ce pays c’est sa dimension unique au monde sur le plan démographique. La Chine actuelle peut se diviser en 5 parties. On retrouve d’un coté la Chine continentale qui se confond depuis 1949 avec la République Populaire de Chine et d’autre coté, Taiwan considéré comme une province non encore libérée par la RPC, Hong Kong étant rétrocédé à la Chine en 1997 comme « région administrative spéciale » mais devant garder pendant 50 ans une grande part de sa spécialisation économique, Macao rétrocédé en 1999 et enfin un peuplement chinois d’outre mer qui constitue une diaspora présente dans l’ensemble du monde. C’est donc un fantastique marché chinois qui s’ouvre au monde (bien entendu que Hong Kong, Taiwan et Macao faisaient avaient déjà d’importants échanges extérieurs). Un monde chinois Entre 1979 et 1998, les statistiques douanières de la Chine indiquent que son commerce international a été multiplié par 11 (valeur en dollar). Ses exportations ont quant à elles progressée de 15% par an et ses importations de 12%, soit beaucoup plus vite que le commerce international qui a crût au rythme de 7% par an. La Chine est devenu en 1997 le dixième exportateur mondiale et le onzième importateur. Elle vient au troisième rang des pays asiatiques en ce qui concerne l’exportation et au quatrième pour ce qui est de l’importation. Son poids dans le commerce international a environ triplé au cours de ces vingt dernières années passant de moins de 1% en 1978 à plus de 3,5% en 1997. La montée en puissance de la Chine en matières d’exportations a été spectaculaire et s’est accompagnée d’une rapide diversification des produits exportés. Il faut ajouter à cette montée en puissance des exportations chinoises un autre phénomène nouveau qui dope l’économie de la Chine, l’afflux d’investissements directs étrangers. Ces derniers ont connu une véritable flambée au début des années 90, et notamment en 1992, pour atteindre finalement 45 milliards de dollars en 1997. Cet essor s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord la forte croissance économique qui marque la période 1993-1997, ensuite l’amélioration de l’environnement institutionnel pour les entreprises étrangères avec l’accélération des réformes économiques, l’ouverture de nouveaux secteurs aux IDE (Investissement Direct Etrangers) et les possibilités accrues de commercialisation sur le marché intérieur. Mais cet afflux d’IDE a des limites, il tend à se stabiliser depuis 1997 en raison d’un effet de seuil mais aussi surtout du ralentissement économique et de la crise asiatique. La Chine est donc désormais un enjeu pour les trois pôles de la Triade, c’est un partenaire majeur pour ces trois grandes puissances économique. Elle fournit aux Etats-Unis 7% de leurs importations, elle compte pour près de 5% des importations de l’Union européenne et de 12% de celles du Japon. « La percée de la Chine sur ces grands marchés lui vaut des excédents commerciaux structurels qui sont une source de tensions bilatérales : le déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine a ainsi dépassé 50 milliards de dollars en 1997 », explique F. Lemoine, « atteignant presque l’ampleur du déficit américain avec le Japon (58 milliards) », continue t-elle. Les Etats-Unis protestent contre cette concurrence chinoise et exigent qu’elle ouvre sont marché intérieur (ce qui le cas depuis peu, voir I.B). Il reste que l’ouverture du marché chinois est un enjeu majeur pour les trois grands pôles car elle représente tout de même un marché de presque 1,3 milliards de consommateurs, avec 15% des habitants qui ont un niveau de vie comparable à celui de l’Europe, ce qui représentent 200 millions de consommateurs ! Principaux partenaires commerciaux de la Chine Exportations chinoise en % Monde 100 Etats-Unis 18 U.E 13 Japon 17 Hong Kong 24 Corée du Sud 5 Singapour 2 Taiwan 2 Reste du monde 18 Importations chinoise en % 100 11 13 20 5 10 12 3 25 Soldes en millions de $ US 40 421 16 414 4 637 2 844 36 793 -5 803 -13 044 -141 -1 278 Aujourd’hui le consommateur urbain a accès à la vente par correspondance et le porte-àporte est entré dans les mœurs. Les grandes marques étrangères sont résolument présentes dans tous les secteurs. A cause (ou grâce) à la politique de l’enfant unique, les familles dépensent sans compter pour leur rejeton, surnommé « le petit empereur » à qui l’on offre tout. A n’en pas douter l’explosion des produits de