L’Encéphale
(2013)
39,
212—223
Disponible
en
ligne
sur
www.sciencedirect.com
journal
homepage:
www.em-consulte.com/produit/ENCEP
THÉRAPEUTIQUE
Caractéristiques
et
modalités
de
prise
en
charge
des
patients
présentant
un
trouble
bipolaire
en
France
:
enquête
MONTRA
Current
status
and
management
of
patients
with
bipolar
disorder
in
France:
The
MONTRA
survey
P.-M.
Llorcaa,,
V.
Camusb,
P.
Courtetc,
D.
Gouriond,
M.
Lukasiewicze,
S.
Coulombe
aService
de
psychiatrie
B,
CHU
de
Clermont-Ferrand,
58,
rue
Montalembert,
63000
Clermont-Ferrand,
France
bInserm
U930,
clinique
psychiatrique
universitaire,
université
Franc¸ois-Rabelais
de
Tours,
CHRU
de
Tours,
37044
Tours
cedex
01,
France
cService
de
psychiatrie,
hôpital
Lapeyronie,
CHU
de
Montpellier,
34295
Montpellier
cedex
5,
France
d17,
rue
des
Marronniers,
75016
Paris,
France
eLaboratoire
AstraZeneca,
1,
place
Louis-Renault,
92844
Rueil-Malmaison
cedex,
France
Rec¸u
le
27
f´
evrier
2013
;
accepté
le
29
avril
2013
Disponible
sur
Internet
le
30
mai
2013
MOTS
CLÉS
Trouble
bipolaire
;
Pratique
clinique
;
Antipsychotique
atypique
;
Antidépresseur
;
Thymorégulateur
Résumé
MONTRA
est
une
enquête
réalisée
sur
le
territoire
métropolitain
entre
2010
et
2011
auprès
de
439
psychiatres
dont
l’objectif
a
été
de
décrire
les
conditions
de
prise
en
charge
de
patients
souffrant
d’un
trouble
bipolaire
(TB)
en
situation
habituelle
de
pratique
clinique.
Ont
été
analysés
2529
dossiers
de
patients
vus
au
cours
de
quatre
journées
de
consultation
(âge
moyen,
47
ans
;
femmes,
58
%
;
TB
type
I,
56
%
;
TB
type
II,
40
%).
Les
patients
ambulatoires
(87
%,
n
=
2210)
étaient
pour
la
plupart
en
phase
euthymique
(39
et
50
%
des
patients
suivis
respecti-
vement
en
consultation
publique
ou
libérale)
ou
en
phase
intercurrente
avec
des
symptômes
résiduels
le
plus
souvent
dépressifs
(respectivement,
24
et
30
%
des
patients).
Les
patients
hos-
pitalisés
(13
%,
n
=
319)
étaient
tous
symptomatiques
et
présentaient
un
épisode
thymique
aigu
maniaque
(25
%)
ou
dépressif
(27
%),
ou
bien
étaient
en
phase
intercurrente
avec
des
symptômes
résiduels
le
plus
souvent
dépressifs
(25
%).
Tous
les
patients
(100
%)
recevaient
un
traitement
médicamenteux
du
TB,
prescrit
le
plus
souvent
en
association
(73
%)
et
comportant
selon
le
statut
clinique,
un
thymorégulateur,
un
antipsychotique
atypique
et/ou
un
antidépresseur.
Une
Auteur
correspondant.
Adresse
e-mail
:
(P.-M.
Llorca).
0013-7006/$
see
front
matter
©
L’Encéphale,
Paris,
2013.
http://dx.doi.org/10.1016/j.encep.2013.04.010
Patients
présentant
un
trouble
bipolaire
en
France
:
enquête
MONTRA
213
prise
en
charge
non
médicamenteuse
était
proposée
chez
90
%
des
patients
(principalement
psychothérapie
de
soutien,
73
%).
En
conclusion
dans
cette
enquête,
la
présentation
clinique
des
patients
symptomatiques
était
dominée
par
une
polarité
dépressive
des
symptômes
et
les
psychiatres
ont
déclaré
recourir
plus
fréquemment
à
une
association
médicamenteuse
pour
traiter
les
différentes
phases
du
TB.
