émissions de gaz à effet de serre peuvent dégrader la qualité de l’air intérieur et extérieur s’ils ne
font pas l’objet de dispositions particulières.
Par exemple, si l’isolation des bâtiments permet de limiter les consommations énergétiques, une
attention doit être portée à la qualité de l’air intérieur, fortement dépendante des systèmes de
ventilation.
De même, la combustion de bois, préconisée dans la lutte contre le changement climatique en tant
qu’énergie renouvelable, entraîne, lorsqu’elle est réalisée dans des appareils non performants, des
rejets de polluants de l’air dangereux pour la santé: particules, HAP (hydrocarbure aromatique
polycyclique), NO2 (dioxyde d’azote),… Le développement de cette énergie renouvelable doit donc
être accompagné d’un renouvellement accéléré du parc vers des appareils très performants.
Lire aussi La pollution à Paris aussi nocive que le tabagisme passif
(/planete/article/2014/11/24/a-paris-la-pollution-est-aussi-nocive-que-le-tabagisme-passif_4528203_3244.html)
Autre exemple : si la densification urbaine est un moyen de réduire les émissions de CO2 en limitant
les besoins en transports et en consommation d’énergie dans les bâtiments, les villes compactes
peuvent devenir des zones soumises à des niveaux importants de pollution. Cette densification doit
s’accompagner d’une vigilance quant à l’exposition des populations, en particulier des plus fragiles.
Cela passe par des prescriptions à prévoir dans les outils de planification comme, en France , les
plans locaux d’urbanisme (PLU), les schémas de cohérence territoriale (SCoT), ou encore les
règlements de zones d’aménagement concerté (ZAC).
Enfin, dans le domaine des transports routiers, méfions-nous des publicités qui vantent les voitures
«propres» peu émettrices de CO2, en omettant de mentionner les NO2 et les poussières fines qui
sortent des pots d’échappement!
Reconquêtedelaqualitédel’air
Diésélisation ou développement du chauffage au bois individuel en France, certaines actions
menées pour réduire le changement climatique peuvent ainsi dégrader la qualité de l’air que l’on
respire. Or, des stratégies de luttes communes, comme une réduction de la consommation
énergétique, plutôt que la substitution d’une énergie par une autre, permettent de progresser sur les
deux plans.
De même, la forte diminution des polluants à courte durée de vie comme le carbone suie ou l’ozone,
qui ont un effet sur la santé et sur le climat, éviterait ainsi chaque année dans le monde 2,4millions
de décès prématurés liés à la pollution de l’air extérieur d’ici 2030 tout en ralentissant le
réchauffement climatique de manière significative.
A travers le monde , les populations sont de plus en plus sensibles à la mauvaise qualité de l’air
qu’elles respirent. Elles sont de fait sensibilisées et très mobilisées pour agir en faveur de la
reconquête de la qualité de l’air. Raison de plus pour les informer du double bénéfice sur le climat.
Au regard des synergies et des effets contre-productifs possibles, rappelons que seule une
approche intégrée air-climat-énergie permet d’assurer la cohérence des actions menées pour traiter
les problèmes de pollution atmosphérique et climatique. Alors que se tenait le vendredi 4décembre
le Sommet des élus locaux pour le climat, ATMO France appelle ainsi à des politiques
d’aménagement du territoire, d’urbanisme, de déplacements qui tiennent compte de façon conjointe
des enjeux liés à l’air et au climat.
Lire aussi COP21: 700 maires du monde réunis à Paris pour exercer «une pression
positive» (/planete/article/2015/12/04/cop21-un-millier-de-maires-et-d-elus-locaux-venus-du-monde-entier-et-reunis-a-
paris_4824018_3244.html)
BernardGarnier,présidentd’ATMOFrance,leréseaudesAssociationsagrééesde
surveillancedelaqualitédel’air(AASQA)