consommations est à rapprocher de la famille nucléaire chinoise : plus il y aura à consommer plus elle consommera explique les grandes firmes internationales de Nike à Mac Donald’s. Dans les 35 plus grosses villes chinoise, les produits de grandes consommations se vendent comme des petits pains. Pour 100 foyers, on y recense 96,6 téléviseurs couleur, 90 machines à laver, 82 réfrigérateurs, 25 magnétoscopes et 5,5 chaînes hi-fi. Et les Chinois veulent aussi voyager. China Travel Service (CTS), filiale de l’agence nationale de voyage chinoise, (CTS) organise en des voyages en Asie du sud-est et à Hong Kong. On est bien loin de l’époque maoïste où voyager hors de la Chine était un luxe que très peu d’individus pouvaient se payer. Les Chinois ont un objectif : rattraper et même dépasser les Etats-Unis. Redevenir l’Empire du Milieu, autour duquel s’articule la politique mondiale. « Ils rêvent américains » dit un observateur. La Chine en moins de vingt ans est devenu un vrai marché après avoir gagner sont autosuffisance alimentaire. C’est un pays de plus de 200 millions de consommateurs qui vient de s’ouvrir à l’économie mondiale. Ces consommateurs solvables sont les Chinois résidents sur la côte et dans les grandes villes qui se transforme en une classe moyenne de consommateur à peu prés correctement distribuée. B. Une forte croissance ? S’il y a bien des chiffres, au niveau économique, qui sont communiqués par les autorités chinoises se sont ceux de la croissance de cet immense pays. En effet les Chinois sont fiers de la croissance affichée ses dix dernières années. Cette dernière est estimée aux alentours des 8%. Et pour ce qui est de cette année la croissance chinoise est passée de 7,6% au premier trimestre à 8,0% au second pour atteindre 8,1% entre juillet et septembre, par rapport au même période de 2001, selon les chiffres annoncés par le Bureau national des statistiques. Le chef de ce bureau, Yao Jingyang, a d’autre part déclaré que « nous estimons que l’économie va croître de 7,8% pour l’ensemble de l’année », celui-ci a précisé que les dépenses publiques avaient atteint sur les neuf premiers mois de l’année 21% du produit intérieur brut chinois, tout en relativisant leur importance, « les dépenses du gouvernement ne sont qu’une raison parmi d’autres du niveau de la croissance. C’est avant tout parce que la demande extérieure et intérieure s’accroît… la demande intérieure est toujours la principale force motrice de la croissance de l’économie chinoise », a déclaré M. Yao. Pékin voulait maintenir une croissance élevée pour présenter un tableau favorable de l’économie du pays alors que le 16 e Congrès du parti communiste, au cours duquel une nouvelle génération de dirigeant doit prendre la direction des affaires du pays, s’ouvrait le 8 novembre dernier. De plus les dirigeant chinois estiment que la croissance économique de la Chine l’année prochaine devrait être supérieure à celle de cette année ». Les hautes autorités économiques chinoise semblent donc optimistes pour le futur économique de leur patrie. Mais des voies de protestation s’élève dans tout le pays. C’est ainsi que cinquante mille ouvriers en colère sont descendus dans les rues de Daqing, la ville modèle de l’industrie pétrolière du nord-est. Jamais la Chine n’avait connu printemps social aussi chaud depuis 1979, depuis l’année ou Deng Xioping engagea la Chine sur la voie du « socialisme de marché ». En apparence, pourtant, Pékin a réalisé la plus belle réussite économique que le monde ait connue depuis 1945.En deux décennies, l’empire du milieu est devenu champion du monde de la croissance. Son pouvoir d’achat a quadruplé, les sociétés américaines et européennes aimantées par un eldorado de 1,3 milliard d’habitant, ont investit plus de 300 milliards de dollars sur les côtes chinoises en dix ans. Tout devrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes avec de tels chiffres annoncés. Mais « comment voulez-vous que la production ait augmenté 25% entre 1997 et 2000 alors que la consommation d’énergie à chutée de 13% ? »,ironise Thomas Rawsky, professeur d’économie à l’université de Pittsburgh. Selon lui la croissance n’aurait pas atteint 34% depuis 1997 mais au mieux 11% et au pire 0%, avec deux années de récession, en 1998 e 1999. Comme dans l’URSS planifiée, les politiciens locaux ont intérêt à gonfler les chiffres pour faire avancer leur carrière. Plus faible