©
L’Encéphale,
Paris,
2013.
KEYWORDS
Bipolar
disorder;
Clinical
practice;
Antipsychotic;
Antidepressant;
Mood
stabilizer
Summary
Objectives.
The
objectives
were
to
assess
the
characteristics
of
patients
with
bipolar
disorder
(BD)
and
to
evaluate
the
prescribing
practices.
Methods.
MONTRA
is
a
quantitative
survey
conducted
between
December
2010
and
February
2011.
Data
were
extracted
by
the
psychiatrists
from
the
medical
files
of
BD
patients
seen
on
four
consecutive
days
of
consulting.
Results.
Four
hundred
and
thirty-nine
psychiatrists
included
2529
patients
(inpatients,
n
=
319;
outpatients
from
mental
clinics,
n
=
1090;
outpatients
consulting
in
private
practice,
n
=
1020).
In
the
total
patient
population
(mean
age:
47
years;
women,
58%),
BD
was
distributed
as
follows:
BD
type
I,
56%;
BD
type
II,
40%;
other
types
of
BD,
4%;
rapid
cyclers,
10%.
The
prevalence
of
psychiatric
comorbidities
was
high
(anxiety
disorders,
48%;
abuse
and
dependence
on
toxic
substances,
17
and
10%
respectively),
36%
of
the
patients
had
a
history
of
suicide
attempt
and
the
risk
of
suicide,
when
assessed,
was
6%.
In
about
half
the
patients
(48%),
the
polarity
of
the
initial
bipolar
episode
was
of
the
depressive
type
(versus
39%
for
the
manic/hypomanic
type).
Outpatients
were
globally
independent
and
did
not
require
assistance
in
the
management
of
their
disease
or
its
treatment
whereas
the
social
and
professional
lives
of
inpatients
were
negatively
affected
by
their
condition.
Based
on
the
psychiatrist’s
declarations,
39
to
50%
of
the
outpatients
were
symptom-free,
36
to
40%
were
in
the
intercurrent
phase
with
residual
symptoms,
11
to
17%
presented
either
a
manic
or
depressive
acute
BP
episode,
and
3
to
4%
were
in
a
mixed
state;
among
inpatients,
52%
presented
an
acute
episode
either
manic
or
depressive,
38%
were
in
the
intercurrent
phase
and
9%
were
in
a
mixed
state.
In
the
symptomatic
patients
from
the
total
population
(61%),
the
most
prevalent
symptoms
were
depressive
and
corresponded
to
acute
symptoms
(patients
with
a
depressive
episode,
14%)
or
residual
symptoms
(patients
in
the
intercurrent
phase,
27%).
The
predominant
depressive
polarity
was
observed
in
both
hospitalized
and
outpatients.
The
pharmacological
treatment
of
BD
included
polytherapy
in
73%
of
the
patients.
In
the
manic
episodes
(n
=
126),
the
patients
were
treated
with
a
Mood
Stabilizer
(MS,
56%)
or
an
atypical
antipsychotic
(AAP,
52%)
in
association.
In
the
depressive
episodes
(n
=
342),
the
patients
received
an
antidepressant
drug
associated
with
a
MS
or
an
AAP
(70%).
In
symptom-free
or
symptomatic
intercurrent
periods
(n
=
1943),
the
patients
were
treated
with
a
MS
(49—58%)
or
an
AAP
(37—49%),
in
association.
Conclusion.
BD
patients
evaluated
in
our
survey
were
in
majority
diagnosed
with
BD
type
I,
associated
with
considerable
comorbidity.
In
the
symptomatic
patients,
the
most
prevalent
symptoms,
either
acute
or
residual,
were
of
the
depressive
type.
In
the
majority
of
the
patients,
whatever
the
clinical
status,
polytherapy
was
prescribed
for
the
BD.
©
L’Encéphale,
Paris,
2013.
Introduction
La
prévalence
du
trouble
bipolaire
(TB)
est
estimée
autour
de
1
%
dans
les
études
en
population
générale
(0,4
à
1,6
%
pour
le
TB
de
type
I
et
0,5
%
pour
le
TB
de
type
II,
selon
les
critères
du
DSM-IVTR
[1,2]).