qu’annoncée la croissance est également bien moins saine que ne le prétend Pékin, obligé de prolonger une prospérité apparente à coup de milliards publics pour éviter l’explosion sociale. Le Premier ministre actuel n’a en effet pas lésiné sur les grands travaux : la construction de 100 000 kilomètres de routes, 4 000 kilomètres de ligne de chemin de fer, 5 millions de kilowatts de nouvelles capacités électriques, … Ces grands chantiers constituent depuis quatre ans le principal moteur de la croissance. Un moteur pourtant insuffisant car le pays doit créer 8 millions d’emploi chaque année pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail et amortir les coûts de restructuration qui ont coûté depuis 1995 plus de 25 millions d’emplois dans la seule industrie. Résultat sur 700 millions d’actifs, le pays comptes aujourd’hui entre 30 et 50 millions de chômeurs dans les villes, et surtout entre 100 et 150 millions dans les campagnes. Les économistes indépendants de Pékin ont donc bien essayé de mettre en garde les dirigeants chinois des risques de leur politique de soutient de la croissance, jugeant qu’elle ne fonctionnerait pas à long terme. « Le gouvernement ne peut pas continuer à dépenser comme ça indéfiniment pour soutenir l’économie », indique Robert Subbaraman, économiste de Lehman Brothers à Tokyo, il ajoute que « la consommation des ménages et l’investissement vont devoir jouer un rôle de plus en plus important dans cette économie ». Mais M. Yao a répondu que la politique de soutient de la demande continuera l’an prochain. III. Vers quel avenir la Chine se dirige t-elle ? A. Les limites du « socialisme de marché ». Comme on vient de l’observer précédemment la croissance économique de la Chine n’apporte pas les fruits d’une économie saine comme elle le devrait ! En effet on constate que cette croissance chinoise est déséquilibrée, montée du sous-emploi et mena ce de chômage, dégradation de l’environnement, réduction de l’effort en matière d’éducation et de santé, etc. En dépit de la rapidité de la transition démographique, la population chinoise continue à augmenter de 13 à 15 millions par an et la population d’âge actif de 16 à 18 millions d’individu par an. En outre, du fait du faible niveau de fécondité, les taux d’activité sont très élevés. Or en dépit d’une croissance économique rapide, seulement 8 millions d’emploi ont été créés depuis le début des années 90. L’équilibre du marché du travail repose dons très largement sur les entreprises rurales qui ont créé plus de 10 millions d’emploi par an depuis ces mêmes années. L’économie chinoise n’a pas cependant été capable de générer assez d’emploi pour absorber le chômage croissant dans les campagnes. Celui-ci toucherait selon les estimations les plus conservatrices, 120 à 140 millions de personnes, un chiffre en rapide augmentation en raison des progrès de productivité dans l’agriculture. Mais il faut encore ajouter le chômage urbain qui représente prés de 6 millions de personnes, une partie de la population flottante qui n’arrive pas à s’employer à plein temps (sans doute plus de 20 millions) et le sureffectif dans les entreprises d’Etat (20 millions au moins). Au total, entre 180 et 190 millions de Chinois, soit un quart de la population active, seraient au chômage. La rapide croissance qu’a connut la Chine a contribué à dégrader un environnement déjà fragiliser par la forte densité de la population. La progression des constructions résidentielles ou industrielles et le défrichement de nouvelles terres ont accéléré l’érosion qui affecte désormais un sixième du sol. La pollution industrielle et urbaine est plus inquiétante encore. Le charbon reste la principale source d’énergie pour l’industrie et les ménages, ce qui provoque des émissions de poussières de carbone et de dioxyde de souffre. Cinq villes de Chine figurent parmi les vingt villes les plus polluées au monde de ce point de vue. Quant à l’éducation et les services de santé, malgré les réformes entreprises, l’Etat réduit sont effort dans ces deux domaines, alors qu’ils sont fournit gratuitement par celui (pour l’éducation, 2% du PIB en 1990, 1,3% en 1995 et pour la santé 0,3% du PIB en 1990, 0,1% en 1995). Il existe une très fortes disparités régionales dans ces domaines. En 1994, il y avait 2,3 étudiants de l’enseignement supérieur pour 1000 habitants à Shanghai et seulement 0,3 dans la province de Guanxi. De plus on