Dans
la
pratique
médicale,
cette
affection
est
rencontrée
fréquemment,
et
les
résultats
d’une
enquête
menée
en
France
auprès
de
plus
de
9000
patients
consultant
en
cabinet
de
méde-
cine
générale
suggèrent
que
la
prévalence
du
TB,
défini
par
un
questionnaire
spécifique
(Mood
Disorder
Question-
naire
[MDQ]),
est
au
moins
de
3,7
%
[3].
L’expression
clinique
variée
du
TB
et
son
évolution,
marquée
par
des
épisodes
aigus
et
des
périodes
intercritiques
souvent
symp-
tomatiques,
rendent
le
diagnostic
particulièrement
difficile
[4].
Les
conditions
de
prise
en
charge
des
patients
ont
considérablement
évolué
au
cours
de
ces
dernières
années
notamment
en
ce
qui
concerne
le
traitement
médicamen-
teux.
Les
médicaments
antiépileptiques,
habituellement
prescrits
pour
prévenir
les
rechutes,
ont
démontré
une
efficacité
dans
le
traitement
des
phases
aiguës
[5,6],
et
une
nouvelle
classe
pharmacologique,
les
antipsychotiques
atypiques,
a
également
montré
une
efficacité
dans
le
trai-
tement
des
épisodes
thymiques
aigus,
en
monothérapie
ou
en
association
aux
thymorégulateurs
[7,8].
Dans
le
trai-
tement
de
la
dépression
bipolaire,
l’intérêt
d’associer
un
médicament
antidépresseur
à
un
régulateur
de
l’humeur
n’a
pas
été
confirmé
(étude
STEP-BD
du
National
Institute
of
Mental
Health
[9]),
alors
que
l’usage
de
cette
classe
pharmacologique
reste
important
en
pratique
clinique.
Ces
évolutions
ont
conduit
les
agences
de
santé
et
diverses
214
P.-M.
Llorca
et
al.
sociétés
savantes
de
psychiatrie
à
mettre
à
jour
les
recom-
mandations
professionnelles
sur
la
prise
en
charge
du
TB
[10—16].
On
dispose
de
peu
d’informations
sur
les
conditions
actuelles
de
prise
en
charge
des
patients
souffrant
d’un
TB
en
France.
La
cohorte
EPIMAN/EPIDEP
est
composée
de
patients
souffrant
d’un
TB
suivis
depuis
la
fin
des
années
1990,
mais
les
explorations
portent
surtout
sur
les
particularités
cliniques
des
patients
[17—19].
L’étude
obser-
vationnelle
EMBLEM
a
évalué
les
modalités
de
prise
en
charge
de
patients
bipolaires
dans
la
pratique
clinique,
mais
les
patients
inclus
souffraient
exclusivement
d’un
épisode
maniaque
ou
mixte
[20].
Enfin
WAVE-bd
est
une
étude
obser-
vationnelle,
dont
l’objectif
est
de
suivre
l’évolution
clinique
de
patients
souffrant
d’un
TB
de
type
I
ou
II
pendant
une
durée
de
deux
ans.
Plus
de
2500
patients
ont
été
inclus
dans
cette
étude
internationale,
dont
près
de
500
patients
franc¸ais
[21].
Dans
ce
contexte,
il
nous
a
paru
pertinent
de
mener
en
France
une
enquête
auprès
d’un
large
échantillon
de
psychiatres,
avec
pour
objectifs
de
décrire
les
carac-
téristiques
cliniques
des
patients
bipolaires
(de
type
I
ou
de
type
II),
et
de
connaître
plus
précisément
les
conditions
actuelles
de
leur
prise
en
charge
en
situa-
tion
habituelle
de
pratique
clinique.
Cette
enquête
transversale
et
multicentrique
a
été
conduite
entre
décembre
2010
et
février
2011
sur
l’ensemble
du
territoire
métropolitain.
Méthodes
Sélection
des
psychiatres,
inclusion
des
patients
Les
psychiatres
participants,
hospitaliers
et/ou
libéraux,
ont
été
recrutés
selon
un
tirage
aléatoire
à
partir
d’un
fichier
national
de
plus
de
12
000
psychiatres
(fichier
CEGEDIM),
afin
d’assurer
la
représentativité
de
la
population
en
termes
de
densité
médicale
nationale
et
en
termes
d’exercice
:
exercice
hospitalier,
consultation
publique
(centre
médico-
psychologique
[CMP],
hôpital
de
jour)
ou
consultation
libérale.
Ils
ont
complété
un
questionnaire
portant
sur
les
caractéristiques
et
la
prise
en
charge
des
patients
bipo-
laires
vus
lors
de
quatre
journées
consécutives
d’activité.
S’agissant
d’une
enquête
en
vie
réelle,
le
diagnostic
clinique
a
été
posé
en
condition
naturelle,
sans
évaluation
de
critère
précis.
Recueil
et
analyse
des
données
Les
données
enregistrées
portaient
sur
les
caractéristiques
sociodémographiques
et
sociales
du
patient
(âge,
sexe,
IMC,
niveau
d’études,
statut
socioprofessionnel)
et
sur
les
caractéristiques
du
TB
(diagnostic,
délai,
polarité
du
pre-
mier
épisode,
hospitalisations,
comorbidités).
L’évaluation
du
risque
suicidaire,
ainsi
que
l’observance
du
traite-
ment,
le
degré
d’autonomie
du
patient,
et
l’implication
de
l’entourage,
ont
également
été
renseignés.
Enfin,
le
méde-
cin
devait
mentionner
sur
une
liste
préétablie,
les
mesures
non
médicamenteuses
(psychothérapeutiques
et
sociales)
proposées
et
indiquer
la
totalité
des
spécialités
médicamen-
teuses
prescrites.
L’enquête
a
été
déclarée
à
la
Commission
nationale
infor-
matique
et
libertés
(CNIL).
S’agissant
d’une
enquête
de
pratique,
les
données
des
patients
sont
restées
anonymes.
Elles
ont
été
recueillies
et
transmises
électroniquement
(e-CRF)
par
le
médecin
et
l’analyse
a
été
effectuée
à
l’aide
du
logiciel
SPSS.
Les
résultats
ont
été
décrits
d’abord
dans
la
population
totale,
puis
présentés
selon
le
statut
du
patient
(hospitalisé
ou
ambulatoire)
et
selon
son
état
cli-
nique
au
moment
de
la
consultation
(épisode
aigu
maniaque
ou
dépressif
;
phase
intercurrente
avec
symptômes
résiduels
maniaques
ou
dépressifs
;
état
mixte
;
intervalle
libre
sans
symptôme).
Le
mode
de
prise
en
charge
des
patients
a
éga-
lement
été
analysé
selon
le
lieu
d’exercice
des
psychiatres
(région
Île-de-France,
Sud-Est,
Sud-Ouest,
Ouest,
Nord
et
Est),
mais
aucune
différence
notable
n’a
été
retrouvée,
témoignant
d’une
homogénéité
des
pratiques
sur
l’ensemble
du
territoire.
Les
résultats
sont
donc
présentés
toutes
régions
confondues.
Résultats
Quatre
cent
trente-neuf
psychiatres
participants,
2529
dossiers
patients
analysés
Au
total,
439
psychiatres
ont
répondu
au
questionnaire
de
pratique
professionnelle
et
documenté
les
données
de
2529
patients
bipolaires
vus
au
cours
de
quatre
journées
de
consultation
(6
dossiers
patient
remplis
en
moyenne
par
chaque
médecin)
chacun.
La
répartition
des
méde-
cins
selon
leur
mode
d’exercice
était
équilibrée
:
32
%
(n
=
141)
exerc¸aient
à
l’hôpital,
30
%
(n
=
132)
en
CMP/hôpital
de
jour
et
38
%
(n
=
166)
en
secteur
libéral.
La
popu-
lation
de
l’enquête
était
composée
en
majorité
de
patients
ambulatoires
(87
%,
n
=
2210)
suivis
en
consulta-
tion
publique
(n
=
47
%,
n
=
1190)
ou
bien
en
consultation
libérale
(40
%,
n
=
1020),
et
de
13
%
(n
=
319)
de
patients
hospitalisés.