observe certaines contradictions de l’économie socialiste de marché. Tout abord, le système mis en place à l’époque maoïste a laissé les pouvoirs locaux acquérir un rôle déterminant dans les processus de planification. Non seulement ils allouaient les ressources dans leur circonscription, mais encore ils avaient un réel pouvoir de négociation de la part qui leur était affectée. La mise en place des mécanismes de marché s’est accompagnée naturellement d’une décentralisation du pouvoir de décision. Cette décentralisation à profiter aux pouvoirs locaux qui était déjà puissants. On observe donc la création d’une véritable féodalité locale, en entraînant le développement de la corruption et en renforçant les pouvoirs et les privilèges de la nomenklatura. Ceci a entraîné une distorsion systématique des lois de concurrence au profit des entreprises contrôler par les pouvoirs locaux. Plus que jamais le réseau de relations est l’élément fondamental des affaires, les autorités locales n’hésitent pas à favoriser leurs entreprises y compris en restreignant l’accès à leur marché. Pour Deng Xioping le socialisme devait concilier l’élévation du niveau de vie avec une répartition équitable des richesses. Et là encore c’est une désillusion pour les Chinois car les inégalités de revenu se sont accentuées depuis le début des réformes. Le coefficient de Gini indicateur synthétique des inégalités est passé de 0,3 au début des années 80 à 0,45 en 1993, un niveau comparable a celui de l’Inde. Le rapport entre revenu moyen des citadins et des ruraux est monté de 2,4 en 1978 à 2,4 en 1994, marquant ainsi un creusement de l’écart en les villes et les campagnes. En 1994 le PIB par tête était 10 fois plus élevé dans la municipalité de Shanghai que dans les provinces les plus pauvres : Guizhou et le Shaanxi. Et enfin se pose le problème de l’intégration difficile dans le commerce mondial. La chine a choisi un modèle de développement fondé sur l’exploitation des avantages comparatifs grâce au développement des échanges extérieurs. Donc la Chine est de plus en plus dépendante de ses débouchées et plus particulièrement des marchés des pays développés vers lesquels elle réalise 70% de ses exportations (cf. : II. A.). Jusqu'à maintenant, elle a augmenté sa part de marché surtout au détriment des pays en développement, notamment dans le textile. Mais la montée en puissance d l’industrie chinoise et en particulier des entreprises à capitaux étrangers amènera les produits chinois à concurrencer directement les productions locales des pays développés. La Chine va se heurter de plus en plus à la résistance de ces pays qui ne peuvent tolérer cette concurrence. C’est pourquoi la Chine a intérêt de participer aux organisations économiques régionales (APEC) ou mondiales (OMC) et à accepter les règles internationales, par exemple en matière de protection de la propriété intellectuelle ou de l’interdiction du travail forcé. Avec une proportion encore trop importante de socialisme dans cette économie de marché, la Chine doit se montrer plus ouverte qu’elle ne l’est, oublier ses mauvais démons de l’ère maoïste et peut être changer de politique (politique de soutient de la croissance) pour pouvoir escompter retrouver un jour un équilibre économique et social. Se montrer plus ouverte signifie peut être aller jusqu'à la création d’une zone économique chinoise. B. Vers une ouverture totale. Dans un avenir qui n’est peu être pas si lointain il n’est pas impensable d’imager cette zone économique chinoise qui ferait trembler le monde occidental. Ce monde regrouperait la République populaire de Chine, Taiwan, Hong Kong et Macao. Si ces « quatre économies chinoises » se fondaient en une seule au début du XXIe siècle, ce serait alors la formation d’une véritable surpuissance : PNB supérieur a celui des Etats-Unis et de l’Union européenne, les premières réserves de change cumulées au monde, probablement le plus important commerce extérieur de la planète, le plus grand consommateur du monde (en 2010, la Chine à elle seule aura une population de 1,39 milliard d’habitant). Il manquerait alors à cet ensemble politique un appareillage politique. A l’intérieur de l’immense pays qu’est la Chine se dressent des forces régionales comme Pékin, capitale incontestable, siège d’un gouvernement central, comme Shanghai, bien décidé à devenir le centre financier régional du siècle prochain, comme le Guangdong