Caractéristiques
des
patients
Dans
leur
ensemble,
56
%
des
patients
présentaient
un
TB
de
type
I,
40
%
d’un
TB
de
type
II,
4
%
d’un
TB
d’un
autre
type
(type
mixte,
type
III,
type
IV,
trouble
schizoaffectif)
et
10
%
des
patients
présentaient
des
cycles
rapides
(Tableau
1).
Les
patients
souffrant
d’un
TB
II
étaient
proportionnelle-
ment
plus
nombreux
parmi
les
patients
ambulatoires
que
parmi
les
patients
hospitalisés
(41
%
vs
30
%).
Les
patients
étaient
âgés
de
47
ans
en
moyenne
(min—max
:
16—92
ans),
et
21
%
des
patients
hospitalisés
avaient
moins
de
30
ans.
Les
femmes
étaient
plus
nombreuses
(58
%
vs
42
%
d’hommes),
surtout
dans
la
population
suivie
en
consultation
libérale
(61
%
vs
39
%
d’hommes).
Le
diagnostic
de
TB
était
récent,
de
moins
de
dix
ans
pour
la
majorité
des
patients
(58
%).
La
plupart
des
patients
(75
%)
avaient
déjà
été
hospitalisés
pour
leur
TB
et
la
polarité
du
premier
épisode
bipolaire
avait
été
plus
souvent
dépressive
(48
%)
que
maniaque
(29
%)
ou
hypomaniaque
(9
%).
Patients
présentant
un
trouble
bipolaire
en
France
:
enquête
MONTRA
215
Tableau
1
Caractéristiques
des
patients
bipolaires
(total,
2529
dossiers
patient).
Total
patients
(n
=
2529)
Hospitalisés
(n
=
319)
Ambulatoires
CS
publique
(n
=
1190)
Ambulatoires
CS
libérale
(n
=
1020)
Trouble
bipolaire
%,
(n)
Type
I56
(1415)
62
(197)
57
(679)
53
(539)
Type
II 40
(1001) 30
(97) 39
(464) 43
(440)
Autre
typea4
(113) 8
(25) 4
(47) 4
(41)
Cycles
rapides 10
(245) 9
(28) 10
(115) 10
(102)
Caractéristiques
démographiques
Âge
moyen
(ans)
47,3
45,1
47,1
48,3
Âge
%,
(n)
<
30
ans
12
(294)
21
(68)
11
(135)
9
(91)
30—60
ans
71
(1797)
61
(194)
72
(854)
74
(749)
>
60
ans
17
(430)
18
(57)
17
(198)
17
(175)
Femmes
%,
(n)
58
(1460)
52
(165)
57
(674)
61
(621)
Délai
depuis
le
diagnostic
de
TB
%,
(n)
<
1
an
15
(381)
25
(81)
12
(148)
15
(152)
1—9
ans
43
(1079)
41
(131)
44
(522)
43
(436)
10—15
ans
21
(540)
15
(48)
23
(277)
21
(215)
>
15
ans
21
(519)
18
(59)
20
(243)
21
(217)
Hospitalisationsb
Hospitalisations
antérieures
%,
(n)75
(1889)
82
(263)
82
(975)
64
(651)
Nombre
moyen
d’hospitalisations 4,8
6,2
5,2
3,6
Polarité
du
1er épisode
%,
(n)
Maniaque
29
(735)
37
(117)
34
(405)
21
(213)
Hypomaniaque
9
(236)
11
(36)
10
(116)
8
(84)
Dépressive
48
(1217)
40
(128)
42
(498)
58
(591)
Mixte
8
(199)
8
(26)
9
(103)
7
(70)
Inconnue
6
(142)
4
(12)
6
(68)
6
(62)
CS
:
consultation.
aAutre
type
(n
=
113),
dont
type
mixte
(n
=
29),
type
III
(n
=
19),
cyclothymie
(n
=
12),
troubles
schizoaffectifs
(n
=
8),
type
IV
(n
=
7).
bHospitalisations
pour
le
trouble
bipolaire.