qui, autour des villes de Canton et Shenzhen, aspire à conserver son statut unique de province la plus riche de Chine, mais aussi la plus ouverte vers l’étranger). Puis il y a le cas de Taiwan qui a la volonté de garder les structures acquises au fil des différentes étapes de l’histoire contemporaine de l’île. Mais si les forces politiques de cette région ne veulent pas véritablement d’une intégration, il en va tout autrement sur le plan économique. Il est clair que, rétrocession de Hong Kong oblige, les capitaux circulent désormais sans restriction d’une Chine à l’autre. L’argent Taiwanais n’a eu de cesse d’affluer vers le continent, sous la forme d’investissement ou d’échanges commerciaux. Les passerelles sont nombreuses entre la Chine et Taiwan. Via Hong Kong d’abord, qui fut longtemps la plaque tournante des échanges économique jusqu'à l’établissement de liens maritimes directs. En 1996, les échanges commerciaux « indirect » Chine-Taiwan atteignaient ainsi 30 milliards de dollars. Des centaines de sociétés installées à Hong Kong ont permis à Taiwan d’investir et de vendre au continent chinois pendant près de dix ans. La sphère chinoise est dotant plus forte qu’elle apparaît comme un ensemble informel, davantage fondé sur les relations personnelles (les guanxi) que sur les liens politiques et institutionnels envisagés par les Etats et les organisations internationales (ONU, FMI, Banque Mondial, etc.). Cette situation n’empêche en rien les capitaux de se déplacer entre la Chine, Taiwan et Hong Kong, les deux derniers étant les premiers investisseurs « étrangers » sur le territoire chinois. De son coté la Chine est désormais le premier investisseur à Hong Kong. On considère de plus que l’ensemble économique chinois correspondrait donc au PNB d’un pays comme la France. Sur le plan des réserves de changes cela est encore plus considérable : Chine, 121 milliards de dollars ; Taiwan 95 milliards et Hong Kong 90 milliards ; soit plus de 300 milliards ! C’est ainsi que l’idée de ce « monde chinois » est séduisante pour beaucoup et notamment pour les multinationales qui seraient face à un marché considérable. Ainsi le Crédit Lyonnais avait-il été la première banque étrangère à s’installer à Xiamen, la zone économique spéciale chinoise où investissaient en priorité les investisseurs Taiwanais. Dans cette perspective de zone économique chinoise, on peut penser que ce monde, et la Chine commence déjà à le faire, peut jouer le rôle de locomotive pour la région est-asiatique qui se trouve actuellement en pleine crise. Elle pourrait même influencer l’économie mondiale avec le « boom » de ses exportations et de ses importations. En ce qui concerne l’Asie du sudest l’émergence d’une forte demande chinoise pourrait réduire l’extrême dépendance de certains ce ses pays limitrophes à la conjoncture international et notamment américaine, ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour une Asie en récession. La Chine a donc tout intérêt à s’ouvrir et à s’intégrer dans l’économie mondiale. Elle a déjà fait un grand pas dans cette direction en rejoignant l’OMC. CONCLUSION Depuis 1949 et le bouleversement du pouvoir par les communistes, la Chine a connu de nombreuses transformations. Cela est peut-être vrai pour son économie qui est finalement aujourd’hui plus une économie capitaliste que socialiste. Cependant les mentalités ne changent en si peut de temps et un rien semble pouvoir embraser les pays. Car malgré le développement du secteur privé la Chine reste toujours gouverné par le PCC. Et cela s’en fait sentir aussi bien au niveau du simple consommateur qu’au niveau de l’entrepreneur. La liberté d’expression existe mais dans certaines limites. On se souvient qu’en 1989, survient le « printemps de Pékin », les étudiants occupent la place de Tien An Men et réclament plus de liberté, l’armée intervient. Toutes les revendications des minorités nationales son étouffées. Les camps de travail chinois comptent une bonne centaine de milliers de prisonniers. Cependant l’économie chinoise qui est resté fermer pendant tant d’années a su s’ouvrir et s’adapter à l’économie internationale. Comme exemple, on peut citer l’entrée dans l’OMC de ce pays qui compte près de 450 millions de citadins. Où alors le fait que la Chine est annoncé son intention de ratifier l’accord sur la réduction des gaz à effet de serres. Mais même si elle fait des efforts, même si elle affiche de superbe résultat en ce qui concerne la croissance, la Chine se retrouve confronter à différents problèmes économiques et sociaux. Tout d’abord, en continuant dans la voix du soutient de la croissance, la Chine s’enlise dans un déficit budgétaire qui ne semble pourtant pas déranger les autorités, alors que beaucoup d’économiste extérieur sont d’accord sur le fait que le pays ne peut plus continuer comme ça. L’inégalité des revenus ne cesse de s’accroître dans ce pays qui se dit communiste et qui se veut donc égalitaire. De plus, au de là des chiffres truqués, existe encore le problème de la faible efficacité chinoise : malgré vingt années de folle expansion, quasiment aucune entreprise performante de taille mondiale n’a émergée. Les entreprises chinoises ne sont pas incitées au profit, à la rentabilité et à l’investissement. Pourquoi se fatiguer à devenir rentable ? Pendant toutes ces années, l’Etat a utilisé les prêts bancaires comme outil de dépense publique, débouchant sur une véritable contre culture du crédit. Conséquence : 80% de produits sont en surproduction. Tous cela est aussi dû à des années de planification. « L’économie socialiste de marché » comme l’avait imaginé Deng Xioping semble avoir atteint ses limites. C’est ainsi qu’on peut espérer pour le futur la création d’une « grande chine » économique qui pourrait rivaliser avec les plus grands et ainsi pouvoir offrir un emploi à toute sa population chose que le socialisme n’a su paradoxalement apporter. Et ainsi permettre au plus grand marché que le monde n'ait jamais connu la possibilité de produire mais surtout de consommer ce qui pourrait être d’un grand secours pour une économie internationale qui est au plus male. Mais ceci demande une transformation au cœur du centralisme chinois, pourquoi pas avec la venue très prochainement d’une nouvelle hiérarchie qui sera remettre de l’ordre dans l’économie chinoise qui semble au jour d’aujourd’hui au bord de la récession malgré une très forte croissance affichée. Année 1990 Chine Taiwan Hong Kong Macao Diaspora 9 561 000 36 000 1 045 17 Population en millions d'hab. 1 200 22 6 0,6 25 à 30 PIB/tête en 2 900 10 000 23 000 7 000 10 000 Continentale Superficie en km² à 20 000 dollars US % de ruraux 65 30 3 1 5 Année 1990 Chine Taiwan Hong Kong Macao Diaspora 9 561 000 36 000 1 045 17 1 200 22 6 0,6 25 à 30 2 900 10 000 23 000 7 000 10 000 Continentale Superficie en km² Population en millions d'hab. PIB/tête en à 20 000 dollars US % de ruraux 65 30 3 1 Bibliographie Bruno Cabrillac (1997), « Economie de la Chine », Paris, Que sais-je ?, 127p. 5 Hervé Sérieyx, Philippe Le Corre (1998), « Quand la Chine va au marché, leçon de capitalisme à la Chinoise. », Paris, Maxima, 267p. Sous la direction de Jean-Pierre Larivière, (1999), « La Chine et les Chinois de la diaspora », CNED-SEDES, 295p. Jean-Luc Domenach (1998), « La longue marche du communisme chinois », Revue L’histoire, n°223, juillet-août, p.84-88. François Régis Hutin (2002), « La Chine en marche », Ouest-France, 9 novembre, p.3. François Régis Hutin (2002), « Il faut que la Chine réussisse ! », Ouest-France, 11 novembre, p.3. Marie-Françoise Renard (2002), « L’urbanisation en Chine : évolution et enjeux », www.cerdi.org. Paul Loubière, (2002), « La Chine c’est 200 millions de vrais consommateurs », www.chalenges-eco.com. Julien Nessi (1999), « Chine : la marche forcée vers le capitalisme », www.ciberscopie.com. (2002), « Bientôt le krach chinois ! », www.lexpanssion.com. Table des matières INTRODUCTION ...................................................... 1 I.La Chine marqué par son passé. ......................................... 2 A. Autorité et planification (1949-1977). .......................... 2 B. Vers l’ouverture. ........................................................... 5 II. L’émergence d’une nouvelle économie. .......................... 7 A. Des dimensions mondiales............................................ 7 B. Une forte croissance ? ................................................. 10 III. Vers quel avenir la Chine se dirige t-elle ? ................... 12 A. Les limites du « socialisme de marché »..................... 12 B. Vers une ouverture totale. ........................................... 14 CONCLUSION ........................................................ 15 Bibliographie ........................................................... 17