Caractéristiques
sociales,
professionnelles
et
autonomie
des
patients
Les
patients
suivis
en
consultation
libérale
vivaient
la
plu-
part
en
couple
ou
en
famille
(62
%),
leur
niveau
de
scolarité
était
élevé
(41
%
avaient
atteint
un
niveau
d’études
supé-
rieures)
mais
40
%
n’avaient
pas
d’activité
professionnelle
(Tableau
2).
Les
patients
hospitalisés
vivaient
seuls
dans
40
%
des
cas,
46
%
d’entre
eux
étaient
autonomes
dans
la
gestion
de
leur
maladie
et
leur
entourage
participait
régulièrement
à
leur
prise
en
charge
(47
%).
Enfin
selon
les
déclarations
des
psychiatres,
l’adhésion
du
patient
à
son
traitement
a
été
évaluée
à
chaque
consultation
dans
48
%
des
cas.
Comorbidités
somatiques,
psychiatriques
et
risque
suicidaire
Un
tiers
des
patients
(33
%)
présentait
une
surcharge
pondé-
rale
avec
un
indice
de
masse
corporelle
IMC
compris
entre
25
et
30,
et
15
%
présentaient
une
obésité
avec
un
IMC
supérieur
à
30
(en
comparaison,
32
%
des
Franc¸ais
étaient
estimés
en
surpoids
et
14,5
%
estimés
obèses
en
2009
dans
l’étude
en
population
générale
ObEpi
[22])
(Tableau
3).
Dans
cette
enquête,
7
%
des
patients
étaient
déclarés
diabétiques
(la
prévalence
est
donc
supérieure
à
celle
de
la
popula-
tion
générale
en
France,
estimée
autour
de
4,4
%
[23]).
Les
dyslipidémies
et
les
comorbidités
cardiovasculaires
étaient
déclarées
respectivement
chez
19
et
10
%
des
patients
(en
comparaison,
la
prévalence
des
dyslipidémies
est
estimée
en
France,
à
48
%
chez
les
individus
âgés
de
35
à
64
ans
[24]
et
celle
de
l’hypertension
artérielle
seule,
autour
de
31
%
dans
la
population
adulte
âgée
de
18
à
74
ans
[25]).
Les
comorbidités
psychiatriques
étaient
fréquentes
:
près
d’un
patient
sur
deux
(48
%)
présentait
une
comorbidité
anxieuse
et
près
d’un
patient
sur
trois
(32
%)
présentait
des
troubles
de
la
personnalité.
L’abus
et
la
dépendance
aux
toxiques
étaient
rapportés
chez
respectivement
17
et
10
%
des
patients,
et
concernaient
plus
souvent
les
patients
hos-
pitalisés
que
les
patients
ambulatoires.
Les
antécédents
de
tentative
de
suicide
étaient
notés
chez
36
%
des
patients.
Les
psychiatres
participants
déclaraient
ne
pas
évaluer
systéma-
tiquement
le
risque
suicidaire
du
patient
:
seulement
deux
tiers
des
patients
(66
%)
ont
été
interrogés
sur
la
présence
216
P.-M.
Llorca
et
al.
Tableau
2
Contexte
social
et
professionnel,
évaluation
de
l’autonomie
et
de
l’adhésion
du
patient
au
traitement
(total,
2529
dossiers
patient).
Total
patients
(n
=
2529)
Hospitalisés
(n
=
319)
Ambulatoires
CS
publique
(n
=
1190)
Ambulatoires
CS
libérale
(n
=
1020)
Situation
familiale
%,
(n)
Vivant
seul(e) 37
(941) 40
(129) 38
(452) 35
(360)
Avec
conjoint(e),
parent(s) 57
(1448) 48
(153) 55
(664) 62
(631)
En
institution,
appartement
thérapeutique
3
(67) 7
(22) 3
(34) 1
(11)
Niveau
scolaire
%,
(n)
Primaire,
collège
23
(594)
28
(89)
25
(307)
20
(198)
Lycée
21
(526)
23
(72)
23
(279)
17
(175)
Formation
professionnelle
22
(565)
22
(70)
22
(266)
22
(229)
Supérieur
33
(844)
28
(88)
28
(338)
41
(418)
Activité
professionnelle
%,
(n)
En
milieu
ordinaire
44
(1104)
34
(107)
39
(465)
52
(532)
En
milieu
protégé
3
(69)
4
(12)
3
(37)
2
(20)
En
cours
d’études
3
(78)
6
(19)
3
(33)
3
(26)
Inactif,
invalide
44
(1111)
46
(148)
46
(553)
40
(410)
AAH
7
(167)
10
(33)
9
(102)
3
(32)
Autonomie
du
patient
%,
(n)
Gestion
de
la
maladie
71
(1802)
46
(147)
71
(841)
80
(814)
Prise
du
traitement 86
(2174)
68
(216)
84
(1005)
93
(953)
Entourage
du
patient
Impliqués
dans
les
soins
%,
(n)31
(794) 47
(150) 34
(401)
24
(243)
Visites
annuelles
(n
moyen) 4,2
4,4
4,1
4,3
Évaluation
de
l’adhésion
du
patient
au
traitementa%,
(n)
À
chaque
consultation
48
(1223)
46
(146)
49
(585)
48
(492)
Évaluation
régulière
32
(813)
35
(111)
32
(386)
31
(316)
Évaluation
ponctuelle
ou
jamais
20
(493)
19
(62)
19
(219)
21
(212)
AAH
:
allocation
adulte
handicapé
;
CS
:
consultation.
aPourcentage
calculé
sur
la
proportion
de
patients
évalués.
d’idées
suicidaires
lors
de
la
consultation
;
un
risque
suici-
daire
a
été
identifié
chez
6
%
des
patients
évalués.
Les
patients
ambulatoires
sont
pour
la
plupart
dans
un
intervalle
libre
ou
bien
en
phase
intercurrente
avec
des
symptômes
résiduels
Les
patients
ambulatoires
consultaient
le
plus
souvent
à
l’occasion
d’un
suivi
prévu,
sans
nouvel
élément
clinique
(81
%)
(Fig.
1a).
Les
patients
hospitalisés
ont
été
vus
lors
d’une
consultation
initiale
motivée
par
une
aggra-
vation/rechute
(44
%
des
patients)
ou
bien
lors
d’une
consultation
prévue,
en
cours
d’hospitalisation
(38
%).
Le
statut
clinique
des
patients
était
variable.
Au
moment
de
la
consultation,
les
patients
ambulatoires
étaient
pour
la
plupart
en
période
euthymique
(39
%
des
patients
en
consultation
libérale,
50
%
en
consultation
publique)
ou
bien
en
phase
symptomatique
(phase
intercurrente
avec
symptômes
résiduels
:
40
%
en
consultation
libérale
;
35
%
en
consultation
publique)
(Fig.
1b).
Inversement,
les
patients
hospitalisés
étaient
tous
en
phase
symptomatique
(100
%)
et
présentaient
soit
un
épisode
bipolaire
aigu
(maniaque
ou
dépressif,
52
%),
soit
se
situaient
en
phase
intercurrente
avec
des
symptômes
résiduels
(38
%).
Chez
les
patients
symptomatiques,
la
polarité
des
symptômes
est
majoritairement
de
type
dépressif
Lorsque
qu’ils
étaient
en
phase
symptomatique,
les
patients
présentaient
le
plus
souvent
des
symptômes
à
polarité
dépressive
(Fig.
1b).
Les
patients
en
phase
aiguë
présen-
taient
plus
souvent
un
épisode
dépressif
qu’un
épisode
maniaque
(respectivement
14
%
des
patients
vs
5
%,
dans
la
population
totale).
Chez
les
patients
en
phase
intercur-
rente,
les
symptômes
résiduels
étaient
majoritairement
de
type
dépressif
(27
%
des
patients
en
population
totale
:
25
%
en
population
hospitalisée
;
24
à
30
%
en
population
ambu-
latoire)
alors
que
les
symptômes
résiduels
maniaques
ou
mixtes
étaient
moins
fréquents
(en
population
totale,
res-
pectivement
11
et
4
%
des
patients).
La
polarité
dépressive
prédominante
des
symptômes
s’observait
aussi
bien
chez
les
patients
hospitalisés
que
ceux
suivis
en
ambulatoire
et
aussi
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